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  • il y a 3 mois

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00:0011h-13h sur Europe 1, Stéphanie Demuru et vous.
00:04La France est-elle en train de suivre le chemin du Mexique où les cartels, vous vous en souvenez,
00:10s'achètent la paix en se substituant à l'État ?
00:14De plus en plus de témoignages documentés dans le dernier rapport de l'Ofaste,
00:18publié récemment et que rapporte une enquête de nos confrères du Figaro.
00:22Aujourd'hui, ils illustrent ce phénomène qui prend de l'ampleur.
00:26Les dealers des quartiers qui assoient leur pouvoir et leur respectabilité
00:31en offrant des services à la population souvent pauvre.
00:35On en parlera dans quelques instants avec notre invité Jérôme Fourquet.
00:39Mais avant cela, une illustration notamment à Bagnole-sur-16
00:43dans le Gard où les habitants ont eu la surprise de recevoir cet été dans leur boîte aux lettres
00:47une lettre d'excuses pour les nuisances liées à leur comportement.
00:51Ils proposent en compensation des aides aux courses ou des ateliers peinture
00:55pour embellir le quartier.
00:57Alexis Bourdon pour Europe 1 s'était rendu sur place.
01:01Pour s'excuser des nuisances sonores et d'éventuelles dégradations,
01:04les dealers de Bagnole-sur-16 proposent aux riverains
01:07de leur mettre à disposition des jeunes motivés.
01:10D'après le courrier distribué dans tout le quartier,
01:12cette main-d'oeuvre peut faire les courses des habitants
01:15ou encore des travaux de bricolage.
01:17Selon Bruno Bartosetti, syndicat unité Police Zone Sud,
01:20cette démarche témoigne de l'impunité des trafiquants de drogue.
01:23La sanction peut arriver, mais ils passent pour beaucoup
01:26à travers les mailles du filet, comme l'ont fait beaucoup de trafiquants
01:29en Amérique latine.
01:30On se rapproche de la population, on achète la paix sociale
01:32et puis on passe à travers les mailles du filet.
01:34De toute façon, ils sont dans une démarche très simple.
01:36C'est l'argent à tout prix.
01:38On va jusqu'au bout sans filet et c'est très dangereux.
01:40Dans son dernier rapport, l'Office anti-stupéfiant assure
01:43que la France est un pays désormais sans zone blanche.
01:46Autrement dit, le narcotrafic est partout dans le pays.
01:49En juin dernier, l'Office comptabilisait plus de 2700 points de deal
01:54dans tout l'Hexagone.
01:55Et nous sommes en direct avec Jérôme Fourquet,
01:58directeur du département Opinion de l'IFOP,
02:00auteur de Métamorphose française aux éditions du Seuil.
02:03Bonjour Jérôme Fourquet.
02:05Bonjour.
02:06Alors ce qu'on entend, ce que nous révèle l'enquête du Figaro ce matin,
02:10ce n'est pas vraiment nouveau, on l'avait déjà lu,
02:12mais ce phénomène tend à s'amplifier.
02:14On le voit avec ce rapport de l'Office.
02:16En fait, on avait plutôt en tête des noms comme Pablo Escobar, El Chapo,
02:21qui ont gagné d'ailleurs une forme, je dirais presque, de popularité au Mexique
02:26en venant en aide à la population souvent pauvre.
02:29Est-ce que la France est-elle en train de basculer sur ce modèle mexicain ?
02:34Alors on n'en est sans doute pas heureusement encore arrivé à ces extrémités-là,
02:38mais si on devait se livrer au jeu des comparaisons internationales,
02:42je pense qu'il faudrait regarder plutôt du côté de la Belgique et des Pays-Bas,
02:47où on voit que le narcotrafic a énormément pris racine dans ce pays
02:53et il a acquis une telle puissance qu'il est aujourd'hui en capacité de contester à l'État
03:00le monopole de la puissance physique et de l'exercice de la violence physique
03:06et du contrôle du territoire.
03:09Et donc ce qu'on essaie d'expliquer dans le Figaro,
03:13c'est qu'effectivement ce phénomène n'est pas nouveau,
03:15mais qu'on assiste progressivement à des franchissements de seuils ou de paliers.
03:20Si on devait résumer un petit peu le schéma classique,
03:24vous avez différents stades de développement de l'emprise trafiquante sur un quartier.
