Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 1 semaine
Le 7 décembre 2017, deux jours après la disparition de Johnny Hallyday, Michel Drucker et Jean-Claude Camus sont les invités de Jean-Jacques Bourdin sur le plateau de BFMTV. Ensemble, ils reviennent sur la carrière, la personnalité et l’héritage artistique du chanteur, dans une séquence chargée d’émotion.

Catégorie

🎵
Musique
Transcription
00:00C'est une émission exceptionnelle, jusqu'à 9h, exceptionnelle sur RMC et BFM TV, avec deux invités exceptionnels pour parler.
00:10Ce ne sont pas les deux invités, nos deux invités qui sont exceptionnels.
00:14C'est l'hommage que nous allons rendre à un homme exceptionnel, populaire, Johnny, Johnny Hallyday.
00:22Johnny Hallyday, Jean-Claude Camus, producteur, bonjour, producteur historique de Johnny Hallyday,
00:28et Michel Drucker, bonjour Michel, si ému, si bouleversé hier soir sur France 2.
00:36Avant de parler de Johnny, avant d'évoquer le souvenir de l'artiste, de l'homme,
00:42je voudrais commencer avec ce qui va se passer maintenant, Jean-Claude Camus.
00:48Johnny va recevoir un hommage national, un hommage populaire de tous les Français.
00:55Comment est-ce que ça va s'organiser ?
00:58Pour l'instant, c'est en cours d'organisation.
01:01Je ne suis plus une liste de manager, je suis un ami, mais les choses vont être définies ce matin.
01:09Je pense que d'ici midi, on saura exactement ce qui se passe.
01:12Ils se murmurent que ce serait pour samedi après-midi.
01:14Et en tout cas, moi je rêve, je sais que Laetitia en rêve aussi,
01:20parce qu'en tout cas, Johnny descend, de serait-ce que pour que le public,
01:26tous ces gens qui vont venir de tous les coins de France et tout,
01:29puissent l'apercevoir une dernière fois et qu'ils descendent les Champs-Elysées,
01:35où ils voulaient chanter, où il s'est avéré que c'était une fausse bonne idée.
01:39Il y a quand même un dîner chez Jacques Tibéry à l'époque, Jean Tibéry pardon,
01:43à l'époque, on avait décidé, et on a travaillé six mois sur le sujet.
01:47Chanter sur les Champs-Elysées ?
01:49Oui, on avait une maquette roulante, etc.
01:51Après des mois, on fait des tas de réunions,
01:54jusqu'au moment où je suis au pied de l'Arc de Triomphe,
01:57dernière réunion, etc.
01:59Et avec mon directeur de production, il me dit,
02:00alors voilà, tu vois, on va partir d'ici, on va aller là,
02:02on va aller tout doucement, etc.
02:04et tout, puis alors il y a des écrans, etc.
02:07Et cette réunion, elle est au mois de février.
02:10Et d'un seul coup, j'ai le flash.
02:12Je dis, mais Roger, c'était Roger Briot,
02:16les écrans, au mois de juin,
02:19les arbres sont pleins de feuilles,
02:21on ne verra pas les écrans,
02:23donc les gens seront là depuis 2, 3, 4 heures du matin,
02:26et même si ça va très doucement,
02:27ils vont le voir passer 3 minutes, 4 minutes.
02:29C'était une fausse bonne idée,
02:31il a fallu avoir Johnny pour lui dire que ça ne serait pas comme ça.
02:34Donc, hommage national sur les Champs-Elysées,
02:37hommage national ensuite à la place de la Concorde,
02:39et l'église de la Madeleine,
02:41probablement, là, il est au Mont-Valérien, là ?
02:45Oui, oui, oui.
02:46Il est au Mont-Valérien, peut-être là aussi,
02:48un premier hommage du public ?
02:49Je pense, parce que là, je suis monté hier matin,
02:52mais j'avoue que...
02:54on n'est pas rentré dans les détails hier matin.
02:57On était dans l'émotion,
03:00et donc, mon chef de sécurité,
03:02Jimmy Reffas, qui s'occupe de tout ça,
03:05avec son manager, Sébastien Farrand,
03:07ils sont en train de voir,
03:10mais on va avoir toutes les précisions en fin de matinée.
