Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 mois
Géraldine Giraud et Katia Lherbier, deux jeunes femmes amoureuses. La fille du comédien Roland Giraud et son amante, disparues et assassinées. Un seul suspect dans ce paysage de L'Yonne, un forestier énigmatique et silencieux, Jean-Pierre Treiber. Tout le désigne mais il nie.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0014h, 15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:05Jean-Alphonse Richard.
00:06C'est la journée de cauchemar de ma vie, vraiment.
00:08J'ai j'ai l'instruction, me téléphonent et me disent
00:10« Bon, M. Giraud, je pense qu'on a retrouvé les corps de votre fille et de son amie. »
00:15Il n'y a pas de doute.
00:17D'un temps comme ça, j'étais évidemment fou, je suis tombé par terre.
00:21Car dans ces cas-là, on ne le sait pas, mais on tombe par terre.
00:24Et je ne sais pas pourquoi je suis tombé par terre.
00:25Bonjour, Géraldine Giraud et Katia Lherbier.
00:30Deux jeunes femmes amoureuses, la fille du comédien Roland Giraud et son amante, disparue, assassinée.
00:37Un seul suspect dans ce paysage de Lyon, un forestier, énigmatique, silencieux, Jean-Pierre Trébert.
00:43Tout le désigne, mais il nie.
00:44Et si la vérité n'était pas aussi simple ?
00:47Géraldine Giraud, Katia Lherbier, la nuit de l'homme des bois, l'heure du crime.
00:52La seule émission Radio 100% fait diverser tout de suite sur RTL.
01:01Mardi 2 novembre 2004, en fin de matinée,
01:04les collègues de Katia Lherbier, 32 ans, se demandent où elle se trouve.
01:08Elle aurait dû se présenter au Centre pour adultes handicapés de Sens,
01:13dans Lyon, où elle est employée comme éducatrice spécialisée.
01:16Mais elle n'est toujours pas là.
01:18Elle ne répond pas au téléphone.
01:21Ses amis musiciens du groupe de blues Pondichéry, au sein duquel elle est chanteuse,
01:26n'ont pas davantage de nouvelles.
01:28Pas plus que ses parents qui habitent un hameau du coin.
01:31La vie de Katia est en plein bouleversement.
01:34Il y a une vingtaine de jours, elle est tombée folle amoureuse de Géraldine Giraud, 36 ans.
01:40Jeune comédienne, fille d'un couple célèbre,
01:42l'acteur Roland Giraud et son épouse Maïke Johnson.
01:45Les Girauds, eux non plus, ne savent pas où est Géraldine.
01:50Elle n'est pas revenue à son appartement parisien.
01:53La police est alertée.
01:54Double disparition tout de suite prise très au sérieux par la PJ d'Auxerre.
01:59Les policiers établissent que Géraldine Giraud et Katia Lherbier ont passé le week-end
02:04dans la maison de campagne des Girauds.
02:06À l'Apostole, 137 habitants à 20 minutes de sens.
02:11Lundi soir, vers 20h, le couple a pris la route à bord de la Peugeot 206 de Géraldine.
02:18À 20h10, celle-ci a reçu un coup de fil d'une amie.
02:22Quelques plaisanteries échangées, puis la conversation a été interrompue.
02:26Les portables des deux disparus sont depuis muets.
02:30Les enquêteurs ne croient pas à l'explication de l'accident
02:34et pas davantage à celle de la disparition volontaire de Géraldine et Katia.
02:39Les deux femmes regagnaient tranquillement leurs domiciles respectifs
02:42quand elles se sont évaporées.
02:45Toutes deux avaient des rendez-vous et un programme bien rempli pour les jours à venir.
02:49Katia Lherbier se faisait par exemple déjà une joie de se produire sur scène
02:55avec son groupe le 19 novembre à la MJC de Sens.
02:59Géraldine Giraud avait promis qu'elle assisterait au spectacle.
03:03Ma sœur est une fille très droite, pas du tout du genre à ne pas donner signe de vie.
03:07D'autant plus que nous sommes une famille très unie, témoigne dans le Parisien,
03:11le frère cadet de Katia.
03:13Il ajoute, nous avons tout de suite été étonnés, très inquiets
03:16de ne plus avoir de ces nouvelles.
03:19Les Girauds partagent le même trouble.
03:21Roland Giraud continue malgré tout à jouer chaque soir
03:25au théâtre parisien des variétés, avec la pièce Avis de Tempête.
03:30Avec sa femme Maïké, ils vivent dans l'épouvante.
03:34Ils s'attendent au pire, confie une proche de la famille.
03:36Selon elle, le couple suit de très près les investigations.
03:41La vidéosurveillance, la téléphonie, les mouvements bancaires sont passés au crible.
03:46Le lundi 1er novembre au soir, à 21h50, un retrait d'argent a été effectué à un distributeur
03:53à Villeneuve-sur-Yonne, à une quarantaine de kilomètres du village où résidaient les deux jeunes femmes.
04:00Les images sont de trop mauvaise qualité pour être exploitées.
04:04Les cartes bancaires des disparus ont continué, elles, à être utilisées
04:08pour une vingtaine de petits retraits jusqu'en région parisienne.
04:12Elles ont aussi servi à faire des courses dans un supermarché.
04:16De quoi remplir deux caddies de denrées alimentaires, d'alcool et de vêtements.
04:21Le directeur d'enquête Michel Cuneau compulse plusieurs heures d'images de vidéosurveillance du fameux supermarché.
04:29La présence récurrente d'une Peugeot 205 blanche l'intrigue.
04:33Les vérifications de la plaque minéralogique conduisent à la propriétaire.
04:38C'est une aide-soignante à Fontainebleau.
04:40Elle a vendu depuis peu sa voiture à un habitant de Villeneuve-sur-Yonne.
04:44Justement la localité où de l'argent a été retiré.
04:47Le nouveau propriétaire est un certain Jean-Pierre Trébert.
04:51Un Alsacien, 41 ans, inconnu de la justice.
04:55Il est séparé de son épouse Marie-Pascale.
04:57Il a une fille.
04:58Il vit de boulot occasionnel, garde forestier, ouvrier agricole.
05:02Il est actuellement employé dans une ferme en Seine-et-Marne.
05:06Et c'est dans cette ferme, évidemment, que les policiers vont se rendre.
05:12Jean-Pierre Trébert qui, trois semaines après les disparitions, va être interpellé.
05:17On a effectivement beaucoup de questions à lui poser.
05:19Même si à ce stade, il n'est qu'un simple suspect.
05:22On va voir dans la suite de l'heure du crime ce que va raconter cet homme aux enquêteurs.
05:27Et surtout, quelles découvertes macabres, spectaculaires, ahurissantes vont survenir.
05:35Pour l'instant, il faut revenir au 1er mars 2004.
05:37C'est la double disparition de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier.
05:42Bonjour Anne-Cécile Juillet.
05:44Bonjour Jean-Alphonse.
05:46Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
05:50Vous êtes journaliste et rédactrice en chef, adjointe pour le quotidien Le Télégramme.
05:55Je précise que vous aviez suivi à l'époque, vous avez rédigé de nombreux articles que j'ai lus et que j'ai relus pour préparer cette émission.
06:02Vous aviez suivi l'affaire pour le journal Le Parisien.
06:06Anne-Cécile, on sent tout de suite et on sent confusément.
06:10Et vous le sentez vous sur le terrain parce que cette affaire, elle va beaucoup vous marquer.
06:14Vous allez nous le dire, on sent confusément que quelque chose de dramatique vient de se produire.
06:20Oui absolument.
06:22Le Parisien, alors beaucoup du service des faits divers du Parisien, beaucoup de confrères ont suivi l'affaire et l'ont suivi longtemps.
06:28Puisque finalement cette affaire, qui d'abord était l'affaire Giraud et qui est devenue l'affaire Trébert, a duré plusieurs années.
06:36Immédiatement, c'était un scoop du Parisien de l'époque.
06:39C'est le Parisien qui annonce la disparition de Géraldine Giraud.
06:41Je suis envoyée jeune journaliste à l'Apostole.
06:45Et effectivement à l'Apostole, on sait déjà que Géraldine et Katia ont disparu.
06:49La maison de vacances où elles ont passé leur dernier week-end, le week-end de la Toussaint ensemble.
06:55Et comme l'essai intact, il y a encore du matériel de jardinage dehors.
06:59Et les habitants du village qui connaissent bien Géraldine, parce que la famille Giraud y est très insérée.
07:05Et il vit très simplement d'ailleurs.
07:07Beaucoup d'échanges, beaucoup.
07:09Et clairement, ils ont vu des hélicoptères tourner autour du village.
