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  • il y a 4 mois

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Transcription
00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:17Alors, commissaire Le Charme, cette permanence, dans ton bureau bien calfeutré de la PJ,
00:25avec ce bon chauffage central et les pieds au sec sur ton carré de moquette,
00:30elle ne se passe pas si mal que ça, cette permanence.
00:34Deux heures du matin, plus que quatre heures, et après tu es libre, libre pour quinze jours.
00:40Les autres, mes skis.
00:48Alors, chef, tout va bien ?
00:50Chut ! Deux poules au vin, deux caleçons longs, ouais, longs.
00:58Un cache-nez.
00:59Qu'est-ce que vous faites là ?
01:00Hein, ma liste.
01:02Quelle liste ?
01:03Tu ne sais pas encore que je pars pour les sports d'hiver ?
01:06Je prends le train avec ma femme et ma fille ce soir à 20h30 pour Chamonix.
01:10Vous n'êtes jamais allé en montagne l'hiver ?
01:12Non, jamais, non.
01:13Ouais, va voir ce que c'est.
01:16Ah oui, ou pas oublier mon appareil photo avec trois pellicules couleur et puis, ah, puis de lui, il a bronzé.
01:25Il paraît qu'à midi, il fait 30 degrés.
01:29Chef, il y a une femme qui veut vous parler.
01:32À cette heure-ci ?
01:33Elle dit qu'elle a une chose très importante à vous révéler.
01:37Bon, ben, qu'elle entre.
01:39Entrez, madame.
01:41Mademoiselle.
01:42Mademoiselle.
01:43Mademoiselle Véronique Durban.
01:45Bon, asseyez-vous.
01:45Non, non, pas la peine, monsieur le commissaire.
01:48Allez, allez vite, 45, bus, rue de Sivry, à Hauteuil.
01:51Oui, c'est un petit hôtel particulier.
01:53La porte donne directement sur la rue.
01:56Un peu plus loin, il y a une double porte qui ouvre sur le jardin où les invités gardent leur voiture.
02:00Et puis, mettez aussi des agents devant cette porte-là, que personne ne puisse se sauver.
02:06Parce que ?
02:07C'est l'hôtel de Michel Vezani.
02:10De 10h du soir à 1h du matin, je suis restée dans l'ombre à noter les gens qui entraient.
02:14Tenez, voilà leur nom.
02:16Arrêtez-les tous, qu'ils en soient privés aussi.
02:19Comme à moi.
02:20Pourquoi moi seulement ?
02:21Mais privés de quoi ?
02:22Allez là-bas, vous verrez.
02:24Moi, je n'en peux plus.
02:25Et je ne veux pas, vous comprenez.
02:27Je ne veux pas devenir folle.
02:29Qu'est-ce que...
02:30Non, mais elle est cinglée.
02:32Elle s'est tuée.
02:33Hein, attends.
02:34Hein, non.
02:35Non, tu vois, la première balle est allée se loger dans le mur.
02:39Et...
02:40Non, voilà, la seconde a éraflé la boîte crânienne.
02:42Non, elle n'est qu'évanouive.
02:43Bon, ben, dis-donc, elle demande à Rousseau de s'occuper d'elle tout de suite.
02:46Elle l'a gardée ici jusqu'à notre retour.
02:48Allez, nous, on file rue de Sivry.
02:49Téléphone au commissaire de la...
02:51C'est à Chardon-la-Gâche.
02:52Hein, qui l'envoie là-bas à un quart.
02:53Mais attention, hein, il faut t'appérer en douce.
02:56Quand une femme se fout de balle dans la peau, ça peut être sérieux, ça.
02:59Quelle ritime ?
03:22Trois heures moins dix.
03:24Le quart de flic est là.
03:25Oui, je vois.
03:26Oui, bonsoir, Bregadier.
03:27Bonsoir, je...
03:27Commissaire Le Charme,
03:29nous allons faire une descente dans cet hôtel particulier, là, au...
03:32au 15 bis.
03:33Placez deux agents devant cette double porte
03:35et trois autres entreront avec nous.
03:37Entendu.
03:38Bon, allez, Martinson.
03:42Qui est là ?
03:43Police !
03:44Ouvrez !
