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  • il y a 5 jours
Deux personnalités aux points de vues opposés confrontent leurs idées dans #FaceaFaceEte

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00:00:00Il est 19h, bonsoir, soyez les bienvenus pour ce nouveau rendez-vous de face à face.
00:00:06Ce soir à mes côtés, Nathan Devers et Alexandre Devecchio.
00:00:09Bonsoir messieurs.
00:00:10Bonsoir cher Thierry.
00:00:11Plaisir de vous retrouver.
00:00:12Beaucoup de thèmes, vous avez sélectionné, beaucoup de thèmes.
00:00:15Il a fallu que je sois strict.
00:00:16Vous allez voir, on va en parler dans quelques instants.
00:00:18Mais comme d'habitude, on commence par un tour d'horizon de l'information.
00:00:21Et ce soir, l'information c'est Isabelle Piboulot.
00:00:24Bonsoir Isabelle.
00:00:27Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:00:28A la une, cet accident mortel sur la commune de Saint-Just, dans le puits de Dôme.
00:00:33Trois spectateurs ont été tués au cours d'un rallye percuté par une voiture.
00:00:37Les victimes, deux frères de 70 et 60 ans et un père de famille de 44 ans,
00:00:43se trouvaient dans une zone balisée, interdite au public.
00:00:46Le véhicule a fait une sortie de route.
00:00:48La pilote, âgée de 22 ans, et la copilote, 51 ans, ont été hospitalisés.
00:00:54Mais leurs jours ne sont pas en danger.
00:00:55Une enquête est en cours.
00:00:57Un nouvel incendie sévit dans l'Aude.
00:00:59Le feu s'est déclaré en début d'après-midi à Cijan, ravageant une centaine d'hectares.
00:01:04Les flammes ont atteint une habitation, tandis que d'autres sont menacées.
00:01:08300 pompiers, deux canadaires, un dash et deux hélicoptères bombardiers sont mobilisés.
00:01:14Deux autres canadaires sont attendus en renfort.
00:01:16Au début du mois déjà, plus de 2000 hectares sont partis en fumée aux abords de Narbonne.
00:01:21Enfin, Donald Trump s'entretient avec les dirigeants du Cambodge et de la Thaïlande pour demander un cessez-le-feu.
00:01:28Les deux pays voisins contestent le tracé de leurs frontières communes et s'accusent mutuellement d'avoir ouvert le feu en premier.
00:01:35Depuis jeudi, des frappes meurtrières ont fait au moins 33 morts, la plupart civiles.
00:01:40Une violence jamais vue depuis les affrontements survenus entre 2008 et 2011.
00:01:45Merci beaucoup, chère Isabelle Piboulot.
00:01:48Allez, à ma droite, Alexandre Devecchio.
00:01:51À ma gauche, Nathan Devers.
00:01:52Vous êtes un prêt.
00:01:53Beaucoup de sujets à évoquer ce soir durant cette heure.
00:01:56Le premier sujet sur lequel vous avez voulu revenir, évidemment, cette dramatique affaire autour de cette colonie de vacances.
00:02:05Que s'est-il passé précisément à Valence, en Espagne ?
00:02:11On en a beaucoup parlé avec cette image très forte de cette monitrice de 21 ans qu'on va peut-être voir.
00:02:20Et ces jeunes adolescents qui ont été sortis manu militari parce que de confession juive.
00:02:26Je vous rappelle que cette cinquantaine de jeunes sont français.
00:02:31Il se pose beaucoup de questions.
00:02:33La compagnie Vueling a répondu par deux communiqués, persistants et signants, expliquants ou tentants d'expliquer peut-être l'inexplicable.
00:02:44Mais en attendant, l'information du jour, c'est la France qui a demandé des explications à Vueling et notamment par l'intermédiaire de Jean-Noël Barraud
00:02:52afin de déterminer si nos compatriotes avaient fait l'objet de discriminations liées à leurs confessions.
00:02:58Je commence avec vous.
00:03:00Mon cher Alexandre, nous sommes samedi.
00:03:03Les faits remontent à mercredi.
00:03:06Donc, il y a eu quand même un certain délai avant que la France s'intéresse précisément à ce qui s'est passé.
00:03:11Oui, c'est surprenant. Je me souviens avoir découvert les faits quasiment en direct mercredi.
00:03:16Mercredi matin, j'étais interrogé sur la question et je disais, moi, je ne préjuge pas de ce qui s'est passé.
00:03:21Je reste prudent.
00:03:22Mais je ne comprenais pas pourquoi la diplomatie française ne demandait pas des comptes.
00:03:28Et donc, il a fallu beaucoup de temps.
00:03:30Est-ce que ça aurait été des franco-maghrébins chantons un chant en arabe ?
00:03:39Est-ce que la diplomatie française aura mis autant de temps ?
00:03:43Je ne sais pas.
00:03:44C'est une question qu'on peut se poser.
00:03:45D'ailleurs, peut-être que je me trompe, mais je n'ai pas vu beaucoup d'associations antiracistes se manifester et monter au créneau.
00:03:55Alors, encore une fois, on ne connaît pas les faits, mais il est normal quand il y a des images comme ça qui circulent,
00:04:01quand il y a une émotion, quand les familles des personnes disent qu'il n'y a pas eu de bordel dans l'avion,
00:04:08c'est une arrestation gratuite, il y a des soupçons d'antisémitisme.
00:04:13Il est normal que la France demande des comptes.
00:04:14Tout est filmé, je crois, maintenant dans les avions.
00:04:18Donc, en fait, il faudrait avoir la vidéo pour connaître la réalité des faits sur lesquels, encore une fois,
00:04:23je reste prudent. C'est vrai que l'Espagne, avec Pedro Sanchez, prend un mauvais tournant.
00:04:30C'est un gouvernement socialiste, mais avec des alliés de la gauche extrêmement radicales,
00:04:35notamment des indépendantistes catalans qui flirtent aussi avec l'extrême-gauche,
00:04:40qui sont très engagés sur la question israélo-palestinienne, mais très pro-Hamas,
00:04:45pas seulement pro-Palestine, mais pro-Hamas.
00:04:48Donc, est-ce que c'est ce contexte-là et cette atmosphère en Espagne
00:04:51qui fait que peut-être il y a eu une forme de décomplexion sur cette question ?
00:04:57Il paraît qu'il y aurait un drapeau, là encore, à vérifier, mais un drapeau palestinien...
00:05:01A priori, c'est... Oui, dans le cockpit.
00:05:03Dans le cockpit du...
00:05:05C'est pas avéré du tout, d'ailleurs.
00:05:06C'est pas avéré. Donc, voilà, c'est pour ça qu'il faut rester prudent.
00:05:08Donc, il faut être très prudent, mais c'est pas avéré.
00:05:09Donc, je vous disais, il y a cette première thèse-là, mais je reste quand même prudent, moi,
00:05:12parce qu'effectivement, il y a aussi une autre hypothèse,
00:05:14c'est que l'Espagne n'est pas la France en termes de tolérance à la délinquance,
00:05:19aux mauvais comportements.
00:05:20La police, il est beaucoup plus respectée qu'en France, agit parfois...
00:05:24C'est une police qui, parfois, a une attitude un peu de cow-boy, mais avec tout le monde.
00:05:29Donc, il est possible aussi que ces gamins-là soient mal comportés.
00:05:34On dit beaucoup, c'est des enfants, mais entre 13 et 16 ans, on peut très mal se comporter.
00:05:38En plus, on sait que dans les avions, maintenant, il y a des mesures de sécurité précises.
00:05:43Donc, il y a deux hypothèses, mais il était normal et souhaitable,
00:05:47et j'ai commencé par là, que la diplomatie française s'en préoccupe.
00:05:51Et encore une fois, je pense que dans d'autres cas, la réaction aurait été beaucoup plus rapide.
00:05:56Forcé de constater, Nathan Devers, qu'il y a très peu de médias qui s'inquiétaient de cette situation aussi en France.
00:06:04Et c'est vrai qu'on aurait pu attendre une réaction plus rapide du gouvernement français pour poser des questions.
00:06:11Parce qu'évidemment, quand on voit tous les témoignages qu'on a pu recueillir,
00:06:14il y a vraiment une vraie différence entre le communiqué de la compagnie aérienne,
00:06:18qui persiste et qui signe à travers, je le disais en débutant cette émission, par deux communiqués,
00:06:23et tous les témoignages que nous, les équipes de CNews, on a pu recueillir.
00:06:28Oui, alors la prudence, évidemment, elle est normale, elle est salutaire,
00:06:32elle fait partie de la déontologie, du métier de journaliste et l'éthique du débat public.
00:06:36Mais en l'espace de trois jours, on a pu quand même avoir un certain nombre d'informations qui sont intéressantes.
00:06:42La première chose, c'est qu'il y a un décalage manifeste entre les témoignages des enfants,
00:06:49de certains passagers de l'avion, et les explications des autorités de l'aéroport,
00:06:54et surtout les explications des deux communiqués successifs de Vueling.
00:06:57Quand on dit la vérité, est-il besoin de faire un deuxième communiqué pour répéter qu'on dit la vérité ?
00:07:03Est-ce que ce n'est pas déjà un signe d'une forme de tâtonnement ?
00:07:07Je l'avais raconté sur CNews, mais j'avais fait l'expérience, moi, de l'aéroport de Valence,
00:07:11où les faits ont eu lieu, si je ne me trompe pas.
00:07:13J'étais tombé, et certains téléspectateurs ont pensé que j'inventais une histoire,
00:07:17parce que c'est vrai que c'est complètement invraisemblable,
00:07:18sur un douanier véreux dans cet aéroport, c'est-à-dire un douanier qui m'avait fait semblant
00:07:22de me dire qu'il y avait un truc qui n'allait pas dans ma valise pour me demander un pot de vin.
00:07:25Donc je m'étais dit, cet aéroport est quand même lunaire,
00:07:28je n'ai jamais vu un seul aéroport dans le monde où des douaniers demandent des pots de vin
00:07:31à des passagers en cachette après leur avoir brun.
00:07:33Donc il y a peut-être aussi un problème plus général des employés de cet aéroport.
00:07:38Mais j'aimerais faire deux ou trois remarques.
00:07:40La première remarque, c'est que si les faits sont avérés,
00:07:43et moi je trouve normal que le gouvernement ait attendu trois jours avant de réagir,
00:07:47c'est-à-dire qu'au début il se disait ses paroles contre parole,
00:07:49ça se trouve ce sont des enfants qui se sont mal comportés dans leur colonie de vacances,
00:07:56dans l'avion, etc.
00:07:57Puis quand même en voyant ce qui s'est dit depuis trois jours,
00:08:00je pense que si le gouvernement a pris cette décision et le ministère des Affaires étrangères
00:08:04de demander des explications à la compagnie aérienne et à l'ambassadeur espagnol,
00:08:08c'est qu'ils ont l'impression, et au vu de leur renseignement,
00:08:10ils se disent quand même que la balance de la vérité tend plutôt vers un côté que de l'autre,
00:08:15et en l'occurrence plutôt celui des passagers.
