00:00Nous sommes en 2025 et l'économie de comptoir n'est plus supportable ici, dans nos territoires ultramarins en général, et à la Réunion en particulier.
00:09La vie chère est un sujet qui dure depuis trop longtemps.
00:14La vie chère est perçue aujourd'hui comme une injustice par les Réunionnais.
00:18Et les Réunionnais ont raison de percevoir la vie chère comme une injustice.
00:22Alors, il y a un texte qui a été présenté le 30 juillet en Conseil des ministres, à part le ministre Valls,
00:28un texte avec 15 articles.
00:30Je reprends les propos de Manuel Valls.
00:32Valls disait il y a quelques mois de cela, moi je veux m'attaquer aux causes structurelles de la vie chère.
00:38Et lorsqu'on analyse le projet de loi tel qu'il a été présenté le 30 juillet,
00:42on voit bien qu'on ne s'attaque pas aux causes structurelles de la vie chère.
00:47Et nous, ce que nous ne voulons pas, nous l'avons tous redit cet après-midi,
00:50c'est que nous ne voulons pas que ce texte soit un paravent derrière lequel des grands groupes
00:56qui sont aujourd'hui en situation de monopole,
00:59continuent à s'enrichir sur le dos des Réunionnais et sur le dos des plus modestes.
01:02Donc nous ferons un certain nombre de propositions.
01:05Ce sera aussi un moment de vérité.
01:07Le débat à l'Assemblée nationale comme au Sénat permettra de voir
01:10qui défend véritablement les Réunionnais,
01:13qui veut vraiment un modèle de changement économique.
01:16Donc nous porterons un certain nombre de propositions
01:18sur la transparence, sur la régulation des prix,
01:23sur également le contrôle des prix, notamment en période de crise,
01:27comment on contrôle les prix en période de crise,
01:29quand il y a des crises sanitaires, demain une crise géopolitique, etc.
01:32Donc c'est sur tous ces sujets-là que nous porterons un certain nombre d'amendements.
01:36Je rajoute également comment on renforce et on crée une autre autorité de la concurrence
01:42qui soit, si je puis dire, régionalisée,
01:44c'est-à-dire qui prennent en compte véritablement les enjeux de commerce,
01:48de grande distribution, d'économie sur nos territoires,
01:52que les décisions ne se prennent pas à Paris de manière déconnectée.
01:55Enfin, je rajoute un point, il y a quand même un angle mort
01:57dans ce projet de loi Vichère, au-delà du fait qu'il ne s'attaque pas aux causes structurelles,
02:02c'est que chacun comprend bien que nous sommes dans une période
02:05où le modèle de consommation, d'hyper-consommation, de sur-consommation,
02:10si on veut, tel qu'on le connaît, aujourd'hui est un modèle dépassé,
02:14je veux dire qu'on ne peut pas continuer sur ce modèle-là
02:17parce qu'il crée un certain nombre de frustrations
02:19et puis d'un point de vue écologique, il ne tient pas la route,
02:23aujourd'hui il faut aller vers plus de sobriété,
02:25donc on ne retrouve pas ça là-dedans,
02:26on ne retrouve rien sur la production locale,
02:28on ne retrouve rien sur les circuits courts,
02:30donc il y a toutes ces faiblesses-là, tous ces angles morts qu'il faudra travailler.
02:35Je rajoute un dernier point parce que c'est lié au budget,
02:38vous savez comme moi que dans la Vichère il y a deux aspects,
02:40il y a bien sûr les prix, mais il y a aussi les revenus,
02:43et à la Réunion, un autre facteur de la Vichère,
02:47c'est la faiblesse des revenus dû à l'absence de revenus de travail,
02:50nous sommes extrêmement inquiets parce que dans la mission Outre-mer,
02:53c'est-à-dire dans le budget Outre-mer, tel qu'il est présenté aujourd'hui,
02:56il y a une coupe claire, une coupe forte, un coup de rabot de 200 millions d'euros qui est prévu,
03:01et chacun comprend bien que 200 millions d'euros de moins dans les économies ultramarines,
03:06ça va être des difficultés pour nos entreprises,
03:09ça va être des difficultés dans le logement, notamment le logement social,
03:12ça va être des difficultés également pour les collectivités,
03:15qui sont aujourd'hui des donneurs d'ordre importants,
03:17donc c'est tout cela qui fait qu'aujourd'hui nous sommes extrêmement inquiets.