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  • il y a 3 mois

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00:00Le livre du jour sur Europe. Bonjour Nicolas Carreau. Bonjour Dimitri. Ce matin, un auteur de Polar qui enquête lui-même.
00:06Caril Ferret, grand écrivain de romans noirs, qui raconte dans Magali, chez Pocket, comment un jour, en écoutant la radio, il entend parler d'un fait divers, la disparition d'une femme.
00:16Magali Blandin, en Bretagne, une histoire terrible, vous vous souvenez sans doute, c'est le mari qui a fait le coup, il s'est suicidé en prison et ses parents, complices, ont fait pareil un peu plus tard.
00:23Avant d'être découvert, il était allé voir la police parce que des géorgiens, disait-il, le faisaient chanter, il menaçait de révéler qu'il leur avait demandé de l'aide pour tuer sa femme.
00:31D'habitude, les nouvelles qui parlent de faits divers, Caril Ferret, ne les entend même pas, c'est pas son truc, ça ne l'intéresse pas.
00:37Même si, c'est bizarre quand même, ses parents lui ont donné le prénom d'un type condamné à mort aux Etats-Unis pour vol, viol et enlèvement, Caril Chessman.
00:43C'est sympa, c'est bizarre, mais on comprend mieux en lisant le livre. Toujours est-il qu'il ne s'intéresse pas particulièrement aux faits divers, donc, mais là, c'est différent.
00:50Il entend Montfort-le-Meux, c'est le village de la disparue, mais aussi celui dans lequel Caril Ferret a grandi.
00:56Ah, et donc, il part enquêter sur place.
00:58Eh bien, il aimerait bien. C'est à la mode, en plus, les écrivains qui s'intéressent à un fait divers.
01:02Et puis là, surtout, donc, c'est dans son village, il en parle à une éditrice qui adore l'idée, et il va y aller, il va y aller, mais il n'est pas policier, il n'est pas journaliste non plus, il se demande bien par où commencer.
01:11En plus, au départ, il n'a pas beaucoup d'infos, qu'à cela ne tienne, il part sur place, il va s'infiltrer, se mêler à la population, dénicher les témoignages.
01:18Mais en fait, non. Il ne connaît pratiquement plus personne là-bas, c'est à peine s'il arrive à s'orienter.
01:23Il discute avec la pharmacienne, par exemple, mais elle n'a jamais vu Magali dans sa pharmacie, que voulez-vous qu'elle lui dise de plus ?
01:29C'est même pas, ici, on n'aime pas les fouineurs, ou un truc comme ça, c'est juste qu'ils n'ont rien à dire sur le sujet.
01:33Les gendarmes, pas plus, qui lui expliquent qu'ils n'ont pas le droit d'en parler, mais vous avez bien ressenti quelque chose, ça, vous pouvez me le dire ?
01:39Non. Il réussit à rencontrer les journalistes de Ouest France, de Rennes, qui ont travaillé sur l'affaire, rendez-vous dans un bar en fin de journée,
01:44mais la musique est tellement forte qu'il n'entend rien. Il pourrait abandonner, mais non, il s'accroche et il finit par tirer quelques fils.
01:51Mais au fond, c'est pas pour ça que le livre est bon, ça tient surtout par le style libre de Caride Ferret, ses déboires aussi,
01:56et le portrait juste d'un coin de France, un coin de Bretagne.
01:59Il ne résout pas l'enquête, en fin de compte.
02:01Bon, il n'y avait pas grand-chose à résoudre, de toute façon.
02:03Incroyable.
02:03Magali, donc signée, Caril Ferret, c'est chez Pocket.
02:07C'est vrai l'histoire du prénom de nature en série ?
02:09Oui, c'est dur à porter.
02:12Merci beaucoup Nicolas Carreau.
02:14On passe à la sortie européenne de la semaine.
02:16Votre sélection, Olivier Benkemoun, c'est du théâtre, pièce intitulée Dolores.
02:20Et derrière ce prénom, Dolores se cache une histoire absolument incroyable,
02:24celle de Sylvie Rubinstein, un très grand danseur mondialement connu de flamenco,
02:28qui va devenir, pendant la Seconde Guerre mondiale, en se travestissant un redoutable tueur de nazis.
02:37Les choses démarrent dans les années 40, à Berlin,
02:40à un moment où Sylvie est absolument dévastée par la disparition, dans un camp de la mort, de sa sœur jumelle.
02:45Et à partir de ce moment, deux choses.
02:47En souvenir de sa sœur, Sylvie dansera toujours habillée en femme.
02:49Et deuxième chose, il va entrer dans un réseau de résistance redoutable,
02:54dirigé par un officier de la Wehrmacht.
02:56La suite est racontée par celui qui l'interprète, Sylvie, le comédien Olivier Citruc.
03:00Pour essayer de tenir face à la mort de sa sœur jumelle,
03:03pour survivre, il va prendre la personnalité de sa sœur.
03:07Donc il va s'habiller en femme, il va danser en femme, en Dolores, et il va tuer.
03:10Un de ses premiers actes, il met une grenade dans son brasserie, une dizaine d'allemands.
03:15Après, on va lui demander d'aller tuer des gens.
03:18Et son premier attentat, c'est en 1942.
03:21C'est dans une brasserie polonaise où était célébré un mariage.
03:23Il est habillé en femme et il fait un carnage dans le rang des officiers nazis.
03:28C'est une histoire... Non mais je suis scié par le portrait.
03:31Et là, je vous raconte une chose absolument infime.
03:35C'est une glorieuse bastarde.
03:38C'est totalement méconnu.
03:39Parce que Sylvie a mis 60 ans avant de témoigner,
03:42quelques années avant sa mort en 2011.
03:44Sylvie Rubinstein a tout raconté à un journaliste du magazine Allemandschtern
03:48qui a scrupuleusement vérifié les faits,
03:51qui a raconté l'horreur du ghetto de Varsovie,
03:56sa tournée mondiale, son succès, etc.
03:57Enfin, sa vie.
03:59Et le texte aujourd'hui est mis en scène par Virginie Lemoyne
04:02et est tiré de ses mémoires.
04:03Et notez que quand il arrêtera de danser,
04:05Sylvie n'en aura pour autant pas terminé tout à fait avec les nazis.
04:09Il va ouvrir à la fin de la guerre un magasin de brocante.
04:12Mais quand même, dans ce magasin de brocante,
04:13il va exposer des articles nazis dans l'arrière-boutique.
04:16Et si les mecs s'intéressent un peu trop aux articles nazis,
04:19ils demandent aux mecs du quartier de leur casse à la guerre.
04:22Voilà, la pièce s'appelle Dolorès.
04:24Sur scène, il y a des comédiens,
04:25il y a des musiciens et bien entendu,
04:27un formidable couple de danseurs de flamancos.
04:30Il y a un potentiel théâtral dans les histoires de la Seconde Guerre mondiale.
04:33Ce n'est pas la première fois que vous nous contez des pièces inspirées de...
04:36Mais moi, ce que j'ignorais absolument,
04:37c'est qu'il y avait des officiers de la Wehrmacht
04:39qui avaient organisé des réseaux de résistance.
04:42Et là, c'est un fil de ce réseau qui en compte des centaines.
04:46C'est extraordinaire.
04:47Voilà, et après avoir triomphé à Avignon cet été,
04:50cette pièce donc intitulée Dolorès,
04:51ça se joue en ce moment au théâtre actuel La Bruyère à Paris.
04:55Merci beaucoup Olivier Benkemoun.
04:57C'est parti.
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