03:50Michel Vezani, c'est vous ?
03:52Oui.
03:53Inspecteur Le Charme, vous allez sortir ?
03:56Non, pourquoi ?
03:57Je vois que vous avez un par-dessus.
04:00J'avais froid.
04:02Pourtant, votre chauffage est du tonnerre.
04:04On crêpe de chaleur, ici.
04:06Qu'est-ce que vous voulez ?
04:07Voir vos invités.
04:09Les invités ?
04:09Quels invités ?
04:10Je suis tout seul, ici.
04:11Sûrement pas.
04:13Je crois savoir ce qu'on fait chez vous.
04:16Allez, Martin, commençons par le sous-sol.
04:18Non, mais je...
04:19Vous descendez devant et montrez-nous le chemin.
04:21Martin, pousse cette porte.
04:36Ah, je l'aurais juré.
04:39Décor oriental, petit matelas, cigarette.
04:43C'est marijuana, du chanvre indien, ça.
04:48Hein ?
04:49Je reconnais l'odeur.
04:50Hein, c'est la marijuana ?
04:53Oui.
04:54Messieurs, dames, n'avrez de vous déranger.
04:57Usage et probablement trafic de stupéfiants.
04:59Vous connaissez le tarif ?
05:01Qui nous a vendu ?
05:02Une certaine Véronique Durban.
05:03La garce.
05:04Elle fumait avec vous et vous l'avez laissée tomber, n'est-ce pas ?
05:07Non, c'était mon amie, mais elle ne m'amusait plus.
05:09Oui, et du jour au lendemain, comme ça, elle s'est trouvée sans cam et sans argent.
05:14Probablement, oui.
05:14Avant de devenir folle, elle est venue me parler de vous.
05:17Puis elle s'est tirée deux balles dans la tête.
05:18Quoi ? Elle est morte ?
05:20Bon, maintenant qu'elle ne vous amuse plus, qu'est-ce que ça peut vous faire ?
05:23Martin, fouillez-moi ce monsieur.
05:26Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
05:29Industriel.
05:30Qu'est-ce qu'il a dans ses poches ?
05:31Dans le par-dessus, c'est clé de voiture, et dans le complet, portefeuille, un trousseau de clé, un peigne, un mouchoir.
05:40Bien.
05:41Brigadier, on aurait bien me vider les poches de toutes les autres personnes que je vois, là.
05:46Martin, voilà la liste que nous a remise l'ancienne amie de monsieur.
05:50Ils doivent être huit en tout.
05:55On n'en voit que sept.
05:56Nous n'avons toujours été que sept.
05:57Et pourtant, votre ancienne amie a vu entrer une huitième personne.
06:00Elle s'est trompée.
06:01Eh ben, on va quand même visiter la maison, au cas où sept personnes se cacheraient quelque part.
06:06Bon, si vous voulez, mais...
06:07Brigadier, visitez le premier, nous allons nous occuper du rez-de-chaussée.
06:10Bien fait.
06:27Ici, qu'est-ce que c'est ?
06:29Ma chambre.
06:30Oh, personne.
06:36Dans les placards, Martin.
06:38Rien.
06:40Et cette porte, hein ?
06:42C'est la salle de bain.
06:47Oh !
06:48On ne se voit plus, là-dedans.
06:50Quelqu'un vient de prendre un bain chaud, il n'a pas vidé la baignoire.
06:53Mais oui, c'est curieux, ça.
06:57Dis-donc, mais...
06:59Elle sent drôle, cette eau, là.
07:01Comment ?
07:02Quoi ?
07:02Mais ma parole, on y a versé du whisky.
07:05Eh, regardez, chef.
07:06Quoi ?
07:06Voilà la bouteille.
07:07Elle est vide.
07:08Elle a roulé sous la baignoire.
07:10Oh, oh, oh.
07:11Qu'est-ce qu'il y a ?
07:12Oh, sous la baignoire, il y a aussi un sac de femmes.
07:14Ah, montre un peu.
07:14Un sac de femmes.
07:17Ah, ah.
07:20Qu'est-ce que c'est ?
07:21C'est une carte d'identité.
07:24Claudie Sylvestre.
07:27Elle est sur la liste ?
07:29Oui.
07:29Oui, oui, oui.
