Sarko règle ses comptes et la droite reprend sa liberté

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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 03 septembre 2025.

Transcript

00:00RTL Matin

00:02A 7h18, l'édito d'RTL Matin, Etienne Jernel, directeur du Point.

00:07Etienne, il faut dissoudre, pas le choix.

00:09L'initiative de François Bayrou est un suicide politique.

00:13Emmanuel Macron veut toujours faire entrer le pied droit dans la chaussure gauche.

00:16Tout ça, c'est du Nicolas Sarkozy, Etienne.

00:18Nicolas Sarkozy qui a ressorti la sulfateuse dans une interview accordée au Figaro ce matin.

00:23C'est un peu coucou me revoilà, Etienne, non ?

00:25Oui, on est un peu obligé de penser à cette réplique signée Michel Audiard

00:30et prononcée par Bernard Blier dans Les Tontons Flingueurs que je cite

00:34« Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus, je dynamite, je disperse, je ventile ».

00:40Voilà, c'est méchant, c'est parfois injuste, mais souvent bien senti.

00:44Il a du métier, Nicolas Sarkozy.

00:46Alors manifestement, il règle quelques comptes personnels aussi,

00:50mais il faut quand même l'écouter attentivement.

00:52Quoi qu'on pense de lui, il est un analyste très fin de la vie politique.

00:57Il y a des enseignements à en tirer.

00:59On va y aller dans l'ordre, vous parlez de règlement de comptes de Nicolas Sarkozy.

01:02À qui en veut-il d'abord ?

01:04Alors François Bayrou, c'est transparent.

01:05L'actuel Premier ministre avait appelé à voter Ségolène Royal en 2007

01:09et François Hollande en 2012.

01:12Emmanuel Macron, lui, c'est le plus subtil.

01:14Nicolas Sarkozy lui en veut pour plusieurs raisons.

01:17D'abord, l'actuel président n'a pas écouté ses conseils.

01:20Nicolas Sarkozy l'exhortait notamment à faire une alliance avec la droite depuis 2022.

01:26En vain, jusqu'à ce que cette alliance arrive, mais forcée, après la dissolution.

01:31Et puis, il y a cette histoire de légion d'honneur retirée à Nicolas Sarkozy

01:36en raison de cette condamnation dans l'affaire dite Paul Bismuth.

01:39Sans entrer dans les détails juridiques, Emmanuel Macron aurait pu éviter ou retarder une mesure

01:46qui a rendu automatique ce retrait.

01:49Alors Nicolas Sarkozy est furieux donc, mais le plus intéressant,

01:52c'est qu'il juge que le moment est venu de régler ce compte.

01:56Oui, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que plus personne aujourd'hui ne craint Emmanuel Macron ?

01:59Oui, c'est évident. Et puis surtout, dans la perspective d'une dissolution que beaucoup,

02:04dont Nicolas Sarkozy, jugent inéluctable, et d'une présidentielle qui approche,

02:10Nicolas Sarkozy explique que la droite doit, en quelque sorte, reprendre ses billets.

02:15C'est ce que suggère l'ancien président quand il dit que les Républicains

02:18n'auraient peut-être pas dû dire qu'ils allaient voter la confiance à François Bayrou

02:23et qu'ils auraient pu préférer l'abstention.

02:26En clair, il vaut mieux aller aux élections comme opposant,

02:29ne pas être trop abîmé par l'usure du pouvoir.

02:32C'est un raisonnement typique des fins de règne, chacun pour soi.

02:35Il vaut d'ailleurs aussi pour le Parti Socialiste.

02:38La petite grenade à fragmentation du tonton flingueur Sarkozy

02:41signifie que les perspectives de compromis parlementaires

02:44rétrécissent la vue d'œil et annoncent un peu plus de ciao.

02:49Merci beaucoup Etienne Jarnel, directeur du Point.

02:51On vous retrouvera évidemment demain et tout à l'heure.

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