- il y a 3 mois
François Bayrou, Premier ministre, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 3 septembre. Il est notamment revenu sur la dette, le vote de confiance ou encore sur ses discussions avec les oppositions.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Il est 8h20 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV, horaire exceptionnel parce que invité exceptionnel.
00:08Bonjour François Bayrou.
00:09Vous êtes Premier ministre, merci d'avoir répondu à accepter de répondre à mes questions.
00:13J'ai aussi reçu de nombreux messages de français, d'auditeurs dont je me ferai le porte-voix.
00:17Vous êtes Premier ministre, dis-je, mais sans doute pas pour longtemps, vous le savez, dans 5 jours, c'est fini.
00:23– Alors, cette formulation, c'est absolument le contraire de ce que je suis.
00:31Chacun a ses travers, ses qualités et ses défauts, les miens sont sûrement très nombreux.
00:37Mais il y a un défaut que je n'ai pas, c'est d'être défaitiste, c'est de considérer que tout est écrit, qu'il suffit de baisser les bras.
00:48– Mais là c'est peut-être pas défaitiste, c'est juste réaliste François Bayrou, peut-être réaliste.
00:52– Peut-être réaliste, mais à coup sûr défaitiste. Et ce n'est pas ma manière de voir les choses.
00:58Ce qui se passe pour la France est très important, on va en parler.
01:02Mais je vous ai apporté un journal d'hier, Le Monde d'hier.
01:06– D'hier soir, le journal Le Monde, avec à la une la Chine.
01:10– Pas la Chine, la Chine au centre d'un front anti-Occident.
01:15– Et qu'y a-t-il dans ce front, dans ce rassemblement-là ?
01:21Il y a 3 milliards d'êtres humains représentés par leur gouvernement.
01:26Le pays le plus peuplé au monde, l'Inde.
01:31Le pays le plus riche industriellement, commercialement, monétairement du monde, la Chine.
01:37Le pays le plus vaste du monde, la Russie.
01:42Et tous ces pays unis sur des valeurs et une volonté
01:47qui sont de prendre la place de ce que nous, l'Occident, nous sommes.
01:56– Anti-Occident.
01:57– Ça rappelle ce vers célèbre d'une très célèbre balade de Rudyard Kipling
02:02qui dit « East is East and West is West and the twain never shall meet ».
02:08L'Est et l'Est, l'Ouest et l'Ouest, et jamais ces deux-là ne se rencontreront.
02:14On est revenu à une période du monde.
02:17– Mais François Bayrou, en fait je vous arrête un instant.
02:19– Non, non, ne m'arrêtez pas.
02:20– Non, si je vais vous arrêter, mais vous allez reprendre.
02:22Je vais vous arrêter pour une raison.
02:24C'est que ça fait des jours que vous dites que c'est la catastrophe.
02:29– Ça fait des jours que vous dites qu'on est comme des petits bonhommes
02:32qui courraient sur une falaise dans les dessins animés,
02:34mais en fait sans se rendre compte que le sol s'est déjà dérobé sous nos pieds.
02:38Ça fait des jours que vous êtes comme un petit garçon qui crie au loup,
02:41mais qui a tellement crié au loup qu'on ne le croit plus quand le loup est là.
02:45Est-ce que vous vous rendez compte de ça ?
02:47– Cette manière désobligeante de présenter les choses…
02:49– Non, ce n'est pas désobligeante.
02:50– Excusez-moi.
02:50– C'est au contraire très inquiétant.
02:51– Excusez-moi, vous êtes observatrice.
02:55– Je vous écoute.
02:56– Vous êtes journaliste.
02:57Vous êtes devant quelque chose qui ne s'est jamais produit depuis des décennies,
03:02peut-être depuis un siècle.
03:05Et vous faites des commentaires de dessins animés.
03:08– Non, je dis qu'il n'est plus temps de dire que c'est la catastrophe,
03:11il est temps d'agir.
03:12Qu'avez-vous à proposer, François Bayrou ?
03:14Qu'avez-vous à dire ce matin aux socialistes,
03:16au Rassemblement national, au LR ?
03:18– Je dis d'abord aux Français.
03:20Parce que vous, vous êtes pris dans le jeu des appareils politiques.
03:23– Non.
03:24– Si, c'est votre manière…
03:25– Non, j'ai ici de très nombreuses questions,
03:27de José, d'Alain, de Fred, de Christophe, de Jean-Pierre, d'Alexandre.
03:30– C'est votre manière de voir les choses.
03:32Ne vous défendez pas.
03:33On n'est pas en débat l'un contre l'autre.
03:34On essaie de regarder la situation dans laquelle on se trouve.
03:40Et la situation de la France, dans cet Occident,
03:44dont je viens de dire à quel point il était « challenger »,
03:50comme on dit en franglais, c'est une manière de dire qu'il a des défis.
03:53– Il est mis au défi.
03:54– Il est mis au défi et qu'on veut le dominer.
03:58Dans cet Occident-là, il y a l'Europe, et dans l'Europe, il y a la France.
04:00Et la France, elle a une situation particulière
04:04qui est une situation d'affaiblissement incroyable.
04:07Je ne crie pas au loup.
04:09Je dis les choses précises comme elles se passent.
04:12Quelles sont ces choses précises ?
04:14C'est que nous nous sommes laissés entraîner.
04:16Et j'ai mis le sort du gouvernement en jeu pour cette raison,
04:19pour qu'on ouvre les yeux, pour qu'on voit ce qu'il en est.
04:21D'habitude, les gouvernements, comme vous savez,
04:24les Français disent « ils se planquent ».
04:25– Vous avez mis votre tête, en effet, sur le bio.
04:28– Pour que tout le monde se rende compte de la situation.
04:32Quand je parle de la dette, je parle de quoi ?
04:34Je vous dis précisément les choses.
04:37Chaque année, la France crée un peu plus de richesses
04:40que l'année précédente, à peu près 50 milliards.
04:44La totalité de ces 50 milliards, et plus encore,
04:48elle est versée à nos créanciers et elle part à l'étranger.
04:52C'est-à-dire qu'il y a une hémorragie du pays,
04:55une hémorragie de tout ce que le pays produit,
04:56de tout ce que nous produisons tous ensemble,
04:58qui va vers nos créanciers, ceux qui nous ont prêtés
05:01et qui sont pour 60% à l'étranger.
