Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 mois
Rien n’est signé, le gouvernement français ne s’avoue pas vaincu après l’accord commercial conclu dimanche soir avec les États-Unis. Les acteurs économiques étaient reçus cet après-midi à Bercy. De son côté, Emmanuel Macron prévient : “Nous n’en resterons pas là. Quelles sont réellement les marges de manœuvre européennes. On en parle avec : Nicolas Dumas, envoyé spécial de BFMTV au ministère de l’Économie et des Finances (Paris). Dominique Chargé, vice-président des affaires économiques de la CPME. Frédéric Bianchi, journaliste à BFMTV. Yves Jégo, ancien ministre, directeur de publication de “La Lettre du Made in France”. Et Marianne Tordeux-Bitker, directrice des affaires publiques de France Digitale.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00C'était donc une réunion de crise cet après-midi au ministère de l'économie à Bercy, pas moins de 8 ministres pour recevoir les acteurs économiques
00:07et évoquer évidemment les conséquences de l'accord commercial conclu dimanche dernier entre l'Union Européenne et les Etats-Unis.
00:14Nicolas Dumas, vous êtes sur place, vous avez suivi les débats. Que retient-on, que ressort-il de cette réunion qui a duré 2h, 2h30 ?
00:24Oui, effectivement, une réunion qui a duré 2h, c'est dire l'importance du rendez-vous ici à Bercy.
00:32Le ministre de l'économie, Éric Lombard, a voulu rassurer le monde économique.
00:36Il a partagé les termes de cet accord politique, bien politique, il dit, il emploie ce mot-là pour maintenir avant qu'il soit traduit d'une façon juridique et qui contraigne l'Europe.
00:48Je vous propose de l'écouter.
00:48D'abord, un soulagement d'avoir évité une escalade commerciale et d'avoir évité des tarifs à 30% qui auraient pu s'appliquer à partir du 1er août.
00:59Déception qu'on arrive à un accord à 15%, tout en notant que ces 15% sont déjà en place depuis le mois d'avril,
01:07puisque les 10% annoncés en avril s'ajoutaient au taux existant.
01:11Et puis demandent que le plus rapidement possible, et nous y travaillons évidemment avec Laurent Saint-Martin et avec la commission,
01:18à ce que soient clarifiées les exemptions.
01:21Je rappelle que les négociations avec les Etats-Unis d'Amérique ne font que commencer.
01:25Autour de la table, 8 ministres, une cinquantaine des acteurs du monde économique des filières
01:31et des organisations patronales qui ont exprimé leur soulagement de ne pas entrer dans cette guerre commerciale avec les Etats-Unis,
01:38même s'il reste de nombreuses zones de flou, notamment sur les exemptions.
01:43L'aéronautique en bénéficiera, alors que le monde agricole est dans justement ce flou sur les vins et les spiritueux.
01:50Des précisions doivent arriver d'ici à vendredi 1er août.
01:54La commission européenne et les Etats-Unis travaillent un document commun qui permettra d'y voir un petit peu plus clair.
02:00Quant au ministre Lombard et Saint-Martin, ils doivent rencontrer cette commission européenne la semaine prochaine
02:07pour améliorer les termes de l'accord.
02:10Le dialogue avec le secteur économique va se poursuivre à la rentrée.
02:14Les organisations syndicales y seront également associées.
02:18Merci Nicolas. Nicolas Dumas à Bercy avec Nils Olsen pour la réalisation de ce duplex.
02:23Et un peu plus tôt, en Conseil des ministres, cette fois dans le huis clos élyséen,
02:27le président de la République s'est exprimé pour la première fois sur cet accord.
02:30On va voir les mots employés par le président de la République.
02:34La France a toujours tenu une position de fermeté et d'exigence.
02:37Elle continuera de le faire. Ce n'est pas la fin de l'histoire.
02:39Et nous n'en resterons pas là.
02:41Le président de la République qui ajoute, pour être libre, il faut être craint.
02:45Et nous n'avons pas été assez craint.
02:47On en parle avec nos invités ce soir.
02:49Marianne Tordeux-Bitker, bonsoir. Merci d'être sur ce plateau.
02:51Vous êtes directrice des Affaires publiques de France Digitale.
02:55Dominique Chargé, vice-présidente des Affaires économiques à la CPME.
02:59Et puis Frédéric Bianchi, journaliste BFM Business.
03:03Dominique Chargé, je commence par vous.
03:05Vous étiez à la Réunion. Est-ce que vous avez été rassuré ?
03:09On a entendu les ministres il y a quelques minutes qui sortaient.
03:11On vous explique que la négociation continue, que rien n'est signé,
03:15qu'il y a des exemptions à clarifier.
03:16Est-ce que toutes ces déclarations vous ont rassuré ?
03:20On est rassuré depuis dimanche de savoir que finalement l'escalade n'aura pas lieu à partir du 1er août,
03:29puisque cet accord, en tout cas ce que le ministre de l'Économie a qualifié de poignée de main,
03:34entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, sur quelque chose qui est autour de 15%,
03:39mais dont le ministre a dit, et je pense qu'on peut le partager,
03:42que c'est complètement déséquilibré, et surtout que c'est à parfaire et à compléter,
03:45parce qu'on ne sait pas ni comment, ni à qui ça s'applique,
03:48quelles seront les filières qui seront directement impactées,
03:51quelles seront les filières qui ne seront pas.
03:52En revanche, le deuxième message que nous avons, j'allais dire, presque unanimement passé,
03:57mis à part les filières qui sont rassurées, puisque certaines étaient à des taux de 25%
04:00et donc repasseraient à des taux qui sont plutôt à 15%,
04:04je pense notamment à l'automobile, et dans les CPMO, on a quand même pas mal d'entreprises
04:07qui sont concernées par la sous-traitance automobile,
04:09et ça c'est plutôt rassurant si on en arrivait là,
04:12ceci dit, le message qu'on a passé après, c'est qu'aucune de nos filières et de nos entreprises
04:15ne sait vivre avec un taux durable de 15% en accès au marché américain
04:19et que ce sera forcément des conséquences, et les conséquences elles sont de deux ordres
04:22pour nos entreprises, elles sont d'abord d'ordre direct pour celles qui exportent
04:26et qui seront directement exposées à un renchérissement de leur coût de 15%,
04:32et puis il y a tout ce qui est conséquences indirectes,
04:34c'est-à-dire que comme le monde entier est concerné par ces taux,
04:36et je pense notamment à la Chine avec des taux qui sont supérieurs à 30%,
04:39ça engendre des bouleversements de flux de matière et de commerce,
04:44et donc ça vient impacter directement l'économie européenne,
04:47qui était une économie des plus solvables du monde,
04:50un des marchés les plus solvables du monde,
04:51et sur lequel finalement tous les pays qui sont impactés par les droits de douane américains,
04:55le renforcement ou le réussissement des droits de douane américains,
04:58vont avoir tendance à, j'allais dire, retenter leur chance
05:02et basculer leur flux, leurs excédents industriels sur le marché européen,
05:08donc c'est aussi ça qui est une crainte, c'est les conséquences indirectes.
05:11Alors on a besoin d'un petit éclairage avec vous Frédéric Bianchi,
05:13le ministre Lombard a dit tout à l'heure qu'il y avait des exemptions à clarifier,
05:17de quoi s'agit-il précisément ?
05:18On ne sait pas, on est dans le flou complet,
05:20on est à 48 heures théoriquement de l'accord,
05:23et Donald Trump a d'ailleurs cet après-midi rappelé,
05:25attention il n'y aura pas de report,
05:26alors le 1er août, les nouvelles conditions commerciales s'appliqueront.
05:32Ce qu'on sait en tout cas, c'est que, ce qu'on croit savoir,
05:35parce qu'il n'y a rien qui a été signé,
05:36il faut savoir que les négociations commerciales c'est très complexe,
05:39là on parle de 15%, 25%,
05:41mais en fait il y a des milliers de taux qui doivent être négociés,
05:45parce qu'il y a des centaines de milliers de produits,
05:48donc là ce qu'on sait, en tout cas ce qu'a dit Eric Lombard,
05:50rappelé Eric Lombard, parce que ce n'est pas lui qui a la main sur les négociations,
05:53c'est que les secteurs stratégiques devraient être exemptés,
05:58alors on pense à l'aéronautique,
05:59on pense à certains produits chimiques,
06:02la France exporte beaucoup de médicaments aux Etats-Unis,
06:04beaucoup évidemment d'aéronautiques,
06:06on a aussi parlé de certains produits agricoles,
06:09qui pourraient être exemptés,
06:11c'est ce qu'avait d'ailleurs annoncé la Commission européenne dimanche,
06:13mais alors lesquels ?
06:14La France, on sait qu'elle exporte énormément de produits agricoles,
06:17et notamment de vins et de spiritueux,
06:19qui représentent à peu près 4 milliards des exportations chaque année de la France,
06:22vers les Etats-Unis,
06:24donc voilà, la France cherche en fait à exempter tout ce qu'elle exporte vers les Etats-Unis,
06:28à savoir principalement, un, l'aéronautique,
06:30et deux, les produits agricoles,
06:32et notamment le vin et les spiritueux,
06:34les Américains sont de très gros consommateurs de nos boissons alcoolisées.
06:37Alors on est en direct avec Yves Gégaud,
06:38ancien ministre et directeur de la publication de la lettre du Made in France,
06:41bonsoir Yves Gégaud, merci d'être en direct avec nous.
06:44Votre réaction ce soir,
06:45est-ce que vous êtes plus inquiet encore qu'il y a quelques heures,
06:49ou soulagé après la prise de parole de plusieurs ministres ce soir ?
06:52– Enfin, ni l'un ni l'autre.
06:55On s'était dit dimanche, au fond,
06:58que c'était peut-être le moins pire qui pouvait arriver avec ce taux à 15%,
07:02mais le flou qui règne autour de tout cela,
07:05les déclarations aujourd'hui des ministres, du président de la République,
07:09qui disent que c'est le début de l'histoire,
07:11est-ce que ça veut dire qu'on va continuer les négociations,
07:13qu'on va rouvrir des négociations,
07:15et avec un président des Etats-Unis dont le moins qu'on puisse dire
07:19et qu'il n'est pas forcément très stable dans sa stratégie de discussion,
07:24on peut s'attendre à tout.
07:26Il y a 28 000 entreprises qui sont concernées en France.
07:29On a 28 000 entreprises françaises,
07:31je ne parle que de la France, qui exportent vers les Etats-Unis,
07:34et sur ces 28 000, il y en a 12 000 qui font plus de 40%
07:38de leur chiffre d'affaires vers les Etats-Unis.
07:39Donc ce n'est pas une petite affaire,
07:42et c'est vrai qu'il faut à la fois apporter des clarifications,
07:46j'espère que ce sera fait le plus vite possible,
07:48mais qu'il faut aussi avoir une politique de substitution.
07:53Et le représentant de la CPME a tout à fait raison de dire
07:56qu'on va déjà avoir le tsunami des produits chinois
07:59qui ne seront plus vendus aux Etats-Unis qui va arriver,
08:02il faut qu'on travaille très rapidement
08:04à l'ouverture de nouveaux marchés pour nos entreprises,
08:07et puis il y a des mesures très simples qui pourraient être prises.
08:10Il y a 2 000 milliards de marchés publics à l'Union européenne,
08:14et bien réservons ces 2 000 milliards aux produits de l'Union européenne.
08:18C'est d'ailleurs ce que font les Etats-Unis,
08:20ça ne choquera pas M. Trump,
08:21et ça permettrait de donner une marge de débouché
08:24pour un certain nombre d'entreprises tout à fait conséquentes.
08:27Moi je trouve qu'on est par le petit bout de la lorniette de cette affaire,
08:31qu'on court un peu après les événements,
08:34et je ne vois pas une stratégie, un plan d'ensemble,
08:39à la fois de défense de nos intérêts, de négociations,
08:42mais aussi un plan de substitution,
08:44un plan de réindustrialisation à l'échelon de l'Union européenne,
08:48parce que la conclusion de ce qui se passe aujourd'hui,
08:50c'est que nous sommes seuls,
08:52on ne peut compter plus que sur nos propres forces,
08:54et ce que fait Trump aujourd'hui avec brutalité,
08:57c'est un peu ce qu'a fait le président Biden hier,
08:59c'est ce que font les Etats-Unis demain,
09:01il faut donc avoir une vision à long terme aussi,
09:03pour ne plus dépendre de cette manière-là des décisions des autres.
09:07Yves Gégaud, vous restez avec nous en plateau,
09:10Marianne Tordeux-Bitker, vous représentez le secteur du digital,
09:13vous étiez également présente à cette réunion,
09:16est-ce que vous-même vous êtes également rassurée,
09:19ou vous avez le sentiment que le gouvernement a fait ce qu'il a pu,
09:22mais en vérité il n'a pas vraiment la main ?
09:24J'ai le sentiment que le gouvernement a fait ce qu'il a pu,
09:27et j'ai surtout entendu pendant cette réunion,
09:30le fait que maintenant ce qu'il va falloir,
09:32c'est se projeter vers la suite,
09:33c'est-à-dire qu'on peut ne pas satisfaire de cet accord,
09:37on peut constater qu'il est effectivement déséquilibré,
09:40maintenant il faut donner les moyens à l'Europe,
09:42et aux entreprises françaises et européennes,
09:43de pouvoir répondre.
09:45Et comment est-ce qu'on répond ?
09:46C'est en ayant une politique industrielle commune,
09:48à l'échelle européenne,
09:49on parle maintenant de la préférence européenne,
09:52par exemple dans la commande publique,
09:53qui était un gros mot il y a ne serait-ce qu'un an ou deux,
09:57maintenant ça devient l'une des priorités de l'Union européenne,
10:00ce à quoi d'ailleurs elle se prépare depuis janvier,
10:04la feuille de route de l'Union européenne,
10:06elle est travaillée en parallèle des négociations
10:08qu'il y a eu depuis quelques mois avec Trump.
10:09Donc finalement pour moi, cet accord scelle quelque chose,
10:12au moins maintenant on sait à peu près
10:14où on en est en termes de tarifs,
10:16et maintenant il faut se projeter.
10:17Et donc ça, ça veut dire de la préférence européenne
10:19dans la commande publique,
10:21de la mobilisation de l'épargne privée
10:22pour financer l'économie européenne.
10:24Et donc de ce point de vue-là,
10:25je pense que des secteurs comme le numérique,
10:27mais tous les secteurs qui étaient représentés
10:29autour de la table cet après-midi,
10:30ne peuvent qu'abonder dans le fait
10:32qu'on doit donner les moyens
10:33à l'économie française et européenne
10:34d'être plus compétitifs.
10:36Alors Dominique Chargé,
10:37le ministre de l'économie,
10:38a donné des pistes aujourd'hui.
10:39Il a parlé de continuer à simplifier,
10:42travailler sur la compétitivité,
10:44travailler sur le financement des entreprises,
10:45la protection du marché européen.
10:47Est-ce que c'est la hauteur finalement
10:48de ce qui nous attend avec ces taxes
10:50qui vont lourdement toucher les entreprises européennes
10:54et en particulier les entreprises françaises ?
10:57Tout ça est absolument nécessaire,
10:59indispensable, mais pas suffisant.
11:01On doit continuer de travailler sur la compétitivité,
11:03on doit continuer de travailler
11:04sur la simplification administrative,
11:06notamment de notre complexité.
11:10On doit développer l'investissement,
11:13mais on doit aussi trouver des solutions
11:15à des filières qui vont être durement exposées.
11:18Donc on doit, dans cette négociation,
11:21avoir une position européenne
11:22qui affirme un certain nombre de points
11:24qui devront être incontournables,
11:27qui seront des lignes rouges.
11:28La filière des vins et des spiritueux
11:30qui a été beaucoup mentionnée,
11:32c'est certainement celle qui est la plus exposée,
11:34mais elle est la plus exposée
11:35parce qu'elle va avoir un renchérissement
11:38de ses coûts pour avoir accès au marché américain
11:41si le taux de 15% lui est appliqué.
11:45Mais c'est déjà une filière
11:47qui doit faire face à ce qu'ont été
11:50la complexité et la guerre commerciale
11:54qui s'est ouverte avec la Chine
11:55en représailles des batteries chinoises.
11:59Elle est exposée au changement climatique
12:01et elle est exposée au changement
12:03des modes de consommation
12:04et donc à la déconsommation du vin.
12:05Donc on a déjà une filière qui est fragile
12:07s'il devait lui arriver
12:10ces 15% de droits de douane,
12:13ça conduirait un bon nombre d'entreprises
12:16à déposer le bilan
12:19et à ne pas avoir de solution.
12:20Donc c'est important
12:21qu'on soutienne aussi les filières
12:23qui sont les plus durement exposées.
12:24Oui, il faut continuer,
12:24ça a été demandé de manière unanime,
12:27continuer de travailler sur la compétitivité.
12:30Ça n'est pas le moment, par exemple,
12:32budgétairement,
12:33de venir taper
12:34pour la construction du budget 2026
12:36les entreprises qui vont avoir à faire face
12:38aujourd'hui à cette complexité
12:41sur le marché européen.
12:42Il faut qu'on travaille aussi
12:44sur les charges qui pèsent aujourd'hui
12:46sur les entreprises
12:46et qu'on arrive à délester les entreprises
12:48d'un certain nombre de charges
12:49pour les reporter sur d'autres leviers
12:51de prélèvement.
12:52Juste pour compléter ce que disait Dominique Chargé,
12:54le secteur des spiritueux, par exemple,
12:57la menace, elle n'est pas demain,
12:58elle est aujourd'hui.
12:59C'est aujourd'hui que les maisons,
13:00déjà depuis deux mois,
13:02licencient, ne renouvellent pas des contrats,
13:04suppriment des postes,
13:05n'ont plus de débouchés
13:06parce que la Chine n'a plus de débouchés.
13:07Donc c'est déjà,
13:08même avec les droits de douane de 10%
13:10qui sont appliqués à l'Europe
13:11depuis le mois d'avril,
13:12déjà ce sont des filières
13:13qui sont en très grande souffrance,
13:15avant même l'application de 15%,
13:17voire davantage.
13:18On ne sait pas encore
13:18de ce qui ressortira de ces négociations.
13:20Alors voilà, aujourd'hui on pousse,
13:21en tout cas la ministre de l'Agriculture,
13:24Madame Genevard a dit qu'elle poussait
13:25pour qu'il y ait des exemptions
13:26parce que ce sont des filières
13:28qui sont d'ores et déjà
13:29et depuis des semaines
13:30en très grande souffrance.
13:31Des filières qui souffrent déjà
13:32et des conséquences sur l'emploi
13:34et sur les Français à terme.
13:35Des conséquences sur l'emploi
13:35qui sont déjà palpables,
13:36qu'on voit déjà dans ces secteurs,
13:38dans les régions de Cognac déjà,
13:39il y a déjà des gens
13:40qui ont perdu leur emploi
13:42ces dernières semaines
13:42parce qu'ils n'ont plus de débouchés,
13:44parce qu'on est en conflit commercial
13:46avec la Chine et avec les Etats-Unis
13:48qui malheureusement,
13:49en tout cas pour le Cognac très précisément,
13:51étaient les deux plus gros acheteurs
13:52de Cognac au monde
13:53et donc les producteurs de Cognac
13:55ont perdu leurs deux grands marchés
13:56d'un coup en quelques mois.
13:57Sur les filières agroalimentaires,
13:58si vous me permettez,
13:59on a un deuxième sujet
14:00qui est extrêmement important
14:02à préserver.
14:04Vous savez que le standard de production
14:05de l'Europe et de la France en particulier,
14:07le standard qualitatif,
14:08le standard d'excellence
14:09est un des plus hauts,
14:10le plus haut du monde
14:11et c'est reconnu.
14:13Aujourd'hui, dans la négociation,
14:15le président Trump a dit
14:16à plusieurs reprises
14:17qu'il souhaitait aussi revenir
14:18sur ce que sont ce qu'on appelle
14:20les SPS,
14:20c'est-à-dire les standards sanitaires
14:21et phytosanitaires de l'Europe
14:23et de la France
14:24face finalement à des standards
14:25qui sont beaucoup plus bas
14:26aux Etats-Unis
14:26et qu'il voulait un accès
14:28des produits agricoles
14:29et agroalimentaires américains
14:31à des standards plus bas.
14:33Ça, il ne faut pas que l'Europe
14:34tergiverse,
14:35il ne faut pas de compromis
14:36sur ce sujet-là.
14:39Ce serait un coup fatal
14:40porté à notre économie
14:41agricole et agroalimentaire,
14:43aux agriculteurs,
14:44parce qu'on sait à quel point
14:45aujourd'hui la France
14:46et l'opinion publique
14:47est sensible à ces questions-là.
14:48On le voit bien
14:49avec les sujets
14:50qui tournent aujourd'hui
14:51autour d'un certain nombre
14:53d'allègements,
14:54c'est-à-dire de contraintes
14:55pour les agriculteurs.
14:56Et donc, on doit tenir,
14:58et c'est là où
14:58ce qui est dit sur l'Europe,
14:59à mon avis,
15:00est important,
15:01l'Europe doit d'abord,
15:03je pense,
15:04revoir la façon
15:05dont elle organise
15:06sa négociation.
15:07Nous ne devons pas être
15:08la somme
15:09de 27 intérêts particuliers,
15:10nous devons devenir
15:11l'intérêt général
15:13de 27 pays,
15:14ce qui n'est pas
15:14tout à fait la même chose
15:15et ce qui n'est surtout pas
15:17le mode de négociation
15:18qu'on a aujourd'hui.
15:19Justement,
15:19on va retourner voir
15:20Yves Gégaud.
15:20Yves Gégaud,
15:21on a parfois du mal
15:22à comprendre,
15:23on nous annonce
15:23un accord le dimanche
15:24et là,
15:24on a des ministres
15:25qui arrivent
15:25nous dire que
15:27rien n'est signé
15:29et rien n'est encore
15:30définitif.
15:31On a un ministre
15:32de l'économie aussi
15:33qui nous explique
15:33que c'est un mauvais accord
15:36mais que c'est le meilleur
15:37possible
15:37mais qu'il est
15:38totalement inéquitable.
15:40C'est quoi la vérité ?
15:41Au fond,
15:41c'est que l'Europe n'a pas su
15:42montrer ses muscles
15:44face à Donald Trump.
15:45Elle n'a pas mis en place
15:46des mesures éventuelles
15:48de rétorsion.
15:49Elle n'a pas joué
15:50le bras de fer.
15:50Comment expliquer
15:51qu'on en soit là aujourd'hui ?
15:53C'est que l'Europe
15:53est un nain politique.
15:55C'est ça la réalité
15:56et ça apparaît
15:57de façon très évidente.
15:59D'abord,
16:00la contestation
16:02au fond
16:02de la légitimité
16:03de la présidente
16:04de la Commission européenne
16:05qui n'est pas élue,
16:06qui est nommée
16:07sur ce sujet.
16:09Ensuite,
16:09c'est depuis le mois
16:11de mars
16:12qu'on sait
16:12qu'on va être mangé
16:13à une sauce
16:14pas agréable
16:15par le président
16:16des États-Unis.
16:17Il n'y a eu
16:18ni dramatisation
16:20du sujet,
16:22ni plan européen
16:24concerté.
16:25Il y a eu effectivement
16:25une juxtaposition
16:26d'intérêts divergents.
16:28On le voit
16:28aux réactions de dimanche.
16:30L'Allemagne dit
16:31oui, c'est bien,
16:32on s'en sort bien.
16:32Je pense qu'il y a
16:33derrière ce discours
16:35de l'automobile allemande
16:37qui voit
16:37les taxations
16:39se réduire.
16:39Il y a l'Italie
16:40qui dit
16:41c'est mieux,
16:42on sait où on va.
16:43On voit bien
16:44qu'il n'y a pas
16:44une puissance politique
16:46européenne
16:47qui parle d'un même discours.
16:48Mais on pourra
16:49aller plus loin
16:49dans les mesures
16:50qui sont urgentes
16:51à mettre en place
16:52au-delà des négociations
16:54avec les États-Unis.
16:55Il y a la réindustrialisation
16:57de l'Europe.
16:58Il y a l'idée
16:58d'une Europe
16:59qui produit
16:59et d'une Europe
17:00qui est capable
17:01d'éviter
17:01de dépendre des autres.
17:03Il y a un plan
17:04qui a été fait
17:04dont tout le monde
17:05a salué
17:06le côté remarquable
17:07par Mario Draghi,
17:08l'ancien patron
17:10de la Banque Centrale Européenne.
17:12Ce plan,
17:13il est sur le bureau
17:14de la Commission Européenne
17:15depuis septembre dernier.
17:17Ça n'a pas avancé
17:18d'un idiotin.
17:19Donc si l'Europe
17:19ne réagit pas
17:20en disant
17:21nous allons
17:21face à cet égoïsme américain,
17:24face à ce nouveau monde
17:25de guerre commerciale,
17:27nous muscler
17:27dans tous les sens du terme,
17:29à la fois politiquement
17:30pour défendre
17:31nos intérêts
17:31mais aussi économiquement
17:32pour défendre
17:33nos productions
17:34et pour renforcer
17:35nos productions,
17:36effectivement,
17:37c'est le signe patent
17:38d'une Europe
17:39qui est un impolitique
17:40et qui semble incapable
17:42de répondre
17:43à un président
17:44des États-Unis
17:45brutal
17:45et pervers.
17:47Merci,
17:48merci Yves Gégaud
17:49d'avoir été en direct
17:50avec nous.
17:51Une dernière question
17:51pour vous,
17:52Marianne Tordobitker.
17:53Vous me disiez tout à l'heure
17:55qu'il a beaucoup été question
17:55évidemment des États-Unis
17:56dans cette réunion
17:57aujourd'hui même à Bercy
17:58mais pas uniquement.
17:59Les secteurs,
18:00les différents secteurs
18:00ont beaucoup parlé
18:01de la Chine.
18:02Oui, tout à fait.
18:03Juste,
18:03je vais arriver à la Chine
18:04mais ma vision sur l'Europe,
18:06je vous trouve dure.
18:08L'Europe,
18:09on peut dire
18:10que c'est un impolitique,
18:11je ne suis pas tout à fait d'accord.
18:12On est quand même
18:13depuis quelques mois
18:14en train de construire
18:15une politique industrielle
18:16et commerciale
18:18à l'échelle européenne.
18:19L'Europe est en train
18:20de construire son budget
18:20et est en train de parler
18:21de dette commune.
18:22On est en train de parler
18:23et l'Europe consulte à tout va
18:26mais comme on l'a pu constater
18:27avec cet accord,
18:28l'objectif c'est d'atteindre
18:29du compromis.
18:30Du compromis à 27 États
18:31avec 27 économies différentes,
18:33avec 27 expositions différentes
18:35aux différents pays du monde.
18:37Donc,
18:38l'Europe est en train
18:40de prendre la mesure
18:41de ce qu'elle doit faire
18:43et de son rôle à jouer
18:44et donc je trouve
18:45que c'est un peu limité
18:47que d'aujourd'hui
18:48tirer aussi fort
18:51sur une institution
18:52qui est quand même
18:53un rempart aussi démocratique.
18:55Mais sur la Chine,
18:55effectivement,
18:56très rapidement,
18:57sur la Chine,
18:58effectivement,
18:58c'était quand même
18:59l'un des sujets principaux
19:00qui a aussi été évoqué
19:01cet après-midi
19:02parce qu'avec
19:03les déséquilibres
19:05qui peuvent,
19:06comme ça a été expliqué,
19:07on peut avoir
19:08de la surproduction
19:09qui vient affluer
19:10sur le marché français
19:11et le marché européen.
19:12On pense évidemment
19:13aux plateformes
19:14de e-commerce,
19:15on pense aussi
19:15à la concurrence déloyale,
19:18etc.
19:18Donc,
19:18ça doit être une menace
19:19à tout ce qu'il y a compte.
19:20sujet évidemment
19:21à surveiller de près.
19:22Merci,
19:23merci à vous trois
19:24et merci à Yves Gégaud
19:24d'avoir été en direct
19:25ce soir dans BFM Story.
19:26Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations

1:52:36