Emmanuel Macron a choisi ce mardi 9 septembre dans la soirée Sébastien Lecornu, jusqu'alors ministre des Armées, comme nouveau chef du gouvernement après la chute de François Bayrou. L'homme de 39 ans a fait partie de toutes les équipes gouvernementales depuis juin 2017.
00:00Alors Guillaume, on le disait, Sébastien Lecornu a été nommé très rapidement, ça s'est plutôt accueilli comme une bonne nouvelle en tous les cas du côté du monde économique ?
00:13Il y a des messages, Emmanuel Macron essaie de faire passer des messages avec cette nomination.
00:16Déjà, vous savez qu'on en a beaucoup parlé, mais on va en reparler, les agences de notation.
00:20Vous savez qu'il y a Fitch, l'agence Fitch qui va se prononcer comme deux fois par an vendredi prochain sur notre note,
00:25qui a de grosses chances de la dégrader à nouveau.
00:28Est-ce que la nomination d'un profil type Sébastien Lecornu plutôt que quelqu'un de gauche peut l'empêcher de dégrader ?
00:34Peut-être que non, peut-être que oui, donc ça se tente.
00:37Et puis il y a un message évidemment passé au milieu d'affaires aux patrons qui eux non plus ne voulaient pas entendre parler d'une nomination d'un membre d'UPS à Matignon,
00:44parce qu'on voit bien dans les études depuis la dissolution que les patrons n'investissent plus, n'embauchent plus.
00:50Ils ne voulaient pas d'UPS parce qu'il n'aura pas échappé que dans le contre-programme d'UPS,
00:53vous avez notamment la volonté d'aller chercher 27 milliards de recettes supplémentaires en tapant en grande partie de l'expression sur les hauts patrimoines et les entreprises, évidemment.
01:02Et puis il y a évidemment la question du budget, on sait que c'est l'une des raisons pour lesquelles il y a tous ces gens qui sont dans la rue en ce moment.
01:08Sébastien Lecornu va se retrouver dans la même impasse et trouver un équilibre entre le bloc central, les socialistes et les républicains.
01:14À ce stade, on a toujours beaucoup de questions. Est-ce qu'il faut commencer par renoncer à la suppression des deux jours fériés ?
01:21Ça calmerait tout le monde, mais ça ne suffirait pas.
01:24Après, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on renonce à un totem, entre guillemets, de la Macronique, que ce soit la flat tax ?
01:29Est-ce qu'on renonce à l'IFI pour refaire un ISF ? Est-ce qu'on bouge sur les retraites ?
01:32À droite, ça serait rédhibitoire.
01:33Est-ce qu'on trouve un équilibre entre ce que propose le PS et la majorité relative aujourd'hui sur la réduction des dépenses publiques en repartant du budget de François Béraud qui ne disparaît pas ?
01:43Le projet de François Béraud ne disparaît pas. Il est en examen du Conseil d'État au l'heure actuelle.
01:48Donc, c'est là qu'on va reprendre pour le coup.
01:49En tous les cas, l'heure, elle tourne puisqu'évidemment, il faut essayer de le faire passer ce budget avant la fin de l'année.
01:53Ça va être compliqué parce qu'il y a un certain temps pendant lesquels le Parlement doit se saisir du texte, le Conseil constitutionnel aussi.
01:59Donc, ça va être très serré. On risque de se retrouver dans la situation de l'an dernier.
02:03Vous savez que la loi spéciale qu'on fait passer qui reconduit les dépenses, mais c'est annonciateur d'un automne assez chaotique dans tous les cas.
02:09Toujours sous l'œil des agences de notation parce que je vous disais, Fitch parle vendredi.
02:13Mais derrière, vous aurez une autre agence qui est Moody's qui va parler fin octobre et Standard & Poor's qui va parler fin novembre.
02:20Donc, tout ça est annonciateur d'un été et d'un automne très compliqué avec peut-être de nouvelles dégradations.
02:25Des pressions de toutes parts de la rue et des marchés aussi, effectivement. Merci beaucoup, Guillaume.
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