05:04Ce qui est très différent d'autres pays.
05:06Le Japon, par exemple, il y a une dette très importante,
05:08mais ce sont les Japonais qui la détiennent.
05:10D'une certaine manière, c'est un circuit fermé.
05:12Et donc, cette situation-là, elle nous affaiblit durablement.
05:16Alors, il y a des gens que vous citiez,
05:19des formations politiques, des appareils politiques,
05:22qui disent « on ne veut pas le voir ».
05:24« Ce n'est pas grave, ça nous intéresse ».
05:27Vous voyez bien que ce n'est pas si grave.
05:29Le bateau continue à flotter, comme j'ai eu l'occasion de le dire.
05:32Vous avez dit « Simone, ne t'inquiète pas, le bateau continue à flotter ».
05:35Mais vous vous adressez aux Français, sauf que ce sont les parlementaires
05:39qui auront le doigt sur le bouton lundi.
05:42Les parlementaires peuvent faire tomber le gouvernement.
05:46Ils en ont le pouvoir.
05:47Et ils prévoient de le faire.
05:48Et ils prévoient de le faire.
05:49Est-ce que ça va rendre service au pays ?
05:51Qui sont les parlementaires qui menacent ou qui annoncent
05:56qu'ils vont faire tomber le gouvernement ?
05:58Tu parles d'un exploit, faire tomber le gouvernement.
06:00C'est un gouvernement qui n'a, depuis le premier jour,
06:03pas de majorité absolue, pas de majorité relative.
06:06On a dû construire un budget parce qu'il n'y avait pas de budget.
06:09On a dû récupérer la totalité des textes qui étaient en grande difficulté.
06:13On les a fait adopter.
06:15Et on dit « ben voilà, on va abattre ce gouvernement ».
06:18Ils en ont le pouvoir.
06:19Alors, que dites-vous ?
06:20Et j'ai précisément voulu en faisant ce geste inédit, on va dire,
06:28original.
06:31De provoquer ce vote.
06:33Parce qu'il s'agit d'une prise de conscience.
06:36Je leur dis « regardez ce qui se passe dans le monde,
06:40regardez ce qui se passe en France ».
06:42Mais François Bayrou, on va parler un peu franchement.
06:45Vous avez compris que pour l'instant, ça n'a pas pris.
06:47Vous avez l'impression que je ne parle pas franchement ?
06:49Si, mais il y a un point sur lequel,
06:52sauf le respect que je vous dois, vous êtes dans le déni,
06:55c'est que les chiffres ne sont pas bons.
06:56Ça ne passe pas.
06:57Qu'avez-vous à dire ce matin aux différentes organisations politiques
07:02que vous avez commencé à rencontrer hier,
07:04que vous rencontrerez encore demain,
07:05pour les convaincre de ne pas appuyer sur le bouton « éject » lundi ?
07:10Je dis, si vous avez ce qui est votre fonction,
07:17votre vocation,
07:19si vous représentez les Français,
07:21demandez-vous où est l'intérêt national.
07:23– Allez-vous ?
07:24– Quand vous avez…
07:25Non, laissez-moi dire les choses.
07:28Cette décision qu'ils prendront,
07:31qu'ils annoncent qu'ils vont prendre,
07:33cette décision-là, elle va semer,
07:35elle va créer l'instabilité dans notre pays.
07:40Et que veulent les Français ?
07:42Tous les sondages le montrent,
07:43ils veulent de la stabilité.
07:45Et donc, si vous êtes représentant du peuple,
07:49comme c'est la vocation d'un député,
07:51si vous êtes représentant du peuple,
07:54alors vous devez vous demander
07:55où est l'intérêt national.
07:58J'ai dit une chose très simple.
08:00Ce vote-là, c'est un vote sur le constat
08:03de la situation du pays.
08:04Est-ce que, oui ou non,
08:05cette situation dans le monde,
08:07comme je viens de le montrer,
08:08est-ce que cette situation,
08:10elle est grave et urgente ?
08:12Ma réponse, elle est grave et urgente.
08:14Et si vous connaissez quelqu'un
08:15averti qui pense que ça n'est pas le cas,
08:19tout à l'heure, j'étais avec vos journalistes
08:22dans le couloir.
08:23Tous disaient, en effet, c'est grave et urgent,
08:25mais comment vous pouvez faire ?
08:27Alors, je vous repose la question.
08:28Est-ce que vous renoncez à supprimer
08:30les deux jours fériés ?
08:32J'ai dit le jour où j'ai annoncé cette mesure.
08:35Alors, les jours fériés,
08:37précisons les chiffres.
08:39C'est 10% de l'effort qu'il faut faire.
08:43C'est 4 milliards.
08:44Je l'ai dit hier soir,
08:46j'ai reçu des formations politiques,
08:47par exemple, les Républicains,
08:50qui disent, nous avons possiblement
08:52des réponses qui permettent
08:53de faire autrement pour trouver cet effort
08:57que les deux jours fériés.
08:59Très bien.
09:00Je l'ai dit dès le premier jour.
09:02Je suis prêt à examiner toute solution.
09:04Vous continuez à les examiner
09:04ou vous dites ce matin,
09:06je renonce à supprimer les deux jours fériés ?
09:07Je renonce.
09:08Dès l'instant que nous aurons trouvé,
09:10et c'est ça, tout le but du travail
09:12que nous devrions conduire à propos du huit.
09:15Donc, s'il vous trouve 4 milliards d'économies ailleurs...
09:184 milliards, c'est 4 000 millions d'euros.
09:21Non, non, mais on a commencé à comprendre.
09:24Mais ça veut dire que vous dites,
09:26je suis OK, mais j'attends qu'il me fasse
09:29une proposition sur les 4 milliards.
09:30Dans le travail, ils m'ont dit,
09:32et ils ne sont pas les seuls.
09:33Laurent Wauquiez sera à ce micro demain matin,
09:36le président du groupe Les Républicains.
09:37Et bien, Laurent Wauquiez, précisément,
09:37il était là, il a dit, pour nous,
09:40nous reconnaissons l'importance de l'effort.
