- il y a 3 mois
A 72 heures d'un vote décisif à l'Assemblée nationale, le Premier ministre peut-il encore convaincre une majorité de députés et obtenir la confiance ? Il est l'invité de RTL Matin.
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00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:02Le Premier ministre François Bayrou est avec nous jusqu'à 8h30 à mes côtés pour l'interroger Marc-Olivier Fogiel.
00:07Bonjour Marc-Olivier.
00:08Bonjour Thomas, bonjour à toutes et à tous.
00:09Et bonjour et bienvenue donc Monsieur le Premier ministre.
00:12Bonjour.
00:12Merci d'avoir accepté notre invitation et d'être là ce matin sur RTL.
00:16Parce que vous vous faites un peu rare ces jours-ci, on vous voit peu, on vous entend peu.
00:20C'est évidemment un clin d'œil car les Français ont remarqué votre hyperactivité médiatique.
00:24Ils ont remarqué que vous vous battez.
00:25Les Français justement, François Bayrou, mais aussi vos opposants politiques.
00:28Et même une partie de ceux qui sont censés vous soutenir à l'Assemblée disent et répètent en boucle
00:33Bayrou c'est fini.
00:34Ils ont déjà tourné la page.
00:36Vous l'avez dit hier soir au 20h de France 2, vous êtes là pour convaincre.
00:39Mais quand on vous écoute François Bayrou, on a l'impression que vous avez renoncé à convaincre les politiques
00:43que vous vous adressez maintenant aux Français, que vous les prenez à témoin du désastre annoncé,
00:49que le match est plié.
00:50C'est ça ? Vous en êtes là ?
00:52Bonjour d'abord.
00:53Bravo.
00:54Qu'est-ce qui est important ?
00:56C'est le monde politique avec ses habitudes et ses manières d'être qui semblent en effet avoir décidé à l'avance.
01:09En tout cas, il a le monde politique, monsieur le Premier ministre.
01:11Ou bien ce sont les Français.
01:11Oui, mais il a votre sort entre les mains, le monde politique.
01:14Oui.
01:14Il a le sort du gouvernement entre ses mains.
01:19Donc là, vous parlez au français ?
01:20Et donc, ce qui est essentiel pour moi, c'est que grandissent dans l'esprit des Français,
01:28s'installent dans leur esprit l'idée que nous sommes comme pays, comme nation,
01:34devant un problème que nous ne pouvons pas écarter, éluder, qu'on écarte depuis des décennies.
01:39Mais ça, ils le savent, pardon, monsieur le Premier ministre.
01:41Ils le savent, les sondages le prouvent.
01:42Ils savent que la dette est un problème.
01:44Et ce n'est pas un référendum, lundi.
01:46Excusez-moi, vous dites qu'ils le savent.
01:49Moi, je pense que s'ils le savaient, le monde politique ne serait pas dans ce sentiment de vouloir abattre le gouvernement.
01:59Mais en gros, monsieur le Premier ministre, vous faites donc une tournée d'adieu sous les applaudissements
02:03pour que les Français comprennent, à votre départ, que la situation est très grave.
02:07Mais c'est ça la réalité.
02:09Vous présentez les choses comme si la politique et le spectacle, c'était la même chose.
02:14Non, pas du tout.
02:15Vous avez entendu tout à l'heure les papiers du service politique de Hertel qui disaient que vous faisiez semblant d'y croire.
02:20Le théâtre, manifestement, vous y participez aussi en faisant semblant.
02:23Est-ce qu'on peut s'écouter jusqu'au bout de nos phrases ?
02:27Je vous écouterai, je vous le promets, je m'y engage.
02:30Et il faut qu'on puisse s'entendre dans tous les sens, dans les deux sens.
02:37La politique, ce n'est pas du spectacle.
02:39Ce n'est pas une tournée, entre guillemets, d'adieu, comme vous dites.
02:44Je suis un responsable politique.
02:46Je l'étais avant d'être Premier ministre et je le resterai après.
02:50La question, elle est beaucoup plus simple.
02:53C'est, est-ce que notre pays a mesuré la gravité de la situation devant laquelle il se trouve ?
03:02Et la situation, elle est de deux piliers, si j'ose dire.
03:07Premier pilier, la France est un pays qui ne produit pas assez.
03:12Qui ne produit plus assez.
03:14Si on regarde la différence entre la production de la France et la production, c'est ce qui va faire des salaires et de l'activité et des emplois.
03:25Si on regarde la différence entre la production des Français et la production de nos voisins, de nos voisins allemands, de nos voisins néerlandais,
03:33alors on s'aperçoit qu'avec les Allemands, il y a 16%.
03:36Ils produisent 16% par habitant de plus que nous.
03:40Pardon, monsieur le Premier ministre.
03:41Et les Néerlandais, les Pays-Bas, ils produisent 35% de plus que nous.
03:47Imaginez-vous ce que ça serait si nous avions 16% de plus de salaire.
03:51Pardon, monsieur le Premier ministre, mais on n'en est plus là dans le calendrier, parce que vous avez choisi d'accélérer ce calendrier.
03:58Pardonnez la familiarité de ma question, mais c'est un mot qu'on entend beaucoup, y compris dans votre famille politique,
04:02en demandant ce vote de clarification.
04:05Est-ce que vous avez fait une connerie ?
04:07Beaucoup de gens disent ça dans votre entourage, dans le centre commun.
04:10C'est le mot qui revient.
04:11Est-ce que c'est une erreur ?
04:12Est-ce que c'est une faute politique parce que précisément, vous sacrifiez ce pour quoi vous vous battez ?
04:17Eh bien, vous vous trompez sur toute la ligne.
04:19Et ceux qui disent ça, évidemment, ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
04:23Qu'est-ce qui était en train de se produire ?