03:12En fin de matinée, la préfecture,
03:13la présidence de la République, évidemment.
03:16Évidemment.
03:17La Madeleine, l'église de la Madeleine,
03:19il était croyant.
03:22Il parlait de sa foi.
03:24Il avait cette croix.
03:25Oui, il avait cette croix.
03:26En permanence, il a toujours eu cette croix.
03:28Il a toujours eu cette croix, oui, absolument.
03:30Absolument.
03:32J'ai jamais vraiment parlé de ça avec lui.
03:36Bon, il n'était pas pratiquant, ça c'est sûr,
03:39mais je pense qu'il croyait à quelque chose.
03:44Samedi soir, vous avez passé la soirée avec Laetitia et la famille.
03:50Et à un moment donné, Laetitia vous a appris par le bras,
03:54vous avez dit, on va aller le voir.
03:55Oui, déjà en arrivant, je suis allé le voir.
04:00Et j'ai blagué, je n'ai pas resté longtemps parce qu'il était déjà très fatigué.
04:06Et on a blagué pendant dix minutes.
04:09Enfin, je fais comme s'il n'était pas malade, quoi.
04:12Et il a blagué avec moi, il a blagué avec moi.
04:16Et puis j'étais en effet le revoir après le dîner.
04:23C'est totalement impassable, c'est idiot ce que je vais vous raconter,
04:26mais ça me reste, c'est sa dernière parole avec moi.
04:30Et j'avais un pull blanc en col roulé.
04:33Et j'ai dit, bon, mon Johnny,
04:36tu remanges un peu plus, parce que tu as quand même un petit peu.
04:39Qu'un que toi, oui, oui.
04:42Tu as une tâche.
04:44J'avais, mais quelque chose...
04:45Il a fallu que je rentre à la maison pour arriver à la trouver.
04:49Un tas.
04:49Voilà, c'était Johnny.
04:51Au dernier moment, il me balançait un truc,
04:53sachant qu'il pouvait m'énerver un petit peu, il m'énervait.
04:56Votre émotion si profonde hier soir, Michel Zoyer.
04:58Vous avez dit, moi, j'ai malheureusement enterré tant d'amis,
05:01mais jamais vous n'aviez été autant ému.
05:08Jamais, Michel.
05:09C'est compliqué.
05:10Vous étiez bouleversé hier soir.
05:11Les nécros à la télé, c'est compliqué.
05:14Et puis, j'ai beaucoup hésité avant d'accepter ça,
05:17mais je savais que je ne pouvais pas refuser
05:19de rendre hommage à Johnny pour mille raisons.
05:22Mais c'était d'être tout seul face à une caméra.
05:26Moi, je n'utilise pas le prompteur.
05:29Je me suis concentré beaucoup,
05:31d'autant qu'il y avait des plages où il fallait que je sois un peu dans l'impro,
05:35même si j'y avais réfléchi.
05:37Et puis, plus l'émission avançait,
05:38plus je me rapprochais d'une séquence que je redoutais beaucoup,
05:42qui est la lettre en image que Laetitia avait écrite pour Johnny
05:48lors de l'un des grands show.
05:49C'était cette surprise qu'elle lui avait faite.
05:52Et en réécoutant ça,
05:55j'ai décroché de l'écran pendant deux minutes.
06:01Et là, il y a plein d'images qui sont revenues.
06:03C'était la fin d'émission.
06:06C'était la fin d'une époque.
06:07La dernière fois que j'avais vu Johnny,
06:09on avait eu une longue conversation dans sa loge au Zénith de Limoges.
06:13Il m'avait dit, qu'est-ce qu'on a fait de nos 20 ans ?
06:17Et subitement, voilà,
06:19il y a un flashback de replay fulgurant qui est venu.
06:24Et j'ai revu beaucoup d'images, beaucoup de souvenirs.
06:26Et puis voilà, je voulais terminer en disant,
06:31tu aurais pu vivre encore un peu,
06:33qui était le titre d'une chanson de Ferrin,
06:36et d'ajouter, pour reprendre le Luron et Charles Aznavour,
06:41mais nous nous reverrons un jour ou l'autre, si Dieu le veut.
