Donald Trump a affirmé, tôt ce lundi 18 août (heure française, NDLR) que le président ukrainien, qu'il doit recevoir lundi à la Maison Blanche, pouvait mettre fin à la guerre avec la Russie "presque immédiatement", excluant que Kiev récupère le contrôle de la Crimée annexée par Moscou en 2014 et entre dans l'Otan.
00:00Le face-à-face est crucial en soirée. Volodymyr Zelensky sera reçu par Donald Trump dans le but au roval de la Maison-Blanche.
00:07On a évidemment tous en mémoire cette scène dramatique d'humiliation publique du dirigeant ukrainien il y a quelques mois.
00:14Sept minutes pour comprendre si le piège de la Maison-Blanche pourrait se refermer une nouvelle fois sur Volodymyr Zelensky.
00:20Avec nous pour en parler Claude Blanche-Maison, ancien ambassadeur pour la France en Russie.
00:32Nous sommes également avec Violetta Moskolou, présidente de Global Ukraine.
00:35Et nous sommes sur le terrain aux Etats-Unis, à Washington, avec notre correspondant Axel Monnier.
00:39On va tout de suite vous rejoindre, Axel, puisqu'il y a eu cette annonce, cette annonce choc de Donald Trump sur son réseau social Truth cette nuit.
00:46Donald Trump qui fixe ses conditions à l'Ukraine.
00:51Oui, ce dimanche, il semble bien que l'administration étatsunienne ait choisi un plan de communication et de service après-vente du sommet en Alaska en deux temps.
01:00D'abord, Donald Trump et ses proches, le matin, ont semblé montrer qu'ils avaient obtenu des choses de la part de Vladimir Poutine
01:07sans que le Kremlin, d'ailleurs, ne confirme quoi que ce soit.
01:09Mais apparemment, il y aurait des concessions territoriales et des garanties sur l'Ukraine qui auraient été apportées par la Russie.
01:16Et puis ensuite, il y a eu effectivement ce message où là, Donald Trump, avec un autre ton, avec des capitales,
01:22comme pour intimer un ordre, a dit directement à Volodymyr Zelensky que pour arrêter la guerre,
01:28il fallait qu'il ne réclame pas le retour de la Crimée en Ukraine.
01:32En clair, acter l'annexion russe.
01:34Et puis, dans un second temps, refuser toute adhésion à l'OTAN.
01:38Voilà les deux conditions qui ont été imposées et dictées sur son réseau social par Donald Trump.
01:42Merci, Axel. On revient vers vous dans quelques instants.
01:46Il faut évidemment, aujourd'hui, réécouter ce qui s'est passé il y a quelques mois dans le bureau Oval, cette scène chaotique.
01:53On s'en souvient.
01:53Vous n'êtes pas en bonne posture.
01:57Vous n'avez pas les cartes en main en ce moment.
01:58Avec nous, vous commencez à les avoir.
02:00Je ne joue pas aux cartes.
02:02Si, vous jouez aux cartes.
02:04Vous jouez aux cartes.
02:05Vous jouez avec les vies de millions de personnes.
02:08Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale.
02:11Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale.
02:13Et ce que vous faites est vraiment irrespectueux pour ce pays, qui vous a soutenu, bien plus que ce que beaucoup de gens disent qu'il aurait dû.
02:22Avez-vous déjà dit merci, plein de fois ?
02:26Non, de toute cette réunion, avez-vous dit merci ?
02:28Vous êtes allé en Pennsylvanie faire campagne pour l'opposition en octobre, exprimer quelques mots de reconnaissance pour les États-Unis et le président qui essaye de sauver votre pays.
02:38On vient de revoir cette scène qui forcément avait marqué les esprits.
02:44On peut parler d'une humiliation pour Vladimir Zelensky.
02:46Avec ses propos de Donald Trump, cette annonce cette nuit sur son réseau social Truth,
02:51où il dit que l'Ukraine doit abandonner la Crimée, qu'elle ne récupérera pas la Crimée, qu'elle n'intégrera pas l'OTAN.
02:57Est-ce que vous craignez une humiliation similaire, une nouvelle fois, pour le dirigeant ukrainien ?