04:25C'est que, je viens de décrire la question de la production, sur la deuxième question,
04:30qui est la question de l'endettement du pays, qui est une voie d'eau dans la coque du navire,
04:35et l'eau monte dans la cale.
04:37C'est Simone, vous en avez déjà parlé.
04:39Oui, enfin, je ne suis pas sûr.
04:42Si vous interrompez chaque fois celui qui essaie de décrire une situation,
04:48en disant vous l'avez déjà dit, si je l'avais déjà dit, tout le monde en serait persuadé.
04:53Sauf que, monsieur le Premier ministre, cette situation que vous décrivez,
04:55qu'on a bien entendu et qu'on va vous laisser décrire bien entendu,
04:58concrètement, lundi, probablement, vous ne serez plus là pour la régler cette situation.
05:03C'est en ça que la question de Thomas est évidemment légitime.
05:05C'est que, d'une certaine manière, est-ce une connerie de partir dans cette situation-là,
05:10certes, en la décrivant si bien, mais en même temps, presque en l'aggravant,
05:15et en la laissant à votre successeur, qui va forcément faire des concessions,
05:20et donc pas la régler.
05:21Je disais, vous vous trompez sur toute la ligne.
05:23Alors, allez-y.
05:24Pourquoi ?
05:25Comme vous savez, j'ai donné en plusieurs étapes au pays
05:30une photographie de la situation,
05:35qui est une photographie alarmante d'une situation alarmante.
05:38Et, en avril, et puis au mois de juillet,
05:42on a proposé un plan, la dimension d'un plan.
05:47Et qu'est-ce qui s'est passé pendant l'été ?
05:50Pendant tout l'été, le débat s'est focalisé,
05:53non pas du tout sur la situation,
05:55sa gravité et son urgence.
05:58On a parlé des jours fériés.
05:59Mais le débat s'est focalisé, comme vous dites, sur des mesures.
06:03Et il n'y avait plus que ça.
06:05Et pourquoi ne pas avoir déminé ?
06:07Pourquoi ne pas avoir déminé cette question dont on sentait qu'elle était bloquante ?
06:11J'ai déminé cette question tous les jours,
06:14en indiquant que, bien entendu, j'étais prêt,
06:18dès l'instant qu'on me ferait des propositions,
06:20à condition qu'on s'accorde sur le but atteint.
06:23Donc ça veut dire que c'est un faux procès que vous font les oppositions
06:26et même vos partenaires.
06:27Nicolas Sarkozy qui dit que vous n'avez qu'on pas suffisamment consulté les forces politiques.
06:31Les deux présidents de l'Assemblée,
06:33il y a Elbrun Pivet qui dit qu'il aurait peut-être fallu davantage dialoguer cet été.
06:37Et Gérard Larcher qui dit qu'il est dans une forme de solitude.
06:40Donc c'est un faux procès qu'on vous fait ?
06:42C'est un faux procès, mais les procès en politique, vous le savez bien,
06:46c'est quotidien.
06:48Toute la journée, on vous fait des procès.
06:50Simplement, il faut savoir si vous avez un cap et si vous êtes capable de suivre ce cap.
06:55Et si vous êtes capable de défendre ce cap.
06:57Et c'est ce que je fais.
06:58Pourquoi ?
06:59Quel est le fond de cette affaire ?
07:01Le fond de cette affaire, c'est que vous ne pouvez pas conduire une politique qui est une politique exigeante.
07:06pas impossible, pas de sacrifice, pas d'austérité.
07:11On n'en est pas là.
07:12On y sera, je crains, dans quelques temps.
07:15Mais on n'en est pas là.
07:17Simplement, cette politique-là, elle demande des efforts à chacun.
07:21Et ces efforts à chacun, on ne peut pas les conduire.
07:24S'il n'y a pas la prise de conscience par le pays,
07:27que ceci est vital pour notre avenir.
07:30Monsieur Bayrou, les Français semblent prendre conscience.
07:33Il y a un sondage d'Oluna Harris Interactive pour RTL qui disait cette semaine
07:36que 56% d'entre eux sont favorables à la réduction des déficits.
07:39Mais peut-être qu'ils ne vous comprennent pas.
07:41Est-ce que votre problème aujourd'hui n'est pas d'être devenu le pompier pyromane ?
07:45Celui qui veut éteindre le feu, qui l'a contribué à allumer.
07:48Valérie Pécresse, qui était là il y a quelques jours,
07:51disait ici même,
07:52François Bayrou, je le mets dans le sac de ceux qui ont cramé la caisse.
07:56Oui, vous voyez, ça me rappelle un autre sondage.
08:02Hier, on a demandé aux Français,
08:04est-ce que la classe politique est à la hauteur de la situation ?
08:07Est-ce que les partis politiques sont à la hauteur de la situation ?
08:10Les résultats sont cataclysmiques.
08:11Et 85% !
08:13Et donc, moi, je mets dans le sac tous ceux qui interviennent
08:16sur les aspects secondaires.
08:20Non mais elle s'appuie quand même sur des faits,
08:21puisque vous avez soutenu Ségolène Royal, puis François Hollande.
08:23Je n'ai pas soutenu Ségolène Royal.
08:25Vous avez voté pour eux.
08:26Non mais non, vous répétez ce que Nicolas Sarkozy dit.
08:29Oui, on peut faire ce choix.
08:32En 2007, je n'ai pas soutenu Ségolène Royal et je n'ai pas voté pour elle.
08:36Je n'ai pas voté non plus pour Nicolas Sarkozy,
08:38pour des raisons qui sont apparues.
08:39Alors, on va prendre 2017,
08:40vous avez accompagné Emmanuel Macron évidemment jusqu'à l'Elysée,
08:43et la dette s'est alourdie.
08:45On sait pour quelles conditions,
08:47puisqu'il y a eu des crises, mais en même temps...
08:49Eh bien, vous ne décrivez pas la réalité.
08:50Alors, on va le faire ensemble.