00:08:17Je pense que sinon ils ne l'auraient pas fait.
00:08:18Et surtout les trois jours montrent bien qu'ils ont été prudents.
00:08:21La deuxième remarque que j'aimerais faire, c'est que si c'est avéré,
00:08:26donc si il est avéré que ses enfants, comme ils le disent,
00:08:29étaient en train de faire une sorte de petite chanson qui débutait en hébreu
00:08:33et qu'on leur a dit de se taire et qu'ils se sont tus.
00:08:35Ils se sont tus, c'était juste que quelques paroles en hébreu.
00:08:38Si leur version est avérée et qu'en effet ils ont été discriminés
00:08:42parce que chantant une chanson en hébreu, donc parce que juif.
00:08:44J'aimerais faire une remarque, c'est que c'est depuis le 7 octobre la première fois
00:08:49que nous assistons en Europe à un incident antisémite qui n'est pas commis par des citoyens
00:08:55comme vous et moi, mais par des représentants de l'État.
00:08:58L'image qu'on voit là.
00:08:59La guardia civile.
00:09:00Des policiers qui agissent au nom du gouvernement, enfin de l'État espagnol.
00:09:05Et la deuxième remarque que j'aimerais faire, c'est que moi il y a une déclaration
00:09:08qui m'a quand même interpellé d'un ministre espagnol qui s'appelle Oscar Puente,
00:09:13ministre socialiste des transports du gouvernement espagnol.
00:09:15Sa déclaration a été dénoncée aujourd'hui même par la LICRA.
00:09:19Qui a dit, il a fait un tweet en disant êtes-vous patriote ?
00:09:23Si vous êtes patriote vous devez...
00:09:24Alors ce tweet a été supprimé.
00:09:25Il l'a supprimé, mais il a fait cette déclaration dénoncée par la LICRA.
00:09:29J'ai eu la déclaration de la LICRA sous mes yeux.
00:09:31Il a donc dit êtes-vous patriote en s'adressant à ses lecteurs ?
00:09:34Si vous êtes patriote vous devez soutenir Véling et ne pas soutenir les gamins israéliens.
00:09:40Donc ce ministre quand il fait se communiquer, il sait bien que les gamins sont français.
00:09:44Il est ministre, j'imagine qu'il a un abonnement à la presse qui lui est offert avec son ministère.
00:09:48Donc quand on dit gamins israéliens plusieurs jours après les faits, ça ne peut pas être une erreur.
00:09:53Ou alors c'est un lapsus archi révélateur pour parler d'enfants qui n'ont rien à voir avec Israël,
00:09:59qui sont des enfants français, qui sont des enfants juifs.
00:10:02Non mais là c'est très intéressant parce que ça va dans le sens de ce que je suis en train de vous dire.
00:10:06Cette affaire elle est très importante parce que ce n'est pas un simple entre guillemets incident antisémite.
00:10:13C'est un incident antisémite qui implique des autorités étatiques,
00:10:16qui implique des policiers et qui implique, je suis désolé de le dire, un ministre.
00:10:20Parce que le cliché selon lequel les juifs européens sont des Israéliens en puissance,
00:10:24et donc derrière des gens qui peut-être éventuellement défendent Netanyahou,
00:10:28le génocide à Gaza, la colonisation en Cisjordanie, etc.,
00:10:31c'est un cliché évidemment antisémite puisque la plupart des juifs européens
00:10:35n'ont pas de... d'abord ne sont pas forcément liés à Israël.
00:10:38Vous savez c'est la fameuse phrase de Gary dans La nuit sera calme,
00:10:40on lui dit est-ce que vous aimez Israël ?
00:10:41Il a dit Israël je m'en fous, j'aime l'Italie.
00:10:43Ce n'est pas parce que je suis juif que j'ai des liens avec Israël.
00:10:45Et quand vous commencez à ramener les juifs européens, français,
00:10:50à la condition d'Israéliens en puissance,
00:10:52et quand vous le faites en étant ministre,
00:10:53c'est le signe qu'il y a quelque chose qui ne va vraiment pas
00:10:55du côté des représentations collectives de la part de ce ministre
00:11:00et des personnages impliqués dans cette affaire.
00:11:02De manière générale, personne n'en parle,
00:11:04mais ce gouvernement espagnol, effectivement, hormis cette affaire,
00:11:07il y a effectivement un problème.
00:11:09Gouvernement qui est pris en plus dans des... c'est autre chose,
00:11:11mais dans de multiples affaires de corruption,
00:11:13personne n'en parle en France, là encore, deux poids, deux mesures.
00:11:17Ce serait par exemple la Hongrie de Victor Orban.
00:11:19Je pense qu'il y aurait beaucoup d'articles et d'indignation.
00:11:23Pour aller dans votre sens, sur son tweet,
00:11:27effectivement, vous avez relevé Gamma Israélien,
00:11:29et moi ça me choque qu'il dise que si vous êtes patriote,
00:11:31vous devez défendre vos lignes.
00:11:33Donc si vos lignes sont antisémites,
00:11:35le patriotisme fait qu'on doit défendre des antisémites.
00:11:39Je crois que le vrai patriotisme, justement, c'est si vous êtes patriote
00:11:43et que vous aimez l'Espagne, vous devez faire la vérité là-dessus
00:11:45pour que, justement, on n'accuse pas l'Espagne.
00:11:48Et vous avez raison de rappeler que là, pour le coup,
00:11:50ce serait un antisémitisme d'État, l'Espagne,
00:11:53d'avoir le moindre ambiguïté sur cette question-là.
00:11:56Donc ce tweet est vraiment indigne et révèle un problème,
00:11:59effectivement, vous avez raison, au sein du gouvernement espagnol.
00:12:02Et deuxième chose qui va quand même dans votre sens,
00:12:04c'est qu'on a vu le communiqué de Vueling.
00:12:07Mais moi, j'attends aussi, j'attendais deux choses.
00:12:09La diplomatie française s'est faite.
00:12:11Et j'avais réagi en disant, la guardia civile est quand même atteinte dans son honneur.
00:12:16Il n'y a pas eu de communiqué.
00:12:17Ils auraient pu expliquer pourquoi c'était aussi musclé.
00:12:21Est-ce que les enfants s'étaient débattus ?
00:12:23Est-ce que les accompagnateurs avaient eu de mauvais gestes ?
00:12:27Est-ce que c'était utile de mettre de traînée
00:12:30une accompagnatrice de colonie de vacances ?
00:12:32Il y a 21 ans, je rappelle.
00:12:34Il y a 21 ans.
00:12:35Bon, là, encore une fois, s'il était violente,
00:12:37là, on n'a pas toutes les images.
00:12:39Mais je serai justement la guardia civile, je dirais.
00:12:42Je ferai un communiqué pour dire, voilà.
00:12:45On est peut-être allé un peu fort.
00:12:47Non, pas forcément.
00:12:48Mais de dire, il y avait des causes.
00:12:48Là, les images sont quand même.
00:12:50Si elle était forte, c'est parce qu'il y avait nécessité
00:12:52de faire une interpellation musclée.
00:12:53Là, il n'y a rien.
00:12:55Donc, s'il n'y a rien, c'est qu'il y a peut-être
00:12:56quelque chose à se reprocher.
00:12:58Et donc, il est heureux que le gouvernement
00:13:01ait demandé des explications.
00:13:01Moi, je demanderais à la vidéo si j'étais le gouvernement.
00:13:05Mais c'est vrai que tous les témoignages
00:13:07qu'on a eus, Alexandre, ne convergent en aucune manière
00:13:09avec les deux communautés de l'Union.
00:13:10Oui, mais encore une fois, les témoignages,
00:13:12moi, je reste trop prudent parce que les témoignages
00:13:13des familles et des enfants,
00:13:14ils ne vont pas s'auto-accuser.
00:13:17Donc, il faut rester prudent.
00:13:19Mais voilà, moi, je trouve que la diplomatie française,
00:13:22je ne vois pas pourquoi c'était de la prudence
00:13:23d'attendre trois jours.
00:13:24On a pu demander simplement des explications.
00:13:27Allez, tout ça, cette affaire,
00:13:29arrive dans un contexte un petit peu particulier.
00:13:31L'autre thème sur lequel vous avez souhaité revenir,
00:13:34et c'est bien naturel,
00:13:35c'est sur cette déclaration d'Emmanuel Macron
00:13:37à travers ses réseaux sociaux
00:13:39où il a carrément demandé de reconnaître l'État palestinien,
00:13:44sachant qu'il y a des échéances,
00:13:45il avait des rencontres et qu'il l'a fait un peu en catimini.
00:13:49Hier, je recevais Joshua Zarka,
00:13:52qui est l'ambassadeur d'Israël en France.
00:13:53Je vous propose juste de l'écouter
00:13:54pour ouvrir nos échanges.
00:13:56Ça veut dire que le Hamas est content de cela.
00:14:00Alors, le jour où le Hamas refuse pour la quatrième fois
00:14:04une offre de cesser le feu,
00:14:07qui en fin de compte mènerait à la paix,
00:14:09à la stabilité,
00:14:11à la libération du peuple palestinien de Gaza,
00:14:13ce jour-là,
00:14:17le président choisit d'annoncer la reconnaissance de l'État palestinien
00:14:21et donc de donner au Hamas
00:14:24un espèce de souffle de derrière
00:14:26en lui disant « ça va, ça va,
00:14:28ne vous inquiétez pas, continuez le combat ».
00:14:30J'étais déçu, j'étais triste,
00:14:32j'étais choqué,
00:14:34et malheureusement, c'est là.
00:14:36Il y a un sens peut-être
00:14:37que je n'ai pas réussi à faire ce que j'avais à faire,
00:14:41et c'était vraiment de convaincre l'administration française
00:14:46qu'un tel pas serait désastrieux pour tout,
00:14:50pour la région, pour les Palestiniens,
00:14:52pour nos relations bilatérales,
00:14:54pour le statut de la France au Moyen-Orient
00:14:57et notre capacité de travailler ensemble.
00:15:00Alors, il utilise, c'est un ambassadeur,
00:15:02donc les mots sont choisis.
00:15:03Il est diplomate,
00:15:05donc son mot, c'est déçu, on le comprend.
00:15:08Surtout, c'est qu'on peut se poser la question,
00:15:10objectivement, à quoi jouent Emmanuel Macron ?
00:15:13Pourquoi maintenant ?
00:15:14Force est de constater que les premières réactions
00:15:17étaient celles du Hamas,
00:15:20les autres réactions,
00:15:21on a eu droit à un cocktail de réactions
00:15:23du côté de LFI.
00:15:25J'aimerais vous entendre.
00:15:27Alexandre Devecchio.
00:15:28Oui, alors à quoi joue Emmanuel Macron ?
00:15:30Il faut se demander pourquoi il prend une telle décision.
00:15:33Est-ce qu'il espère avoir une amélioration sur le terrain,
00:15:37aboutir comme ça à un processus de paix ?
00:15:42On voit bien que c'est impossible en réalité
00:15:45et que c'est une reconnaissance pour se faire plaisir.