03:28D'abord l'installation d'un point de deal discret,
03:31puis quand on se sent un peu plus en impunité,
03:35le trafic va se faire au grand jour avec des guetteurs,
03:39avec l'inscription sur les murs des tarifs,
03:41avec le fléchage pour les clients du parcours pour aller jusqu'au point de deal.
03:47Puis dans un troisième temps,
03:50on va installer des points de contrôle, des chicanes, des barrières.
03:54Et puis dans un stade ultime, si je puis dire,
03:58on se sent un peu comme à la façon des mouvements insurrectionnels
04:03dans les guerres de décolonisation,
04:05on va essayer de gagner à soi la population
04:08en travaillant sur le social.
04:10Et donc on va faire les courses,
04:12on va aider à payer des loyers,
04:14on va également proposer des activités.
04:17Aider à payer des loyers, vous dites, Jérôme Forquet.
04:19En partie, alors en échange bien évidemment du stockage
04:22du produit stupéfiant,
04:24ce qui pose un vrai problème,
04:27un cas de conscience à beaucoup de bailleurs sociaux
04:29qui sont très présents dans ces quartiers,
04:31sur le fait de savoir si on doit continuer ou non
04:34à accepter le paiement des loyers en liquide.
04:36Parce que le paiement en liquide, souvent,
04:40provient de l'économie du trafic de stupéfiants.
04:44Si on le refuse,
04:46ça veut dire aussi qu'un certain nombre de locataires
04:48ne seront plus en capacité de payer leur loyer.
04:51Et on voit comment ces trafiquants,
04:53quand ils sont sûrs de leur emprise,
04:58franchissent les uns après les autres ces stades
05:01et vont contester aux associations
05:04et aux services publics
05:06la légitimité d'un territoire.
05:09Vous l'expliquez très bien.
05:11Justement, vous parlez d'emprise, Jérôme Fourquet.
05:14Ça veut dire clairement,
05:15quand un processus, comme vous le décrivez,
05:17se met en marche,
05:18ça veut dire que le trafic est très bien ancré
05:21et qu'il est difficile peut-être de faire demi-tour après.
05:25Alors, les pouvoirs publics ne restent pas les bras ballants.
05:29Tous les jours, il y a des opérations de contrôle,
05:32de démantèlement de points de deal.
05:33Mais je pense qu'il y a un angle aveugle
05:36dans tout ce traitement médiatique
05:38sur le trafic de stupéfiants.
05:40C'est que s'il y a autant de points de deal en France
05:42et si ça brasse autant d'argent,
05:44c'est qu'il y a des millions de consommateurs.
05:46Vous voyez que vous disiez,
05:48on entendait dans votre flash info
05:49qu'on a saisi plusieurs dizaines de tonnes de cocaïne
05:52déjà depuis le début de l'année.
05:54Et on rappelle à vos auditeurs
05:55que la cocaïne, ça se consomme au grain.
05:57Et là, on parle de tonnes.
05:59Vous voyez qu'on a des saisies records
06:00dans les ports français ou aux Antilles ou ailleurs.
06:04Et donc, il y a une demande sociale très forte
06:07pour ces produits stupéfiants
06:08qu'il s'agisse de la cocaïne ou du cannabis.
06:11Et on a du coup, dans l'offre et la demande,
06:15une économie criminelle, clandestine,
06:18qui s'est mise en place
06:19et qui prend de plus en plus de poids et d'influence.
06:22Est-ce que vous avez, pardonnez-moi Jérôme Fourquet,
06:24est-ce que vous avez une idée du nombre de quartiers en France
06:27qui sont concernés par ce phénomène ?
06:31Alors, là, on l'a dit, c'est 2 700 points de deal,
06:34mais tous ne sont pas aussi enquistés
06:37et la mainmise n'est pas aussi forte.
06:39Mais je peux vous donner quelques exemples.
06:41On voit comment aussi, aujourd'hui,
06:43et donc là, ça nous rapproche de la situation
06:46des Pays-Bas et de la Belgique,
06:49ces trafiquants, aujourd'hui,
06:51se sont tellement implantés dans des quartiers
06:53qu'ils vont commencer à être des interlocuteurs,
06:56des élus,
06:57qu'ils vont monnayer leur soutien aux élections,
07:00qu'ils vont faire embaucher
07:02un certain nombre de leurs hommes de main
07:04dans des associations paramunicipales.