09:43Nous ne nions pas la gravité de la situation.
09:46C'est très important.
09:48Voilà une formation politique importante, majeure,
09:51qui est représentée au gouvernement.
09:55Mais il a dit, je cite, que vous étiez prêt à un bouger.
09:57Est-ce que ce matin, vous nous dites,
09:58je renonce à supprimer ces deux jours fériés ?
10:00Je ne dirai pas les choses qui paraîtraient
10:03ne pas tenir compte de la situation.
10:06Je suis prêt, on ne peut pas le dire mieux.
10:09Je suis prêt, dès l'instant que nous aurons trouvé,
10:11et je pense que c'est possible.
10:14J'avais dit, moi-même, on peut avoir un jour,
10:16on peut faire autrement, on peut...
10:20Pourquoi ai-je choisi les jours fériés ?
10:22On m'avait proposé autre chose,
10:23qui était de passer de 35 heures de travail par semaine
10:27à 36 heures de travail par semaine.
10:29On me dit, pourquoi ne l'ai-je pas fait ?
10:32Parce que 35 heures, c'est le seuil de déclenchement
10:35des heures supplémentaires.
10:36Et il y a des salariés, des familles françaises,
10:40pour qui cette rémunération supplémentaire
10:44qu'entraîne une heure supplémentaire...
10:45Il y aurait du salaire si ça devenait des heures régulières.
10:47Exactement.
10:48Et donc, j'ai dit, il y a peut-être autre chose,
10:51il y a les jours fériés.
10:53Et je suis tout à fait...
10:55Vous êtes ouvert ce matin, mais vous ne dites pas...
10:57Je suis tout à fait prêt.
10:59Je l'ai dit à ce que nous examinions ensemble,
11:02c'était mon idée initial.
11:04C'est qu'on retourne à la casse-départ, François Bayou.
11:06Non, mais...
11:06On en est toujours à être ouvert à l'idée...
11:09Ne prenez pas l'air journalistiquement catastrophé.
11:12Non, mais je le prends parce que je sais que l'heure tourne,
11:14que vous n'avez plus que 5 jours,
11:15et que vous en êtes encore ce matin,
11:17à me dire, je suis ouvert à la discussion.
11:19Mais ce n'est pas, je suis ouvert à la discussion.
11:22Je dis, ce qui est en jeu lundi,
11:25c'est de savoir si, oui ou non,
11:27nous pouvons nous accorder,
11:29entre parlementaires, les parlementaires vis-à-vis du gouvernement...
11:32Sur l'ampleur du désastre.
11:33J'essaie de ne pas employer des mots
11:38qui soient des mots déplacés.
11:41Je ne dis pas désastre,
11:42je dis que toutes les forces politiques du pays
11:45qui ont figuré au gouvernement depuis 50 ans
11:48ont participé au creusement de ce déficit
11:51qui a entraîné une dette qui est tellement immense
11:55qu'elle pompe, elle aspire tous les jours
11:59toutes les richesses nouvelles que créent les Français.
12:02ça ne vous heurte pas ?
12:05Vous ne dites pas qu'il y a là quelque chose de très grave ?
12:07En tant que bonne mère de famille,
12:09si je puis reprendre l'expression bon père de famille
12:12et l'adapter aux femmes,
12:13en effet, un budget comme ça dans une famille
12:15ou dans une entreprise, ça ne passe pas.
12:17Je crois que là-dessus, tout le monde est d'accord.
12:18Mais simplement, eux vous disent,
12:21si vous faites un geste, éventuellement on ira.
12:24Le geste n'est toujours pas vraiment 100% là.
12:26De Malherbe, arrêtons-nous une seconde.
12:30On a le temps dans votre émission.
12:32Vous venez de dire une chose absolument suffocante,
12:36essentielle.
12:37Vous dites, moi qui suis une maman,
12:41s'il y avait un budget comme ça à la maison,
12:43ça ne passerait pas.
12:45Mais le budget comme ça à la maison,
12:47le budget comme ça dans les entreprises,
12:49c'est ce qu'un certain nombre de forces politiques
12:52considère comme normal.
12:55On va continuer comme ça.
12:57On va aggraver encore un peu les choses.
13:01Nous avons prévu de baisser
13:04de plusieurs dizaines de milliards
13:05l'emprunt que nous devons faire cette année.
13:09Ils disent non, il faut emprunter à nouveau
13:1130 milliards de plus.
13:12Mais vous n'avez pas envie que ça marche en fait.
13:14Vous n'avez pas envie de rester lundi.
13:16Pourquoi vous pouvez...
13:17Parce que si vous vouliez rester,
13:18vous feriez des gestes là.
13:19Vous savez que ça ne passe pas.
13:20Excusez-moi,
13:22ne prenez pas mal ce que je vais dire.
13:26Il y a deux manières de faire du journalisme.
13:29Je ne donne pas de leçons.
13:31Mais je suis en face de vous.
13:32Allez-y.
13:33Et vous posez des questions.
13:34Je n'ai pas peur des leçons.
13:35Je ne donne pas de leçons.
13:38Je dis, mais ça n'est pas...
13:40La manière dont vous présentez les choses,
13:43c'est une manière pour faire du sensationnel.
13:46Non, vous faites de la pédagogie.
13:47Moi je dis, vous venez de prononcer.
13:49Et c'est formidable de faire de la pédagogie.
13:50Mais il n'est plus temps de faire de la pédagogie.
13:51Eh bien, vous vous trompez absolument.
13:54Jusqu'à lundi, il est absolument temps de la prise de conscience.
13:58Le problème, c'est que là, vous vous adressez aux Français.
13:59Et je le comprends parfaitement.
14:00Et je crois d'ailleurs que les Français ont davantage compris,
14:02sans doute que les politiques, la gravité dont vous parlez.
14:05Mais quand je dis, il n'est plus temps,
14:07c'est que cette pédagogie-là, vous avez passé l'été à la faire.
14:09Vous l'avez d'ailleurs parfois fait de manière très directe
14:12sur votre chaîne YouTube.
14:13Le problème, c'est que le moment dans lequel on est là,
14:16les cinq jours qui vous séparent du vote,
14:18c'est un moment politique.