00:15:48Il y a déjà 148 États qui reconnaissent l'État palestinien.
00:15:51Ça n'a pas changé la situation d'un iota.
00:15:57Ensuite, est-ce que c'est quelque chose
00:16:02qui peut donner du prestige à la France,
00:16:04lui permettre de peser sur la situation au Moyen-Orient ?
00:16:08Je ne crois pas du tout.
00:16:09On voit bien que la France est plutôt isolée.
00:16:11On a vu la réaction notamment des Américains.
00:16:16Les pays arabes sont plutôt pro-palestiniens.
00:16:20Mais par exemple, je ne suis pas sûr
00:16:22que ça change grand-chose sur la question de l'Algérie.
00:16:25Ça nous permet d'avoir des meilleurs rapports avec l'Algérie.
00:16:28Donc, on ne voit pas bien pourquoi il fait ça.
00:16:31Si ce n'est, moi, j'ai une explication presque psychologique
00:16:35d'un président de la République
00:16:37qui n'a plus les manettes sur le plan national,
00:16:41qui voit la situation lui échapper,
00:16:43qui veut absolument exister sur la situation internationale,
00:16:47quitte à faire des choses tonitruentes,
00:16:50mais qui n'ont pas de sens.
00:16:51C'est quand même problématique
00:16:52vu la gravité de la décision qui a été prise.
00:16:54Et d'ailleurs, on peut se demander
00:16:55pourquoi l'annoncer deux mois avant.
00:16:57Donc, il y a un côté, je veux exister.
00:17:00Je bombe le torse, je suis maître du monde.
00:17:02Je bombe le torse, exactement.
00:17:04Et c'est un peu ridicule,
00:17:05puisque malheureusement, la France a de moins en moins de poids.
00:17:08Et je ne suis pas sûr que c'est comme ça,
00:17:10en bombant le torse de manière totalement artificielle,
00:17:13qu'elle va retrouver de la force.
00:17:15Et enfin, moi, ce qui me préoccupe beaucoup,
00:17:17parce que je pense que le président de la République
00:17:20doit défendre avant tout les intérêts français,
00:17:23c'est que c'est une décision qui, je trouve,
00:17:25par rapport à la France,
00:17:28peut avoir que des conséquences négatives
00:17:31sur le plan intérieur.
00:17:32Alors, c'est peut-être aussi une des raisons.
00:17:33Il espère, on est un pays archipélisé,
00:17:36communautarisé.
00:17:37On sait qu'une grande partie de la communauté musulmane française
00:17:40est attachée à la Palestine.
00:17:41Il espère peut-être envoyer un message à cette communauté ainsi,
00:17:46mais je ne crois pas que c'est le bon message qui est envoyé.
00:17:48Parce qu'encore une fois, vous l'avez rappelé,
00:17:50qui est-ce qui applaudit en premier ?
00:17:52C'est le Hamas et LFI.
00:17:54Donc, il donne finalement des gages,
00:17:57le président de la République,
00:17:59aux terroristes, aux islamistes, aux communautaristes.
00:18:02Et donc, je trouve que cette décision
00:18:06le fait apparaître comme un président
00:18:08prêt à tous les accommodements déraisonnables.
00:18:10En plus, symboliquement,
00:18:12il n'a peut-être pas fait attention,
00:18:13mais on était 30 ans, jour pour jour,
00:18:17après l'attentat du métro Saint-Michel
00:18:20par Raled Kalkal,
00:18:22qui a marqué le début des attentats en France.
00:18:25Certains disent que ça n'a rien à voir.
00:18:27Mais si, puisqu'il y a eu le 7 octobre,
00:18:30Israël se débat face à l'islamisme et au terrorisme.
00:18:34Et nous-mêmes, nous nous débattons depuis des années
00:18:36face à l'islamisme et au terrorisme.
00:18:38Je pense que face à l'islamisme et au terrorisme,
00:18:41on ne peut pas négocier,
00:18:42il faut envoyer un message de fermeté.
00:18:44Et là, il envoie, encore une fois,
00:18:45un message de faiblesse.
00:18:46Nathan Devers, est-ce que vous êtes du même avis
00:18:49qu'Alexandre ?
00:18:51Pas tout à fait.
00:18:52Heureusement pour le débat.
00:18:53Tant mieux.
00:18:53Heureusement pour le débat,
00:18:54puisque je vous rappelle que le thème de cette émission,
00:18:56c'est face à face.
00:18:56Face à face.
00:18:57On n'était pas pour l'instant.
00:18:58Oui.
00:18:58Mais, alors, la première remarque que je ferais,
00:19:00c'est qu'Emmanuel Macron, par cette annonce,
00:19:03il annonce qu'il va reconnaître,
00:19:04plus tard, en septembre,
00:19:06l'existence de la Palestine.
00:19:08D'abord, il met fin à une forme d'hypocrisie
00:19:10de la position française sur le sujet.
00:19:13Hypocrisie qui, à la fin,
00:19:15frôlait le ridicule, voire tombait dedans.
00:19:18Parce que la position française,
00:19:20depuis des décennies,
00:19:21c'est de répéter, année après année,
00:19:23nous sommes pour une solution à deux États.
00:19:25Nous sommes pour la paix.
00:19:26Nous sommes pour la table des négociations.
00:19:28Mais, c'est une position
00:19:30qui n'a absolument jamais rien fait,
00:19:31dans le sens d'une avancée
00:19:34de la solution à deux États.
00:19:35Puisque, alors, la France
00:19:36ne peut évidemment pas, à elle seule,
00:19:38changer quoi que ce soit,
00:19:40toute seule,
00:19:41au conflit israélo-palestinien
00:19:43et changer la face du Moyen-Orient.
00:19:45Mais, même de ses propres moyens,
00:19:47elle n'essayait pas de le faire.
00:19:48Puisque, d'ailleurs, sous François Hollande,
00:19:49le Parlement s'était prononcé
00:19:50en faveur d'une reconnaissance de la Palestine.
00:19:52Ça n'avait pas été suivi d'effet.
00:19:54À partir de là, il y a deux solutions
00:19:55pour la France.
00:19:56Une première solution,
00:19:57si on veut sortir de l'hypocrisie,
00:19:58on peut rester hypocrite
00:19:59pendant des décennies.
00:20:00Mais, si on veut avoir une position conséquente,
00:20:02ou bien, il faut que la France dise publiquement
00:20:04« Écoutez, la solution à deux États,
00:20:07on l'enterre ».
00:20:07C'est un joli slogan,
00:20:09c'est un beau principe,
00:20:10c'est un truc pour se donner bonne conscience,
00:20:11pour faire bon chic, bon genre,
00:20:13et pour que la France puisse dire
00:20:14« Vous l'ayez, on est dans la paix,
00:20:15on n'est pas des méchants ».
00:20:16Mais on l'enterre,
00:20:17donc on l'abandonne.
00:20:18Et il y a certains politiques
00:20:19qui sont favorables à ça en France,
00:20:22qui disent « On ne veut pas du tout
00:20:23de la solution à deux États ».
00:20:24Éric Zemmour, par exemple,
00:20:25c'est le discours qui tient.
00:20:27Marine Le Pen, elle dit
00:20:28« Théoriquement, je suis pour les deux États,
00:20:30mais pas dans les faits ».
00:20:30Mais Éric Zemmour, il dit
00:20:31« Je ne suis pas pour les deux États du tout ».
00:20:33Ou bien, si on est vraiment
00:20:34pour la solution à deux États,
00:20:36il faut l'être complètement.
00:20:37Alors, ensuite,
00:20:38la deuxième question que je pose,
00:20:39et là, c'est une vraie question.
00:20:41Moi, je suis favorable.
00:20:42Je pense que le paradigme,
00:20:43que la cause palestinienne,
00:20:44elle doit prendre une forme étatique.
00:20:46Mais Emmanuel Macron lui-même
00:20:47avait fait l'énumération
00:20:49d'un certain nombre de conditions.
00:20:50Aucune de ces conditions ?
00:20:51J'y viens.
00:20:52Conditions qui étaient nécessaires.
00:20:53Aucune.
00:20:54Qui étaient nécessaires.
00:20:55Libération des otages.
00:20:56démantèlement du Hamas.
00:20:58On n'y est pas.
00:21:00Destruction des infrastructures
00:21:01militaires du Hamas.
00:21:02Départ du Hamas du pouvoir.
00:21:04Pas seulement les infrastructures militaires,
00:21:06mais le bureau politique.
00:21:07Exil des dirigeants du Hamas
00:21:08en dehors de Gaza.
00:21:09C'était un moment ce qui était envisagé.
00:21:11Et puis, reconnaissance mutuelle,
00:21:13non seulement d'Israël par la Palestine,
00:21:15mais aussi d'un certain nombre
00:21:16de pays sunnites,
00:21:17qui ne reconnaissent pas pour l'instant Israël,
00:21:19vers Israël.
00:21:20À ces conditions,
00:21:21je pense qu'il faut en ajouter une,
00:21:23qui était manquante.
00:21:24L'autorité palestinienne,
00:21:25je ne suis pas certain
00:21:26qu'elle soit la solution.
00:21:28Pour trois raisons.
00:21:29Un, elle est antidémocratique.
00:21:31Il n'y a pas eu d'élection depuis 2006.
00:21:32Deux, elle n'a aucune légitimité politique
00:21:34sur le terrain.
00:21:35Moi, les interlocuteurs
00:21:37que je peux avoir en Cisjordanie,
00:21:38des Palestiniens proches
00:21:39de l'autorité palestinienne,
00:21:40qui ont travaillé à l'autorité palestinienne
00:21:42ou qui travaillent,
00:21:43me disent tous en off,
00:21:44notre pouvoir est suspendu à un fil.
00:21:47Le Hamas est de plus en plus populaire,
00:21:50on ne tient pas les choses
00:21:51et de toutes les manières,
00:21:52les Palestiniens voient bien
00:21:53qu'on a été nuls depuis 20 ans.
00:21:55Et troisièmement,
00:21:56c'est un pouvoir qui est vieillissant
00:21:59et qui, je crois,
00:22:01n'a pas cette légitimité-là nationale.
00:22:03Donc, je pense que,
00:22:05pour reconnaître le toit palestinien,
00:22:07il faut commencer par faire en sorte
00:22:09que ces conditions,
00:22:10elles soient respectées.
00:22:11Ce qui était la stratégie initiale
00:22:12d'Emmanuel Macron.
00:22:14Donc, c'est pour ça que je ne comprends pas
00:22:16quand vous dites
00:22:17la France hypocrite.
00:22:18Elle n'est pas forcément hypocrite,
00:22:20elle est irréaliste.
00:22:21Elle est pour deux États,
00:22:22mais chacun voit bien
00:22:22que dans le contexte actuel,
00:22:24c'est très compliqué d'avoir deux États.
00:22:26Et du reste,
00:22:26est-ce que ce geste,
00:22:27c'est ça qui est intéressant,
00:22:29est-ce que ce geste favorise
00:22:30la création de deux États ?
