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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h-21h, Stéphanie Demureux.
00:04Merci de nous rejoindre en direct sur Europe 1 pour m'accompagner ce vendredi.
00:09Nos deux débatteurs de la première heure, Jules Thorez, journaliste politique au JDD.
00:13Bonsoir Jules.
00:14Bonsoir Stéphanie Demureux.
00:15Gilles Boutin, journaliste au Figaro Économie. Bonjour Gilles Boutin.
00:18Bonsoir Stéphanie Demureux.
00:20Alors qui pour succéder à François Bayrou au lendemain de la chute quasi inévitable de son gouvernement lundi prochain ?
00:27Évidemment, même si François Bayrou fait mine d'y croire encore, l'issue semble fatale pour le Premier ministre.
00:35Évidemment, tout le monde se demande qui va le remplacer.
00:38On va en parler avec David Amiel, député Ensemble pour la République de Paris, qui est mon invité.
00:45Bonsoir David Amiel.
00:46Est-ce que vous êtes déjà parti en campagne comme de nombreux députés ?
00:50Non, mais nous sommes d'une certaine manière en campagne perpétuelle,
00:54puisque nous sommes en permanence évidemment au contact des habitants pour expliquer ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
01:00Et c'est de plus en plus compliqué ces jours-ci.
01:03Et puis évidemment, pour pouvoir aussi entendre ce qu'ils nous disent.
01:06Et ça, je crois que tous les députés le font.
01:08Alors vous avez été assez précurseur, parce que je regardais un petit peu vos interventions.
01:13Au lendemain de la présentation du budget, le 15 juillet, vous avez été l'un des premiers à appeler le gouvernement à se tourner vers la gauche
01:19pour éviter la censure cet automne.
01:23Vous avez été assez visionnaire, manifestement c'est trop tard, puisqu'il aurait fallu, selon vous, en tout cas, se tourner vers la gauche avant ce vote de confiance.
01:34Clairement, François Bayrou, ce qui est mal pris, il aurait dû justement se rapprocher des socialistes avant, justement, d'indiquer ce vote.
01:42J'ai été frappé aussi par le fait qu'à peine François Bayrou, ayant annoncé ce vote il y a désormais une dizaine de jours,
01:50il a fallu simplement quelques minutes pour avoir l'annonce des censures immédiates,
01:54sans même que les socialistes ou que le Rassemblement national ne cherchent à savoir ce qui pouvait être modifié ou changé dans ce budget.
02:01Mais il aurait fallu, justement, négocier peut-être avant.
02:04Mais je crois surtout qu'il faut que tout le monde sorte de ces postures.
02:09Nous sommes aujourd'hui dans une assemblée où le Rassemblement national, comme la France insoumise,
02:14ont décidé de bloquer le système pour aller aux élections le plus rapidement possible.
02:18La France insoumise veut une élection présidentielle anticipée,
02:21le Rassemblement national veut une élection législative anticipée,
02:24puisque Marine Le Pen ne pourrait pas se présenter à l'élection présidentielle.
02:28À partir de là, il n'y a qu'une possibilité,
02:32c'est d'avoir un accord de non-censure entre la droite républicaine, le centre et le parti socialiste.
02:39C'est ce qu'on avait réussi à faire en janvier dernier.
02:41C'est de cette manière-là qu'on avait pu faire adopter le budget pour l'année 2025.
02:45C'est à ça qu'il faut qu'on puisse s'atteler.
02:47Alors, sauf qu'entre-temps, David Amiel, le parti socialiste, a présenté son contre-budget.
02:53Clairement, il a divisé par deux l'effort, prôné par François Bayrou.
02:57Ce n'est plus que 44 milliards, mais 21 milliards, 26 milliards d'impôts supplémentaires sur les patrimoines.
03:03Et pour la faire courte, notamment sur les entreprises, retour à la retraite à 62 ans.
03:10Vous pensez qu'il est toujours d'actualité, cet accord avec le parti socialiste ?
