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Robert Ménard, maire Divers droite de Béziers, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour et bienvenue Robert Ménard.
00:02Bonjour, bonjour madame.
00:03Vous êtes le maire d'hiver droite de Béziers, c'est votre grande interview ce matin sur CNews et Européens.
00:07Beaucoup de sujets, évidemment la situation politique, mais tout d'abord Robert Ménard.
00:11Chaque jour on apprend un peu plus d'éléments sur le profit de l'assaillant de Marseille.
00:16On a appris qu'il était en liberté malgré une récente condamnation pour avoir porté,
00:20et je le dis à nos auditeurs et téléspectateurs, écoutez bien,
00:24plusieurs coups de couteau à son neveu car il le soupçonnait d'être homosexuel.
00:27Il avait fait appel de sa condamnation, il est resté libre avec un tel pédigré.
00:33Et hier, précisons que la Tunisie, qui nous fait la leçon parce que l'assaillant a été abattu,
00:38de quoi tout ça c'est le symptôme ? Que dit cette situation de notre État ?
00:42J'ajouterais qu'il avait eu la bonne idée de taper sur sa femme.
00:46Et il a tapé sur sa femme après l'avoir épousée, c'est-à-dire de là à te poser quelques questions là-dessus.
00:52Enfin c'est quand même exactement tout ce que tu ne veux pas.
00:54Et c'est vrai, attendez, la Tunisie a un meurtre, il parle.
00:59Enfin on ne va pas parler tout de suite.
01:00Meurtre injustifié.
01:01Injustifié, injustifié.
01:02Ils savent quoi, ils savent de quoi.
01:05Il n'y a pas, les policiers n'ont pas bien fait de faire ça avec quelqu'un qui s'en était déjà pris à cinq personnes.
01:11Moi j'en suis sidéré.
01:12En plus, attendez, je ne connais pas assez l'affaire, donc je fais attention à ce que je dis.
01:17On me dit, il est dérangé, en gros, il ne va pas bien dans sa tête.
01:20Je ne savais pas que tous les gens qui n'étaient pas bien dans leur tête criaient à l'Akbar, puisque c'est ce qu'il a dit, avant de s'en prendre à un certain nombre de gens.
01:28Écoutez, moi ça me dit quoi ?
01:30Ça me dit que, d'abord je trouve qu'il y a de plus en plus de gens qui ne vont pas bien dans leur tête que je croise dans la rue.
01:36Vous n'avez pas remarqué ?
01:37Donc vous vous dites, mais qu'est-ce qui se passe ?
01:40Est-ce que leur place est vraiment dans la rue comme ça, ou c'est dans des lieux ?
01:45Mais les lieux, on ne les a pas.
01:47Ensuite, je crois que tout ça se fait sur une espèce de toile de fond de montée d'extrémisme.
01:56Enfin, attendez, il y a 30 ans, personne ne s'en prenait à coup de couteau, d'abord tu avais moins de coup de couteau, et ensuite en criant encore une fois à l'Akbar.
02:04Mais qu'est-ce qui a changé ?
02:04Le maire de Marseille, Robert Ménard, et là je pose la question au maire, à l'élu que vous êtes, lui, il connaît sa ville, il dit que ça n'a rien à voir avec l'immigration.
02:12Ah parce que ça a à voir avec quoi ?
02:14Selon vous ?
02:15Attendez, ça a à voir avec quoi ?
02:17Et entre les maires qui ne se donnent pas les moyens d'avoir de la police, qui choisissent, moi je me suis fait traiter de tous les noms d'oiseaux parce que j'avais armé la police municipale,
02:27alors maintenant il faut attention, ou multiplier la police, on a encore des problèmes quand on met des caméras avec un certain nombre d'organisations
02:34qui viennent me dire que c'est attentatoire à la liberté des gens de les filmer.
02:38Enfin attendez-vous madame, si je vous filme pour protéger la rue, vous allez me dire, ça me protège moi aussi.
02:44Si tu n'aimes pas être filmé dans la rue, c'est quoi ? Parce que tu y fais des choses pas bien.
02:49C'est aussi con que ça la vie.
02:51Non mais attendez, vous rigolez.
02:52Je lui laisse Marseille, malheureusement pour les Marseillais.
02:55Pendant ce temps, malgré tout ce qui se passe, on dirait qu'il y a une sorte de dichotomie entre ce que vivent les Français et la réalité politique.