07:07Mais alors, attendez, c'est quand même assez grave
07:08ce que vous nous dites.
07:09Ça veut dire qu'il y aurait des élus en France
07:11qui, d'une certaine manière,
07:13sont complices de ces dealers.
07:15Il n'y a pas que la population pauvre,
07:17il y a des élus.
07:18Bien sûr, bien sûr.
07:19Et si vous regardez des élus,
07:21on voit comment la corruption
07:23commence à s'exercer vis-à-vis
07:26de toute la chaîne pénale.
07:27Des greffiers dans les tribunaux,
07:29des gardiens de prison,
07:31des policiers,
07:32parce qu'il y a tellement d'argent
07:33qu'on va corrompre progressivement
07:37un certain nombre d'individus.
07:39Regardez ce qui se passe dans les ports français
07:40où ce sont des dockers,
07:42des employés des sociétés portuaires
07:46qui vont être corrompus
07:47pour les fermer les yeux
07:48ou laisser passer
07:49des cargaisons de produits stupéfiants.
07:54On voit aussi comment,
07:56tellement l'argent circule,
07:58eh bien, il faut blanchir tout cet argent.
08:00Et donc, on installe
08:02un certain nombre de commerces de proximité,
08:05des épiceries de nuit,
08:06des barbershops, des kebabs
08:08ou autres.
08:09dont l'activité commerciale
08:13est quand même assez limitée,
08:14mais qui affiche un chiffre d'affaires
08:16assez prospère.
08:17Et ça permet aussi,
08:18à la fois de blanchir l'argent,
08:19d'embaucher des gens du quartier,
08:21et puis d'asseoir sa mainmise
08:22sur le quartier.
08:24Et donc, vous achetez,
08:25quelque chose que vous êtes,
08:25d'une espèce de notable, quelque part.
08:28Oui, je vous le dis,
08:29et ce n'était pas exagéré.
08:31Alors, c'était un petit peu
08:31une provocation de première question,
08:33Pablo Escobar,
08:34mais c'est vrai qu'il s'était rendu
08:36d'une certaine manière populaire
08:37auprès d'une population.
08:38On sait que ces trafiquants,
08:39souvent, arrivent dans les restaurants
08:41et payent l'addition pour tout le monde
08:42pour ne pas qu'on les dérange,
08:45pour qu'on les laisse tranquilles.
08:47Ok, pour la corruption,
08:48mais comment réagissent ces populations,
08:51justement,
08:51qui sont concernées par ces lettres ?
08:53Par exemple,
08:54j'ai cité,
08:55on a cité dans notre reportage
08:56Bagnole sur 16,
08:58ce courrier qui offre des services,
09:01des courses,
09:02des barbecues,
09:03on a vu des châteaux gonflables
09:04à Marseille,
09:05c'est ce que rapporte
09:05le Figaro.
09:07Comment réagit la population
09:08par rapport à ça ?
09:10Elle n'est pas dupe,
09:10j'imagine ?
09:11Alors, bien sûr que non.
09:13D'abord, il faut rappeler
09:14un certain nombre de faits.
09:16D'abord,
09:17on a parlé de ces millions
09:18de consommateurs
09:19qui n'ont pas forcément
09:21l'apanage de ces quartiers,
09:24c'est-à-dire que les consommateurs
09:25sont répartis partout en France,
09:27ils viennent se fournir
09:28dans ces quartiers,
09:28mais la majorité des consommateurs
09:30n'y habitent pas forcément.
09:32Premièrement.
09:33Deuxièmement,
09:33cette économie criminelle,
09:34même quand elle est bien enquistée
09:36dans des quartiers,
09:37elle ne va faire vivre,
09:39elle ne va embaucher,
09:40entre guillemets,
09:41qu'une infime minorité
09:42de la population de ces quartiers
09:44et la grande majorité
09:46de la population de ces quartiers
09:48regarde cela de manière
09:51apeurée, résignée,
09:53parce qu'à côté,
09:55bien évidemment,
09:55de ces opérations de séduction,
09:57on essaye d'acheter
09:59les cœurs et les esprits,
10:01il y a aussi
10:02la coercition physique,
10:03c'est-à-dire qu'il y a une menace
10:04et il faut être très courageux
10:09pour s'élever
10:10contre ce trafic
10:12et donc il y a quelques initiatives
10:13d'associations de locataires
10:14qui ont essayé de chasser
10:16les dealers du bas
10:18de leur immeuble,
10:19mais il faut être très courageux
10:21et donc on voit aussi
10:22comment ces familles
10:23sont très inquiètes
10:24quand elles ont des enfants.