03:15Moi, ce que j'ai vu en janvier dernier, j'étais à l'époque le rapporteur de la commission mixte paritaire sur le budget,
03:20c'est-à-dire que j'étais le négociateur principal pour l'Assemblée nationale.
03:23On avait réussi à trouver un accord avec les sénateurs de la droite républicaine
03:28et avec les élus du parti socialiste pour avoir un budget, c'était après la censure du gouvernement de Michel Barnier,
03:34qui réduisent les déficits, qui continuent à investir, notamment pour la sécurité,
03:39et qui n'augmentent pas les impôts des Français, mais simplement un effort demandé aux personnes qui gagnaient plus de 250 000 euros.
03:46Non, ce n'est pas raté, puisque c'est ce qui a permis d'avoir un budget en 2025.
03:50C'est ce qu'il faut qu'on arrive à refaire.
03:51On est évidemment dans une période où chacun joue des coudes, s'adresse d'abord à sa base militante.
03:59Et c'est ça que je regrette dans les propositions du Parti Socialiste.
04:02Il vise à envoyer un signal aux électeurs du nouveau Front Populaire, à donner des gages plus à gauche que moi, tu meurs.
04:10Ça ne peut évidemment pas être le chemin du compromis.
04:15Encore encarté, Jean Perlevad qui explique que c'est un budget qui est une version à peine atténuée de LFI.
04:21C'est avec ce type de personnes que vous souhaitez aujourd'hui travailler ?
04:26Il a raison, Jean Perlevad, dans ce qu'il dit.
04:28Et il est évident que le contre-budget du Parti Socialiste, s'il était appliqué, serait une catastrophe économique.
04:34Et c'est la raison pour laquelle ça ne peut pas être le budget final.
04:39Mais je regarde l'Assemblée telle qu'elle est.
04:42Il n'y a pas d'autre parti politique qui est d'accord pour négocier avec les élus, les Républicains et avec ceux du Bloc Central.
04:48Mais ça ne peut évidemment pas être à n'importe quelles conditions.
04:51Mais pour vous, le Parti Socialiste aujourd'hui est encore un parti de gouvernement, un parti responsable,
04:55au vu non pas de ce qu'ils disent à l'Assemblée Nationale,
04:58parce qu'ils sont beaucoup moins dans une ligne de bordélisation qui est voulue par la France Insoumise ou même les écologistes,
05:02mais par l'application de leur programme, une sorte de théâtre des horreurs, en tout cas sur le plan de l'économie,
05:07qui alourdirait les entreprises, qui ne ferait qu'augmenter les impôts.
05:12Est-ce que ça, c'est responsable aujourd'hui, vu la situation du pays ?
05:15Vous prêchez un convaincu.
05:17Justement, le grand drame que nous avons aujourd'hui à l'Assemblée Nationale,
05:20c'est qu'il y a très peu de partis de gouvernement.
05:22Je vois d'ailleurs aussi le programme du Rassemblement National,
05:25l'abrogation de la réforme des retraites,
05:28un déficit qui aurait explosé si on avait appliqué le programme du Rassemblement National
05:32lors des dernières élections législatives.
05:34Le déficit serait 50% supérieur à ce qu'il est aujourd'hui.
05:37Ce serait une véritable catastrophe économique.
05:40Le Parti Socialiste a su être responsable une fois cette année, en janvier dernier.
05:44J'espère qu'il va revenir à cette responsabilité,
05:46parce que le drame de cette période n'est pas pour les hommes et les femmes politiques.
05:50Il est pour les Français qui payent un prix très lourd à cette instabilité.
05:53Olivier Faure n'avait pas l'air ouvert tellement à la discussion.
05:56Il n'a pas tellement envie de bouger les lignes.
05:59Vous savez, on est dans une période où l'instabilité est un coût considérable.
06:04C'est un coût considérable pour les chefs d'entreprise.
06:06La faute à qui, David Amiel ?
06:08La faute à qui ?
06:09Cette instabilité, elle naît comment ?
06:11Elle naît d'une Assemblée Nationale éclatée et d'un parcours.
06:14Et de ce vote de confiance de François Bayreau ?