07:13Il y a des enquêteurs qui se sont présentés pour leur demander photo à l'appui s'ils connaissaient Géraldine et Katia.
07:19Et clairement, il y règne depuis au moins 15 jours une atmosphère d'inquiétude réelle.
07:25Encore une question pour vous Anne-Cécile Juillet.
07:27Qui est ce couple Géraldine Giraud et Katia Lherbier ?
07:31Ça ne fait pas très longtemps qu'elles sont ensemble, ces deux femmes.
07:34Ben non, c'est surtout un couple très récent, en fait, à tout prendre.
07:37Elles viennent de se rencontrer.
07:39Elles sont dans leurs trois premières semaines d'histoire.
07:42Ce sont deux personnes assez différentes, qui viennent de deux milieux différents.
07:47Géraldine, plutôt de la bourgeoisie protestante, parisienne, avec un réseau, avec ses parents connus.
07:56Elle-même est comédienne, elle est décrite comme une personnalité très solaire, très joyeuse, très fédératrice.
08:03Et puis Katia, qui vient d'un autre milieu, qui elle, elle est éducatrice spécialisée, vous l'avez dit, travailleuse sociale.
08:08Elle est très impliquée aussi dans ce groupe de musique.
08:12Elle a des amis locaux.
08:14Disons que c'est un milieu plus simple.
08:16Mais en tout cas, ce qu'elles partagent réellement, outre ce coup de foudre,
08:20c'est qu'elles ont toutes les deux grandies dans des familles qui ont d'abord tout à fait accepté leur homosexualité
08:26et qui ensuite sont extrêmement unies.
08:29C'est-à-dire que, bon, ben voilà, même si Roland Giraud et son épouse Maïka ne connaissent pas Katia,
08:36c'est, comment dire, leur lien est tout de suite très fort, malgré les différences.
08:44Et clairement, ce qui les rassemble, c'est leur amour au sein de leur famille.
08:49Bien sûr.
08:49Ils sont vraiment portés par ça.
08:51Et évidemment, et ça c'est important ce que vous nous dites,
08:53parce que ça veut dire qu'il n'y a pas la disparition volontaire, on peut l'exclure.
08:57Elles sont très à l'aise, ces filles, elles s'aiment d'abord,
09:00et puis ensuite elles aiment leur famille.
09:01Et elles ont, encore une fois, plein de choses à faire.
09:04Elles ont l'avenir devant elles.
09:06Bonjour Michel Cuneau.
09:08Bonjour M. Richard.
09:09Merci beaucoup, vous aussi, d'être avec nous dans l'heure du crime.
09:12Vous étiez au centre de l'enquête,
09:13puisque vous étiez le directeur d'enquête dans cette affaire,
09:16qui va s'appeler finalement l'affaire Trébert.
09:18Et vous êtes l'auteur du livre L'affaire Trébert,
09:20que vous aviez publié aux éditions du Rocher.
09:22Michel Cuneau, quelques mots.
09:25Côté policier, vous êtes tout de suite saisi à l'APJ d'Auxerre,
09:27et vous savez qu'il y a quelque chose de grave qui vient de se passer.
09:30Vous partez sur une piste criminelle pure et dure d'emblée.
09:36Tout exactement, ce sont les services parisiens et le commissaire Alssence
09:39qui sont saisis au tout début de l'affaire.
09:41Ensuite, l'APJ de Dijon est saisi le 8 novembre.
09:44Et moi, personnellement, je récupère ce dossier-là le 15 novembre.
09:47Au départ, les familles sont très inquiètes.
09:51Effectivement, il n'est pas du tout dans les habitudes de ses victimes
09:54de ne pas donner de nouvelles.
09:58Géraldine appelle son père quasiment quotidiennement.
10:00Katia de la même manière.
10:02Donc, les familles sont inquiètes.
10:03En revanche, au niveau de la police,
10:06ce sont deux adultes qui ont disparu.
10:08Donc, tout est possible.
10:11C'est peut-être une disparition normale, une fugue.
10:15Donc, voilà, au départ, je ne suis pas présent,
10:18mais au départ, tout est envisagé.
10:21Malgré tout...
10:22Il y a quelque chose qui vous fait tiquer, quand même, Michel Cuneau,
10:25tout de suite, il faut le dire.
10:27Les cartes bancaires ont été utilisées.
10:30On sent qu'il y a quelque chose derrière de crapuleux.
10:33Effectivement, quand j'arrive le 15 novembre,
10:35il y a déjà plusieurs utilisations de cartes bancaires,
10:37notamment en Seine-et-Marne,
10:39à Vinal Surian, puis en Seine-et-Marne.
10:41Et ça me paraissait assez surprenant
10:44que ces jeunes filles qui ont pu disparaître
10:46soient restées d'une part dans la région
10:47et puis faire des achats dans les supermarchés
10:51de choses assez communes, en fait.
10:53Oui, c'est ça.
10:53Et donc, effectivement, là, vous avez tout de suite un doute.
10:56Vous vous posez beaucoup de questions
10:58et vous allez vous interroger, évidemment,
10:59sur ce Jean-Pierre Trébert
11:01qui vient d'apparaître dans le décor.
11:03Un étrange Jean-Pierre Trébert
11:05qui va être placé en garde à vue.
11:08Géraldine Giraud, Katia Lherbier,
11:09la nuit de l'homme des bois.
11:11Ce type est une crapule,
11:12le doublé d'un menteur, l'enquête de l'heure du crime.
11:14On se retrouve dans un instant sur RTL.
11:1614h15.
11:19C'est l'heure du crime sur RTL.
11:21Avec Jean-Alphonse Richard.
11:25Jusqu'à 15h.
11:26C'est l'heure du crime sur RTL.
11:29Avec Jean-Alphonse Richard.
11:30Heure du crime consacrée aujourd'hui
11:32à la disparition et à la mort de Géraldine Giraud
11:34et Katia Lherbier, novembre 2004, dans Lyon.
11:38La fille de l'acteur Roland Giraud et sa compagne
11:40sont activement recherchées.
11:42Trois semaines plus tard, un suspect est interrogé.
11:44Mardi 23 novembre 2004, Jean-Pierre Trébert
11:48est interpellé dans la ferme où il travaille,
11:50à Blandillet-Tours, en Seine-et-Marne.
11:53Sa silhouette musclée pourrait être celle de l'individu
11:55qui a retiré de l'argent à des distributeurs
11:58avec les cartes bancaires des disparus.
12:01Visage aux traits creusés, main puissante,
12:03œil gauche en partie paralysé depuis la naissance, Trébert.
12:06Ah comme ça, toute l'allure d'un homme des bois,
12:09peu causant, impressionnant.
12:11Dans son portefeuille, on retrouve rapidement
12:14les cartes bancaires de Géraldine Giraud
12:16et de Katia Lherbier. Il explique
12:17« Katia et Géraldine étaient mes amies.
12:20Elles m'ont confié leurs cartes bleues
12:21pour me remercier de les aider à s'enfuir. »
12:24Selon Trébert, les filles voulaient changer de vie,
12:27disparaître. Le suspect reconnaît que cet argent
12:29était bienvenu. Les courses étaient pour que
12:32Patricia, sa dernière compagne, ne manque de rien.
12:35Le couple est grevé de dettes.
12:38Il vit pauvrement.
12:39Trébert dit ignorer où sont passées les filles.
12:43Géraldine Giraud lui avait demandé d'aller déposer
12:45sa Peugeot 206 sur le parking de l'hôpital
12:48Lariboisière à Paris, ce qu'il a fait.
12:51Trébert est mis en examen.
12:53Escroquerie, enlèvement, séquestration.
12:56Il est écroué.
12:56Mercredi 8 décembre, presque un mois après les disparitions,
13:01les policiers perquisitionnent la maison de Jean-Pierre Trébert,
13:04hameau du château, sur les hauteurs de Villeneuve-sur-Yonne.
13:08Un portable, calciné, est retrouvé dans le jardin.
13:12Il explique qu'il s'agit d'un vieux téléphone dont il ne se sert plus.
13:15Des habits brûlés sont sur place.
13:17Les rivets d'un jean sont prélevés.
13:19Un trousseau de clé saisi.
13:21Ce sont celles de l'appartement parisien de Géraldine Giraud.
13:24Le suspect affirme que la jeune femme a laissé chez lui le trousseau,
13:29le ratissage de la petite propriété.
13:31Reprend le lendemain dans la soirée.
13:33Un puissard est exploré.
13:35À 3,50 mètres de profondeur,
13:38un pied apparaît dans la lumière des spots de recherche.
13:42Deux corps reposent sous un amas de gravats, de caillasses.
13:46Les cadavres sont baillonnés avec du ruban adhésif.
13:49Une victime est presque entièrement dénudée.