00:22:31Je ne crois pas du tout.
00:22:34Israël se sent rejeté
00:22:36par ses alliés d'un côté
00:22:38et de l'autre côté,
00:22:39c'est le Hamas.
00:22:41Qu'on récompense
00:22:43d'une certaine manière
00:22:44du 7 octobre.
00:22:45Ce sont les premiers
00:22:46à s'être réduits.
00:22:46C'est le signal envoyé,
00:22:48en tous les cas.
00:22:48C'est le signal envoyé.
00:22:49On sait bien
00:22:49qu'il n'y aura jamais
00:22:50deux États
00:22:51avec le Hamas.
00:22:54Ce n'est pas avec eux
00:22:54qu'on va négocier
00:22:55quoi que ce soit
00:22:56parce que de toute manière,
00:22:56ils ne veulent pas de deux États.
00:22:58Ils veulent la disparition d'Israël.
00:23:00Donc, à part se payer le mot,
00:23:01c'est ça,
00:23:02je ne vois pas le sens
00:23:03de cette reconnaissance.
00:23:05Et donc, je ne crois pas
00:23:06que c'est hypocrite
00:23:06de la part de la France.
00:23:08On peut travailler
00:23:09à une solution
00:23:10à deux États.
00:23:11Mais vous l'avez dit très bien,
00:23:13il faut que les conditions
00:23:14soient réunies.
00:23:15Maintenant, il y a peut-être
00:23:15une hypocrisie plus grande.
00:23:17Et ça, c'est un vaste sujet.
00:23:18Il faudrait voir
00:23:19avec des gens
00:23:20plus spécialistes que moi.
00:23:21Mais moi, j'ai le sentiment
00:23:22quand même,
00:23:22tout le monde s'acharne
00:23:24à dire deux États,
00:23:24deux États, deux États,
00:23:25parce que c'est initialement
00:23:27la solution
00:23:28qui est la plus juste
00:23:29en vérité.
00:23:30mais moi, j'observe
00:23:32que cette solution,
00:23:33plus le temps place,
00:23:34plus elle s'éloigne.
00:23:36Et là, il y a un peu
00:23:36hypocrisie de tous les côtés.
00:23:38Les Palestiniens
00:23:39qui, en réalité,
00:23:40soutiennent le Hamas
00:23:41et donc, ce qu'ils ne veulent pas,
00:23:42c'est surtout un État juif.
00:23:45Ils préfèrent ne pas avoir
00:23:46d'État juif
00:23:46plutôt que d'avoir
00:23:47un État palestinien.
00:23:49Et de l'autre côté,
00:23:49quand même,
00:23:50Israël,
00:23:50et c'est peut-être
00:23:51aussi une raison
00:23:52pour laquelle Emmanuel Macron
00:23:54a accéléré le timing.
00:23:56Là, j'essaye
00:23:56de me mettre dans sa tête
00:23:57et de voir
00:23:58s'il a de bonnes raisons.
00:23:59Voilà, décrypté.
00:24:01L'annexion de la Judée-Saint-Marie
00:24:02dont on ne parle pas
00:24:03par le gouvernement Netanyahou,
00:24:06c'est quand même quelque chose
00:24:08qui est un signal
00:24:10qui est envoyé
00:24:10par le gouvernement Netanyahou
00:24:12qu'il n'a absolument pas envie
00:24:13d'aller vers deux États non plus.
00:24:17Donc, est-ce qu'il ne faut pas
00:24:19en finir avec cette hypocrisie
00:24:20de deux États,
00:24:21constater qu'il va falloir
00:24:23trouver d'autres solutions ?
00:24:24Moi, je me pose sincèrement
00:24:26la question.
00:24:27Et d'ailleurs,
00:24:27je pense que la diplomatie française
00:24:30doit aussi évoluer
00:24:31et sortir des schémas
00:24:32qui étaient ceux...
00:24:33Moi, je suis plutôt gaulliste
00:24:34à l'origine
00:24:34et on pourrait penser
00:24:35qu'Emmanuel Macron
00:24:37s'inscrit dans une tradition
00:24:38gaullienne
00:24:39qui était une tradition
00:24:40plutôt pro-arabe.
00:24:42Je ne suis pas sûr
00:24:42que le général de Gaulle
00:24:43aura la même position aujourd'hui
00:24:44parce que la situation
00:24:45a évolué.
00:24:46À l'époque du général de Gaulle,
00:24:47il y avait des nationalistes arabes
00:24:50comme interlocuteurs
00:24:51en Palestine
00:24:52et d'ailleurs
00:24:52à peu près partout
00:24:53dans le Moyen-Orient.
00:24:54Aujourd'hui,
00:24:55malheureusement,
00:24:55c'est l'islamiste
00:24:56qui gagne
00:24:57à peu près partout
00:24:57dans les pays arabes
00:24:58et en Palestine,
00:24:59il n'y a plus
00:24:59que des islamistes
00:25:01comme interlocuteurs.
00:25:03Et donc,
00:25:03face à des islamistes
00:25:04et étant donné
00:25:05que notre pays,
00:25:06la différence
00:25:06avec le général de Gaulle,
00:25:07c'est que notre pays
00:25:08a été frappé
00:25:08par l'islamiste
00:25:09parce que ça ne doit pas
00:25:10nous conduire
00:25:11à réexaminer
00:25:14notre position historique.
00:25:16Nathan Devers,
00:25:16très rapidement,
00:25:17juste avant la première position.
00:25:18Deux petites remarques
00:25:19pour rebondir
00:25:19sur ce que vous disiez.
00:25:20L'une critique
00:25:21vis-à-vis d'Israël,
00:25:21l'autre vis-à-vis de la Palestine.
00:25:23Critique vis-à-vis d'Israël,
00:25:24vous parlez de l'annexion
00:25:24de la Judée Samarie,
00:25:26de la Cisjordanie
00:25:27renommée Judée Samarie.
00:25:30Les gouvernements Netanyahou,
00:25:31Netanyahou depuis 20 ans,
00:25:33fait tout
00:25:33pour enterrer
00:25:34la solution à deux États.
00:25:36Il arrive au pouvoir
00:25:36pour ça.
00:25:37C'était son projet politique,
00:25:39il l'a dit,
00:25:39au moins on ne peut pas
00:25:40lui reconnaître
00:25:40de ne pas avoir été honnête,
00:25:41il l'a dit tout le temps,
00:25:43je suis contre
00:25:43la perspective de paix.
00:25:45Il a tout fait
00:25:45depuis qu'il est au pouvoir
00:25:46pour rendre impossible
00:25:47la situation
00:25:49où il y aurait
00:25:51un État palestinien
00:25:51et notamment en Cisjordanie,
00:25:53en fait beaucoup plus
00:25:53en Cisjordanie qu'à Gaza.
00:25:54Ça c'est la première remarque.
00:25:56La remarque critique
00:25:57vis-à-vis de la Palestine,
00:25:59c'est que,
00:26:00et c'est là
00:26:01qu'en effet
00:26:01le paradigme de la nation
00:26:03est peut-être
00:26:03un peu insuffisant,
00:26:05c'est qu'une nation
00:26:06ce n'est pas tout.
00:26:07En Israël,
00:26:08voyez-vous,
00:26:09il y a énormément
00:26:09d'Arabes israéliens
00:26:10qui sont musulmans,
00:26:11qui ont des droits,
00:26:12qui sont citoyens,
00:26:13qui peuvent voter,
00:26:13qui peuvent aller à l'armée
00:26:14s'ils veulent,
00:26:14qui peuvent faire tous
00:26:15les métiers qu'ils veulent,
00:26:22est-ce qu'il pourrait y avoir
00:26:24des citoyens juifs ?
00:26:26Comme il y a
00:26:26des Arabes israéliens
00:26:27en Israël.
00:26:29Est-ce qu'il pourrait y avoir
00:26:30des citoyens juifs
00:26:30qui seraient par exemple
00:26:31palestiniens,
00:26:32mais qui pourraient avoir
00:26:33leur quartier,
00:26:34qui pourraient prier,
00:26:34qui pourraient bosser,
00:26:35qui pourraient ne pas
00:26:36se faire pogromiser,
00:26:37ou est-ce que ce serait
00:26:37un nettoyage ethnique ?
00:26:38Et ça,
00:26:39je la rajoute
00:26:40à la liste des conditions.
00:26:41Il faut impérativement
00:26:42un État qui commence
00:26:43par une purification ethnique,
00:26:45c'est un État
00:26:46qui se maudit lui-même
00:26:47à tomber dans un cercle
00:26:49de malheur
00:26:49et dans un cercle...
00:26:50J'ajoute d'un mot
00:26:51pour aller dans ce sens-là,
00:26:52que dans le monde arabe,
00:26:53hormis la question d'Israël,
00:26:56il y a une épuration ethnique.
00:26:57C'est pour ça que je vous disais
00:26:58que malheureusement,
00:26:58l'islamisme gagne partout,
00:27:00pas seulement en Palestine,
00:27:03et il y a un refus radical
00:27:04de l'altérité,
00:27:05et pas seulement les juifs,
00:27:06c'est les chrétiens pareils,
00:27:08tout ce qui est minorité
00:27:09est aujourd'hui exterminé
00:27:11dans un grand silence
00:27:12dans le monde arabe.
00:27:13Et hier,
00:27:13j'ai posé très clairement
00:27:14la question à l'ambassadeur
00:27:16d'Israël en France,
00:27:17quelle pourrait être l'issue,
00:27:19et la solution ?
00:27:21Et il m'a répondu
00:27:22les yeux dans les yeux,
00:27:24libération des otages,
00:27:25fin du conflit.
00:27:27Fin du conflit,
00:27:28mais ça n'apporte pas
00:27:29une solution pérenne
00:27:31pour le long terme.
00:27:32On marque une pause,
00:27:33on a beaucoup de choses
00:27:33à évoquer ensemble,
00:27:34c'est votre face-à-face,
00:27:36on se retrouve dans quelques instants.
00:27:37A tout de suite.
00:27:37Ils sont en forme,
00:27:42c'est leur face-à-face,
00:27:43ce samedi,
00:27:44Alexandre Devecchio
00:27:46et Nathan Devers.
00:27:47On va parler de
00:27:48Donald Trump,
00:27:50vous savez,
00:27:50il est en déplacement
00:27:51en Écosse
00:27:52pour quatre jours,
00:27:54il va rencontrer d'ailleurs
00:27:55la présidente
00:27:55de la Commission européenne,
00:27:57entre autres,
00:27:57rendez-vous important,
00:27:58on le sait,
00:27:59à une semaine
00:28:00de l'entrée en vigueur
00:28:01des fameuses
00:28:02surtaxes douanières américaines.
00:28:05Et dans sa sortie de l'avion,
00:28:06vous allez voir,
00:28:07il a fait lui-même
00:28:07une sortie
00:28:09en évoquant deux thèmes
00:28:10qui n'ont pas spécialement
00:28:12de lien entre elles.
00:28:13Mais vraiment,
00:28:14mais écoutez.
00:28:16Il y a plusieurs choses
00:28:19que je pourrais dire,
00:28:20mais en matière d'immigration,
00:28:21vous feriez mieux
00:28:21de vous ressaisir,
00:28:22sinon l'Europe
00:28:23n'existera plus.
00:28:24Vous devez vous ressaisir.
00:28:26Et nous,
00:28:27comme vous le savez,
00:28:28le mois dernier,
00:28:28personne n'est entré
00:28:29dans notre pays.
00:28:30Personne.
00:28:31Nous avons fermé
00:28:31les frontières
00:28:32et nous avons expulsé
00:28:33beaucoup de mauvaises personnes
00:28:34qui étaient arrivées
00:28:35avec Biden.
00:28:36était complètement rigide
00:28:39et il a laissé faire.
00:28:41Mais vous laissez cela
00:28:42se produire dans vos pays
00:28:43et vous devez mettre fin
00:28:44à cette horrible invasion
00:28:45qui touche l'Europe,
00:28:46de nombreux pays en Europe.
00:28:49Certaines personnes,
00:28:50certains dirigeants
00:28:54ne l'ont pas laissé se produire
00:28:55et ils ne reçoivent pas
00:28:57le crédit qu'ils méritent.
00:28:58Je pourrais vous les citer maintenant,
00:29:00mais je ne vais pas
00:29:01embarrasser les autres.
00:29:02Mais arrêtez,
00:29:03cette immigration est en train
00:29:04de tuer l'Europe.
00:29:06et autre chose,
00:29:06arrêtez les éoliennes
00:29:07qui détruisent la beauté
00:29:09de vos pays.
00:29:10Je vous l'avais dit,
00:29:13il parle des migrations
00:29:14et juste à la fin,
00:29:16il parle des éoliennes.
00:29:17Les deux sujets
00:29:18n'ont pas de lien.
00:29:19C'est du Trump.
00:29:21Je ne sais pas
00:29:21si les deux sujets
00:29:22n'ont pas de lien.
00:29:24Alors, ça parle de lien
00:29:25avec les éoliennes.
00:29:25Faites-moi le lien entre les éoliennes
00:29:26et les éoliennes.
00:29:27Moi, je vais vous faire
00:29:27le lien entre les éoliennes
00:29:28et l'immigration.
00:29:30Moi, je l'ai parce qu'ils disent
00:29:31que ça détruit vos paysages,
00:29:32la beauté de votre pays.
00:29:34Je ne dis pas que l'immigration
00:29:34en soi détruit la beauté du pays,
00:29:38mais l'immigration massive
00:29:39et non contrôlée
00:29:40est une question d'identité,
00:29:43modifie l'identité du pays.
00:29:45Et moi, je crois que les éoliennes,
00:29:47si elles sont trop nombreuses,
00:29:48modifient aussi l'identité
00:29:50puisqu'une identité,
00:29:51c'est un patrimoine,
00:29:52des paysages, des monuments.
00:29:53J'ai compris le lien.
00:29:55Peut-être que Trump
00:29:55ne pense pas ça.
00:29:56Mais ce qui est amusant,
00:29:57il est censé venir parler
00:29:58des taxes douanières
00:30:00et en fait,
00:30:01il parle à l'opinion,
00:30:02il fait un peu de diversion
00:30:03et il parle à l'opinion publique
00:30:05européenne d'une certaine manière
00:30:07parce que je crois
00:30:07qu'il a bien identifié
00:30:09que ce sont des sujets
00:30:09qui touchent les opinions
00:30:11publiques européennes.
00:30:12Donc, c'est une manière aussi
00:30:13de rendre les États-Unis sympathiques
00:30:15à un moment où
00:30:16elles peuvent apparaître
00:30:18pas très sympathiques
00:30:19puisqu'il veut
00:30:19augmenter les taxes en Europe.
00:30:22Donc, je crois que
00:30:23ça paraît comme ça,
00:30:25vous dites,
00:30:25ça n'a rien à voir
00:30:26mais je crois que c'est
00:30:27un fin communiquant
00:30:29en fait,
00:30:29Donald Trump
00:30:30sous son allure
00:30:32un peu balourde,
00:30:33grossière comme ça.
00:30:34Je crois qu'il est assez habile
00:30:36et c'est d'ailleurs
00:30:36pourquoi aussi
00:30:37il a été réélu
00:30:38dans des circonstances
00:30:39absolument incroyables.
00:30:41Oui, maintenant,
00:30:42je comprends mieux
00:30:42le lien que vous faites
00:30:43entre les géoliennes
00:30:44et l'immigration.
00:30:45Je ne l'avais pas
00:30:46mais en vous écoutant,
00:30:48peut-être.
00:30:48Il a compris que la question
00:30:50en tout cas identitaire
00:30:52était une question
00:30:52aujourd'hui très importante
00:30:54pour les Européens
00:30:54mais je dirais
00:30:55pour tous les Occidentaux.
00:30:56C'est un parallèle
00:30:57avec son propre pays.
00:30:58Nathan Levers.
00:30:59Moi, ce que je trouve
00:31:00assez cocasse,
00:31:01c'est que d'abord,
00:31:02M. Trump
00:31:03se soucie
00:31:05du fait que
00:31:07l'identité
00:31:08de l'Europe
00:31:09ne soit surtout pas
00:31:10modifiée
00:31:10par des apports extérieurs.
00:31:11C'est assez amusant
00:31:13venant
00:31:14du président
00:31:15d'un pays
00:31:16qui a passé
00:31:18les dernières décennies
00:31:19depuis
00:31:19les années 50
00:31:21à modifier
00:31:22l'identité
00:31:23de l'Europe
00:31:24par un impérialisme
00:31:26assumé,
00:31:27calculé,
00:31:27prévu
00:31:28depuis la tête
00:31:30de l'État,
00:31:30depuis Washington.
00:31:31Ce n'est pas des apports
00:31:32comme ça,
00:31:32spontanés,
00:31:33de la part d'Américains
00:31:34qui sont venus en France.
00:31:35C'est une volonté
00:31:37délibérée
00:31:38de faire entrer
00:31:40l'Europe
00:31:41dans la sphère
00:31:43d'influence
00:31:44et notamment
00:31:44d'influence culturelle
00:31:45des États-Unis.
00:31:47Si on parle
00:31:47de tous les aspects
00:31:49entre guillemets
00:31:50de notre identité,
00:31:51je n'aime pas le mot,
00:31:51mais vous voyez
00:31:51ce que je veux dire,
00:31:52de notre art de vivre
00:31:53où nous avons importé,
00:31:55moi j'ai beaucoup
00:31:56d'admiration,
00:31:56je ne suis pas du tout
00:31:56anti-américain,
00:31:58mais est-ce que c'est
00:31:59le meilleur de l'Amérique,
00:32:00les fast-foods à gogo,
00:32:02l'uniformisation
00:32:04des musiques populaires
00:32:06avec les chanteurs
00:32:07les plus commerciaux
00:32:08de la Californie,
00:32:10l'uniformisation
00:32:11des films aussi,
00:32:13industriels,
00:32:13avec les films
00:32:14peut-être les moins réussis
00:32:15aussi parfois,
00:32:16les blockbusters
00:32:17un peu vulgaires,
00:32:19des pratiques aussi
00:32:20qui ont pu arriver
00:32:21en France,
00:32:22qui viennent des États-Unis,
00:32:25cette marchandisation
00:32:27de la vie culturelle.
00:32:29Bon, alors je trouve ça
00:32:30marrant que M. Trump,
00:32:32mais M. Trump,
00:32:32c'est vrai que c'est
00:32:33un grand amateur
00:32:33de culture européenne,
00:32:34c'est un grand savant
00:32:36de la culture européenne
00:32:37et on leur remercie
00:32:38de se soucier
00:32:39de tous ces aspects-là.
00:32:41Et M. Trump,
00:32:41qui est aussi quelqu'un
00:32:42de très sensible
00:32:43au changement climatique,
00:32:45et donc tous ces conseils
00:32:47en la matière
00:32:47pourront être accueillis
00:32:48avec beaucoup d'intérêt
00:32:48en Europe.
00:32:49Je vous sens taquin,
00:32:50M.
00:32:50Non, c'est taquin
00:32:51et c'est pas mal envoyé
00:32:52sur les États-Unis
00:32:54au-delà de Trump.
00:32:55Il aurait pu dire
00:32:56un peu moins de McDonald's,
00:32:58je ne suis pas sûr
00:32:59qu'il nous dit ça,
00:33:00mais je ne le crois plus.
00:33:01Là où vous le prenez
00:33:02pour quelqu'un de...
00:33:03Il y a un peu
00:33:04de condescendance
00:33:04en disant
00:33:05qu'il est peu sensible
00:33:07à l'identité européenne.
00:33:09Sur les éoliennes,
00:33:10il n'y a pas tout à fait tort.
00:33:12Demandez aux habitants
00:33:12de la Beauce,
00:33:13qu'ils connaissent bien.
00:33:14Il faut un peu de grisemines
00:33:15avec les éoliennes.
00:33:16Vous sous-entendez
00:33:17que c'est un beau inculte
00:33:19qui aime bien manger des hamburgers
00:33:20et qui finalement
00:33:21ne se sourisirait pas
00:33:22du vieux pays
00:33:23qu'est l'Europe
00:33:24pour les États-Unis
00:33:25puisque l'Europe
00:33:26a enfanté les États-Unis
00:33:27d'une certaine manière.
00:33:28Il a une profonde admiration
00:33:28pour l'Europe.
00:33:29Je crois qu'il a vraiment
00:33:29de l'admiration pour nous
00:33:30quand il était venu en France.
00:33:32Il a même copié
00:33:32le défilé du 14 juillet.
00:33:35Ça avait été un des premiers
00:33:36à réagir à l'ascendie
00:33:37de Notre-Dame.
00:33:38Donc, ce n'est pas très
00:33:38intellectualisé chez lui
00:33:39mais je crois que Donald Trump
00:33:41a une sensibilité
00:33:41à la beauté de l'Europe.
00:33:45Mais moi, je trouve
00:33:45qu'il a même une sensibilité
00:33:46vraiment à la beauté
00:33:48de façon générale.
00:33:49Il parle dans Lady,
00:33:50le paysage,
00:33:51les tours de ses hôtels
00:33:52n'ont jamais embelli
00:33:52en Lady, une ville américaine.
00:33:54Ces golfes sont élégants
00:33:55et raffinés.
00:33:56C'est l'Amérique en même temps.
00:34:00Sujet choisi par Alexandre
00:34:02qui va sans doute
00:34:03faire réagir notre ami
00:34:04Nathan Devers.
00:34:05Le wokisme est mort.
00:34:07Alors, comment on prépare
00:34:08cette émission ?
00:34:09Évidemment, il a fallu
00:34:10que je sélectionne
00:34:13tous les thèmes
00:34:13que vous m'avez soumis
00:34:14aujourd'hui.
00:34:15Mais le wokisme est mort.
00:34:16Alors, ça a mérité
00:34:18explication.
00:34:19On reste aux Etats-Unis.
00:34:20C'est pour ça qu'on en parle
00:34:21juste après Donald Trump.
00:34:24Je lis à nos téléspectateurs.
00:34:26On ne va pas diffuser
00:34:27certaines images, évidemment.
00:34:29Mais il s'agit d'une marque
00:34:30de vêtements américaine
00:34:31qui a fait sensation
00:34:32sur les réseaux sociaux.
00:34:33J'essaie d'expliquer,
00:34:35Alexandre,
00:34:36sur les réseaux sociaux.
00:34:37Et à Wall Street
00:34:37depuis qu'elle s'est associée
00:34:41à l'actrice vedette
00:34:41de la série Euphoria
00:34:43pour sa collection d'automne.
00:34:45Et bien des milliers
00:34:46d'internautes
00:34:47saluent un coup
00:34:48de marketing
00:34:49anti-walk.
00:34:50On ne vous montre pas
00:34:51les images.
00:34:52On est très soft
00:34:53là-dessus.
00:34:54Mais on voit surtout
00:34:54cette actrice
00:34:55effectuer des réparations
00:34:56d'une voiture,
00:34:57s'essuyer les mains
00:34:58sur son jean,
00:35:00prendre le volant
00:35:01de cette voiture
00:35:02à forte cylindrée,
00:35:03etc.
00:35:03Et là,
00:35:04sur les réseaux sociaux,
00:35:06certains disent
00:35:06ça y est,
00:35:08c'est une bonne campagne
00:35:09anti-walk.
00:35:09Et ça,
00:35:10ça vous fait réagir.
00:35:11Oui,
00:35:11je trouve ça intéressant
00:35:13parce que le wokisme
00:35:14est à la fois
00:35:15un espèce
00:35:16de mouvement
00:35:17qui est né
00:35:20dans les universités
00:35:21mais qui a été aussi
00:35:23porté par un capitalisme
00:35:24wok.
00:35:25En réalité,
00:35:26on a bien vu
00:35:27toutes les grandes marques
00:35:28à un moment donné
00:35:29s'y mettre.
00:35:31Je pense notamment
00:35:32pour citer
00:35:32une autre marque,
00:35:34Anna,
00:35:35et qu'il n'y a pas si longtemps
00:35:35il y avait une campagne
00:35:36de pub
00:35:37avec une chanteuse
00:35:38américaine obèse.
00:35:39ça avait fait réagir
00:35:40parce qu'évidemment
00:35:41pour une marque de sport
00:35:42c'était surprenant.
00:35:45On voit que là,
00:35:45maintenant,
00:35:45il passe à une pub
00:35:47avec un golfeur
00:35:49et sa famille.
00:35:50Donc,
00:35:50ce n'est plus du tout
00:35:50la même idéologie
00:35:52qui est véhiculée.
00:35:53Je pense que ça tient
00:35:54à plusieurs choses.
00:35:56C'est-à-dire que
00:35:57les entreprises
00:35:58pensaient que c'était
00:35:59à la mode
00:36:00que ça pouvait leur faire
00:36:00gagner de l'argent.
00:36:01Je crois que ça n'a pas
00:36:01aidé du tout le cas.
00:36:02Au contraire,
00:36:03ce qui est intéressant aussi
00:36:04avec la marque
00:36:05que vous avez citée,
00:36:06c'est qu'elle avait...
00:36:06Je n'ai pas cité la marque.
00:36:07Oui,
00:36:07vous ne l'avez pas citée
00:36:08mais avec la campagne
00:36:09dont on parlait,
00:36:10c'est que c'est une marque
00:36:11qui avait perdu beaucoup
00:36:12en bourse
00:36:13et son action
00:36:14a flambé de 10%
00:36:15après cette campagne de pub.
00:36:17Donc,
00:36:17on voit bien que
00:36:18le wokisme
00:36:19était un délire
00:36:21dans un microcosme
00:36:23mais ne touchait pas
00:36:24du tout
00:36:24la majorité
00:36:26de la population
00:36:27et qu'en fait,
00:36:27c'était contre-productif
00:36:29pour le capitalisme.
00:36:31Donc,
00:36:31je trouvais ça intéressant
00:36:33et je pense d'ailleurs
00:36:34que pour tuer le wokisme,
00:36:36c'est très simple,
00:36:36il faut tuer
00:36:37toutes les subventions publiques,
00:36:39tous les crédits,
00:36:39etc.
00:36:40parce que c'est aussi
00:36:41des entrepreneurs,
00:36:42les wok.
00:36:42Ce n'est pas seulement
00:36:43des idéologues,
00:36:44c'est des gens
00:36:44qui en ont fait
00:36:46un business,
00:36:47qui sont dans le marketing,
00:36:49qui sont dans le monde
00:36:49de la culture
00:36:50et donc,
00:36:51il suffit de taper,
00:36:52je pense,
00:36:52au portefeuille
00:36:53pour mettre fin
00:36:54à cette idéologie.
00:36:56Nathan,
00:36:57est-ce que vous êtes sensible
00:36:58à ce sujet
00:37:00évoqué par notre ami
00:37:02Alexandre Devecchio ?
00:37:03Je pense qu'il y a débat,
00:37:04évidemment.
00:37:04Merci Alexandre
00:37:05d'avoir choisi ce sujet
00:37:06qui est très intéressant.
00:37:07Alors,
00:37:07j'aurais un désaccord
00:37:07mais je le mets
00:37:08entre parenthèses
00:37:08parce que ce n'est pas
00:37:09mon avis le plus important.
00:37:09Ce serait bien
00:37:09parce que c'est face à face
00:37:10l'émission.
00:37:10Bien sûr,
00:37:11mais j'aurais un premier désaccord
00:37:12sur le mot de wokisme,
00:37:14ce n'est pas un mot
00:37:14que j'emploie,
00:37:15mais je mets ça
00:37:16entre parenthèses
00:37:16parce que ce n'est pas
00:37:17le plus important,
00:37:17je pense.
00:37:18Ce mot,
00:37:19en gros,
00:37:19il y a plein de réalités
00:37:20derrière,
00:37:21les études décoloniales.
00:37:22Si vous préférez,
00:37:23le politiquement correct,
00:37:33il s'est passé
00:37:36cette semaine,
00:37:38la semaine dernière
00:37:38et cette semaine aussi,
00:37:40un événement,
00:37:40je trouve qu'il faut mettre
00:37:41en miroir
00:37:41avec celui que vous citez.
00:37:43C'est aux Etats-Unis,
00:37:44tout le monde l'a cité,
00:37:46ce couple adultérin
00:37:48qui a été filmé par erreur
00:37:50dans une kiss cam,
00:37:51dans un concert,
00:37:51pour expliquer aux téléspectateurs
00:37:53en une minute,
00:37:53un concert
00:37:54avec une caméra
00:37:55qui fixait des couples
00:37:57qui étaient diffusés
00:37:58sur un écran géant
00:37:59et la caméra
00:38:00sans faire exprès
00:38:00filme deux personnes
00:38:02qui, quand elles voient
00:38:03qu'elles sont,
00:38:04qui étaient en train
00:38:04de s'enlacer,
00:38:05un homme et une femme
00:38:05et quand ils voient
00:38:06qu'ils sont à l'écran,
00:38:07ils se cachent tout de suite
00:38:08et donc ça a fait
00:38:09un buzz énorme
00:38:10comme on dit
00:38:10et très vite,
00:38:12les internautes traquent.
00:38:13Il y a eu plein de vidéos.
00:38:14Première chose surprenante,
00:38:16les internautes
00:38:16se mettent spontanément
00:38:17à traquer les gens.
00:38:19Qui est ce couple ?
00:38:21Ils découvrent que l'homme
00:38:22est PDG d'une très grande entreprise
00:38:23et que la femme
00:38:23est DRH de la même entreprise,
00:38:25que les deux sont mariés
00:38:25à des personnes différentes
00:38:27et alors là,
00:38:28il se passe deux choses sidérantes
00:38:29qui, à mon avis,
00:38:30infirme le constat
00:38:31selon lequel
00:38:32le puritanisme disparaît.
00:38:33Le puritanisme, non,
00:38:34parce que l'Amérique
00:38:35est un pays puritain
00:38:35bien avant le rockisme.
00:38:37Et cette moralisation du sexe
00:38:38de façon générale.
00:38:39Premièrement,
00:38:40l'événement suscite
00:38:41autant de clics
00:38:42sur des sites internet
00:38:43d'information
00:38:43que la mort du pape.
00:38:45Vous vous rendez compte ?
00:38:46Le niveau de délire
00:38:47qu'on atteint.
00:38:48Et deuxièmement,
00:38:49le patron a été sommé
00:38:51de démissionner.
00:38:53Un homme a démissionné
00:38:54parce qu'il a eu
00:38:55une relation adultérine.
00:38:57Ce que la morale
00:38:57pourrait prouver.
00:38:58mais si vous voulez,
00:38:59il s'est joué.
00:39:00Et ce n'est pas
00:39:00sur la pression politique.
00:39:01C'est sur une pression sociale.
00:39:03Et avec évidemment
00:39:04cette idée
00:39:07que ça allait faire baisser
00:39:07les actions de bourse.
00:39:09C'est pour ça que je dis
00:39:09que ça va en miroir
00:39:10avec l'histoire que vous citez.
00:39:12Donc je trouve que non,
00:39:14le puritanisme existe.
00:39:16Il existe dans la société.
00:39:17La vision,
00:39:18la lecture moralisante
00:39:20de la sexualité,
00:39:21ça veut dire
00:39:22chacun peut avoir sa morale,
00:39:23bien sûr,
00:39:24mais consistant à dire
00:39:24que ceux qui ont
00:39:25des comportements sexuels
00:39:26jugés comme déviants,
00:39:28doivent être chassés
00:39:29de leur métier,
00:39:31existent toujours.
00:39:32Et ça existe
00:39:33non seulement
00:39:33chez des dirigeants,
00:39:34mais ça existe
00:39:35dans la base,
00:39:36dans l'opinion publique.
00:39:37Ça vient du bas.
00:39:38Et c'est à mon avis là
00:39:38que je ne serai pas d'accord
00:39:39avec ce concept.
00:39:40On est d'accord
00:39:42et on désaccord.
00:39:43Et c'est pour ça
00:39:43que vous auriez mieux fait
00:39:44de ne pas mettre de côté
00:39:46votre désaccord
00:39:47sur le mot woke.
00:39:48C'est-à-dire que
00:39:48le mot woke,
00:39:50ce n'est pas seulement
00:39:50le puritanisme.
00:39:51Ça va plus loin que ça.
00:39:53C'est l'idée
00:39:53qu'un homme
00:39:53n'est pas un homme.
00:39:56C'est une déconstruction,
00:39:58si vous voulez,
00:39:58de tous les repères fondamentaux
00:40:00et ajouter à cela
00:40:02une sorte
00:40:03d'essentialisation
00:40:05avec tout un discours
00:40:06racialiste.