06:17Jules Torres, dans la plupart des pays européens qui nous entourent, on a des assemblées fracturées.
06:21Oui, c'est vrai.
06:21C'est le cas en Allemagne, c'est le cas en Italie, c'est le cas en Espagne.
06:25On est le seul pays où cela conduit à une paralysie complète de notre système politique.
06:29Donc la première faute, c'est celle de l'immaturité des partis politiques français.
06:32Ce n'est pas notre culture.
06:34Ce n'est pas forcément notre culture.
06:35Non, vous avez raison.
06:36Je pense qu'on s'est habitué depuis une cinquantaine d'années à un fait majoritaire,
06:45des majorités absolues, qui étaient très confortables pour les gouvernements en place
06:47parce qu'ils faisaient ce qu'ils voulaient, et qui étaient très confortables pour l'opposition
06:50parce qu'elles n'avaient pas à se salir les mains, qu'elles pouvaient faire assaut de démagogie
06:53et attendre la prochaine élection.
06:55On est maintenant dans une situation où tous les partis politiques doivent se comporter en adultes.
07:00Gilles Boutin, vous expliquez...
07:01Plutôt que de rêver à un accord chimérique avec le Parti Socialiste et Olivier Faure
07:07qui a le costume d'un Che Guevara aujourd'hui,
07:11est-ce qu'il ne serait pas plus responsable, dans la situation telle qu'elle est,
07:16d'envisager de rester au pouvoir avec une équipe qui est toujours la même,
07:20somme toute, qui s'appuie toujours sur la même majorité relative,
07:23mais qui révisent ses ambitions budgétaires, disons, de moitié ?
07:27D'ailleurs, vous défendez un budget avec 20 milliards d'économies,
07:30vous oubliez toute mesure sur les retraites,
07:34vous oubliez les deux jours fériés,
07:36et un accord tacite de non-agression s'installerait dès lors avec le RN et l'FI,
07:42et on tient comme ça jusqu'en 2027.
07:44Est-ce que ce ne serait pas ça le moins horrible des scénarios ?
07:48D'abord, j'observe que le RN, comme la France Insoumise,
07:52ne s'intéresse pas du tout au contenu de la politique économique menée,
07:55ils le disent d'ailleurs très clairement.
07:57Leur objectif, quel que soit le gouvernement maintenant,
08:00c'est de provoquer une crise qui mène à des élections.
08:01Ils ne regardent même pas le contenu du plan budgétaire.
08:06À partir de là, la question est moins celle de l'équipe gouvernementale
08:11que des groupes politiques à l'Assemblée,
08:13de leur capacité à former un budget.
08:15C'est ça qui va être devant nous dans les prochaines...
08:17On voit bien que ni le RN ni la gauche, dans sa globalité,
08:19n'ont envie de s'associer finalement à une politique telle qu'elle est menée
08:23par le Bloc central,
08:24c'est-à-dire qui essaye de rester tant bien que mal pro-business,
08:28malgré les taxes qui ont été prélevées sur les entreprises,
08:31qui essaye de rester sérieuse sur l'équilibre budgétaire.
08:34Comment allez-vous faire autrement que de rester entre vous, finalement ?
08:39Il faut pouvoir réussir à refaire ce qui avait été fait au mois de janvier dernier.
08:42Est-ce que c'est facile ? Non.
08:44Est-ce que c'est possible ?
08:45Oui, alors j'y ai passé beaucoup de nuits blanches.
08:47C'est donc de dévitaliser un budget,
08:49mais j'observe quand même les résultats,
08:51qui est qu'en 2025, le déficit français va continuer à se réduire
08:54et qu'il n'y a pas eu d'augmentation d'impôts
08:56pour l'immense majorité des Français,
08:58qu'il n'y a pas eu une déstabilisation de nos entreprises.
09:02Et je crois que c'était l'essentiel,
09:03tout en pouvant continuer à investir pour la défense,
09:05pour la sécurité, pour la justice.
09:05David Amiens, malheureusement, c'est un vœu pilleux,
09:08la messe est dite.