13:52Devant les corps exhumés,
13:53Jean-Pierre Trébert joue la surprise.
13:55Il s'exclame alors, sans donner d'autres détails,
13:59« Putain, il les a butés ! »
14:03Lundi 20 décembre, Jean-Pierre Trébert est mis en examen pour assassinat.
14:06Les autopsies des deux victimes sont complexes.
14:09Les corps en décomposition ont été identifiés
14:11grâce à une cicatrice pour Géraldine Giraud
14:14et à une bague à motif égyptien pour Katia Lherbier.
14:17Les malheureuses ne portent pas de traces de coups.
14:20Elles n'ont pas subi de sévices sexuels.
14:23Géraldine et Katia sont mortes, étouffées,
14:27la bouche obstruée par un gant de toilette.
14:30Un lieutenant de Louvetterie, spécialiste de la faune sauvage,
14:34évoque une possible utilisation de chloropicrine,
14:38un poison interdit utilisé pendant la guerre de 14-18.
14:42La chloropicrine attaque les poumons.
14:44Des braconniers ou des jardiniers l'emploient encore en douce
14:48pour détruire des nuisibles.
14:50Trébert collait bien ce poison.
14:52Il avait un jour accusé le régisseur d'un domaine
14:55où il travaillait d'en utiliser.
14:57« C'était totalement faux !
14:58Ce type est une crapule doublée d'un menteur ! »
15:00affirme le régisseur.
15:02Aucune trace de chloropicrine n'est découverte chez le suspect.
15:05Pas de trace de chloropicrine chez Trébert,
15:10mais ce poison toxique va apparaître dans un autre lieu très inattendu,
15:15chez la tante de Géraldine Giraud,
15:18qui connaissait très bien elle aussi le couple Katia Lherbier.
15:22Géraldine Giraud, de quoi susciter bien des doutes chez les enquêteurs,
15:25mais ça, on va le voir dans le prochain chapitre de cette émission.
15:29Michel Cuneau, vous êtes avec nous
15:31et vous nous apportez un concours précieux
15:33pour raconter cette affaire.
15:34Vous étiez, je le rappelle, le directeur d'enquête
15:37dans l'affaire Trébert.
15:38Vous avez écrit un livre, l'affaire Trébert,
15:39publié au Rocher sur cette affaire.
15:43Alors, avant qu'on ne découvre les corges,
15:45je dis bien avant,
15:46comment est-ce qu'il se comporte cet homme
15:48que vous avez en face de vous,
15:50Jean-Pierre Trébert ?
15:51Quel client, entre guillemets, vous avez ?
15:54Écoutez, nous, on découvre Jean-Pierre Trébert
15:56au moment de son interpellation.
15:58On l'avait identifié par les véhicules.
16:02Enfin, c'est un peu compliqué.
16:03Donc, on l'interpelle, effectivement,
16:05et il nous apparaît,
16:06il donne une image d'un homme assez rustre
16:08qui travaillait dans les bois,
16:11qui travaillait sur les chantiers.
16:12Donc, au départ, on se demande
16:14que peut avoir un rapport entre Jean-Pierre Trébert
16:17et Géraldine Chirot, qui était actrice à Paris.
16:20Donc, aucun rapport possible entre ces deux personnages.
16:24Et on ne comprenait absolument pas
16:25comment ils ont pu être en lien
16:27et comment il a pu avoir en sa possession
16:29les deux cartes bancaires.
16:31Donc, durant sa garde à vue,
16:33nous, nous n'avions pas de cadavres,
16:34nous n'avions rien.
16:35Bien sûr.
16:35Il y a vraiment deux jeunes femmes
16:36qui avaient disparu.
16:37Donc, il était difficile de poser des questions
16:39à part prendre sa version,
16:42qui a été évolutive,
16:44tout au long de la garde à vue.
16:46Mais on n'avait rien à lui opposer.
16:48Et donc, c'était quelqu'un,
16:49un homme plutôt rustre,
16:52un peu simple.
16:53Et c'est par la suite,
16:54au cours de l'enquête,
16:54qu'on s'est rendu compte
16:55que c'était un individu
16:56qui était à multiples facettes
16:57et qui, en fait, fréquentait des voyous
17:00et qui, lui-même,
17:01avait un comportement de voyou.
17:02Mais je me suis dit,
17:03en sortant de la garde à vue,
17:05j'ai dit à mes collègues,
17:05cet individu,
17:07vu son comportement
17:08durant les 48 heures de garde à vue,
17:09s'il a tué les deux jeunes filles,
17:11il en a tué d'autres.
17:12Parce qu'il avait un comportement
17:13qui était complètement,
17:14comment dire,
17:16en recul,
17:17un peu détaché de tout ce qui se passait.
17:19Très froid et détaché.
17:20Alors, c'est très important
17:20ce que vous nous dites,
17:21Michel Cuneau,
17:22parce que là, effectivement,
17:23vous avez dû travailler là-dessus.
17:25Et là, il y a cette espèce de manipulé.
17:27C'est un homme manipulateur, Trébert.
17:29Il est sans doute plus intelligent
17:29qu'on ne le croit.
17:32C'est le bon réflexe de penser cela.
17:35Anne-Cécile Juillet,
17:36vous êtes avec nous aujourd'hui
17:37régionaliste et rédactrice
17:38en chef adjointe pour le quotidien
17:40Le Télégramme,
17:41qu'on salue.
17:41Il faut lire Le Télégramme,
17:42et je le dis toujours dans cette émission,
17:43il faut lire les quotidiens régionaux.
17:45C'est important.
17:46À l'époque,
17:46vous suivez l'affaire
17:47pour le journal Le Parisien.
17:49Il y a la scène de découverte des corps
17:50que vous allez, vous aussi, découvrir.
17:52On va vous la rapporter.
17:54C'est particulièrement sinistre,
17:56ce moment, Anne-Cécile Juillet.
17:58Alors, moi, je l'ai vécu, évidemment,
18:00de l'autre côté, des barrières largement
18:02posées par la gendarmerie
18:04pour préserver les lieux.
18:05Il se trouve que moi,
18:06je connaissais les lieux
18:07puisque j'y étais allée avant,
18:09puisqu'en réalité,
18:09la maison de Jean-Pierre Trébert
18:10n'a pas été immédiatement placée sous scellée
18:12et on pouvait avoir accès à son jardin.
18:15Je me souviens d'avoir appris cette nouvelle
18:19en soirée.
18:20Il fait nuit, c'est l'automne.
18:22On est dans Lyon.
18:24Tout est quand même très...
18:26Comment dire ?
18:27L'atmosphère est quand même extrêmement lourde.
18:30Lugubre.
18:32Absolument lugubre.
18:33Et ce qui est étonnant,
18:34c'est qu'on se dit,
18:36punaise,
18:36si ces deux femmes étaient dans ce puitsard
18:39alors qu'on est passées à plusieurs reprises devant,
18:42rétrospectivement,
18:43on se dit qu'elles y étaient
18:44quand on y est allées,
18:45premièrement.
18:46Et deuxièmement,
18:47on se dit,
18:47mais quel toupet !
18:49Parce que la façon dont le jardin est fait,
18:51enfin, quel toupet,
18:52ce n'était pas le terme,
18:52mais la façon dont la maison,
18:54elle donne vraiment sur la rue.
18:55Le puitsard,
18:56il donne sur un jardin
18:57qui est légèrement en pente,
18:59qui donne sur la rue.
19:00Et on sait que Jean-Pierre Trébert
19:01a loué une nippelle,
19:03en tout cas,
19:03qu'il en a fait usage,
19:04donc ça peut correspondre,
19:05effectivement,
19:06au moment où les corps,
19:08il choisit de la mettre dans ce puitsard.
19:10Et on se dit,
19:11mais faire ça,
19:12quasiment au vu de tout le monde,
19:14et ça montre,
19:15effectivement,
19:16un psychisme
19:17qui est dénué
19:18de beaucoup d'humanité,
19:21et même de...
19:22Comment dire ?
19:23Il a toutes les audaces,
19:26en réalité.
19:26Il a toutes les audaces,
19:27même celui de prendre
19:28les enquêteurs
19:29pour des idiots.
19:30Oui, c'est ça.
19:31Il y a un cynisme total,
19:33évidemment,
19:33vous l'avez dit,
19:33privé d'humanité,
19:35parce qu'on ne fait pas ça,
19:36ce n'est pas possible.
19:38Elles sont baillonnées,
19:40ces deux jeunes femmes.
19:41Enfin bon,
19:42la scène est épouvantable.
19:43Michel Cuneau,
19:45là,
19:45vous avez retrouvé
19:46les cadavres
19:47au fond de ce puits,
19:48ce puitsard.
