00:008h12, la grande interview Europe 1. Ce matin, nous recevons Jean-Louis Thierrot, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Député droite républicaine de Seine-et-Marne, ancien ministre délégué auprès du ministre des Armées et des anciens combattants.
00:12Merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
00:15Vous avez découvert peut-être comme nous qu'en France, on pouvait assister à la mort d'un Français en direct.
00:23Des milliers d'internautes, dont des mineurs, ont assisté sur la plateforme Kik au décès d'un vidéaste qui subissait des humiliations, des violences, des images visionnées des millions de fois sans que les autorités n'interviennent.
00:36Ma question, elle est toute simple, Jean-Louis Thierrot, à quoi sert l'ARCOM ?
00:40C'est une excellente question.
00:43Moi, ce qui est le plus important là-dedans, c'est tout de même ce que cela révèle.
00:47D'une forme d'ensauvagement et de décivilisation d'une partie de la population française.
00:55Penser que des gens regardent ces scènes, que des gens payent pour les voir, c'est évidemment stupéfiant et ça doit tous nous interroger.
01:04Après, je ne comprends pas qu'alors que des signalements ont été faits il y a neuf mois, rien n'a été fait.
01:12Mais ça interroge effectivement sur le fonctionnement de l'ARCOM, la défense par le manque de moyens est insuffisante.
01:20C'est évidemment une priorité.
01:22Plutôt que de s'exciter sur des équilibres qui ne seraient pas respectés dans telle ou telle chaîne de télévision,
01:30ça aurait évidemment dû être une priorité.
01:32Je pense que des responsabilités doivent être prises et éventuellement des têtes tombées.
01:39Ah, vous vous appelez à du changement donc, à faire tomber ou que quelqu'un reconnaisse en tout cas un dysfonctionnement au sein de l'ARCOM ?
01:47Neuf mois, c'est inacceptable.
01:51Je n'ai pas la chaîne d'analyse, la chaîne hiérarchique qui a abouti à ça, mais on ne peut pas accepter cela sans réagir.
02:00J'imagine qu'il y a d'autres cas potentiels qui existent, donc si vous voulez, il y a un moment où il faut des actes forts.
02:09Et il faut changer la loi peut-être, elle n'est plus adaptée visiblement.
02:13Leur réponse est de dire que l'interlocuteur de cette plateforme Kik.com était en Australie, donc on ne peut pas la faire fermer en France.
02:21C'est évidemment une réforme législative qui doit s'imposer à un moment.
02:28Je crois malgré tout que là, on se rapproche de l'urgence.
02:34Lorsqu'on a fermé la chaîne Russia Today, qui était un agent de propagande du Kremlin à Paris,
02:45il n'y avait pas de texte spécifique qui permettait de le faire et on l'a fait.
02:49Face à un acte de barbarie, parce que je crois qu'on ne peut pas appeler ça autrement,
02:54évidemment qu'une riposte s'impose, est-ce que ça doit être simplement avec des textes administratifs qui permettent de le faire ?
03:03Ou est-ce qu'il faut un changement de loi ?
03:05S'il faut un changement de loi, il faut l'adopter rapidement et qu'on soit à la hauteur de ce qui est insupportable humainement.
03:15Et puis il faut peut-être aussi, vous parliez de ce que ça dit de notre société, un changement de rapport à l'empathie.
03:21Est-ce qu'on a créé une génération sans surmoi qui peut se délecter d'un spectacle de violence diffusé en ligne ?
03:28Je pense que l'influence, notamment des jeux vidéo, des jeux de guerre,
03:33où on tue virtuellement sur les écrans, a des conséquences catastrophiques.
03:40Là, on est dans un sujet beaucoup plus vaste, qui est dans une forme de reconquête intellectuelle et morale,
03:46de retrouver l'écrit, de retrouver la distance et de retrouver l'esprit critique.
03:50C'est dix ans d'action demain qui s'imposent.
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