07:30Eh bien, Vezzani, nous avons la preuve que cette Claudie Sylvestre est venue ici cette nuit.
07:36Quoi ?
07:36Je ne comprends rien.
07:38Pardon, moi, vers minuit...
07:39Là, vous, vous qui êtes-vous ?
07:41Michel Bonneval.
07:43Je disais que vers minuit, j'ai vu une femme.
07:45Oui, elle est entrée dans le sous-sol où nous étions.
07:47Elle a pris une bouteille de whisky et elle a disparu.
07:50Visiblement, elle avait déjà beaucoup bu.
07:51Elle a dû monter jusqu'ici et vouloir prendre un vin.
07:54Vous savez ce qui peut arriver dans la tête d'une femme dans cet état-là ?
07:57Non, monsieur Bonneval, vous la connaissiez, cette Claudie Sylvestre ?
08:00Non, non, non, c'est la première fois que je la voyais.
08:01Monsieur le commissaire, au-dessus, il n'y a absolument personne.
08:04Bon, ça va.
08:05Qui a ouvert à cette Claudie Sylvestre ?
08:08Ah, je ne sais pas.
08:09Mais moi non plus, je ne sais pas.
08:10Alors, elle est entrée toute seule dans cette maison.
08:12Elle s'est volatilisée comme par enchantement.
08:14Dis donc, mais vous allez continuer de rontes-temps, me prendre pour un imbécile.
08:17Cette femme a disparu.
08:18Nous avons ici son sac, ses papiers et ses clés.
08:20Qu'est-elle devenue ?
08:21Je ne sais pas.
08:23Moi non plus.
08:24Vous ne voulez rien dire.
08:26Eh bien, c'est parfait.
08:27Martin, va me chercher dans la cuisine une bouteille propre.
08:31Tu la plongeras dans la baignoire pour emporter un peu de cette eau qui pue le whisky.
08:34Allez, exécution !
08:36Bon, dans la chambre, il y a le téléphone ?
08:38Oui, il y a le téléphone.
08:39Merci.
08:39Allô ?
08:57Allô, l'APJ ?
09:00Bon, ici le commissaire divisionnaire Le Charme.
09:02Des dents, faites un appel général.
09:06Si on retrouve une femme appelée Claudie Sylvestre.
09:11Sylvestre, oui c'est ça.
09:1224 ans.
09:14Hein, qu'on prévienne mon bureau d'urgence.
09:16Merci.
09:18Allez, et maintenant Martin, embarque-moi ces messieurs-dames au dépôt.
09:21Pauvre commissaire Le Charme.
09:35Te voilà maintenant obligé de rechercher une femme disparue.
09:38Et toi, tu n'es pas homme à abandonner une affaire commencée.
09:43Alors, tes sports d'hiver et ton train qui part tout à l'heure.
09:47Si je loupe mon train ce soir, mes sports d'hiver sont foutus.
09:54Pourquoi ça ?
09:54Mais pourquoi ?
09:55Pourquoi il faut louer des places trois mois à l'avance ?
09:57Au lieu de courir les grands magasins à faire mes achats, me voilà la morde.
10:00Ah, c'est ici, monsieur le commissaire.
10:02Bon, c'est la noyée qu'on a repêchée au petit jour dans la Seine ?
10:08Oui, oui, c'est le commissaire.
10:09Bon, Martin, tu as les photos qui étaient dans le sac sous la baignoire ?
10:11Oui, oui, voilà.
10:13Bon Dieu, oui, c'est elle.
10:16Il n'y a pas d'erreur, c'est bien elle, regarde.
10:17Sans aucun doute.
10:18Allez, appelle-moi le médecin légiste au téléphone.
10:20Lequel ?
10:20Lequel, le docteur Benoît.
10:22Il n'est que 7 heures, il dort peut-être encore.
10:24Mais est-ce que je dors, moi ?
10:25Bonjour, mon cher ami.
10:36Alors, docteur.
10:38Eh bien, j'ai procédé à l'autopsie de cette pauvre fille.
10:41Et comme vous me l'avez suggéré, j'ai analysé l'eau demeurée dans les alvéoles pulmonaires.
10:46C'était exactement la même eau que celle de la bouteille.