06:45Et j'ai eu du mal à dire ces phrases-là
06:47parce que la tension nerveuse, l'émotion,
06:52et surtout, je ne sais pas,
06:53vous êtes un homme d'antenne d'expérience, Jean-Jacques,
06:56il y a des moments dans la vie
06:57où on sent que l'émotion va être très forte,
07:00sauf que là, c'était devant des millions de gens,
07:02et je me suis dit, comment je vais terminer cette émission ?
07:06Et puis voilà, je me suis dit,
07:08tu te donnes un spectacle en écrasant quelques larmes,
07:11mais je n'ai pas pu me le retenir.
07:13Mais non, mais non, la sincérité n'est jamais...
07:17Je me disais, c'est un peu impudique de craquer comme ça,
07:20mais c'est compliqué.
07:23Il y a quelques minutes, nous parlions,
07:25avant l'émission, et vous me disiez tous les deux,
07:28ils doutaient.
07:30Ils doutaient de tout.
07:32À l'inquiétude de Johnny, c'était...
07:35Je parlais vraiment du côté spectacle,
07:38c'était...
07:39Oui.
07:39C'était le patron !
07:42C'était le patron sur scène,
07:43c'était le patron avec ses musiciens,
07:45mais il doutait.
07:46C'était même les autres artistes qui l'appelaient le patron.
07:49Les autres artistes, les autres vedettes.
07:51Il avait placé la barre tellement haut à chaque fois
07:52qu'il voulait rester.
07:54Un spectacle fort
07:57devait être suivi par un autre spectacle
07:58plus fort.
08:00L'histoire de Ludicot se renouvelait.
08:02Elle est extraordinaire, l'histoire de Ludicot.
08:04Racontez.
08:05Il m'appelle un jour, il me dit,
08:07je vais faire le Stade de France
08:08en septembre 98.
08:10Il ne sait pas à l'époque,
08:11et Jean-Claude est mieux placé que moi pour le dire,
08:13que, évidemment, le Stade de France,
08:15ça se réserve des années en avance.
08:17Et personne ne sait qu'il va chanter
08:19deux mois après la victoire de Zidane et Deschamps.
08:21Deux mois avant,
08:23la France gagne la Coupe du Monde.
08:24Donc il va chanter,
08:26il découvre fin juillet
08:27qu'il va chanter dans le stade
08:29le plus connu de la planète depuis deux mois,
08:31le fameux Stade de France.
08:33Il faut savoir ce qu'a été la victoire des Bleus.
08:36Donc ça, et il m'appelle en janvier,
08:38et il cherchait une idée.
08:41Il a toujours...
08:42C'est Maurice Chevalier qui lui avait dit
08:43écoute Bonhomme, il avait 17 ans,
08:45et il écoute Bonhomme,
08:46si tu veux réussir un spectacle,
08:47tu arrives avec une chanson canon.
08:48Une chanson, on en prend plein les yeux,
08:50une scénographie originale,
08:51on voit que ça.
08:53Tu termines le spectacle deux heures après
08:54avec une chanson forte.
08:56Donc il a terminé par l'hymne d'un amour,
08:58par la quête de Brun, etc.
09:00Et au milieu, tu te débrouilles.
09:02Il n'a jamais oublié ça, Johnny.
09:04Il n'y a pas une entrée de Johnny
09:05qui n'a pas été exceptionnelle.
09:07En moto, la foule, le point.
09:09Le point.
09:10Le point.
09:10Je me souviens du point, oui.
09:12La traversée de la foule au Parc des Princes.
09:14Non, non, mais le point.
09:15Mais Jean-Claude a vécu tout ça de très près.
09:18Ah, ça, je l'ai vécu très près.
09:19Ce n'était pas prévu,
09:20que je traverse avec lui.
09:21Mais non, je l'ai amené jusque-là.
09:23Je ne le saurais jamais.
09:24J'avais mes taquilles walkie-tout.
09:25Je n'étais pas du tout prêt
09:26à faire cette chose-là.
09:28Et ça a été...
09:31Mais le point.
09:31Pardon de Johnny,
09:32pardon de Michel,
09:35mais pour moi,
09:36ça restera toujours la plus belle entrée pour moi.
09:38L'hélico.
09:39Non, non, pas l'hélico.
09:41Non, non, la traversée du Parc.
