- il y a 3 mois
Il y a une semaine, quatre corps ont été retrouvés dans la Seine. L’homme qui a été interpellé est suspecté des meurtres. Pour en parler : Antoine Forestier, journaliste BFMTV au siège de la police judiciaire (Paris). Jean-Pierre Colombies, ancien commandant de la police judiciaire. Boris Kharlamoff, journaliste police-justice BFMTV. Et Caroline Rambaud, médecin légiste.
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00:00Bonsoir à tous, merci d'être avec nous sur BFM Story, deux heures de décryptage de l'information.
00:07Et on commence donc avec cette histoire incroyable, ces quatre corps qui ont été retrouvés il y a une semaine dans la Seine.
00:15Et donc une nouvelle information, puisque l'homme qui a été interpellé, il suspectait effectivement des quatre morts.
00:21Dans un instant, on en parle avec nos experts en plateau.
00:25À mes côtés, Jean-Pierre Colombiès, bonjour, merci d'être avec nous.
00:28Vous êtes ancien commandant de la police judiciaire.
00:31Et puis à mes côtés, également, Boris Karamov, journaliste au service police-justice de BFM.
00:36Mais d'abord, avant de vous donner la parole, on prend directement la direction du siège de la police judiciaire.
00:43On trouve notre envoyé spécial, Antoine Forestier.
00:45Bonsoir Antoine.
00:46Quelles sont les dernières informations dont vous disposez ?
00:52Oui, en effet, l'étau semble se resserrer autour de cet homme qui a été placé en garde à vue il y a maintenant deux jours,
00:58mercredi matin.
00:59On en sait un peu plus sur le profil de cet homme.
01:00Il est âgé de 24 ans.
01:02Il a été interpellé dans un squat au bord de la Seine.
01:05Il est de nationalité algérienne en situation irrégulière.
01:09Et il a été entendu à au minimum quatre reprises depuis le début de cette garde à vue,
01:13en présence de son avocat et également en présence d'un interprète en langue arabe.
01:17Les premiers éléments qui ressortent de ces auditions permettent aux enquêteurs de le soupçonner d'être l'auteur de quatre meurtres.
01:24Pour rappel, il y a maintenant huit jours, ce sont quatre corps qui ont été retrouvés du côté de Choisy-le-Roi immergé dans la Seine.
01:30Jusqu'à présent, on parlait de traces de strangulation et de lésions sur uniquement deux de ces corps.
01:35Il y avait d'ailleurs deux victimes uniquement qui ont pu être identifiées grâce aux autopsies.
01:40Les quatre enquêtes ouvertes initialement ont été regroupées en une seule par le parquet de Créteil pour meurtre en concours,
01:48c'est-à-dire meurtre multiple.
01:49Et c'est d'ailleurs ce qui permet aux enquêteurs d'avoir plus de temps pour poser des questions à ce suspect.
01:54Ils ont quatre jours au maximum, c'est-à-dire que dans son cas, il pourrait être entendu jusqu'à dimanche matin ou plus tard.
01:59Pour rappel, il y a une deuxième garde à vue dans cette affaire.
02:01Elle a démarré hier, mais concernant ce deuxième homme qui est interrogé par les enquêteurs,
02:05on dispose de très peu d'éléments concernant son profil.
02:07– Merci beaucoup Antoine Forestier, vous êtes au siège de la police judiciaire avec Rémi Soula.
02:14Alors, vous avez été commandant justement de la police judiciaire.
02:18Qu'est-ce qui vous semble absolument étonnant dans cette affaire et singulier ?
02:22On voyait finalement ce suspect interpellé, le suspect de ces quatre meurtres.
02:27– Ceci, ça lui est réellement attribué, parce qu'il faut être prudent quand même.
02:32On a des cadavres dont certains sont très très décomposés,
02:35dans un état de dégradation assez avancé.
02:38Donc, il va falloir faire le lien entre ces personnes retrouvées décédées
02:42et l'auteur d'un homicide présumé.
02:44On est dans les présomptions, là, on n'est pas dans la certitude.
02:46Vous savez, c'est toujours le fond du travail des enquêteurs.
02:49– Oui, mais il y a une partie du travail des enquêteurs qui les amènent aujourd'hui ?
02:51– Oui, mais encore faut-il le prouver.
02:53Et entre la certitude, la conviction et la preuve, il y a parfois un monde.
02:56Donc, il faut être très très prudent.