10:50Conclusion ?
10:51Cette femme s'est noyée dans la baignoire et non dans la Seine.
10:54Il faut bien que quelqu'un l'ait transportée.
10:56Ah oui, mais qui ?
10:57Oh, attendez, chef.
10:59Il y a une chose qui me revient.
11:00Quoi, non ?
11:01Cette nuit, avant d'embarquer les 7 prévenus au dépôt, j'ai été dans le jardin.
11:06Il y avait 4 voitures devant celles de Vezani, qui, elles, étaient dans le garage.
11:10Or, l'auto la plus proche de la grille, c'est-à-dire la dernière arrivée, avait son moteur encore bouillant.
11:15Et les moteurs des autres étaient froids ?
11:16Ah oui, ça peut nous donner une indication.
11:19Toutes les 4 sont encore dans le jardin.
11:20On n'y a pas touché, elles sont gardées par un argent.
11:22Allons voir ça de plus près, ok, aurait-il ?
11:24Euh, midi et demi.
11:25Déjà, bon, tiens, allez, sautons, sautons.
11:38Alors, commissaire, tu étais à la recherche d'une femme disparue.
11:43Tu l'as trouvée.
11:45Mais maintenant, il faut chercher qui l'a transportée.
11:48Et s'il y a eu crime, qui est l'assassin ?
11:52Et ton train qui part à 20h30.
11:55Tenez, chef, voilà la voiture dont le moteur était encore chaud.
11:59À qui appartient-il ?
12:01Il y a une médaille de Saint-Christophe avec un nom gravé.
12:06Agnès de Brassac.
12:07Oh, je ne vois guère une femme portant jusqu'à sa voiture le cadavre d'une autre femme pour aller le jeter dans la Seine.
12:13Cette demoiselle de Brassac a l'air costaud, vous n'avez pas remarqué ?
12:16Ouvre-nous le coffre à rire.
12:20Oh !
12:22Regardez, c'est mouillé partout.
12:25Comment peut-on installer un cadavre là-dedans ?
12:29La tête au fond.
12:30Et les jambes repliées par ici.
12:31Ma maloupe.
12:32Et qu'est-ce que vous voudriez trouver ?
12:35Ça !
12:37Des cheveux.
12:38Oui.
12:38Trois.
12:40Regarde.
12:41Ils sont du même blond et de la même longueur que ceux de la noyée.
12:43Allez, saute au laboratoire.
12:44Pendant ce temps-là, moi, je vais faire un tour au domicile de la victime.
12:47On se retrouve à la PJ.
12:48D'accord.
12:49Eh, dis, quelle heure est-il ?
12:50Euh, une heure et demie.
12:51Bon Dieu !
12:52Cette pauvre Mademoiselle Sylvestre.
13:13Quand elle prenait son courrier dans ma linge, elle me disait toujours quelque chose de gentil.
13:18Je ne peux pas me faire à l'idée que je ne la reverrai plus.
13:20C'est des factures, des contraventions, des coupures de presse.
13:27Quel désordre.
13:29Elle avait un métier ?
13:30Elle écrivait des romans.
13:32Elle voyait beaucoup d'hommes ?
13:33Jusqu'à il y a quinze jours, ça a été le même pendant deux ans.
13:36Mais depuis quinze jours, c'en est un autre.
13:38Il y a la soixantaine, mais c'est quelqu'un de très bien, avec voiture, chauffeur.
13:43Enfin, vous voyez le genre, quoi.
13:44Tiens, tiens.
13:45Voilà une petite lettre intéressante.
13:50Oui, si tu n'es pas décidé à plaquer ce vieux et à me revenir,
13:57je me vengerai pour l'éternité.
14:00Signé Michel.
14:01Pour l'éternité.
14:03Ça m'a tout l'air d'une menace de mort, ça.
14:20Chef, on nous les amène du dépôt tous les sept.
14:26Je les fais entrer dans votre bureau ?
14:27Oui, oui, oui.
14:27Quelle heure est-il ?
14:2819h35.
14:29Oh, mon Dieu, mon train !
14:30C'est encore le labo qui nous a mis en retard.
14:34Entrez, messieurs, dames.
14:35Entrez, entrez.
14:36Entrez, entrez.