08:52Quand Emmanuel Macron a été élu,
08:56pendant les deux premières années du mandat,
08:59il a, au contraire, baissé les déficits.
09:01Baissé les dépenses publiques.
09:03C'est difficile de prendre que les deux premières années.
09:04Il y avait 2281 milliards de dettes quand il est arrivé.
09:08Il y en a plus de 3300, presque 3350 aujourd'hui.
09:10Est-ce qu'on peut réfléchir ensemble ?
09:12Qu'est-ce qui s'est passé en 2020 ?
09:13Oui, on connaît les crises.
09:15On connaît le Covid, on connaît la guerre en Ukraine,
09:17on connaît les problèmes de l'énergie.
09:18Eh bien, le Covid, le monde entier s'est arrêté.
09:22Et la France a dit, nous allons sauver les entreprises,
09:28c'est-à-dire sauver les emplois, c'est-à-dire sauver les familles.
09:31Et ça veut dire que vous, en responsabilité,
09:33vous n'étiez pas à l'époque, mais vous n'étiez pas loin,
09:34vous auriez fait les mêmes choix pour alourdir cette dette,
09:38pour sauver les entreprises ?
09:39Sur le Covid, certainement oui.
09:41Et sur le reste ?
09:42Certainement oui.
09:43Et après est arrivée la guerre en Ukraine,
09:45et après est arrivée l'explosion du prix de l'énergie
09:48à cause de la guerre en Ukraine,
09:49et après est arrivée la crise de l'inflation,
09:51et après est arrivée ce qui est en train de se produire
09:55avec les Etats-Unis.
09:57Et donc vous auriez fait la même chose ?
09:58Non, j'aurais certainement essayé.
10:01Une fois qu'on a fait le quoi qu'il en coûte,
10:04vous vous souvenez,
10:05on a sauvé toutes les entreprises françaises.
10:08Et personne ne l'a contesté à l'époque ?
10:10Non seulement personne ne l'a contesté.
10:11Les gens s'en sont réjouis à l'époque ?
10:12Non seulement personne ne l'a contesté,
10:14mais les responsables politiques que vous indiquiez,
10:17alors ils sont tous montés à la tribune pour demander plus.
10:21C'est d'ailleurs le cas parce que la réalité
10:23de ce qu'un gouvernement décide en matière de dette du pays,
10:28c'est pour les Français qui ont bénéficié directement
10:31qu'ils le décident.
10:33En particulier, comme vous savez,
10:36une très grande partie de la dette, c'est les retraites.
10:39Monsieur le Premier ministre,
10:40revenons à la situation actuelle,
10:42à ce qui va se passer d'ici lundi.
10:43Il y a une question que beaucoup se posent.
10:45Vous avez appelé à des solidarités entre générations,
10:47vous avez même reproché de stigmatiser les boomers,
10:50mais pourquoi cette solidarité ne devrait-elle pas s'appliquer aux riches ?
10:53Pourquoi ne pas faire payer les très riches ?
10:55Pourquoi ne devraient-ils pas être solidaires eux aussi ?
10:58Eh bien, j'ai annoncé, si vous vous en souvenez,
11:01le 15 juillet, en effet,
11:03que nous allions prendre une décision fiscale,
11:08qui est une décision de participation des plus aisés,
11:11des plus fortunés à la dépense commune.
11:17Et cette participation, j'ai indiqué que nous allions en fixer le cadre,
11:21je vous donne le cadre, il faut une participation des plus hauts revenus,
11:26et il faut une participation des plus hauts patrimoines.
11:28Les deux.
11:29Il faut que les deux s'accordent dans une...
11:32Et pas jusqu'à la taxe Zuckman,
11:33qui prévoit 2% d'imposition sur les patrimoines de plus de 100 millions.
11:37Alors, arrêtons-nous sur cette idée.
11:42J'ai commencé en disant,
11:44le premier problème de la France, c'est qu'on ne produit pas assez.
11:46C'est que tous les autres autour de nous, en Europe même,
11:53arrivent à produire exactement les sommes qui nous manquent
11:57pour avoir des salaires convenables,
12:00et pour avoir des rentrées pour l'État qui soient à la hauteur.
12:03Donc ça serait contre-productif, cette taxe, c'est ça ?
12:04Et donc, si vous dites ça,
12:08alors vous voyez que créer une fiscalité dérogatoire,
12:14sur, je devrais dire, contre les entreprises,
12:18c'est évidemment, et contre les investisseurs,
12:20c'est évidemment contradictoire.
12:22J'ajoute une deuxième chose qui est très simple,
12:24cette taxe est inconstitutionnelle.
12:27Alors, ça s'est discuté entre les constitutionnalistes,
12:31mais non, non, non, ce débat-là...
12:33Ça n'est pas discuté.
12:34On fait comme si les faits n'existaient pas.
12:38C'est ça le problème des débats que nous avons aujourd'hui.
12:41C'est vrai sur la dette, c'est vrai sur ce point.
12:43Il y a une décision du Conseil constitutionnel en 2011,
12:46qui dit que ce type de taxe,
12:48qui va frapper au-delà d'un certain seuil de revenu,
12:55est confiscatoire.
12:56On ne va pas rentrer dans les détails trop techniques.
12:58Monsieur Bayrou.
12:59Monsieur Soto, on s'arrête une seconde.
13:03Vous dites, c'est très discuté.
13:04Et après, dans votre phrase, vous indiquez qu'en effet,
13:08cette définition du seuil confiscatoire existe.
13:11En tout cas, pour vous, ce n'est pas possible pour ces raisons-là.
13:13Mais ça n'est pas l'essentiel de ce que je dis.
13:16Ce n'est pas juridique.
13:17La question, elle est économique.
13:18Mais il n'empêche que ça nourrit,
13:20et ça, on l'entend dans les reportages qu'on fait,
13:21on le voit dans les messages qu'on reçoit,
13:23un sentiment d'injustice.