19:49Quelle est sa réaction
19:51à Trébert ?
19:53Écoutez,
19:53en fait,
19:54ça se passe en deux temps,
19:54parce que la première journée,
19:55on fait des fouilles sur le terrain
19:56où on découvre
19:57des résidus d'incendie,
19:58donc des rivets de vêtements
19:59et autres portables.
20:01Et le lendemain,
20:01moi,
20:02je n'ai pas pu assister
20:03à toute la fouille
20:04dans la mesure
20:05où je gérais l'ensemble.
20:07Et enfin,
20:07l'après-midi,
20:08je m'approche du puitsard
20:10et je vois que Trébert,
20:11qui me connaissait bien,
20:12était particulièrement inquiet.
20:14Donc,
20:15c'est à ce moment-là
20:16que j'ai fait ouvrir
20:17le puitsard
20:17et qu'une odeur pestilentielle
20:18m'est arrivée
20:19en pensant vraisemblablement
20:21que les corps étaient là
20:22et ce qui était le cas.
20:23Alors,
20:23quelle a été la réaction ?
20:24Donc,
20:24au moment où j'ai fait ouvrir
20:25le puitsard
20:26et que nous avons effectivement
20:28sorti les corps,
20:29il s'est passé plusieurs heures
20:30pour mettre en place
20:31toutes les pompiers,
20:33etc.
20:34Et donc,
20:34il a eu largement le temps
20:35de réfléchir
20:36à ce qu'il allait dire
20:36et effectivement,
20:37lorsqu'on a sorti
20:38le premier cadavre,
20:40il a eu cette réflexion
20:41« putain,
20:41il les a butés »
20:42mais il avait largement le temps
20:43de réfléchir à tout ça.
20:44Et par la suite,
20:44il avait un comportement
20:45totalement froid,
20:46totalement détaché
20:47comme il était habituellement.
20:50Encore un petit mot
20:51à Michel Cuneau.
20:52Il y a l'hypothèse
20:53de l'asphyxie.
20:53C'est très compliqué
20:54cette auto-option.
20:55On ne va pas rentrer
20:55dans les détails
20:56mais elle est compliquée.
20:57L'hypothèse de l'asphyxie,
20:59il y a cette chloropicrine.
21:00Je suppose que vous découvrez
21:02tout ça.
21:03C'est étonnant
21:04parce que c'est très singulier
21:07comme manière
21:08d'assassiner quelqu'un.
21:11C'est le seul crime au monde
21:13que l'on connaisse.
21:14cette façon d'opérer.
21:16Il s'agit,
21:17le professeur Lecomte
21:18détermine que les poumons
21:19ont été totalement détruits
21:21lors de l'autopsie
21:22comme avec le gaz moutarde
21:25qui a été utilisé
21:25durant la guerre de 1914.
21:27Et donc,
21:27je ne sais plus comment
21:29je me renseigne
21:30et j'arrive à ce cas
21:31de chloropicrine
21:32par un lieutenant de Louveterie
21:33qui m'en parle
21:34parce qu'il est utilisé
21:35pour tuer les nuisibles.
21:38Et effectivement,
21:40étant donné que
21:41Jean-Pierre Trébert
21:42travaillait dans les milieux
21:43de la chasse,
21:44il avait toute possibilité
21:45pour avoir accès
21:45à ce produit dangereux.
21:47Ce poison qui était interdit
21:48depuis plusieurs années,
21:49en fait.
21:50Enfin,
21:50lui pouvait en avoir
21:51en sa possession.
21:52Et il s'avère
21:53effectivement
21:53que les filles
21:55ont été tuées
21:55avec ce gaz
21:56qui est très dangereux.
21:58Coup de théâtre,
22:00la chloropicrine,
22:01certes,
22:02la tante de Géraldine
22:03va être interpellée.
22:05Géraldine Giraud,
22:07Katia Lherbier,
22:08la nuit de l'homme des bois.
22:10Elle est la probable
22:11commanditaire
22:12d'une séquestration
22:13punition.
22:15L'enquête de l'heure
22:15du crime,
22:16une ancienne cantatrice,
22:17Christine Van Kempen,
22:19est-elle impliquée
22:20dans ce double meurtre
22:21à suivre dans un court instant
22:23sur RTL ?
22:24Elle a l'air
22:34d'une biche aux aboies
22:35complètement ailleurs,
22:37complètement allumée.
22:38Et c'est Marie-Christine Van Kempen.
22:40Bon,
22:40elle est comme elle est.
22:42Elle est effectivement
22:43peut-être un petit peu farfelue.
22:44C'est une artiste
22:45au sens un peu caricatural
22:46du terme.
22:48Et quelque part,
22:49on a l'impression
22:49qu'on se dit
22:49celle-là,
22:50elle n'est pas nette.
22:51Au programme aujourd'hui
22:52de l'heure du crime,
22:53la disparition
22:53est la mort de Géraldine Giraud
22:55et Katia Lherbier,
22:562004,
22:57dans Lyon.
22:58Deux jeunes femmes amoureuses
22:59asphyxiées
23:00avec un gaz toxique,
23:02un suspect,
23:02Jean-Pierre Trébert,
23:03arrêté.
23:04La tante d'une victime
23:05va, elle aussi,
23:06être arrêtée.
23:09Mardi 1er mars 2005,
23:10Marie-Christine Van Kempen,
23:12ancienne cantatrice
23:13et tante de Géraldine Giraud,
23:15est placée en garde à vue.
23:17C'est elle
23:17qui avait présenté Katia
23:19qui a été sa colocataire
23:21à sa nièce Géraldine,
23:22dans son grenier.
23:23Des chiffons imprégnés
23:24de la mortelle chloropicrine
23:26et des bandes d'adhésif
23:28ont été retrouvées.
23:29Marie-Christine Van Kempen
23:31dit tout ignorée
23:32de cette histoire de poison.
23:34Elle certifie
23:34ne pas connaître
23:35Jean-Pierre Trébert.
23:36Elle est relâchée
23:37après 31 heures
23:38de garde à vue.
23:39La police continue
23:41d'enquêter discrètement
23:42sur la tante.
23:43Si elle ignore
23:44qui est Trébert,
23:45elle connaîtrait
23:46la dernière compagne
23:47de Trébert,
23:48Patricia Darbo.
23:50Quelques temps plus tard,
23:52une restauratrice
23:53de Fontainebleau,
23:54chez qui Trébert
23:54avait ses habitudes,
23:56reconnaît sur une photo
23:57Marie-Christine Van Kempen.
23:59Selon elle,
24:00cette femme
24:01aurait déjeuné
24:01avec Trébert
24:02et Patricia Darbo
24:03peu avant
24:04les disparitions
24:05dans un procès verbal.
24:07Les enquêteurs
24:08présentent alors
24:09l'ex-quantatrice
24:10comme la probable
24:11commanditaire
24:12d'une séquestration
24:13punition
24:14qui aurait mal tourné.
24:16Marie-Christine Van Kempen
24:17aurait eu
24:18une relation sentimentale
24:20avec Atia Lherbier.
24:21Elle n'aurait pas supporté
24:22qu'elle tombe amoureuse
24:23de Géraldine.
24:2426 novembre,
24:25elle est mise en examen
24:26pour complicité d'assassinat
24:27tout comme Patricia Darbo.
24:29Mais les deux femmes
24:31vont bénéficier
24:31trois mois plus tard
24:32d'un non-lieu.
24:35Lundi 13 octobre 2008,
24:36Jean-Pierre Trébert
24:37est seul à être renvoyé
24:38devant une cour d'assises.
24:40Il n'a jamais cessé
24:41de nier les crimes.
24:42Enquête bouclée,
24:43mais onze mois plus tard,
24:448 septembre 2009,
24:47Trébert s'échappe
24:48de la prison d'Ausserre.
24:50Employé à l'atelier
24:50de fabrication d'emballage,
24:52il s'est dissimulé
24:53dans un carton.
24:54À 11h30,
24:55le carton a été emporté
24:57avec d'autres
24:57dans un camion.
24:59Personne ne s'est inquiété
25:00de l'absence du détenu.
25:02Il avait dit
25:02qu'il avait un rendez-vous
25:03chez le juge.
25:05Ce n'est qu'à 18h30
25:06que l'évasion
25:07est enfin signalée.
25:10On va dire un mot
25:11évidemment
25:11de cette évasion spectaculaire,
25:13mais avant cela,
25:13il faut qu'on s'intéresse
25:14à la tante de Géraldine,
25:16Marie-Christine Van Kempen,
25:18qui apparaît
25:19dans le décor.
25:19Et ça,
25:20c'est un vrai rebondissement.