03:04Il y a quelques jours du vote de confiance, Robert Ménard, et au-delà du départ de François Bayrou et de son gouvernement,
03:10qu'est-ce qui se joue réellement à vos yeux en ce moment ?
03:12L'impuissance.
03:14Moi quand je discute avec les gens, ils ont l'impression que les politiques ne peuvent plus rien faire.
03:18C'est la pire des choses.
03:19Le pouvoir n'a plus le pouvoir.
03:21Qu'il n'a plus le pouvoir, que ce n'est pas toi qui décides, qu'il y a le Conseil constitutionnel, on va peut-être en dire deux mots,
03:27un organisme, les sages, ça s'appelle les sages, enfin tu tombes à la renverse de temps en temps sur l'emploi des mots,
03:33qui bloquent tout ce qu'ils veulent, tu as l'impression que tout, tu n'as pas l'impression, tu constates qu'à l'Assemblée,
03:39les lois ne peuvent pas se passer et tout.
03:41Je pense qu'il y a un sentiment fou des gens, ils se disent, moi je vis des difficultés, moi je rencontre des difficultés,
03:48moi je ne suis pas tranquille parce qu'il y a l'immigration et tout, et parce qu'il y a l'insécurité.
03:56Tous les immigrés ne sont pas un problème, je fais attention à ce que je dis, évidemment.
04:00Il y a tout ça, il y a tout ça, et puis il y a un gouvernement qui fait quoi ?
04:04Mais alors où va le bateau France ? Parce que François Bayrou, un exemple, restreindre l'aide médicale d'État,
04:09pour plaire sans doute au Rassemblement National, Emmanuel Macron regarde lui vers les socialistes,
04:13pour nommer probablement un prochain Premier ministre de gauche, elle est où la cohérence, M. Menard ?
04:19Non mais vous rigolez, moi je connais François Bayrou depuis 25 ans, on se tutoie et tout, donc je n'ai rien contre l'homme.
04:24Il découvre aujourd'hui que l'aide médicale d'État c'est un problème, vous foutez de la gueule de qui ?
04:30Enfin il faut expliquer aux gens ce que c'est, l'aide médicale d'État, c'est un certain nombre de soins
04:34qui sont fournis à des gens qui sont en situation illégale, c'est ça, qui ne payent rien,
04:40alors que, pardon, n'importe quel Français qui fait les mêmes soins, il en paye une partie.
04:45Oui à la sécu, mais il en paye une partie.
04:47Enfin, il découvre aujourd'hui que c'est un problème.
04:50Mais qu'est-ce qui a changé entre aujourd'hui et dimanche ?
04:51La question lui a été posée sur le coût de l'immigration,
04:54et il a dit que c'était une manière de stigmatiser les migrants que d'appréhender ce coût.
04:58Rien, il fait ce que vous venez de dire, c'est-à-dire qu'il essaye de sauver sa tête
05:02en courtisant un coût à gauche sur les patrons qui devraient plus se payer,
05:08et en l'occurrence je pense qu'il a plutôt raison sur ce point-là,
05:10contrairement à ce que pensent les gens de droite.
05:12Taxer les plus riches selon vous ?
05:14Ah moi ça ne me choque pas, je vous le dis tout de suite.
05:15Dans l'un des pays les plus taxés, les plus imposés ?
05:19Je sais, je sais, à droite il y a une espèce de tabou.
05:22Pourquoi ?
05:22Je ne dis pas à vous, je dis mes copains de droite quand je leur dis,
05:27attends, tu ne peux pas demander plein d'efforts aux gens,
05:30et moi je pense qu'il faut demander des efforts, que la situation est grave.
05:33Et là-dessus il a raison, la situation est grave.
05:36Si tu ne dis pas en même temps à un certain nombre de gens qui sont extraordinairement riches,
05:41leur dire pendant un certain nombre de temps, tu fais des efforts.
05:44Attendez, ça me semble là encore une histoire de bon sens.
05:48Ce n'est pas parce que la gauche elle dit ça que c'est forcément une connerie.
05:52Je ne suis pas pour l'attaque Sucmane, c'est autre chose.
05:54Mais bien sûr qu'on peut faire des efforts, mais pour revenir à Emmanuel Macron et à M. Bayrou,
06:01évidemment ils ne savent plus où ils en sont, et donc ils essayent de séduire de chaque côté.
06:07Tu ne peux pas, ça n'existe pas, tu ne peux pas faire plaisir à tout le monde.
06:11Aujourd'hui on a besoin d'une politique, les gens, la France elle n'a jamais été aussi à droite.