13:25Chez les Français.
13:25Ils ne comprennent pas.
13:26Ils ne comprennent pas pourquoi ce sont toujours
13:28ceux qui ont l'impression d'être en bas de l'échelle
13:30à qui on demande le plus d'efforts.
13:32C'est justifié ce sentiment d'injustice ?
13:34Vous répondez quoi à ça ?
13:35Je pense qu'on doit faire des progrès sur ce point.
13:40Je pense que le sentiment que vous décrivez
13:43parmi les Français qui sont au travail
13:45ou les Français retraités, il existe.
13:48Vous avez tout à l'heure dit quelque chose
13:50qui est inexact sur les boomers.
13:51Moi, je n'ai jamais ciblé...
13:54Boomer, qu'est-ce que c'est ?
13:55C'est les enfants du baby-boom.
13:58Ceux qui sont nés entre 45 et 65, on va dire,
14:01pour simplifier ces 20 années-là.
14:04Est-ce qu'ils sont responsables ?
14:06Ils ne le sont pas.
14:07Est-ce que je propose qu'on les cible ?
14:08Jamais.
14:09Je propose une chose, c'est qu'ils soient à côté de moi
14:11pour faire baisser la dette qu'ils vont laisser aux enfants.
14:15Baisser la dette qu'ils vont laisser aux enfants,
14:18vous avez encore trois jours pour convaincre.
14:21Manifestement, arithmétiquement, pour la classe politique,
14:24ça semble cuit.
14:25Même si le PS s'abstient, ça ne passe pas.
14:28Qu'est-ce que vous pouvez mettre sur la table ?
14:30En plus, là vous avez parlé avec Thomas de la taxation des riches,
14:33en plus, pour essayer de faire bouger les lignes,
14:35ou alors c'est cuit ?
14:36Là, il reste trois jours.
14:37À part venir, et on vous remercie de le faire encore ce matin sur RTL,
14:40faire de la pédagogie.
14:41Qu'est-ce que vous mettez sur la table ?
14:42Ce n'est pas de la pédagogie, c'est du combat.
14:44Du combat.
14:45Qu'est-ce que vous mettez sur la table concrètement
14:46pour faire bouger les lignes politiques ?
14:48Puisque c'est là où ça se joue, lundi à l'Assemblée, à 14h.
14:52J'ai été frappé, j'ai reçu, comme vous savez,
14:55tous les groupes politiques,
14:56et j'en recevrai encore ce matin.
15:00Et ce qui était extraordinairement frappant,
15:03c'est qu'ils sont en désaccord profond
15:05sur toutes les décisions à prendre.
15:07Mais ils sont en accord profond sur le fait de vous faire sortir lundi.
15:10Oui, très bien.
15:13Qu'est-ce que vous mettez sur la table ?
15:13Il y a pire catastrophe dans la vie
15:15que la chute d'un gouvernement.
15:18Pas pour le pays, manifestement,
15:19puisque vous allez laisser une dette abyssale
15:21et avec des successeurs qui ne vont pas la régler.
15:24Eh bien, vous avez exactement raison dans cette formule.
15:28Les conséquences de, en effet, cette décision
15:31qui sera, pourrait être prise lundi,
15:35les conséquences, c'est qu'on va désormais
15:37revenir en arrière sur cette exigence.
15:39Et donc, qu'est-ce que vous mettez sur la table
15:41dans les trois jours qui viennent
15:42pour ne pas revenir en arrière ?
15:43Je n'ai pas à mettre sur la table
15:44j'ai suffisamment de confiance,
15:47ou on devrait avoir suffisamment de confiance
15:50dans les responsables politiques du pays
15:52pour que devant une évidence aussi aveuglante,
15:56elle n'est devenue,
15:57permettez-moi cette remarque,
15:59elle n'est devenue cette exigence aveuglante
16:01que parce que nous avons fait
16:03cette prise de rendez-vous,
16:06D'accord, mais en attendant, M. le Premier Ministre,
16:09il faut bien que ça passe.
16:10Il n'est pas question de mettre une feuille blanche
16:11de redire, voilà, on repart à zéro,
16:12l'objectif c'est le même, c'est 44 milliards,
16:14et on se met tous autour de la table,
16:16toutes couleurs politiques.
16:16C'est exactement ce que j'ai dit,
16:18c'est ce que j'ai proposé
16:20à toutes les forces politiques.
16:22Pour l'instant, ça n'a pas eu l'air de marcher.
16:25Mais vous dites...
16:25Alors, dites-le avec le cœur, M. le Premier Ministre,
16:28vous avez un espoir pour lundi
16:31où vous faites semblant ?
16:32Il n'y a pas à faire semblant.
16:35Non, quand vous décidez
16:36qu'un combat est vital pour votre pays,
16:39vous entendez les mots que je dis ?
16:42Un combat vital pour votre pays.
16:45Quand vous décidez,
16:46quand vous voyez,
16:47et quand vous choisissez de l'affronter,
16:51il n'y a pas à faire semblant.
16:52Donc vous y croyez ?
16:53Il y a à mener le combat,
16:55et avec la certitude que,
16:58de toute façon,
16:59en ayant ouvert cette voie...
17:00Mais donc vous ne dites pas « j'y crois ».
17:02Si je vous écoute matin, midi et soir...
17:07C'est vous qu'on écoute ça.
17:08Alors, précisément,
17:10vous dites matin, midi et soir,
17:12c'est décidé, tout est réglé,
17:14les forces politiques ont décidé,
17:17elles finissent par dire
17:18« Oui, en effet, il y a un problème,
17:20nous sommes d'accord pour l'affronter,
17:21mais il ne faut pas prendre de mesures
17:23trop fortes pour l'affronter ».