00:40:08Donc,
00:40:08il y a le puritanisme
00:40:09qui fait partie
00:40:10du wokisme,
00:40:11mais ça ne se réduit pas
00:40:12au puritanisme.
00:40:13Après,
00:40:13vous avez raison,
00:40:14le puritanisme
00:40:15existait avant
00:40:16le wokisme,
00:40:17particulièrement
00:40:17dans les pays protestants.
00:40:19Il existera
00:40:20toujours par la suite
00:40:21et je partage
00:40:22votre indignation.
00:40:24Moi,
00:40:24je dois dire
00:40:25que ce pauvre
00:40:26couple adultéra
00:40:28ne méritait pas
00:40:30de perdre son métier,
00:40:32ne méritait pas
00:40:33d'être viré pour ça.
00:40:34Je ne vois pas
00:40:34en quoi ça regarde
00:40:35l'entreprise.
00:40:36Ils font bien
00:40:36leur boulot
00:40:37tous les deux
00:40:38et cette meute
00:40:40qui les chasse
00:40:41m'indispose,
00:40:43si vous voulez.
00:40:44Je ne fais pas
00:40:44l'éloge
00:40:45de l'adultère,
00:40:47mais je ne vois pas
00:40:47en quoi ça concerne
00:40:49d'abord
00:40:49les réseaux sociaux
00:40:52et je vois encore moins
00:40:53pourquoi ça concerne
00:40:54l'entreprise.
00:40:55Et pour le coup,
00:40:56ça,
00:40:56c'est assez américain.
00:40:58Alors,
00:40:58ça s'importait
00:40:58via le wokisme
00:40:59un peu en France
00:41:02avec un féminisme
00:41:03agressif,
00:41:05mais je crois
00:41:06que le puritanisme
00:41:07est vraiment
00:41:08un phénomène
00:41:09très anglo-saxon
00:41:11en réalité,
00:41:12effectivement,
00:41:12qui ne pourra pas
00:41:13être vaincu totalement
00:41:14parce que c'est
00:41:15pour le coup
00:41:16très ancré
00:41:17dans leur culture.
00:41:18Mais le wokisme
00:41:18est quand même
00:41:19autre chose,
00:41:19va beaucoup plus loin
00:41:20que le puritanisme.
00:41:22Vous avez terminé
00:41:23sur le sujet ?
00:41:24Vous avez autre chose
00:41:24à rajouter ?
00:41:25Par rapport à cette
00:41:26campagne qu'on évoquait ?
00:41:27Derrière le mot wokisme
00:41:28tel qu'il est employé
00:41:30dans le débat public,
00:41:31il y a plein de réalités
00:41:31qui sont différentes
00:41:32et qui sont à mon avis
00:41:33pas les mêmes.
00:41:34Vous citez
00:41:35cette idée
00:41:37de donner davantage
00:41:41de place
00:41:41aux minorités
00:41:42dans les représentations
00:41:43culturelles,
00:41:44chez les mannequins,
00:41:45etc.
00:41:45En fait,
00:41:46d'abandonner
00:41:46toute idée
00:41:47d'un idéal majoritaire
00:41:48qui devrait s'imposer
00:41:49à tout le monde.
00:41:50Mais il y a aussi
00:41:50dans le mot wokisme,
00:41:51c'est pour ça que moi
00:41:52j'ai du mal avec ce mot,
00:41:53quand on parle de wokisme,
00:41:54on désigne aussi souvent
00:41:56la cancel culture.
00:41:57Or la cancel culture,
00:41:58ça fait partie,
00:41:59donc la censure,
00:42:00l'effacement des gens,
00:42:01c'est pas le monopole
00:42:02de la gauche,
00:42:02la gauche n'en a pas
00:42:03le monopole dessus.
00:42:04Vous avez en Floride,
00:42:06gouverneur de Floride,
00:42:07qui a fait des listes
00:42:08de livres interdits,
00:42:09comme au Vatican,
00:42:10dans les établissements
00:42:11scolaires.
00:42:12Et il interdit des romans
00:42:13qui sont avec une scène
00:42:14d'amour un peu trop osée,
00:42:16il interdit des livres
00:42:17dont l'idéologie
00:42:18serait peut-être
00:42:19contraire à ses propres idées,
00:42:21et il a comme ça
00:42:22vidé les bibliothèques
00:42:24scolaires en Floride
00:42:25d'un certain nombre
00:42:26d'ouvrages
00:42:27qu'il décide de mettre
00:42:28à l'index.
00:42:28Ça c'est de la cancel culture.
00:42:29Ce que je veux dire par là,
00:42:30c'est que je ne sais pas...
00:42:31La cancel culture,
00:42:31qu'elle soit de droite
00:42:32ou de gauche,
00:42:33est condamnable.
00:42:35Mais avec l'ovokisme,
00:42:36c'est ça qui était intéressant,
00:42:37c'est que le puritanisme
00:42:39qui était plutôt
00:42:40traditionnellement à droite
00:42:42est passé à gauche
00:42:43et s'est manifesté,
00:42:44je dirais,
00:42:45de manière quand même
00:42:45beaucoup plus radicale
00:42:47et institutionnelle
00:42:48peut-être que cette censure
00:42:51de droite
00:42:51et qui était aussi
00:42:52une censure,
00:42:53je pense que c'est
00:42:54une mauvaise idée
00:42:55d'interdire des livres,
00:42:56quelle qu'en soit la raison,
00:42:57mais qui était aussi
00:42:58une réaction au wokisme.
00:43:00Mais je ne suis pas sûr
00:43:00qu'il ait interdit
00:43:02des classiques de la littérature.
00:43:03Si vous voulez,
00:43:04il a supprimé
00:43:05les livres militants.
00:43:06Il n'aurait peut-être
00:43:07pas dû le faire
00:43:08parce que stratégiquement,
00:43:09ça permet au wok
00:43:09de dire,
00:43:10vous voyez,
00:43:10nous aussi,
00:43:11on est censurés.
00:43:13Mais ça m'apparaissait
00:43:14plutôt comme une réaction
00:43:15que comme quelque chose
00:43:17de systémique
00:43:18qu'il y avait
00:43:19dans le wokisme
00:43:22aujourd'hui.
00:43:24Donc ça revêt
00:43:25des phénomènes multiples.
00:43:27Mais bon,
00:43:28appelez-le comme vous voulez,
00:43:29politiquement correct,
00:43:31wokisme,
00:43:32multiculturalisme agressif,
00:43:34cancel culture,
00:43:35on comprend de quoi
00:43:36on parle si vous voulez.
00:43:37Je trouve que les débats
00:43:38sémantiques ne sont pas
00:43:39toujours ce qu'il y a
00:43:40de plus passionnant.
00:43:41Souvent,
00:43:41quand on veut débattre
00:43:42de la sémantique,
00:43:43c'est parce que la réalité
00:43:45nous gêne
00:43:45et qu'on essaye
00:43:46de faire diversion.
00:43:48Non,
00:43:48moi la réalité ne me gêne pas
00:43:49mais c'est juste que je pense
00:43:49que ce que vous critiquez
00:43:51dans le wokisme...
00:43:53Mais c'est la cancel culture
00:43:54aussi.
00:43:54Mais c'est des réflexes
00:43:55qui, à mon avis,
00:43:56n'ont pas de positionnement
00:43:58politique exclusif.
00:43:59L'intolérance,
00:44:00le désir de censure,
00:44:01le puritanisme,
00:44:02le désir de contrôler
00:44:03la culture,
00:44:04le désir d'interdire
00:44:06les gens avec lesquels
00:44:07on est en désaccord,
00:44:08les phénomènes de meute,
00:44:09etc.
00:44:09Et tout ça est dans
00:44:10la nature humaine,
00:44:11j'ai envie de vous dire.
00:44:11Mais il n'empêche
00:44:12que c'était devenu
00:44:13aux Etats-Unis
00:44:14une idéologie
00:44:15très fortement répondue
00:44:18dans les milieux
00:44:18intellectuels,
00:44:19culturels,
00:44:20universitaires
00:44:21et politiques.
00:44:22Donc c'était
00:44:24quand même une vague
00:44:24si vous voulez.
00:44:27Donc bon,
00:44:27d'accord,
00:44:28le puritanisme,
00:44:29la censure a existé
00:44:30à différentes époques
00:44:31mais il se trouve
00:44:32quand même
00:44:32que le sujet
00:44:33de notre époque
00:44:34c'était une censure
00:44:36de gauche,
00:44:37politiquement correcte
00:44:38de gauche.
00:44:38Ça ne veut pas dire
00:44:39qu'il n'y a jamais
00:44:39de censure de droite
00:44:40dans le temps présent
00:44:41mais c'était quand même
00:44:42la culture dominante.
00:44:44Mais tout était
00:44:44un mouvement
00:44:45qui se revendiquait
00:44:46du progressisme,
00:44:47je crois.
00:44:48Est-ce qu'on peut
00:44:48retourner en France ?
00:44:49Oui.
00:44:50On a terminé sur le sujet ?
00:44:50Mais cela dit,
00:44:51ce qui est intéressant
00:44:52c'est que ça s'effondre
00:44:53aux Etats-Unis,
00:44:54pas le puritanisme
00:44:55mais le Wauke,
00:44:56je ne suis pas sûr
00:44:56que ça s'effondre
00:44:57en France
00:44:58parce qu'on a toujours
00:44:5910 ans de retard
00:44:59sur les Etats-Unis,
00:45:01on importe leurs conneries
00:45:02avec 10 ans de retard
00:45:03donc nous on est en train
00:45:04d'ouvrir nos universités
00:45:05au Wauke,
00:45:05je ne suis pas sûr
00:45:06que ce soit une bonne nouvelle.
00:45:07Allez,
00:45:07retour en France
00:45:08avec Henri Guénaud
00:45:09qu'on accueille souvent
00:45:10sur nos plateaux
00:45:10pour débattre,
00:45:11c'est passionnant d'ailleurs
00:45:12d'écouter Henri Guénaud
00:45:13et il punit justement
00:45:14une tribune dans le Figaro
00:45:15à l'intention de Jean-Luc Mélenchon.
00:45:18Ça s'appelle
00:45:18Lettre ouverte
00:45:18à Jean-Luc Mélenchon
00:45:19à propos de la langue française
00:45:20et de quelques autres sujets.
00:45:24Tel est le nom
00:45:24de cette tribune.
00:45:26Et on se souvient évidemment
00:45:27pour resituer tout ça
00:45:28pour nos téléspectateurs
00:45:29que Jean-Luc Mélenchon
00:45:30lors d'un colloque
00:45:31avait déclaré
00:45:32vouloir rebaptiser
00:45:33la langue française
00:45:34en langue créole.
00:45:36et que ça rendra.
00:45:38Oui,
00:45:38c'est vrai que c'est une polémique
00:45:41qui commence à dater
00:45:43un petit peu
00:45:44mais c'était intéressant
00:45:44d'y revenir
00:45:45parce que le texte d'Henri Guénaud
00:45:46est vraiment passionnant.
00:45:47C'est un texte qui fait une page.
00:45:49Il faut prendre au sérieux
00:45:50Jean-Luc Mélenchon.