14:20Parce que ceux qui détiennent la clé,
14:22sauf si vous nous dites, on fait un référendum
14:24ou on refait des élections,
14:25dans ce cas-là, c'est en effet les Français qui détiendront la clé.
14:28Entre-temps, ce sont les élus qui la détiennent.
14:30Et c'est eux qui, lundi,
14:31devront être convaincus de vous garder.
14:33Et donc, après avoir fait le constat dans votre bouche,
14:39dans votre phrase le plus accablant,
14:43le défi le plus important qu'on puisse dire,
14:49je suis...
14:49Moi, ma mission, ma tâche,
14:53c'est de faire que chaque minute d'ici le lundi,
14:57chaque temps d'antenne que je trouverai,
14:59nous prenions ensemble la mesure de ce qui va se passer
15:04si la décision est que le gouvernement tombe.
15:07Parce que si c'était le gouvernement qui tombe
15:10pour aller dans le même sens,
15:12pour trouver un effort du même ordre,
15:15pour dire non, vous avez raison,
15:17mais nous allons relever le défi d'une autre manière.
15:20Bon, l'avis d'un gouvernement,
15:22c'est pas si important.
15:23Nous en posons des questions précises
15:25sur les deux jours fériés,
15:26sur l'AME,
15:27sur la taxe sur les plus riches.
15:29Sur les deux jours fériés,
15:31on a bien compris,
15:32vous ne dites pas ce matin,
15:34je supprime la suppression des deux jours fériés.
15:37Je suis ouvert, dites-vous,
15:39à en discuter.
15:40Je suis ouvert à ce que nous trouvions
15:41une organisation
15:43qui permette d'obtenir les mêmes buts
15:46sans avoir les inconvénients,
15:47à supposer que ces inconvénients soient majeurs,
15:50comme un certain nombre de gens le pensent ou le disent.
15:53Très bien, quelles sont les pistes ?
15:55Quelles sont les pistes ?
15:55C'est les 4 milliards
15:57qu'ont promis les formations politiques
15:58pour dire...
15:59Donc là-bas,
16:00elle est dans le camp DLR.
16:01La réponse sera ici même demain matin.
16:03Maintenant, sur la question de l'AME.
16:05C'est une des questions que vous pose le RN.
16:07Et selon les informations de la rédaction
16:09de BFM Business,
16:10le gouvernement a donc adressé ce mardi,
16:12hier,
16:12pour avis au Conseil de la Caisse Nationale
16:14de l'Assurance Maladie.
16:15Ça a été confirmé sur BFM TV hier soir
16:18par le patron de la Caisse Nationale
16:19d'Assurance Maladie.
16:20Deux projets de décret
16:21qu'on a pu consulter.
16:23Qui durcissent les conditions d'accès à l'AME
16:26et qui réduisent la liste des soins
16:29auxquels on a droit.
16:30Notamment, je pense par exemple
16:31à la question des prothèses auditives
16:33ou des lunettes.
16:34Ça, c'est un signal
16:36que vous envoyez aussi au RN.
16:38Est-ce que vous assumez ces deux décrets ?
16:39Non, c'est un...
16:40J'assume les décrets que je signe
16:42ou que le gouvernement signe.
16:44C'est une mesure de bon sens.
16:49Lorsque vous demandez des efforts aux Français,
16:52il n'est pas possible que le sentiment
16:54que les Français éprouvent,
16:55c'est qu'eux doivent faire des efforts
16:58et les étrangers,
16:59puisque aide médicale d'État,
17:03c'est destiné aux étrangers,
17:04et c'est pas possible
17:05que tout le monde n'y soit pas associé.
17:08Par exemple,
17:09il y avait dans la liste des soins
17:10de la balnéothérapie.
17:12C'est pas normal,
17:13c'est pas raisonnable
17:14que le pays,
17:18comment dirais-je,
17:20avec libéralité
17:21et sûrement générosité,
17:24ne prenne pas soin de l'équilibre
17:26que les Français ressentent,
17:28que les Français
17:29qui se sentent eux-mêmes appelés
17:33à un effort disent
17:34mais c'est pas possible
17:35que d'autres,
17:36qui sont les étrangers
17:37que nous accueillons
17:38et que nous aidons,
17:39pas possible qu'ils soient pas associés
17:41à cet effort.
17:41Vous en avez parlé
17:41avec le Rassemblement national ?
17:43Vous les avez vus hier,
17:43vous leur avez dit
17:44que vous aviez fait ces deux décrets-là ?
17:45Ils savent bien que je le fais.
17:48Nous avons évoqué cette question souvent,
17:50pas seulement avec eux,
17:52mais il y a des forces politiques
17:53dans le gouvernement.
17:53Vous avouerez que le timing,
17:55le fait d'avoir fait ces décrets hier...
17:57Vous ne pouvez pas tenir
18:00les deux rôles à la fois.
18:01Vous dites
18:02comment ?
18:04Mais vous ne bougez pas.
18:05Vous nous avez promis
18:06de bouger
18:06et vous ne bougez pas.
18:08Et puis...
18:09Oui, mais vous n'avez pas dit
18:10jusqu'à présent
18:10que vous vouliez travailler
18:11forcément directement
18:12avec le RN.
18:13J'ai parlé
18:15avec toutes les forces politiques
18:17représentées au Parlement,
18:19à la différence de tout le monde.
18:21Mon affirmation,
18:22c'est que les députés
18:23sont tous égaux
18:24en dignité
18:26et tous égaux
18:27en responsabilité.
18:28Font-ils d'ailleurs
18:29partie de l'arc républicain ?
18:30C'est ce que dit Nicolas Sarkozy
18:31dans une interview
18:32au Figaro ce matin.
18:33Alors, la République,
18:34c'est très compliqué.
18:34La République,
18:35c'est deux choses.
18:36La première,
18:37c'est un certain nombre
18:38de règles.
18:39La démocratie,
18:40on est élu.
18:41Ça, c'est la République
18:42et tous ceux qui sont élus
18:43font partie
18:44de l'ensemble républicain.
18:46Et puis, la République,
18:47c'est un ensemble
18:48de valeurs
18:48qui sont
18:50liberté,
18:51égalité,
18:52fraternité.