17:25Ça veut dire, il faut ne rien faire
17:28qui change l'orientation du mouvement
17:31que nous sommes en train de vivre et de subir,
17:33et il faut continuer, un peu plus,
17:36plusieurs années de plus,
17:38à faire monter la dette du pays
17:40que les plus jeunes vont payer.
17:42Monsieur le Premier ministre...
17:43Vous savez ce qui m'a ému le plus ?
17:46C'est cette déclaration-là,
17:50sur les jeunes générations.
17:52J'ai reçu nombre de messages de jeunes
17:55qui disent « C'est la première fois
17:56qu'on parle de nous. »
17:58C'est la première fois,
17:59notre génération à nous,
18:01qui se vit comme une génération sacrifiée,
18:04et d'une certaine manière, elle l'est.
18:06Monsieur le Premier ministre...
18:08Quand j'avais 20 ans,
18:09il n'y avait pas de dette en France.
18:12Et aujourd'hui, comme vous savez,
18:15chaque mois,
18:18nous prenons de l'activité
18:19du pays, des richesses
18:22créées par le pays,
18:23et nous les envoyons
18:24à nos créanciers.
18:25Pour rembourser les intérêts de la dette,
18:27ça fait depuis 1974
18:27qu'il n'y a pas eu un budget à l'équipe,
18:29donc c'est une responsabilité collective.
18:31RTL Matin.
18:32Thomas Soto.
18:33Il est 8h08 sur RTL.
18:35Merci d'être resté avec nous,
18:36Monsieur le Premier ministre François Bayrou.
18:38Avec Thomas, Thomas Soto,
18:40on continue de vous interroger
18:41jusqu'à 8h30 sur cette stratégie
18:43que peu de gens ont compris,
18:44ce que vous êtes là pour expliquer,
18:46qui pourrait conduire à une crise politique.
18:48Lundi, à 14h,
18:50vous allez prononcer
18:51votre discours de politique générale,
18:52puis il y aura le vote,
18:54et puis ce sera un peu
18:55le saut dans l'abîme.
18:56Existe-t-il, selon vous,
18:58une chance pour que le Président
19:00de la République
19:00vous renomme Premier ministre
19:02si jamais vous n'avez pas la confiance,
19:04comme l'avait fait
19:05le général de Gaulle
19:06avec Georges Pompidou en 1962 ?
19:08Le général de Gaulle
19:09l'a fait avec Georges Pompidou
19:10en 1962,
19:12après avoir provoqué
19:14des élections
19:15qui ont donné la victoire
19:16au camp du ministre sortant.
19:20Moi, je pense qu'il faut être simple.
19:22La Constitution dit
19:23si l'engagement de responsabilité
19:28n'est pas approuvé
19:29par l'Assemblée nationale,
19:30le gouvernement
19:31présente sa démission
19:32et on ne peut pas aller
19:34à l'encontre
19:34de cette vérité institutionnelle.
19:37Je présente ma démission,
19:38après il faut que le Premier ministre
19:39trouve une solution
19:41qui puisse affronter ça,
19:43ce qui, au passage,
19:44n'est pas si simple,
19:46ce qui peut-être montre
19:47que la décision
19:51que nous avons prise,
19:52que j'ai prise,
19:53je ne suis pas là
19:53pour me cacher
19:54derrière mon petit doigt,
19:55cette décision,
19:56elle est la recherche
19:58d'une nouvelle voie
19:59de gouvernement.
20:01Je décris en deux phrases
20:04ce qui allait se passer,
20:06ce qui était en train
20:07de se passer.
20:07Le diagnostic,
20:11le constat
20:12qui avait provoqué le plan,
20:14qui avait entraîné
20:15le plan
20:15que j'avais proposé,
20:18ce constat
20:19avait complètement disparu.
20:21C'est parce que vous dites
20:21Marine Le Pen.
20:22Marine Le Pen,
20:22elle vous dit
20:24mais arrêtez,
20:25Monsieur le Premier ministre,
20:26on sait très bien
20:27ce constat-là,
20:28nous ce qu'on rejette,
20:29c'est vos propositions,
20:30le constat,
20:30arrêtez de jouer sur les mots,
20:31tout le monde fait le même constat.
20:32Excusez-moi,
20:33cette manière de parler
20:34n'est pas juste.
20:36C'est ce qu'elle dit
20:37en s'entendant.
20:37Oui, mais c'est ce que dit
20:39Marine Le Pen.
20:39C'est ce que je dis, oui.
20:40Et le Parti Socialiste
20:41dit le contraire,
20:43exactement,
20:43ou plus exactement,
20:44il prononce les mêmes phrases
20:45qui signifient exactement
20:47le contraire.
20:48Mais il dit aussi
20:48qu'il faut faire des économies,
20:49il présente aussi
20:50un projet de contre-budget,
20:52tout le monde a conscience
20:53de ça ?
20:54Non,
20:54ce n'est pas vrai,
20:55si tout le monde
20:56avait conscience de ça,
20:57depuis des décennies
20:58qu'on est en train
21:00de creuser ce déficit-là,
21:02si tout le monde
21:02avait conscience de ça,
21:04alors on serait autour
21:04de la table
21:05pour trouver des solutions.
21:06Et ces solutions,
21:07elles ne peuvent pas être...
21:09Alors,
21:09que dit Marine Le Pen ?
21:10Elle dit...
21:11Vos interlocuteurs politiques
21:13disent,
21:13on veut bien se mettre
21:14autour de la table,
21:15mais pour être autour de la table,
21:16il faut avoir quelqu'un
21:16qui est prêt à nous parler
21:17et à nous écouter.
21:19C'est ça qui vous reproche ?
21:20Oui, je répète,
21:22que dit Marine Le Pen ?
21:23Elle dit deux choses.
21:25Il faut arrêter de payer
21:27la contribution
21:27que la France paye à l'Europe,
21:29en tout cas la descendre
21:30drastiquement,
21:32alors que nous recevons plus
21:34que nous ne payons.
