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  • il y a 3 mois

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00:00On poursuit notre débat, on va reparler évidemment de politique avec Georges Fenech et Sébastien Ligné.
00:08Alors, il y avait un Conseil des ministres à l'Elysée ce matin et des consultations à Matignon.
00:13Je propose de commencer par le Conseil des ministres et d'écouter Sophie Prima, la porte-parole du gouvernement.
00:18Elle a pris la parole, comme c'est d'habitude, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
00:22Quel cap fixé par le Président de la République en ces temps tourmentés et à cinq jours d'un vote de confiance ?
00:28Il a demandé à la fois au gouvernement une solidarité, une force et un combat jusqu'au 8 septembre,
00:34mais qui est un combat qu'il faut mener, mais qu'il faudra mener aussi dans l'acceptation du budget 2026.
00:43Il n'a pas abordé telle ou telle formation politique en particulier.
00:46Il nous demande, chacun dans nos formations politiques, chacun aussi dans nos sensibilités politiques,
00:53de faire acte de mobilisation, de pédagogie, mais aussi, le Premier ministre l'a redit,
01:01d'ouvrir les possibilités, de redire que pour le budget, évidemment, toutes les opportunités,
01:09toutes les propositions seront étudiées, faire preuve d'ouverture.
01:13Et chacun de responsabilité n'est pas allé dans le détail de ce que nous devions faire.
01:17Pour Emmanuel Macron, Sébastien Ligné, finalement, il renvoie la responsabilité au parti
01:24et, j'allais dire, parle plus d'une crise parlementaire que d'une crise de régime.
01:29Ah ben, c'est toujours plus facile de se défausser en reportant la responsabilité sur les autres.
01:34Moi, ce qui me fascine toujours, depuis la dernière dissolution, en réalité,
01:37c'est qu'Emmanuel Macron n'a pas compris qu'il n'a plus de cap à fixer,
01:43qu'il n'a plus d'ordre à donner, qu'il n'a plus d'angle d'attaque et d'angle politique à insuffler.
01:50Mais pourquoi il est quand même président de la République ?
01:52Oui, mais ce n'est plus lui le maître du jeu.
01:55Et en réalité, je pense que c'est sa première et sa plus grande erreur,
01:57c'est qu'il n'a toujours pas compris.
01:59Et je pense que c'est aussi pour ça qu'on est dans une impasse politique,
02:02une impasse parlementaire, et que les Français se détournent de plus en plus d'Emmanuel Macron,
02:07c'est qu'il n'a toujours pas retenu la leçon.
02:09Les Français, quand ils décident, lors des dernières élections législatives,
02:13de créer ces trois blocs, de donner la majorité à aucun des partis,
02:17et notamment à la majorité présidentielle, il envoie un message à Emmanuel Macron.
02:21Le peuple français dit, maintenant, vous nous avez déçus, président,
02:25vous ne devez plus gouverner.
02:27Vous avez le droit de présider, vous avez le droit de gérer la géopolitique française,
02:31parce que c'est votre mission, c'est le suffrage universel qui en a décidé.
02:34Mais la politique nationale, elle ne doit plus être de votre ressort.
02:38Et donc, en réalité, tant qu'il continuera à croire qu'il a un rôle à jouer,
02:44qu'il a un cap à insuffler, on ira dans le mur.
02:46Ce n'est plus à Emmanuel Macron de décider des décisions politiques franco-françaises.
02:51Georges Fenech, est-ce que vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Sébastien Ligné ?
02:56Et sur la posture que prend finalement Emmanuel Macron ?
03:00Je crois qu'effectivement, M. Macron se rêve toujours en président
03:05ayant un pouvoir sur la politique intérieure de la France.
03:09Il ne l'a plus.
03:10Il ne l'a plus depuis déjà quelques temps,
03:14puisqu'il n'avait plus de majorité réelle depuis même 2022, et surtout depuis 2024.
03:19Et donc, on est passé dans une autre forme de cohabitation, voyez-vous.
03:27Mais il continue à se comporter comme...
03:29Ce que je veux dire, ce n'est pas... on n'est pas en cohabitation.