18:53Et fraternité
18:54n'est pas le mot
18:55le plus mince
18:55dans tout ça.
18:57Et de ce point de vue-là,
18:58ceux qui se présentent,
19:00qui sont situés
19:01à l'extrême droite
19:02ou à l'extrême gauche
19:03de l'échiquier...
19:03Je précise pour ceux
19:04qui nous écoutent
19:05sur RMC
19:05que vous mettez la main droite
19:07et la main gauche
19:07des deux côtés
19:08comme si ça encerclait,
19:09désignant ainsi
19:10l'extrême droite
19:11et l'extrême gauche.
19:12Exactement.
19:13Ça veut dire que
19:13RN et LFI
19:14ne font pas partie
19:15de l'acteur républicain ?
19:16Et de ce point de vue
19:16des valeurs
19:18de la République,
19:19à ce moment-là,
19:20il y a,
19:20comme vous le savez,
19:21des débats tels
19:22que nous avons dû
19:23conduire des campagnes électorales
19:25les uns contre les autres,
19:26précisément sur le sujet
19:27des valeurs.
19:29On vient de parler
19:29des LR,
19:30on vient de parler
19:31du RN.
19:31Emmanuel Macron
19:32vous a, semble-t-il,
19:33demandé hier
19:34de travailler davantage
19:36avec le Parti Socialiste.
19:37On vient de parler
19:38de l'AME.
19:39La réaction ce matin
19:40de l'ancien ministre
19:41de la Santé,
19:43Aurélien Rousseau,
19:44aujourd'hui député socialiste,
19:45il dit « j'ai les boules ».
19:47Oui.
19:48Vous voyez bien
19:49la quadrature du cercle.
19:52Exactement.
19:52et donc
19:53cette idée
19:54qu'en France,
19:56on est capable
19:57d'ignorer
19:59complètement
19:59la responsabilité
20:00qu'on a,
20:01le moment
20:01qu'on est en train
20:02de vivre,
20:02la gravité des choses,
20:04simplement parce que
20:05chacun veut imposer
20:06son point de vue.
20:08Le RN dit
20:09« il faut regarder
20:10la situation
20:11des étrangers ».
20:12Et de notre côté,
20:13le Parti Socialiste
20:14dit
20:14« il faut absolument
20:16dépenser plus
20:19et créer... »
20:20Vous connaissez
20:21ces deux grands courants ?
20:22Ceux qui disent
20:23« il faut faire payer
20:23les étrangers »,
20:24ceux qui disent
20:24« il faut faire payer
20:25les riches ».
20:26Et ces deux grands courants
20:27se trompent
20:28sur plusieurs choses
20:30et notamment
20:30sur le fait que
20:31chaque fois que vous
20:33augmentez les impôts
20:34dans le pays
20:34qui a déjà les impôts
20:35les plus élevés au monde
20:36et notamment
20:38chaque fois que vous
20:38augmentez les impôts
20:39des entreprises,
20:41à ce moment-là,
20:42vous portez atteinte
20:43au dynamisme du pays,
20:45aux choses les plus
20:45essentielles.
20:46à la demande
20:47du Parti Socialiste
20:48d'augmenter
20:49la fiscalité
20:49des dividendes.
20:51C'est non ?
20:51C'est pas les dividendes.
20:53Sur les dividendes,
20:53on peut avoir des sujets.
20:55Mais on peut avoir
20:57des zones de rencontre
20:58si c'est modéré,
20:59si c'est sérieux.
21:00Mais l'idée
21:01de créer
21:0227 milliards d'impôts
21:05plus 5,
21:06ça fait près de
21:0732 milliards d'impôts
21:08qui reposeront
21:09pour l'essentiel
21:10sur les entreprises
21:12et sur les investisseurs.
21:13Si vous lisez
21:13la presse économique
21:14ce matin,
21:16il y a des réflexions
21:19sur ce sujet
21:20et des réactions hostiles
21:21sur ce sujet partout.
21:23Vous ne pouvez pas
21:24déséquilibrer un pays
21:25en touchant
21:26à sa force de production
21:27quand c'est un pays
21:28dont le problème principal
21:29est qu'il ne produit pas assez.
21:30Alors sur quoi ?
21:31Je reprends la phrase
21:32d'Emmanuel Macron
21:32qui vous a demandé,
21:33je cite,
21:33de travailler avec le Parti Socialiste.
21:35Vous les recevrez demain.
21:37Sur quoi êtes-vous prêt
21:38à discuter avec eux ?
21:39Je suis prêt à discuter
21:41avec eux
21:41sur tout,
21:42y compris sur le travail.
21:43Je vous rappelle
21:44que j'ai lancé
21:44avec le conclave
21:47comme on disait
21:47à l'époque.
21:49Le conclave
21:50a conclu
21:51à une réflexion
21:52sur la pénibilité.
21:54Le conclave
21:55a conclu
21:56à une amélioration
21:57de la situation
21:58des femmes
21:59devant la retraite.
22:01Parce que
22:02des femmes
22:03qui ont
22:04à traverser
22:05les maternités,
22:07vous savez bien
22:07que du point de vue
22:08de la carrière professionnelle,
22:10ça présente
22:10un certain nombre
22:11de difficultés.
22:13Et le conclave
22:14que j'avais
22:14lancé
22:15est arrivé
22:17à un accord
22:19ou à...
22:19Un presque-accord.
22:20On va dire un presque-accord.
22:22Disons que ce presque-accord
22:24est pour moi
22:24un accord,
22:25en tout cas,
22:25une incitation
22:26à traduire
22:27cet accord
22:27dans la loi.
22:29Que sur la pénibilité,
22:31que sur la situation
22:31des femmes
22:32devant la retraite,
22:33oui,
22:34nous pouvons avancer.
22:35Et il y a bien
22:36d'autres sujets,
22:36notamment sur le travail,
22:38sur lesquels
22:39nous pouvons avancer.
22:41Il demande
22:41de diviser par deux
22:43l'effort.
22:43Et le Parti socialiste
22:43le sait bien.
22:44Notamment,
22:45donc,
22:45ça veut dire
22:45une réduction du déficit
22:46qui ne serait plus
22:47que de 21,7 milliards
22:49plutôt que 44 milliards.
