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  • il y a 5 mois
Xavier-Laurent Salvador, directeur de l’observatoire d’éthique universitaire, aborde la question de l’antisémitisme au sein des universités : «La réalité du public islamiste au sein des universités n’a rien à voir avec la gauche».

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Transcription
00:00Merci de me donner la parole. Écoutez, il y a plusieurs choses dans cette affaire qui
00:04devraient nous interpeller. Je crois que la première, c'est de comprendre quel rôle
00:08on fait jouer aujourd'hui aux établissements du supérieur dans l'université française.
00:12On accueille aujourd'hui 430 000 étudiants étrangers chaque année. Tous ne bénéficient
00:17pas d'une bourse et tous n'ont pas l'occasion de pouvoir intégrer des établissements
00:21aussi prestigieux que Sciences Po Lille. Je ne peux pas m'empêcher de me mettre à la
00:24place d'aujourd'hui de parents, d'étudiants qui inscrivent après avoir participé au
00:29mouvement de sélection de ces établissements qui se disent « voilà les étudiants que
00:34mon fils ou ma fille va fréquenter dans sa première année à Sciences Po, la fille du
00:39garde du corps, du chef du Hamas, recrutée et financée puisqu'elle touchait une bourse
00:44par l'État français ». Je trouve que c'est assez inquiétant parce que l'université
00:49accueille presque un demi-million d'étudiants étrangers chaque année avec tout ce que ça
00:53implique d'influence étrangère, de surveillance, aussi de partage des données
00:59scientifiques. Et on voit là se passer quelque chose d'absolument extraordinaire. Les conditions
01:04d'attribution de la bourse également attribuées à cette étudiante, Noura Thala, montrent
01:09un peu les défaillances d'un système dont on ne comprend plus très bien quels en sont
01:12les tenants et les aboutissants. Aujourd'hui, il existe dans l'agence France Excellence
01:17trois façons de financer les étudiants étrangers et on ne comprend pas bien à quel titre
01:22l'étudiante Noura Thala bénéficiait d'une subvention, d'une bourse de l'État français.
01:26Ça n'était ni une bourse Eiffel au mérite, ça n'était pas non plus une bourse
01:30repas. Donc il y a quelque chose d'un peu étonnant qui s'est passé et qui montre
01:35que ces établissements du supérieur ne jouent plus peut-être le rôle qu'ils devaient
01:40jouer, qui était celui de former à l'excellence française, mais deviennent des établissements
01:44d'accueil dont on ne sait plus très bien qui ils accueillent. Et si le compte Twitter
01:48« Sword of Solomon » n'avait pas révélé les propos de cette étudiante, sans doute qu'aujourd'hui
01:54on assisterait à une diffusion de ces idées encore plus largement au sein des établissements
01:58français.
01:59Il faut rebondir là-dessus. Effectivement, là tout le monde a été obligé de s'indigner
02:02dans cette affaire parce que c'est un antisémitisme avéré par des écrits, mais bien souvent
02:07l'antisémitisme dans les universités, il s'exprime oralement ou par des actes. Parfois
02:13il est plus difficile à approuver. Il n'est pas porté par des gazawis nécessairement,
02:17mais parfois par des étudiants français de l'ultra-gauche tenant d'une gauche radicale
02:21et on a beaucoup plus de mal à s'indigner. Et on l'a vu avec le ministre Philippe Baptiste.
02:25Là, il s'est indigné aujourd'hui, mais il y a quelque temps, il est incapable de reconnaître
02:29l'existence de l'islamo-gauchisme dans notre pays.
02:32Exactement. Et au point d'ailleurs, c'est une réalité d'autant plus flagrante et patente
02:36que l'Assemblée et le Sénat s'étaient saisis de la possibilité de faire une loi pour
02:42la surveillance de l'antisémitisme dans les établissements supérieurs.
02:44Donc on n'a pas besoin d'importer.
02:46Validé par le Conseil constitutionnel.
02:47Oui, le Conseil constitutionnel. Donc on voit que les plus hautes instances de la République
02:52française s'inquiètent de la montée de l'antisémitisme dans le supérieur,
02:55mais on voit que dans la réalité des établissements qui sont autonomes et qui
02:58vivent, disons, au quotidien la fréquentation des étudiants et parfois de leur engagement
03:03politique, eh bien on est confronté à quelque chose d'ingérable.
03:06Et c'est d'autant plus intéressant que vous soulignez la question de l'islamo-gauchisme,
03:10dont on a beaucoup parlé au début de ces vacances, mais je disais sur la question
03:13de l'islamo-gauchisme que c'était la façon dont une certaine gauche fantasmait le public
03:17musulman. Mais on voit que la réalité du public islamiste au sein des universités
03:24n'a rien à voir avec la gauche au sens qu'on donne à ce mot dans l'université
03:27française, mais que c'est au contraire une façon politique de s'engager à l'extrême
03:33droite, de relayer parfois des théories antisémites. L'étudiante en question vantait
03:38les mérites de la solution finale et dit clair. On voit qu'on est là quand même dans
03:41une question d'extrême droite revendiquée et assumée et qu'on ne se tromperait à croire
03:48que les étudiants que l'on accueille sont forcément des étudiants gauchistes qui
03:53partageraient les opinions de ceux qui au contraire croient pouvoir exploiter leur électorat.
03:57Xavier Laurence Salvador
03:58Sous-titrage Société Radio-Canada
04:03Sous-titrage Société Radio-Canada
04:06Sous-titrage Société Radio-Canada
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