06:16Aujourd'hui on a besoin de prendre acte de ça.
06:19Aujourd'hui la droite elle doit s'unir, la totalité de la droite soit s'unie.
06:23Mais attendez, vous dites ça, je vais vous le dire, vous demandez y compris aux militants des LR,
06:28ils sont majoritairement pour une alliance.
06:29Que les militants des LR de Reconquête et de RN souhaitent l'union des droites est une chose,
06:33que ce soit bloqué au niveau de certains chefs à plumes, on est une autre et vous en convenez.
06:37Il y a dix ans, moi j'ai fait des réunions il y a dix ans à Béziers pour dire il faut faire une union des droites.
06:42Bien sûr qu'il y a des désaccords.
06:44Moi je ne suis pas d'accord, je peux les prendre les uns et les autres sur tel ou tel point de désaccord.
06:48Donc vous voyez un arc au comment entre Jordan Bardella, Bruno Rotaillot et Sarah Knafo ?
06:54Oui, et attendez, il y a des gens y compris au centre avec qui on peut travailler.
06:58Ah c'est un bloc central et l'union des droites ?
07:02Non, un bloc à droite, je ne sais pas, Darmanin il est vraiment de gauche ?
07:05Non, je ne crois pas, je crois qu'on peut discuter avec lui.
07:08Je prends cet exemple, je pourrais en prendre d'autres.
07:10Je veux dire des gens de bon sens.
07:12Mais vous pensez que ça va apporter tout cela, Robert Maire, de la clarification ?
07:16Certains disent aujourd'hui, comme l'ancien président Nicolas Sarkozy,
07:19seule une dissolution vraiment peut rebattre les cartes et apporter un peu, un peu de lumière.
07:24Oui, si les gens étaient raisonnables, on ferait cette réunion-là.
07:29Mais on ne la fera pas parce qu'ils ne le feront pas, vous l'avez dit tout à l'heure.
07:32Un certain nombre de gens ne veulent pas en entendre parler, chacun une défense à boutique.
07:36Moi je pense qu'aujourd'hui, non seulement, je pense qu'il faut balayer la carte.
07:42Qu'il faut renverser la table.
07:44Jusqu'où ?
07:45Attendez, moi je pense aujourd'hui que même une dissolution ne suffira pas.
07:48Donc vous êtes partisan comme d'autres aujourd'hui, la piste, l'option, la possibilité de la démission est évoquée par de nombreux responsables.
07:55Je pense qu'on ne peut pas l'obliger, il n'y a aucune raison d'obliger M. Macron à le faire.
07:58Il pourrait être contraint lui-même ?
08:00Je pense que s'il a un attachement à ce pays, quand on est à ce point impopulaire, quand on a fait autant de bêtises avec la dissolution et maintenant ce vote de confiance, qui est quand même une absurdité en soi, on en tire des leçons.
08:14Attendez madame, si vous vous apercevez que vous avez fait trois bêtises, trois grosses bêtises, vous ne vous posez pas trois questions sur vous ?
08:23Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi j'en suis là ? Mais il faut qu'il le fasse.
08:26S'il est protégé par les institutions, il a encore le mandat des Français. Est-il homme à se poser une telle question de partir aujourd'hui ?
08:32On ne pourra rien faire. On ne va pas l'obliger, on ne va pas faire un coup d'État, vous n'allez pas descendre dans la rue armée à l'Élysée, pas plus que moi.
08:39Moi, j'en appelle, je me dis... Vous savez, moi, je n'ai jamais voté pour Emmanuel Macron, mais je comprends qu'on ait voté pour lui en 2017.
08:48C'est un type jeune, qui changeait, qui te disait, je vais prendre ce qu'il y a de mieux à droite, à gauche, avec tout ça, je vais faire de la politique.
08:55Au fond, moi, j'ai des copains qui ont voté pour lui. Je comprends que tu aies pu être séduit.
08:58Ils en reviennent aujourd'hui, ces mêmes copains dont vous parlez ?
09:00Mais bien sûr, vous avez vu, il y a 15% de gens qui sont d'accord avec lui.
09:05Madame, ça veut dire qu'il y a 85% de gens qui pensent qu'ils ne lui font plus confiance.
09:11Comment tu peux diriger un pays avec ça ? Il faut que tu en prennes acte de cette situation.
