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  • il y a 7 semaines
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Vincent Derosier du 07 août 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02L'invité de RTL Matin, ou plutôt les invités de RTL Matin,
00:08Jean-Jacques Marti, maire de Saint-Fériol, président des maires ruraux de l'Aude,
00:13et Alexandre Joissart, porte-parole de la sécurité civile.
00:17Bonjour à tous les deux.
00:18Bonjour.
00:19Alors on va commencer avec vous Jean-Jacques Marti, maire de Saint-Fériol.
00:22Vous êtes donc le président des maires ruraux de l'Aude, ça représente 370 communes.
00:26Vous avez parlé hier d'une situation apocalyptique.
00:32Oui tout à fait.
00:33La situation dans notre département de l'Aude est apocalyptique.
00:36On n'a jamais vu une telle situation.
00:38En plus on vient d'apprendre ce matin que le feu avait de grandes chances de repartir,
00:42tant à cause de la chaleur pour la journée et du vent qui se lève.
00:47Donc c'est un drame.
00:48C'est vraiment un drame qui touche l'Aude aujourd'hui au niveau des populations.
00:52On voit avec nos collègues élus maires et 16 communes touchées.
00:57C'est catastrophique, surtout qu'il n'y a rien qui est arrêté.
01:00Ça peut repartir à tout moment.
01:01Et oui, c'est apocalyptique.
01:04C'est sans précédent.
01:0516 communes touchées, vous dites.
01:07J'imagine qu'avec cette menace permanente des flammes,
01:10vous et les autres maires ne dorment pas ce genre de nuit.
01:13Non, tout à fait.
01:15Ça fait plus de deux jours que personne ne dort,
01:18puisque déjà il faut s'occuper des populations,
01:19parce qu'il y a déjà beaucoup de gens déplacés,
01:21beaucoup de touristes, de campings qu'il a fallu mettre en sécurité.
01:26Donc c'est très très compliqué.
01:27Je tiens vraiment à remercier la sécurité civile,
01:32les sapeurs-pompiers, tout ça,
01:33parce que ça a été une logistique terrible à mettre en place
01:36dans un temps extrêmement restreint.
01:39La solidarité a vraiment bien fonctionné.
01:41L'Ode, c'est dans son ADN, la solidarité,
01:44puisque souvent on a eu des gros problèmes comme ça.
01:46Mais c'est vrai que là, aujourd'hui,
01:47on s'aperçoit ce que l'homme peut faire
01:50dans un temps très court au niveau de la solidarité.
01:54Alors la solidarité,
01:55combien de personnes justement ont dû quitter leurs habitations
01:58et quelles aides vous pouvez leur fournir ?
02:01Là, il y a environ, à peu près à la louche,
02:03il y a environ 2 ou 3 000 personnes qui ont été déplacées.
02:06L'aide, c'est surtout en première raison,
02:09c'est l'hébergement, c'est la première chose,
02:10parce qu'il y a des gens, il faut quand même savoir,
02:12qu'il y a des gens qui ont tout quitté,
02:13qui sont partis en short et en t-shirt,
02:15ils n'ont plus rien,
02:16mais alors plus rien,
02:17ni leur outil de travail,
02:18lorsque ce sont des viticulteurs,
02:20puisque tout a été rasé,
02:21ils n'ont plus de maison,
02:22donc ça a été déjà l'hébergement,
02:23mais ça a été aussi les repas,
02:26pour les reconforter,
02:28et surtout maintenant,
02:29parce que tant qu'on est là-dedans,
02:31ça se passe à peu près à chaud,
02:34c'est un peu compliqué,
02:35mais on s'aperçoit que maintenant,
02:36ça retombe un peu,
02:37et maintenant,
02:37c'est des problèmes psychologiques
02:38qui y arrivent quand même,
02:40donc je pense qu'à ce niveau-là,
02:41au niveau de l'accompagnement psychologique
02:42de ces personnes-là,
02:44ça va être un gros travail
02:45par les professionnels
02:46qui vont les accompagner,
02:49on s'aperçoit qu'au fil des temps,
02:50au fil des heures,
02:51ces gens-là commencent un peu
02:52à s'écrouler,
02:54ils avaient l'adrénaline,
02:55donc ça se passait,
02:56mais on s'aperçoit que maintenant,
02:57ça devient de plus en plus compliqué.
02:58Il y aura évidemment des conséquences,
03:02pour l'instant,
03:02c'est le rush pour tous les soldats du feu
03:04qui se battent sur place,
03:05vous, de ce que vous voyez,
03:06vous demandez quoi au gouvernement ?
03:07Plus de moyens humains ?
03:09Le matériel est-il vieillissant ?
03:11Est-ce qu'il en faut plus ?
03:12Alors, c'est vrai que bon,
03:13déjà, moyens humains,
03:14il faut reconnaître que tout a été mis en place,
03:18il y a plus de 2000 pompiers,
03:19le département à côté sont venus nous aider,
03:21franchement,
03:22il serait mal honnête de dire
03:23que les moyens ne sont pas là,
03:25les moyens sont là,
03:25alors c'est vrai que ceux qui manquent,
03:26je ne suis pas le premier à le dire,
03:28ce sont les moyens aériens,
03:29les moyens aériens qui manquent,
03:31même si je dois reconnaître
03:33que sur l'eau,
03:33les moyens ont été mis,
03:35on s'aperçoit quand même
03:36qu'il manque quand même des moyens,
03:39surtout aériens.
03:40Après, ce qu'on demande au gouvernement,
03:42vous savez,
03:42comme j'ai dit dernièrement,
03:44nous, les élus de terrain,
03:45les élus ruraux,
03:46les élus qui sont dans nos communes
03:47toute la journée,
03:49on connaît ces problématiques,
03:50on sait pourquoi elles arrivent,
03:52on le sait,
03:53le déboussaillement,
03:54la mauvaise gestion des points d'eau,
03:56on le sait tout ça,
03:57L'arrachage des vignes
03:58qui est un vrai sujet depuis hier également,
04:00monsieur le maire.
04:01Tout à fait,
04:01tout à fait,
04:02tout à fait,
04:02voilà,
04:02l'arrachage des vignes,
04:03bon,
04:03alors pour les véticulteurs qui s'y arrêtent,
04:07le gouvernement a mis une campagne
04:08avec une prime d'arrachage
04:09à 4000 euros l'hectare,
04:11je crois,
04:11si je ne dis pas de bêtises,
04:12comment le gouvernement peut inciter les gens
04:16à arracher un outil de travail,
04:17moi je ne comprends pas,
04:19pour moi je ne comprends pas,
04:22je ne comprends pas ça,
04:23alors effectivement,
04:24quelqu'un qui part à la retraite
04:25pour l'accompagner,
04:25pourquoi pas,
04:26mais aujourd'hui,
04:26on voit le désastre que ça a provoqué,
04:29puisqu'il n'y a plus de vignes,
04:29il n'y a plus de pare-feu,
04:31donc c'est vrai que c'est très compliqué,
04:33sur les obligations de débroussaillement,
04:37parce que c'est souvent ça,
04:38on n'arrête pas d'alerter,
04:40c'est une compétence des maires
04:42des collectivités territoriales
04:44de faire appliquer ces débroussaillages,
04:46mais le problème monsieur,
04:47c'est qu'aujourd'hui,
04:48les maires ont le fait,
04:49une fois qu'on a envoyé
04:49nos trois lettres recommandées,
04:51qu'il faut aller plus loin
04:52parce que les gens ne nous écoutent pas,
04:53il n'y a plus personne,
04:55la justice ne nous suit pas
04:56parce qu'ils sont submergés,
04:58donc aujourd'hui,
04:59ce qu'on demande simplement,
05:00c'est que les maires,
05:01on veut bien avoir les pouvoirs
05:03de faire les choses,
05:03mais il faut que l'État soit à nos côtés
05:05et nous accompagne,
05:06et nous permette d'aller jusqu'au bout.
05:08Et le message est passé sur RTL,
05:09merci Jean-Jacques Marti,
05:10maire de Saint-Fériol.
05:12Alexandre Joissard,
05:13donc vous êtes porte-parole
05:13de la sécurité civile
05:15et vous êtes également
05:16chef adjoint du COGIC,
05:17c'est le centre opérationnel
05:18de gestion interministérielle de crise.
05:21Et est-ce qu'on peut parler
05:22donc bien de méga-feu ce matin ?
05:25Écoutez, cette sémantique du méga-feu
05:28pourrait être utilisée
05:30sous certains aspects,
05:31mais au-delà de la sémantique
05:32qui fait plutôt appel
05:34à des feux de centaines de milliers
05:36d'hectares au Canada
05:37ou aux Etats-Unis,
05:38on est surtout sur un feu exceptionnel
05:40historique en termes de vitesse,
05:42en termes de surface,
05:43de superficie,
05:44plus de 90 km de lisière,
05:45c'est-à-dire de pourtour.
05:47Il faut imaginer 90 km
05:48sur lesquels vous avez des points chauds
05:50qui sont des centaines,
05:51voire des milliers de barbecues
05:52ou de feux de camp actifs
05:54qu'il faut éteindre,
05:55qu'il faut surveiller
05:58avec l'ensemble des équipes.
05:59Et c'est pour ça qu'on a mis
06:00un dispositif aussi exceptionnel
06:01sur le terrain,
06:032 000 sapeurs confiés,
06:04plus d'une dizaine d'avions
06:07en permanence sur zone.
06:09Et ce dispositif est réalisable
06:11parce qu'on a la solidarité,
06:13ce terme qui vient d'être employé
06:14par votre premier témoin,
06:17qui explique la solidarité.
06:20La solidarité, c'est celle aussi
06:21des services interdits de secours.
06:23On a plusieurs zones de défense
06:24qui ont envoyé beaucoup de moyens.
06:25C'était le cas notamment
06:26de la zone sud-ouest.
06:27C'est aussi le cas
06:28de la zone Île-de-France,
06:29de la zone sud-est,
06:30qui ont envoyé des services
06:31incendies de secours
06:32pour constituer des colonnes.
06:34Et c'est ce qui nous permet
06:35d'avoir plus de 2 000 sapeurs-pompiers
06:37sur le terrain
06:38et qui travaillent vraiment
06:39dans des conditions très difficiles.
06:41La nuit a été calme,
06:43nous disait notre correspondant
06:44sur place Patrick Tégéraud.
06:46C'est très précaire, évidemment.
06:48Oui, la nuit est un allié,
06:49parfois.
06:50Ça a été le cas cette nuit
06:51en termes de température
06:53et d'hygrométrie.
06:54L'humidité était importante,
06:55donc ça a permis
06:56de travailler sur certaines zones.
06:58Et ce travail était très important,
07:00voire même décisif.
07:01Pourquoi ?
07:01Parce qu'aujourd'hui,
07:03on a des données météorologiques
07:04qui sont moins favorables.
07:05On va avoir du vent
07:06qui va augmenter dans la journée.
07:08Et ça, les équipes le savent
07:09depuis hier.
07:11Le directeur des services
07:12certains lieux de secours de l'autre,
07:13Christophe Mani
07:14et son adjoint Michael Sabot
07:15qui est commandant
07:16des opérations de secours.
07:17On parlait d'un vent marin
07:19pour cet après-midi,
07:20donc il n'y a plus d'espoir
07:21que le vent s'améliore
07:22et améliore les choses pour vous ?
07:24Alors, il vaut mieux avoir
07:25un vent marin
07:25qu'un vent des terres.
07:27Ça, c'est le premier élément
07:29parce qu'il est plus chargé
07:30en humidité,
07:31mais en effet,
07:32il est confirmé.
07:32Donc, on sait qu'avoir du vent,
07:34c'est toujours défavorable,
07:36ne serait-ce que par rapport
07:36à ce que je vous ai dit précédemment.
07:38C'est-à-dire,
07:38on a des milliers de points chauds
07:40qui sont encore présents
07:41sur cette forêt
07:42et donc,
07:43c'est évidemment dur
07:45de travailler face au vent.
07:47Éteindre le feu
07:47dans les heures à venir,
07:49on imagine que c'est impossible.
07:50Est-ce qu'on peut avoir
07:51un élément dans le temps
07:54pour savoir
07:55quand est-ce que vous pourrez
07:56maîtriser ce feu ?
07:57Oui, l'éteindre définitivement,
07:59c'est en effet impossible
07:59dans les prochaines heures.
08:01L'objectif, c'est déjà
08:02de le resserrer,
08:03de le contenir
08:04sur la journée
08:05et après,
08:06dans les prochains jours,
08:07il y a la volonté
08:08de resserrer les flancs,
08:09c'est-à-dire les côtés du feu
08:10pour ensuite arriver
08:11jusqu'au cœur de l'incendie
08:13et l'éteindre.
08:14Ça, c'est la stratégie.
08:15C'est pour ça
08:16qu'ils ont fait quatre secteurs
08:17avec quatre postes de commandement,
08:20énormément de spécialistes
08:21feux de forêt
08:21qui viennent de toute la France.
08:22On a envoyé aussi
08:23des spécialistes de Corse,
08:24du sud de la France
08:25qui ont eu l'habitude
08:26d'être sur des gros feux
08:28de ce type-là
08:29pour pouvoir justement
08:30aider l'ensemble des équipes
08:32à parvenir à éteindre ce feu
08:33mais ça ne va pas se passer
08:35en quelques heures,
08:36vous l'avez dit.
08:37Et c'est pour cela
08:38qu'on régénère de nouveau
08:39du potentiel opérationnel,
08:41de nouveau des effectifs
08:42et en plus,
08:43on est à l'anticipation
08:45d'un week-end
08:45qui va être compliqué
08:46parce qu'on a d'autres zones
08:47qui vont être en risque sévère
08:49ce week-end,
08:50dans les Bouches-du-Reau notamment,
08:51mais d'autres départements,
08:53le Var,
08:53les autres maritimes
08:54pourraient être concernés.
08:56Donc,
08:56c'est un mois d'août
08:58qui s'annonce intense
08:59pour l'ensemble
09:00des équipes
09:00de la sécurité civile.
09:02D'un mot,
09:03Alexandre Joissard,
09:05l'enquête,
09:05elle en est où précisément ?
09:07Que sait-on aujourd'hui ?
09:09C'est vraiment une équipe spécialisée
09:11qui est composée
09:12notamment de la gendarmerie
09:13mais aussi avec des pompiers
09:15et d'autres experts
09:16qui travailleront
09:17sur le sujet.
09:19Il n'y a pas
09:19de connaissances d'origine.
09:21Juste cette question
09:22me permet de vous dire
09:23que neuf départs sur dix
09:24sont d'origine humaine
09:25et donc beaucoup sont évitables
09:27si on a la responsabilité
09:28de la population avec nous.
09:31On peut dire
09:31que l'origine humaine
09:32ne fait pas beaucoup de doutes
09:33ce matin ?
09:34L'origine humaine
09:35fait peu de doutes
09:36puisqu'il y a 90% de chances
09:37que ce soit le cas.
09:38Après,
09:38ce n'est pas forcément malveillant
09:40et c'est en ce sens
09:41que l'enquête permettra
09:42de déterminer l'origine.
09:44Merci beaucoup, Alexandre.
09:45Merci.
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