14:37Asseyez-vous, assisez-vous.
14:38Alors, mademoiselle de Brassac, c'est comme ça que vous promenez des cadavres dans votre voiture ?
14:46Moi ? Je ne comprends pas.
14:48Cette nuit, à quelle heure êtes-vous arrivée chez M. Vézani ?
14:5111h.
14:51Vous étiez la dernière ?
14:53Oui.
14:53Vézani, mademoiselle de Brassac est-elle arrivée longtemps après les autres ?
14:57Je ne sais pas, peut-être un quart d'heure ?
14:59Donc, quand nous sommes arrivés, nous, la police, à 3h10 du matin,
15:03les moteurs de toutes les voitures auraient dû être froids.
15:05Or, le moteur de votre voiture, à vous, mademoiselle de Brassac, était bouillant.
15:09Vous veniez donc de rouler ?
15:10Non.
15:10C'est pour emmener le cadavre de Claudie Sylvestre et le jeter dans la salle.
15:13Je vous jure qu'entre le moment où je suis arrivée et celui où vous nous avez emmenés dans le quart de police,
15:17je n'ai pas bougé du sous-sol.
15:20Vous m'attendez.
15:21Madame.
15:21Attendez, je crois me souvenir.
15:24Il me semble, enfin, il me semble que Michel Vézani, à un moment donné, est venu fouiller dans mon sac.
15:28Quoi ?
15:29Pour prendre quoi ?
15:30Ça, je ne vais pas demander.
15:32Dans l'état où j'étais, si vous saviez ce que cela m'était égal.
15:35Est-ce qu'il n'aurait pas pris mes clés de voiture, par hasard ?
15:37Martin, Martin, tu as retiré des clés de voiture du par-dessus de Vézani ?
15:40Oui, oui, les voilà.
15:42Bon, merci.
15:43Vézani, quelle voiture avez-vous ?
15:44Une Jaguar.
15:46Et vous, mademoiselle ?
15:47Une 404.
15:48Or, sur les clés que j'ai entre les mains, il y a gravé 404.
15:53Vézani, comment expliquez-vous que vous ayez eu dans votre par-dessus
15:56les clés de la voiture de mademoiselle de Brassac ?
15:58Pfff.
16:00Oui ?
16:01Eh bien, moi, je vais vous le dire.
16:03C'est vous qui avez transporté le corps de Claudie Sylvestre pour le jeter dans la Seine.
16:07La 404 était la plus proche de la sortie et possédait un coffre plus grand que celui de votre voiture.
16:12Alors, c'est la 404 que vous avez prise.
16:15Vous veniez juste de rentrer quand nous sommes arrivés.
16:17Ce qui explique d'ailleurs pourquoi le moteur était bouillant.
16:19Et pourquoi vous aviez encore votre par-dessus.
16:21J'ai été chercher du whisky à mon marque.
16:23Vous avez transporté un cadavre.
16:25Vous n'avez pas de preuves.
16:26Le coffre arrière est trempé.
16:27Nous y avons trouvé trois cheveux appartenant à la victime.
16:30Le laboratoire est formel.
16:34Qu'avez-vous à répondre à cela ?
16:36Allez, maintenant, la vérité, allez vite.
16:40Eh bien, vers une heure du matin, Michel Bonneval est venu me trouver.
16:46Il m'a dit, il y a eu une femme dans la salle de bain.
16:49Elle est morte.
16:50Bonneval, comment vous en êtes-vous aperçu ?
16:52Eh bien, en revenant des toilettes, j'ai vu de la lumière dans la salle de bain.
16:56J'ai poussé la porte.
16:57Il y avait une femme dans la baignoire.
16:58Elle était toute habillée et la tête sous l'eau.
17:00J'ai constaté qu'elle était morte.
17:02J'ai refermé la porte et je suis allé tout de suite chercher le maître de maison.
17:05Alors, Vézani, vous êtes monté ?
17:07Bah, naturellement.
17:09En entrant dans la salle de bain, on l'y voyait à peine tant il y avait de buée.
17:13Je vous dis, elle était dans la baignoire dont l'eau très chaude sentait le whisky.
17:18Et elle était morte.
17:20Morte d'une congestion, probablement.