10:25Il faut être très courageux
10:26évidemment du côté
10:26des pouvoirs publics.
10:27Jérôme Fourquet,
10:28je vous propose de rester
10:29encore quelques minutes
10:30avec nous sur l'antenne d'Europe 1.
10:32On prendra des auditeurs
10:33qui souhaitent réagir
10:34et vous leur répondrez certainement.
10:36Merci à vous
10:37de patienter quelques instants
10:39juste après la pub.
10:40Les dealers achèteraient
10:41la paix sociale,
10:42c'est le cas dans le Gard
10:43où récemment,
10:44des trafiquants ont proposé
10:45aux habitants de leur quartier
10:46leur aide physique ou financière
10:47pour faire leurs courses,
10:49organiser des fêtes
10:50et pour en parler.
10:51Stéphanie Demuru,
10:52vous êtes toujours avec
10:53Jérôme Fourquet,
10:54directeur du département
10:55Opinion de l'IFOP
10:56et auteur de Métamorphose française
10:57aux éditions du Seuil.
10:59Jérôme Fourquet
10:59qui nous expliquait
11:00cette situation
11:02assez édifiante
11:03et inquiétante,
11:04un phénomène
11:05qui tend à prendre
11:05de l'ampleur.
11:07Jérôme Fourquet,
11:08vous nous disiez
11:08on n'est pas encore
11:09au stade
11:10de Pablo Escobar
11:12ou de El Chapo,
11:13mais tout de même,
11:14c'est vrai que
11:15ça devient inquiétant
11:16si les dealers
11:18commencent à acheter
11:19la paix sociale,
11:21gangrènent les quartiers
11:22et deviennent populaires
11:23auprès des populations.
11:24Ça va être peut-être
11:25de plus en plus compliqué
11:26de lutter
11:27contre ces trafics.
11:29Alors,
11:29oui,
11:29et puis vous voyez
11:30comment,
11:30si vous me ramenez
11:32au parallèle
11:33avec l'Amérique du Sud,
11:34comment il y a quelque temps
11:36la désormais célèbre
11:37DZ Mafia
11:38avait organisé
11:39une conférence de presse
11:40à la façon du FLNC
11:42avec des hommes cagoulés,
11:44un logo
11:44pour s'adresser
11:46à l'institution judiciaire
11:49en déclinant sa responsabilité
11:50dans une série de meurtres
11:51qui avaient été commis
11:52à Marseille.
11:53Donc,
11:53de mémoire,
11:54c'était la première fois
11:55qu'une organisation criminelle
11:57liée au trafic de drogue
11:58se mettait en scène
12:00de manière martiale
12:02et militaire
12:03et s'adressait
12:04à la puissance publique
12:05plus rassemblement.
12:06Ça dit quoi,
12:07Saint-Jérôme Fourquet ?
12:08Ça dit quoi ?
12:09Ça se dit qu'il se pose
12:10en interlocuteur
12:10de la puissance publique
12:12comme pourrait l'être
12:14un parti politique
12:15ou un syndicat.
12:17Aujourd'hui,
12:17cette organisation,
12:18et cette organisation
12:20ou d'autres
12:20a aussi été à la manœuvre
12:22quand le ministre
12:24de la Justice
12:25a annoncé
12:26qu'il allait regrouper
12:27dans deux établissements
12:28de haute sécurité
12:28les détenus
12:29liés au trafic
12:31les plus dangereux.
12:31On en parlera,
12:32d'ailleurs tout à l'heure
12:33j'en profite
12:33pour faire un petit teasing,
12:35on sera justement
12:36avec l'un des syndicats
12:38de Vendin-le-Vieil,
12:39justement,
12:39on en parlera.
