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00:00Et direction New York, enfin dans nos têtes du moins, on va imaginer cette conférence de l'ONU
00:04qui s'ouvre aujourd'hui sur la solution à deux états dans le conflit israélo-palestinien.
00:09Oui, cette solution à deux états, la France veut encore y croire.
00:12On rappelle qu'Emmanuel Macron va reconnaître en septembre prochain l'existence d'un état palestinien.
00:16C'est un tournant majeur, Jean-Noël Barraud assure que d'autres pays européens vont suivre le même chemin.
00:21Est-ce que c'est réaliste, Ophélie Roch ?
00:23C'est réaliste, oui et non, parce qu'en effet, là, Emmanuel Macron, le timing n'est pas forcément très bon.
00:29C'est-à-dire qu'en effet, il y avait des trop-parlers qui auraient dû, normalement, aboutir à cette déclaration,
00:34de dire qu'en effet, la France reconnaît la Palestine.
00:37Et puis c'était au moment de la guerre avec l'Iran, la guerre des 12 jours.
00:40Donc forcément, ce n'était absolument pas le bon moment, donc il a reculé.
00:44Je pense que c'est les images, en effet, d'une famine plus ou moins, pour une partie de la population.
00:52Alors, est-ce qu'il y a famine, est-ce qu'il n'y a pas famine ? Le débat se pose,
00:54mais en tout cas, ce sont une partie des images qui choquent beaucoup de gens.
00:57Donc je pense qu'il a voulu un petit peu surfer sur cette vague-là pour essayer de récupérer à lui
01:01une forme de leadership européen en disant, moi, regardez, je vais être le fer de lance de ces pays du G7.
01:08Parce qu'en effet, finalement, l'Europe, quand on regarde les pays européens,
01:11toute l'Europe de l'Est reconnaît déjà plus ou moins la Palestine.
01:14C'est l'Europe de l'Ouest, à part l'Espagne et la Suède et l'Irlande qui le reconnaissent.
01:19Le reste ne le reconnaît pas. Est-ce qu'Emmanuel Macron arrivera, parviendra à faire changer d'avis
01:24les autres pays du G7 ? Rien n'est moins sûr. Rien n'est moins sûr.
01:28Parce que déjà, l'Allemagne dit qu'elle ne se prononcera jamais contre Israël.
01:32D'autres pays, clairement, pour l'instant, ne semblent pas du tout, du tout, du tout aller dans cette direction.
01:37Et on peut les comprendre aussi, parce que cette déclaration, elle est un peu, comment dire,
01:41elle choque beaucoup quand il y a encore 50 otages qui sont dans les mains du ramas.
01:46et que pour l'instant, il n'y a aucune condition. Emmanuel Macron avait dit qu'en effet,
01:51il aurait reconnu l'État palestinien quand le Hamas aurait été démilitarisé,
01:57qu'il aurait rendu les otages et qu'Israël l'aurait reconnu.
02:02Donc en tout cas, tout ce qui devait normalement être là pour qu'il puisse donner le feu vert
02:07pour la reconnaissance de l'État palestinien n'y est pas.
02:09Donc on peut toujours se gausser un peu de se dire, bon, l'annonce est précipitée,
02:13est-ce qu'il arrivera à changer, à amener avec lui un ou deux pays dans son silence et pas dire ?
02:18La grande question, Paul Melun, c'est demain, bon, on reconnaît l'État de Palestine.
02:24À qui on parle exactement ?
02:25Parce qu'on sait que le Hamas a une puissance, certes,
02:28alors évidemment, il est très affaibli après des mois de guerre,
02:30mais a une puissance, et au moins, vis-à-vis de l'opinion publique peut-être palestinienne,
02:34après évidemment des mois et des mois de tension.
02:37Donc est-ce qu'on peut imaginer, demain, parler à un dirigeant du Hamas
02:40comme un dirigeant légitime de l'État palestinien ?
02:42Un dirigeant du Hamas, certainement pas.
02:43En revanche, il va falloir réfléchir, et vous posez la bonne question,
02:47à la suite de ce conflit épouvantable,
02:51quel va être l'avenir de la bande de Gaza ?
02:53Qui doit reconstruire ?
02:54Qui doit payer la reconstruction ?
02:57Comment doit être administrée la bande de Gaza ?
02:59Comment se débarrasser du Hamas, sachant qu'il est sacrément affaibli,
03:02mais que malheureusement, il va faire des petits à la faveur de la haine
03:06suscité par la riposte israélienne ?
03:09Donc, comment on traite ?
03:10L'autorité palestinienne, Marmoud Abbas, est extrêmement affaiblie,
03:13et ne semble pas être un interlocuteur capable d'enclencher
03:16quelque levier que ce soit sur des territoires
03:19où le Hamas a un pouvoir bien plus important que lui.
03:21Donc, à qui on va parler ?
03:23Il va falloir réfléchir à la façon dont on peut structurer cela.
03:26Comment on va reconstruire ?
03:28Est-ce que l'Arabie saoudite a vocation à jouer un rôle dans cette reconstruction ?
03:31Beaucoup en parlent. Est-ce que les Nations Unies
03:33ont vocation à jouer un rôle aussi
03:34dans cette reconstruction-là ?
03:36Moyennant les fameuses conditions qu'Emmanuel Macron
03:39a recitées encore sur Twitter hier,
03:41c'est-à-dire démilitarisation du Hamas,
03:44cessez-le-feu, retour des otages.
03:45C'est toutes ces conditions-là, à mon avis,
03:47qui constituent les fondations
03:49d'une future bande de Gaza
03:51qui serait une sorte de,
03:53je ne sais pas si le mot finlandisation est adapté,
03:55mais en tout cas, une sorte de territoire
03:57dans lequel il n'y aurait pas les armes du Hamas
03:58et dans lesquelles Tsaal ne rentrerait plus.
04:00C'est vraiment très, très, très, très périlleux,
04:03mais il n'y a pas d'autre solution.
04:05On ne va pas faire la French Riviera Trumpiste,
04:08ça n'a aucun sens,
04:08et d'ailleurs, ça s'est dissipé
04:10au fur et à mesure qu'il a dit cela.
04:12On ne va pas déporter des populations entières
04:14qui sont ici et qui ont vocation à y rester,
04:17et qui, dans plus de cela,
04:18ne vont pas être accueillies par Al-Sisi,
04:20par les Égyptiens, par les Jordaniens, par qui que ce soit.
04:22Donc, dès lors, si on veut stopper
04:24cette crise humanitaire épouvantable,
04:26on est obligé de penser à cette reconstruction.
04:27Ça passe, je pense, par aussi
04:30un volet diplomatique
04:32et la reconnaissance de l'État palestinien,
04:34à mon sens,
04:34après, on peut se questionner sur le calendrier,
04:36participe de cela.
04:37C'est-à-dire qu'il faut donner un horizon à la paix,
04:39et cet horizon-là,
04:40ça ne peut être que la solution à deux États.
04:42Si quelqu'un a une meilleure hypothèse à soumettre,
04:45je veux bien qu'il la donne.
04:46Mais il ne s'agit pas,
04:47on ne va pas annexer la bande de Gaza
04:49et l'occuper par les forces israéliennes,
04:51on ne va pas confier ça à un autre pays.
04:53Donc, de toute façon,
04:54la solution à deux États
04:55est la seule solution qui vaille.
04:56Donc, il faut essayer d'aller vers ce processus de paix.
04:59Mais celui qui a les clés là-bas,
05:00malheureusement,
05:01ce n'est pas un dirigeant européen,
05:02c'est Donald Trump.
05:03On en parlait tout à l'heure sur les droits de douane.
05:05Là encore,
05:06c'est les États-Unis qui ont la main.
05:08Tant que les États-Unis soutiendront Israël,
05:10nous, on pourra déplorer la crise humanitaire,
05:13demander à ce que l'aide arrive,
05:14aller parler aux Jordaniens, aux Égyptiens.
05:16Je ne dis pas que ça ne sert à rien,
05:17c'est très utile ce que fait le président de la République.
05:18Malgré tout,
05:19ce n'est pas nous qui avons les clés.
05:21Donc, il faut aussi négocier là aussi à Washington.
05:22Ophélie Roch,
05:24c'est vrai que cette reconnaissance annoncée par Emmanuel Macron,
05:27c'est aussi une façon d'exister peut-être enfin dans ce conflit.
05:30Parce que la France,
05:31elle avait une voix singulière.
05:33Aujourd'hui,
05:33elle est quand même reléguée au second, au troisième plan.