22:51Là-dessus,
22:52pouvez-vous être d'accord ?
22:54Ça n'est pas diviser
22:55l'effort.
22:56C'est décidé
22:57qu'on va
22:57de nouveau emprunter
22:5920 et quelques milliards
23:01supplémentaires.
23:02Et dans la situation
23:04du pays,
23:05moi,
23:05je demande
23:06que les responsables
23:09politiques
23:09mesurent le degré
23:11de déstabilisation
23:13dans lequel nous sommes.
23:14Et je n'ai pas
23:15l'intention de dire
23:16que pour trouver
23:17des accords
23:18d'appareil,
23:19il suffirait
23:20de surcharger
23:22encore le sac à dos
23:23plein de fonte
23:24qu'on met sur le dos
23:25des jeunes Français.
23:26Mais êtes-vous prêt
23:26à tendre la main
23:28au Parti socialiste ?
23:29Qu'est-ce que vous leur dites
23:30ce matin ?
23:30Je tends la main
23:31à toutes les forces
23:32politiques et à tous
23:34les représentants
23:35du peuple
23:35qui sont parlementaires
23:37en disant
23:38nous avons à construire
23:39l'avenir ensemble.
23:41Si vous êtes prêts
23:42à participer
23:43à cette construction
23:44de l'avenir,
23:45quant à moi,
23:46j'y suis prêt,
23:46le gouvernement y est prêt,
23:48le président de la République
23:49y est prêt.
23:50La question est de savoir
23:51si on partage
23:53un accord.
23:54Vous voyez bien que
23:55la démarche
23:56que j'ai choisie,
23:57c'est une démarche
23:57dont il ne faut pas faire
23:58sauter la première étape.
23:59c'est est-ce que nous sommes
24:01d'accord pour dire
24:02la gravité des choses ?
24:03Vous ne regrettez pas
24:04d'avoir peut-être mis
24:04la charrue avant les bœufs ?
24:05C'est-à-dire d'avoir demandé
24:06d'abord la confiance
24:07et eux ont le sentiment
24:09que du coup la discussion
24:10de toute façon
24:11ne se fera pas.
24:11C'est exactement
24:12comme si vous me disiez
24:13en réalité
24:15lorsque vous avez
24:17un patient
24:17et qu'il y a des médecins,
24:19il faut commencer
24:20par l'ordonnance
24:22avant de faire
24:23le diagnostic.
24:25Vous voyez bien
24:25que ça serait absurde.
24:28Quand on a
24:29une situation
24:30de santé
24:31devant laquelle
24:32il faut que la médecine
24:33intervienne,
24:35en tout cas tous ceux
24:35qui...
24:36Eh bien,
24:36il faut qu'on s'accorde
24:37sur le diagnostic.
24:38Pensez-vous encore
24:39qu'il soit possible
24:40que les socialistes
24:41ne votent pas
24:42contre vous lundi ?
24:43Je ne...
24:44Je pense que c'est possible.
24:46Je pense que ça dépend d'eux.
24:48Je pense que ça dépend
24:49du contact qu'ils ont
24:50avec les Français.
24:52mais je sais
24:53que toutes les forces
24:55politiques,
24:56si elles étaient
24:57devant la situation
24:58les yeux ouverts,
25:00elles diraient
25:00écoutez,
25:00on se met d'accord
25:01sur le constat
25:03et on va ensemble
25:04négocier après
25:05la totalité
25:07des décisions
25:08qu'on doit prendre.
25:08Sauf qu'ils sont déjà
25:08dans l'idée
25:09que vous n'êtes plus là.
25:11Olivier Faure,
25:11il l'a dit hier,
25:12j'ai dit à mes camarades,
25:13si l'un d'entre vous
25:14a son téléphone qui sonne
25:15et que c'est le président
25:15de la République,
25:16il décroche
25:16et s'il lui propose
25:17d'être Premier ministre,
25:18il répond oui.
25:19Ça veut dire qu'ils sont
25:19déjà dans l'après.
25:20Pour eux,
25:20c'est déjà fini.
25:23Faisons pas de mystère,
25:24Olivier Faure pense
25:25qu'il peut être
25:25nommé Premier ministre.
25:27Vous le savez,
25:29il l'a dit
25:29et tout le monde le dit.
25:30Il peut l'être ?
25:32Quand Emmanuel Macron
25:33dit
25:33il faut bosser
25:35avec les socialistes ?
25:36Le Premier ministre,
25:37c'est celui
25:38qui est choisi
25:39par le président
25:39de la République.
25:40C'est ça les institutions.
25:42Et c'est très important.
25:44Et donc,
25:44la question c'est
25:45avec quelle majorité ?
25:49Parce que,
25:50si j'ai bien compris,
25:51alors c'est de la politique
25:52politicienne
25:53et vous savez
25:53qu'en ce moment,
25:54ce n'est pas ce que
25:55j'ai envie de faire.
25:55Mais bon,
25:56sacrifions une seconde
25:58à ce sujet.
25:59Olivier Faure,
26:00il dit
26:00je vais constituer
26:01un gouvernement
26:02sans LFI.
26:04Fort bien,
26:05je pense en effet
26:06que l'alliance du PS
26:08avec LFI
26:08est un problème
26:09pour le pays
26:10et pour le PS.
26:12On va constituer
26:13un gouvernement
26:13sans LFI.
26:14Et pendant tout
26:15le week-end précédent,
26:16aux universités
26:17de LFI,
26:18tout le monde
26:19scandait,
26:20tout le monde
26:20déteste le PS.
26:22Donc,
26:23ce n'est pas
26:23très amical.
26:25Ce n'est pas très amical,
26:26ce n'est pas très cohérent
26:27pour le pays.
26:29Et puis,
26:29il va censurer,
26:31il va abattre...
26:31Donc,
26:32vous êtes en train de dire
26:32ça ne marchera pas mieux
26:33que moi.
26:34Ça ne marchera pas mieux
26:35que moi.
26:35Laissez-moi finir
26:36juste en deux phrases
26:36la démonstration.
26:38Il va abattre
26:40ou il veut abattre
26:41le gouvernement
26:42qui est soutenu
26:43par ce qu'on appelle
26:44le bloc central.
26:45De LR
26:46jusqu'aux formations
26:49du centre
26:50et du centre-gauche.