25:21Il y a quelque chose
25:21de très troublant
25:23et même d'inquiétant
25:24soudain
25:24dans cette affaire.
25:26Anne-Cécile Juillet,
25:27vous êtes journaliste
25:27aujourd'hui,
25:29rédactrice en chef
25:30au journal Le Télégramme.
25:31À l'époque,
25:32vous suiviez
25:32toute cette enquête
25:33pour le journal Le Parisien.
25:35Marie-Christine Van Kempen,
25:36pourquoi est-ce
25:37qu'elle est suspecte finalement ?
25:38Pourquoi elle ?
25:39Pourquoi on vient
25:40chez elle ?
25:41Elle est suspecte déjà
25:43parce qu'elle pourrait
25:44offrir un mobile
25:45aux enquêteurs.
25:46C'est-à-dire qu'on a du mal
25:48à imaginer
25:48que Jean-Pierre Trébert
25:49a séquestré
25:50et tué deux femmes
25:51juste pour remplir
25:53deux caddies
25:53au supermarché du coin.
25:56Et donc,
25:57son apparition,
25:58outre les preuves matérielles
25:59dans sa cave
25:59et dans son grenier,
26:00pourrait apporter
26:04un début d'explication.
26:06On sait que c'est grâce à elle
26:07que Katia et Géraldine
26:09se sont rencontrées.
26:11Et puis aussi,
26:12on a envie de dire
26:13que c'est une suspecte
26:14pas facile,
26:16mais dans le sens
26:16où elle est fantasque,
26:18c'est un personnage,
26:20elle est assez émotive,
26:22elle est peu claire,
26:23elle n'est pas précise.
26:26Disons qu'on a presque
26:27l'impression
26:27qu'elle ne saisit pas
26:28la gravité des choses.
26:32Moi, je me souviens très bien
26:33l'avoir vue
26:33au moment des obsèques
26:34de Géraldine Giriot
26:35et elle arborait
26:38un visage extrêmement dur,
26:39fermé.
26:40Bon, il ne s'agit pas ici
26:41d'un jugement,
26:43elle a bénéficié
26:44d'un non-lieu.
26:45Mais effectivement,
26:46les éléments matériels
26:48qui, malgré tout,
26:49finalement,
26:50ce qui n'a pas réussi
26:51à l'accrocher complètement,
26:53c'est un lien ferme
26:54avec Trébert
26:55puisque cette restauratrice
26:57a cru la reconnaître,
26:58mais il n'y a pas
26:59de lien matériel
27:00de SMS,
27:01d'échange,
27:02etc.
27:04Donc, voilà
27:05où on en est resté.
27:07Vous décrivez très bien
27:08ce personnage
27:09qui est très déroutant
27:10et effectivement
27:11qui va dérouter
27:11les enquêteurs.
27:13On va beaucoup
27:13se fixer sur elle
27:15sans succès.
27:16Il y a un non-lieu,
27:16il faut le rappeler.
27:18Elle est innocente aujourd'hui,
27:19évidemment,
27:21cette femme,
27:21Marie-Christine Van Kempen.
27:24Michel Cuneau,
27:25vous avez dirigé
27:26cette enquête
27:26dans l'affaire Trébert.
27:27Vous étiez à la PJ Dosser.
27:29Alors,
27:30vous cherchez...
27:30Vous ne croyez pas,
27:31vous,
27:31qu'il soit tout seul,
27:34Jean-Pierre Trébert,
27:35finalement ?
27:36Ça,
27:36c'est une obsession chez vous.
27:37Vous pensez
27:37qu'il n'a pas fait ça
27:38tout seul ?
27:40On a été obligé
27:41de faire des recherches
27:42tout autour de lui,
27:43bien évidemment,
27:44puisqu'on s'est rendu compte
27:45qu'il évoluait
27:46depuis sa connaissance
27:47avec un homme et François Vivant
27:48avec des voyous
27:50de plus ou moins
27:51d'importance,
27:53mais plutôt
27:53d'un grand banditisme
27:54qui trafiquait des cigarettes,
27:55qu'il était en lien
27:56avec un Polonais
27:57et on cherchait éventuellement
27:59une complicité,
28:00effectivement.
28:01Donc,
28:01dans son entourage
28:02le plus proche
28:03de ses collègues de travail
28:05et puis dans ce milieu
28:06d'escrocs,
28:08de voyous,
28:09ça m'a demandé
28:11de me déplacer
28:12en Pologne,
28:13au Pérou,
28:13pour voir,
28:14interpeller
28:15des tas d'individus
28:16qui étaient recherchés
28:17par ailleurs
28:17et pour savoir
28:19si effectivement
28:20il avait été
28:20en contact avec eux
28:21parce qu'on avait fait
28:22une campagne
28:23de recherche d'ADN
28:24en même temps
28:24en fonction des ADN
28:26retrouvés
28:26sur les différents éléments,
28:28les supports
28:28qu'on avait pu trouver
28:29chez lui,
28:30il fallait identifier
28:31les...
28:32il fallait identifier
28:34ces ADN
28:35et donc rechercher
28:37toutes les personnes
28:37qu'il avait pu connaître
28:38et les entendre.
28:39Marie-Christine
28:40Von Kampen,
28:41elle vous intéresse
28:42cette femme ?
28:44C'est-à-dire
28:45qu'à l'origine
28:46elle ne m'intéresse
28:47pas particulièrement
28:47c'est son comportement
28:48qui par la suite
28:49me pose question
28:50dans la mesure où moi
28:51j'apprends au mois de mars
28:522005
28:53un chat avait été découvert
28:54dans la cave
28:55que des traces de chloroforme
28:57étaient le résidu
28:58de la chloropicrine
28:59et que ce gaz
29:00stagnant au niveau du sol
29:02pouvait amener
29:03la mort d'animaux
29:04dont un chat.
29:06Donc j'ai fait des recherches
29:07dans la cave
29:07et j'ai trouvé
29:07des traces de chloroforme
29:08qui pouvaient être aussi
29:10d'utilisation
29:12d'une bombe à puce
29:13qui avait été utilisée
29:14par l'ancien locataire.
29:16Donc elle me donne
29:18un emploi du temps
29:18qui n'est toujours pas
29:20bien établi
29:21elle n'est pas claire
29:22dans ses déclarations
29:24je ne sais pas
29:25ce qu'elle fait
29:26entre le jeudi 28
29:27et le 2 novembre
29:27c'est une impossibilité
29:29de le savoir
29:30puisqu'elle nous donne
29:31des choses
29:31qui sont contredites
29:32par d'autres témoins
29:33elle nous dit
29:34qu'elle n'a pas participé
29:34à un dîner
29:35notamment le 28 octobre
29:36au soir
29:36qu'elle est rentrée
29:37à Pierre Couvert
29:38alors que les autres
29:38disent à la dîner
29:39avec nous
29:40elle nous cite des personnes
29:41qui l'ont emmenée
29:42qui ont fait des voyages
29:42avec elle
29:43dont sa belle-sœur
29:43et sa belle-sœur nous dit
29:44non je ne l'ai jamais emmenée
29:45donc le week-end
29:46on n'a pas d'emploi du temps
29:47très précis en fait
29:49pas très clair
29:49en plus le manteau
29:51qui est découvert
29:52elle est vue
29:53avec un manteau de fourrure
29:54au restaurant
29:56de Fontainebleau
29:57et il s'agit
29:58qui est formellement reconnu
30:00par Madame Chiron
30:01comme étant un manteau
30:02de fourrure
30:02qu'elle lui avait prêté
30:03jusqu'en décembre 2004
30:05donc voilà
30:06donc moi je n'ai pas
30:07d'a priori
30:07contre ces personnes
30:08qui ont bénéficié
30:09d'un non-lieu
30:09ce sont des éléments
30:10d'enquête
30:10qui apparaissent
30:11c'est tout
30:11un petit mot avec vous
30:14Anne-Cécile Juillet
30:15très court
30:16c'est l'évasion de Trébert
30:18ça c'est un
30:19ça y est
30:20on se dit
30:20c'est pas possible
30:21c'est un rebondissement
30:22et c'est là
30:24où je vous dis
30:25que l'affaire Giraud
30:25devient l'affaire Trébert
30:26c'est qu'en réalité
30:27cette évasion
30:29pour nous
30:30qui est quand même
30:31comme un coup de tonnerre
30:32dans ce qu'on pouvait imaginer
30:33c'est quelque chose
30:34qui allait rouler
30:35puisqu'il était quand même
30:35sous les verrous
30:36ça démontre une chose
30:37c'est l'intelligence animale
30:39de cet homme
30:40et en ça
30:41c'est un chasseur
30:42et clairement
30:44il en a
30:44tous les
30:45comment dire
30:46tous les us
30:46et toutes les ruses
30:47clairement
30:48d'avoir cette audace
30:49le type
30:50il n'a plus rien à perdre