09:17Alors, et s'il ne veut pas, est-ce qu'il est à ce point narcissique, qu'il est incapable de se dire,
09:22peut-être que la plus belle chose que je peux faire pour mon pays, et je ne doute pas un instant qu'il aime ce pays,
09:27c'est aujourd'hui de dire, j'ai essayé. Écoutez, ça ne marche pas, on en tirait le son, je fais autre chose.
09:34Alors imaginons, élection anticipée, comme le disent certains, y compris Valérie Pécresse, et ensuite ?
09:39On verra. La clé de vous des institutions, ici, l'élection la plus importante pour parler en termes français...
09:46C'est la présidence. Tout découle de ça. Donc il faut qu'on sache aujourd'hui qui les Français ont envie de voir la tête de ce pays.
09:56En attendant, le Rassemblement National Robert Ménard se prépare à toutes les options, et surtout à gouverner.
10:00Faisons le résumé de la situation. Dettes incontrôlables, insécurité galopante, climat social éruptif.
10:05Le RN pourrait donc gouverner, y compris s'il y a dissolution, en cohabitation dans un tel contexte.
10:11Est-ce que Jordan Bardella et Marine Le Pen sont prêts, pour vous, vous les connaissez bien, à affronter une telle situation avant 2027 ?
10:19Test grandeur nature.
10:20Je l'espère pour nous. Je l'espère pour nous, parce que c'est les seuls qui ont une chance aujourd'hui de prendre le poids.
10:24J'ai même vu, vous avez vu, M. Sarkozy, après 40 ans, cette droite-là, ils se disent, peut-être qu'ils sont dans l'arc républicain.
10:33Je t'en foutrais, moi, de l'arc républicain, sans rigoler, 5 minutes, parce qu'ils pensaient jusque-là que c'est quoi ?
10:39Des fachos, qu'ils voulaient faire...
10:41En tout cas, il le dit clairement.
10:42Ça a changé, ma fin dernière.
10:43Et quels effets ça peut avoir, une telle phrase ?
10:45Ah, je pense que ça va...
10:48Ça ouvre, pourquoi ?
10:49Oui, qu'un certain nombre de gens qui n'auraient jamais voté pour le RN, parce qu'ils étaient persuadés qu'ils étaient justement en dehors de l'arc républicain,
10:56comme si Marine Le Pen, elle rêvait tous les matins de faire un coup d'État.
10:59Comment tu peux penser ça une seconde quand t'es un peu raisonnable ?
11:02Je pense que ça change les choses.
11:04Et surtout, ça ouvre la porte à ce qu'on disait tout à l'heure.
11:08S'ils sont dans l'arc républicain, merci, M. Sarkozy, de vous en être aperçu,
11:12après avoir dit tant de saloperies sur le RN.
11:14Mais tant mieux, c'est très bien.
11:16En tout cas, il a combattu à la loyale, lui, le RN, c'est ce qu'il dit.
11:20Oui, à la loyale, mais en fait, ils n'étaient pas dans l'arc républicain.
11:23On ne pouvait pas s'allier avec eux et tout.
11:25Peut-être que là, par rapport à cette union des droites auquel on peut rêver, peut-être que ça rend cette hypothèse un peu plus crédible.
11:33J'en doute un petit peu parce que les intérêts de boutique, ce n'est pas tout à fait rien.
11:36Alors, les intérêts de boutique par rapport à l'intérêt général.
11:38Quand on regarde ce à quoi s'intéresse Emmanuel Macron, je ne veux pas être caricatural,
11:43mais il suffit de voir sur X et les réseaux sociaux ses dernières déclarations,
11:47il semble très concentré, le président, sur la conférence à New York autour de la reconnaissance de l'État de Palestine.
11:53Comment vous comprenez, M. Ménard, les priorités du chef de l'État ?
11:56Écoutez, moi, je suis mesuré, pour une fois, sur cette affaire-là.
12:03Vous êtes donc lucide.
12:03Non, je ne sais pas si être mesuré, c'est lucide.
12:08Moi, ce que fait Emmanuel Macron, je vais répondre à votre question, sur l'Ukraine, bravo, bravo, bravo, j'applaudis.
12:16Vous voyez, comme quoi j'essaye, vous avez compris, de dire, il ne fait pas que des conneries, il ne dit pas que des bêtises.
12:21Sur ce point-là, il a raison.
12:23Ah oui.
12:23Bien sûr qu'il a raison.
12:24Beaucoup vous reprochent d'être dans le camp de ceux qui, je dis beaucoup vous reprochent,
12:28de faire peur, d'exagérer une situation de guerre qui est terrible.
12:32Non, mais attendez, comment on peut dire ?