09:44La traversée du Parc.
09:44Mais alors l'hélico,
09:45l'hélico, c'est une histoire incroyable.
09:47Parce qu'il m'appelle en janvier,
09:49en pleine nuit,
09:50il me dit,
09:50parce que Johnny,
09:51il voyait des films,
09:53la pièce de la maison
09:54où il était tout le temps,
09:55c'était pas la peine
09:56d'avoir des bateaux
09:57ou des grandes maisons,
09:58il restait dans la salle de projection
09:59jour et nuit.
10:00Ah bon ?
10:00Et toutes les nuits,
10:01il était insomniac,
10:02il regardait des films.
10:04Et quand il avait une idée,
10:05il appelait.
10:05Mais il appelait
10:06sans se rendre compte
10:07qu'il est 4h du matin
10:08à Paris,
10:08qu'il est au Bahamas.
10:09Je le raveille ?
10:10Il m'appelait
10:10tous les 15 jours.
10:12Est-ce que t'as vu Apocalypse Now ?
10:13En pleine nuit.
10:14Je suis rêvé par Johnny.
10:15T'as vu Apocalypse Now ?
10:16Tu as des attaques le Vietnam
10:18à quatre hélicoptères.
10:18Bon, pour le stade de France,
10:19t'es pilote d'hélico,
10:20tu vas m'amener en hélico,
10:21on va faire un rase-motte,
10:23une escadrille,
10:23tu me déposes sur la foule
10:24dans l'hélico
10:24et tu en décolles.
10:26Je me réveille,
10:26j'ai fait un cauchemar,
10:28c'est devenu un cauchemar.
10:29J'appelle Jean-Claude,
10:29il me dit
10:29il veut absolument
10:30en hélico,
10:30Jean-Claude dit
10:31laisse tomber.
10:31Je dis il n'a pas
10:32laissé tomber.
10:32Tous les 15 jours,
10:33ils sont prêts
10:33à 4h du matin.
10:34Et à chaque fois,
10:35il me disait
10:35qu'est-ce que tu fais ?
10:36Je dis je dors,
10:36mais tu dors tout le temps.
10:37Je dis à 4h du matin,
10:38oui.
10:39Ils sont prêts les hélico,
10:40je dis on n'a pas le droit,
10:41sauf si c'est le SAMU.
10:42On ne peut pas
10:42survoler une foule en hélico.
10:44Mais il me dit
10:44tu viens avec 4h du SAMU.
10:46Et on a réussi
10:47et au moment où on décolle,
10:49ça y est,
10:49j'ai enfin réussi mon pari,
10:50on décolle ici les Winnino,
10:52on va au-dessus de la Défense,
10:53on ouvre la glissière
10:55dans un hélico,
10:55je peux vous dire,
10:56même quand les portes sont fermées
10:58avec le rotor,
10:58c'est bruyant,
10:59on ouvre
10:59pour qu'on voit
11:00qu'on est au-dessus de la Défense.
11:01C'est une arrivée extraordinaire.
11:02On est à 4 minutes 30
11:03du stade de France.
11:04Et là on ouvre
11:05et il hurle dans mon casque
11:07arrête ça tout de suite,
11:08j'ai le vertige.
11:096 mois de boulot.
11:10Et il me dit
11:11j'ai toujours eu le vertige,
11:11même petit,
11:12et il me dit
11:12arrête sinon je vais gerber.
11:14On a continué
11:15et il l'a fait.
11:16Il l'a fait.
11:17Il l'a fait comme un cascadeur
11:18professionnel.
11:19Et moi je le retrouve
11:20à la fin du concert,
11:21alors t'étais content,
11:23hélico,
11:23et il me dit
11:23pourquoi t'as eu peur ?
11:25Ça c'était l'humour de Johnny.
11:27Alors je vais vous prendre
11:283 phrases
11:29que j'ai relevées.
11:31Je vais vous les lire
11:31et vous allez réagir.
11:33Cela m'agace
11:33qu'on me traite d'imbécile.
11:35C'est parce que je suis
11:36quelqu'un de timide
11:37dans la vie.
11:38Je n'aime pas trop parler.