30:51il se met dans le premier carton
30:52mais moi
30:53ce qui ne m'étonnerait pas
30:54c'est qu'il est imaginé
30:56par un comportement
30:57absolument exemplaire
30:58en détention
30:58finalement de se dire
31:00tiens
31:00je vais prendre des responsabilités
31:01je vais devenir
31:01le chef d'atelier
31:02d'atelier de carton
31:04et hop
31:04comme ça
31:05peut-être qu'un jour
31:05je pourrais partir avec
31:07bien sûr
31:08ça ne s'est pas fait comme ça
31:08sur un coup de tête
31:09en cavale
31:10les lettres d'un suspect
31:12qui clame son innocence
31:13Géraldine Giraud
31:14Katia Lherbier
31:15la nuit de l'homme des bois
31:17je t'écris
31:18car je ne veux pas
31:19qu'un jour
31:19tu aies
31:19à douter de moi
31:21je suis innocent
31:22l'enquête de l'heure du crime
31:23on se retrouve dans un instant
31:24sur RTL
31:25Jean-Alphonse Richard
31:27sur RTL
31:28c'est l'heure du crime
31:29jusqu'à 15h
31:30l'heure du crime
31:33présentée par
31:34Jean-Alphonse Richard
31:35sur RTL
31:36retour aujourd'hui
31:38dans l'heure du crime
31:38sur les morts atroces
31:39de Géraldine Giraud
31:40fille de l'acteur
31:41Roland Giraud
31:42et sa compagne
31:42Katia Lherbier
31:43en 2004
31:44dans Lyon
31:45après 5 ans d'enquête
31:46le seul suspect
31:47l'homme des bois
31:48Jean-Pierre Trébert
31:49a réussi à s'enfuir
31:51de sa prison
31:51mardi 15 septembre 2009
31:558 jours
31:56après son évasion
31:57Jean-Pierre Trébert
31:57est filmé
31:58dans la localité
31:59de Bréau
32:00en Seine-et-Marne
32:01en bordure d'une forêt
32:02qu'il connait
32:03comme sa poche
32:03les policiers
32:04avaient installé
32:05ses caméras discrètes
32:06après avoir placé
32:08sous surveillance
32:09la visiteuse
32:10de prison
32:10de Trébert
32:11le fugitif
32:13adresse des lettres
32:14lyriques
32:15à cette femme
32:15il l'assure
32:16de sa parfaite innocence
32:17je ne veux pas
32:18qu'un jour
32:19tu aies à douter de moi
32:20affirme-t-il
32:21il dit se trouver
32:22dans une très belle forêt
32:23c'est vraiment sympa
32:25cette brume
32:26avec les cerfs
32:27biches
32:27sangliers
32:28c'est une ambiance
32:29un peu fantomatique
32:30écrit-il
32:31un rendez-vous
32:32des amoureux
32:32est localisé
32:33c'est un arbre
32:35boîte aux lettres
32:36marqué d'un coeur
32:37Trébert
32:38a aussi écrit
32:39à un journaliste
32:40de Marianne
32:42il certifie
32:43qu'il n'a pas tué
32:44les deux femmes
32:44il se présentera
32:45à son procès
32:46pour le dire
32:47le 8 octobre
32:48le raid localise
32:49le fugitif
32:50mais une pluie battante
32:52empêche l'interpellation
32:5320 octobre
32:54après deux mois et demi
32:55de cavale
32:55Jean-Pierre Trébert
32:56est arrêté
32:57dans un petit appartement
32:58de Melun
32:59trois de ses amis
33:00persuadés de son innocence
33:02l'avaient pris sous son aile
33:03il le cachait
33:04samedi 20 février 2010
33:07Jean-Pierre Trébert
33:0847 ans
33:08est retrouvé mort
33:09à la prison
33:10de Florimérogis
33:11quartier d'isolement
33:13des détenus
33:13particulièrement surveillés
33:15il s'est pendu
33:16avec un drap
33:17son avocat
33:18affirme que le suspect
33:19avait annoncé au juge
33:20son intention
33:21de se suicider
33:22le dossier
33:23se referme
33:24je ne pensais pas
33:25qu'il irait jusque là
33:26il s'est puni lui-même
33:27il n'a pas osé
33:28affronter l'audience
33:29contrairement à ce
33:30qu'il avait annoncé
33:31c'est un mensonge
33:32de plus
33:33indique
33:35l'acteur
33:35Roland Giraud
33:37et il faut dire
33:41un mot tout de suite
33:41sur cette cavale
33:42parce qu'elle va
33:43longtemps alimenter
33:44beaucoup d'articles
33:45dans les journaux
33:46à la radio
33:46à la télé
33:47Michel Cuneau
33:48vous étiez le directeur
33:49d'enquête
33:49dans l'affaire Trébert
33:51pas facile
33:52d'arrêter
33:53cet homme des bois
33:54il a de la ressource
33:55il connait le terrain
33:57il est retort
33:58il est imaginatif
33:59et sans doute
33:59assez intelligent
34:01pour savoir
34:01ce qui se passe
34:01autour de lui
34:02totalement
34:04en revanche
34:05je n'hésitais pas
34:05à mettre
34:06d'enquête
34:07sur l'évasion
34:08pas du tout
34:09c'était un service
34:09parisien
34:10qui avait géré ça
34:11moi j'étais en complément
34:13j'ai donné les renseignements
34:14que je pouvais tenir
34:15rapidement
34:16j'avais su
34:17il pouvait être
34:18en Seine-et-Marne
34:19les lieux
34:20qu'il connaissait le mieux
34:21d'ailleurs
34:21il a été filmé à Bréau
34:22ce qui ne m'a pas
34:23du tout surpris
34:24et j'avais réussi
34:25à convaincre
34:26sa compagne épistolaire
34:28de poser
34:30un mot
34:31au pied d'un arbre
34:32ce qu'on a réussi
34:33à faire
34:33malheureusement
34:34le piège
34:35n'a pas fonctionné
34:36ça c'est les aléas
34:38d'une enquête
34:39voilà
34:39et en ce qui concerne
34:40son comportement
34:41bon ben
34:42oui
34:42c'est son comportement
34:43habituel
34:44quelqu'un qui est malin
34:45retort
34:46et inaccessible
34:48il est repris
34:50vous êtes surpris
34:50par les hommes
34:51qui l'ont aidé
34:52pendant sa cavale
34:53on lui a prêté
34:54cet appartement
34:55non
34:57ce sont ses anciens collègues
34:58au moment où il travaillait
34:59comme au foyer agricole
35:02donc il les connaissait
35:03parfaitement bien
35:04et je n'ai pas été surpris
35:06qu'il soit avec eux
35:07non pas du tout
35:08effectivement
35:08c'est ce que vous disiez
35:10tout à l'heure
35:10qu'il était entouré
35:11qu'il connaissait du monde
35:12sans doute plus
35:13qu'on ne le croit
35:14et qu'il a profité
35:15de ses amitiés
35:16Anne-Cécile Juillet
35:18journaliste
35:19au quotidien
35:20le Télégramme
35:21et vous suiviez
35:21cette affaire à l'époque
35:22pour le journal
35:23Le Parisien
35:25alors il écrit beaucoup
35:27depuis sa forêt
35:29Jean-Pierre Trébert
35:30il écrit même
35:31des lettres enflammées
35:32il écrit au journal Marianne
35:34où il jure
35:35de son innocence
35:36en les lisant
35:37ces lettres
35:38j'allais dire
35:39il y a des accents
35:40de sincérité
35:41mais ce n'est pas si mal
35:42écrit que ça
35:42ah non
35:44mais disons
35:45qu'après avoir voulu
35:47se forger
35:48le mythe
35:49du bon copain
35:50qui aide
35:50un couple de femmes
35:52à changer de vie
35:54là il se crée
35:55le mythe
35:55de la victime
35:56de l'erreur judiciaire
35:57et donc
35:58il change de pigeon
36:00parce qu'on a bien vu
36:01celle qui en parle le mieux
36:02de Jean-Pierre Trébert
36:03c'est son ex-femme
36:04Marie-Pascal
36:05qui explique
36:06à quel point
36:06il s'est grugé
36:07tout le monde
36:07et certainement
36:09il peut y avoir
36:10des accents de sincérité
36:11dans l'affection
36:11qu'il porte à Blandine
36:13puisqu'on sait
36:13qu'il y a dans sa vie
36:15Marie-Pascal
36:15puis Patricia Darbeau
36:16puis cette Blandine
36:18son petit art salah
36:19comme il dit
36:20son petit coeur
36:21en langue alsacienne
36:23voilà
36:23mais là
36:25il est clairement
36:26en train de
36:27quasiment
36:28il écrit son testament
36:29en fait en réalité
36:30parce que
36:30d'une certaine façon
36:32il sait que s'il se fait reprendre
36:33est-ce qu'il voulait
36:34vraiment aller au procès