03:03En fait, ce qui est le plus inquiétant, c'est la pression que Donald Trump met sur l'Ukraine,
03:08qui est obligée de se défendre pour exister, pour défendre son droit à la souveraineté et contre l'ingérence de la Russie,
03:19qui vient d'occuper des territoires, qui veut imposer encore des règles en ce qui concerne la langue russe, la défense de l'Église orthodoxe.
03:28En fait, on a revu encore, de facto, une liste de revendications qui n'a pas changé d'un iota,
03:34qui est celle de Vladimir Poutine, qui souhaite que l'Ukraine devienne un pays vassal.
03:40Donc ça, c'est hors de question.
03:42Et donc, c'est cette pression-là que Volodymyr Zelensky a l'intention de rejeter,
03:48ou de refuser de négocier dans ces conditions,
03:51parce que le seul qui a le pouvoir d'arrêter cette guerre à l'instant, en cinq minutes,
03:57c'est Volodymyr Poutine, en fait.
03:58Il suffit qu'il donne l'ordre à son armée d'arrêter de tirer, de bombarder les villes ukrainiennes et les civiles.
04:03Ce qui n'est pas son état d'esprit actuel.
04:05Et on l'a dit, on l'a répété, il n'y a aucun signal qu'il prépare la paix, en fait.
04:11Ils disent, ils parlent d'un accord de paix, mais qui est de facto une pression pour que l'Ukraine capitule
04:16et maintenir et préserver tous ces territoires occupés
04:21pour ensuite repartir dans un deuxième temps, avec une autre attaque plus tard.
04:28Il y a deux possibilités, si on résume Claude Blanche-Maison ce soir.
04:31Soit ça passe et on arrive à quelque chose potentiellement pour le président ukrainien,
04:37mais on a mal à voir quoi.
04:39Soit ça casse, voire ça clashe.
04:41Une nouvelle fois, et là c'est dramatique pour tout le monde.
04:43Oui, je crois que votre correspondant Axel Meunier a raison de dire
04:47qu'on assiste au développement d'un plan communication de la part de la Maison Blanche.
04:52Et ce n'est sans doute pas fini dans la journée,
04:54puisque la réunion n'aura lieu que pour heure à Paris, en fin de journée.
05:00Le plan communication consiste à faire apparaître qu'il y a en effet un accord plus ou moins secret,
05:09un understanding en tout cas, entre Poutine et Trump, sur un règlement territorial.
05:17Mais on ne connaît pas les détails, puisque ça vient par information,
05:22par des canaux diverses et rien n'est vraiment sûr ni confirmé.
05:25Et ce deal supposé entre Trump et Poutine serait que Poutine veut le Donbass complet,
05:35donc ça veut dire le blast de Luhansk, qui est pratiquement totalement occupé par l'armée russe,
05:46mais aussi l'oblaste de Donetsk, qui n'est occupé par l'armée russe qu'à 75%.
05:51Ce qui impliquerait que les troupes ukrainiennes reculent pour laisser à l'armée russe les 25%
05:57qu'elle n'a pas été capable tout simplement d'occuper par ses moyens militaires.
06:02Et puis pour les deux autres oblastes qui sont ensuite ceux de Zaporizhia et de Kherson,
06:09l'understanding, mais on ne sait pas si c'est une réalité ou une situation,
06:12serait que là, et on fait passer ça pour une concession russe,
06:17alors que ce sont les Russes qui occupent une partie de ces deux oblastes,
06:21mais la concession serait qu'ils ne demandent pas à l'armée ukrainienne
06:25de reculer pour donner l'intégralité de ces deux oblastes à la Russie.
06:30Et donc on ferait la ligne de cessez-le-feu telle qu'elle existe.
06:34Et si, et bien entendu on ne parle pas de la Crimée,
06:39c'est pour ça que le plan com' de la Maison-Blanche en parle ce matin,
06:44en disant la Crimée c'est réglé, on n'en parle plus, c'est aux Russes.
06:47Alors justement, pour rebondir sur ce plan de com' dont vous parliez,
06:50dont nous parlait Axel Monnier depuis Washington,
06:52Axel on revient vers vous, en fait c'est tout simplement les Etats-Unis
06:55qui quelque part mettent la pression sur l'Ukraine,
06:58pour lui dire, et bien soit vous acceptez, soit vous refusez,
07:00mais si vous refusez vous êtes le belligérant dans l'histoire.