21:36C'est inexact.
21:36Hier, François Langlais
21:37a fait les comptes
21:38et a constaté
21:39que c'était inexact.
21:40Eh bien,
21:41parce qu'il ne prend pas en compte,
21:43François Langlais,
21:44les prêts de la Banque Européenne
21:46d'investissement
21:47que nous recevons
21:47par à peu près
21:49une dizaine de milliards par an.
21:51Il les prend en compte,
21:51mais il dit,
21:52il faudra les rembourser.
21:53Ben, oui.
21:54Alors que les aides,
21:55il ne faut pas les rembourser.
21:55Il dit que l'erreur de la France,
21:57c'est de ne pas avoir négocié
21:58de rabais.
21:59Est-ce que ça,
21:59ça a été une faute ?
22:00Nous avons négocié le rabais
22:02et obtenu le rabais
22:03pour cette année,
22:04près de 2 milliards de rabais.
22:07Et d'ailleurs,
22:08Marine Le Pen l'a reconnu
22:09en disant,
22:10mais vous voyez,
22:11ils ont obtenu un rabais,
22:12donc on pouvait l'obtenir.
22:13Donc ça peut être pire,
22:14évidemment, selon vous,
22:15avec elle,
22:16avec Jean-Dane Bardella
22:16à votre place.
22:17Manifestement,
22:18c'est peut-être
22:18ce qui peut se passer.
22:20Oui.
22:21Ce qui va se passer,
22:23c'est que le président
22:23de la République
22:24va nommer un Premier ministre
22:26qui va former un gouvernement,
22:28en tout cas,
22:29essayer de le faire
22:30et c'est moins facile
22:31qu'on ne le croit.
22:32Je répète,
22:33je reprends
22:34le scénario
22:36qui était en train
22:36de se produire.
22:37à force d'ignorer
22:40la situation
22:43qui oblige à agir,
22:45à force d'ignorer
22:46le diagnostic
22:47pour définir
22:48une thérapeutique,
22:50il n'y avait plus
22:51que des débats
22:52sur les mesures.
22:53Et le débat
22:54sur les mesures
22:54prenait un tour
22:55qui, à mon sens,
22:56est insoutenable
22:58pour le pays.
22:59Parce qu'on était
23:00en train de faire croire
23:01aux Français
23:02que le pouvoir,
23:04les ignorait,
23:06voulait les ponctionner,
23:08voulait les faire travailler
23:09et que c'était
23:10eux contre nous,
23:12en tout cas,
23:12les puissants
23:12contre le peuple.
23:14Ce que vous dites en creux
23:14en expliquant correctement
23:16aux auditeurs d'RTL,
23:17c'est que, de toute façon,
23:18vous alliez sortir
23:19par la censure
23:20et donc vous avez préféré
23:21mettre ce débat
23:21sur la table
23:22pour sortir
23:23en connaissance de cause
23:24pour les Français.
23:25Mais en fait,
23:25c'est ça que vous dites aux Français.
23:26J'allais sortir de toute façon
23:27avec la censure
23:28de mon budget.
23:29Il allait y avoir
23:30ce mouvement-là,
23:31mais c'est pire que ça.
23:34parce que ce mouvement-là,
23:35allait s'appuyer,
23:36était en train
23:37de faire naître,
23:38cherchait à faire naître
23:39un affrontement
23:40entre les Français
23:42et les responsables.
23:45Oui, en tout cas,
23:46je mets le destin
23:47du gouvernement.
23:48En vrai,
23:49ça veut dire ça.
23:49Vous vous sacrifiez
23:50pour ça.
23:50Vous laissez votre poste
23:52pour qu'il n'y ait pas
23:53une espèce de crise
23:54entre les élites
23:54et le peuple
23:55et vous partez
23:56pour essayer d'apaiser
23:58pour qu'il n'y ait pas
23:59ce faux procès
24:00qui est fait.
24:00Eh bien,
24:01ceci est absolument juste.
24:02Voilà, c'est ça.
24:03Et donc,
24:05en tout cas,
24:06ça fait progresser
24:07les problèmes.
24:08Parce que ce que
24:09les Français ressentent,
24:11c'est qu'il y a
24:13au pouvoir
24:14des gens
24:15qui refusent
24:16d'affronter
24:17la situation,
24:18qui veulent conserver
24:20leurs avantages
24:21et leurs privilèges
24:22et qui passent
24:24leur temps
24:24à repousser
24:25la poussière
24:26sous le tapis.
24:28Ce n'est pas
24:28ce que je veux faire.
24:30vous évoquiez vous-même
24:31dans la première partie
24:32de l'émission
24:32ce sondage,
24:34ce sondage est là
24:34pour nos confrères
24:35de BFM TV.
24:35Plus de 8 Français sur 10
24:36jugent que la situation
24:37politique est un spectacle
24:39navrant.
24:40Ils sont inquiets
24:41à 64%,
24:42ils sont exaspérés,
24:43ils sont en colère.
24:44Vous voyez qu'ils ont raison.
24:45En quoi votre décision
24:48est une réponse
24:49à cette colère ?
24:50Qu'est-ce qui va se passer
24:50lundi ou mardi
24:51si votre gouvernement tombe ?
24:53Ça veut dire quoi ?
24:53Qu'Emmanuel Macron
24:54va nommer un autre Premier ministre ?
24:55Est-ce que les mêmes causes
24:56produiront les mêmes effets ?
24:57Et est-ce qu'on aura
24:58réglé le moindre des problèmes ?
24:59Oui,
25:00on aura réglé
25:00un problème essentiel.
25:01Un dirigeant du PS
25:03me disait
25:03hier
25:05au moins
25:07il y a une chose
25:07que vous avez obtenue
25:09il disait
25:09vous avez une chose
25:11que vous avez obtenue
25:12c'est que désormais
25:13ce problème
25:14ne pourra plus jamais
25:15être ignoré.
