- il y a 3 mois
les Coulisses de la CDM 1998
Interview de Robert Pirès
FIFA Site officiel : Http://www.fifa.com
Interview de Robert Pirès
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00:00C'est la première fois que j'ai l'honneur d'avoir un acteur de France 98 sur le plateau,
00:10donc ça régale.
00:11En tout cas, quelqu'un qui l'a vécu de l'intérieur.
00:13Merci.
00:13Est-ce qu'on peut en parler un petit peu, pas match par match, mais comme ça un peu dans le détail ?
00:19Premier match à Marseille contre l'Afrique du Sud.
00:21Comment vous l'abordez cette compétition dans le groupe plutôt confiant,
00:24de la grosse pression vu que c'est à domicile, même si toi tu n'as pas joué,
00:27c'est une victoire très confortable, 3-0, ça a mis la confiance ?
00:30Alors avant la rencontre, beaucoup de pression, parce qu'en fait, je ne sais pas si tu te souviens
00:34ou si les gens se souviennent.
00:35J'avais 3 ans, donc moi je l'ai revécu, plutôt après, sur des images, des machins,
00:40mais je ne peux pas faire l'ancien à dire que j'y étais, j'avais 3 ans.
00:42Non, je dis ça parce qu'en fait, la presse française a été terrible avec nous.
00:48Parce qu'ils ne nous ont pas fait de cadeaux, parce qu'ils disaient,
00:50de toute façon, avec cette équipe-là, on ne peut pas gagner, on ne va pas aller loin.
00:53Bref, que du négatif.
00:55Et surtout, ils ont torpillé mes jacquiers avant.
00:57Donc, si tu veux, on part un peu dans des conditions un peu hostiles
01:03avec notre presse française.
01:05Sauf que nous, sur le terrain, on a une autre envie.
01:09L'envie, c'est de gagner et de bien démarrer cette compétition.
01:14Si tu veux, nous les sportifs, on répète toujours la même chose,
01:19c'est toujours la même chanson, mais le premier match, il est capital.
01:21Donc, on est à Marseille, c'est l'Afrique du Sud,
01:24et surtout, il faut les prendre au sérieux et respecter tous les adversaires.
01:28Et c'est ce qu'on fait.
01:30On fait un bon match, on est sérieux, et au final, on gagne 3-0, tout simplement.
01:34Et là, la confiance, elle arrive.
01:36Petit à petit, oui.
01:37Toi qui nous as beaucoup parlé de technique, etc.,
01:39et de qualité sur ça et tout, vous aviez un style de jeu particulier ?
01:42Est-ce qu'Aimé Jacquet, il avait des consignes spéciales, un style ?
01:44Ou alors c'était assez libre, comme ça peut être de temps en temps en sélection ?
01:48En fait, la base pour lui, c'était de bien défendre.
01:53Lui, c'est ce qu'il voulait.
01:54C'est qu'on soit capable de tous défendre dès que tu perdais le ballon.
01:57Sauf qu'après, une fois que tu récupères le ballon, en fait, tu étais libre.
02:00Chacun faisait un peu ce qu'il voulait, tu vois.
02:02Et c'est vrai que d'avoir cette liberté,
02:05et qu'après, attention, c'est toujours plus facile
02:07quand tu as des joueurs comme Zidane ou comme Jorkaev,
02:09parce qu'il t'apporte un plus dans la construction
02:12et justement dans l'aspect technique.
02:14Mais disons que c'était vraiment ce mélange où il faut bien défendre tous ensemble.
02:19Et une fois que tu récupères le ballon, ça va vite.
02:21Et surtout, vous êtes libre.
02:22Et surtout, il disait, vous faites ce que vous voulez.
02:24Tu vois ou pas ?
02:25Et quand tu es joueur, et quand on te dit, tu fais ce que tu veux, c'est top.
02:29Sauf que quand tu perds le ballon, attention, là, tu as un travail à faire.
02:33Et si tu le fais, si tu coulisses bien, c'est parfait.
02:37Ça me fait penser à une autre équipe de France.
02:39Laquelle ?
02:40Celle de 2018.
02:42Oui, oui, bien sûr.
02:43Oui, pardon, oui, bien sûr.
02:44Mais c'est ce qu'il faut.
02:46C'est au global des champs, c'est un peu ça dans le texte.
02:48On défend bien et les offensives, faites la différence.
02:51Bien sûr, mais je ne vais pas dire qu'il a copié sur Aimé Jacquet,
02:53mais disons qu'il a beaucoup appris d'Aimé Jacquet, ça c'est sûr.
02:57Logique.
02:58Bien sûr, puisqu'il a réussi, il a gagné.
02:59Donc autant s'en inspirer.
03:01Derrière, c'est l'Arabie Saoudique.
03:02Vous rencontrez encore une fois une belle victoire, pas de but encaissé.
03:05En revanche, un gros hic, le carton rouge de Zizou.
03:08Tu es rentré en jeu d'ailleurs d'après ce rouge.
03:10Tu étais dans quel état d'esprit un peu de stress lié à l'enjeu ?
03:13Ou alors que tu es rentré, il y avait déjà 3-0 ?
03:14C'était comment ?
03:15Disons qu'un peu plus cool et un peu plus serein,
03:18parce que tu l'as dit, il y avait déjà 3-0.
03:21Malheureusement, Zizou avait pris un carton rouge.
03:23Mais après, la fierté.
03:25Fierté parce que tu participes à une rencontre,
03:28parce que c'est la Coupe du Monde,
03:29parce que c'est chez toi, parce que c'est au Stade de France.
03:31Et puis surtout parce que tu gagnes.
03:32Et qu'après cette rencontre, tu es automatiquement qualifié,
03:35parce que tu es à deux matchs et deux victoires.
03:38Tout simplement.
03:38Donc le calcul, il est simple, il est bon.
03:41Et le troisième match, tu es titulaire face au Danemark.
03:43Ouais.
03:449 sur 9 dans la poule.
03:46C'était gratifiant quand même d'avoir pu avoir cette petite titularisation
03:49qui donne quand même un impact au niveau du tournoi ?
03:51Bien sûr, c'est gratifiant parce que tu es qualifié.
03:56Et puis surtout, il donne la chance et l'opportunité aux remplaçants
04:00dont je faisais partie de pouvoir jouer et surtout de pouvoir s'exprimer.
04:03Et en fait, c'est un match important.
04:05Pourquoi ? Parce que tu ne sais pas ce qui peut se passer sur le huitième de finale,
04:09sur le match d'après.
04:10Parce qu'en fait, il faut marquer des points.
04:13C'est ce qu'on dit tout le temps.
04:13C'est-à-dire que je savais que j'étais remplaçant.
04:17Sauf que quand tu jouais, il fallait marquer des points.
04:18Et que sur ce match-là, je pense avoir marqué des points face au Danemark.
04:22Et c'est peut-être pour ça qu'il a décidé face au Paraguay de me faire rentrer.
04:26Tu vois ce que je veux dire un peu le concept d'être remplaçant et de se dire non.
04:32Parce que parfois, tu as des mecs qui sont remplaçants et ils rentrent,
04:34ils font la gueule quand ils sont en sélection.
04:36Non, déjà, tu te plantes.
04:38Si tu es en équipe de France, déjà, c'est énorme.
04:40Et si tu joues 5, 10, 15 minutes, justement, montre que tu es capable d'être titulaire demain.
04:46Tu vois ou pas ?
04:47Et moi, c'est pour ça que mon état d'esprit, il était toujours positif.
04:52Et que même s'il me donnait 5 minutes, je mange.
04:56Je vais manger les 5 minutes à fond.
04:58À fond, même si je ne touche pas le ballon.
04:59Mais au moins, j'essaye de faire quelque chose.
05:00Au final, ça marche bien vu que contre le Paraguay, tu es décisif.
05:03Le centre pour Trésaigué qui dévie pour le but de Laurent Blanc.
05:06Oui, bien sûr.
05:06Mais c'est pour ça que c'est certainement que ce match-là,
05:11pour lui, ce match face au Danemark, il a été important dans l'esprit d'Aimee Jacquet.
05:17Et parce qu'on est à 0-0, parce que c'est tendu, parce qu'on n'arrive pas à marquer,
05:21parce que le gardien d'en face est bon au tir au but.
05:23Parce que le gardien s'échit la verte.
05:24Et puis parce que surtout, eux, ils n'avaient qu'une envie, c'était d'aller au tir au but.
05:27Ça, je te le signe.
05:29Et donc, ils décident de me faire rentrer.
05:32Donc voilà, pour moi, c'était important.
05:34Donc je rentre.
05:35Après, je suis sur l'avant-dernière passe du but de Laurent Blanc.
05:39Et puis après, on continue notre chemin.
05:42Alors, il y a quand même un paradoxe.
05:43C'est que du coup, toi, derrière ça,
05:45malgré ton entrée décisive contre le Paraguay, ton bon match face au Danemark,
05:47tu as suivi le reste du tournoi du banc de touche.
05:49Oui, exact.
05:50Tu as compris cette décision ?
05:51Ou alors, les matchs ne se prêtaient pas à ta rentrée ?
05:53Tu penses que tu aurais pu apporter quelque chose ?
05:55Est-ce que ça reste une frustration pour toi ?
05:56Non, pas une frustration, parce que c'est l'équipe de France
05:58et qu'on est là pour servir notre sélection.
06:01Mais à mon avis, je ne rentrais pas dans le cadre des matchs
06:06qui étaient en train de se jouer.
06:090-0, tu vois, face.
06:10Peut-être l'Italie, j'aurais aimé jouer.
06:14Peut-être, je ne sais pas, peut-être que j'aurais pu faire la différence.
06:17Mais disons que, tu vois, 0-0, tendu.
06:21Et en fait, c'est l'un des matchs les plus compliqués, quoi.
06:24Parce que c'est les Italiens, parce qu'ils nous connaissent,
06:26parce que tu as beaucoup de joueurs français qui jouent dans le calcio.
06:30Les mecs se connaissent tous par cœur.
06:32Et puis après, parce que le choix d'Aime et Jacquet, je le respecte.
06:36Il n'y a aucun problème.
06:37Ils décident de ne pas me faire rentrer.
06:38Bon, je ne rentre pas.
06:39Mais on a toujours, oui, on a toujours cette envie de rentrer et de faire la dif.
06:44C'était le plus dur nerveusement, le match contre l'Italie.
06:47Bichent Terrat, son pénalty.
06:48Comme tu as dit, ils vous connaissent, etc.
06:50Ça a mis un petit coup à l'équipe, le fait de l'avoir gagné.
06:54Enfin, un petit coup de boost.
06:56Déjà, on parle toujours de la confiance, mais c'est important de gagner.
06:59Déjà, le match face au Paraguay, dans ces conditions-là, but en or, tu vois, c'est pas mal.
07:03Et puis ça te donne de la force, mais aussi de l'énergie.
07:06Le but en or, bordel, le sacré principe.
07:09T'avais oublié, hein ?
07:09Et l'or en blanc, oui.
07:11Mais c'est dur.
07:12Pour le Paraguay, c'est très dur.
07:13But, match fini.
07:16C'est terrible.
07:18Ça nous a aidé deux années plus tard.
07:19Non, mais c'est...
07:21Bref, j'imagine même pas être dans la peau des Paraguayens ni des Italiens.
07:27Et après, bon, bah...
07:28Ouais, après, quand Lisa loupe le pénalty, ouais, c'est un peu un gros, gros, gros coup de pression énorme.
07:34Ouais, parce que, tu sais, t'es chez toi, t'es au Stade de France.
07:36Le stade, il est plein à craquer.
07:38Et puis, les gens, ils se prennent au jeu, hein.
07:40Les gens, ils n'ont qu'une envie, c'est de nous voir en demi-finale, quoi.
07:44Mais après, bon, bah, tu connais la suite, ça se passe...
07:45Ça se passe plutôt bien.
07:47Le doublé de Lilian face à Croissy, absolument, personne n'aurait mis une pièce dessus.
07:51Même pas lui, hein.
07:55Il est beau, en plus, hein.
07:56Ouais, non, non, non, mais il n'y a rien à dire.
07:57Les buts, ils sont beaux.
07:59Mais je ne sais plus qui lui a dit à la fin du match.
08:02De toute façon, à partir du moment où Thuram...
08:04Marc...
08:04Non, comment il a dit ?
08:06À partir du moment où Thuram fait un doublé, tout est possible dans le football.
08:09Je ne sais plus qui lui a dit ça, mais il y en a un de nous qui lui a dit, en tout cas.
08:11Et je trouvais que c'était marrant parce que c'est, en fait, c'est exactement ça, quoi.
08:15Il n'a mis que deux buts dans sa carrière, tu tues.
08:16Et c'est cela.
08:18Même pas une tête sur un corner, un penalty, un truc dévié.
08:23Non, c'est surtout le deuxième.
08:24Demi-finale de Coupe du Monde.
08:25Déjà, deuxième, il est à l'entrée de la surface.
08:28On ne sait pas pourquoi il est là.
08:30Et il décide de faire enrouler pied gauche, petit filet.
08:33Et je ne sais pas.
08:36Je ne sais pas d'où il sort ça.
08:37Elle joue, elle joue déjà.
08:39Il l'a jamais déjà.
08:40Stade de France.
08:40Encore ?
08:41Oui.
08:42On est à domicile, tant qu'à faire.
08:44Autant enchaîner le Stade de France qu'elle a été construit pour l'occasion.
08:47Exactement.
08:47Et c'est vrai qu'on ne sait pas d'où il sort ce but-là.
08:52C'est incroyable.
08:53Et après, on ne va pas se pas.
08:54Ça nous permet de gagner et d'aller en finale.
08:58La célébration en plus iconique qui va avec.
09:00Pas mal.
09:00Top, top.
09:02Mais toi, tu étais encore tout jeune en plus à ce moment-là.
09:04Tu devais ressentir des trucs de mal.
09:0524 ans.
09:0624 ans, tu es sur le banc.
09:07Puis tu vis.
09:09C'est particulier.
09:12Parce que même quand tu es remplaçant, tu n'as qu'une envie.
09:16Tu es en demi.
09:17Tu veux aller en finale.
09:19Tu veux aller en finale.
09:20Et puis tu te dis de l'autre côté, il y a le Brésil.
09:23Tu vois, petit à petit.
09:25En fait, c'est ça.
09:25C'est que petit à petit, tu t'imagines finale, France, Brésil.
09:29C'est ce que tout le monde voulait.
09:30Pour être honnête avec toi.
09:31Ah oui ?
09:32Ah oui, tout le monde voulait.
09:33Même vous ?
09:35Est-ce que vous n'espériez pas peut-être un adversaire plus facile, genre ce Brésil sort ?
09:38Si, non mais nous, enfin, nous l'aurions aimé un autre adversaire.
09:42Avant la rencontre, parce que le Brésil, c'était le favori, parce que champion en titre.
09:45Ouais, champion en titre, 94.
09:46C'était une équipe de dingue, quoi.
09:47Ils avaient une équipe de ouf.
09:48Et donc, voilà, on se rapproche comme ça, petit à petit.
09:52Et puis, bon, quand tu arrives à la finale et qu'on te dit, bon, c'est Brésil.
09:56C'est Brésil.
09:56C'est Brésil de Ronaldo, quoi.
09:57Attention.
09:58Pas pareil, là.
09:59À quel moment, enfin, c'était quoi l'état d'esprit ?
10:01Un niveau de stress absolument énorme.
10:04Quand même, certains qui étaient détente avant le match ?
10:06Non, personne n'était détente.
10:08Personne n'était serein.
10:09Enfin, pas à ma connaissance, quoi.
10:12Non, c'est...
10:13Là, c'est...
10:14Là, c'est...
10:16Comment je...
10:17C'est hors catégorie, quoi.
10:19Bah, t'es finale Coupe du Monde.
10:22T'es chez toi.
10:22Encore une fois, t'es au Stade de France.
10:24Et ton adversaire, c'est le Brésil.
10:28Donc, la pression, elle est énorme.
10:30C'est ce que je te disais tout à l'heure.
10:31C'est bien beau d'aller en finale, c'est top.
10:33Mais c'est pas le plus important, quoi.
10:34Ben non.
10:35Ça sert à rien de la perdre.
10:37Ah oui, parce qu'après, tu pars aux oubliettes.
10:38On se souvient toujours du vainqueur, pas du finaliste.
10:41C'est vrai.
10:42Ah oui, non, mais bien sûr.
10:42Mais après, c'est comme ça.
10:43C'est normal.
10:44Donc, c'est...
10:45Alors, c'est top.
10:46C'est top.
10:46Et je me souviens du discours d'Aimé Jacquet.
10:48Il nous dit, ok, c'est bien, les gars.
10:50On a fait ce qu'il fallait en finale.
10:52Mais on n'a rien gagné.
10:53Tu vois ou pas ?
10:54On est là.
10:55C'est pas une fin, en soi.
10:56Mais on n'a rien gagné encore.
10:58Et donc, c'était un peu le discours entre la demi-finale et la finale.
11:01Et le doublé de tête de Zizou...
11:04Unique.
11:07Bah, il est...
11:07Ouais.
11:08Après, Zizou, encore une fois, c'est particulier.
11:11Parce que lui, il est touché par la grâce de Dieu.
11:15Ça, c'est sûr et certain.
11:16Mais ce que je veux dire, c'est que dans notre préparation,
11:21et je crois que ça a été filmé dans les yeux dans les bleus,
11:24en fait, t'as Aimé Jacquet qui dit...
11:26Qui explique que le Brésil, sur les coups de pireté,
11:29et notamment sur les corners, est très vulnérable et très fébrile.
11:33Quelqu'un l'a cité dans le chat.
11:34Il dit Jacquet qui dit « Bougez sur les corners, ils ne sont pas rigoureux dessus ».
11:37Non, parce qu'ils aient un marquage...
11:39Je crois qu'ils aient un marquage...
11:40Je sais plus...
11:41Ou en zone, et donc du coup, peut-être qu'il y avait des...
11:42Ouais, en zone.
11:42Ils faisaient marquage en zone et en fait, il y avait beaucoup...
11:45Il y avait des trous.
11:45Il y avait des trous.
11:46Et donc, en fait, ce qu'il nous avait demandé,
11:48c'était aux tireurs de bien tirer
11:51et de bien mettre le ballon dans les zones vulnérables pour les Brésiliens.
11:55Et c'est ce qu'a fait Yuri,
11:57et c'est ce qu'a fait...
11:58Mince, c'est qui l'autre ?
12:01Manu Petit ?
12:01Oh, je ne sais plus, Mince.
12:03Tu vas le dire dans le chat dans quelques instants.
12:04Oh, je ne sais plus qui est l'autre tireur.
12:06Ou c'est Yuri, les deux.
12:07Non, c'est Manu Petit et Yuri Djerkev.
12:10Ouais, Manu Petit.
12:11Voilà.
12:12Et de...
12:13Ah, on est marqués pour Manu Petit.
12:15En plus, il fait...
12:16Il fait passe-dé et buteur.
12:19Et donc...
12:20Donc, voilà.
12:22Pour venir sur la causerie d'Aimé Jacquet.
12:26Vulnérable.
12:26Les Brésiliens vulnérables sur les coups de pireté.
12:27Oh là, l'œil du coach !
12:29Ah, il était incroyable.
12:30Il voyait tout.
12:31Ouais, il voyait tout.
12:32Et en fait, il recherchait en permanence la faiblesse de notre adversaire.
12:38À chaque fois.
12:39À chaque fois.
12:39Ouais.
12:40Quand vous remportez la coupe,
12:40on se rend compte tout de suite de ce qu'on vient de réaliser
12:42ou alors on n'en prend conscience que plus tard ?
12:44Non, sur le coup, on ne sait pas ce qu'on a fait, quoi.
12:46Ni ce qu'on a réalisé.
12:47Alors attention, on sait qu'on est champion du monde.
12:50Mais en fait, on ne sait pas...
12:52On ne sait pas l'impact qu'on a fait sur le pays, quoi.
12:55Sur le pays, ouais.
12:56Ouais.
12:56Mais pas du tout, parce qu'en fait, si tu veux...
12:59Bon, c'est pour ça que ce n'est pas comparable avec aujourd'hui,
13:02mais il n'y avait pas les réseaux sociaux.
13:04Et si tu veux, Aimé Jacquet nous avait protégés de la presse.
13:07D'accord.
13:07Ils ne voulaient pas qu'il y ait de la presse écrite chez nous.
13:10Alors après, tu avais la télé.
13:11Oui.
13:12Mais ce n'était pas comme aujourd'hui.
13:14Il n'y avait pas autant de chaînes, il n'y avait pas autant de sujets,
13:16de reportages ni de débats, tu vois.
13:18Et de confs de presse et d'analyse de chaque mot et tout.
13:20Et donc, si tu veux, on était hyper protégés.
13:23Et Aimé Jacquet a tout fait, justement,
13:25pour qu'on ne regarde pas ce qui se passe à l'extérieur.
13:28Oui, on savait qu'il y avait de l'effervescence,
13:30on savait que les gens étaient à fond.
13:31Oui, parce qu'à la fin, vous jouiez dans des stades pleins.
13:33On savait que les gens étaient contents, tu vois.
13:36Mais on ne savait pas l'impact qu'on a fait.
13:41En fait, on a réalisé le jour de la parade,
13:44quand on est arrivé sur les champs.
13:46Et quand on a vu les champs remplis,
13:49là, on s'est dit, ah oui,
13:50quand même, c'est à ce point.
13:53Tu as déjà vu les champs comme ça, remplis ?
13:55Oui, mais la dernière fois, le bus, il a fait tout droit.
13:58Sauf que, oui,
13:59non, mais oui, après, ils avaient coupé,
14:01oui, en 2018, parce qu'ils avaient fait une...
14:04Il y avait un repas !
14:06Il y avait une voie spéciale pour eux.
14:08Mais si tu veux, nous, on avait un tracé,
14:10c'est-à-dire de remonter les champs,
14:12faire le tour de l'arc et de redescendre.
14:14Sauf qu'à mi-chemin,
14:16la sécurité et avec les forces de l'ordre,
14:18ils ont dit, non, ce n'est pas possible.
14:20Il faut faire demi-tour.
14:21Tellement, tellement, il y avait du monde.
14:22Et donc, ça refait encore demi-tour et tout.
14:24Et alors qu'on a fait demi-tour.
14:26Et c'était...
14:27Enfin, c'est juste...
14:29Ce moment-là, il est exceptionnel.
14:31Notre parade sur les champs, il est exceptionnel, oui.
14:33Et quand tu as vu, 20 ans plus tard,
14:34une génération soulevée à nouveau le trophée,
14:36ça t'a fait quoi ?
14:37Il y avait une nostalgie,
14:38quand même une fierté pour eux,
14:39le fait que le flambeau était transmis, enfin ?
14:41Non, mais fier.
14:42Fier, parce qu'en fait,
14:43qu'est-ce qui était important ?
14:45Pour nous, les athlètes,
14:46les joueurs français,
14:47c'est qu'il y ait le maximum d'étoiles sur le maillot.
14:49Alors nous, on a décroché la première,
14:512018 la deuxième,
14:52et on espère...
14:53Enfin, on aurait aimé qu'en 2022,
14:56il y ait une troisième.
14:57Bon, malheureusement,
14:58on a perdu contre l'Argentine,
14:59mais c'est ça l'objectif.
15:01Aujourd'hui, le Brésil,
15:02ils en ont cinq.
15:03Oui.
15:03Eh bien, nous,
15:04c'est de les rattraper un jour.
15:05À l'Italie et tout.
15:06Voilà, à l'Italie, pareil.
15:07Et c'est ça qu'il faut faire.
15:09Et c'est l'objectif que la FED doit avoir
15:11dans les années à venir.
15:12Totalement.
15:13Et en plus,
15:14je suppose, toi,
15:14la finale de 2022
15:16avec la grosse domination au milieu de terrain,
15:17des Argentins,
15:18la technique et tout ça,
15:19on en revient.
15:21Toi, ça a dû te parler, toi.
15:23Ouais, ça me parle,
15:24parce que moi,
15:25c'est ce que je regarde avant tout,
15:27les joueurs techniques.
15:29Ceux qui sont capables de faire la différence,
15:31ceux qui sont capables de garder le ballon,
15:32ceux qui sont capables de jouer court,
15:34de jouer long dans un petit périmètre,
15:37dans un long périmètre.
15:38Le mec est capable de faire
15:39une transversale de 30 mètres
15:41et que le ballon arrive dans les pieds.
15:42Enfin, bref,
15:42c'est ce que je regarde.
15:44C'est pour ça que des joueurs comme Tony Cross,
15:48moi, je trouve que c'est juste magique,
15:51malheureusement.
15:51Bon, il arrête,
15:53mais moi,
15:53c'est ce genre de joueur que je regarde avant tout.
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