02:58Et les enquêteurs, c'est le fondement même du travail de l'enquêteur,
03:01c'est de démêler ce qui doit être au final retenu contre la personne qu'ils ont en face d'eux.
03:06Et là, on a des difficultés qui sont juste matérielles,
03:08à savoir qu'il a quand même l'assistance d'un avocat.
03:10Alors, je ne dis pas qu'il faut empêcher les avocats d'être là,
03:13mais il peut l'influencer grandement quant aux dépositions qu'il peut faire ou ne pas faire.
03:17Il peut garder le silence, je le rappelle.
03:19Donc, si on est face à quelqu'un d'assez retort, qui connaît bien la machine
03:22et qui refuse de répondre à toutes les questions, on ne sera peut-être pas plus avancé.
03:25Donc, il faut être très très vigilant par rapport à ce qui va se passer dans les heures qui arrivent,
03:29qui viennent avant de vraiment lui mettre sur le dos les quatre homicides.
03:32Parce qu'il y a peut-être pluralité d'auteurs, on ne sait pas.
03:34Il y a des gardes à vue, apparemment, qui se succèdent les unes après les autres.
03:38Donc, il y aura peut-être concomitance entre plusieurs auteurs.
03:42Donc, ce n'est pas évident du tout.
03:43C'est quoi, justement, le plus difficile ?
03:45Vous qui avez eu cette expérience d'enquêteur, dans ces conditions-là,
03:47vous parlez du travail de l'avocat, c'est la loi que l'avocat soit là.
03:51Mais dans l'enquête qui continue d'être menée,
03:53comment on fait pour, justement, rapprocher les preuves, rapprocher les pièces ?
03:56Quand on est enquêteur, vous qui avez été à cette place-là,
03:58qu'est-ce qui est le plus difficile ?
03:59Il faut avoir des éléments matériels, tout simplement.
04:01Il faut déjà déterminer comment ces personnes ont été assassinées,
04:05si tant est qu'elles l'aient toutes été.
04:07Bon, j'entends dire quatre homicides probables.
04:09Bon, on va voir, on va voir exactement ce que les examens de corps,
04:12les autopsies vont déterminer,
04:14en espérant, comme je le dis, que l'état des corps le permette.
04:18Et ensuite, quels éléments vont fournir le suspect ?
04:21Il faut qu'il parle.
04:22Là, j'entends dire qu'il ne parle pas français,
04:24ça fait quand même trois ans qu'il est en France,
04:25il ne parlerait pas un mot, il aurait besoin d'un traducteur.
04:27Vous savez, on a un peu l'habitude aussi de ces personnalités très retorts
04:30qui font semblant de ne pas parler.
04:32Et toi, ça peut être du bluff ?
04:32Bien sûr, ça peut être du bluff, il n'a rien à perdre.
04:35Il a tout à perdre, au contraire.
04:37Et de fait, jouer l'obstruction au maximum,
04:40avec les conseils de quelqu'un qui, lui, est un procédurier,
04:43je pense à l'avocat,
04:44qui, si malheureusement, il lui conseille de ne pas répondre
04:47ou de répondre ou de garder le silence,
04:49on sera vraiment dans une situation de blocage.
04:51Pour les enquêteurs, ça va être très, très compliqué.
04:53Vraiment très compliqué.
04:54Il habitait à un squat, enfin, il fréquentait des lieux
04:56qui n'étaient pas des lieux d'une résidence, je dirais, définitive, habituelle.
05:01Donc, on peut imaginer qu'il n'y aura pas de perquisition.
05:03Donc, vous voyez, on va vraiment, ils vont avancer vraiment pas à pas.
05:06Il y aura une instruction qui sera certainement très compliquée, très longue,
05:09parce qu'il va falloir aussi voir s'il n'y a pas d'autres victimes.
05:12Absolument.
05:12Donc, il va falloir probablement...
05:13Ça pose effectivement la question.
05:14C'est évident.
05:15Comme on dit, de serial killer ou pas.
05:17Probablement, il va falloir draguer la partie de scène
05:20où ont été trouvés les corps, mais aussi en aval,
05:22notamment dans les retenues d'eau, les barrages.
05:24Et si on trouve d'autres corps, eh bien, je ne vous fais pas un dessin.
05:28Box, qu'est-ce qui est le plus intéressant dans les nouvelles informations
05:31qui ont été données aujourd'hui ?
05:32On l'a vu avec Antoine.
05:34Mais il y a de nouveaux éléments aussi dont vous disposez.
