00:00La protection des données informatiques, ça n'est pas gagné.
00:03On a eu beaucoup d'attaques cet été, notamment avec les données personnelles des clients de chez Auchan.
00:09Il y a eu aussi Flying Blue, les données ont été piratées.
00:11Alors, on va en parler avec vous.
00:13Merci d'être avec nous sur CNews, Stanislas de Rémy.
00:15Vous êtes fondateur et président de WhoDrive.
00:18C'est une grosse plateforme française qui stocke nos données informatiques.
00:22Mais est-ce qu'on est vraiment protégé ?
00:24Bonjour, je suis très content d'être là aujourd'hui.
00:25Merci.
00:26Est-ce qu'on est très protégé ? J'ai envie de dire oui et non.
00:29Ça dépend à qui on va faire confiance.
00:31WhoDrive, nous sommes éditeurs de logiciels et nous protégeons les données sensibles de nos entreprises.
00:35Maintenant, en fonction de là où vous allez stocker vos données, vous serez plus ou moins protégé.
00:40Oui, on voit bien qu'il y a des attaques sans arrêt.
00:42Personne n'est rassuré.
00:44Alors, personne n'est rassuré.
00:45C'est vrai qu'aujourd'hui, la data, c'est l'or blanc de demain.
00:50Et donc, la data est extrêmement importante, à la fois pour les entreprises et à la fois pour ceux qui veulent en faire un usage pas toujours très honnête.
00:58Et donc, oui, il faut la protéger et donc il faut la stocker dans des endroits qui sont suffisamment protégés de l'extérieur.
01:04C'est facile à dire, mais est-ce que c'est vraiment hermétique ? C'est la question que tout le monde se pose.
01:09Alors oui, ça peut l'être.
01:10Ça peut être hermétique.
01:12Il faut s'en donner les moyens.
01:13Et on voit que les entreprises n'ont pas toujours pris le sujet suffisamment en amont ou avec suffisamment d'importance.
01:20Je pense qu'il y a maintenant une prise de conscience de plus en plus forte qu'il faut protéger ces données, à la fois de l'interne et à la fois de l'externe.
01:28Parce que souvent aussi, les problèmes viennent de l'interne.
01:31Bien sûr.
01:31Tous les Français qui nous regardent se disent, bon, j'ai reçu cet été plein de SMS ou d'emails disant vos données ont été piratées.
01:39On parle même parfois de l'Iban.
01:41Donc, on est quand même inquiet.
01:42Qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter ça à l'avenir ?
01:45Alors déjà, il ne faut jamais cliquer sur un e-mail si on n'est pas sûr de celui qui vous l'a envoyé.
01:49Et je pense qu'on est suffisamment aujourd'hui informé par les banques, les assurances et par un certain nombre d'entreprises pour dire,
01:55attention, ne cliquez pas sur un e-mail ou ne donnez pas vos codes si on vous les demande.
02:00Ça, c'est déjà pour le coup du bon sens.
02:02Après, c'est vrai, il faut faire confiance à certaines entreprises pour que les données qu'on va leur donner, pour le coup, soient conservées de la meilleure façon qu'ils soient.
02:12Alors, vous avez 2,5 millions de clients.
02:14Il faut préciser que vous êtes français, 100%.
02:16Donc là, il y a une garantie made in France, il faut espérer.
02:20Ça joue, ça, le France ?
02:21On a 3 500 clients, mais on a des millions d'utilisateurs.
02:242,5 millions d'utilisateurs, vous voulez dire ?
02:26Exactement.
02:26D'accord, oui, clients, j'entendais clients dans ceux qui utilisent.
02:29Oui, parce que c'est du B2B.
02:30Donc, on est plus, pour le coup, sur des PME et des grands comptes.
02:34Nous, en fait, nous avons fait de la sécurité, notre cœur de métier, il y a plusieurs années, il y a maintenant 20 ans.
02:39Et nous sommes, nous avons été l'un des premiers à être qualifiés, ce qu'on appelle la Seqnum Cloud.
02:45C'est l'ANSI, c'est un peu la NSA française qui donne des qualifications.
02:49Et nous avons été les premiers à recevoir cette qualification il y a maintenant 6 ans.
02:52Et nous venons de la renouveler pour 3 ans.
02:55Donc, oui, ça nous permet de dire à nos clients, vous pouvez nous faire confiance.
02:59D'accord, bon.
02:59Malgré tout, l'espionnage existe.
03:01Ça, vous ne pouvez pas dire à l'inverse.
03:03L'espionnage.