07:02– Oui, et ce coup de pression, il vient d'autant plus fortement
07:06à la veille du sommet, puisque c'est ce dimanche soir
07:11que le message a été envoyé par Donald Trump,
07:13que encore une fois les experts, les journalistes, les observateurs ici
07:16montrent encore une fois que Donald Trump
07:18pétienne les demandes et les positions russes.
07:21Et ça, c'est ce qui fait que ça risque de mettre
07:25Volodymyr Zelensky dans une position difficile.
07:28Et en plus, vous avez le fait que Donald Trump
07:32ne s'adresse pas de la même manière, c'est très clair
07:35et c'est très évident avec ce message,
07:37à Vladimir Poutine et à Volodymyr Zelensky,
07:39en tout cas en public et dans les messages.
07:41Volodymyr Zelensky qui est arrivé tout à l'heure
07:43et qui se trouve dans l'hôtel, qui est juste derrière moi,
07:46juste en face de la Maison Blanche,
07:47il va d'abord rencontrer Donald Trump en face à face.
07:50Ça c'est important parce qu'on dit beaucoup
07:52que les dirigeants étrangers, européens qui seront là,
07:56vont lui permettre de ne pas se faire agresser
07:58entre guillemets comme la dernière fois
08:00lors de son passage par le bureau Oval.
08:02Mais en même temps, il va quand même y avoir
08:04une rencontre en face à face, en bilatéral,
08:06avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
08:08C'est seulement dans un second temps
08:10que les dirigeants européens viendront participer à la réunion.
08:14Que se sera-t-il passé avant
08:15qu'Emmanuel Macron et les autres n'entrent en jeu ?
08:19Eh bien ça, c'est ce qui sera difficile.
08:21Et c'est sans doute là que Donald Trump va essayer
08:23de prendre l'avantage, c'est ce qui se dit
08:27en tout cas ici à Washington.
08:28Priorité au direct, merci Axel Monnier.
08:31On se rend tout de suite du côté du fort de Brégançon
08:32puisque ça y est, Emmanuel Macron s'apprête à quitter
08:36le lieu où il a passé ses vacances.
08:38Et nombreux coups de fil également avec des dirigeants.
08:40On retrouve Hugo Capelli sur place.
08:41Emmanuel Macron, c'est en ce moment le chef de l'État
08:49qui part donc en direction de l'aéroport
08:52pour s'envoler pour Washington.
08:53Petit convoi qui vient donc à l'instant de quitter le fort de Brégançon.
08:57Ça y est, c'est officiel Emmanuel Macron
08:59qui donc prend la direction de l'aéroport.
09:01Il va donc à Washington retrouver sur place Volodymyr Zelensky,
09:04les autres alliés de l'Ukraine.
09:06Une journée évidemment très chargée, capitale pour les Européens
09:09qui veulent être bel et bien présents à la table des négociations
09:12pour parler de ce conflit en Ukraine.
09:14Emmanuel Macron qui est attendu à Washington précisément
09:17à midi heure locale, c'est-à-dire aux alentours de 18h heure française.
09:21La suite du programme, vous le savez, ce sont des réunions,
09:24des réunions importantes.
09:26Il y aura une photo de famille avec l'ensemble des personnalités politiques
09:30qui seront présentes.
09:32Pas de conférence de presse à ce stade évidemment.
09:34Tout ça va évoluer.
09:35On suivra de très près tout cela.
09:37Emmanuel Macron qui va donc continuer, on imagine,
09:40lors de son voyage à préparer cette réunion
09:41comme il l'a fait hier depuis le fort de Brégançon
09:44et qui martèlera à nouveau aujourd'hui le message
09:48qui a été le sien hier sur méfions-nous des attentions
09:51de Vladimir Poutine sur un éventuel accord de paix
09:54qui pourrait être signé dans les prochaines heures.
09:57Hugo Capelli avec Vincent Barthezaine et Simon Pires de Souza,
09:59nos envoyés spéciaux au fort de Brégançon.
10:01On vient donc de voir ces images en direct.
10:03Le président Emmanuel Macron qui va décoller pour Washington
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