17:22Alors, j'ai eu peur.
17:23De la police ?
17:24Bah, mettez-vous à ma place.
17:25Une femme morte chez soi au cours d'une réunion clandestine.
17:29Alors, je l'ai sorti de l'eau et j'ai été jusqu'à la Seine.
17:32Et si elle n'avait été qu'évanouie ?
17:34Non. Bonneval a fait ses études de médecine.
17:36Il sait ce que c'est qu'une morte.
17:38Bon. Donc, vous affirmez tous les deux qu'elle était morte.
17:41Bah, oui, évanouie.
17:41Bon, allez, prenez chacun sur ce bureau une feuille de papier.
17:44Quoi ?
17:44Écrivez. Écrivez.
17:46Vous y êtes, oui.
17:48Je déclare...
17:48Je déclare que Claudie Sylvestre est morte dans la baignoire.
17:54Elle est morte dans la baignoire.
17:58Ça y est ?
17:59Elle est très bien.
18:00Donnez-moi ces papiers.
18:02Non, pardon.
18:03Je n'ai pas fait mes études de médecine, moi.
18:05Je me suis fié à ce que m'a dit Bonneval.
18:07Et vous avez eu raison.
18:08Il ne s'est pas trompé.
18:10Quand vous avez emmené le corps, Claudie Sylvestre était bien morte.
18:13Bonneval le savait d'autant mieux que c'est lui qui a maintenu la tête sous l'eau.
18:18Qu'est-ce que vous racontez ?
18:19Vous avez menti, Bonneval, quand vous avez dit que vous ne connaissiez pas Claudie Sylvestre.
18:23Elle était votre maîtresse depuis deux ans.
18:25Elle vous avait quitté pour un type plus riche que vous.
18:27Vous lui avez écrit une lettre signée Michel pour la supplier de revenir.
18:30Cette lettre, tenez, la voici.
18:32Elle se termine par une menace de mort.
18:34Mais enfin, il n'y a pas qu'un Michel au monde.
18:35Eh, je sais bien, puisque Vézani s'appelle aussi Michel.
18:39C'est précisément pour identifier l'écriture que je vous ai dit cette déclaration à tous les deux.
18:43C'est vous, Bonneval, l'auteur de cette lettre.
18:46Cette nuit, ayant trouvé votre maîtresse à peu près inconsciente dans la baignoire,
18:49il ne vous a pas été difficile de la noyer ?
18:51Quand je suis entré, elle était morte.
18:52Vraiment ? Et comment avez-vous constaté le décès ?
18:56Le procédé classique.
18:58Un miroir appliqué sur les lèvres entre ouvertes.
19:00Et le miroir ne s'est pas couvert de buée ?
19:03Non.
19:04Eh bien, le voilà, l'aveu de votre crime.
19:07Comment ça ?
19:08Quand Vézani est entré dans la salle de bain, on y voyait à peine tant il y avait de buée.
19:11Si quelques instants auparavant, quand vous étiez seul avec Claudie Sylvestre,
19:15vous aviez réellement tenté l'expérience,
19:17le miroir, même en l'essuyant, avant de vous en servir,
19:19ce serait immédiatement couvert de buée.
19:21Vous êtes un monteur et un criminel, mais avouez, avouez donc !
19:25Je l'aimais.
19:26Allez, va, remène-le, Martin.
19:29Euh, quelle heure est-il ?
19:3019h50.
19:31Enfin, j'aurai mon train, j'aurai mon train, je file.
19:32Dis-donc, toi, tu te débrouilles pour le reste, hein.
19:34Merci d'avance, mon vieux.
19:35Tu es sûr.
19:36Ils commencent à nous fatiguer, ces salauds-là, avec leurs stupéfiants.
19:39Pensez plus à ça, chef.
19:40Bonne neige !
19:42Vous venez d'écouter Le Siffleur,
19:48un podcast issu des archives d'Europe 1.
19:52Réalisation, Julien Tarot.
19:54Production, Estelle Laffont.
19:56Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova et Antoine Reclut.
20:05Le Siffleur est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
20:08Écoutez aussi l'épisode suivant en vous abonnant gratuitement
20:12sur votre plateforme d'écoute.
20:13Sous-titrage Société Radio-Canada
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