36:35ça point d'interrogation
36:37mais
36:37disons que
36:38petit à petit
36:39les solutions se referment
36:40et l'issue
36:41est de plus en plus étroite
36:42et s'il sait
36:43que s'il se fait reprendre
36:44il devra répondre
36:45et là pour le coup
36:47ça ne sera pas du lyrisme
36:48ça sera matériel
36:49fait matériel
36:50indice
36:51preuve et évidence
36:52à charge contre lui
36:53et ça ne sera plus drôle du tout
36:55et il ne sera plus
36:56dans une vieille maison d'arrêt
36:57type Auxerre
36:57il sera peut-être
36:58condamné à perpète
37:00dans une maison centrale
37:01c'est probable
37:02donc d'une certaine façon
37:03disons que c'est
37:05c'est un peu
37:06son moment de gloire
37:06et là pour le coup
37:07alors
37:08effectivement
37:09vous parliez
37:09de la lettre
37:11envoyée à Perico Légas
37:13de Marianne
37:14c'est quand même
37:14le summum
37:15de la mégalomanie
37:16de Jean-Pierre Trébert
37:17et de sa capacité
37:19manipulative
37:20ça c'est certain
37:21Michel Cuneau
37:22votre réaction
37:23quand vous apprenez
37:24qu'il s'est suicidé
37:26il s'est pendu
37:26dans sa cellule
37:27alors je sais que
37:28pour un enquêteur
37:29avec l'énergie
37:30que vous avez mis
37:30dans ce dossier
37:31le travail investi
37:33c'est une catastrophe
37:34c'est une catastrophe
37:37dans la mesure
37:37en plus on avait prévenu
37:39madame la juge
37:40qui était saisie
37:41de l'évasion
37:41à Hausser
37:42avait fait un courrier
37:43à la maison d'arrêt
37:44en précisant
37:44qu'il était
37:45suicidiste
37:46de se suicider
37:47on le savait
37:48qu'il allait le faire
37:49donc voilà
37:50c'est d'autant plus
37:51dommageable
37:52donc c'est plusieurs
37:53années de travail
37:53et puis c'est surtout
37:55un dossier
37:57qui ne sortira jamais
37:57on aurait voulu
38:00avoir la cour d'assises
38:01où tout aurait pu
38:02se décider
38:03on aurait pu
38:04avoir des explications
38:05peut-être plus claires
38:06et voilà
38:07c'est dommageable pour ça
38:08maintenant
38:08quelle qu'on soit
38:09l'issue
38:10mais on aurait pu
38:11avoir des explications
38:11directement
38:12donc bien évidemment
38:14c'est un petit peu
38:14du gâchis
38:15bien évidemment
38:16mais c'est le choix
38:17qu'a fait
38:18Jean-Pierre Trébert
38:18et puis voilà
38:19Anne-Cécile
38:21il y a un mot là-dessus
38:22effectivement pour les familles
38:23que vous connaissez
38:24vous les avez interviewées
38:25on les a
38:27on les a côtoyées
38:29et toujours avec
38:30une très grande dignité
38:32en tout cas
38:32de leur côté
38:33on a essayé aussi
38:34dans le respect
38:35parce que la communication
38:36n'a pas toujours été
38:37très simple et évidente
38:38mais évidemment
38:39c'est le dernier pied de nez
38:41finalement
38:42Roland Giraud
38:43est persuadé
38:43de sa culpabilité
38:44on sait que
38:46dans son cœur
38:47et dans son esprit
38:48il aura toujours
38:50des difficultés
38:51avec sa belle-sœur
38:52déjà les relations
38:53ont été tendues
38:54auparavant
38:55mais là
38:56si vous voulez
38:56c'est du drame
39:00qui se rajoute au drame
39:00en réalité
39:01puisqu'il n'y a même pas
39:02la possibilité
39:02de se confronter
39:03et on sait bien
39:05que les procès d'assises
39:06ne sont pas là
39:07pour entamer
39:07un processus de deuil
39:08mais en tout cas
39:09elles y participent
39:10et permettent au moins
39:12que les choses soient dites
39:13peut-être
39:14Jean-Pierre Trébert
39:15n'aurait-il rien dit
39:16rien avoué
39:17en réalité
39:19ça aurait quand même
39:19posé les choses
39:20et il y aurait eu
39:21d'un côté
39:21des victimes
39:22reconnues
39:23est-ce qualité de victime
39:24et en face
39:25un suspect
39:27qui aurait
39:28quand même
39:28certainement été condamné
39:30bien sûr
39:30il fallait cette étape
39:31deux familles
39:32à jamais dévastées
39:33par la tragédie
39:34Géraldine Giraud
39:35Katia Lherbier
39:36la nuit de l'homme des bois
39:37ma fille
39:38j'y pense à chaque minute
39:39de ma vie
39:40elle est invisible
39:41mais pas absente
39:42elle est avec moi
39:42l'enquête de l'heure du crime
39:44je vous retrouve tout de suite
39:44sur RTL
39:45L'heure du crime
39:47c'est avec
39:48Jean-Alphonse Richard
39:49sur RTL
39:50Lidl
39:51Présenté par
39:53Jean-Alphonse Richard
39:54sur RTL
39:55Dans l'heure du crime
39:57aujourd'hui
39:57la mort de Géraldine Giraud
39:58et Katia Lherbier
39:59en 2004
40:00dans Lyon
40:00la fille de l'acteur
40:02Roland Giraud
40:02et sa compagne
40:03ont été
40:03asphyxiés
40:04un seul suspect
40:05retenu au fil
40:06des investigations
40:07le forestier
40:08Jean-Pierre Trébert
40:09son suicide
40:10clôt tout espoir
40:12de vérité
40:12pour les familles
40:13jeudi 7 mars 2013
40:15Roland Giraud
40:16père de Géraldine
40:17publie une biographie
40:18intime
40:19il raconte
40:20ne pas vouloir
40:21faire le deuil
40:21de sa fille
40:22si son épouse
40:23Mike Johnson
40:24dit avoir pardonné
40:26à Jean-Pierre Trébert
40:27lui en reste incapable
40:28au Parisien
40:29il indique
40:30j'ai la conviction
40:31intime
40:31qu'il est coupable
40:32et qu'il n'est pas seul
40:33il y a tellement de preuves
40:35contre lui
40:35que je ne peux pas croire
40:37à son innocence
40:37il ajoute
40:38ma fille
40:39j'y pense à chaque minute
40:41de ma vie
40:41elle est invisible
40:43mais pas absente
40:44elle est avec moi
40:45la mort de Jean-Pierre Trébert
40:47a entraîné
40:48l'extinction
40:49des poursuites
40:50aux yeux de la loi
40:51le suspect numéro 1
40:53jamais jugé
40:54est mort
40:54innocent
40:55comment un être
40:57entre guillemets
40:58humain
40:59peut être capable
40:59de faire une chose
41:00pareille
41:00et si je l'avais dans moi
41:00qu'est-ce que je ferais
41:01si je l'avais devant moi
41:02et c'est vrai que je préfère
41:03toujours ne pas l'avoir devant moi
41:04parce que je me dis
41:05quelqu'un qui est capable
41:06de faire une horreur pareille
41:07et qui se donne le droit
41:08de faire ça
41:09bien sûr qu'on peut avoir
41:10de la haine
41:11et qu'on peut avoir
41:11des réflexes de haine
41:12mais ça je m'en garde
41:13énormément
41:13et dans ces cas là
41:14il faut être plus fort
41:15et je me dis
41:16je veux être plus fort
41:16on ne peut pas comprendre
41:17la souffrance absolue
41:18si on ne l'a pas vécu
41:19
41:20il n'y a plus de vie
41:20et ça c'est insupportable
41:21même si on a la foi
41:22vous l'avez reconnu
41:25évidemment la voix
41:25de Roland Giraud
41:27qu'on salue
41:27d'ailleurs affectueusement
41:28Roland Giraud
41:29qui a vécu
41:30la pire des épreuves
41:31il a perdu sa fille
41:32c'était le papa
41:33de Géraldine Giraud
41:35il est toujours
41:35le papa de Géraldine Giraud
41:36c'était sur RTL
41:38en 2010
41:39Michel Cuneau
41:40vous êtes avec nous
41:41parmi les invités
41:41de l'heure du crime
41:42directeur d'enquête
41:43dans l'affaire Trébert
41:44c'est vous qui avez
41:45conduit cet homme
41:47quasiment aux assises
41:48mais il s'est suicidé
41:49est-ce que vous avez
41:50aujourd'hui
41:50est-ce que c'est une enquête
41:51finalement frustrante
41:52est-ce que vous avez
41:54de l'amertume
41:54sur ce qui a pu arriver ?