11:40Je ne m'exprime pas du tout
11:41comme ce que je pense
11:43dans ma tête
11:43et quelque part ça m'arrange
11:44car on ne se méfie pas
11:46des cons.
11:48C'est ce qu'il disait
11:49à France Inter.
11:50C'était en 1980.
11:51Quand on voit
11:51ce que toute la presse
11:52écrit aujourd'hui sur lui,
11:53que tous les intellectuels
11:55lui rendent hommage,
11:56tous les hommes politiques,
11:58tous les gens
11:58les plus lettrés
11:59disent un mythe.
12:01Mais il savait tout
12:01sur tout le monde,
12:02Johnny.
12:02Oui, il rentrait
12:04dans un restaurant.
12:05Il avait...
12:06S'il y avait quelqu'un
12:07qu'il n'aimait pas,
12:08il le sentait tout de suite.
12:09Il le sentait tout de suite.
12:10Même s'il ne le connaissait pas.
12:12Il a balayé la salle
12:13et il dit
12:14que vous voyez tout de suite.
12:15Mais comme un animal,
12:15c'est un félin.
12:16En 30 secondes,
12:17il savait qu'il aimait
12:18et qu'il n'aimait pas.
12:20Et qu'il le prenait
12:21pour un idiot.
12:22Autre phrase.
12:23On n'échappe pas
12:23à son enfance.
12:25Oui, c'est vrai,
12:25au fond,
12:26je suis quelqu'un
12:27de malheureux.
12:28Je me méfie
12:29des gens trop heureux.
12:30Ce n'est pas normal.
12:32Oui, Johnny a été marqué
12:34en effet par son enfance.
12:36Il a quand même
12:36une enfance terrible
12:37entre un père
12:38qui l'a abandonné,
12:40une mère qui l'avait confiée
12:42à une tante,
12:42etc.
12:43Et tout.
12:43Et ce concours familial,
12:46il ne l'a jamais connu.
12:47Il ne l'a jamais connu.
12:48Nul le guéri de son enfant,
12:49chantait Jean Ferrat.
12:50Mais moi,
12:50l'image que je vais garder
12:52de Johnny aussi,
12:53c'est lui tout seul
12:55sur la tombe de son père
12:56le jour de l'enterrement
12:57de son père.
12:58Il y a le garde du corps
12:59qui l'a déposé.
13:00Jimmy.
13:01Jimmy,
13:02il est allé tout seul.
13:03Il était seul
13:04sur la tombe de son père.
13:05C'est comme une image
13:05incroyable.
13:07Il était tout seul.
13:07Il n'y avait personne.
13:08Pas de famille, rien.
13:10C'est une image...
13:11Si on veut comprendre Johnny,
13:13il ne faut jamais oublier
13:15ce chapitre de sa vie.
13:16Autre phrase,
13:18j'ai besoin de faire le chanteur,
13:21de faire l'acteur.
13:22J'ai besoin du public.
13:23C'est vital.
13:25C'était sa nourriture,
13:26le public.
13:26C'était sa nourriture.
13:27C'était...
13:28Johnny,
13:29on pouvait le voir
13:30mourant
13:32une heure avant
13:33de rentrer en scène.
13:35Il y a des fois,
13:35il n'était vraiment pas bien.
13:37Et une demi-heure avant,
13:38il mettait son habit de lumière
13:39et il l'envoyait.
13:41Mais combien de fois aussi...
13:43Une piqûre de cortisone
13:44de l'infirmier,
13:46Jean-Claude.
13:46Jean-Claude Camus.
13:48Vous étiez infirmier,
13:49Jean-Claude Camus.
13:49De temps en temps,
13:50oui,
13:50je suis infirmier à l'armée de l'air.
13:51Et oui.
13:52Voilà.
13:53Et combien de fois
13:54il m'a fait le coup.
13:55J'arrivais à 6h du soir,
13:56il était allongé sur le canapé,
13:58etc.
13:58Et tout.
13:59Je ne vais pas en chanter ce soir.
14:00Jean-Claude appelle le sable.
14:01Cela dit,
14:01Jean-Claude,
14:02il y a des soirs,
14:02on se demandait vraiment
14:03s'il allait chanter.
14:04Il y a des fois,
14:04on s'est posé la question.