05:36Oui, la principale information, c'est que cet homme, on garde à vue,
05:39âgé de 24 ans, il prétend du moins avoir 24 ans et de nationalité algérienne,
05:42eh bien, il est désormais soupçonné des quatre meurtres.
05:44Vous le savez, dans cette affaire, il y avait plusieurs enquêtes
05:46qui avaient été ouvertes.
05:48Désormais, c'est une seule et même enquête
05:50qui rassemble donc les quatre cas,
05:53donc ces quatre corps qui ont été retrouvés dans la scène.
05:58Désormais, l'horloge tourne pour les enquêteurs
06:00puisqu'ils ont jusqu'à demain ou plus tard dimanche matin...
06:03Qu'est-ce qui est la durée ?
06:0496 heures maximales de garde à vue
06:06puisqu'on est dans une procédure pour le moins assez spéciale
06:09et peu connue du grand public,
06:10à savoir des meurtres en concours.
06:12Ça veut dire des meurtres multiples,
06:14ça veut dire qu'il a commis des meurtres avant
06:16pour lesquels il n'a jamais été suspecté d'avoir commis,
06:19il n'a pas été jugé encore.
06:20Donc voilà, une procédure très spéciale,
06:22d'où cette durée exceptionnelle de 96 heures.
06:24Jean-Pierre Colombias le disait,
06:25il y a une difficulté particulière,
06:26c'est que cet homme ne parle pas visiblement français,
06:29il est assisté par un traducteur
06:30et forcément par son avocat.
06:31De fait, l'audition se déroule extrêmement...
06:34C'est lourd.
06:34C'est lourd, procéduralement parlant,
06:37c'est très lourd à gérer.
06:38Parce qu'il faut aussi, à chaque fois,
06:40il n'y a pas que l'audition,
06:41il y a tout ce qu'il faut,
06:42je dirais, tout l'environnement de la gare à la vue,
06:44des consultations éventuellement de médecins.
06:47Enfin, je veux dire,
06:48on n'est pas au Chili ni en Argentine.
06:51Donc il y a une règle,
06:52il y a un code de procédure
06:53et une lourdeur procédurale
06:55qui n'est pas toujours à l'avantage des procéduriers.
06:58Moi, j'insiste toujours là-dessus.
07:00On met beaucoup, beaucoup d'atouts
07:01dans la poche des mises en cause,
07:03avec notamment cette assistance technique d'un avocat.
07:06Il aurait été souhaitable
07:07que cet ajout des libertés publiques
07:09soit compensé par justement l'obligation
07:11donnée ou imposée plutôt à une mise en cause
07:13de s'expliquer.
07:14Et tant que vous n'avez pas cette contrepartie-là,
07:16vous mettez toujours les enquêtes en péril
07:18face à quelqu'un qui voudrait garder le silence.
07:20C'est la loi en l'État,
07:21donc les enquêteurs vont devoir aujourd'hui faire avec...
07:23C'est une suggestion que je fais
07:24de changer la loi.
07:26Avec cette loi-là,
07:27avec en plus, on disait Boris,
07:28des meurtres
07:29dont on ne sait pas exactement, évidemment,
07:30à quelle époque ils ont été commis.
07:32Oui, puisque les corps sont extrêmement dégradés.
07:34Souvenez-vous, au début de l'enquête,
07:35les policiers pensaient que c'était des personnes
07:38de type nord-africaine,
07:39tant les corps étaient noirs.
07:41Oui, bah oui.
07:41Avec...
07:42Des compositions, oui, ils sont noirs.
07:43Absolument.
07:44Et on s'est avéré que finalement,
07:45ce sont quatre corps de type caucasien.
07:48Donc c'est pour prouver l'état de dégradation
07:50de ces corps qui ont été immergés.
07:51On ne sait pas depuis quand ces corps sont dans la Seine.
07:53Quels sont les liens entre ces quatre personnes ?
07:55Au début, il y avait une seule personne identifiée.
07:57Désormais, on sait qu'il y a au moins deux personnes
07:58qui ont été identifiées,
08:00dont un qui est un homme d'une quarantaine d'années,
08:02domicilié dans le Val-de-Marne.
08:04Est-ce qu'il avait un lien de parenté
08:07entre ces quatre corps ?
08:08Est-ce qu'ils se connaissaient ?
08:08Est-ce qu'ils étaient amis ?
08:09Est-ce que ce sont quatre affaires différentes
08:11ou une seule et même affaire ?