03:03Voilà, et que Donald Trump, il refuse aujourd'hui que l'Europe applique les règles de confidentialité.
03:10C'est-à-dire qu'il dit la souveraineté, moi je ne veux pas en entendre parler, je veux pouvoir accéder aux datas.
03:14C'est quand même vraiment inimaginable, on n'a jamais vu ça.
03:17Alors, c'est plus que ça, parce que nous avons aujourd'hui mis en place en Europe des règles
03:21qui nous permettent de pouvoir gérer le numérique en Europe avec nos valeurs.
03:26Ce que veut Trump, il veut qu'on retire toutes ces contraintes parce qu'en fin de compte, il a déjà accès à ces données.
03:33Il a déjà, pour le coup, avec les lois extraterritoriales américaines, la capacité à pouvoir accéder à ces données
03:39si elles sont stockées sur des data centers américains.
03:42Ce qu'il veut maintenant, c'est pouvoir avoir le choix de ce qu'il veut faire en Europe sans avoir de contraintes législatives.
03:49C'est-à-dire qu'ils pourraient accéder aux données stockées en France, qui peuvent être stockées pour le ministère de la Défense,
03:56pour le ministère de l'Intérieur, même pour des élections peut-être, pourquoi pas ?
04:00Alors, ça dépend où elles sont stockées.
04:02Si elles sont stockées sur des data centers de droit européen, il n'y aura pas accès.
04:06Ah, quand même !
04:07Si elles sont stockées sur des data centers de droit américain, là, pour le coup, sous certaines conditions, il peut y avoir accès.
04:15Donc là, vous dites que c'est une menace pour un pays ?
04:18Ah ben, c'est une menace très forte, mais pas que pour un pays.
04:20C'est une menace pour un pays, c'est une menace pour les citoyens, c'est une menace pour les entreprises.
04:24Parce que la donnée, c'est vraiment, pour le coup, la richesse d'un pays ou d'une entreprise.
04:30Et donc, il faut que cette donnée, elle soit contrôlée et protégée.
04:34Et si jamais vous la stockez sous une autorité qui peut y accéder, en fin de compte, et on l'a vu par exemple avec le Covid,
04:41pour faire un vaccin, il faut de la data.
04:43Et donc, celui qui a la data aura le vaccin le premier.
04:45C'est juste un exemple, mais ça montre qu'on doit protéger la donnée de nos citoyens et de nos entreprises en Europe.
04:51Et donc, ce qui est sensible, parce que toute la donnée n'est pas obligatoirement sensible,
04:57on estime que 50% de la data qui est stockée dans les data centers est sensible.
05:01Cette data, elle doit être protégée en Europe.
05:03Vous, votre notoriété, elle est importante, Woodrive ? Parce que le nom n'était pas connu.
05:06Non, mais vous savez, dans le B2B, les noms ne sont pas toujours connus.
05:11Woodrive est connu dans son écosystème, est connu parce qu'on a aujourd'hui 3500 clients et depuis 25 ans.
05:18Mais c'est vrai que dans ces domaines-là, dès que vous sortez votre écosystème, c'est souvent un peu moins.
05:22D'accord. Quand vous entendez dire que la France doit devenir un grand pays de l'intelligence artificielle, c'est crédible ?
05:28Moi, je préfère dire que l'Europe doit devenir, pour le coup, un continent de l'IA.
05:33Parce que la France, tout seule, n'y arrivera pas.
05:36Par contre, la France, l'Allemagne et d'autres pays, on peut devenir, pour le coup, un géant de l'IA.
05:41C'est un choix politique.
05:44C'est vraiment, est-ce que nos dirigeants ont envie d'avoir un ou deux champions de l'IA en Europe ?
05:50C'est ça, en fait, la question qu'il faut se poser.
05:52Et la France peut être un de ses champions ?
05:53La France peut très bien être un de ses champions.
05:55C'est-à-dire, la France a des très belles pépites dans l'IA, sans les citer,
05:58mais il va falloir, pour le coup, leur donner les moyens d'investir
06:03et de pouvoir se développer à la même vitesse que les géants américains ou chinois.
06:07Et je pense que c'est une question très importante de souveraineté.
06:10Donc, pas de fausses promesses, quoi.
06:11Si je vous comprends bien, il faut y aller investir et pas attendre, inviter.
06:14Il ne faut surtout pas attendre.
06:16Et il faut investir.
06:16Il ne faut pas investir sur 50 structures.
06:19Il faut investir sur quelques structures et leur donner les moyens de leur développement.
06:22Merci beaucoup, Sanislas de Rémur, d'être venu sur CNews.
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