12:35Attendez, moi, la seule différence avec ces gens-là, c'est que je connais ces pays-là.
12:39Y compris, on va parler de Gaza dans une seconde.
12:41Je les connais pour les avoir fréquentés, pour y être allés, pour connaître les agents.
12:45Attendez, un million de morts causés par l'invasion d'un pays qui s'appelle la Russie sur l'Ukraine.
12:52Vous pouvez penser ce que vous voulez du chef de l'État ukrainien.
12:55Enfin, il est élu et ce n'est pas lui qui a envahi la Russie.
13:00Donc soutien à la diplomatie du gouvernement dans ce domaine.
13:04Bien sûr.
13:04Alors, la Palestine.
13:05Attendez, il faut faire la paix et il faut que les Européens assurent, les Ukrainiens,
13:10que demain, ils ne recommenceront pas les Russes.
13:12Sur la Palestine, c'est un coup de poignard dans le dos d'Israël, ce que veut faire le chef de l'État.
13:20Reconnaître, madame, reconnaître aujourd'hui un État palestinien, c'est donner raison à Hamas.
13:27Tu tournes, tu vires, c'est exactement ça.
13:31Et regardez comment ils sont contents.
13:32Regardez comment le Hamas applaudit le chef de l'État.
13:35C'est quand même grave ce qu'il est dit.
13:37Ça voudrait dire que quelque part, et je ne fais pas de signe d'égalité,
13:40c'est-à-dire que le 7 octobre aurait conduit à certains pays,
13:45mais dont la France en premier, à cette reconnaissance des États-Palestines.
13:48C'est comme ça que c'est vécu sur place.
13:51Évidemment, c'est vécu, on le paye, il y a des milliers de morts à Gaza et tout,
13:57mais regardez, on a gagné.
14:00Il fait gagner Israël.
14:02Et j'ajoute...
14:02Le Hamas.
14:03Il fait gagner le Hamas.
14:06Et j'ajoute que c'est un coup de poignard dans le dos de la communauté juive.
14:09Ici, bien sûr.
14:12Est-ce que vous vous étonnez du silence, du mutisme d'Emmanuel Macron ?
14:16Est-ce que vous, président de la République, vous à l'Élysée,
14:18vous auriez fait un discours, les mots comptent quand même
14:20quand il s'agit de rassurer des citoyens, la communauté juive ?
14:23Je serais allé manifester quand on est allé tous manifester.
14:26La marque contre l'antisémitisme.
14:27Attendez, c'est la moindre chose.
14:28Et j'emploierais les mots.
14:30Et jamais...
14:31C'est quoi les mots ?
14:31Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui face à des agressions antisémites qui se multiplient ?
14:35Qu'est-ce qui peut encore rassurer ?
14:36Dire qu'on est derrière les juifs, qu'on sait ce qu'on doit,
14:42qu'on sait ce qu'ils ont apporté à cette civilisation
14:44et que ça, ça n'a pas de bris.
14:46Et qu'aujourd'hui, aujourd'hui, ne pas être dans les manifestations,
14:51ne pas trouver les mots qu'il faut, c'est les trahir.
14:54Les trahir.
14:55Vous savez, la semaine dernière, j'ai mis dans ma ville un arbre.
14:59J'ai planté un arbre, vous savez, parce que l'arbre dans la région parisienne
15:03pour Ilan Halimi avait été rasé.
15:05Et vous savez ce que j'ai fait ?
15:06J'ai donné le nom d'une place au 7 octobre.
15:09Parce que ce qui s'est passé le 7 octobre,
15:11ce qui s'est passé le 7 octobre,
15:13non seulement c'est un pogrom,
15:15mais c'est le plus grand malheur pour le peuple juif
15:18depuis la Deuxième Guerre mondiale.
15:20Depuis la Deuxième Guerre mondiale.
15:21Et avoir les mots, savoir le dire, dire, attendez,
15:26dire que, pardon, ce qui arrive à Gaza est terrible.
15:31Moi, j'ai...
15:32En plus, je connais Gaza.
15:33Je sais ce que c'est le malheur...
15:35Votre passé à reprendre à son frontière.
15:37Je sais le malheur, je sais le malheur
15:40que c'est de perdre ses enfants
15:41ou qu'une femme se fasse fuir dans un bombardement.
15:44Mais l'armée israélienne n'a jamais violé des femmes palestiniennes.
15:49L'armée israélienne ne tue pas des bébés comme ça, volontairement.
15:54Ce qu'a fait le Hamas le 7 octobre.