12:40Et rappelez-vous,
12:41il y a quelques mois,
12:43on avait assisté
12:44à une série d'attaques
12:45d'établissements pénitentiaires
12:47mais également
12:47de logements
12:48de gardiens de prison
12:50qui avaient été pris
12:51pour cible
12:52au nom
12:53d'un collectif
12:55obscur
12:56et les premières
12:57investigations policières
12:58ont montré
12:59que derrière
12:59c'était la main
13:00plus ou moins organisée
13:02parce qu'on n'est pas encore
13:03à un stade
13:04aussi extrême
13:05que l'Amérique du Sud
13:06et les cartels
13:07mais que ces organisations
13:08avaient commandité
13:10des hommes de main
13:11pour aller essayer
13:12de mettre
13:12comme on dit
13:13la pression
13:13sur les établissements
13:15pénitentiaires
13:16pour essayer
13:17de faire échec
13:18à cette initiative
13:20du ministre.
13:21Et donc
13:21quand on regarde
13:22notre histoire
13:22de longue durée
13:23on n'a pas souvenir
13:25d'organisations criminelles
13:26aussi puissantes
13:27qui s'engagent
13:28dans un bras de fer
13:29avec l'État.
13:30Alors on va prendre
13:32un premier auditeur
13:33Evan
13:34qui nous appelle
13:34des Pays de la Loire
13:36Bonjour Evan
13:36Oui
13:37Bonjour Stéphanie
13:38Bonjour à tous
13:38Soyez bienvenue
13:39sur l'antenne d'Europe 1
13:40Vous écoutez Jérôme Fourquet
13:41c'est vrai que c'est assez édifiant
13:43ce que nous raconte
13:44Jérôme Fourquet
13:45et puis cette enquête
13:45qu'on peut lire
13:46dans le Figaro aujourd'hui
13:47Vous en pensez quoi vous ?
13:50Bah écoutez
13:50moi je pense
13:51qu'on marche sur la tête
13:52là en fait
13:53si vous voulez
13:53on a ouvert
13:55la boîte de Pandore
13:56et on se demande
13:56si on va pouvoir
13:57la refermer
13:58on a en fait
14:00si vous voulez
14:01les choses sont telles
14:02qu'on se demande
14:03finalement
14:04bah qu'est-ce qu'on va
14:06pouvoir faire
14:07pour que
14:07tout ça se termine
14:09et ça pose
14:10beaucoup de questions
14:11moi je suis à Angers
14:13Oui
14:13Notre ville
14:15j'ai la chance
14:16d'être dans une ville
14:16qui est plutôt bien tenue
14:17par notre maire
14:18Christophe Béchu
14:19Maintenant
14:21des villes
14:21qui sont à côté
14:23comme Rennes et Nantes
14:24là on voit
14:24c'est une catastrophe
14:25une véritable catastrophe
14:28Bon
14:31je crois que c'est
14:31si j'ai ma mémoire
14:33est bonne
14:33Pascal Praud
14:34qui disait
14:34faisons comme le Salvador
14:36c'est-à-dire qu'au Salvador
14:38il y a une répression
14:40totale
14:42de la part du président
14:43Buckele
14:44il y a zéro
14:46voilà
14:47ils font des méga prisons
14:48etc
14:49Je vais vous dire
14:50le conseil constitutionnel
14:52retoque la moindre
14:53des dispositifs
14:54vous voyez
14:55Gérald Darmanon
14:55on en parlera tout à l'heure
14:57qui est quand même visé
14:58par le conseil constitutionnel
14:59parce qu'il a transféré
15:00quelques détenus
15:01avant d'un le vieil
15:02alors là le Salvador
15:03je pense qu'on en est
15:04très loin
15:05on en est très loin
15:06et c'est vrai que
15:07l'esprit français
15:08je pense que ça posera
15:09beaucoup de problèmes
15:10à beaucoup de monde
15:11en France tout de même
15:12bah oui
15:14mais on disait
15:14bon bah
15:14on peut plus
15:16qu'on a plus de place
15:16dans les prisons
15:17on peut pas
15:18qu'on se faire de prison
15:19parce que ça va augmenter
15:20les impôts
15:20etc
15:20bah à ce moment-là
15:22qu'est-ce qu'on veut
15:23est-ce qu'on veut
15:23endiguer tout ça
15:24ou est-ce qu'on veut
15:25que voilà
15:27ce qui se passe aujourd'hui
15:27est-ce qu'on veut
15:28que tout ça continue
15:29et que ça s'amplifie
15:30pardonnez-moi de vous couper
15:32mais Jérôme Fourquet
15:33nous parlait en préambule
15:34aussi des consommateurs
15:36c'est vrai qu'il y a
15:37beaucoup de consommateurs
15:38de drogue en France
15:39ils ont leur responsabilité
15:41aussi selon vous ?