08:12Bref, il y a encore énormément de questions
08:13et surtout sur le mobile.
08:14Pourquoi ces corps ont-ils été...
08:16Alors là, on peut tout envisager.
08:17Et là, toutes les pistes sont ouvertes.
08:18Alors justement, on parle de l'état des corps
08:20parce que c'est évidemment un élément essentiel
08:22de cette enquête des corps émergés.
08:23Je vous propose qu'on retrouve immédiatement
08:26Caroline Rambeau.
08:27Vous êtes médecin légiste.
08:28Merci beaucoup d'être avec nous, Caroline Rambeau.
08:31Comment on travaille,
08:32quand on est médecin légiste sur des corps
08:34qui ont été immergés très longtemps dans l'eau ?
08:37Qu'est-ce qu'on recherche ?
08:38Quels sont les éléments ?
08:39Et d'ailleurs, est-ce qu'il y a encore des éléments
08:40qu'on peut trouver sur les corps ?
08:43C'est extrêmement difficile.
08:45On va d'abord commencer par faire un scanner
08:46de façon à voir s'il y a des lésions traumatiques, osseuses
08:50ou bien détecter des lésions viscérales
08:53si tant est que les viscernes soient encore examinables.
08:56Et après, on fait l'examen, l'autopsie elle-même,
09:00avec l'examen du corps,
09:01le plus soigneux possible,
09:02de façon à voir s'il existe des lésions visibles.
09:10Ce qui n'est pas sûr.
09:11C'est extrêmement difficile,
09:12quand les corps sont très putréfiés comme ça,
09:15de voir s'il y a des lésions externes ou pas.
09:18Alors, on peut s'aider aussi de radiographie
09:21de petites pièces osseuses,
09:25notamment, je pense, aux pièces du larynx,
09:28de façon à voir s'ils auraient une fracture ou pas.
09:31Parce que là, la difficulté dans les corps très putréfiés,
09:34c'est que les articulations deviennent lax
09:37et qu'on peut avoir une mobilité qui semble anormale,
09:41alors que c'est juste une articulation,
09:44je pense, au cartilage thyroïde,
09:45qui pourrait être abîmée.
09:47Est-ce qu'il y a certains motifs, finalement,
09:49de la mort, de mort,
09:51qui peuvent disparaître
09:52parce que le corps est resté trop longtemps dans l'eau ?
09:57Ah oui, tout à fait.
09:58Les contusions importantes,
10:00les lésions traumatiques importantes,
10:03cutanées ou cutanées osseuses,
10:05on pourra continuer à les voir,
10:07mais les petites lésions du genre griffure
10:10ou abrasion cutanée
10:12ne seront plus visibles.
10:14Et puis, la putréfaction peut même masquer
10:17un orifice de balles
10:20ou un orifice d'armes blanches.
10:24Donc, c'est d'où l'intérêt du scanner
10:26qui est fait avant l'autopsie
10:28de façon à essayer de, justement,
10:31compenser l'extrême difficulté
10:33de l'examen de ces corps.
10:35Jean-Pierre Colombier,
10:35vous avez été commandant de la police judiciaire,
10:37on le disait,
10:38si l'hypothèse se confirme
10:41que c'est cette personne interpellée
10:42qui est suspectée, en tout cas aujourd'hui,
10:44qui est à l'origine de ces quatre meurtres,
10:46immédiatement, évidemment,
10:47ça pose la question d'un serial killer.
10:49Quand on est enquêteur,
10:50qu'on se rend compte
10:51qu'une personne qu'on a suspectée,
10:53peut-être pour un meurtre,
10:53pour deux meurtres,
10:54finalement, il y en a trois,
10:55il y en a quatre.
10:56Comment on travaille ?
10:56Qu'est-ce qui se passe ?
10:57On reprend les disparitions
10:58des dix dernières années ?
11:00Qu'est-ce qu'on fait ?
11:01On essaie de retracer le parcours
11:03du mise en cause, déjà,
11:04tout simplement.
11:05Mais si encore, c'est possible.
11:06Si on a affaire à quelqu'un qui est SDF,
11:08on a tous connu des affaires
11:10mettant en cause des profils comme cela
11:13de vagabonds,
11:14c'est très, très compliqué
11:15de remonter le fil d'Ariane.
11:18Tout va dépendre de sa personnalité,
11:20de ce qu'on va apprendre de lui,
11:21tout simplement.
11:22Mais vous faites quoi ?