26:52Est-ce que c'est
26:52le bon moyen
26:53de trouver une majorité ?
26:55Est-ce qu'il est
26:56logique,
26:57cohérent
26:58de dire
26:59je vais abattre
27:00votre gouvernement
27:01et après,
27:02vous me soutiendrez ?
27:03Je ne suis pas sûr
27:03que ça marche.
27:05Parce qu'il y a
27:06un minimum de logique
27:07dans la vie.
27:08Et donc,
27:08la démarche d'Olivier Fort,
27:10dont il ne fait pas mystère,
27:12il veut devenir
27:12Premier ministre,
27:14cette démarche-là,
27:15elle me paraît
27:16comment dire,
27:17risquée.
27:18C'est peut-être
27:19le moins qu'on puisse dire
27:20pas très cohérente
27:21et pas très logique.
27:22C'est une des raisons
27:23pour lesquelles
27:24la réflexion
27:25sur une abstention
27:27lundi prochain
27:29devrait être
27:30à l'ordre du jour
27:31si on veut
27:31constituer un gouvernement.
27:33Vous espérez
27:33qu'il s'abstienne
27:35de voter
27:35contre vous.
27:37François Bayrou,
27:38si toutefois...
27:39Non,
27:39je veux corriger
27:40votre formule.
27:44Ma disposition
27:44d'esprit,
27:45ce n'est pas être
27:46dans les marchandages
27:48d'appareils
27:49de partis.
27:51C'est bizarre
27:51parce que
27:52c'est le réflexe
27:53naturel.
27:54Ça n'est pas
27:55ce que je pense.
27:56Je pense que
27:57nous sommes
27:57à un moment historique
27:58et que dans les moments
27:59historiques,
28:00c'est avec les Français
28:01et en s'adressant
28:02à ce qu'ils ont
28:03de plus précieux,
28:04c'est-à-dire
28:05le souci
28:06de leurs enfants,
28:07le souci
28:07de leur avenir
28:08qu'on fait bouger
28:09les choses.
28:10Si toutefois
28:11vous n'obtenez pas
28:12la confiance
28:12lundi
28:13et que vous êtes
28:14contraint
28:14de démissionner,
28:15pensez-vous
28:15que la seule solution
28:16soit la dissolution ?
28:18Parce que vous venez
28:18d'en faire la démonstration,
28:20il n'y a pas de majorité.
28:20La dissolution
28:21est un risque,
28:23on l'a vécu
28:23il y a un an.
28:25On a vécu
28:26il y a un an
28:26une dissolution
28:27dont le président
28:29de la République
28:29attendait
28:30une clarification
28:32et ce qu'on a eu,
28:33c'est à peu près
28:34le contraire.
28:36Est-ce qu'il est
28:36logique,
28:38cohérent
28:39d'imaginer
28:41qu'une prochaine
28:42dissolution
28:42apporterait
28:44plus de clarté ?
28:45Je ne le crois pas.
28:46C'est la décision
28:47du président
28:48de la République.
28:49Mais nous,
28:50comme citoyens français,
28:51est-ce que nous avons
28:53envie de nous enfoncer
28:54dans le chaos
28:55ou est-ce que nous avons
28:56envie de dire
28:57écoutez,
28:57force politique,
28:58vous êtes gentil,
28:59on apprécie vos jeux,
29:01vos personnalités,
29:03mais le moment
29:04où nous sommes,
29:05c'est le moment
29:05de vous asseoir
29:06autour de la table
29:07tout ensemble
29:07et de faire avancer
29:08les choses.
29:09C'est ça que les Français
29:10pensent au fond d'eux-mêmes
29:11et c'est eux
29:12qui ont raison.
29:13François Bayrou,
29:14pendant ce temps-là,
29:16il y a eu à Marseille
29:17cinq personnes
29:18qui ont été poignardées,
29:19il y a eu
29:20une répartie
29:21dans les Corbières,
29:23un mot sur Marseille,
29:24cinq personnes
29:25donc poignardées,
29:26grièvement blessées hier,
29:28l'auteur a été abattu
29:29par la police,
29:29un Tunisien,
29:30connu des services
29:32de renseignement
29:32et de justice,
29:33il avait eu
29:33une première condamnation
29:35en première instance
29:36mais qui n'était pas,
29:36je cite définitive
29:37puisqu'il avait fait appel.
29:39Une procédure judiciaire
29:40était également en cours
29:41depuis le mois d'août
29:42pour des propos antisémites
29:43devant la mosquée de Sète.
29:45Cet individu
29:46est de nationalité tunisienne,
29:47il a 35 ans,
29:48il avait une carte de séjour
29:49qui devait se terminer
29:50en 2032,
29:51voilà ce qu'a affirmé
29:51le ministre de l'Intérieur
29:52sur place hier,
29:54condamné donc
29:55une première fois,
29:56poursuivi
29:56avec une carte de séjour
29:58considérée comme dangereuse
30:00avec des troubles psychiatriques,
30:02qu'attendons-nous ?
30:03– Eh bien, il fallait le renvoyer.
30:06– Mais vous savez comme moi
30:08qu'une carte de séjour,
30:09on ne peut pas la suspendre ?
30:10– Si, la justice
30:12peut parfaitement la suspendre
30:13mais allons un peu plus loin,
30:15vous vous dites
30:16propos antisémites,
30:17c'est pire que ça.
30:19Cet individu-là,
30:21il menaçait sa famille.
30:24Sa femme a dit
30:24« j'avais peur qu'il me tue ».
30:26Alors des gens
30:28qui sont atteints
30:28de troubles psychiatriques
30:30dans la société,
30:30il y en a beaucoup
30:31et c'est très important
30:34de le mesurer
30:35et quand ils se livrent
30:36à des exactions
30:37et qu'ils sont engagés,
30:39eh bien,
30:39il faut les renvoyer
30:40dans leur pays.
30:41– Donc il aurait dû être envoyé
30:42mais il avait fait appel
30:43donc la condamnation
30:44n'était pas définitive.