09:09Est-ce que vous y croyez sincèrement encore un petit peu ?
09:12Ça dépend de l'échéance.
09:14En tout cas, l'échéance principale, c'est celle du 31 décembre.
09:17C'est celle qui compte pour les Français,
09:20puisque c'est à partir de ce moment-là
09:21qu'on saura si la France peut avoir un budget ou pas.
09:23Parce que je veux vraiment insister dessus.
09:25Le fait de ne pas savoir si on aura un budget au mois de janvier,
09:28ça veut dire que les militaires ne peuvent pas passer commande pour leur matériel.
09:32Ça veut dire que les investisseurs n'osent plus investir dans notre pays.
09:35Ça veut dire qu'il y a des embauches qui sont gelées.
09:37Vous savez, les hommes et les femmes politiques défilent sur les plateaux de télévision.
09:42Ils se mettent en scène dans ces périodes-là.
09:44Mais c'est les gens qui ne peuvent pas y les poter.
09:44Il y a eu d'ailleurs un appel des patrons aujourd'hui dans le challenge,
09:47effectivement, qui montre vraiment une inquiétude pour les entreprises,
09:52pour l'emploi et pour l'économie en général.
09:54Restez avec nous, si vous le voulez bien, David Amiel.
09:56On marque une pause et on se retrouve tout de suite après.
09:58On poursuit ces débats ensemble.
10:02Europe 1 Soir Weekend.
10:0419h, 21h, Stéphanie Demureux.
10:07Et toujours avec mes débatteurs de la première heure,
10:09Jules Torres et Gilles Boutin,
10:11ainsi que mon invité à politique David Amiel,
10:13député ensemble pour la République de Paris.
10:16David Amiel, vous fûtes l'un des premiers stratèges
10:18du premier mandat d'Emmanuel Macron.
10:20Est-ce que vous avez toujours des contacts
10:22avec le président de la République ?
10:24Oui, bien sûr, il m'arrive d'échanger avec le président de la République.
10:26Il est dans quel état d'esprit aujourd'hui ?
10:29Vous savez, je ne suis pas le chroniqueur
10:30des états d'esprit du président.
10:33Ce qui est certain,
10:35c'est que, vous parliez du premier mandat,
10:38il y a eu des très grandes réussites économiques
10:40liées aux réformes lancées
10:42pendant ce premier mandat,
10:44qui ont permis de réduire le chômage,
10:45qui ont permis de faire de la France
10:46le pays le plus attractif
10:49pour les investissements étrangers,
10:50qui ont mis un terme
10:51à la désindustrialisation
10:52qui frappait notre pays.
10:54Il y a eu des réformes importantes
10:55pour les finances publiques
10:56dans le deuxième mandat.
10:58Le président Emmanuel Macron
10:59a quand même été le seul président
11:00à faire une campagne de réélection
11:02en annonçant une réforme des retraites.
11:04Il y avait déjà eu des réformes des retraites auparavant,
11:06mais généralement,
11:07les candidats ne l'annonçaient pas.
11:09Le candidat ne l'annonçait pas
11:11pendant leur campagne électorale.
11:12Il a eu l'honnêteté de le faire.
11:13Malheureusement, effectivement,
11:14les voix avaient manqué à ce moment-là.
11:17Je voulais son état d'esprit.
11:19Aujourd'hui, un sondagère de votre journal,
11:21Gilles Boutin,
11:22Odoxa, indique que 64% des Français
11:25seraient pour la démission d'Emmanuel Macron.
11:28On se souvient que le président de la République
11:30nous avait promis des référendums,
11:32la consultation du peuple.
11:33C'était lors des derniers voeux,
11:35le 31 décembre.
11:36Est-ce que ce ne serait pas le moment,
11:38justement, de consulter les Français,
11:41quitte à engager une responsabilité,
11:43comme l'avait fait en son temps,
11:44Charles de Gaulle, en 1969 ?