25:17Sauf qu'il y aura
25:17une crise politique
25:18qui est commune
25:19après la dissolution
25:20et est-ce que justement
25:21la colère des Français
25:22et c'est contre celle-là
25:23que vous vous battez
25:24d'une certaine manière
25:26vous l'alimentez quand même
25:28la dissolution
25:29l'a alimenté
25:30et votre départ
25:31va conduire à une crise politique
25:32qui l'alimentera davantage.
25:33Non,
25:34j'y fais écho.
25:36Qu'est-ce qu'ils disent ?
25:37Je reprends les mots
25:38Thomas Soto
25:38que vous avez utilisés.
25:40Un spectacle navrant
25:42des forces politiques
25:44qui ne sont pas
25:44à la hauteur du moment
25:46ils ont raison
25:47parce que
25:49si nous étions
25:50si toutes les forces politiques
25:52étaient à la hauteur du moment
25:53elles diraient
25:54bon
25:54l'urgence maintenant
25:56c'est de s'asseoir
25:57autour de la table
25:58et que nous essayons
26:00de dégager
26:00parce qu'il y a du vrai
26:02dans
26:03Avec qui ?
26:04Avec qui à partir de mardi ?
26:06Tout le socle républicain.
26:08Et donc un macroniste
26:09à la tête de ce socle ?
26:10D'abord
26:12je n'ai jamais utilisé
26:13l'expression
26:13de macroniste
26:14de ma vie.
26:15Vous ne l'avez pas été ?
26:16Vous n'êtes plus ?
26:16Vous n'êtes pas ?
26:17J'ai souvent dit
26:19au président de la république
26:20je faisais de la politique
26:22avant
26:22qu'Emmanuel Macron
26:24ne soit élu
26:25président de la république
26:26avant même
26:27qu'on ne connaisse
26:28son existence
26:29Je défendais
26:30les mêmes idées
26:33La campagne
26:35que j'ai conduite
26:35en 2007
26:36c'était précisément
26:37sur ce sujet-là
26:39Mais est-ce que vous en ferez
26:39après qu'il soit parti ?
26:40Après qu'il soit parti
26:43je ne sais pas
26:43quand il partira
26:44mais je peux
26:45vous assurer
26:46en tout cas
26:46de la manière
26:47la plus forte
26:49que
26:50je suis
26:52un citoyen
26:54engagé
26:54un responsable politique
26:56engagé
26:57à la tête
26:58d'un courant politique
26:59qui est un courant politique
27:00majeur
27:00de l'histoire du pays
27:01et
27:02cette responsabilité-là
27:04elle ne s'interrompra
27:06pas
27:07même si
27:08la responsabilité
27:09gouvernementale
27:10s'interrompt
27:10Pourquoi ?
27:12Parce que ce combat-là
27:13qui l'a mené ?
27:15Faites le tour
27:17dans votre esprit
27:17qui sont les responsables
27:19politiques
27:19qui ont mené
27:20ce combat
27:20depuis des années ?
27:21Aucun
27:22Donc vous continuerez
27:23à le mener où ?
27:24Je continuerai
27:25à le mener
27:25pour que
27:27le pays
27:27vous savez
27:28je voyais ce matin
27:30en feuilletant
27:31en feuilletant
27:32un album
27:33la campagne
27:35présidentielle
27:36que j'ai conduite
27:37en 2012
27:37Est-ce qu'il y en aura
27:39une autre en 2020 ?
27:40Pardon de vous interrompre
27:40mais parce que là
27:41tourne un peu
27:42autour du pont
27:43Monsieur le Premier ministre
27:43Non
27:43je vous réponds après
27:45Je voyais l'affiche
27:49que j'avais
27:49à l'époque
27:50et l'affiche
27:51que j'avais à l'époque
27:51le slogan
27:52était très simple
27:53c'était
27:53instruire
27:54et produire
27:55Et bien
27:56ce combat
27:57pour l'éducation
27:58nationale
27:59il est vital
28:01et il est aujourd'hui
28:02dans la situation
28:03que vous savez
28:03et le combat
28:04sur la production
28:06je viens de le décrire
28:07devant vous
28:07ceci est absolument
28:09non seulement d'actualité
28:10mais une projection
28:11vers le futur
28:11Alors projection
28:12vers le futur
28:13on vous écoute
28:13et on peut s'interroger
28:15on se dit
28:15et Marc Olivier le disait
28:16en gros vous soignez
28:18votre sortie
28:18en avertissant les français
28:20ça c'est vrai
28:20personne ne pourra vous reprocher
28:21de ne pas avoir prévenu
28:22du chaos
28:23pour reprendre le mot
28:24que vous avez utilisé souvent
28:25qui vient
28:26et qui nous attend
28:26est-ce que
28:28dans votre tête
28:28il y a un scénario
28:29qui dirait
28:30je vais peut-être
28:31quitter Matignon lundi
28:32mais je serai là
28:33en 2027
28:34pour défendre mes convictions
28:35est-ce que ça
28:35ça existe dans votre tête
28:36ou est-ce que vous l'excluez ?