15:56Et ça dit des choses différentes.
15:59Toutes les vies se valent.
16:00C'est important de le dire parce que des propos peuvent être isolés
16:03et vous faire dire autre chose, Robert Monnier,
16:06dans ce contexte paroxystique.
16:07Je suis ému, bouleversé, sidéré par toutes les morts.
16:13Et M. Netanyahou ne fait pas ce qu'il devrait faire dans ce domaine-là.
16:17Mais on ne répond pas à ça en reconnaissant aujourd'hui un État palestinien,
16:22c'est-à-dire donner, donner une victoire au Hamas.
16:26Dans le silence aussi d'Emmanuel Macron,
16:27il y a évidemment le cas de Boalem Sansal
16:29et ce courrier auquel il n'a pas apporté de réponse à ses filles.
16:34C'est vrai qu'on a du mal à croire.
16:35Mais je ne le croyais pas.
16:36Comment la diplomatie n'a pas répondu à la famille de Boalem Sansal ?
16:39Quand j'ai lu l'interview de sa fille et qu'on n'a pas répondu à sa fille,
16:44qu'est-ce que ça veut dire ?
16:45Qu'est-ce que ça veut dire ?
16:46Ça veut dire quoi ?
16:47Ça veut dire que si nous, nous, nous tous,
16:50et là je m'adresse à vous aussi,
16:52et vous le faites chaque fois,
16:53donc j'ai du mal à vous le dire à vous directement,
16:56on oubliait, on faisait, on acceptait
17:00que le temps rogne, mange de l'intérieur
17:04notre mobilisation, notre soutien.
17:07C'est le calvaire pour Boalem Sansal qui continue.
17:10On lui doit, on lui doit d'être derrière lui
17:13et sur la durée, sur la durée.
17:15Et vous savez, le temps, ça ne tue tout pas que dans les histoires d'amour.
17:19Le temps, ça tue tout, y compris dans les solidarités.
17:21On a évoqué des sujets très, très durs.
17:25Permettez-moi de finir rapidement sur une note positive,
17:27un événement qui s'est bien passé.
17:28En plus, quel événement ?
17:29La Feria de Béziers.
17:30Alors, j'ai noté que lors de votre discours d'ouverture,
17:32vous n'êtes pas allé de main morte.
17:34Vous parliez de nuance tout à l'heure.
17:35Là, vous ne l'avez pas été, Robert Ménard.
17:37Vous avez pointé, vous avez d'abord défendu
17:39les traditions taurines du sud de la France
17:41en pointant du doigt ceux qui détestent nos fêtes.
17:43On va voir les images, je vais les décrire
17:45pour nos auditeurs d'Europe 1.
17:46Détestent nos traditions, ceux qui détestent
17:48tout ce que nous aimons.
17:49Vous les avez qualifiés de rageux et de rabat-joie.
17:53On peut ne pas aimer,
17:55on peut être pour, comment dire,
17:56une Feria sans corrida
17:58sans être rageux, rassurez-moi.
17:59Attendez, vous pouvez ne pas aimer la corrida, madame,
18:02sans m'emmerder.
18:04Si moi, j'y vais à la corrida.
18:05Moi, je demande juste qu'on arrête de nous emmerder.
18:08Ils ne veulent pas de la corrida,
18:09ils ne veulent pas de la chasse,
18:10demain, ils ne voudront pas de la pêche,
18:12je ne sais pas quoi.
18:13Juste, ils arrêtent de nous emmerder.
18:15Moi, je ne vous demande pas vos goûts et vos couleurs,
18:17vous faites ce que vous voulez.
18:19Personne ne vous oblige.
18:20En plus, vous tombez mal avec moi
18:21parce que je ne suis pas un fan de corrida
18:23et je suis végétarien.
18:24Donc, vous imaginez
18:25à quel point je peux être éloigné.
18:27Mais je veux que les gens
18:29qui sont attachés à leur culture,
18:31on les respecte.
18:32Donc, la prochaine fois,
18:34vous me faites le plaisir
18:34de venir à la Feria,
18:36c'est au tour du 15 août
18:36et je vous amènerai voir une corrida
18:38et vous n'en parlerez qu'après l'avoir vue.
18:41On est d'accord ?
18:42Nous sommes d'accord.
18:42C'est la meilleure manière de juger les choses.
18:44Tu vois et après tu parles.
18:45Merci Robert Ménard, à bientôt.
18:47A Béziers.
18:47Merci.
18:48A Béziers.
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