11:22Vous essayez de voir là où il est passé
11:24les dix dernières années ?
11:25Dans quel département ?
11:26Si, par exemple, il a un téléphone,
11:28si on peut borner son téléphone,
11:29s'il a des connaissances,
11:30par ses connaissances,
11:31où il a pu séjourner,
11:33ça va prendre un certain temps,
11:35voire un temps certain.
11:37Et puis, il y a le mode opératoire.
11:38S'il n'est pas prédéterminé,
11:40si c'est quelqu'un qui tue
11:40quand il en a l'opportunité,
11:43ça va être aussi très compliqué
11:44parce qu'un tueur en série,
11:46on peut arriver quelque part
11:47à retracer son parcours
11:48quand il a une signature criminelle.
11:50Son mode opératoire peut être
11:51plus ou moins recollé quelque part.
11:53On peut arriver à retrouver
11:54des dossiers dont les décès,
11:56dans les circonstances,
11:57sont identifiables.
11:58Mais si quelqu'un qui tue comme ça
11:59un petit peu au hasard,
12:00au fil des rencontres,
12:01ça va être très compliqué,
12:02pour ne pas dire impossible.
12:03Est-ce qu'on regarde aussi,
12:04évidemment, vous le disiez,
12:05là où il est passé
12:06dans les dernières années,
12:07est-ce qu'on reprend aussi
12:08tout ce qu'on a tendance
12:10à appeler désormais
12:11les cold case ?
12:12C'est-à-dire ces affaires
12:13qui n'ont pas été résolues,
12:14des personnes disparues
12:15qu'on n'a jamais retrouvées ?
12:16Ça veut dire dans la région
12:17où ça s'est passé,
12:18on va regarder les personnes
12:19disparues également ?
12:19Ça, dans un premier temps,
12:20bien évidemment.
12:21et ça prendra du temps,
12:23beaucoup de temps.
12:24Quand on est enquêteur
12:24comme vous,
12:25qu'est-ce qu'on ressent
12:26quand on pense
12:27que la personne qu'on suspecte
12:29a tué une personne,
12:30mais que finalement,
12:31on en a peut-être tué
12:31deux, trois, quatre ?
12:32Qu'est-ce qu'on se dit ?
12:32On se dit,
12:33on vient d'ouvrir une boîte
12:34de Pandore,
12:34on ne sait pas
12:35ce qu'on va découvrir ?
12:36Oui, mais on reste surtout
12:36technicien.
12:37Comme je vous le disais
12:38préalablement,
12:38il faut établir les liens,
12:39les liens entre les homicides
12:41et le suspect.
12:42Tant que vous n'avez pas ça,
12:43vous avez une procédure
12:44qui, de toute façon,
12:45pourra être attaquée,
12:46entre guillemets,
12:47par les défenseurs.
12:48On ne pense pas,
12:49ce n'est pas une obsession,
12:49ce n'est pas une idée fixe,
12:50mais votre boulot,
12:52c'est de faire en sorte
12:52d'avoir une procédure
12:53en béton,
12:54inattaquable,
12:55où vraiment on peut faire
12:55un lien de causalité
12:57entre un décès
12:57et son auteur présumé.
12:59C'est tout le travail
12:59des enquêteurs.
13:00Quel est l'enjeu
13:01des prochaines heures ?
13:02Vous le disiez,
13:03Boris,
13:03pour les enquêteurs,
13:03on disait que c'est 96 heures.
13:06Comment ça va se passer ?
13:07Elles sont déterminantes
13:08puisque l'horloge tourne.
13:10Il va falloir,
13:10forcément,
13:15la disposition des enquêteurs.
13:17Les enquêteurs,
13:17au début,
13:18ils ont commencé tout doucement.
13:19Il faut le mettre en confiance,
13:21cet individu.
13:22On ne va pas tout de suite
13:23lui présenter les faits.
13:24On va d'abord s'intéresser
13:24à lui,
13:25à ce qu'il a fait.
13:26On sait que c'est
13:27un sans domicile fixe,
13:28donc il y a sans doute
13:29une multiplicité
13:30de points de chute
13:31qu'on peut lui attribuer.
13:33C'est là la difficulté
13:34aujourd'hui.
13:35Et puis,
13:36plus les heures avancent,
13:37plus on s'approche
13:37de la fin de garde de vue,
13:38plus on va un peu
13:39taper du poing sur la table,
13:40lui exposer les faits,
13:42ce qu'on lui reproche
13:43concrètement.