11:46La crise, aujourd'hui, que nous vivons,
11:48est parlementaire,
11:50puisque c'est l'Assemblée nationale
11:51qui est paralysée,
11:52ce qui a mené à la censure
11:55du gouvernement de Michel Barnier,
11:57et ce qui mène, aujourd'hui,
11:59à de grandes difficultés
12:00pour le gouvernement de François Bayrou.
12:02Donc, la solution doit être parlementaire.
12:05Vous évoquiez la question des référendums,
12:06c'est une question intéressante,
12:08mais ce n'est pas la solution
12:09aux problèmes budgétaires,
12:11puisque ce n'est pas par référendum
12:13qu'on va faire adopter
12:14un projet de loi de finances.
12:15Ça n'aurait d'ailleurs pas grand sens.
12:16Oui, mais beaucoup souhaitent une clarification
12:17et un départ d'Emmanuel Macron
12:18pour sortir de cette crise politique,
12:20David Amier.
12:21Mais ça ne changerait pas
12:22la situation parlementaire.
12:24En revanche, ça déstabiliserait
12:25très profondément.
12:26Ça déstabiliserait très profondément
12:28les institutions de la Vème République.
12:30Et d'ailleurs, j'ai entendu
12:31des présidents de la République précédents,
12:33Nicolas Sarkozy,
12:34comme François Hollande,
12:35ne peut pas dire
12:36qu'ils soient sur le même plan politique,
12:38sur le même bord,
12:39sur le même plan,
12:40mais que tous les deux,
12:40parce qu'ils sont présidents de la République,
12:42pour rappeler,
12:42c'est un élément fondamental
12:43de nos institutions.
12:45Jules Torres.
12:45Ne croyez-vous pas qu'au-delà du débat budgétaire,
12:48un référendum pourrait au moins avoir le mérite
12:50de faire, peut-être, croire un petit peu plus
12:53chez certains Français ?
12:55En la politique, il y a un sondage qui, je crois,
12:57a été publié il y a trois jours
12:58qui vous disait que 90% des Français
13:00trouvaient le spectacle navrant.
13:02Je ne sais pas si, en restant sur ce débat budgétaire,
13:04on s'honore, en tout cas,
13:06à faire de la belle politique.
13:07Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron l'avait promis,
13:10il l'a promis le 31 décembre,
13:11souvenez-vous, il l'avait redit
13:12lors de sa grande émission sur TF1
13:14il y a quelques semaines,
13:16et de fait, c'est toujours pas là,
13:17alors qu'on pourrait aller sur des sujets
13:18qui sont extrêmement concernants pour les Français,
13:20je ne dis pas que le budget ne l'est pas,
13:22mais qui au moins leur permettraient de parler
13:23et d'avoir une sorte de retour aux urnes
13:26sans passer ni par une dissolution
13:27ni par une démission du Président de la République.
13:29Mais là où vous avez raison,
13:30c'est que le bilan, depuis de longs mois,
13:34le spectacle de cette Assemblée nationale
13:35crée un fossé immense
13:36entre les Français et leur classe politique.
13:39La question des référendums est intéressante.
13:42Après, le débat est de savoir
13:43quelles questions seraient posées,
13:45quel projet de loi,
13:46quel texte.
13:49Mais dans tous les cas,
13:50ça ne résout pas la question immédiate
13:51qui est quand même celle
13:52de devoir faire adopter un budget.
13:53Oui, avec le deuxième enseignement
13:56de ce sondage Figaro,
13:58vous l'avez vu,
13:59alors qu'on se pose la question
14:00de savoir si Emmanuel Macron
14:01va nommer un socialiste
14:03en remplacement de François Bayrou,
14:06les Français, eux,
14:07plébiscitent des hommes de droite.
14:10Bardella qui arrive en première position,
14:1136%,
14:12Bruno Retailleau, deuxième,
14:1333%
14:14et Gérald Darmanin,
14:1529%, troisième position.
14:17Le premier socialiste
14:18qu'Emmanuel Macron avait refusé
14:20aux dernières législatives
14:21arrive à 24%,
14:23en cinquième position.
