Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 6 semaines
Dans son édito du 26/08/2025, Thomas Bonnet revient sur le fiasco du second mandat d'Emmanuel Macron.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Oui, et je crois même que le mot échec est en dessous de la réalité.
00:04Alors pour bien saisir l'ampleur du désastre, il faut remonter au printemps 2022.
00:08Emmanuel Macron n'a pas fait campagne, a obtenu sa réélection grâce au sempiterné,
00:13l'argument moral de « moi ou le chaos ».
00:15Avec la guerre en Ukraine qui venait de démarrer, les stigmates de la crise sanitaire,
00:19les Français ont choisi de ne pas changer de capitaine puisque les bulletins météo annonçaient la tempête.
00:24Loin de moi l'idée de remettre en cause la légitimité du scrutin.
00:27Emmanuel Macron a été bien élu, devançant largement Marine Le Pen au second tour.
00:32Je note néanmoins que quelques semaines plus tard, lors des élections législatives,
00:36au moment de choisir un député, les électeurs ont été beaucoup moins nombreux à voter pour les macronistes.
00:41Depuis, Emmanuel Macron navigue à vue.
00:43Oui, parce qu'on a l'impression qu'il n'a jamais admis cet échec avec une majorité relative à l'Assemblée nationale.
00:49On aurait pu imaginer que le chef de l'État fasse des concessions, modifie sa méthode, consulte,
00:54ouvre la voie à des accords politiques. Au lieu de ça, on a eu la réforme des retraites,
00:59passée au forceps et qui a brusqué les oppositions.
01:02Depuis, la confiance des Français pour le pouvoir en place a fondu comme neige au soleil.
01:06Tous les scrutins montrent le détachement progressif pour les candidats d'Emmanuel Macron.
01:10Les codes de popularité du couple exécutif touchent le fond et creusent, semaine après semaine.
01:16La dissolution de juin 24 restera sans doute comme l'une des pires décisions de la Vème République.
01:22Et on en arrive donc à cette nouvelle crise de régime avec le départ programmé annoncé de François Bayrou.
01:28Alors finalement, le principal responsable du blocage qu'on est en train de vivre se trouve à l'Élysée.
01:34Oui, à l'Élysée.
01:35Et l'hypothèse de son départ est balayée très régulièrement par l'entourage présidentiel,
01:41alors même que des voix très modérées la réclament dans le paysage médiatique.
01:44On est donc obligé de composer avec la clé de voûte présidentielle,
01:48un président qui n'aura jamais été capable d'entendre les aspirations de son peuple,
01:52vanté parfois pour son intelligence, mais sourd, totalement sourd aux attentes populaires.
01:56Le même qui a fait exploser les partis en 2017 aura été celui qui aura provoqué l'affaissement de la Vème République.
02:03Alors je vous épargne le bilan sur le fond des sujets, parce que où compose notre regard ?
02:08Tout n'est que déclin, endettement, impuissance.
02:11Je pose juste la question, quel secteur va mieux aujourd'hui qu'en 2017 ?
02:16Je crois que la réponse est dans la question.
02:18Alors pour les deux ans qui viennent, Emmanuel Macron aura l'obsession de la question de son héritage,
02:22de la trace laissée dans l'histoire.
02:24C'est pour cette raison que son agenda est entièrement tourné vers l'international.
02:28Alors là aussi, il y aurait de quoi dire, mais le chef de l'État, faute de pouvoir agir chez lui,
02:32veut peser chez les autres.
02:33Triste réalité de l'effritement du pouvoir présidentiel, une fonction imaginée par De Gaulle
02:38pour offrir au peuple un chef puissant, garant des institutions.
02:42Près de 70 ans plus tard, le président est devenu au contraire le point de blocage institutionnel du pays.
02:49Merci.
02:54Merci.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations