François Bayrou a demandé des efforts aux Français dans une vidéo publiée sur YouTube. Pour Laurent Cappelletti, son analyse globale est bonne : «Travailler deux jours fériés en plus irait dans le bon sens. Ça créerait du PIB donc des rentrées fiscales supplémentaires», a déclaré l'économiste et professeur au CNAM.
00:00On va dire que sur l'analyse globale, c'est-à-dire fondamentalement nos déficits sont dus à un manque d'activité, si je reprends les termes de François Béroud, je pense que l'analyse fait consensus aujourd'hui, c'est-à-dire que quand on se compare avec des pays qui ont des situations budgétaires équilibrées,
00:20et qui sont comparables à nous en termes de modèle social, on va dire, genre, bien sûr, Allemagne, Pays du Nord, Danemark, etc., on se rend compte qu'en fait, on ne crée pas assez de valeur par le travail, c'est-à-dire pas assez de PIB, tout simplement.
00:38Donc, par rapport à ce que dit François Béroud, moi, je trouve que l'analyse globale est bonne, et c'est la raison pour laquelle, en fait, il y a un hiatus au niveau des deux jours fériés non payés,
00:51c'est-à-dire que, oui, travailler deux jours fériés en plus, ça irait dans le bon sens, ça créerait du PIB supplémentaire, donc des rentrées fiscales supplémentaires, c'est peut-être ça qu'il faut expliquer d'abord.
01:05Une journée de travail rapporte, en gros, 10 milliards en France de PIB, et sur ces 10 milliards, 4 milliards représentent des recettes fiscales pour les budgets publics, vous voyez ?
01:17Et là, je parle de journée de travail payée, et donc, le petit hiatus, ce serait de dire, à ce moment-là, oui, pour deux jours fériés, travailler, mais payer, voilà.
01:28C'est le, j'allais dire, ce serait la critique qui se réfère à François Béroud.
01:36Et puis, la deuxième, c'est, on parle de quantité systématiquement de travail, mais il faut savoir qu'en France, en fait, on souffre également d'un défaut de qualité du travail.
01:47Je suis intervenu régulièrement sur vos plateaux ou dans la presse sur la problématique de l'absentéisme au travail, sur les accidents du travail également.
01:59Tout ça, en fait, à la fin, fait des trous de PIB absolument énormes, très supérieurs à ce qui se passe dans les autres pays.
02:07Et donc, en fait, et c'est un peu, je dirais, la critique globale qu'on pourrait faire aux propositions de François Béroud, c'est, oui, quantité, mais quantité de travail payée, d'une part.
02:19Et deuxièmement, améliorer la qualité du travail, s'attaquer effectivement aux conditions de travail, au management, dans le public, dans le privé.