03:32On n'est pas en cohabitation, parce que pour qu'il y ait cohabitation,
03:35il faut qu'il y ait une autre majorité en face.
03:37Or, il n'y a même plus...
03:38Alors, en fait...
03:39Mais si on vous suit, si on suit votre raisonnement à tous les deux,
03:41la seule option, finalement, c'est la démission du président de la République.
03:43Mais c'est ce que je disais tout à l'heure.
03:45Je pense que le président de la République a été désavoué par les Français à quatre reprises.
03:54À quatre reprises.
03:55Il y a eu l'élection européenne, il y a eu 2024, il y a eu la censure Barnier.
04:01Il y a eu quatre désaveux cinglants pour le président de la République
04:05qui n'en tirent pas les conséquences, voyez-vous.
04:07Donc, aujourd'hui, on est face au résultat de sa politique du « en même temps »,
04:12c'est-à-dire pas de cap solide, pas de colonne vertébrale, pas d'orientation,
04:16un coup à gauche, un coup à droite,
04:18et puis aujourd'hui, on est sur un bateau qui tangue et qui ne sait plus où il va.
04:22Avant d'en venir aux concessions faites par François Bayrou,
04:24qui lâche un tout petit peu de l'Est,
04:26j'aimerais... Oui, un tout petit peu.
04:28J'aimerais vous entendre.
04:30Vous avez dit « Non, moi, je ne crois pas à la démission, Sébastien Ligné.
04:33Vous êtes en désaccord avec Georges Fenech sur ce point. »
04:35Ce n'est pas une question d'y croire ou non.
04:37C'est que je pense qu'elle ne résoudrait rien.
04:39Et c'est difficile à entendre parce qu'on pense toujours,
04:41dans les situations de crise,
04:42que la solution viendra du président ou d'un changement de président.
04:46Mais en fait, je pense que la situation est tellement bloquée à tous les niveaux
04:49que même un changement de président de la République avant l'heure ne changerait rien.
04:53Je pense, malheureusement, au-delà du fait que si on commence à demander la démission d'un président de la République,
05:00vous ouvrez un précédent terrible.
05:01Ce qui fait que le successeur d'Emmanuel Macron, qui s'appelle Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon,
05:05si ces sondages ne sont pas bons, s'il est impopulaire,
05:08si une loi n'est pas validée par le peuple ou le Parlement,
05:11on appellera la démission.
05:12Ce qui créera un tourbillon,
05:14ce qui fait qu'on pourrait potentiellement déchoir n'importe quel président
05:17à partir du moment où il est impopulaire.
05:19Mais in fine, je pense que si demain,
05:21vous avez une démission du président de la République,
05:23de nouvelles élections présidentielles,
05:25qu'imaginons que Marine Le Pen ou Jordan Bardella
05:27remportent cette élection présidentielle,
05:29je pense que l'Assemblée qui suivrait cette élection présidentielle
05:32ne comporterait pas de majorité non plus.
05:35Et ça en fait...
05:36Vous en savez ?
05:36Alors là, ça a toujours été le cas.
05:38Depuis 1981, chaque président élu,
05:41les Français lui donnent immédiatement les moyens de faire sa politique.
05:44Ce que vous dites, vraiment, ça ne m'est jamais pour lui.
05:472022 a montré que ce n'était plus le cas.
05:48Non, mais ça, c'était une réélection.
05:50J'entends.
05:50Je dis qu'un président est nouvellement élu,
05:52les Français, tout naturellement en législative,
05:54un mois après, lui donnent les moyens de faire sa politique.
05:56Et bien moi, je pense malheureusement,
05:58même pas malheureusement,
05:59c'est que je pense qu'aujourd'hui,
06:00le peuple français, il est divisé en trois blocs,
06:02qui ne s'entendent pas.
06:03Et donc, je pense qu'in fine, le sujet,
06:06ce n'est pas Emmanuel Macron,
06:07ce n'est pas l'Assemblée nationale,
06:09c'est le fonctionnement de cette Vème République
06:10qui, je pense, est arrivé à son terme.
06:12C'est-à-dire que la sociologie de De Gaulle
06:15ne répond plus à la sociologie d'Emmanuel Macron.
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