41:58oh non
41:58j'ai fait mon travail
41:59et je l'ai fait
42:00le plus complètement possible
42:01avec mes collègues
42:02on a exploité
42:03toutes les pistes possibles
42:05donc en tant que policier
42:07moi j'ai fait
42:08mon travail
42:09de professionnel
42:09comme il doit être fait
42:11maintenant
42:12la vie a fait
42:13qu'il s'est suicidé
42:14bon c'est pas la première fois
42:15qu'on va s'en donner l'affaire
42:16donc de l'amertume
42:19je n'ai pas d'amertume
42:19un peu de gâchis
42:21mais bon
42:21le travail a été fait
42:23c'est ça
42:24il n'aurait pas fallu
42:25passer à côté
42:26certaines choses
42:27vous m'avez dit tout à l'heure
42:29quelque chose
42:29j'ai vraiment tiqué dessus
42:31vous m'avez dit
42:31quand j'ai vu Trébert
42:33pour la première fois
42:34quand on a commencé
42:35à l'interroger
42:35dans votre tête
42:36il est passé une idée
42:38vous vous êtes dit
42:39ce type là
42:40il a déjà tué
42:41est-ce que vous avez fait
42:42des vérifications là-dessus ?
42:44il y a eu des dossiers
42:46qui ont été traités
42:47effectivement
42:48mais ça je ne peux pas
42:48trop en parler
42:49oui il y a eu
42:51des dossiers traités
42:51mais je suppose
42:52que son ADN
42:53a été conservé
42:55ou prélevé
42:55qui pourrait aider
42:57pour d'autres enquêtes
42:57oui bien sûr
42:58mais ça je ne peux pas
42:59trop en parler
42:59je ne sais pas du tout
43:00parce que je sais
43:01qu'il y a eu d'autres faits
43:01qui sont méconnus
43:03enfin méconnus
43:04je veux dire
43:04pour lesquels
43:05il a été
43:05et j'ai fait des investigations
43:07mais pas dans la région
43:09parisienne
43:10ailleurs
43:10donc je ne suis pas
43:12du tout ces dossiers là
43:13je sais qu'il y a eu
43:14des dossiers
43:15où il avait été
43:16comment dire
43:17approché
43:18on avait pensé
43:19on avait pensé à lui
43:20mais je n'en sais pas
43:22beaucoup plus en fait
43:23il y avait chez lui
43:24ça vous l'avez senti
43:25vous êtes policier
43:26vous respirez
43:27ce genre de choses
43:28vous les sentez
43:28il y avait chez lui
43:29une âme criminelle
43:31on pourrait dire comme ça
43:31il y avait quelque chose
43:32de violent chez lui
43:34écoutez ça s'est découvert
43:35au fil de l'enquête
43:36par les déclarations
43:37aussi bien de son épouse
43:38que de ses amis
43:39il n'hésitait pas
43:40à tuer des chiens
43:41c'était quelqu'un
43:43qui tuait assez facilement
43:45sans remords
43:46c'était un chasseur
43:48c'était un prédateur
43:49en fait
43:49Jean-Pierre Trébert
43:50et vu le mode opératoire
43:52de cette affaire
43:53c'est assez ignoble
43:55quand même
43:55bien sûr
43:56c'est la seule fois
43:57où j'ai vu des filles
43:58je ne sais pas
43:59si elles ont été torturées
44:00mais avec des masques
44:02funéraires
44:03avec des
44:03enfin bon
44:04c'était toute une mise en scène
44:05qui était assez
44:06inquiétante
44:07lugubre
44:07et donc l'un des vues
44:09qui a fait ça
44:09est hors norme
44:11un seul homme
44:12peut faire ça
44:12ou il y a plusieurs personnes
44:14en l'occurrence
44:17si ces filles
44:17ont été empoisonnées
44:19rapidement
44:19donc
44:20peut-être
44:21mais lui
44:21était quand même
44:22d'une force particulière
44:23de Pierre Trébert
44:24c'était une force
44:25de la nature
44:26donc lui tout seul
44:28peut-être
44:28peut-être
44:28ça c'est la question
44:30qu'on peut se poser
44:31effectivement
44:31qui restera en suspens
44:32et qui restera
44:34sans doute
44:34encore
44:35évidemment
44:36presque pour toujours
44:37en suspens
44:37hélas
44:37Anne-Cécile Juillet
44:39journaliste
44:40rédactrice
44:41en chef
44:41adjointe
44:41pour le quotidien
44:42le télégramme
44:43à l'époque
44:43vous travaillez
44:44aux parisiens
44:45et vous suivez
44:46cette affaire
44:46je sais qu'elle vous a
44:47beaucoup marqué
44:48cette affaire
44:49c'est quelque chose
44:50qui vous a beaucoup
44:51troublé
44:51interpellé
44:52qu'est-ce qui vous a
44:54comme ça
44:54un petit peu
44:55foudroyé
44:56j'ai envie de dire
44:57qui vous a marqué
44:58vous en avez toujours
44:59le souvenir
45:00le plus intense
45:01alors à la manière
45:03de Michel Cuneau
45:04j'ai essayé
45:04de faire mon travail
45:05de façon
45:06la plus professionnelle
45:07mais il se trouve
45:08que pour moi
45:08c'était ma première
45:09grosse affaire
45:10en tant que journaliste
45:11donc évidemment
45:13c'est une affaire
45:14dont on se souvient
45:15et puis finalement
45:16comme une pièce de théâtre
45:18alors que les victimes
45:20me pardonnent cette expression
45:21mais elles comprendront
45:22frappées par le décor
45:24par ce décor
45:24sinistre
45:25de Lyon
45:26pendant tout un automne
45:28puis un hiver
45:29frappées par les personnages
45:30parce que d'un côté
45:31il y a deux jeunes femmes
45:32dont on se dit
45:32qu'elles pourraient être
45:33nos amies
45:34tellement elles sont
45:35sympathiques
45:36solaires
45:37rayonnantes
45:38et finalement
45:39simples dans leur bonheur
45:40et puis frappées
45:41par la complexité
45:42du personnage
45:43de Jean-Pierre Trébert
45:44et de toutes ses
45:45multiples facettes
45:47même par son faciès
45:48moi Jean-Pierre Trébert
45:49je le vois arriver
45:49chez le juge d'instruction
45:50on est les premiers
45:51à le prendre en photo
45:52il est présenté
45:54au tribunal de sens
45:56et effectivement
45:57cet œil poché
45:58son air renfrogné
45:59ses oreilles décollées
46:01son front dégarni
46:02les roues
46:02c'est un personnage
46:04presque d'un conte
46:06pour enfants
46:07ça pourrait être
46:07l'ogre d'un conte
46:08pour enfants
46:09donc forcément
46:09le décor
46:11les personnages
46:11et puis ce dénouement
46:12qui n'existe pas
46:13ce point final
46:15d'une histoire
46:16qu'en général
46:17la cour d'assises
46:19vient clôturer
46:20et puis là
46:21qui n'existe pas
46:22donc forcément
46:23c'est une histoire
46:24quand on l'a couverte
46:25qui nous hante
46:26effectivement
46:27et je pense régulièrement
46:28et j'aurai toujours
46:30une pensée spécifique
46:31et particulière
46:32pour Roland Giraud
46:33et son épouse
46:33toujours
46:34on leur passe d'ailleurs
46:36le message aujourd'hui
46:37à Roland Giraud
46:39on lui passe le message
46:40de soutien
46:41parce qu'on sait
46:42que c'est une vie
46:44qui a été totalement brisée
46:45et vous l'avez évidemment
46:46approchée
46:46Anne-Cécile Juillet
46:47et vous connaissez
46:49la peine
46:49de cette famille
46:50et vous venez
46:51de nous le rappeler
46:52merci beaucoup
46:54Anne-Cécile Juillet
46:56et Michel Cuneau
46:57d'avoir été aujourd'hui
46:58les invités
46:58de l'heure du crime
46:59merci à l'équipe
47:00de l'émission
47:00rédactrice en chef
47:01Justine Vigneault
47:02préparation
47:03Marie Bossard
47:03Lisa Canales
47:04la réalisation
47:05était en direct
47:06Jonathan Griveaux
47:07de L'Église
47:09de L'Église
47:10de L'Église
47:11de L'Église
47:11de L'Église
47:13d'être en direct
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations