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Les débats de l'été avec Yann Quay-Bizet, secrétaire général Sud-PTT Provence-Alpes-Côte d'Azur

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Transcription
00:00On essaie de faire le tour de l'actualité du jour, notamment avec ce chiffre 1,52 euros
00:06qui est le nouveau prix du timbre vert que vous allez utiliser, que vous utilisez certainement déjà pour envoyer certains teints.
00:13Bonjour Yann Kébizé.
00:15Bonjour.
00:15Vous êtes le secrétaire général Sud PTT Provence-Alpes-Côte d'Azur et vous avez, j'imagine, pas pu passer à côté de cette augmentation du timbre.
00:23Ça peut paraître surprenant. Est-ce que vous, on vous a donné une explication crédible pour qu'on commence et on justifie cette augmentation qui n'est quand même pas anodine
00:32parce que 1,52 euros juste pour poster une lettre, ça commence à nous revenir cher ?
00:38Dans un contexte socialement très difficile avec les gens qui ont tout juste de quoi manger pour certains, oui, effectivement, le prix du timbre, ça s'inscrit dans ce contexte très difficile.
00:46Alors, bien entendu, c'est plutôt du côté de la décision inlatérale de la Poste que nous apprenons, nous, organisations syndicales, Sud PTT notamment, en même temps que vous, hier.
00:57Ou avant-hier, je ne sais plus, mais en tout cas, voilà, c'était hier.
01:00Et donc, effectivement, cette annoncière a fait réagir notre fédération et on pense, nous, que la question de la vocation de la Poste et du financement des missions de services publics se pose
01:09parce que là, effectivement, financer le prix du timbre, c'est une chose, mais quand on fait 1410 millions de bénéfices sur l'exercice 2024, c'est-à-dire 1,4 milliard de bénéfices,
01:20c'est quand même difficile à entendre, je pense, pour le vulgus PECOM qui doit faire partir sa lettre ou envoyer son colis,
01:27sachant qu'on est quand même sur 1,8% d'inflation a priori sur la moyenne des prix pour pratiquement 8% d'augmentation du prix du timbre pour donner le ratio.
01:38Et donc, on est dans l'outrance, évidemment, du côté de la direction de la Poste.
01:42Cette direction est donc unilatérale et elle n'est absolument pas discutée avec nous.
01:46Mais Yann Kébizé, si je vous écoute cette...
01:49Est-ce que, non pas que vous puissiez la justifier, mais qu'est-ce qu'on a pu, vous, vous dire du côté de la direction ?
01:55À un moment où vous avez bien dû faire remonter certaines interrogations, qu'est-ce qu'on a pu vous dire ?
01:59Alors, je vais vous répondre un petit peu par la provocation, mais on n'est pas dans la décision, on est dans la prérogative.
02:04C'est-à-dire que sur les lettres, contrairement au colis, la Poste a le monopole aujourd'hui.
02:07Et donc, elle se comporte comme une entreprise, n'importe quelle entreprise, qui n'est pas effectivement contrôlée exclusivement par l'État
02:14et qui prend la décision unilatérale.
02:15Cette prérogative-là, d'augmenter le prix du timbre, elle n'a absolument rien expliqué, monsieur.
02:19Elle n'a absolument pas dit, voilà la décision que j'ai prise et voilà ce pour quoi je la prends.
02:23En interne, ou en tout cas médiativement, on nous dit que ce prix a pour but d'assurer la pérennité du service universel postal
02:29avec une qualité élevée. Est-ce que ça, ce n'est pas un argument suffisant pour entendre que cette augmentation était nécessaire ?
02:36Mais monsieur, si aujourd'hui on avait un service public postal qui fonctionnait, ça se saurait, d'une part,
02:40puisque je vous renvoie quand même aux actualités récentes, notamment avec le pays d'Aix-en-Provence.
02:44Aujourd'hui, on n'est pas en situation de faire du J plus 3, monsieur, dans certains endroits.
02:47Donc commençons par poser tout sur la table.
02:50Mais la réalité est têtue, monsieur, effectivement.
02:53Et cette réalité-là, elle implique que les acteurs publics, elle implique que la direction de la poste,
02:58et elle implique que les usagers s'assoient autour de la table.
03:00Parce qu'aujourd'hui, ça ne fonctionne pas.
03:02Et aujourd'hui, tant les usagers sont insatisfaits, que les postiers en interne sont pour certains carrément en souffrance
03:08du fait des organisations, et je vous rappelle quand même qu'on a certains postiers qui sont en dessous du SMIC aujourd'hui.
03:12Donc il y a véritablement un problème de fond qui va toucher tout le monde.
03:15Vous avez été un peu provocant dans votre réponse, permettez-moi d'être aussi un peu provocant dans ma question.
03:22Est-ce qu'aujourd'hui, la poste est encore utile ?
03:24C'est un débat qu'on aura tout à l'heure à partir de 11h ici sur Sud Radio.
03:27Parce que quand on voit justement que, précisément déjà pour ce qu'est la mission importante et basique aussi,
03:33livrer des colis, livrer des lettres, on voit en effet le temps que ça peut prendre.
03:37Mais vous faites aussi banque, vous faites aussi de la téléphonie.
03:39Récemment, vous avez annoncé que vous n'alliez pas tarder à faire du permis de conduire, de l'aide à la personne.
03:44Est-ce qu'aujourd'hui, la poste est encore quelque chose qu'on peut comprendre, qu'on peut saisir,
03:50qui est utile dans le premier sens du terme ?
03:53Elle est utile aussi bien dans les milieux très urbains et les milieux où on est les derniers et les dernières à être vus
03:58en tant que représentant potentiel de l'État.
04:01Et on est très utile aussi en rural parce qu'il y a énormément d'isolement.
04:05Le problème, monsieur, c'est pas que l'utilité, c'est le business qu'on veut faire par-dessus l'utilité.
04:09On veut transformer le service public en service à la personne marchand aujourd'hui.
04:12C'est ça le problème. En fait, on veut faire le fond des poches des vieux.
04:16Appelons clairement comme Brel les appelait.
04:18C'est un terme très affectueux.
04:19Moi, j'ai une profonde affection pour les usagers qui dépassent.
04:23Si vous accusez votre entreprise de commencer à faire les poches des vieux, c'est quand même pas anodin, ça.
04:28Vous appelez ça la silver economy, vous appelez ça faire les poches des vieux, monsieur.
04:30Après, c'est le vocabulaire, importe peu.
04:33Ce qui compte, c'est ce que l'on désigne.
04:34Et aujourd'hui, on désigne quelque chose, non seulement qui est utile et qui est, je dirais, indispensable pour certains,
04:38mais en plus, on refuse de le financer parce qu'aujourd'hui, faire financer ce type de mission-là à 1,52€ sur une lettre verte
04:45avec un J-3 qui n'est pas garanti, je pense que c'est un scandale et que ça doit effectivement faire bondir les pouvoirs publics
04:50et que ça doit faire bondir les associations d'usagers.
04:53Qu'est-ce que vous attendez dans ce cas-là de la Poste ?
04:55Parce que j'imagine qu'elle ne va pas de l'usager.
04:56Je vous l'ai dit, monsieur, on attend que la Poste assume ses responsabilités face à l'État et face aux usagers.
05:01Donc si aujourd'hui, on n'a pas, et c'est un appel que je lance aux autorités publiques aujourd'hui,
05:05si on n'a pas une décision centrale de poser à plat les missions de la Poste,
05:08la manière dont aujourd'hui elle peut les réaliser ou elle les réalise,
05:12compte tenu de sa stratégie et l'objectif et la vocation qui est la sienne,
05:15je pense qu'on va écrire aux ministres concernés,
05:18puisqu'aujourd'hui, on atteint le point de non-retour.
05:20Et notre image de marque, monsieur, si les Français ont confiance dans le facteur, c'est de moins en moins le cas.
05:24Il y a de plus en plus de précarité, et il y a énormément de licenciements à la Poste.
05:27Donc il faut, à un moment, qu'on mette un moratoire là-dessus,
05:30qu'on arrête la course à l'échalote,
05:32et qu'on se pose la question de qu'est-ce qu'on arrive à faire en fonction de ce que l'on doit faire,
05:36parce qu'on est missionné de service public aujourd'hui.
05:38Et on ne remplit pas nos missions. En tout cas, pas de manière exhaustive.
05:40Non, ça c'est sûr. Et puis on se posera, nous, ici, la question dans ce studio à Sud Radio,
05:44de est-ce que la Poste sert encore à quelque chose ?
05:47Est-ce que c'est encore un service public au sens noble du terme ?
05:50Merci beaucoup, Yann Kébisé, secrétaire général Sud PTT Provence-Alpes-Côte d'Azur, d'avoir été avec nous.
05:55On a bien entendu votre colère concernant visiblement la poste qui, je cite, veut faire la poche des vieux.
06:00Voilà, ça aussi, c'est le parler vrai de nos auditeurs, mais aussi de nos invités.
06:04Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
06:05Dans un instant, vos grands débats de l'été autour de la table aujourd'hui.
06:08Lou Frittel, Martin Garagnon, Brice Socol, Guilhem Carayon, pour débriefer, débattre autour de l'actualité du jour.
06:15Et j'attends bien sûr vos réactions, vos participations.
06:170826 300 300, téléphone, réseaux sociaux et application Sud Radio.
06:21A tout de suite.

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