05:35C'est vrai que quand on regarde encore la place
05:38que peut avoir la France,
05:39il y a encore une dizaine d'années,
05:40dans certains conflits du Moyen-Orient,
05:43il n'y a plus rien en fait.
05:45On a été complètement balayés.
05:46Alors, est-ce que c'est que la faute de la Macronie ?
05:49Ça, je ne pense pas.
05:50Je pense que pour le coup,
05:51ça serait lui faire porter un poids structurel bien trop lourd.
05:55Mais en effet,
05:55Emmanuel Macron essaye,
05:58encore une fois,
05:59d'essayer peut-être de reconstruire un personnage historique.
06:04Il essaye, je pense,
06:04de laisser une trace dans l'histoire
06:05et une trace qui soit une trace plutôt...
06:08Alors, c'est ça le problème.
06:10Positif pour une partie de la population,
06:11négatif complètement pour d'autres.
06:12Parce que c'est vrai qu'il va s'aliéner
06:14une partie, je pense,
06:16des Juifs de France
06:17qui ne doivent pas trop comprendre
06:19le pourquoi cette déclaration.
06:20Encore une fois,
06:21le souci d'une prise de position comme ça,
06:24c'est que pour l'instant,
06:26en effet,
06:27qui va être l'interlocuteur ?
06:28Parce que le Hamas s'est quand même félicité
06:29de la prise de décision d'Emmanuel Macron.
06:33Ça, c'est dévastateur pour le président de la République.
06:34C'est ce que j'allais dire.
06:35C'est quand même un poids un peu lourd à porter.
06:37Alors, oui, en effet,
06:39normalement,
06:39il ne devrait pas y avoir le Hamas
06:42dans le prochain État palestinien.
06:44Parce qu'en effet, je pense que je rejoins complètement Paul Latu.
06:47Il faut absolument qu'il y ait deux États.
06:49On ne peut pas, de toute façon,
06:50continuer comme ça.
06:52C'est plus possible.
06:53Alors, en effet,
06:54il y a un État où il faudra tout reconstruire.
06:55Parce que je pense que Gaza, là,
06:57ça va être compliqué.
06:58Mais, bon,
06:59Emmanuel Macron essaye.
07:01De toute façon,
07:02on regarde bien que dans ses interventions,
07:03il est de plus en plus vers l'extérieur.
07:05C'est-à-dire, il parle
07:06pour des sujets en dehors de la France.
07:08On dirait que le régalien,
07:09c'est-à-dire toutes les affaires du quotidien,
07:11l'intéressent de moins en moins.
07:12Du coup, on a un peu l'impression
07:13qu'il fait cavalier seul.
07:15Il essaie de tirer la couverture à soi.
07:16Est-ce que l'histoire, lui,
07:19décernera des lauriers pour ça ?
07:20Ce n'est pas dit.
07:20En tout cas, cette trace dans l'histoire,
07:22s'il y en a bien un qui ne pense pas
07:24qu'elle sera merveilleuse,
07:25c'est le porte-parole du Rassemblement National,
07:26Mathieu Vallet.
07:27Il était dans Europe un matin
07:29avec Thomas Chenel.
07:30Écoutez ce qu'il dit.
07:30Il s'interroge sur les liens
07:31entre Emmanuel Macron
07:32et les islamistes.
07:34Je pense surtout qu'Emmanuel Macron
07:35doit arrêter de fricoter
07:36dangereusement avec les islamistes.
07:38Reconnaître aujourd'hui
07:39un État palestine,
07:40c'est reconnaître un État à masse.
07:42Moi, j'en ai marre
07:42que les patriotes comme nous,
07:43on nous traite d'extrémistes
07:44alors qu'on défend la survie
07:45de notre nation,
07:46notre sécurité,
07:47des valeurs d'humanisme
07:48face à des gens
07:49comme Emmanuel Macron
07:50qui finalement s'estiment
07:51en fait supérieurs à nous
07:53et qui à l'intérieur
07:54sont l'axi du pays.
07:55On voit la situation
07:56face au racaille
07:56et à l'extérieur
07:57qui ont une collision
07:58avec les islamistes.
07:59On est bien seuls.
08:00Le Royaume-Uni ne nous suit pas,
08:02l'Allemagne ne suit pas,
08:03la Belgique ne suit pas.
08:04Donc, pardon,
08:05mais on n'a aucune autre puissance
08:08qui pèse au sein de l'Union Européenne
08:09qui est sur la position
08:10d'Emmanuel Macron.
08:11La politique, c'est sérieux,
08:12mais j'ai l'impression
08:13que M. Macron,
08:14avec la fin de règne
08:15de mandat qui approche,
08:16finalement,
08:16il prend des décisions
08:17qui font honte à la France.
08:19Paul Melun,
08:19il y a ses félicitations
08:20du Hamas
08:21il y a quelques jours.
08:22Il y a,
08:22on s'en souvient
08:23parce que ça ne passera pas
08:24pour beaucoup de gens,
08:25la réception en grande pompe
08:26d'Ahmed Al-Shara
08:27qui est un ancien djihadiste
08:29qui est président syrien
08:30et un ancien djihadiste notoire.
08:32Il est ambigu
08:32avec les islamistes,
08:34Emmanuel Macron.
08:34Je ne pense pas
08:35qu'on puisse dire
08:35que ni Emmanuel Macron,
08:36ni le gouvernement,
08:37ni quels comme d'État français
08:39ou diplomates français
08:40seraient dans une logique,
08:41pour reprendre le mot
08:41de Mathieu Vallée,
08:42de collusion avec les islamistes.
08:44Je veux dire ça,
08:45ça me paraît,
08:47comment dirais-je,
08:48totalement faux
08:49et je pense que la,
08:51comment dirais-je,
08:52la résistance que nous organisons,
08:54y compris à travers
08:55nos services secrets
08:56contre l'entrisme islamiste,
08:58le rapport sur les frères musulmans,
09:00bien sûr,
09:01tout cela pourrait aller plus vite,
09:01on pourrait faire davantage,
09:02mais je veux dire,
09:03on est nous-mêmes français
09:04aux prises avec l'influence
09:05rampante de l'islamisme
09:07pour aller faire ce genre
09:08de procès.
09:09Ensuite,
09:10sur la position française,
09:11un autre argument
09:12de Mathieu Vallée,
09:12c'est de dire que nous sommes isolés
09:13sur la scène internationale.
09:15Pour le moment,
09:16c'est vrai,
09:16les Allemands,
09:18les Britanniques,
09:18les Allemands pour des raisons historiques,
09:20les Britanniques pour d'autres raisons,
09:21prennent du temps.
09:22Il y a un tiers des députés
09:23de Keir Starmer
09:24qui veulent reconnaître
09:25l'État palestinien,
09:26Keir Starmer hésite,
09:27je pense que dans quelques semaines,
09:28il n'hésitera plus
09:28qu'il se rangera
09:29la position de la France,
09:30mais c'est vrai
09:30qu'on est les premiers.
09:31C'est une tradition française aussi,
09:33la politique arabe de la France.
09:34Moi, j'ai réécouté,
09:35il y a quelques jours,
09:36les déclarations,
09:37la conférence de presse
09:37du général de Gaulle en 1967.
09:39Le général de Gaulle
09:40a une grande politique arabe,
09:41très ambitieuse,
09:42dans laquelle il donne
09:43la position de la France
09:44qui a été la même depuis 1967,
09:45c'est-à-dire,
09:46évidemment,
09:47reconnaissance pleine et entière
09:48de la souveraineté d'Israël
09:49et de sa sécurité
09:51dans la région.
09:52Tous ceux qui veulent
09:52la disparition d'Israël
09:53sont nos ennemis
09:54et sont hautement condamnables
09:56et, en même temps,
09:58évidemment,
09:58le sort des réfugiés
09:59nous occupe
10:00et nous préoccupe,
10:01le sort des minorités.
10:03Il y a des chrétiens
10:03qui ont été tués,
10:04par exemple,
10:05aussi à Gaza,
10:06ne l'oublions pas.
10:07Il y a des civils
10:07qui ont été tués
10:08par des bombardements.
10:09Ils font aussi partie
10:10de notre logiciel
10:11et de la façon
10:11dont la diplomatie française
10:12se pense.
10:13Ça ne fait pas de nous
10:14des gens en collusion
10:15avec les islamistes.
10:16Il faut éviter ce genre
10:17de procès d'intention,
10:18je crois.
10:19En tout cas,
10:19on l'a un petit peu évoqué
10:20il y a quelques secondes.
10:22Israël et les Etats-Unis
10:23s'interrogent surtout
10:24sur le calendrier.
10:24Ils estiment que
10:25reconnaître un État palestinien
10:27aujourd'hui,
10:28c'est, en quelque sorte,
10:29récompenser les attaques
10:30du 7 octobre au fil et roc.
10:31Oui, c'est vrai que les deux
10:32tiennent cette position-là
10:33en disant que c'est finalement
10:34faire une prime au terrorisme.
10:36C'est les mots
10:36qui ont été employés.
10:39Là où, en effet,
10:40on peut s'interroger,
10:41c'est que,
10:41est-ce que pour Israël
10:42et les Etats-Unis,
10:44est-ce qu'il n'y aurait jamais eu
10:44de toute façon un bon timing ?
10:46C'est-à-dire que,
10:47oui, là, en effet,
10:48le timing,
10:48on peut dire,
10:49oui, il n'est pas bon
10:49parce que, regardez,
10:51le Hamas est toujours présent.
10:53Alors, il est très, très affaibli,
10:54d'ailleurs,
10:55mais bon, il est toujours là.
10:56Mais on aurait pu attendre
10:56la disparition du Hamas.
10:58Et là, la question serait
10:59peut-être moins posée.
11:00Oui, mais déjà,
11:01la question,
11:01est-ce que le Hamas,
11:03on sait qu'il est
11:04complètement démantibulé ?
11:05On le sait que
11:05les grandes têtes dirigeantes
11:07sont parties,
11:07il doit rester, en effet,
11:08des combattants.
11:09J'ai envie de vous dire,
11:09OK, le Hamas,
11:10imaginons,
11:11il disparaît complètement.
11:12Déjà, un,
11:13comment on s'en assure
11:18il ne faut pas croire,
11:18en fait.
11:19Ce n'est pas parce qu'on
11:19décapite le Hamas
11:20qu'il n'y a pas une autre
11:21organisation qui va prendre
11:25le relais.
11:25Et peut-être une adhésion
11:26populaire qu'il ne faut pas
11:27négliger.
11:28Oui, alors,
11:28l'adhésion populaire,
11:29elle viendra d'ailleurs
11:29moins, je pense,
11:30d'un partage des valeurs
11:33du Hamas, forcément,
11:34parce qu'une partie
11:35des Palestiniens
11:36n'étaient pas du tout
11:36d'accord avec ça,
11:37qu'une forme d'exécration
11:38d'Israël,
11:39après ce qui se passe.
11:40Et il ne faut pas oublier
11:41qu'en effet,
11:42ce terreau-là,
11:44qu'est-ce qu'on va faire ?
11:45Qu'est-ce qu'Israël
11:46va pouvoir faire
11:47pour essayer de pacifier
11:49un peu les esprits
11:49après ce qui vient de se passer ?
11:51Ça va être très, très compliqué,
11:52je pense,
11:54pour l'État.
11:55Ça va être compliqué aussi
11:56pour les États-Unis,
11:57mais eux,
11:58ils sont plus loin,
11:58donc la question se pose moins.
12:00Et alors,
12:00est-ce qu'il y avait un bon timing
12:01pour la reconnaissance ?
12:02On aurait pu dire que oui,
12:04le bon timing aurait été
12:05quand les otages
12:06auraient été rendus,
12:07mais comme les otages
12:08ne sont pas rendus
12:09et qu'on ne sait pas
12:09s'ils le seront rendus
12:10un jour,
12:11je pense que la vérité,
12:13et puis dans quelle
12:13État,
12:14sans doute la plupart
12:15sont morts,
12:16donc il y a un souci,
12:17c'est-à-dire que oui,
12:18il n'y a pas de bon timing,
12:19mais je pense que pour Israël,
12:20il ne peut pas avoir
12:20de bon timing.
12:21En tout cas,
12:21je vais peut-être nuancer,
12:22peut-être pas pour Israël
12:24dans le pays,
12:25mais en tout cas pour l'Israël
12:27de Netanyahou,
12:28il ne pouvait pas...
12:29Voilà, c'est ça.
12:30Il y a des positions en Israël,
12:31des oppositions qui sont...
12:31C'est pour ça que je me permets
12:32de préciser que c'est plutôt
12:34l'Israël de Netanyahou
12:35où il ne pouvait pas y avoir
12:37finalement de bon...
12:37On va parler de l'aspect
12:43et on revient sur cette reconnaissance
12:54annoncée en fin de semaine dernière
12:56par Emmanuel Macron
12:56d'un État palestinien
12:58tournant diplomatique majeur
13:00évidemment,
13:00mais Paul Melun,
13:01il y a de la politique intérieure
13:02là-dedans.
13:03À qui s'adresse Emmanuel Macron
13:05quand il décide de reconnaître
13:06l'État palestinien aujourd'hui ?
13:08Il y a évidemment
13:09de la politique intérieure
13:10et j'ai envie de vous dire,
13:12il y a malheureusement
13:12de la politique intérieure
13:13c'est-à-dire que
13:14depuis plusieurs décennies
13:15tout ce qui se passe
13:16au Moyen-Orient
13:17a évidemment
13:18des conséquences
13:19très concrètes
13:20sur notre pays
13:21pour la bonne et simple raison
13:23que depuis les années
13:2460, 70, 80, 90
13:26et plus encore aujourd'hui
13:27nous vivons dans un pays
13:28ouvert au monde,
13:29mondialisé,
13:30les frontières
13:31ont été abaissées
13:32au pourtour de l'Union Européenne
13:33et au pourtour de la France
13:34que des populations
13:36issues
13:37des territoires
13:38sur lesquels
13:38ces conflits
13:39peuvent se dérouler
13:40sont présents
13:41sur notre sol
13:41et que partant de là
13:43il y a des
13:44comment dirais-je
13:45des intérêts,
13:46des regards,
13:47il y a du communautarisme
13:47aussi en France
13:48et que tout cela
13:49favorise
13:50une appréciation
13:51du conflit
13:52qui est bien différente
13:53de la situation
13:54par exemple
13:54des années 50
13:55où il y avait là aussi
13:57un certain nombre
13:58de conflits au Proche-Orient
13:59y compris autour
14:00de la création
14:00de l'État d'Israël
14:01et que nous étions
14:02beaucoup plus
14:02si ce n'est imperméable
14:03beaucoup plus distants
14:04quand il y a un conflit
14:05aujourd'hui par exemple
14:06en mer de Chine
14:07ou à la frontière
14:08du Tibet
14:08bon, on n'a pas
14:11une grande communauté
14:11tibétaine en France
14:13pas d'offense pour eux
14:14mais ils sont moins nombreux
14:14que d'autres communautés
14:16notamment la communauté
14:17arabo-musulmane
14:18en France
14:18donc de fait
14:19on ne parle pas
14:20aux mêmes populations
14:21donc oui
14:22on voit dans les manifestations
14:24dans les mobilisations
14:25il y a
14:25une indignation
14:27toute particulière
14:27du sort des Gazaouis
14:29ou de la Palestine
14:30auprès de certains Français
14:32issus de l'immigration
14:33pour certains
14:34pas issus de l'immigration
14:35pour d'autres
14:35il faut bien voir que
14:36dans les meetings
14:37de Jean-Luc Mélenchon
14:38par exemple
14:39qui a fait de cette question
14:40de Gaza
14:41un axiome idéologique
14:42très important
14:43il y a
14:44des gens
14:44qui ont des origines
14:45oui on l'a vu
14:46aux élections européennes
14:47écrit la figure
14:48de Rima Hassan
14:49tout à fait emblématique
14:50sur cette question là
14:51qui a fait campagne
14:51sur une seule chose
14:52c'est la Palestine
14:53à une élection européenne
14:54c'est quand même
14:54il faut le faire
14:54Manon Aubry contrebalancer
14:56un peu sur les questions sociales
14:57mais il est vrai que
14:58la stratégie d'Elifi
14:59elle est celle-ci
15:00donc de fait
15:01ça devient un sujet
15:02voyez bien
15:02de politique intérieure
15:03donc le président
15:04de la République
15:05il est obligé aussi
15:06dans son intervention
15:08de parler
15:08à tous les Français
15:10c'est devenu désormais
15:11un impératif
15:13et le pays a effectivement
15:14bien changé
15:15depuis plusieurs décennies
15:16Ophélie Roque
15:16vous êtes professeure
15:17de français
15:18je rappelle à nos auditeurs
15:19en classe
15:20cette question de la Palestine
15:22c'est en fait
15:23enfin moi je
15:24bon j'ai toujours enseigné
15:26en banlieue parisienne
15:26mais il y a eu un avant
15:29après le 7 octobre
15:30collège et lycée
15:30collège et lycée
15:31mais il y a toujours eu
15:32enfin comment dire
15:33tous les professeurs
15:34peu importe la matière
15:34il y a eu un avant
15:36après le 7 octobre
15:37qui est mais
15:37je pense que les gens
15:38ne se rendent même pas compte
15:39en fait
15:40c'est à dire que
15:41on est passé
15:42d'une jeunesse
15:43qui était relativement
15:45dépolitisée
15:46finalement
15:46à une jeunesse
15:48qui n'a
15:49je ne sais pas
15:50je ne sais pas si elle est
15:50politisée sur le reste
15:51des sujets de société
15:52je dirais même
15:53que je pense qu'elle
15:53n'est absolument pas
15:54politisée sur le reste
15:55mais s'il y a bien
15:56une seule chose
15:57sur laquelle tous les enfants
15:58mais que ça va vraiment
15:59et très jeunes
16:00c'est à dire que
16:00dès la 6ème
16:01il y a déjà des convictions
16:02qui sont très très établies
16:03comme quoi
16:04il y a un massacre
16:06qui se passe
16:07c'est le mot génocide
16:08qui revient très très souvent
16:09c'est le drapeau palestinien
16:11que vous trouvez
16:12dans les marches
16:12des cahiers de brouillon
16:13que vous retrouvez sur les murs
16:14alors ce que moi
16:15j'avais dit à certains parents
16:17c'est pas très très grave
16:17de voir peut-être
16:18les drapeaux palestiniens
16:19parce que vos enfants sont jeunes
16:21et qu'ils ont le droit
16:21d'avoir des convictions
16:22mais vous voyez
16:23moi ce qui me gêne un peu
16:23c'est que cet amalgame
16:24qui est fait
16:25avec l'antisémitisme
16:26parce que parfois
16:27à côté de ces drapeaux
16:27on a rouvrons les camps
16:28donc il y a un vrai problème là-dessus
16:30Vous avez déjà vu
16:31des gosses de 11-12 ans
16:33qui tenaient des discours comme ça
16:35Oui mais qui les tenaient
16:36sans même se rendre compte
16:37parfois de la portée réelle
16:39c'est à dire que
16:39si vous voulez
16:39on parle souvent d'un antisémitisme
16:42qui a été un antisémitisme
16:43en effet avant d'extrême droite
16:44avec des gens parfois même
16:45qui niaient l'existence
16:46de camps de concentration
16:47Là on a plutôt des enfants
16:49de 11-12-13 ans
16:51qui viennent vous voir
16:51en vous disant
16:52mais madame je comprends pas bien
16:53parce que c'est vrai
16:54qu'ils ont vécu l'horreur
16:55les juifs
16:56enfin voilà
16:56ils reconnaissent
16:57qu'il y a eu la Shoah
16:58enfin ils sont pas en train
16:59de nier ça
17:00mais ils font pareil
17:01ils font pareil
17:02et donc c'est très très compliqué
17:04si vous voulez
17:04d'expliquer à cette jeunesse
17:05que ben non c'est pas pareil
17:07parce que les images
17:08qu'ils perçoivent
17:08depuis les réseaux sociaux
17:09le discours
17:10il faut pas oublier aussi
17:11qu'il y a des discours
17:12d'influenceurs
17:13dont les enfants sont
17:14écoutent ça
17:15tout le temps
17:16donc en fait
17:16si vous voulez
17:17ils viennent avec un bagage
17:18presque j'ai envie de dire
17:19il y a des kits
17:20de construction
17:21qui leur sont offerts
17:23à disposition
17:23par ces influenceurs là
17:24qui est regarder
17:25ce qui se passe
17:26regarder à quel point
17:28finalement
17:28il y a un massacre
17:31il y a un génocide
17:31qui est en cours
17:32et les enfants
17:33ben finalement
17:34ils vous ressortent ça
17:35un peu à l'identique
17:36et c'est vrai
17:36que c'est très très compliqué
17:37d'expliquer
17:39qu'il ne faut pas
17:39c'est pas parce qu'il y a
17:40des images horribles
17:42qui sont réelles
17:43sans doute
17:43sur ces images là
17:44mais que c'est à dire
17:45que la portée
17:46est forcément la même
17:47et ça c'est très très très compliqué
17:49et je pense que
17:50en effet
17:50elle et fille
17:51là-dessus
17:52a raison
17:54d'un point de vue politique
17:55de miser là-dessus
17:55parce que ça leur donne
17:56une existence
17:57mais pour
17:58en effet
17:59la propagation
18:00de l'antisémitisme
18:01qu'on ne dise pas
18:02que c'est
18:03entre guillemets
18:03un fantasme
18:04que les filles
18:05propagent ça
18:05parce que ça le propage
18:06in facto
18:07et c'est un vrai vrai souci
18:08qu'on a dans les classes
18:09et c'est un vrai souci
18:10j'ai envie de vous dire
18:10pour la communauté juive
18:12qui reste en France
18:13parce que beaucoup
18:14décident souvent
18:15de cacher un peu
18:16leur appartenance
18:16évidemment
18:17on va parler également
18:19toujours évidemment
18:20dans cette instrumentalisation
18:21de la cause palestinienne
18:22il s'est passé quelque chose
18:23de surréaliste
18:24samedi
18:24en l'église de la Madeleine
18:26on va juste écouter
18:26ce qui s'est passé
18:27c'était donc samedi
18:28pendant une messe
18:29c'est une messe
18:41en l'église
18:42de la Madeleine
18:43Paul Melun
18:43qui est interrompu
18:44par des militants
18:45pro-palestiniens
18:45qui viennent dire
18:46voilà stop génocide
18:47etc
18:47qu'est-ce que vous pensez
18:49de cette scène
18:49absolument surréaliste
18:50je pense que ça
18:51n'a absolument aucun sens
18:52que ces militants
18:53aillent là
18:54et je crois d'ailleurs
18:54que le prêtre
18:56leur a bien répondu
18:56puisqu'il leur a dit
18:57allez à l'assemblée
18:58c'est là-bas finalement
18:59que vous avez besoin
19:00d'aller prêcher
19:01mais pourquoi ils s'entraînent
19:02à une église
19:03on a du mal
19:03à comprendre le rapport
19:04mais peut-être qu'il y en a un
19:05et que vous allez peut-être
19:06le détecter
19:07je ne suis pas dans leur tête
19:08et j'ai du mal
19:08à m'improviser militant
19:10de cette façon-là
19:11d'abord je trouve
19:12qu'il y a une légitimité
19:15évidemment à s'indigner
19:16du sort des Gazaouis
19:17et à se mobiliser
19:18et maintenant
19:18sur la teneur
19:19de ces mobilisations
19:20depuis le début
19:20je suis très mal à l'aise
19:21parce que
19:22pour beaucoup de ces mobilisations
19:23ça flirte effectivement
19:24avec l'antisémitisme
19:25quand ce n'est pas clairement
19:26et carrément
19:27dans l'antisémitisme
19:28en jugé par certains slogans
19:29qui sont déployés
19:30dans les manifestations
19:31et ensuite ça tape à côté
19:32qu'est-ce que vous allez aller
19:33importuner des fidèles
19:34dans une église
19:35en train de s'adonner
19:37à leur messe
19:37pour aller mettre
19:39la pagaille
19:39et aller faire
19:41des revendications
19:42comme si les paroissiens
19:43et le curé
19:44avaient quelques facultés
19:46à changer ce qui se passe
19:47sachant même
19:48que là-bas
19:48il y a aussi effectivement
19:49des chrétiens à Gaza
19:50je le disais tout à l'heure
19:50qui ont subi les bombardements
19:51et qui en sont morts
19:52donc si vous voulez
19:55ça n'a absolument aucun sens
19:56peut-être le seul sens
19:57que l'on pourrait trouver
19:57et c'est peut-être
19:58une tentative d'explication
20:00c'est qu'il y a
20:01ces gens-là
20:01un amalgame
20:03qui est commis
20:03entre religion chrétienne
20:05France
20:06gouvernement
20:06que tout ça
20:07ça représente un gros paquet
20:08qui s'appelle l'Occident
20:09qu'on est tous à leurs yeux
20:10plus ou moins complices
20:11du pseudo-génocide
20:12en ouvrir les guillemets
20:13tel qu'eux le conçoivent
20:15et que quelque part
20:16on est tous un peu complices
20:17bon et ils sont
20:18dans l'essentialisation
20:19ethnique, religieuse
20:20et culturelle
20:20mais effectivement
20:22le prêtre a très bien réagi
20:23que ces gens-là
20:24aillent donner leur slogan ailleurs
20:25mais pas dans une église
20:26au moment de l'office
20:27Merci d'avoir regardé cette vidéo !
20:29Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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