15:43bah évidemment
15:44évidemment que les consommateurs
15:45ont leur responsabilité
15:46parce que finalement
15:47ils sont
15:48ok très bien
15:49ils sont au bout de la chaîne
15:50mais ils contribuent finalement
15:52implicitement
15:53à tout ce trafic
15:56même si évidemment
15:57leur responsabilité
15:58ils ne trafiquent pas
16:00ils sont
16:01voilà
16:02mais
16:02évidemment
16:04évidemment
16:04qu'ils sont
16:05aussi complices
16:06en quelque sorte
16:07de tout ce trafic
16:09qui depuis des années
16:11vous êtes inquiet
16:12vous Evan
16:12bah
16:14comme je vous disais
16:16on a l'impression
16:17que là
16:18ça s'amplifie
16:19d'année en année
16:19et on se demande
16:20si finalement
16:21tout ça
16:22on ne va pas devenir
16:23l'Amérique du Sud
16:24à ce rythme-là
16:26j'ai peur
16:27Jérôme Fourquet
16:28vous venez d'entendre
16:29notre auditeur
16:30évidemment
16:31il y a beaucoup
16:32quand même
16:32d'inquiétude dans le pays
16:33parce que c'est vrai
16:33que ça touchait
16:34des quartiers
16:37de grandes villes
16:38comme Marseille
16:39et là
16:40ça gangrène
16:41un petit peu
16:41tout le pays
16:41on en parle souvent
16:42et vous êtes
16:43le premier spécialiste
16:44à parler de ça
16:45oui
16:46c'est totalement
16:47métastasé aujourd'hui
16:48vous avez vu
16:49ce qui s'est passé
16:50cet été
16:51à Clermont-Ferrand
16:53on a parlé
16:54en début d'été
16:54aussi de Limoges
16:55vous parliez
16:57de Bagnole-sur-Seize
16:58petite ville
16:59du Gard
17:01donc
17:02il n'y a plus
17:02aucune région
17:03plus aucune taille
17:05de ville
17:05qui va être épargnée
17:06mais là encore
17:06je reviens
17:07à mon point initial
17:09ça veut dire
17:10qu'il y a des millions
17:10de consommateurs
17:11répartis sur tout le territoire
17:12et dans tous les milieux sociaux
17:13on a appris récemment
17:14que le président de l'INA
17:16l'institut national
17:18de l'autovisuel
17:18avait été interpellé
17:19pour achat
17:20de 600 euros
17:22de cocaïne
17:24donc dans tous les milieux sociaux
17:25dans toutes les géographies
17:27aujourd'hui
17:27on a une consommation massive
17:29et donc on a
17:30une économie criminelle
17:33qui s'est mise en place
17:34et qui prend de l'importance
17:35et le prix a baissé
17:36aussi
17:37le prix de la drogue
17:38le prix a baissé
17:39on se focalise encore
17:41sur les fameux points de deal
17:42mais tout ça
17:44s'est digitalisé
17:45au moment du Covid
17:46notamment
17:46on parle aujourd'hui
17:47d'Ubershit
17:48vous pouvez faire vos courses
17:49via les réseaux sociaux
17:51et on va vous livrer
17:52chez vous
17:52ce qui s'est passé
17:53pour le président de l'INA
17:54il se faisait livrer
17:54à domicile
17:55et donc
17:57on commence à comprendre
18:00que si on raisonne
18:01avec le cadre juridique
18:03actuel
18:03on n'arrivera pas
18:05à endiguer le phénomène
18:06Merci Jérôme Fourquet
18:08Donc ensuite
18:08c'est un débat politique
18:09de savoir si on fait bouger
18:10les curseurs ou non
18:10D'ailleurs Gérald Darmanin
18:11proposait de
18:12confisquer le téléphone portable
18:14aux consommateurs de drogue
18:15pour qu'ils évitent justement
18:16le phénomène de l'Ubershit
18:18dont vous parliez
18:18Merci Jérôme Fourquet
18:19je rappelle que vous êtes
18:20l'auteur de Métamorphose
18:21française aux éditions
18:22du Seuil
18:23Merci d'avoir été avec nous
18:24et merci à Evan
18:25notre auditeur
18:26d'être intervenu
18:27sur l'antenne d'Europe
18:27Merci Jérôme Fourquet
18:28Merci Jérôme Fourquet
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