14:06Aérosol,
14:07assistance respiratoire,
14:08insuffisance pulmonaire
14:09à 19h,
14:10et à 20h,
14:11il était sur scène.
14:12Et puis d'un seul coup,
14:14il voyait commencer
14:14à faire le téléphone.
14:15Au bout d'un moment,
14:16il commençait à faire le téléphone
14:17pour appeler et tout.
14:18Et là,
14:19un grand éclat de rire.
14:20Il était content.
14:21Et là,
14:21c'était reparti.
14:21Il m'avait fait bien marcher.
14:23Très générescence.
14:24Ah oui, oui, oui.
14:24Dans le BC.
14:25Et en temps de l'âge,
14:26il disait,
14:26je ne chanterai pas demain.
14:27Oui.
14:28Et il chantait.
14:29Il m'a fait le coup un soir,
14:30à Limoges,
14:31il n'y a pas longtemps,
14:31il dit à Sébastien Farrand,
14:34il dit,
14:34je ne chanterai pas demain.
14:35Mais demain,
14:36demain tu chantes encore ?
14:37Il dit,
14:38tu chantes où ?
14:38À Limoges.
14:39Il dit,
14:39mais je viens de chanter à Limoges.
14:40Il dit,
14:40oui,
14:40tu chantes deux fois à Limoges.
14:42On était au 45ème concert,
14:44il y en a fait 95.
14:46Je voudrais ce matin aussi,
14:47Jean-Claude,
14:48rendre hommage à Laetitia.
14:50Je voudrais le faire.
14:51Pourquoi ?
14:52Parce que derrière chaque homme,
14:53il y a une femme.
14:55Derrière ou à côté.
14:57Importante.
14:58Et elle était si importante
15:00pour Johnny,
15:01ces 20 dernières années.
15:03Quand je pense à tout
15:03ce qui a été dit,
15:04lorsqu'il l'a rencontrée,
15:05elle avait quoi ?
15:0519 ans et demi,
15:06Laetitia,
15:07lorsqu'il l'a rencontrée.
15:08Ça ne durera pas.
15:10Mais ça durait 22 ans.
15:13J'ai vécu avec beaucoup de choses
15:15ces derniers temps.
15:17Comment elle s'est occupée de lui ?
15:20Mais d'abord,
15:22elle lui a donné la vie de famille.
15:24Une vie de famille.
15:25Je les ai vues à Los Angeles
15:26avec ses deux filles.
15:29Mais j'ai vu un papa,
15:30mais vraiment,
15:32avec ses filles sur les genoux,
15:33les câlinants,
15:34etc.
15:35Elle a réussi
15:36à le sortir
15:38pratiquement de ses excès.
15:44Franchement,
15:45il est parti heureux.
15:48Ça, je peux vous dire.
15:49Il est parti heureux.
15:49J'ai encore vu,
15:51je vous dis,
15:51samedi,
15:51comment on était avec lui.
15:53Elle s'est vraiment battue.
15:54Elle y a cru jusqu'au dernier moment.
15:56Puis, c'est l'occasion de tordre le cou
15:57à tout ce qui est dit ici ou là,
15:59tout ce qu'on entend,
16:00évidemment.
16:01Évidemment,
16:01toutes celles et ceux
16:02qui se prétendent,
16:04qui se prétendent amis,
16:06qui se prétendent proches,
16:07dépositaires de la pensée.
16:09Je n'ai jamais vu autant de gens témoigner
16:11sur Johnny hier
16:12et j'ai jamais vu autant de gens
16:13qui ne le connaissaient pas.
16:14Ou peu.
16:15Ça me fascine toujours.
16:17Je peux te dire,
16:19oui,
16:19j'ai ru que,
16:20entre hier,
16:21sur une autre antenne,
16:22même chez vous,
16:24et tout.
16:25Mais la famille est réunie.
16:29La famille est réunie.
16:30La famille est réunie.
16:32Autour de Johnny.
16:33Non,
16:33parce qu'on entend tant de choses.
16:34Non, c'est faux.
16:35Moi, j'étais, alors,
16:36je ne veux pas rentrer
16:37dans l'activité de la famille.
16:40Mais parlons-en.
16:41Disons la vérité.
16:42Voilà.
16:42Alors, la vérité,
16:43c'est d'entendre des mensonges.