14:24qu'est-ce que ça dit,
14:26cet enseignement,
14:27selon vous ?
14:28Ça ne m'étonne pas.
14:30Le parti socialiste
14:31n'est d'ailleurs pas arrivé en tête
14:32des élections législatives.
14:34Mais le vrai enseignement
14:36de ce sondage,
14:37au-delà de ça,
14:38et moi,
14:39dans ma circonscription,
14:40j'ai battu une candidate
14:41du nouveau Front populaire
14:42qui portait un projet
14:44rejeté par une très grande majorité
14:46des Français
14:46sur tous les plans,
14:47sur le plan économique,
14:48sur le plan de la sécurité,
14:49sur le plan international,
14:51sur le plan des valeurs républicaines.
14:52Mais l'enseignement
14:54de ce sondage aussi,
14:55c'est que toutes les personnalités
14:56que vous nommez
14:57sont très loin de la barre
14:58des 50%.
14:59Vous en conviendrez avec moi.
15:01Et donc,
15:02les Français sont très divisés.
15:03Et d'ailleurs,
15:04on le voit autour de nous,
15:06je pense parmi nos proches,
15:07on le voit à l'Assemblée nationale.
15:09Et donc,
15:09si on veut pouvoir
15:09continuer à avancer
15:10dans les prochains mois,
15:11il va falloir trouver
15:11un équilibre à l'Assemblée.
15:13On a réussi à le trouver,
15:14on s'en parlait tout à l'heure
15:16en janvier dernier,
15:17il faut qu'on arrive à le trouver.
15:18Et pour ça,
15:19chacun doit dépasser
15:20un peu les postures
15:21de son camp.
15:21Mais justement,
15:22à ce propos,
15:22il y a quelque chose
15:23qui me frappe
15:24dans cette séquence politique,
15:25c'est que je pense
15:26qu'on peut tous dire ici
15:26que la France n'a jamais été
15:27autant à droite
15:28que je crois
15:30que les sondages
15:30nous le montrent tous.
15:31Il y a un désir de sécurité,
15:32un désir de réduction
15:34des flux migratoires,
15:35un désir aussi
15:35sur les questions
15:36de pouvoir d'achat
15:37et d'économie
15:38et aussi d'arrêter
15:39avec cette folie
15:40d'impôts
15:41et de prélèvements obligatoires.
15:42Et du reste,
15:43quelqu'un qui se serait réveillé
15:44par exemple d'un coma
15:45qui durerait
15:47depuis juillet 2024,
15:48il pourrait se dire
15:49mais attendez,
15:50mais comment ça ?
15:50On va avoir un premier ministre
15:51de gauche,
15:52un premier ministre
15:53du PS socialiste,
15:54on pensait qu'on les avait oubliés
15:55dans les arcanes
15:56de la Ve République
15:57dans le macronisme finissant
15:59et au final,
15:59on va se retrouver
16:00avec Bernard Cazdeuve
16:01à Matignon.
16:01Est-ce que ça,
16:02ça ne vous provoque pas
16:03quelque chose
16:03d'un petit peu délirant
16:04et sidérant ?
16:05D'abord,
16:07c'est intéressant
16:07les exemples que vous donnez
16:08parce que sur tous les sujets
16:10que vous citez,
16:11les questions régaliennes,
16:12les questions de sécurité,
16:13les questions d'immigration,
16:14il y a une attente évidente
16:17de l'Union Publique.
16:18Il y a des questions
16:19sur lesquelles les Français
16:20sont en désaccord profond
16:21avec le Rassemblement National
16:23sur la politique internationale,
16:24sur la politique
16:24à l'égard de la Russie,
16:26sur la politique européenne.
16:27Et puis,
16:28il y a aussi
16:28dans la société française
16:30un souhait
16:30de justice sociale,
16:32je pense en particulier
16:33d'investissement
16:33dans les services publics,
16:34dans l'école,
16:35dans la santé,
16:37en tout cas moi,
16:37c'est ce que j'observe
16:38autour de moi
16:39et je crois que c'est ça
16:40qu'il faut qu'on arrive
16:41à bâtir.