30:44– C'est ça,
30:46c'est un état de droit
30:48et cet état de droit,
30:50il est protecteur
30:51pour un très grand nombre
30:51de Français
30:52et pour ceux
30:53qui sont en dehors
30:54de la raison
30:58et du fait
30:59qu'on vive
31:00ensemble,
31:02ceux-là,
31:02ils se réfugient
31:04derrière
31:05les procédures
31:06du droit.
31:07– Il n'avait plus
31:07sa place en France.
31:08– Quelqu'un
31:08qui ne respecte
31:11pas la loi
31:11et qui est dangereux
31:13pour ses semblables
31:14n'a pas sa place
31:15en France.
31:15Encore faut-il
31:16que son pays
31:16l'accepte
31:17et c'est ça
31:18la difficulté
31:19dans laquelle nous sommes
31:19avec un certain nombre
31:21de pays.
31:21– Il y a une chose
31:22qui m'a frappé
31:23de la commune
31:23des Corbières
31:24où a eu lieu
31:25cette rave-partie.
31:26Il dit
31:27la moitié
31:27des voitures
31:29de ses participants
31:29à la rave
31:30sont immatriculées
31:31en Espagne
31:31ou en Italie.
31:32Pourquoi ?
31:33Parce que l'Espagne
31:33et l'Italie,
31:34ils ont durci leurs lois.
31:35Est-ce qu'on n'est pas
31:36sur la rave-partie
31:37comme sur tout le reste
31:38les dindons de la farce ?
31:40– On est les dindons
31:41de la farce
31:41si on n'a pas
31:43le sérieux
31:43et la volonté
31:45de faire respecter
31:46nos lois.
31:48Les autres
31:48ne le font pas.
31:49Donc,
31:50d'une certaine manière,
31:51ça accorde
31:52des facilités
31:53à ceux qui ne veulent
31:54pas respecter la loi.
31:55mais le devoir,
31:57la responsabilité
31:58d'un gouvernement,
32:00quelle que soit
32:01son orientation,
32:02c'est de faire respecter
32:03la loi
32:03et que ceux
32:04qui ne sont pas
32:05de notre pays
32:07et qui,
32:08de surcroît,
32:09ne respectent pas
32:10la loi,
32:11cela,
32:11il est capital
32:13qu'on les reconduise
32:15à la frontière
32:15et que le pays
32:16d'où ils viennent
32:17les accepte.
32:18Et c'était exactement
32:19le bras de fer
32:20dans lequel nous sommes
32:20avec l'Algérie,
32:21par exemple.
32:22François Bayrou,
32:23encore Premier ministre,
32:23vous serez candidat
32:24au municipal
32:25à Pau ?
32:26Vous le verrez
32:27quand je parlerai
32:28au Palois.
32:29Il se trouve que
32:29c'est une ville
32:31que j'aime beaucoup,
32:31comme vous savez,
32:32pour laquelle j'essaie
32:33de faire le maximum
32:34comme vous le savez,
32:35mais je ne parle pas
32:37à mes concitoyens
32:38par l'intermédiaire
32:40de médias nationaux.
32:41Donc, il y a
32:42le national,
32:43le local,
32:43mais ça pourrait être
32:44en tout cas
32:45la suite de vos aventures,
32:46si je puis me permettre,
32:47François Bayrou.
32:47Si vous croyez
32:48que les aventures
32:49sont finies,
32:50vous vous trompez
32:51beaucoup de ce point de vue-là
32:52parce qu'une vie d'homme,
32:55c'est de l'engagement.
32:56Et l'engagement,
32:57il prend plusieurs formes,
32:59mais en tout cas,
33:00il ne s'arrête jamais,
33:01à mes yeux.
33:02Enfin, le job
33:03de Premier ministre
33:03en lui-même,
33:04il a sans doute
33:05une fin lundi quand même.
33:08Peut-être.
33:08Vous vous dites ça,
33:10mais ça supposerait
33:11que j'accepte
33:13un verdict
33:14contre lequel
33:15je me bats
33:15tous les jours,
33:16à chaque minute,
33:18parce que ce qui est en jeu,
33:20ce n'est pas mon sort,
33:21ce n'est pas le sort
33:21du gouvernement,
33:22c'est secondaire.
33:23Ce qui est en jeu,
33:24c'est le sort du pays
33:25et c'est ce qu'il ne faut
33:26jamais perdre de vue
33:27dans les débats
33:28que nous avons.
33:29Merci François Bayrou
33:30d'avoir répondu
33:31à mes questions ce matin.
33:32François Bayrou,
33:33Premier ministre,
33:34donc bien sûr,
33:35je vous laisse partir
33:37pour ce Conseil des ministres
33:40qui pourrait être
33:41votre dernier Conseil des ministres,
33:42mais on a bien compris
33:42que vous alliez vous battre
33:43jusqu'au bout.
33:44Il est 8h53
33:45sur RMC
33:46et BFM TV
33:47et sur BFM TV
33:49place à l'opposition.
33:50On verra justement
33:51si vous avez réussi
33:51à les convaincre,
33:53François Bayrou.
33:53Il y aura le Parti Socialiste
33:55représenté par Jérôme Gage,
33:56il y aura Les Républicains
33:57représenté par Florence Portelli,
33:59il y aura le RN
33:59représenté par son porte-parole,
34:01Laurent Jacobelli,
34:02le gouvernement
34:03qui vous l'avait dit
34:04a proposé
34:05ces deux points,
34:07cette refonte possible
34:08de l'AME,
34:09donc émission exceptionnelle
34:10évidemment.
34:11Parole à l'opposition.
34:13Je vous laisse y aller
34:14mais je vous sens encore
34:14sceptique,
34:16François Bayrou.
34:16Vous avez du mal à partir,
34:18vous êtes inquiet ?
34:19En aucune manière.
34:21En aucune manière.
34:22Vous restez serein.
34:23Vous dites
34:25que vous avez du mal à partir,
34:26je suis à votre table,
34:27je ne vais pas quitter.
34:27Tout à fait,
34:27vous êtes aussi très poli.
34:29Je ne vais pas quitter la table
34:31alors que vous êtes en train
34:32de parler avec vos spectateurs.
34:33Je vais vous raccompagner alors.
34:34A tout de suite sur BFM TV.
Recommandations
1:00
|
À suivre
2:33
2:05
0:26
Écris le tout premier commentaire