16:45Hier, à 11h,
16:47il y avait,
16:48dans la chambre,
16:50parce qu'ils sont venus voir leur papa,
16:52et ensuite,
16:53ils sont montés dans la chambre de Laetitia.
16:55Il y avait Laura,
16:56il y avait David,
16:57il y avait Nathalie Baye.
16:58Voilà.
16:59Et je les ai vus,
17:00puisque moi,
17:01j'étais dans la chambre,
17:01à ce moment-là,
17:02avec Laetitia,
17:03et qu'évidemment,
17:03par des sens,
17:04je me suis retiré, moi,
17:05dans la salle de bain
17:06pour laisser la famille en même temps.
17:09Donc, il faut qu'on arrête ça.
17:10Vous savez, Laetitia,
17:11parce qu'on est souvent amnésique,
17:13il la rencontré,
17:14elle avait 20 ans à peine,
17:15mais elle,
17:17c'était déjà une adulte depuis longtemps,
17:19parce qu'elle a vécu aux Etats-Unis,
17:22elle a connu le monde de la nuit,
17:23son papa avait des boîtes de nuit à Miami,
17:25à 13 ou 14 ans,
17:26elle était déjà une femme costaud,
17:28elle s'est occupée beaucoup de son père,
17:31c'était une femme très forte,
17:32il a failli mourir,
17:34souviens-toi,
17:35à Los Angeles,
17:36il est dans un coma,
17:37on ne sait pas s'il allait en sortir.
17:39Donc, elle a connu, elle,
17:40des années de bonheur avec Johnny,
17:42mais elle a connu des années
17:43où elle a été son infirmière,
17:47sa confidente,
17:48sa compagne,
17:50celle qui l'a rassurée,
17:51et c'est vrai qu'il y a eu,
17:52avant et après Laetitia,
17:54dans sa vie.
17:55Oui, absolument,
17:55on est tout à fait d'accord,
17:58c'est quand on a eu,
17:59je veux dire que,
18:01comme dans Tout Divorce,
18:02quand on a eu notre séparation
18:04avec Johnny,
18:05il y a eu des paroles
18:05dont on a reparlé tranquillement,
18:09et qu'on regrette les...
18:11C'est lui qui vous a rappelé, d'ailleurs.
18:12C'est Laetitia.
18:14C'est Laetitia.
18:15Je le dois à Laetitia,
18:17et c'est pour ça que pour moi,
18:19parce que si Johnny était parti,
18:23que j'ai eu ses 5 ans,
18:24mais je ne sais pas,
18:25je ne sais pas où j'en serai.
18:27Mais c'est Laetitia qui...
18:29C'est passé une première fois
18:31par une déclaration que j'ai faite,
18:33alors que depuis 5 ans,
18:35je ne disais rien sur Johnny,
18:36sur BFM,
18:37je suis chez vous,
18:38on m'appelait un soir
18:39quand il y a eu le procès en diffamation
18:41sur l'avance d'Aster,
18:42et on m'appelle,
18:43et on me dit,
18:44on cherche à joindre un intime.
18:45J'ai dit, écoutez,
18:46je ne suis plus intime depuis quelques temps,
18:48oui, mais vous êtes au courant,
18:49non, on m'explique l'affaire et tout,
18:50et là, je suis parti en vrille.
18:51J'ai dit, écoutez,
18:51il faut qu'on arrête de mettre,
18:52pardon de l'expression,
18:53toutes les saloperies du monde
18:54sur le dos de Johnny,
18:56mais que je sache,
18:57Johnny ne s'est pas marié deux fois
18:58sous la contrainte et la violence.
19:00Voilà, et donc,
19:01Johnny et Laetitia à Los Angeles,
19:03s'ils regardent les émissions françaises,
19:05c'est évident,
19:06vous vous bouclez toute la journée chez vous,
19:08et Laetitia, le lendemain,
19:10m'envoie un merveilleux texto,
19:12merci,
19:13m'appelle mon coco,
19:14merci mon coco,
19:15ta générosité, etc.
19:16Et c'est parti de là.
19:17Et puis au mois de mai,
19:18l'année dernière,
19:19j'étais à Bruxelles,
19:19et comment dirais-je,
19:22j'ai déjà des compétences locales
19:23qui rentrent à l'hôtel,
19:24tombent sur Laetitia,
19:25et dit,
19:25je viens de déjeuner avec Jean-Claude.