16:43Au fond,
16:43ça compte plus
16:43que la personnalité
16:45du Premier ministre.
16:45En revanche,
16:46là où vous avez raison,
16:47c'est que il n'y a
16:48aucune majorité
16:49en France
16:49pour faire augmenter
16:51massivement
16:52les impôts,
16:53pour désarmer
16:54nos forces de l'ordre,
16:55pour créer la pagaille
16:57et c'est pour ça
16:57qu'évidemment
16:58on s'y opposera fermement.
16:59Gilles Boutin.
16:59En cas de dissolution,
17:01quand on voit
17:01les chiffres,
17:02en tout cas les sondages
17:03en faveur du RN
17:04et le Front Républicain
17:07qui a tendance
17:07à s'effriter
17:08toujours plus,
17:09si une majorité RN
17:11se dégage,
17:12considérerez-vous
17:13toujours
17:14qu'ils sont infréquentables
17:16ou alors
17:16vous direz-vous
17:17qu'ils font partie
17:18de l'arc républicain
17:19comme l'a laissé entendre
17:22Nicolas Sarkozy
17:22dans son interview ?
17:23Moi,
17:24j'ai une opposition
17:24profonde
17:26avec le Rassemblement
17:27National.
17:29J'ai une opposition
17:29très profonde
17:30sur sa politique
17:31pro-russe.
17:32J'ai une opposition
17:33très profonde
17:34sur sa politique
17:35anti-européenne.
17:36J'ai une opposition
17:36très profonde
17:37sur son programme économique.
17:38J'ai une opposition
17:39très profonde
17:40sur sa politique
17:42ultra-identitaire.
17:43Donc oui,
17:44j'ai des désaccords
17:45très profonds
17:45et ils ne disparaissent pas
17:46à la lumière
17:48de telle ou telle élection.
17:49Mais,
17:50plus intéressant
17:51que ce que vous avez mentionné,
17:52c'est-à-dire
17:53les dernières élections
17:53initiatives
17:53et les élections présidentielles,
17:55le problème
17:55du Rassemblement National
17:56est toujours le même.
17:57Ils arrivent en tête
17:58au premier tour
17:58parce qu'il y a effectivement
17:5930% de Français
18:01qui votent
18:02pour le Rassemblement National,
18:03on le voit
18:03aux présidentielles,
18:04aux européennes,
18:05aux législatives.
18:06Mais il y a ensuite
18:06toujours une majorité
18:07de Français
18:08qui ne veut en aucun cas
18:10du Rassemblement National.
18:11Il y a eu des alliances
18:14et le fameux front républicain...
18:16C'est un peu en train
18:16de se réduire.
18:17Marine Le Pen,
18:17en 2017,
18:18ne fait pas le même score
18:19qu'en 2022.
18:21Est-ce qu'en 2027,
18:22ce n'est pas justement
18:22le plafond de verre,
18:23il recule toujours ?
18:24C'est ce que disait,
18:25en réalité.
18:25Moi,
18:26je ne suis pas
18:26un australamuse,
18:27donc je ne sais pas
18:27ce qui se passera
18:28lors des prochaines élections.
18:28Je remarque quand même
18:30que lors des dernières
18:33élections présidentielles,
18:34l'écart était encore important
18:36parce que les Français
18:37avaient été en l'occurrence
18:37très bouleversés
18:41par la guerre en Ukraine
18:42et se rappelaient d'ailleurs
18:43de Marine Le Pen
18:44qui nous expliquait
18:45qu'il fallait se rapprocher
18:46de la Russie
18:46et qu'il n'y avait aucun danger
18:47à en attendre.
18:49Merci,
18:49merci David Amiel
18:51d'avoir été avec nous,
18:52députés ensemble
18:52pour la République de Paris.
18:54C'est dans ce contexte
18:56qu'aura lieu le mouvement.
18:57Bloquons tout,
18:58ce sera le 10 septembre.
18:59On en débat dans quelques instants
19:01avec Jules Torres
19:02et Gilles Boutin.
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