28:38Alors je serai là
28:38en 2027
28:39mais ça ne veut pas dire
28:41candidat à l'élection
28:42mais vous ne l'excusez pas
28:43ça n'est pas dans mon
28:45ça n'est pas dans mon objectif
28:47aujourd'hui
28:48d'accord
28:48mais c'est possible
28:49c'est toujours possible
28:51mais ça n'est pas le sujet
28:53en tout cas
28:53c'est pas le plan là
28:53ça n'est pas mon plan
28:55je ne fais pas ça
28:56pour obtenir quelque chose
28:58qui serait une manière
29:00de préparer
29:03un autre acte
29:04je fais ça
29:05parce que le destin
29:06du pays
29:07est entre les mains
29:08de ceux qui nous écoutent
29:11et que le destin
29:12ne bougera pas du pays
29:14on continuera
29:15à s'enfoncer
29:15s'il n'y a pas
29:16la prise de conscience
29:16nécessaire
29:17et ce que j'ai fait
29:18en prenant ce risque
29:19en effet inédit
29:21en prenant ce risque
29:23c'est de montrer
29:24que c'est tellement important
29:26que je n'hésite pas
29:27à mettre en jeu
29:28les responsabilités
29:30qui sont les miennes
29:31monsieur le premier ministre
29:32c'est un risque
29:33qui n'est pas sans conséquence
29:34beaucoup disent
29:35on ne pourra pas
29:36s'en sortir
29:36sans une dissolution
29:37ça n'est pas votre avis
29:39vous n'êtes pas favorable
29:40à une dissolution
29:40mais au final
29:41est-ce que vous ne fragilisez
29:43pas le chef de l'état
29:44est-ce que la démission
29:45du président de la république
29:46ne va pas devenir inéluctable
29:48le président
29:49vous savez
29:49un jour
29:50François Mitterrand
29:51à qui on posait cette question
29:53il a dit
29:55avec la voix inimitable
29:57et l'effet
30:00qu'il savait donner
30:01à ses phrases
30:02il a dit
30:03vous savez
30:04on ne peut rien
30:05contre la volonté
30:06d'un homme
30:07et je ne connais pas
30:09un responsable politique
30:10digne de ce nom
30:12qui n'ait pas le souci
30:15de maintenir
30:16nos institutions
30:17nos institutions
30:18elles reposent
30:19sur un fait simple
30:20quand quelqu'un est élu
30:22son devoir
30:23sa mission
30:25et son honneur
30:27est d'aller au bout
30:28de son mandat
30:29il ira au bout
30:30mais fragilisé
30:31avec qui à Matignon
30:32manifestement sans vous
30:34ça sera avec qui
30:35ce que le connaisseur politique
30:37et de la situation
30:37préconise
30:38alors un
30:39si j'avais une réponse
30:40à la question
30:41je me garderais bien
30:41de vous le dire
30:42dommage
30:42on est deux portants
30:43pour vous dire
30:44mais il se trouve
30:46que je n'ai pas
30:47la réponse à la question
30:48parce que c'est si compliqué
30:49je pense que c'est
30:49extrêmement difficile
30:50donc vous pouvez rester
30:51à Matignon
30:51assez longtemps
30:52le temps qu'il trouve
30:53oui
30:54de toute façon
30:55le temps peut être long
30:56il n'y a jamais
30:57d'interruption
30:58du gouvernement
30:59en France
31:00et donc
31:02oui
31:03je remplirai
31:04ma mission
31:05avec
31:06tout ce que j'ai
31:08de conscience
31:09et de
31:11et de volonté
31:12de préserver
31:13les choses
31:14et
31:15je serai là
31:16pour aider
31:17mon pays
31:18je l'étais hier
31:19je le suis
31:19aujourd'hui
31:20et peut-être même
31:21après demain
31:21on a compris
31:22d'ailleurs
31:22monsieur le premier ministre
31:23une dernière question
31:24d'actualité
31:25avant de retrouver
31:25Alex Visorek
31:26hier sur France 2
31:28vous avez dit
31:28que vous étiez
31:29favorable au doublement
31:30des franchises médicales
31:322 euros par boîte
31:33de médicaments
31:334 euros sur la consultation
31:34des généralistes
31:35le plafond annuel
31:36de ces franchises
31:37qui passerait à 100 euros
31:38vous avez dit
31:38oui j'y suis favorable
31:39la vraie question
31:40c'est est-ce qu'avant
31:41lundi
31:42et donc l'éventuelle
31:43chute de votre gouvernement
31:43vous allez
31:44oui ou non
31:45prendre les décrets d'application
31:47je ne fais jamais rien
31:48de manière dissimulée
31:51je ne fais pas les choses
31:53en
31:54loin des yeux
31:56des français
31:57mais je dis
31:59la dernière partie
32:01de la phrase
32:02de la présentation
32:03que vous avez faite
32:03est la plus importante
32:04ces franchises
32:06sont limitées
32:07à 50 euros
32:07sur une année
32:08et on passe
32:10vous ne voulez plus
32:11à 100 euros
32:12100 euros
32:12c'est 4 euros
32:13par mois
32:14vous signez
32:14le décret
32:15je ne ferai pas
32:17les choses
32:18de manière
32:19dissimulée
32:19et abrite
32:20et donc
32:21je soutiendrai
32:22cette idée
32:23et je suis sûr
32:24que les décisions
32:25vont être prises
32:26dans les semaines
32:27qui viennent
32:27voilà qui est clair
32:28ça ne sera pas signé
32:29d'ici lundi
32:30merci beaucoup
32:31monsieur Bayrou
32:31d'être venu nous voir
32:32je vous explique
32:34je dis les mots
32:36juste
32:36je suis contre
32:37les passages en force
32:38précisément
32:41la décision
32:41que j'ai prise
32:42c'est une décision
32:44pour qu'il n'y ait pas
32:44d'affrontement
32:45et pas de passage
32:46en force
32:46on a besoin
32:47de regarder
32:48la situation
32:49en face
32:50et de prendre
32:51des décisions
32:51mais de le faire
32:52dans un climat
32:53de sérénité
32:54et de concitoyenneté
32:57on est concitoyen
32:58on a des problèmes
32:58à régler ensemble
32:59vivre ensemble
33:00et il faut le faire
33:01tel il y a très longtemps
33:01et bien c'était
33:02un très bon slogan
33:03absolument
33:04c'était RTL
33:05c'est normal
33:05merci monsieur Prémy
33:07merci beaucoup
33:08d'être venu
33:08merci Marc-Olivier
33:09merci
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