13:44Mais 96 heures
13:45avec une personne
13:46qui visiblement
13:46ne parle pas français,
13:47qui est assistée
13:48d'un interprète,
13:49ça parait peu,
13:50puisqu'on va rappeler
13:51que ces auditions,
13:51elles sont très lentes.
13:53Ils avancent pas à pas
13:54et puis il y a la présence
13:55obligatoire de l'avocat
13:56à côté.
13:57Donc là,
13:58on entre dans le package d'heures
14:01qui s'annonce crucial
14:02pour les enquêteurs
14:03avant un possible défermement,
14:05avant une possible
14:05mise en examen.
14:06Quoi qu'il en soit,
14:07le parquet ne communiquera
14:08qu'à la fin de la vue.
14:09Parce qu'on lui disait,
14:09il y a toujours deux personnes
14:10qui sont présentes.
14:12L'interprète de monsieur
14:14ainsi que son conseil
14:15qui assistent.
14:16Et dans l'entourage
14:16de la personne
14:17qui est suspectée
14:18de ces quatre meurtres,
14:19l'enquête se poursuit.
14:20L'enquête se poursuit,
14:21toujours une garde à vue
14:22pour cet homme
14:22dont on ignore pour l'instant
14:24qui il est,
14:25très peu,
14:26voire pas d'informations
14:26à ce sujet.
14:27Alors on retrouve justement
14:28notre expert médecin légiste
14:30qui est toujours avec nous
14:32en direct.
14:33Comment est-ce qu'on fait
14:35pour rapprocher parfois
14:36des affaires comme celle-ci
14:38quand on sait qu'il y a
14:39quatre corps qui ont été
14:40retrouvés au même endroit ?
14:42Vous, en tant que spécialiste,
14:44vous regardez si ce sont
14:45le même type d'agression,
14:47les mêmes types de coups,
14:48si les corps ont subi
14:49les mêmes traumatismes.
14:51Ça vous est déjà arrivé
14:51d'ailleurs dans votre carrière ?
14:54Non, personnellement,
14:55ça ne m'est pas arrivé encore.
14:57Mais oui,
14:58on sait effectivement
15:00des lésions qui sont trouvées
15:01et de la façon dont ces lésions
15:04ont impacté le corps.
15:07Donc l'endroit,
15:08la topographie exacte des lésions,
15:11c'est un petit peu compliqué
15:12pour cette histoire
15:14parce que les corps sont vraiment
15:16très abîmés,
15:17paraît-il.
15:17Donc quand on a des corps
15:19qui sont comme ça,
15:19aussi abîmés,
15:20c'est vraiment très difficile
15:22déjà d'arriver à trouver
15:23la cause exacte de la mort.
15:25Quand il n'y a pas
15:26de lésions traumatiques,
15:27par exemple sur le crâne
15:28ou sur le thorax,
15:29comme un enfoncement du crâne
15:31ou un enfoncement thoracique,
15:33où là on se dit,
15:34bon,
15:34on a une cause de mort évidente,
15:37le reste,
15:38c'est vraiment,
15:39c'est extrêmement difficile
15:40de savoir
15:42la cause directe de la mort.
15:44Caroline Rabeau,
15:45dernière question,
15:45ça veut dire
15:46qu'il peut y avoir
15:47une signature,
15:48si j'ose dire,
15:48d'un serial killer ?
15:50Ça, éventuellement,
15:52mais là encore,
15:53il faudrait peut-être
15:54trouver d'autres corps
15:55qui seraient moins abîmés,
15:56qui auraient été moins abîmés
15:57au moment de l'autopsie
15:58et voir s'il y a des lésions
16:00qui sont semblables.
16:02Merci beaucoup
16:03d'avoir été avec nous
16:04pour décrypter cette affaire
16:06effectivement incroyable
16:07avec ces quatre corps
16:09qui ont été retrouvés
16:10et donc cette personne
16:10à interpeller
16:11qui est désormais
16:12suspectée des quatre meurtres.
16:13C'est une information
16:14du service police-justice
16:15de BFM TV.
16:16Boris, merci d'être
16:17ici avec nous
16:18et puis bien sûr,
16:19on reste avec vous
16:20si au cours de l'émission
16:21vous avez des nouvelles informations.
16:23On va poursuivre évidemment
16:24le suivi de cette affaire
16:26avec une enquête
16:27qui est très compliquée
16:28à mener
16:28en raison,
16:29on le disait,
16:30de la putréfaction des corps.
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