19:27Ah, il faut que j'appelle mon coco.
19:28Le téléphone sonne, en effet,
19:30Laetitia en téléphone,
19:31elle me passe,
19:32je te passe, Denis.
19:34Je ne l'avais pas entendu depuis.
19:36Et tout,
19:37comme si je l'ai quitté la veille.
19:39Allô, comment tu vas ?
19:40Ta jambe,
19:41il était au courant
19:42que j'ai eu un grave accident,
19:43etc.
19:43Et tout.
19:44Puis ça me dit,
19:45tu veux venir au concert de Jean-Claude ?
19:46Si je suis invité,
19:48je viens,
19:48les retrouvailles,
19:51les retrouvailles
19:52dans la loge
19:53avec mon Johnny
19:53généreux.
19:56Si il y a un mot,
19:57je ne l'ai pas connu,
19:59moi, je ne prétends rien du tout.
20:00Moi, un jour,
20:01j'ai fait un portrait de lui
20:03qui va passer dimanche,
20:05dimanche en 5,
20:06qui n'a jamais,
20:07c'est presque un inédit,
20:08il n'a jamais retenu,
20:09il a 25 ans.
20:10Mon Johnny a 50 ans,
20:11lui fait un portrait magnifique,
20:13il est d'une beauté,
20:15à la Lorada.
20:16Il voulait nous faire visiter,
20:17sa Lorada,
20:18sa belle maison
20:19au-dessus de Ramatuel.
20:21Et il était absolument magnifique,
20:25et on a dîné ensemble,
20:26il y avait France Gall
20:27qui était là d'ailleurs.
20:29Puis à la fin,
20:29il me dit,
20:31on se connaît depuis si longtemps.
20:32Je t'ai offert une Harley Davidson.
20:36On va dans le garage.
20:38À toi aussi ?
20:38Oui, une Harley Davidson hallucinante,
20:41une espèce d'objet non identifié,
20:43il me dit,
20:43tu verras,
20:44elle monte à 250,
20:45je dis d'accord.
20:47J'ai dit,
20:47mais je ne sais pas faire de moto.
20:49Et il le prenait très mal.
20:51J'ai dit,
20:51mais Johnny,
20:52tu me vois un Harley Davidson,
20:54moi,
20:54c'était Johnny.
20:56Il était capable de ça,
20:57de vous offrir une Porsche.
21:00Voilà la clé.
21:02Ah oui ?
21:02D'une générosité.
21:04J'ai eu ça aussi,
21:04dans mon jardin,
21:05j'arrive un soir,
21:06j'avais une villa à Saint-Tropez.
21:08Belle Harley Davidson bleue.
21:11J'appelle Johnny,
21:12mais Johnny,
21:12mais tu es fou.
21:13Non, non,
21:14je ne suis pas fou,
21:15j'aurais marre de devoir rouler
21:16sur ton scooter
21:16pour Saint-Tropez.
21:17Et moi,
21:18il me dit,
21:18je me souviens,
21:19il me dira,
21:20ça va donner un coup de jeune.
21:22Je vais terminer,
21:24évidemment,
21:24en chanson.
21:25Quelle est votre chanson préférée ?
21:26Je te promets.
21:27Je te promets.
21:28On écoute un peu,
21:29en même temps.
21:31Je te promets.
21:31Et, Michel ?
21:32L'envie d'avoir envie.
21:33Et l'envie d'avoir envie.
21:34Pourquoi je te promets ?
21:36Jean-Cosquemus.
21:37C'est une magnifique chanson
21:39de Jean-Jacques Goldman.
21:42Oui.
21:43C'est ma préférée,
21:44j'en ai tellement.
21:45Oui, tellement, tellement.
21:46Mais celle-là,
21:48je la trouve magnifique,
21:49je la trouve pleine de tendresse,
21:51pleine de...
21:52Elle dit tellement de choses.
21:53C'est...
21:55J'adore.
21:56On l'entend.
21:56Je te promets.
21:56Je te promets.
21:57Je te promets.
22:01Je te promets.
22:03Je te promets.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations