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  • il y a 6 semaines

Qui a tué "Super Mamie" ? :
Avignon, 2002. Marie-André, 69 ans, est retrouvée sauvagement assassinée chez elle. D’abord sans piste, l’enquête va révéler une intrusion brutale, un cambriolage qui vire à la barbarie, et deux suspects inattendus : un adolescent influençable et un jeune homme instable. L’affaire glace la région.

Le calvaire du petit Nathan :
Sisteron, 2007. Nathan, 3 ans, disparaît. Les parents prétendent à un enlèvement. Mais les incohérences s’accumulent. Les gendarmes vont découvrir l’enfer vécu par l’enfant et une vérité effroyable sur sa fin. L’une des affaires de maltraitance les plus choquantes du pays.

Jalousie mortelle :
Lorgues, 2011. Colette ne rentre pas de son travail. Sa voiture est là, ses affaires aussi, mais aucune trace d’elle. Des pistes s’ouvrent, toutes se referment. Jusqu’à ce qu’un aveu inattendu vienne tout faire basculer. Une jalousie familiale mortelle, un complot étouffé dans le silence.

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Personnes
Transcription
00:00:00Crimes s'installe ce soir dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:00:04Nous allons vous raconter ce soir trois histoires, trois faits divers qui se sont déroulés en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:00:22Le 8 janvier 2002, Marcel, 66 ans, vient rendre visite dans un quartier résidentiel d'Avignon à son ami de longue date.
00:00:29Mais en ouvrant la porte de chez elle, elle découvre une véritable scène d'horreur.
00:00:33Son ami Marie-Andrée est allongée par terre, inanimée sur le ventre.
00:00:37Elle a le crâne fracassé, un crime odieux qui va bouleverser tout un département.
00:00:42Car Marie-Andrée n'est pas n'importe qui.
00:00:44Élu Super Mamie en 1998, la vieille dame était une véritable figure locale, très active dans le milieu associatif.
00:00:52Qui en voulait donc à cette grand-mère modèle ?
00:00:55Plongée dans cette effroyable histoire qui va mobiliser pendant plusieurs mois les enquêteurs de la police judiciaire d'Avignon.
00:01:02On est sur des faits qui vont soulever le cœur de la plupart des gens qui interviendront sur cette scène de cri.
00:01:07A la fin de l'année 2006, à Cisteron, les instituteurs du village font une terrible observation.
00:01:13Deux enfants de l'école primaire présentent des marques de coups violents sur le corps.
00:01:17Alertés, les gendarmes décident immédiatement de se rendre chez eux pour interroger leurs parents.
00:01:23Mais arrivé sur place, l'inquiétude double, car un des cinq enfants du couple manqua l'appel.
00:01:28Il s'agit de Nathan, qui n'a que trois ans et demi.
00:01:31Face aux questions des enquêteurs, les explications avancées par le père de famille vont s'avérer particulièrement farfelues.
00:01:37Alors, le petit garçon a-t-il été enlevé, comme le prétend son père ?
00:01:41Est-il toujours en vie ?
00:01:43Vous allez voir que cette affaire va révéler un des plus terribles cas de maltraitance que la France ait connu.
00:01:49Nathan, il a dit, vous ne l'aurez jamais, je préfère le tuer de mes propres mains, mais il fait, vous ne le verrez plus jamais.
00:01:54Le 15 avril 2011, dans le Var, Séverine s'impatiente à la sortie de son lycée.
00:01:58Elle attend sa mère, qui n'est toujours pas là.
00:02:00Colette était censée venir la chercher, mais la mère de famille de 50 ans ne viendra pas.
00:02:06Elle s'est volatilisée dans la nature.
00:02:07Les dernières personnes à l'avoir vue sont ses collègues de travail d'un hypermarché.
00:02:12Elle était dans sa voiture, en direction de Draguignan.
00:02:15Que lui est-il arrivé ? Pourquoi n'a-t-elle pas refait surface ?
00:02:18Une énigme qui va tenir en mâleine pendant plusieurs mois tout un village
00:02:22et mener les enquêteurs jusqu'à la piste de l'homme le plus recherché de France, Xavier Dupont de Ligonnès.
00:02:29Et pourtant, vous allez voir que la vérité est bien plus simple qu'il n'y paraît.
00:02:33Je me dis qu'elle a été enlevée, elle ne peut plus partir, elle est prisonnière,
00:02:38elle est peut-être maltraitée, donc on s'invente les pires choses.
00:02:46Nous allons maintenant vous raconter l'histoire de la super mamie 1998
00:02:51de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:02:53En 2002, son corps a été retrouvé chez elle.
00:02:56Voici ce document pour crime.
00:02:58Dans l'affaire qui va suivre, vous allez découvrir comment une véritable icône locale,
00:03:17une super mamie appréciée de tous, a trouvé la mort dans d'atroces souffrances.
00:03:23Un crime d'une rare violence qui a tenu en émoi toute la population d'Avignon.
00:03:30On est sur des faits qui vont soulever le cœur de la plupart des gens
00:03:34qui interviendront sur cette scène de crime.
00:03:41Nous sommes en Avignon, grande ville du sud-est de la France,
00:03:46surnommée la cité des papes en raison de la présence des papes au XIII et XIVe siècle.
00:03:53Ville de culture et d'histoire, elle est le chef-lieu du département du Vaucluse.
00:03:58Une ville attractive, au climat agréable,
00:04:02dans laquelle ses 90 000 habitants coulent des jours paisibles.
00:04:07C'est une ville qui est très renommée dans le monde entier,
00:04:10de par son festival, de par ses théâtres qui fleurissent un petit peu partout dans la ville.
00:04:17Et c'est une ville magnifique.
00:04:20C'est la capitale de la Provence.
00:04:23Mais derrière cette façade de carte postale se cachent aussi des côtés plus obscurs.
00:04:29La ville est en effet composée d'une ceinture de quartier sensible
00:04:33où la délinquance fait rage.
00:04:36Même si c'est une ville très touristique et très appréciée,
00:04:39on a quand même une délinquance assez forte à Avignon
00:04:41qui a toujours été classée dans les dix premières villes de sa catégorie
00:04:47au rapport de sa population délinquante en France.
00:04:50Et c'est justement dans un de ces quartiers populaires de la banlieue avignaise
00:04:55qu'en ce 8 janvier 2002, Marcel, 66 ans, va rendre visite à son amie de longue date,
00:05:02Marie-Andrée, 69 ans.
00:05:04Je suis arrivée chez Marie-Andrée, il était 8 heures le matin.
00:05:08Elle m'attendait pour le café.
00:05:09Et quand je suis arrivée, j'ai tapé à la porte, bien entendu, à la porte d'entrée.
00:05:17Et j'entendais la télévision qui marchait très très fort.
00:05:20Et je tape et je tape pas de réponse.
00:05:24Ce n'est pas dans les habitudes de Marie-Andrée d'oublier un rendez-vous.
00:05:28Marcel sent bien qu'il se passe quelque chose d'anormal.
00:05:31D'autant plus qu'à travers la fenêtre, elle voit bien que toutes les lumières sont allumées.
00:05:36Donc comme elle connaît la maison, elle va faire le tour de la maison,
00:05:39passer par le jardin, voir si elle trouve son amie dans le jardin.
00:05:42Elle la trouve pas, mais elle trouvera une porte-fenêtre entre-ouverte.
00:05:46Elle va donc rentrer par cette porte-fenêtre à l'intérieur de cette petite maison.
00:05:51Je suis arrivée à la télévision, je l'ai arrêtée.
00:05:54Et à ce moment-là, j'ai vu Marie-Andrée, qui était allongée par terre à plat ventre.
00:06:02Pour Marcel, il y a urgence.
00:06:05Marie-Andrée a peut-être été victime d'un malaise.
00:06:08Elle appelle immédiatement le SAMU, qui arrive quelques minutes plus tard sur les lieux.
00:06:13Et alors que les médecins examinent son amie au sol,
00:06:16Marcel comprend qu'il est trop tard.
00:06:21Et à ce moment-là, il y en a deux qui ont soulevé le corps pour la retourner sur le dos.
00:06:29Tout ce que j'ai vu, pour dire la vérité, tout ce que j'ai vu, c'était un filet de sang qui coulait le long de sa cuisse.
00:06:38Et ce n'est pas tout.
00:06:40La vieille dame a le crâne fracassé.
00:06:43Les médecins du SAMU comprennent qu'ils sont face à une scène de crime d'une rare violence.
00:06:48Devant le macabre spectacle, Marcel s'effondre.
00:06:54Alors là, bien sûr, des pleurs, des larmes effondrés, abasourdis, effondrés, l'assouffrant.
00:07:02L'assouffrant, voilà ce que j'ai ressenti.
00:07:04A 69 ans, rien ne prédestinait cette retraité à une fin aussi tragique.
00:07:12Alors que s'est-il passé derrière les murs de ce petit pavillon ?
00:07:16Ce matin du 8 janvier 2002, la ville d'Avignon s'apprête à vivre l'un des chapitres les plus noirs de son histoire.
00:07:23Ce matin d'hiver 2002, le quartier des Neuf-Pères se réveille sous le bruit assourdissant des sirènes de police
00:07:38qui prennent d'assaut la petite maison de Marie-Andrée.
00:07:42Sur place, les enquêteurs de la police judiciaire d'Avignon procèdent rapidement aux premières constatations.
00:07:48Alors tout autour du corps, une paire de lunettes cassées, un certain nombre d'objets épars,
00:07:57une prothèse dentaire qui est par terre également.
00:08:02Cette prothèse dentaire, éjectée de la bouche de Marie-Andrée, témoigne à elle seule de la violence des coups encaissée par la vieille dame.
00:08:12Quand ils vont examiner le corps, ils vont se rendre compte qu'il y a des traumatismes très violents.
00:08:16La dame a été frappée à des coups sur le visage.
00:08:23Elle présente des marques de scarification sur le ventre.
00:08:28Quant au légiste dépêché sur place, il fait une découverte qui donne une nouvelle tournure à la fête.
00:08:35Lorsqu'il va finir les constatations sur le corps et qu'il va être amené à déshabiller le corps de Marie-Andrée,
00:08:44il va là se rendre compte qu'elle a été sauvagement agressée sexuellement par un objet.
00:08:52Comble de l'horreur, Marie-Andrée a été violée avec un micro, retrouvée sur place.
00:08:57L'autopsie déterminera plus tard que ses lésions sont à l'origine de sa mort.
00:09:04Là, on dépasse les habitudes.
00:09:06On est sur des faits qui vont soulever le cœur de la plupart des gens qui interviendront sur cette scène de crime.
00:09:13Commence alors un travail de fourmi pour les policiers,
00:09:16qui vont passer la maison de la retraitée au peigne fin.
00:09:19Les meubles et tiroirs des différentes pièces ont été fouillés,
00:09:23les objets et papiers éparpillés.
00:09:26Mais rien ne semble avoir disparu.
00:09:28Ils constatent qu'il n'y a pas eu d'effraction pour rentrer dans la maison.
00:09:31La porte est fermée, aucune issue n'a été fracturée.
00:09:36A priori, il y a trois verres dans l'évier,
00:09:39ce qui tend à penser que, étant donné que c'est une femme qui vit seule,
00:09:45peut-être quelqu'un est passé.
00:09:47Ces indices permettront peut-être de remonter jusqu'au coupable.
00:09:52Mais à ce stade des investigations, aucune piste n'est privilégiée.
00:09:57Pourtant, une hypothèse commence à germer dans l'esprit des policiers.
00:10:01Pourrait-il s'agir de l'œuvre d'un proche ?
00:10:06Il se demande s'il ne s'agirait pas d'une dispute
00:10:09qui aurait pu intervenir dans un autre cadre avec une personne connue
00:10:13et une mise en scène de cambriolage pour faire croire à une autre piste.
00:10:19En effet, le sadisme du mode opératoire conforte cette piste.
00:10:24Il semblerait que le ou les meurtriers aient cherché à se venger en humiliant leurs victimes.
00:10:31Pour en savoir plus, les policiers procèdent à une enquête de voisinage.
00:10:35Peut-être, quelqu'un a-t-il vu ou entendu quelque chose ?
00:10:40Aucun voisin ne va dire avoir vu une voiture, avoir entendu des cris,
00:10:45avoir entendu quelque chose d'anormal le soir, dans la soirée ou au cours de la nuit ou au petit matin.
00:10:52Ensuite, la police va rechercher au sein de la famille de Mme Fesquet
00:10:58s'il pouvait y avoir des personnes qui lui ont voulu, des parents plus ou moins proches.
00:11:06Mais très vite, la piste de la famille se referme.
00:11:10Marie-Andrée était sans conteste une femme aimée des siens.
00:11:15On se rend compte qu'il n'y a pas de raison particulière,
00:11:17il n'y a pas de raison d'héritage particulier, ce n'est pas une femme qui est fortunée.
00:11:20Donc à ce moment-là, en matière d'enquête, on a les cercles.
00:11:25Le premier cercle, le deuxième cercle, c'est le cercle d'amis.
00:11:29Les enquêteurs vont donc s'attacher à recenser tous les amis et connaissances de la retraitée.
00:11:36Une mission qui va s'avérer plus laborieuse que prévue.
00:11:40Il y en a beaucoup, notamment parce que Marie-Andrée Fesquet fait partie d'une association.
00:11:48Elle est en fait chanteuse et donc elle a énormément de relations liées à ce travail-là.
00:11:55Les policiers du commissariat d'Avignon ne sont qu'au début d'une enquête qui va les mener aux confins de l'horreur.
00:12:02Alors, qui se cache derrière ce meurtre sordide ?
00:12:06Marie-Andrée, retraitée a priori sans histoire, avait-elle des ennemis ?
00:12:12Nous sommes le 9 février 2002.
00:12:20La mort de Marie-Andrée est sur toutes les lèvres et pour cause.
00:12:24Cette grand-mère est connue partout en Avignon.
00:12:27En effet, Marie-Andrée a remporté le titre de Super Mamie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, 97.
00:12:33Dans les rues, on en parlait. Dès qu'on s'est rencontrés, vous avez vu la Super Mamie.
00:12:39Tout le monde en parlait. C'était des chuchotements, enfin des chuchotements, des conversations partout.
00:12:44Parce que pour nous, Avignon est tombé sous l'horreur.
00:12:49Familles, proches ou simples citoyens, tous veulent comprendre les raisons de ce drame.
00:12:57Car ici, personne ne lui connaissait d'ennemi.
00:13:00A 69 ans, elle est décrite par ses enfants comme une mère aimante et une grand-mère attentive.
00:13:06Sa vie entière a été consacrée aux autres.
00:13:09C'est une femme qui était aide-soignante à l'hôpital.
00:13:17Et puis qui, après, quand elle a pris sa retraite, elle travaillait le soir, elle gardait des malades à domicile.
00:13:23C'était une personne tellement gentille, dévouée, généreuse.
00:13:32Elle avait beaucoup de qualités que j'aurais bien moins voulu avoir.
00:13:37Marie-Andrée était appréciée pour sa grande générosité.
00:13:42Mais pas seulement.
00:13:44Une autre qualité lui a valu le titre de super mamie, sa voix.
00:13:49Depuis sa retraite, elle se consacrait, corps et âme, à sa passion, le chant.
00:13:55C'était une très bonne chanteuse.
00:13:57Elle avait une très jolie voix, avec beaucoup de sentiments.
00:14:01C'est une femme qui exprimait beaucoup.
00:14:03Étant donné qu'elle était très bonne, très gentille, elle ne pouvait que bien exprimer ses chansons.
00:14:08C'était un peu notre star, je suis tout le temps.
00:14:23On parlait de la super mamie.
00:14:25On la présentait quand il y avait certaines manifestations.
00:14:28La super mamie, vous savez, c'est un peu comme les Miss France.
00:14:30Bon, c'était notre Miss France à nous, c'était notre super mamie.
00:14:35Tout le monde l'aimait.
00:14:37Qui c'est qui ne l'aimait pas, je ne sais pas.
00:14:39En effet, à l'issue de l'enquête de personnalité,
00:14:42les policiers d'Avignon ne trouvent aucune ombre à ce portrait sans faille.
00:14:47Cependant, parmi les dizaines de PV d'audition,
00:14:50un témoignage va finir par retenir leur attention.
00:14:53On tombe effectivement sur une personne qui la fréquente dans le cadre du champ,
00:15:02prénommé Georges.
00:15:05Et l'homme semble dissimuler quelque chose.
00:15:08Entendu au début de l'enquête,
00:15:10il avait affirmé avoir croisé Marie-Andrée la veille de sa mort aux alentours de midi.
00:15:15Mais en recoupant l'ensemble de leurs auditions,
00:15:18les policiers mettent le doigt sur une incohérence de taille dans cet emploi du temps.
00:15:23On va prendre des témoignages au niveau du garage du supermarché
00:15:29qui est à côté du domicile de Marie-Andrée.
00:15:31On tombe sur deux personnes qui nous expliquent avoir rencontré Georges
00:15:37dans la journée du 8 janvier,
00:15:40qui leur a indiqué qu'il était le soir des faits encore avec Marie-Andrée.
00:15:50Georges est placé en garde à vue.
00:15:52Il est un suspect sérieux dans cette affaire.
00:15:55C'est son empreinte que les techniciens de la police scientifique
00:15:58ont retrouvé sur l'un des verres d'eau saisis dans l'évier chez Marie-Andrée.
00:16:05L'hypothèse première qui est formulée concernant Georges à ce moment-là,
00:16:09c'est de se dire c'est un amant éconduit ou c'est quelqu'un avec qui Marie-Andrée a eu une relation
00:16:14et qui s'est mal terminée ou qui l'a mal supportée.
00:16:18Et il s'est passé à ce moment-là ce qui pourrait être considéré comme une sorte de crime passionnel.
00:16:23En garde à vue, Georges conteste avoir fait ses déclarations.
00:16:27Il va même changer plusieurs fois de version
00:16:29avant de reconnaître avoir dîné avec Marie-Andrée le soir du crime.
00:16:34Au final, après quatre auditions je crois,
00:16:41on va s'apercevoir qu'en fait il n'y est pour rien
00:16:43et qu'il n'a fait ses déclarations
00:16:47que parce qu'il savait qu'il était sans doute un des derniers
00:16:49à avoir vu Marie-Andrée vivante
00:16:52et qu'il avait peur d'apparaître comme suspect dans le cadre de cette affaire.
00:16:58Georges innocenté, les policiers sont au point mort.
00:17:01Et après plusieurs jours d'investigation active,
00:17:04l'enquête piétine.
00:17:07L'enquête qu'ils ont menée
00:17:09tant aux alentours géographiques,
00:17:14dans l'entourage familial,
00:17:16dans l'entourage amical
00:17:17et notamment la mise en garde à vue de cet ami
00:17:22démontrait qu'ils étaient un peu, pas aux abois,
00:17:25mais à la recherche de quelque chose
00:17:26et qu'ils n'avaient pas beaucoup d'éléments.
00:17:28Il fallait élucider cette histoire.
00:17:30Il fallait que Marie-Andrée ne parte pas
00:17:35sans avoir eu une conclusion à son meurtre.
00:17:40Alors que l'angoisse monte chez les proches de Marie-Andrée
00:17:42et que la psychose gagne la ville,
00:17:45le ou les tueurs courent toujours.
00:17:49Alors un tel drame pourrait-il se reproduire ?
00:17:52Sera-t-on enfin qui s'en est pris à cette sexagénaire ?
00:17:56Cela fait une semaine que Marie-Andrée est décédée.
00:18:06Avignon est sous le choc de cette tragique disparition
00:18:09et l'affaire alimente la une des journaux.
00:18:13Pourtant, les enquêteurs sont dans l'impasse.
00:18:16Mais le 14 janvier, la chance va enfin tourner en leur faveur.
00:18:20Les policiers vont obtenir des renseignements
00:18:23de la part des gens du quartier.
00:18:28Des noms sont déjà prononcés
00:18:30et apparaissent comme étant les vraisemblables auteurs de ces faits.
00:18:34Un certain Jamel pourrait avoir commis ce crime
00:18:37accompagné d'un jeune prénonné Naïm.
00:18:42En fait, ils auraient fait un cambriolage
00:18:46qui aurait mal tourné.
00:18:47Les témoignages qui parviennent aux oreilles des policiers
00:18:51semblent crédibles.
00:18:53D'après ces informateurs, le soir du drame,
00:18:56le fameux Jamel, passablement éméché,
00:18:58faisait le tour du quartier
00:18:59à la recherche d'un pied de biche.
00:19:03Magide fait partie des jeunes
00:19:05qui l'a sollicité.
00:19:06Il était un peu chaud.
00:19:10C'est là qu'il me dit
00:19:11« T'as pas un pied de biche ? »
00:19:13Je dis « Non, j'ai pas de pied de biche. »
00:19:15Je dis « Ce que j'ai fait, t'as qu'un pied de biche. »
00:19:16Et moi, je pensais qu'il allait le faire péter une cave.
00:19:20Je sais pas, lui, il est un peu foufou,
00:19:22un peu dans sa tête.
00:19:24Après, en portant, il me dit
00:19:25« Tu vas voir, ce soir, je vais faire un meurtre. »
00:19:28Lorsque deux jours plus tard,
00:19:30Magide découvre l'affaire dans les journaux,
00:19:32il fait tout de suite le rapprochement.
00:19:34Sans hésiter, il apporte son témoignage
00:19:36aux policiers.
00:19:39La cité a parlé.
00:19:42Alors que, traditionnellement,
00:19:46la cité, c'est une zone de silence.
00:19:47On dit rien.
00:19:48C'est vraiment l'omerta.
00:19:50Et puis, on a intérêt à ne rien dire.
00:19:53Parce que lorsqu'on parle,
00:19:54on subit les conséquences
00:19:55de ce qu'on a pu dire.
00:19:57Dans ce quartier,
00:19:59beaucoup de gens ont dit
00:20:00« Bon, ok, d'accord,
00:20:02on n'est pas forcément
00:20:03des citoyens dessus de tout soupçon. »
00:20:07Mais ça, c'est trop.
00:20:10Car dans le quartier des Neuf Pères,
00:20:12cet enfant du pays
00:20:13n'est pas en odeur de sainteté.
00:20:16Il faut dire que Djamal
00:20:17joue les caïds
00:20:18depuis son plus jeune âge.
00:20:20Alors, lassés par ses excès,
00:20:23les habitants ont décidé
00:20:24de ne plus se laisser tyranniser.
00:20:26Il cassait les ascenseurs,
00:20:29il pissait dans les escaliers,
00:20:31il ne respectait rien.
00:20:33Franchement, c'était un alcoolique aussi.
00:20:34Il ne faisait que de boire.
00:20:35Du matin, je jouais au soir,
00:20:36des bières, des bières, des bières,
00:20:37il ne s'arrêtait pas.
00:20:38Tout le monde nous le rapporte
00:20:39comme quelqu'un de violent,
00:20:43de quelqu'un de perpétuellement
00:20:45aviné ou bourré
00:20:48et qui exerce sa violence
00:20:52à la fois dans des bagarres
00:20:54à peu près égales,
00:20:56mais également sur les petits.
00:20:57Il jouait les caïds,
00:20:58il faisait le barbeau,
00:21:00c'est lui le plus fort.
00:21:01Oui, il avait des amis,
00:21:03c'est beaucoup d'amis
00:21:04qui avaient peur de lui.
00:21:06Quant à Naïm,
00:21:07à 16 ans,
00:21:08il n'est encore qu'un adolescent
00:21:09influençable.
00:21:11Arrivé depuis quelques mois
00:21:12aux Neuf Pères,
00:21:14il est peu encadré
00:21:14par sa famille.
00:21:16Lorsqu'il ne traîne pas
00:21:17au bas de son immeuble,
00:21:19Naïm s'exerce
00:21:20à la petite délinquance.
00:21:23Il a dû faire
00:21:24un ou deux cambriolages
00:21:25aussi sur Avignon,
00:21:26donc ce n'est pas un enfant de cœur,
00:21:28mais c'est un suiveur.
00:21:29Diamey, il le faisait étudier avec moi,
00:21:31il allait avec lui,
00:21:32tellement qu'il avait peur.
00:21:34Et sinon, Naïm,
00:21:35quand je l'ai vu la première fois,
00:21:36ce n'était pas un mauvais garçon,
00:21:38c'était un bon gars,
00:21:39il était super gentil.
00:21:42Et ce qu'il y a,
00:21:43avec la crainte de Diamey,
00:21:45il est suivi de partout.
00:21:48Les policiers sont surpris
00:21:50par l'âge des mises en cause.
00:21:52Mais devant le faisceau
00:21:53de témoignages accablants,
00:21:54ils décident d'agir
00:21:55au plus vite.
00:21:56On procède à toutes les interpellations,
00:22:01donc des deux auteurs présumés,
00:22:04mais également de leur entourage proche,
00:22:07donc le père, la mère,
00:22:10éventuellement frère,
00:22:13de leur environnement familial.
00:22:14Alors,
00:22:16que vont révéler ces nouvelles auditions ?
00:22:19Âgés de seulement 18 et 16 ans,
00:22:22Jamel et Naïm
00:22:22peuvent-ils vraiment être les auteurs
00:22:24de cette exécution barbare ?
00:22:27Les enquêteurs
00:22:28vont-ils avoir
00:22:29le fin mot
00:22:31de cette histoire ?
00:22:33Au commissariat central d'Avignon,
00:22:42Jamel et Naïm
00:22:43sont entendus séparément
00:22:44pour répondre
00:22:45des accusations
00:22:46à leur encontre.
00:22:48Les policiers
00:22:48cherchent
00:22:49la meilleure stratégie
00:22:50à adopter
00:22:51pour faire parler
00:22:52les deux garçons.
00:22:53On sent que Naïm
00:22:57est quand même
00:22:57sans doute plus fragile
00:22:58que Jamel,
00:23:01donc on se concentre
00:23:03plutôt sur lui
00:23:04que sur Jamel.
00:23:06Les enquêteurs
00:23:07de la police judiciaire
00:23:08ne se sont pas trompés.
00:23:10Naïm
00:23:11reconnaît très vite
00:23:12que le soir du 7 janvier,
00:23:14il s'est rendu
00:23:14chez Marie-Andrée
00:23:15avec Jamel
00:23:16pour la cambrioler.
00:23:19On a maintenant une certitude,
00:23:20c'est que c'est ceux
00:23:20qui sont rentrés
00:23:22dans la maison.
00:23:22Donc les choses
00:23:23sont quand même plus simples.
00:23:24Il suffit quand même,
00:23:25il suffit à ce moment-là
00:23:26de pousser
00:23:27de plus en plus
00:23:29sur les auditions
00:23:29et notamment sur Naïm
00:23:31pour qu'ils nous disent
00:23:31la réalité des choses.
00:23:34En effet,
00:23:35les policiers
00:23:36sont sur le point
00:23:36de découvrir
00:23:37le macabre scénario.
00:23:39Car au bout
00:23:40de quelques heures
00:23:40d'interrogatoire,
00:23:42Naïm craque.
00:23:44Il livre alors
00:23:44une version détaillée
00:23:46des faits,
00:23:47des faits
00:23:48d'une extrême violence.
00:23:50Ils vont chez elle
00:23:51ils rentrent
00:23:53dans la petite cour
00:23:54donc ils se tapissent
00:23:57dans l'ombre
00:23:58et au moment
00:23:59où elle va
00:24:00pour fermer
00:24:01ses volets,
00:24:02donc en fait
00:24:02ils rentrent
00:24:02dans la maison.
00:24:03Jamel a un couteau
00:24:04qui va lui être passé
00:24:06je crois par mon client
00:24:08qui va faire
00:24:09une recherche rapide
00:24:11dans la cuisine.
00:24:12Là, il monte
00:24:14le son de la télévision
00:24:14pour couvrir
00:24:15les éventuels bruits
00:24:16et Naïm dit
00:24:19que lui
00:24:20son rôle
00:24:22va être
00:24:22de fouiller
00:24:23la maison
00:24:24pour trouver
00:24:25l'or,
00:24:27l'argent
00:24:27tout bien
00:24:29facilement monnayable
00:24:30et pendant ce temps
00:24:31Jamel lui
00:24:32maîtrise
00:24:33la dame.
00:24:35Et Jamel
00:24:36ne va pas
00:24:37se contenter
00:24:38d'immobiliser
00:24:39Marie-Andrée.
00:24:39Il fait montre
00:24:40d'un sadisme inouï.
00:24:42Durant plus d'une heure
00:24:43il n'épargne
00:24:44aucune souffrance
00:24:46à la grand-mère.
00:24:48Il va se livrer
00:24:49sur elle
00:24:49à des simulacres
00:24:52d'égorgement
00:24:53en lui passant
00:24:56la lame
00:24:56à plusieurs reprises
00:24:57sous la gorge
00:24:58en lui passant
00:25:00la lame
00:25:00ensuite
00:25:02sur le corps
00:25:03en allant
00:25:04avec la lame
00:25:05jusqu'en direction
00:25:07de son magin
00:25:08donc on imagine
00:25:09cette femme
00:25:10à l'âge
00:25:10qui était le sien.
00:25:12Jamel
00:25:12ne s'arrête pas là.
00:25:14En proie
00:25:15à un paroxysme
00:25:16de rage
00:25:16et de haine
00:25:17il va se livrer
00:25:18sur la vieille dame
00:25:19à des actes
00:25:20particulièrement
00:25:21abjects.
00:25:24À ce moment-là
00:25:25il va prendre
00:25:25ce micro
00:25:26parce qu'il y a
00:25:26une série de micros
00:25:27je crois
00:25:27il y a un micro
00:25:27qui est plus grand
00:25:28que les autres
00:25:28il va prendre ce micro
00:25:29et à ce moment-là
00:25:30il va se livrer
00:25:31à des jeux sexuels.
00:25:33Pour les enquêteurs
00:25:34le récit de Naïm
00:25:35est cohérent
00:25:36d'autant plus
00:25:37qu'il colle
00:25:38en tout point
00:25:39aux constatations
00:25:40faites sur la scène
00:25:41de crime.
00:25:43Dans une autre pièce
00:25:44l'interrogatoire
00:25:45de Jamel
00:25:46s'avère
00:25:47plus laborieux.
00:25:48Le caïd de la cité
00:25:50n'est pas disposé
00:25:51à collaborer.
00:25:52Dans un premier temps
00:25:53Jamel
00:25:54lui va donner
00:25:55une version
00:25:56différente
00:25:57il va dire
00:25:58que c'est Naïm
00:25:59qui a frappé la dame
00:25:59et qui a commis
00:26:00les sévices
00:26:01lui
00:26:02endossant le rôle
00:26:03qui est donné
00:26:04par Naïm
00:26:04en disant que c'est moi
00:26:05qui ai fouillé.
00:26:07Et dans un deuxième temps
00:26:08il va dire
00:26:09qu'aucun des deux
00:26:09n'a commis ces violences
00:26:10et que ce sont d'autres
00:26:11qui sont venus.
00:26:13Après
00:26:13il ne sait pas
00:26:14ce qui s'est passé.
00:26:16Au terme
00:26:16de leur garde à vue
00:26:17Jamel et Naïm
00:26:18sont tous les deux
00:26:19inculpés pour meurtre
00:26:20et viol
00:26:21avec torture
00:26:22et actes de barbarie.
00:26:25Pour la population
00:26:25d'Avignon
00:26:26ces mises en examen
00:26:27sonnent
00:26:27comme un soulagement
00:26:28mais pas seulement.
00:26:30la population
00:26:34d'Avignon
00:26:35est
00:26:36ulcérée
00:26:37révoltée.
00:26:39D'abord
00:26:39ils sont sidérés
00:26:40et puis ensuite
00:26:42il y a cette espèce
00:26:43de sentiment
00:26:43de colère
00:26:44qui monte.
00:26:45Ça a été vraiment
00:26:46trop loin
00:26:46ça ne peut pas
00:26:47être des êtres humains.
00:26:48Je compare
00:26:48à des animaux.
00:26:50Je me dis
00:26:50mais attends
00:26:51non
00:26:51c'est pas possible
00:26:53ces actes
00:26:55de barbarie
00:26:56on ne peut pas
00:26:58appeler ça autrement
00:26:59pourquoi ?
00:27:02Pourquoi ?
00:27:04Tous
00:27:05attendent beaucoup
00:27:06du procès à venir
00:27:07qui permettra
00:27:08peut-être
00:27:08de comprendre
00:27:09les raisons
00:27:10d'un tel acharnement.
00:27:12Quel est le rôle
00:27:13de chacun
00:27:13dans cette affaire
00:27:14et qui est l'auteur
00:27:16des coups mortels ?
00:27:19Le 29 mars 2004
00:27:25le procès
00:27:26de Jamel et Naïm
00:27:27s'ouvre
00:27:28devant la cour
00:27:29d'assises
00:27:29des mineurs
00:27:29du Vaucluse.
00:27:31Une foule
00:27:32d'anonymes
00:27:33se presse
00:27:33aux portes
00:27:34du tribunal
00:27:35de grande instance
00:27:36d'Avignon
00:27:36pour assister
00:27:37aux audiences.
00:27:39Et dans la salle
00:27:40la tension
00:27:41est à son comble.
00:27:47L'ambiance
00:27:48de ce type
00:27:49de procès
00:27:49est une ambiance
00:27:50particulièrement lourde
00:27:52et il y a
00:27:54une tension
00:27:54qui est palpable
00:27:56véritablement.
00:27:57Le côté
00:27:58des partis
00:27:59civils
00:27:59est bondé.
00:28:01C'est rempli.
00:28:02Il n'y a pas
00:28:02une chaise,
00:28:03il n'y a pas
00:28:03un siège
00:28:04de limon.
00:28:05Et de l'autre côté,
00:28:06du côté
00:28:07du box
00:28:07des accusés,
00:28:09vous avez
00:28:09quatre personnes
00:28:10assises.
00:28:12C'est-à-dire
00:28:12les parents
00:28:13qui sont là
00:28:14parce qu'ils sont
00:28:15tenus d'être là.
00:28:17Dans le box
00:28:17des accusés,
00:28:19Jamel et Naïm
00:28:19se renvoient
00:28:20à la balle.
00:28:21Chacun
00:28:21fait supporter
00:28:22à l'autre
00:28:23les actes
00:28:23les plus atroces.
00:28:25Un manège
00:28:26difficile
00:28:26à supporter
00:28:27pour les partis
00:28:28civils.
00:28:29Et elles ne sont
00:28:29pas au bout
00:28:30de leur peine
00:28:30car Jamel,
00:28:32le supposé leader,
00:28:33joue clairement
00:28:34la carte
00:28:35de la provocation.
00:28:36À un moment donné,
00:28:40très froidement,
00:28:41il a dit
00:28:41au juge,
00:28:43il lui a dit
00:28:43écoutez,
00:28:44je ne sais pas encore
00:28:45ce que je fais là,
00:28:46j'ai rien à faire
00:28:46dans ce box.
00:28:49Alors là,
00:28:50vous voyez,
00:28:50j'ai eu quand même
00:28:51une montée
00:28:53d'adrénaline
00:28:54parce que j'ai dit
00:28:56il a quand même
00:28:57un sacré toupé
00:28:57ce garçon.
00:29:00Pour les experts psychiatres,
00:29:02appelés à la barre,
00:29:03le constat
00:29:04est accablant.
00:29:05Outre son alcoolisme
00:29:06chronique,
00:29:07il révèle chez Jamel
00:29:08une structure
00:29:09perverse
00:29:10et une intolérance
00:29:11à toute forme
00:29:12de frustration.
00:29:14J'ai souvent
00:29:15un se donne
00:29:15des experts
00:29:16qui ne lui avaient
00:29:18trouvé aucune
00:29:19circonstance atténuante
00:29:20et qui
00:29:22à la question
00:29:24vous avez
00:29:25un pronostic
00:29:25pour l'avenir
00:29:26concernant Jamel
00:29:27dans une possible
00:29:28réinsertion sociale
00:29:29et il avait répondu
00:29:31oui,
00:29:32dans l'hypothèse
00:29:33où il y aurait
00:29:33une dictature,
00:29:34il pourrait parfaitement
00:29:35être employé
00:29:35comme bourreau.
00:29:36Naïm,
00:29:38quant à lui,
00:29:39va donner
00:29:40une toute autre impression.
00:29:42Lorsque la présidente
00:29:43l'interroge,
00:29:43il répond
00:29:44avec docilité
00:29:45et dans sa dernière
00:29:46déclaration
00:29:47à la cour,
00:29:48il exprime
00:29:49ses regrets
00:29:49à la famille.
00:29:50Il a été très humble,
00:29:55très calme,
00:29:57au contraire,
00:29:59il était très discret.
00:30:00C'était le mec,
00:30:01on le voyait,
00:30:01il était timide,
00:30:02il avait peur de Jamel,
00:30:03il était...
00:30:05et comme il était
00:30:05à côté de Jamel
00:30:06et tout,
00:30:06il avait peur.
00:30:07On sentait
00:30:08que le plus âgé
00:30:09était le meneur.
00:30:11C'était lui le meneur
00:30:12alors qu'il s'en défendait.
00:30:14Au terme
00:30:16des 5 jours
00:30:17de procès,
00:30:18les avis
00:30:18sont unanimes.
00:30:20La version
00:30:20défendue
00:30:21par Naïm
00:30:21est plus crédible
00:30:22que celle
00:30:23de Jamel.
00:30:24Pour son avocat,
00:30:26Maître Le Maire,
00:30:27les dés sont jetés.
00:30:28Envers
00:30:29et contre tous,
00:30:30il se livre
00:30:31à la plaidoirie
00:30:32la plus difficile
00:30:33de sa carrière.
00:30:34Au moment
00:30:36où je me lève
00:30:37pour plaider,
00:30:39pour moi,
00:30:41c'est une marée humaine
00:30:42qui est derrière moi.
00:30:43Des gens
00:30:43qui étaient
00:30:43presque collés
00:30:45à la barre
00:30:45de la défense,
00:30:47assis par terre,
00:30:49certains avec
00:30:49des écriteaux,
00:30:50des pancartes.
00:30:52Là,
00:30:52j'ai ressenti
00:30:53l'immense émoi,
00:30:55immense émoi
00:30:56qu'elle a créé
00:30:56dans la ville
00:30:56cette affaire.
00:30:59A l'issue
00:30:59du procès,
00:31:00Jamel est condamné
00:31:01à 30 ans
00:31:02de réclusion criminelle
00:31:03avec une peine
00:31:04de sûreté
00:31:04de 20 ans.
00:31:06Naïm,
00:31:07mineure au moment
00:31:08des faits,
00:31:09écope lui
00:31:09de 15 ans.
00:31:11En appel,
00:31:12la peine de Jamel
00:31:13sera transformée
00:31:14en perpétuité.
00:31:21En Avignon,
00:31:2313 ans après les faits,
00:31:24tout le monde
00:31:25se souvient
00:31:25de cet horrible crime.
00:31:27Et la super mamie,
00:31:29tant aimée,
00:31:30reste dans
00:31:30toutes les mémoires.
00:31:32Pour les amis
00:31:33de Marie-Andrée,
00:31:33la douleur causée
00:31:35par sa disparition
00:31:36est impérissable.
00:31:39J'ai eu une grande chance,
00:31:41c'est d'en avoir
00:31:42fait une amie,
00:31:45parce qu'avec
00:31:46toutes les deux,
00:31:47ça a fusionné
00:31:49tout de suite.
00:31:52Donc,
00:31:52pour moi,
00:31:53c'était une grande dame.
00:31:56elle,
00:31:57c'était une amie,
00:31:59la seule amie
00:32:00que j'avais à Avignon.
00:32:01Une amie
00:32:02sur qui je pouvais compter.
00:32:05J'aurais bien aimé
00:32:05avoir une soeur,
00:32:06et bien,
00:32:06je l'avais trouvée
00:32:07en Marie-Andrée.
00:32:09Et je perds ma soeur.
00:32:10Nous allons maintenant
00:32:22vous raconter
00:32:23le drame
00:32:23qui est arrivé
00:32:24au petit Nathan,
00:32:25trois ans.
00:32:26Le corps de ce garçon
00:32:27a été retrouvé
00:32:28en 2007
00:32:28à l'orée d'un bois.
00:32:30Un garçon
00:32:30qui était porté
00:32:31disparu
00:32:31déjà depuis
00:32:32plusieurs semaines.
00:32:33Et ses parents
00:32:34étaient soupçonnés
00:32:35par les gendarmes
00:32:35puisqu'ils faisaient
00:32:36l'objet d'une déclaration
00:32:38pour maltraitance.
00:32:39Voici ce document
00:32:40pour crime.
00:32:56Dans l'affaire
00:32:57qui va suivre,
00:32:59vous allez découvrir
00:32:59le destin tragique
00:33:00de Nathan.
00:33:02Un petit garçon
00:33:03âgé de trois ans.
00:33:05Une affaire
00:33:05qui va mobiliser
00:33:06les forces de l'ordre
00:33:07aux quatre coins
00:33:08du pays
00:33:08et bouleverser
00:33:10toute une région.
00:33:15Nathan, il a dit
00:33:16vous l'aurez jamais.
00:33:16Je préfère le tuer
00:33:17de mes propres mains
00:33:17mais il fait
00:33:18vous le verrez plus jamais.
00:33:27Nous sommes
00:33:28aux portes
00:33:29de la Provence
00:33:29à Sistoron.
00:33:31Une ville fortifiée
00:33:32de 7400 habitants
00:33:34perchés
00:33:35à 485 mètres
00:33:36d'altitude
00:33:37entre les Alpes
00:33:38et la mer.
00:33:40Située sur les rives
00:33:41de la Durance,
00:33:42la commune bénéficie
00:33:43d'un climat exceptionnel
00:33:45avec près de 300 jours
00:33:47de soleil par an.
00:33:51C'est la clé.
00:33:52Sistoron est la clé
00:33:53de la Provence.
00:33:54Alors pourquoi la clé ?
00:33:55Parce que Sistoron
00:33:56est coupé en deux
00:33:57par d'un côté
00:33:59le Dauphiné
00:33:59de l'autre
00:34:00de l'autre
00:34:00de la Provence.
00:34:01Sistoron a du charme,
00:34:03beaucoup de charme.
00:34:07En cette fin d'année 2006,
00:34:09à l'école maternelle
00:34:10de la ville,
00:34:11deux enfants
00:34:11de 4 et 5 ans
00:34:13récemment scolarisés
00:34:14attirent l'attention
00:34:15des enseignants.
00:34:16Ce petit garçon
00:34:18et cette petite fille
00:34:19présentent des coups.
00:34:21Donc c'est l'institutrice
00:34:22qui va commencer
00:34:23à poser des questions
00:34:23et les enfants
00:34:24vont répondre
00:34:25ils sont timorés,
00:34:28ils sont introvertis
00:34:29mais ils vont quand même
00:34:30répondre que c'est
00:34:31la belle-mère
00:34:33qui leur donne des coups.
00:34:38Alertés,
00:34:39les gendarmes de Sistoron
00:34:40se rendent au domicile familial.
00:34:42Les enfants
00:34:43résident avec Emmanuel,
00:34:45leur père
00:34:45de 33 ans
00:34:46et Nathalie,
00:34:48leur belle-mère
00:34:49de 36 ans.
00:34:51Parents de 3 enfants chacun,
00:34:53ils ont récemment
00:34:53fondé une famille
00:34:54recomposée.
00:34:58Je l'entends
00:34:58que c'est ce qu'on va
00:34:59interroger
00:34:59Emmanuel et Nathalie
00:35:02de savoir
00:35:03qu'est-ce qui se passe.
00:35:09Mais le couple
00:35:10ne donne aucune explication.
00:35:13Pourtant, sur place,
00:35:14un élément intrigue
00:35:16les gendarmes,
00:35:17Nathan,
00:35:18le plus jeune
00:35:18des 3 enfants
00:35:19d'Emmanuel,
00:35:20manque à l'appel.
00:35:23Interrogé sur cette absence,
00:35:24Emmanuel déclare
00:35:25que son fils
00:35:26de 3 ans
00:35:26a disparu
00:35:27depuis le mois d'août.
00:35:29Et son explication
00:35:30est pour le moins
00:35:31surprenante.
00:35:33Nathan aurait été enlevé
00:35:35alors qu'il se trouvait
00:35:37avec lui
00:35:37du côté des moulins
00:35:38à Nice.
00:35:39Il explique
00:35:40aux gendarmes
00:35:42de Cisteron
00:35:42que deux hommes
00:35:43et une femme
00:35:44l'ont attaqué,
00:35:46l'ont roué de coup
00:35:46et lui ont pris
00:35:47l'enfant.
00:35:49Qu'il a reçu
00:35:50des menaces
00:35:50et que c'est la raison
00:35:52pour laquelle
00:35:526 mois après,
00:35:54il n'a toujours pas
00:35:55signalé l'enlèvement
00:35:56de Nathan.
00:35:57Emmanuel
00:35:58accuse Laetitia,
00:36:00la mère biologique
00:36:01du petit Nathan,
00:36:02d'être à l'origine
00:36:03de cet enlèvement.
00:36:04Les gendarmes
00:36:05n'en reviennent pas.
00:36:06Comment se fait-il
00:36:07que le père de famille
00:36:08n'ait entrepris
00:36:09aucune démarche
00:36:11pour récupérer
00:36:12son fils ?
00:36:13Nathan a-t-il fait
00:36:14l'objet d'un enlèvement
00:36:16comme le prétend Emmanuel ?
00:36:18Se trouve-t-il
00:36:18actuellement
00:36:19chez sa mère
00:36:20où la vérité
00:36:23est-elle
00:36:23beaucoup plus sordide ?
00:36:25Assisteront,
00:36:34les gendarmes
00:36:35viennent de s'apercevoir
00:36:36de la disparition
00:36:37de Nathan.
00:36:38Immédiatement,
00:36:39le parquet
00:36:40de Digne-les-Bains
00:36:41ouvre une information
00:36:42judiciaire.
00:36:44Les enquêteurs
00:36:44vont dès lors
00:36:45tout mettre en œuvre
00:36:47pour retrouver l'enfant.
00:36:49Ils commencent
00:36:50par vérifier
00:36:51l'hypothèse
00:36:51de l'enlèvement
00:36:52avancée par le père.
00:36:55Ils font une enquête
00:36:57dans le Nord,
00:36:58d'abord chez la maman,
00:37:00chez Laetitia
00:37:00et ses parents
00:37:03qui disent
00:37:04que c'est absolument faux,
00:37:06que c'est complètement
00:37:07inventé de toutes parts
00:37:10et que jamais
00:37:12ils n'ont essayé
00:37:13de reprendre Nathan.
00:37:14J'ai été perquisitionnée
00:37:15mais ma famille est pareille
00:37:17pour voir si j'avais
00:37:19des jouets,
00:37:21des vêtements
00:37:21d'enfants,
00:37:24de garçons
00:37:24qui se sont bien
00:37:25rendu compte
00:37:26que lui
00:37:27commençait
00:37:28à raconter
00:37:29n'importe quoi.
00:37:30Et puis le fait
00:37:31qu'au moins de mon côté
00:37:32tout le monde
00:37:32savait très bien
00:37:33que Nathan
00:37:33ça faisait un an
00:37:35que je n'avais pas de nouvelles.
00:37:36En se penchant
00:37:37sur l'histoire du couple,
00:37:39les enquêteurs
00:37:39apprennent que
00:37:40Laetitia et Emmanuel
00:37:41se sont installés
00:37:42à Nice
00:37:43en 2003.
00:37:45Mais très vite,
00:37:46les choses dégénèrent.
00:37:48Emmanuel
00:37:48plonge dans les affres
00:37:49de l'alcool
00:37:50et de la drogue
00:37:51et commence
00:37:52à violenter
00:37:53Laetitia.
00:37:54Je suis rentrée
00:37:57du travail
00:37:57en minuit.
00:37:59Il y avait
00:38:00bien bu
00:38:02parce qu'il y avait
00:38:03quand même
00:38:03manqué
00:38:04de bouteilles
00:38:04d'alcool fort
00:38:05sans compter
00:38:06les bières
00:38:07à côté
00:38:07et puis
00:38:08ce qui consommait
00:38:10aussi
00:38:11en drogue
00:38:13est stupéfiant.
00:38:13donc
00:38:15ça a été
00:38:17des coups
00:38:18toute la nuit.
00:38:20Devoir dormir
00:38:21par terre
00:38:22et le lendemain matin
00:38:23il m'a dit
00:38:24tu ne rentres pas
00:38:24donc tu ne ramènes pas
00:38:26de poney.
00:38:27Le couple
00:38:28se sépare
00:38:29en juin 2005.
00:38:31Leur fils
00:38:31Nathan
00:38:32est alors âgé
00:38:33de deux ans.
00:38:34Elle s'est enfuie
00:38:36sous des coups
00:38:40et des menaces
00:38:41particulièrement violentes.
00:38:43Elle a dû partir
00:38:44elle a pris le train
00:38:45sans billet
00:38:46en fraude
00:38:48elle est rentrée
00:38:49dans le train
00:38:50donc elle ne pouvait
00:38:51effectivement pas
00:38:51dans ces conditions
00:38:52emmener Nathan
00:38:53disons qu'elle s'est sauvée
00:38:54quoi.
00:38:55Elle s'est sauvée
00:38:56pour sauver sa peau
00:38:57et se mettre en sécurité
00:38:59personnellement.
00:39:00Dès lors
00:39:02Emmanuel empêche
00:39:03tout contact
00:39:04entre la mère
00:39:05et son fils.
00:39:06L'homme
00:39:07va même jusqu'à proférer
00:39:08de terribles menaces
00:39:09à l'encontre
00:39:10de l'enfant.
00:39:13Nathan
00:39:13il a dit
00:39:13vous ne l'aurez jamais
00:39:14je préfère le tuer
00:39:15de mes propres mains
00:39:15mais vous ne le verrez
00:39:16plus jamais.
00:39:20Dans les mois
00:39:21qui suivent
00:39:22la mère de famille
00:39:23va tout faire
00:39:24pour essayer
00:39:25de retrouver
00:39:25et protéger
00:39:26son fils.
00:39:28Elle va envoyer
00:39:29aux services sociaux
00:39:30de Nice
00:39:31un courrier
00:39:32au terme
00:39:34duquel
00:39:34elle se dit
00:39:35très inquiète
00:39:36pour Nathan
00:39:37et elle demande
00:39:39qu'on lui donne
00:39:42suite
00:39:43et savoir
00:39:43où est son fils.
00:39:45Elle craint
00:39:45qu'un jour
00:39:46il arrive un malheur.
00:39:48Mais en novembre 2005
00:39:49Emmanuel fait
00:39:50la connaissance
00:39:51de Nathalie.
00:39:52Les deux amants
00:39:52quittent la ville
00:39:53de Nice
00:39:54avec leurs enfants
00:39:55et posent
00:39:56leur valise
00:39:56à Villars-sur-Var.
00:39:58Un petit village
00:39:59dans les Alpes-Maritimes.
00:40:02L'année suivante
00:40:03le couple
00:40:03déménage
00:40:04de nouveau
00:40:05assisteront.
00:40:07Les convocations
00:40:08des services sociaux
00:40:09restent
00:40:10lettres mortes.
00:40:13La stand social
00:40:14a plusieurs reprises
00:40:15elle lui a demandé
00:40:16d'avoir un rendez-vous
00:40:18avec tous les enfants
00:40:19et
00:40:20qui ne s'est jamais fait
00:40:24parce qu'à chaque fois
00:40:24elle s'est retrouvée
00:40:25avec des rendez-vous
00:40:26néant
00:40:26parce que lui
00:40:27il se déplacait pas
00:40:28ou si elle
00:40:29allait au domicile.
00:40:31Bien sûr
00:40:31c'était porte-close.
00:40:33Pour les gendarmes
00:40:34Emmanuel cache
00:40:35quelque chose.
00:40:37Les enquêteurs
00:40:37se concentrent
00:40:38donc de nouveau
00:40:39sur le père
00:40:40de famille
00:40:40et interrogent
00:40:41son entourage.
00:40:45En se rapprochant
00:40:46des proches
00:40:46de la famille
00:40:48on comprend
00:40:49qu'Emmanuel
00:40:49a expliqué
00:40:50que Nathan
00:40:51était chez une tante.
00:40:52Il faudrait savoir
00:40:53on lui pose la question
00:40:54à Emmanuel
00:40:54et on le met
00:40:55devant
00:40:55ses contradictions
00:40:57savoir
00:40:57est-ce que Nathan
00:40:58a été enlevé
00:40:59ou alors
00:40:59est-ce qu'il est
00:41:00chez une tante.
00:41:01Et ce n'est pas
00:41:02la seule contradiction
00:41:03d'Emmanuel.
00:41:04Son téléphone
00:41:05fournit aux enquêteurs
00:41:06un élément matériel
00:41:07qui invalide
00:41:08formellement
00:41:09la thèse
00:41:10du kidnapping.
00:41:13Il déclenche
00:41:14effectivement
00:41:15un relais
00:41:15à la note
00:41:16qui est un autre
00:41:18village
00:41:18du haut pays
00:41:19ou du moyen pays
00:41:21alors qu'il prétendait
00:41:23que ce jour-là
00:41:24il se trouvait
00:41:24à Nice.
00:41:25Alors
00:41:26pour quelle raison
00:41:27le père de famille
00:41:28a-t-il menti ?
00:41:30Pourquoi
00:41:30fuit-il
00:41:31les services sociaux ?
00:41:33Quel rôle
00:41:34a-t-il joué
00:41:34dans la disparition
00:41:35de son fils ?
00:41:37Et surtout
00:41:38où se trouve
00:41:39le petit Nathan ?
00:41:42Cela fait
00:41:51plusieurs semaines
00:41:52que les gendarmes
00:41:53tentent de comprendre
00:41:54ce qui est arrivé
00:41:55à Nathan.
00:41:56Toutes les recherches
00:41:57entreprises
00:41:58étant infructueuses
00:41:59leurs soupçons
00:42:00se portent naturellement
00:42:01sur Nathalie
00:42:02et Emmanuel.
00:42:04Ils décident donc
00:42:05de s'intéresser
00:42:06de plus près
00:42:06aux jeunes couples.
00:42:09Apparemment
00:42:10le courant
00:42:10passe bien
00:42:11entre eux.
00:42:12Pour lui
00:42:12Nathalie
00:42:13c'est la femme
00:42:14de sa vie.
00:42:14Il l'expliquera
00:42:15il aime Nathalie
00:42:17il voit
00:42:19dans la recomposition
00:42:20familiale
00:42:21une famille
00:42:22quasi idéale.
00:42:24Pourtant
00:42:24installés
00:42:25à huit
00:42:25dans un trois pièces
00:42:27les conditions
00:42:28de vie
00:42:28sont particulièrement
00:42:29difficiles.
00:42:33Ce couple
00:42:34vit
00:42:34dans une
00:42:35promiscuité
00:42:37assez grande
00:42:38avec
00:42:39la difficulté
00:42:41d'élever
00:42:42d'élever
00:42:42les enfants.
00:42:44Ils vivent
00:42:44d'allocations
00:42:44familiales
00:42:46avec six enfants
00:42:48au domicile.
00:42:49Personne ne travaille.
00:42:51A ce contexte
00:42:52matériel précaire
00:42:53s'ajoute
00:42:54l'addiction
00:42:55d'Emmanuel.
00:42:55C'est un couple
00:42:59qui
00:42:59à mon sens
00:43:01apparaît
00:43:03pathologique
00:43:05du fait
00:43:06au moins
00:43:07des problèmes
00:43:08d'alcool
00:43:09d'Emmanuel
00:43:10avec
00:43:11Nathalie
00:43:12qui doit
00:43:13gérer
00:43:14ses propres
00:43:15enfants
00:43:15et qui apparemment
00:43:16développe
00:43:16une agressivité
00:43:17importante
00:43:19envers
00:43:20les enfants
00:43:20d'Emmanuel.
00:43:21En effet
00:43:23à Villars-sur-Var
00:43:25dans l'immeuble
00:43:26précédemment
00:43:26habité par le couple
00:43:27plusieurs témoins
00:43:29se font l'écho
00:43:29de mauvais traitements
00:43:30infligés
00:43:31à Nathan.
00:43:32Figurez-vous
00:43:36qu'on l'enfermait
00:43:36à la cave.
00:43:39Il a eu
00:43:39passé des nuits
00:43:40à la cave
00:43:40le petit.
00:43:41On lui reprochait
00:43:42de faire pipi au lit.
00:43:43Lorsque les voisins
00:43:44proches
00:43:45sont auditionnés
00:43:46c'est vrai
00:43:47qu'on se pose
00:43:48encore plus de questions.
00:43:50La témoin
00:43:50de Palier
00:43:52qui habitait
00:43:54l'appartement
00:43:55à côté
00:43:55dit
00:43:56j'entendais
00:43:58la tête du petit
00:43:59tapé par terre
00:43:59et je ne sais pas
00:44:01comment Nathalie
00:44:01ne s'est pas cassé
00:44:02les mains
00:44:02en tapant le petit.
00:44:09Le petit Nathan
00:44:10aurait-il été battu
00:44:12à mort ?
00:44:13Les enquêteurs
00:44:14veulent en avoir
00:44:15le coeur net.
00:44:16Ils réalisent
00:44:17des opérations
00:44:17de police technique
00:44:18et scientifique
00:44:19dans l'ancien
00:44:20domicile du couple
00:44:21et passent l'appartement
00:44:23au révélateur
00:44:24de sang.
00:44:27Ils vont
00:44:27donc se déplacer
00:44:29dans l'appartement
00:44:29faire
00:44:31des investigations
00:44:33au niveau
00:44:34des pièces
00:44:35au niveau
00:44:35du couloir
00:44:36et ils vont
00:44:37retrouver
00:44:37des traces
00:44:38de sang.
00:44:39Sans attendre
00:44:40le résultat
00:44:40des analyses
00:44:41le procureur
00:44:42de la république
00:44:43de Digne-les-Bains
00:44:44ouvre une information
00:44:45judiciaire
00:44:46pour meurtre
00:44:47sur mineurs
00:44:47de moins de 15 ans.
00:44:50Emmanuel
00:44:50et Nathalie
00:44:51sont interpellés
00:44:52et placés
00:44:53en garde à vue.
00:44:55Les gendarmes
00:44:55vont-ils
00:44:56enfin découvrir
00:44:57la vérité ?
00:44:59Le sang retrouvé
00:44:59dans l'appartement
00:45:00est-il celui
00:45:01de Nathan ?
00:45:03Et surtout,
00:45:04l'enfant
00:45:04de 3 ans
00:45:05est-il toujours
00:45:06en vie ?
00:45:08Nous sommes
00:45:19en avril 2007.
00:45:21Cela fait près
00:45:21d'un an
00:45:22que personne
00:45:23n'a eu
00:45:23de nouvelles
00:45:23de Nathan.
00:45:24les enquêteurs
00:45:26mettent donc
00:45:26la pression
00:45:27sur Emmanuel
00:45:27et Nathalie
00:45:28pour enfin
00:45:29obtenir
00:45:30un début
00:45:31d'explication.
00:45:34Emmanuel
00:45:34lors de la garde à vue
00:45:36va toujours
00:45:38rester sur sa position
00:45:39et va soutenir
00:45:41la thèse
00:45:41de l'enlèvement.
00:45:43Nathalie
00:45:43quant à elle
00:45:44en garde à vue
00:45:46va craquer.
00:45:47Il y aurait eu
00:45:48volontaire
00:45:49ou pas
00:45:50des actes
00:45:52de violence
00:45:54de la part
00:45:56d'Emmanuel
00:45:56à l'encontre
00:45:57ou à l'égard
00:45:57de Nathan.
00:45:59En prenant
00:46:00connaissance
00:46:00de ses accusations,
00:46:02Emmanuel
00:46:02va à son tour
00:46:04mettre en cause
00:46:05Nathalie.
00:46:08Emmanuel
00:46:08explique
00:46:09que
00:46:10Nathalie
00:46:11avait une fâcheuse
00:46:12tendance
00:46:12à frapper
00:46:13trop les enfants.
00:46:14Nathalie
00:46:17et Emmanuel
00:46:17s'accusent
00:46:18l'un l'autre
00:46:19mais au final
00:46:20personne ne semble
00:46:21en mesure
00:46:22d'expliquer
00:46:22où est Nathan.
00:46:25Alors que
00:46:26le couple
00:46:26est mis en examen
00:46:27un témoin
00:46:28essentiel
00:46:29fait son apparition
00:46:30dans le dossier.
00:46:33Le 8 mai 2007
00:46:34la nièce
00:46:35de Nathalie
00:46:36demande à être
00:46:37auditionnée.
00:46:41Cette jeune fille
00:46:42va expliquer
00:46:43que Nathalie
00:46:43lui a parlé
00:46:44et lui a
00:46:45dit
00:46:47qu'il s'était
00:46:47passé un drame
00:46:48et que
00:46:50Nathan avait
00:46:51reçu
00:46:52des coups
00:46:53de la part
00:46:54d'Emmanuel
00:46:54et que le soir
00:46:56il se sentait
00:46:57très très mal.
00:46:58Il pleurait
00:47:00et
00:47:02que finalement
00:47:03elle avait compris
00:47:04que
00:47:04c'était la fin.
00:47:07L'enfant
00:47:07serait donc mort
00:47:08suite au coup
00:47:09de son père.
00:47:12Face à ce témoignage
00:47:13accablant,
00:47:13Emmanuel
00:47:14va alors
00:47:14s'expliquer.
00:47:16Pour lui
00:47:16il s'agit
00:47:17d'un simple accident
00:47:18lors d'une partie
00:47:20de football.
00:47:22Il a manqué
00:47:23le ballon
00:47:23le père
00:47:24et il a
00:47:25frappé
00:47:27le petit
00:47:27en plein ventre.
00:47:30Devant
00:47:30l'état critique
00:47:31de Nathan
00:47:31Emmanuel
00:47:32aurait voulu
00:47:33appeler
00:47:33les secours
00:47:34mais craignant
00:47:35de se voir
00:47:35retirer ses enfants
00:47:36Nathalie
00:47:37l'en aurait
00:47:37empêché.
00:47:39Le couple
00:47:40prend alors
00:47:41une terrible décision.
00:47:46Ils vont
00:47:46coucher Nathan
00:47:47sur le lit
00:47:49pendant deux jours.
00:47:51On a laissé
00:47:52agoniser un petit garçon
00:47:53de trois ans
00:47:54sans lui porter secours
00:47:55jusqu'à ce qu'il meure.
00:47:57Il n'est pas mort
00:47:58à la minute.
00:47:59Il est mort
00:48:00au bout
00:48:00de plusieurs heures
00:48:02de souffrance
00:48:03atroce.
00:48:04Il a senti
00:48:05venir la mort
00:48:05ce gamin.
00:48:06Moi j'y crois
00:48:07même à trois ans
00:48:08trois ans et demi
00:48:09on sent venir
00:48:11la mort.
00:48:11Ce gamin
00:48:12a senti
00:48:12venir la mort.
00:48:16Au bout
00:48:17de ce long calvaire
00:48:18toujours selon
00:48:19les dires
00:48:19d'Emmanuel
00:48:20Nathalie
00:48:21aurait échafaudé
00:48:22la thèse
00:48:23de l'enlèvement
00:48:24et décidé
00:48:25de faire disparaître
00:48:26le corps.
00:48:27Il va être
00:48:28transporté
00:48:28dans une propriété
00:48:32terrienne
00:48:33dont dispose
00:48:35la famille
00:48:36de Nathalie.
00:48:37Il a été enterré
00:48:37comme ça.
00:48:39Il n'y avait pas
00:48:40de cercueil
00:48:41ni de l'enceinte
00:48:42ni rien du tout.
00:48:43Il a été
00:48:43mis dans la terre.
00:48:45Si les enquêteurs
00:48:46savent maintenant
00:48:47où se trouve
00:48:48le corps de l'enfant
00:48:48ils doutent
00:48:50de la version donnée
00:48:50par le père
00:48:51quant aux circonstances
00:48:52du drame.
00:48:54Emmanuel
00:48:54a-t-il dit
00:48:55toute la vérité ?
00:48:57S'agit-il
00:48:57comme il le prétend
00:48:58d'un simple accident ?
00:49:00Et comment expliquer
00:49:01un tel manque
00:49:02d'humanité
00:49:03à l'égard
00:49:04d'un enfant
00:49:05de 3 ans ?
00:49:07Nous sommes
00:49:17à Villars-sur-Var
00:49:19le 10 mai 2007
00:49:20à l'endroit
00:49:21précis
00:49:22où le corps
00:49:23de Nathan
00:49:23a été enterré.
00:49:26Les gendarmes
00:49:26ont organisé
00:49:27un transport
00:49:28sur les lieux
00:49:29en présence
00:49:29d'Emmanuel
00:49:30et de Nathalie.
00:49:34Sur place
00:49:35on va retrouver
00:49:36les restes
00:49:38de Nathan
00:49:39enterrés
00:49:40sous 60 cm
00:49:42de terre.
00:49:44Face à l'horreur
00:49:45le couple meurtrier
00:49:46ne peut retenir
00:49:48son émotion.
00:49:51Nathalie a dit
00:49:51qu'elle ne voulait pas
00:49:52voir ce...
00:49:53Elle n'a pas eu
00:49:55la possibilité
00:49:56la force
00:49:57donc de regarder
00:49:58et
00:50:00Emmanuel
00:50:02donc apparemment
00:50:05a craqué
00:50:06devant
00:50:07cette scène.
00:50:09Pour la mère
00:50:10de Nathan
00:50:11cette découverte
00:50:12signe la fin
00:50:13de tous les espoirs.
00:50:15Emmanuel
00:50:16a réalisé
00:50:17son pire cauchemar.
00:50:19Plus jamais
00:50:20elle ne reverra
00:50:21son fils.
00:50:24Il m'a volé
00:50:24une partie
00:50:25de ma vie
00:50:25il m'a volé
00:50:26ma vie aussi
00:50:26façon de parler
00:50:28parce qu'en me retirant
00:50:29Nathan
00:50:30il m'a retiré
00:50:30une partie
00:50:31de moi aussi.
00:50:32Le lendemain
00:50:33de l'exhumation
00:50:34du corps
00:50:34une autopsie
00:50:35est pratiquée
00:50:36à l'Institut
00:50:37médico-légal
00:50:37de Nice.
00:50:38Les résultats
00:50:39sont loin
00:50:40détaillés
00:50:41la thèse
00:50:42de l'accident.
00:50:45L'enfant
00:50:46présente
00:50:48des polytraumatismes
00:50:50des traumatismes
00:50:52crâniens
00:50:53multiples
00:50:54de fracture
00:50:55allumerus
00:50:56au radus
00:50:56membre supérieur
00:50:58voilà
00:51:00donc les questions
00:51:01se posent
00:51:02de savoir
00:51:02comment
00:51:02ça a pu se passer
00:51:05et qu'est-ce qui est
00:51:06arrivé à Nathan.
00:51:07Mais concernant
00:51:09ces nombreuses lésions
00:51:10Emmanuel
00:51:11a une explication
00:51:12lui il disait
00:51:15que son bras
00:51:17qui était retourné
00:51:18que c'était dû
00:51:18au transport
00:51:19du corps
00:51:20parce qu'il l'avait
00:51:20mis dans un sac
00:51:21qu'il l'avait
00:51:22du fait de le manipuler
00:51:25de le monter
00:51:26là où il l'avait
00:51:26mis
00:51:27et pour lui
00:51:29c'était ça
00:51:30c'était à cause
00:51:31de ça
00:51:31que son bras
00:51:34il était cassé.
00:51:35Afin de vérifier
00:51:39ces allégations
00:51:40une nouvelle expertise
00:51:41est diligentée
00:51:42mais les conclusions
00:51:44du médecin légiste
00:51:45sont formelles.
00:51:48L'expert dit
00:51:48que ces blessures
00:51:49ne sont pas
00:51:50concomitantes
00:51:51au transport
00:51:53de l'enfant
00:51:53comme le disait
00:51:54Emmanuel
00:51:54mais préexistées
00:51:57et avaient été données
00:51:58pendant que l'enfant
00:51:59était vivant.
00:52:00le constat
00:52:02est sans appel
00:52:03Nathan
00:52:04a été sauvagement
00:52:05brutalisé
00:52:06une violence
00:52:07rarement observée
00:52:09sur un enfant
00:52:09si jeune
00:52:10et qui choque
00:52:11tous les intervenants
00:52:12du dossier.
00:52:16C'est le souffre
00:52:17douleur
00:52:18c'est en toute
00:52:18sa splendeur
00:52:19je ne sais pas
00:52:19comment des humains
00:52:20peuvent en arriver là
00:52:22ça dépasse
00:52:23l'entendement
00:52:24même pour des gens
00:52:26qui sont rompus
00:52:27à ce genre de trucs.
00:52:28Comment expliquer
00:52:30une telle barbarie ?
00:52:32Quel a été le rôle
00:52:33d'Emmanuel
00:52:33et de Nathalie
00:52:34dans la mort
00:52:35de l'enfant
00:52:35et qui en est
00:52:36le responsable ?
00:52:38Autant de questions
00:52:39auxquelles le procès
00:52:41a à suivre
00:52:41tentera
00:52:42de répondre.
00:52:54Le 23 juin 2010
00:52:564 ans après les faits
00:52:58le procès
00:52:58d'Emmanuel
00:52:59et de Nathalie
00:53:00s'ouvre
00:53:01au tribunal
00:53:01de grande instance
00:53:02de Digne-les-Bains.
00:53:04Laetitia
00:53:05la mère de Nathan
00:53:06a fait près
00:53:07de 1000 kilomètres
00:53:08pour connaître
00:53:09la vérité.
00:53:10qui est une souris
00:53:22qui est une souris
00:53:22et remonter le temps
00:53:23rien que savoir
00:53:25ce qui s'est passé
00:53:26ce jour-là
00:53:26et comment il est parti.
00:53:28la partie civile
00:53:30n'est pas la seule
00:53:32à vouloir comprendre
00:53:33les tenants
00:53:33et les aboutissants
00:53:35de ce terrible drame.
00:53:38On avait l'opinion publique
00:53:39qui était dans la salle
00:53:41la salle était comble
00:53:43et c'était extrêmement difficile.
00:53:46L'animosité
00:53:47était là
00:53:49c'était tendu.
00:53:51Malgré la pression ambiante
00:53:53Emmanuel ne donnera
00:53:55aucune explication.
00:53:57Avachi dans le box des accusés
00:53:58radicalement sevré
00:54:00depuis son incarcération
00:54:01le père de famille
00:54:03est sous camisole chimique.
00:54:05Il était à tonnes
00:54:09il était amorphe
00:54:09il avait du mal
00:54:10à s'exprimer
00:54:11il avait l'air
00:54:11d'être ailleurs
00:54:12complètement
00:54:14et je pense
00:54:15que les traitements
00:54:16médicamenteux
00:54:17étaient pour quelque chose
00:54:18dans cet état-là.
00:54:19De son côté
00:54:20Nathalie livre
00:54:22une toute autre impression.
00:54:25Elle est très froide
00:54:26elle parle un peu plus
00:54:30mais
00:54:31elle le charge
00:54:33la main d'or
00:54:35c'est lui
00:54:36celui qui a transporté
00:54:39le corps
00:54:39c'est lui
00:54:39celui qui a manqué
00:54:41le ballon
00:54:41lui tapé dans le ventre
00:54:42c'est lui
00:54:43celui qui a tapé
00:54:45le plus fort
00:54:46c'est lui
00:54:46mais pour l'avocat
00:54:49des partis civils
00:54:50le scénario
00:54:51est loin d'être
00:54:52aussi simple.
00:54:54L'enquête prouve
00:54:55qu'ils étaient
00:54:56tous les deux ensemble
00:54:57pour commettre
00:54:58tous les faits
00:54:59et arriver à cette
00:55:00conclusion-là
00:55:01ils étaient
00:55:02solidaires
00:55:03tous les deux.
00:55:06Les avocats
00:55:07d'Emmanuel
00:55:07et de Nathalie
00:55:08appuient leur stratégie
00:55:09de défense
00:55:10sur le profil
00:55:11psychologique
00:55:12des accusés.
00:55:15Ils ont parlé
00:55:16de leur passé
00:55:16ils ont parlé
00:55:18de leur jeunesse
00:55:19manquée
00:55:20eux aussi
00:55:21ont eu
00:55:22une jeunesse
00:55:23des plus déplorables
00:55:24quoi.
00:55:25A l'issue
00:55:25des plaidoiries
00:55:26les jurés
00:55:27tranchent.
00:55:28Emmanuel
00:55:28et Nathalie
00:55:29sont respectivement
00:55:30condamnés à 15
00:55:32et 12 ans
00:55:33de réclusion criminelle.
00:55:36Un verdict
00:55:37qui laisse
00:55:38de nombreuses
00:55:39questions
00:55:39sans réponse.
00:55:42Il y a des zones
00:55:43d'hommes
00:55:43qui a tapé
00:55:46le plus souvent
00:55:47qui a dit
00:55:48de faire quoi
00:55:49qui a les fractures
00:55:51et tout
00:55:52qui je veux dire
00:55:53c'est pas net
00:55:54c'est pas établi
00:55:55il n'est pas établi
00:55:57que le père
00:55:57est plus tapé
00:55:58que la femme
00:55:59il n'est pas établi
00:56:00que la femme
00:56:00est plus tapée
00:56:01que le mec
00:56:01pourquoi ?
00:56:0410 ans
00:56:14après avoir quitté
00:56:15Emmanuel
00:56:16Laetitia
00:56:17ne se pardonne
00:56:18toujours pas
00:56:18d'avoir dû
00:56:19abandonner Nathan
00:56:20pour la mère
00:56:22de famille
00:56:22pas un jour
00:56:23ne passe
00:56:24sans penser
00:56:25à son fils
00:56:26Quand je vois
00:56:30les enfants
00:56:32des copines
00:56:33moi je me dis
00:56:34c'est des bons moments
00:56:36qu'elles à la réveille
00:56:37peuvent avoir
00:56:37et puis que
00:56:38on m'en a privé
00:56:40pour tout le temps
00:56:43Nous allons partir
00:56:54maintenant
00:56:54quelques années
00:56:55en arrière
00:56:55le 15 avril 2011
00:56:57ce jour-là
00:56:58une jeune fille
00:56:59pousse la porte
00:56:59de la gendarmerie
00:57:00elle vient signaler
00:57:01la disparition
00:57:02de sa mère
00:57:03Colette
00:57:03âgée de 50 ans
00:57:05Colette travaille
00:57:05dans un supermarché
00:57:07et le soir
00:57:07elle a pris la direction
00:57:08de son domicile
00:57:09et depuis
00:57:10plus aucune nouvelle
00:57:11voici ce document
00:57:12pour créer
00:57:13Dans l'affaire qui va suivre
00:57:30vous allez découvrir
00:57:31l'histoire
00:57:32d'une mystérieuse disparition
00:57:34une sombre affaire
00:57:36de famille
00:57:36aux multiples rebondissements
00:57:38qui a bouleversé
00:57:40qui a bouleversé
00:57:40la vie tranquille
00:57:41d'une petite ville
00:57:42de Provence
00:57:44Je me dis
00:57:45elle a été enlevée
00:57:46elle ne peut plus partir
00:57:47elle est prisonnière
00:57:48on a peut-être mal traité
00:57:50donc on s'invente
00:57:52les pires choses
00:57:53Nous sommes à Lorgue
00:58:00une petite commune
00:58:02de 9000 habitants
00:58:03dans le département du Var
00:58:05Cette cité médiévale
00:58:07est située au cœur
00:58:08de la Provence
00:58:09à mi-chemin
00:58:10entre la Méditerranée
00:58:11et les Gorges du Verdon
00:58:13et à une dizaine
00:58:14de kilomètres
00:58:15de Draguignon
00:58:16C'est un village
00:58:16très attractif
00:58:18où beaucoup de gens
00:58:19viennent pour passer
00:58:20leur retraite
00:58:21en venant de l'étranger
00:58:22C'est le plus joli marché
00:58:23du coin
00:58:24et puis voilà
00:58:25c'est un village
00:58:26où il fait bon vivre
00:58:27Le 15 avril 2011
00:58:30Séverine
00:58:3118 ans
00:58:32une habitante de Lorgue
00:58:34attend sa mère
00:58:34à la sortie du lycée
00:58:35Il est 15 heures
00:58:37comme tous les vendredis
00:58:38Colette
00:58:39doit venir la chercher
00:58:40Mais les minutes passent
00:58:42et la mère de famille
00:58:44n'est toujours pas là
00:58:45Inquiète
00:58:47Séverine
00:58:48l'appelle en vain
00:58:49Elle n'a pas de contact
00:58:52en tout cas
00:58:53au téléphone
00:58:54avec sa mère
00:58:54et puis
00:58:57on pense à quoi ?
00:58:58On pense à l'accident
00:58:58de voiture
00:58:59on se dit
00:59:00que si elle avait
00:59:01eu un imprévu
00:59:01elle aurait laissé un message
00:59:02il n'y a pas de message
00:59:03c'est le silence total
00:59:05L'adolescente
00:59:08décide alors
00:59:08d'avertir Alexandre
00:59:10son frère aîné
00:59:11Quand ma soeur
00:59:13m'a appelé
00:59:13Séverine
00:59:14pour me dire
00:59:14que ma mère
00:59:16n'était pas allée
00:59:17la chercher
00:59:17alors que c'est pas
00:59:18dans ses habitudes
00:59:19là je me suis dit
00:59:20qu'il y avait un problème
00:59:20Alexandre et Séverine
00:59:23se retrouvent très vite
00:59:24à Lagarigue
00:59:25la villa
00:59:26où vit leur mère
00:59:27Ce qu'ils découvrent
00:59:29en arrivant
00:59:29ne les rassure pas
00:59:31Il y a le véhicule
00:59:33de la mère
00:59:33qui est garé
00:59:34à sa place habituelle
00:59:37sur la propriété
00:59:37où ils habitent
00:59:38Dans ce véhicule
00:59:42on va y trouver
00:59:42le sac
00:59:43le téléphone
00:59:44les clés
00:59:45bref
00:59:46pas d'explication
00:59:48sur la présence
00:59:49de ce véhicule
00:59:50et sur l'absence
00:59:50de la maman
00:59:51Les enfants
00:59:52entrent alors
00:59:53dans la maison
00:59:54et rien ne semble
00:59:55à première vue
00:59:56expliquer la disparition
00:59:57soudaine
00:59:58de leur mère
00:59:59Il n'y a aucun désordre
01:00:01dans la maison
01:00:02il n'y a
01:00:02rien de particulier
01:00:04vraiment
01:00:06on est dans
01:00:07une expérience
01:00:08à 17h
01:00:10en désespoir
01:00:12de cause
01:00:12la fratrie
01:00:13prévient
01:00:13les gendarmes
01:00:14de l'orgue
01:00:15mais sur place
01:00:16aucun élément
01:00:17ne permet
01:00:18d'en savoir plus
01:00:19l'hypothèse
01:00:21d'un départ volontaire
01:00:22paraît très improbable
01:00:23C'était impossible
01:00:26qu'elle ait pu disparaître
01:00:27comme ça
01:00:28sur un coup de tête
01:00:28notamment parce qu'elle
01:00:30était le pilier
01:00:30de sa propre famille
01:00:31parce qu'il n'y avait
01:00:32rien d'autre
01:00:33et que les enfants
01:00:34pouvaient compter
01:00:34sur personne d'autre
01:00:35que sur elle
01:00:35D'autant plus
01:00:37que le week-end suivant
01:00:38Colette avait des projets
01:00:40familiaux
01:00:40qu'elle n'aurait
01:00:41abandonnés
01:00:42pour rien au monde
01:00:43C'était organisé
01:00:46dans cette famille
01:00:47l'anniversaire
01:00:48d'une fille
01:00:49qui devait avoir lieu
01:00:51immédiatement
01:00:51et les préparatifs
01:00:53de l'anniversaire
01:00:54étaient tout à fait concrets
01:00:55et on devait se retrouver
01:00:57pour fêter l'anniversaire
01:00:59Comment expliquer cette soudaine disparition ?
01:01:03Colette a-t-elle eu un accident
01:01:05ou plus inquiétant encore
01:01:07s'agit-il d'un enlèvement ?
01:01:10Commence alors pour les enquêteurs
01:01:11un véritable jeu de piste
01:01:14A l'orgue
01:01:2124 heures après le signalement
01:01:22de sa disparition
01:01:23Colette
01:01:24n'a toujours pas donné
01:01:26signe de vie
01:01:26Les gendarmes
01:01:28jugent la situation
01:01:29suffisamment inquiétante
01:01:31pour déclencher des recherches
01:01:32dans les environs
01:01:34On va se mettre à faire
01:01:37les recherches traditionnelles
01:01:39c'est-à-dire
01:01:39les buissons
01:01:40les puits
01:01:43les rivières
01:01:44tous les endroits
01:01:46où on peut éventuellement
01:01:48trouver un corps
01:01:49de quelqu'un
01:01:50qui soit voulu
01:01:51volontairement suicider
01:01:52soit été victime
01:01:53Malgré les efforts déployés
01:01:57les recherches restent vaines
01:01:59Chez les proches de Colette
01:02:00la tension monte
01:02:02Je me dis
01:02:05elle a été enlevée
01:02:06elle ne peut plus partir
01:02:07elle est prisonnière
01:02:08elle est peut-être
01:02:09attachée dehors
01:02:10tout ce temps
01:02:12elle est peut-être maltraitée
01:02:14donc on s'invente
01:02:16les pires choses
01:02:16c'est horrible
01:02:19Les gendarmes
01:02:22veulent absolument
01:02:24percer le mystère
01:02:25de cette affaire
01:02:26et pour mieux cerner
01:02:27sa personnalité
01:02:28ils commencent par interroger
01:02:29ses quatre enfants
01:02:31Quand on se réunissait
01:02:33c'était vraiment
01:02:34c'était que des rigolades
01:02:36tout le temps
01:02:36elle faisait tout
01:02:39pour que tout soit nickel
01:02:40Je pense que c'est une mère
01:02:42comme on aime tous
01:02:43en avoir
01:02:43une mère aimante
01:02:44attentive
01:02:45attentionnée
01:02:45qui ferait beaucoup
01:02:47pour les enfants
01:02:48Deux fois divorcée
01:02:51à 50 ans
01:02:52Colette
01:02:52consacre l'essentiel
01:02:53de sa vie
01:02:54à ses enfants
01:02:55Elle travaille comme caissière
01:02:57au supermarché de l'Orgue
01:02:59et subvient seule
01:03:00à leurs besoins
01:03:01Ma mère en fait
01:03:03elle travaillait
01:03:04c'était ses enfants
01:03:05le travail
01:03:06et la maison
01:03:06Basta
01:03:07Elle faisait rien de particulier
01:03:09elle sortait pas beaucoup
01:03:10elle avait pas beaucoup d'amis
01:03:11elle avait sa petite vie
01:03:13comme ca quoi
01:03:13Colette
01:03:16est une femme discrète
01:03:17qui mène une existence
01:03:19des plus paisibles
01:03:20et visiblement
01:03:21rien ne laissait présager
01:03:22sa disparition
01:03:23Pourtant
01:03:24au cours de l'enquête
01:03:26de proximité
01:03:27Bernard
01:03:27son voisin
01:03:28va susciter
01:03:29de lourdes interrogations
01:03:31Bernard
01:03:33il commence à dire
01:03:34que
01:03:34que de toute façon
01:03:36c'est facile
01:03:37pour faire disparaître
01:03:38quelqu'un
01:03:38parce que
01:03:39il suffit juste
01:03:40de mettre un coup
01:03:40derrière la tête
01:03:41ou alors
01:03:42de lui faire
01:03:43une injection
01:03:44d'insuline
01:03:46ou voilà
01:03:46pour
01:03:46je sais pas
01:03:48le mettre dans le coma
01:03:49ou l'endormir
01:03:50Le discours de Bernard
01:03:54attire les soupçons
01:03:55et lors de son audition
01:03:57par les gendarmes
01:03:58l'homme adopte
01:03:58un comportement
01:03:59des plus étranges
01:04:00Il va
01:04:02donner trois versions
01:04:04différentes
01:04:04de son emploi du temps
01:04:06il va dans un premier temps
01:04:07dire que
01:04:08il a regardé un film
01:04:10ou une émission de télévision
01:04:11qui en réalité
01:04:13n'existait pas ce jour là
01:04:14il va dire
01:04:15qu'il était tout seul
01:04:16chez lui
01:04:17ensuite
01:04:18il donne une troisième version
01:04:19qui est tout aussi
01:04:20invraisemblable
01:04:21que les premières
01:04:21donc ce comportement
01:04:24forcément alerte
01:04:25Bernard
01:04:28est-il mêlé
01:04:29de près ou de loin
01:04:30à la disparition
01:04:31de Colette
01:04:32pour les enquêteurs
01:04:33l'hypothèse
01:04:34est plus que probable
01:04:36d'autant plus
01:04:37que sa relation
01:04:38avec Colette
01:04:38était pour le moins
01:04:39ambiguë
01:04:41Je l'avais vu
01:04:41pour l'avoir invité
01:04:42ici une fois
01:04:43chez moi
01:04:44avec ma mère
01:04:45elle était venue
01:04:47avec lui et tout
01:04:48qu'il s'entendait bien
01:04:49et ça se voyait
01:04:51qu'il était attiré
01:04:52par ma mère
01:04:53ça se voyait
01:04:53On se demande
01:04:54s'il n'y a pas eu
01:04:55une petite crise d'amoureux
01:04:57en plus
01:04:58il a un casier judiciaire
01:04:59En effet
01:05:03en 1999
01:05:04Bernard a été condamné
01:05:06à 6 ans de prison
01:05:07pour tentative d'homicide
01:05:09Il avait alors tiré
01:05:11au fusil de chasse
01:05:12sur sa petite amie
01:05:13Bernard
01:05:14est donc un suspect
01:05:16très sérieux
01:05:17pour les gendarmes
01:05:18qui perquisitionnent
01:05:19son domicile
01:05:20Il cherche du sang
01:05:22Il cherche
01:05:22tout indice
01:05:24habituel
01:05:25en la matière
01:05:26pour essayer
01:05:26de savoir
01:05:28si quelque part
01:05:29on a
01:05:29des traces
01:05:30de violence
01:05:32d'agression
01:05:33etc
01:05:34Seulement
01:05:37aucun indice
01:05:38ne vient incriminer
01:05:39le voisin
01:05:40Les gendarmes
01:05:42poursuivent donc
01:05:43leur enquête
01:05:43et épluchent
01:05:44tous les appels
01:05:45téléphoniques
01:05:46de Colette
01:05:47Et ils y font
01:05:49une nouvelle découverte
01:05:51Là ils voient
01:05:53qu'il y a
01:05:55plusieurs coups
01:05:56de téléphone
01:05:57qui sont passés
01:05:57envers
01:05:58Sylviane
01:05:59l'attente de mes soeurs
01:06:00de quelques secondes
01:06:02à quelques minutes
01:06:04Sylviane
01:06:06est l'ex-belle-sœur
01:06:07de Colette
01:06:08la sœur
01:06:09de son premier mari
01:06:10Les deux femmes
01:06:11ont gardé
01:06:12de bonnes relations
01:06:12au point qu'en 2008
01:06:14elles se sont associées
01:06:15pour créer
01:06:16une SCI
01:06:17et acheter
01:06:18la Garigue
01:06:19cette villa
01:06:20avec piscine
01:06:21à la sortie
01:06:22de l'orgue
01:06:23mais entre elles
01:06:24les disputes
01:06:25étaient ces derniers temps
01:06:26de plus en plus fréquentes
01:06:28ça a toujours été un peu
01:06:31j'étais moi non plus
01:06:33toutes les deux
01:06:33parce que souvent
01:06:35Sylviane
01:06:35elle faisait des coups
01:06:36de travers
01:06:37et puis bon
01:06:38et quand même
01:06:39ils arrivaient à se parler
01:06:40mais c'était
01:06:40que des petites querelles
01:06:43c'était pas méchant
01:06:44mais
01:06:44c'était assez souvent
01:06:46quand même
01:06:46les gendarmes
01:06:49ne veulent négliger
01:06:50aucune piste
01:06:51pas même
01:06:52celle d'une banale dispute
01:06:54alors
01:06:55ils interrogent
01:06:56Sylviane
01:06:57elle dit
01:06:58qu'elle a pas vu
01:06:59ma mère
01:06:59elle dit
01:07:00qu'elle a juste appelé
01:07:02pour la SCI
01:07:03mais qu'elle en sait pas plus
01:07:03quoi
01:07:04après audition
01:07:06Sylviane
01:07:06comme Bernard
01:07:07semble au dessus
01:07:08de tout soupçon
01:07:09nous sommes
01:07:1048 heures
01:07:12après la disparition
01:07:12de Colette
01:07:13et l'enquête
01:07:14piétine
01:07:15pourquoi la mère
01:07:16de famille
01:07:16n'est-elle pas venue
01:07:18chercher sa fille
01:07:18à l'école
01:07:19ce 15 avril
01:07:202011
01:07:21lui serait-il
01:07:22arrivé malheur
01:07:23et où se trouve
01:07:25elle
01:07:25actuellement
01:07:26le 21 avril 2011
01:07:376 jours seulement
01:07:38après la disparition
01:07:40de Colette
01:07:40une autre affaire
01:07:42défraye la chronique
01:07:43à Nantes
01:07:445 membres
01:07:45d'une même famille
01:07:46les Dupont
01:07:47de Ligonnès
01:07:48sont retrouvés
01:07:49assassinés
01:07:50dans leur maison
01:07:51le père
01:07:52Xavier
01:07:53est introuvable
01:07:54Dupont de Ligonnès
01:07:55c'était vraiment
01:07:56le feu d'hiver national
01:07:57l'équivalent
01:07:59de la Farid Grégory
01:08:0030 ans
01:08:01ou 30 ans auparavant
01:08:01vous allumiez
01:08:03la télévision
01:08:04on parlait
01:08:04de Dupont de Ligonnès
01:08:05vous regardiez
01:08:06dans une maison
01:08:07de la presse
01:08:08les différents journaux
01:08:08exposés
01:08:09il y avait la photo
01:08:10de Dupont de Ligonnès
01:08:11etc
01:08:11donc c'était quelque chose
01:08:12qui vendait vraiment beaucoup
01:08:13c'est dans cette région
01:08:15qu'a disparu
01:08:16depuis le 14 avril
01:08:17Colette de Rome
01:08:18cette femme de 50 ans
01:08:19résidait à l'orgue
01:08:20un village
01:08:21où Xavier
01:08:21Dupont de Ligonnès
01:08:22a lui aussi vécu
01:08:23et les médias
01:08:27vont aller plus loin
01:08:28en parlant
01:08:29d'une supposée
01:08:30relation amoureuse
01:08:31alors s'agit-il
01:08:33d'un fantasme
01:08:34de journaliste
01:08:34où Colette
01:08:35connaissait-elle vraiment
01:08:37l'homme
01:08:38le plus recherché
01:08:39de France
01:08:40on allègue le fait
01:08:43qu'il aurait eu
01:08:43une relation
01:08:44avec Colette de Rome
01:08:45elle disparaît
01:08:45et on se demande
01:08:46dans quelle mesure
01:08:46elle ne s'est pas
01:08:47enfuie avec lui
01:08:48ou il ne lui est pas
01:08:49arrivé quelque chose
01:08:50parce qu'il en aurait
01:08:51été l'auteur
01:08:51Xavier Dupont de Ligonnès
01:08:54serait-il vraiment
01:08:55à l'origine
01:08:55de la disparition
01:08:56de Colette
01:08:57pour les gendarmes
01:08:59aucune piste
01:09:00ne doit être écartée
01:09:01il s'empresse
01:09:02de présenter
01:09:03les photos
01:09:03de Xavier Dupont
01:09:04de Ligonnès
01:09:05aux proches
01:09:06de Colette
01:09:07le mec là
01:09:09on connaissait pas
01:09:10moi je l'avais jamais vu
01:09:11j'ai jamais entendu parler
01:09:12même si à moi
01:09:14ma mère
01:09:14elle me l'aurait pas dit
01:09:15elle aurait dit
01:09:15à mes soeurs
01:09:16elle en aurait parlé
01:09:16aucun témoignage probant
01:09:19pas de contact avéré
01:09:20trois semaines
01:09:22après la disparition
01:09:23de la mère de famille
01:09:24les gendarmes
01:09:25sont au point mort
01:09:26il n'y a rien
01:09:28on n'a rien
01:09:28c'est comme
01:09:31comme si
01:09:32il commençait quelque chose
01:09:34et au final
01:09:35il creuse
01:09:37il creuse
01:09:37mais il ne trouve rien
01:09:38donc du coup
01:09:38c'est comme ça
01:09:39on repartait à zéro
01:09:39mais le 15 mai 2011
01:09:43un mois jour pour jour
01:09:44après la disparition
01:09:45de Colette
01:09:46les gendarmes de l'orgue
01:09:48reçoivent un appel
01:09:48d'urgence
01:09:49sur les hauteurs
01:09:52d'Obs
01:09:52à 30 km de là
01:09:54un corps
01:09:55a été retrouvé
01:09:56par hasard
01:09:59les gens qui se promènent
01:10:01vont trouver
01:10:02vont se promener
01:10:03sur le bord d'une route
01:10:05vont être
01:10:05attirés
01:10:06par une odeur
01:10:07assez importante
01:10:09et vont trouver
01:10:11vont voir
01:10:12je crois
01:10:12un morceau de pied
01:10:14ou une chaussure
01:10:14qui dépasse
01:10:15d'un tas de pierres
01:10:16dépêchés sur les lieux
01:10:19les gendarmes
01:10:20découvrent un cadavre
01:10:21en état de putréfaction
01:10:22avancé
01:10:23trop dégradé
01:10:24pour permettre
01:10:25une identification formelle
01:10:27mais les effets personnels
01:10:29trouvés sur place
01:10:30ne laissent pas de doute
01:10:31il s'agit
01:10:32d'un corps de femme
01:10:34tout de suite
01:10:35les enquêteurs
01:10:36font le rapprochement
01:10:37avec Colette
01:10:38et convoquent
01:10:39ses enfants
01:10:40à la gendarmerie
01:10:41on me dise
01:10:43ben voilà
01:10:44on a retrouvé
01:10:46en fait un corps
01:10:46et on aimerait
01:10:48vous faire identifier
01:10:51les photos
01:10:51pour voir
01:10:54si vous reconnaissez
01:10:55quelque chose
01:10:55et tout
01:10:56là c'est dur
01:11:00parce que
01:11:01parce qu'en fait
01:11:02ben dès qu'ils
01:11:04tendent la première photo
01:11:05c'est une boîte
01:11:07une boîte
01:11:08de ma mère
01:11:09et là
01:11:10mes soeurs
01:11:12elles partent en larmes
01:11:13de suite
01:11:13pour les gendarmes
01:11:16cette découverte
01:11:17signe le début
01:11:18d'une nouvelle enquête
01:11:19dès lors
01:11:20il ne s'agit plus
01:11:21d'une disparition inquiétante
01:11:22mais bien
01:11:23d'un crime
01:11:24on a un corps
01:11:26on a des effets personnels
01:11:27qui sont retrouvés
01:11:28
01:11:28les enquêteurs
01:11:29ont la certitude
01:11:30que quelqu'un
01:11:33est l'auteur
01:11:33d'un meurtre
01:11:35le 18 mai 2011
01:11:39le parquet de Draguignan
01:11:40ouvre une information judiciaire
01:11:42pour assassinat
01:11:44l'affaire
01:11:45fait la une des médias
01:11:47et à l'orgue
01:11:48elle occupe
01:11:48toutes les conversations
01:11:50on retrouve son cadavre
01:11:51dans un état
01:11:52qui frappe les esprits
01:11:53parce que c'est pas
01:11:55on l'a pas trouvé tout de suite
01:11:57c'est pas anodin ça
01:11:59donc là
01:12:00toute cette ambiance
01:12:03de ce village
01:12:04est complètement perturbée
01:12:05les habitants
01:12:08s'interrogent
01:12:10qu'est-il arrivé
01:12:11à Colette
01:12:11comment cette femme
01:12:12sans histoire
01:12:13a-t-elle pu connaître
01:12:15une fin aussi tragique
01:12:16et qui est l'auteur
01:12:18de ce terrible meurtre
01:12:20à l'orgue
01:12:26voilà maintenant
01:12:27près d'un mois
01:12:28que le corps de Colette
01:12:29a été retrouvé
01:12:30et alors qu'aucune piste
01:12:32ne semble émerger
01:12:33un fait surprenant
01:12:34va relancer l'enquête
01:12:36Sylviane
01:12:38l'ex-belle-sœur de Colette
01:12:40tente de se suicider
01:12:42je crois qu'elle écrit
01:12:45une lettre à son fils
01:12:46qu'elle se noie
01:12:47dans l'alcool
01:12:47et qu'elle va
01:12:49pour se défenestrer
01:12:51mais qu'elle n'y arrive pas
01:12:52alors que Sylviane
01:12:55est hospitalisée
01:12:56les gendarmes
01:12:57examinent la lettre
01:12:58adressée à son fils David
01:13:00et là
01:13:01plusieurs éléments
01:13:02attirent leur attention
01:13:04cette lettre
01:13:06elle contient des aveux
01:13:08elle contient des aveux
01:13:10pas directs
01:13:11mais voilés
01:13:12puisqu'elle dit
01:13:13moi
01:13:13quand on me pousse
01:13:14dans mes derniers tranchements
01:13:15je suis capable
01:13:16d'aller jusqu'au bout
01:13:17ce qui est sûr
01:13:17c'est que dans sa lettre
01:13:18les gendarmes
01:13:21voient qu'elle est mêlée
01:13:23en fait
01:13:23à cette histoire
01:13:24donc du coup
01:13:25après ils se penchent
01:13:25sur elle
01:13:27et sur aussi David
01:13:29Sylviane
01:13:33serait-elle impliquée
01:13:34dans le meurtre
01:13:35de Colette
01:13:35pour le savoir
01:13:36les gendarmes
01:13:37interrogent David
01:13:38d'emblée
01:13:40le jeune homme
01:13:40défend sa mère
01:13:41et livre
01:13:42un bien curieux
01:13:43alibi
01:13:43il leur dit
01:13:45qu'en fait
01:13:46ce soir-là
01:13:46sa mère était venue
01:13:48chez lui
01:13:49et qu'il devait
01:13:51descendre à Draguignan
01:13:52je crois
01:13:52un truc comme ça
01:13:53et qu'il serait tombé
01:13:56en panne d'essence
01:13:58sur un parking
01:13:59et qu'il serait remonté
01:14:00à pied en fait
01:14:01d'en bas
01:14:01de Draguignan
01:14:03jusqu'à l'orgue
01:14:04en fait
01:14:04étrangement
01:14:07Sylviane n'a jamais évoqué
01:14:09cette épopée nocturne
01:14:11interrogée de nouveau
01:14:12elle prétend avoir
01:14:13simplement oublié
01:14:15de la mentionner
01:14:16mais les gendarmes
01:14:17ne sont pas dupes
01:14:19tout ça ça colle pas
01:14:22parce que du coup
01:14:22les enquêteurs vont vérifier
01:14:23si dans ces zones-là
01:14:27le téléphone a déclenché
01:14:28ils vont interroger
01:14:29les différentes voitures
01:14:31qui sont passées
01:14:31pour savoir si on a croisé
01:14:32des piétons la nuit
01:14:33pour les enquêteurs
01:14:38c'est évident
01:14:39la mère et le fils
01:14:41ont quelque chose
01:14:42à cacher
01:14:42ils vont donc
01:14:44s'intéresser de plus près
01:14:45aux conflits
01:14:46qui régnaient
01:14:46entre les deux femmes
01:14:47des conflits
01:14:49principalement liés
01:14:50à la SCI
01:14:51dont Sylviane
01:14:52exerçait
01:14:53la gérance
01:14:54Sylviane tournait
01:14:57de l'argent
01:14:57sur le compte
01:14:59de la SCI
01:14:59pour ses propres
01:15:01biens personnels
01:15:02et ça ma mère
01:15:04elle n'était pas d'accord
01:15:05du tout
01:15:05elle lui avait dit
01:15:07soit tu arrêtes ça
01:15:07de suite
01:15:08soit je prends la gérance
01:15:09et si tu ne veux pas
01:15:10je vais engager une procédure
01:15:11pour t'enlever de la gérance
01:15:13et prendre moi la gérance
01:15:14de la SCI
01:15:14Sylviane aurait-elle cherché
01:15:17à se venger de Colette
01:15:19ce qui est sûr
01:15:21c'est qu'entre les deux femmes
01:15:22l'attention était devenue
01:15:24insoutenable
01:15:25d'ailleurs
01:15:27un mois après la découverte
01:15:29du corps de Colette
01:15:30Sylviane tient encore
01:15:32à son égard
01:15:33des propos
01:15:34particulièrement virulents
01:15:36il y a à la fois
01:15:37des échos téléphoniques
01:15:38puis des propos rapportés
01:15:39par des témoins
01:15:41dans lesquels
01:15:44elle commence
01:15:45c'est plus fort qu'elle
01:15:46à revendiquer
01:15:47c'est une bonne chose
01:15:47que Colette
01:15:48soit morte
01:15:49intrigués par cette attitude
01:15:52les gendarmes
01:15:54se penchent sérieusement
01:15:55sur la personnalité
01:15:56de Sylviane
01:15:57là encore
01:15:58l'ex belle soeur
01:16:00de Colette
01:16:00apparaît comme une femme
01:16:02autoritaire
01:16:03et impitoyable
01:16:05elle veut toujours
01:16:07montrer aux hommes
01:16:07qu'elle est capable
01:16:08de se débrouiller
01:16:09de faire le même boulot
01:16:10que les hommes
01:16:12de toute façon
01:16:12et c'est ce qu'elle fait
01:16:13elle fait beaucoup
01:16:14de petites maçonneries
01:16:15et elle s'invente quoi
01:16:16elle dit qu'elle n'a pas
01:16:17besoin de...
01:16:18voilà quoi
01:16:19et elle est dure
01:16:21Chouarzy
01:16:22c'était son surnom
01:16:24Chouarzy
01:16:24donc ça montrait bien
01:16:26que c'était une femme forte
01:16:27pour les enquêteurs
01:16:29Sylviane a tout
01:16:30de la coupable idéale
01:16:31un mobile
01:16:32un comportement suspect
01:16:34et un profil austère
01:16:36mais rien ne permet
01:16:37à ce jour
01:16:37de la confondre
01:16:38alors
01:16:39pendant de longs mois
01:16:41les gendarmes
01:16:42continuent d'écouter
01:16:43toutes les conversations
01:16:44entre Sylviane
01:16:45et son fils
01:16:47David
01:16:48mis bout à bout
01:16:52les écoutes disent
01:16:53beaucoup de choses
01:16:53ils disent beaucoup de choses
01:16:55et nous laissent penser
01:16:56que quand même
01:16:57ils étaient parfaitement
01:16:59au courant
01:16:59de ce qui s'est passé
01:17:00les écoutes
01:17:02vont-elles enfin
01:17:03permettre aux enquêteurs
01:17:04de résoudre cette affaire
01:17:05David
01:17:07et Sylviane
01:17:08sont-ils les auteurs
01:17:10du meurtre de Colette
01:17:11et dans ce cas
01:17:12quelles sont
01:17:13les responsabilités
01:17:14de chacun
01:17:15à l'orgue
01:17:24plusieurs mois
01:17:25se sont écoulés
01:17:26depuis la découverte
01:17:27du corps de Colette
01:17:28les enquêteurs
01:17:30n'ont toujours pas
01:17:31de certitude
01:17:31quant aux auteurs
01:17:32de ce crime
01:17:33mais leur long travail
01:17:35d'écoute
01:17:36va bientôt porter ses fruits
01:17:37visiblement
01:17:40les relations
01:17:40entre David
01:17:41et sa mère
01:17:42se dégradent
01:17:43il lui dit au téléphone
01:17:46que si jamais
01:17:47les policiers
01:17:47viennent l'interroger
01:17:48lui il va dire
01:17:50la vérité
01:17:50et là il le menace
01:17:51en disant que
01:17:52ça va pas se passer
01:17:53comme ça
01:17:53et qu'il faut
01:17:54qu'il tienne sa langue
01:17:55les gendarmes
01:17:56se disent là
01:17:56il faut intervenir
01:17:57avant qu'il y ait un drame
01:17:58David et Sylviane
01:18:01sont interpellés
01:18:02et placés
01:18:03en garde à vue
01:18:03en l'absence
01:18:05d'éléments matériels
01:18:06les gendarmes
01:18:07n'ont pas d'autre choix
01:18:08que d'obtenir
01:18:09des aveux
01:18:10les enquêteurs
01:18:14ils vont sentir
01:18:15tout de suite
01:18:15que David
01:18:15est plus faible
01:18:16que s'il vient
01:18:17en tout cas
01:18:18il est plus rongé
01:18:20plus rongé
01:18:21par le mort mort
01:18:21ça c'est une certitude
01:18:22donc ils vont se dire
01:18:24c'est David
01:18:25qui va nous aider
01:18:25en effet
01:18:29David va rapidement
01:18:30livrer aux gendarmes
01:18:31un déroulé détaillé
01:18:32du 14 avril
01:18:34date
01:18:34de la disparition
01:18:36de Colette
01:18:36ce jour là
01:18:38Sylviane serait
01:18:40arrivée chez eux
01:18:40aux alentours
01:18:42de midi
01:18:43là dit à David
01:18:44je vais faire
01:18:46venir
01:18:46Colette à la maison
01:18:48parce qu'on va
01:18:49discuter de la SCI
01:18:50parce que ça va pas
01:18:51il y a un médiateur
01:18:51qui doit venir
01:18:52ici et là
01:18:52Colette
01:18:55arrive chez David
01:18:56vers 15h
01:18:57ce dernier
01:18:57prend à peine
01:18:58le temps
01:18:59de la saluer
01:18:59et rentre
01:19:00dans la maison
01:19:01laissant sa mère
01:19:02et sa tante
01:19:03discuter
01:19:04à l'extérieur
01:19:05apparemment
01:19:08Colette
01:19:09est amenée
01:19:09directement
01:19:10par Sylviane
01:19:10dans le garage
01:19:11Sylviane va nous dire
01:19:13que c'est Colette
01:19:14qui
01:19:15lui aurait mal parlé
01:19:18ce qui fait
01:19:19qu'elle
01:19:19aurait dû
01:19:21élever le ton
01:19:22qu'à un moment
01:19:23elle lui a sauté dessus
01:19:24et qu'elle va
01:19:25la violenter
01:19:26de manière
01:19:27à ce qu'elles
01:19:28soient un peu sonnées
01:19:29pour pouvoir
01:19:30les trangler
01:19:30le temps passe
01:19:33et dans la maison
01:19:34David s'inquiète
01:19:35de ne pas voir
01:19:36sa mère
01:19:36revenir
01:19:37il dit qu'il a attendu
01:19:40un quart d'heure
01:19:4120 minutes
01:19:42et qu'après
01:19:42il est ressorti
01:19:43qu'il a vu sa mère
01:19:44la bave aux lèvres
01:19:46le visage transformé
01:19:48une rage
01:19:49démentielle
01:19:50avec des gants
01:19:51à la main
01:19:51et une corde
01:19:52et qu'elle était
01:19:54en train de dire
01:19:54ça y est
01:19:55je l'ai fait
01:19:55ici et là
01:19:56et que lui
01:19:57il serait arrivé
01:19:58dans le hangar
01:19:58et qu'il aurait vu
01:19:59ma mère allongée
01:20:00par terre
01:20:00mis devant
01:20:03le fait accompli
01:20:03David va se faire
01:20:05le complice
01:20:06de sa mère
01:20:07avec Siliane
01:20:09ils vont décider
01:20:10de ce qui va se passer
01:20:11par la suite
01:20:12parce qu'elle va
01:20:14très vite
01:20:14lui faire comprendre
01:20:16que maintenant
01:20:16que ça s'est passé
01:20:17chez lui
01:20:17il est impliqué
01:20:20alors
01:20:22petit à petit
01:20:24le scénario
01:20:25de la disparition
01:20:26de Colette
01:20:26se dessine
01:20:27il pousse le corps
01:20:31au fond du garage
01:20:32et il la recouvre
01:20:33avec
01:20:33il recouvre ma mère
01:20:35avec une couverture
01:20:36qui servait pour le chien
01:20:37à ce moment là
01:20:38on est enfin
01:20:39l'après-midi
01:20:39mais il décide
01:20:42de se débarrasser
01:20:42du corps
01:20:43un peu plus tard
01:20:43à faveur de la nuit
01:20:45en attendant le soir
01:20:49la mère et le fils
01:20:50finissent de perfectionner
01:20:52leur plan
01:20:52le corps
01:20:54sera jeté
01:20:55dans le lac
01:20:55de cinq croix
01:20:56de manière
01:20:57à ce qu'il ne soit
01:20:58jamais retrouvé
01:20:59et pour la voiture
01:21:01de Colette
01:21:02Silviane
01:21:03a la solution
01:21:04elle a pris
01:21:07une grosse parca
01:21:08militaire
01:21:08que son fils avait
01:21:10pour pas qu'on la reconnaisse
01:21:11elle a mis la capuche
01:21:12et tout
01:21:13et elle est
01:21:14elle a pris
01:21:16la voiture
01:21:16de ma mère
01:21:17et elle l'a ramenée
01:21:17donc à la maison
01:21:18quelques jours plus tard
01:21:20à la nuit tombée
01:21:21David et Silviane
01:21:23chargent le corps
01:21:24dans le coffre
01:21:24de la voiture
01:21:25et prennent la route
01:21:27pour le lac
01:21:28de Sainte-Croix
01:21:28mais tout
01:21:30ne se passe pas
01:21:31comme prévu
01:21:32sur la route
01:21:33ils ont un problème
01:21:34de batterie
01:21:35et ayant peur
01:21:37de ne pas repartir
01:21:37du lac
01:21:38ils ont décidé
01:21:40de balancer le corps
01:21:41comme ça
01:21:42et de le recouvrir
01:21:44ensuite de pierre
01:21:44un an après les faits
01:21:50les enquêteurs
01:21:51viennent de découvrir
01:21:52la vérité
01:21:53Sylviane et David
01:21:54sont mis en examen
01:21:55en attendant
01:21:56d'être jugés
01:21:57le procès
01:21:59permettra-t-il
01:21:59de comprendre
01:22:00les motivations profondes
01:22:02de ce crime
01:22:03le meurtre de Colette
01:22:05a-t-il été prémédité
01:22:06mère et fils
01:22:08vont-ils
01:22:09assumer
01:22:10leur responsabilité
01:22:11devant la cour
01:22:12nous sommes
01:22:21le 21 janvier
01:22:222014
01:22:23à la cour
01:22:24d'assises du Var
01:22:25soit
01:22:25près de 3 ans
01:22:27après les faits
01:22:29dès le premier jour
01:22:30du procès
01:22:30de Sylviane
01:22:31et de David
01:22:31tout l'enjeu
01:22:33est de déterminer
01:22:34si oui ou non
01:22:35le meurtre
01:22:36de Colette
01:22:36a été prémédité
01:22:38Sylviane
01:22:41elle dit
01:22:42si vraiment
01:22:44j'avais
01:22:44prémédité
01:22:45le crime
01:22:46j'aurais pas
01:22:47tué Colette
01:22:49dans un
01:22:50cabanon
01:22:51sur la propriété
01:22:52de mon fils
01:22:53etc
01:22:54Pendant les 3 jours
01:22:58de débat
01:22:58accusation et défense
01:23:00se renvoient
01:23:01la balle
01:23:02David
01:23:02qui comparaît
01:23:03libre à son procès
01:23:04joue
01:23:05les seconds rôles
01:23:06pour l'expert psychiatre
01:23:08le jeune homme
01:23:09a agi
01:23:10sous l'emprise
01:23:11de sa mère
01:23:12c'est quelqu'un
01:23:14qui a toujours été
01:23:15en quête de reconnaissance
01:23:16et de reconnaissance maternelle
01:23:18et d'amour maternel
01:23:20et c'est quelque chose
01:23:21qu'il a jamais eu
01:23:22il n'y a pas que les menaces
01:23:24qui ont fait que David
01:23:25a agi
01:23:25il y a aussi le fait
01:23:27que peut-être
01:23:28que
01:23:29en sauvant la vie de sa mère
01:23:30et en l'aidant
01:23:31il allait être le fils
01:23:33qu'il souhaitait être
01:23:34quant à Sylviane
01:23:37son comportement
01:23:38vindicatif
01:23:39et agressif
01:23:40interpelle la cour
01:23:42tout au long
01:23:43des audiences
01:23:44elle a tué quelqu'un
01:23:46et elle en parle
01:23:47comme malheureusement
01:23:47d'un morceau de viande
01:23:48je veux dire
01:23:49elle a rendu service
01:23:50à la société
01:23:51la haine
01:23:52qu'elle lui voue
01:23:52elle est profonde
01:23:53une attitude
01:23:55qui laisse entrevoir
01:23:57un mobile
01:23:57d'ordre plus psychologique
01:23:59que financier
01:24:00pour moi
01:24:03le mobile principal
01:24:04ça reste
01:24:05la jalousie
01:24:06qu'elle avait
01:24:07envers ma mère
01:24:08sur tout
01:24:09sur la réussite
01:24:10qu'elle avait ma mère
01:24:11sur les rapports
01:24:14que ma mère
01:24:14avait avec nous
01:24:15on avait l'impression
01:24:16qu'elle était encore
01:24:16en rivalité avec elle
01:24:17et s'il fallait la tuer
01:24:19une deuxième fois
01:24:20pour qu'elle soit
01:24:20enfin tranquille
01:24:21elle la tuerait
01:24:22une deuxième fois
01:24:22c'était vraiment
01:24:23terrible
01:24:24elle a été terrible
01:24:24cette audience
01:24:25à l'issue des débats
01:24:27les jurés
01:24:28ne retiennent pas
01:24:29la préméditation
01:24:30il condamne Sylviane
01:24:32à une peine
01:24:32de 30 ans
01:24:33de réclusion criminelle
01:24:34son fils
01:24:36David
01:24:36écope lui
01:24:37de 3 ans
01:24:38de prison
01:24:39dont un
01:24:40avec sursis
01:24:41Sylviane
01:24:42fait appel
01:24:43de la décision
01:24:44et attend
01:24:45un nouveau procès
01:24:46à l'orgue
01:24:52près de 4 ans
01:24:53après les faits
01:24:54la douleur
01:24:54est toujours aussi vive
01:24:56chez les proches
01:24:56de Colette
01:24:57depuis la disparition
01:24:59de sa mère
01:25:00Alexandre
01:25:01lui
01:25:02reste inconsolable
01:25:04on entend
01:25:06les gens dire
01:25:07de toute façon
01:25:07une mère
01:25:08on n'en a qu'une
01:25:09un père
01:25:09on n'en a qu'un
01:25:10mais c'est la vérité
01:25:12parce que
01:25:14quand on se dit
01:25:15que
01:25:15qu'on ne verra plus
01:25:18jamais la personne
01:25:19on n'a que les souvenirs
01:25:27mais les souvenirs
01:25:32ça ne remplace pas
01:25:32une personne
01:25:33on n'a qu'une
01:25:35de la vie
01:25:36c'est la vérité
01:25:36et
01:25:36c'est la vérité
01:25:37qui
01:25:38a
01:25:38ça
01:25:39on n'a qu'une
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