00:45:50Il fait le tour du sujet
00:45:51et surtout il faut le prendre au sérieux
00:45:52parce qu'on a souvent l'impression
00:45:53que ce sont des boutades
00:45:54et des provocations
00:45:55pour Jean-Luc Mélenchon
00:45:57et lui il montre que
00:45:59derrière la provocation
00:46:00il y a un vrai projet idéologique
00:46:02et pour le coup
00:46:03un projet woke.
00:46:04Je ne sais pas comment
00:46:06il faut l'appeler
00:46:07mais un projet
00:46:08de grand remplacement
00:46:10d'ailleurs il le dit
00:46:11il assume le terme
00:46:12grand remplacement
00:46:13Jean-Luc Mélenchon
00:46:15de la culture française.
00:46:19Tout ça part d'une vision
00:46:21peut-être dévoyée du marxiste
00:46:23c'est-à-dire que
00:46:23le marxiste
00:46:25c'est l'idée d'une révolution
00:46:27prolétarienne
00:46:28d'une dictature de prolétariat
00:46:29la gauche a compris
00:46:30que le prolétariat
00:46:31n'avait pas forcément envie
00:46:32de faire la révolution
00:46:34il aspirait à faire partie
00:46:36de la classe moyenne
00:46:37à prospérer
00:46:38et donc du coup
00:46:39l'idée de Jean-Luc Mélenchon
00:46:41et d'une partie de la gauche
00:46:42c'est de s'appuyer
00:46:42sur les minorités
00:46:43pour faire cette révolution-là
00:46:46et de mettre à bas
00:46:48non plus seulement
00:46:49le monde capitaliste
00:46:50mais si vous voulez
00:46:51l'Occident
00:46:52ses valeurs
00:46:53sa culture
00:46:53son héritage
00:46:54et la langue française
00:46:56en fait partir.
00:46:57Nathan Devers
00:46:58faut-il prendre au sérieux
00:47:00le chef des Insoumis ?
00:47:02D'abord j'ai beaucoup d'estime
00:47:03pour Henri Guénaud
00:47:04je trouve qu'il fait
00:47:05beaucoup de bien
00:47:06au débat public
00:47:07au sens où
00:47:07quand il exprime des idées
00:47:08il les exprime avec
00:47:09un certain niveau
00:47:10il place toujours
00:47:11le débat assez haut
00:47:12et jamais dans la basse polémique
00:47:13cette lettre est très intéressante
00:47:16à lire
00:47:16et objectivement
00:47:17il initie
00:47:18il entame un débat
00:47:19avec Jean-Luc Mélenchon
00:47:20en se plaçant vraiment
00:47:22au niveau d'une réflexion
00:47:24linguistique
00:47:25littéraire
00:47:25etc
00:47:26et cette lettre
00:47:27est intéressante à lire
00:47:28sur le fond
00:47:29je suis en désaccord
00:47:29je trouve que
00:47:31Jean-Luc Mélenchon
00:47:31il a eu une formule provocatrice
00:47:33mais derrière ce fait
00:47:34il soulève en fait
00:47:35la question
00:47:36je crois
00:47:37de l'universalité
00:47:38de la langue française
00:47:40la langue française
00:47:41aujourd'hui
00:47:41on n'en parle pas assez
00:47:42et je ne dis pas ça du tout
00:47:44entre guillemets
00:47:44par bien-pensance
00:47:45ou dans une logique
00:47:46de politiquement correct
00:47:47la langue française
00:47:48un
00:47:48elle est parlée
00:47:49dans le monde entier
00:47:50elle est parlée
00:47:51par des centaines
00:47:52de millions de gens
00:47:52et elle est parlée
00:47:54par des gens
00:47:55par des peuples
00:47:55qui lui apportent
00:47:57quelque chose
00:47:58de véritablement
00:47:59une sorte de vitalité
00:48:01différente
00:48:02il ne s'agit pas
00:48:02de parler de remplacement
00:48:03il s'agit de parler
00:48:04de fécondation
00:48:05je vous donne
00:48:06quelque chose de subjectif
00:48:07mais pour ma part
00:48:08en littérature contemporaine
00:48:09je trouve que vraiment
00:48:11les auteurs
00:48:12les plus intéressants
00:48:13les plus créatifs
00:48:14les plus puissants
00:48:14sont des gens
00:48:15qui ne sont pas
00:48:16seulement
00:48:17locuteurs du français
00:48:18mais qui ont injecté
00:48:20dans la langue française
00:48:21une autre langue
00:48:22qu'il parlait
00:48:22ou une autre manière
00:48:24de parler la langue française
00:48:25une manière non française
00:48:26de parler la langue française
00:48:26je vous donne
00:48:27quelques exemples
00:48:27Kamel Dabou
00:48:28a écrit un livre
00:48:30plein de livres
00:48:30mais notamment un
00:48:31un meurceau contre enquête
00:48:32où il parle
00:48:33de la manière
00:48:34dont il a appris
00:48:35le français en Algérie
00:48:35il l'a appris
00:48:36je crois en lisant
00:48:37des magazines pornographiques
00:48:38dans un garage
00:48:39etc
00:48:39mais il dit
00:48:40nous algériens
00:48:42quand les colons sont partis
00:48:43ils nous ont laissé
00:48:44des biens vacants
00:48:45des immeubles vides
00:48:45et ils nous ont laissé
00:48:47une langue vacante
00:48:47et lui
00:48:48il a toujours fécondé
00:48:50donné à cette langue
00:48:51une vitalité
00:48:52qui précisément
00:48:53ne venait pas
00:48:54de la France
00:48:55stricto sensu
00:48:56et il a créé des choses
00:48:57linguistiquement
00:48:57stylistiquement
00:48:58etc
00:48:59Yasmina Kadra
00:49:00pour citer un autre algérien
00:49:01Miguel Bonnefoy
00:49:02pour citer
00:49:03alors lui il est français
00:49:03mais il a aussi été
00:49:05au Vénézuéla
00:49:06et il est pénétré
00:49:07de littérature
00:49:08du réalisme magique
00:49:09etc
00:49:10d'Amérique du Sud
00:49:11Mohamed Mougarsar
00:49:12français
00:49:13sénégalais aussi
00:49:15qui a écrit un livre
00:49:15extraordinaire
00:49:16qui s'appelle
00:49:17La plus secrète
00:49:17mémoire des hommes
00:49:18et qui est sublimissime
00:49:19parce qu'en fait
00:49:20et d'ailleurs
00:49:20dans ce même sens
00:49:22on voit
00:49:23dans la littérature
00:49:23française contemporaine
00:49:24souvent
00:49:25et ça a été théorisé
00:49:26une sorte d'éloge
00:49:28du style plat
00:49:29du style neutre
00:49:30du style sans excès
00:49:31de style
00:49:32du style presque documentaire
00:49:33presque factuel
00:49:34journalistique
00:49:35vous savez ce que Barth
00:49:35appelait le degré zéro
00:49:36de l'écriture
00:49:37et donc on a une littérature
00:49:38contemporaine
00:49:39franco-française
00:49:40qui est je dirais
00:49:41c'est pas une critique
00:49:42mais qui est très plate
00:49:43très nuageuse
00:49:44en un sens
00:49:44et je trouve que
00:49:46je prends juste l'exemple
00:49:47de la littérature
00:49:47mais c'est le domaine
00:49:48que je connais
00:49:48que l'universalité
00:49:50de la langue française
00:49:51a véritablement fécondé
00:49:53quelque chose
00:49:53de riche
00:49:55et c'est pas politique
00:49:56c'est pas vraiment
00:49:57par bien pensant
00:49:57ce que je dis ça
00:49:58mais je crois
00:49:59que la France aujourd'hui
00:50:00le français aujourd'hui
00:50:01mais ça tombe bien
00:50:01parce qu'Henri Guéno
00:50:02dit exactement la même chose
00:50:04il faut lire sa tribune
00:50:05il commence par dire ça
00:50:07qu'une langue peut toujours
00:50:08être enrichie
00:50:09et que si on avait
00:50:10une vision totalement
00:50:11je dirais fermée
00:50:14c'est mauvais signe
00:50:15pour un pays
00:50:16donc il n'est pas du tout
00:50:18là-dessus
00:50:19Henri Guéno
00:50:20il rappelle d'ailleurs
00:50:21par exemple
00:50:23Aimé Césaire
00:50:24Sangor
00:50:25il rappelle que Sangor
00:50:26avait été très inventif
00:50:27vis-à-vis de la langue française
00:50:28mais quand il arrive
00:50:29à l'académie française
00:50:31il dit aussi
00:50:32qu'elle a besoin
00:50:32d'être défendue
00:50:33et qu'en fait
00:50:34pour transgresser
00:50:35il faut quand même
00:50:36maîtriser
00:50:37si vous voulez
00:50:37un héritage
00:50:39des fondamentaux
00:50:40et donc
00:50:42je pense que vous n'êtes pas
00:50:43en désaccord
00:50:44avec Henri Guéno
00:50:45mais je crois
00:50:46qu'Henri Guéno a raison
00:50:47sur Jean-Luc Mélenchon
00:50:48c'est-à-dire que Mélenchon
00:50:49n'est pas simplement
00:50:50en train de défendre
00:50:52la francophonie
00:50:53par-delà
00:50:55le simple hexagone
00:50:56tout le monde sait
00:50:56qu'aujourd'hui
00:50:57c'est vrai que
00:50:57les écrivains français
00:50:58les plus passionnants
00:50:59ne sont pas forcément
00:51:00dans l'hexagone
00:51:02vous citiez
00:51:03malheureusement
00:51:05pour lui
00:51:05il a été obligé
00:51:06de s'exiler
00:51:07en France
00:51:08mais Kamel Daoud
00:51:09ou Boalem Sansal
00:51:10sont de très grands écrivains
00:51:13et des écrivains
00:51:13algériens
00:51:14donc ça
00:51:15Henri Guéno
00:51:17le reconnaît parfaitement
00:51:18mais je ne sais pas
00:51:19de ça
00:51:19dont parle
00:51:20malheureusement
00:51:22Jean-Luc Mélenchon
00:51:23il y a autre chose
00:51:24il y a un projet
00:51:25idéologique derrière
00:51:25et moi j'attends
00:51:26comme je suis favorable
00:51:27au débat
00:51:28pour rien vous cacher
00:51:29c'est dans mes pages débat
00:51:30que l'article
00:51:32d'Henri Guéno
00:51:33la tribune d'Henri Guéno
00:51:34a été publiée
00:51:34mais on serait très heureux
00:51:36que Jean-Luc Mélenchon
00:51:37réponde
00:51:38ça serait intéressant
00:51:39un débat
00:51:40à Henri Guéno
00:51:40sur la thématique
00:51:42il l'a déjà fait
00:51:43et donc voilà
00:51:44je lance l'invitation
00:51:45à Jean-Luc Mélenchon
00:51:46si vous voulez venir
00:51:46débattre avec Henri Guéno
00:51:48au Figaro
00:51:48je serais très heureux
00:51:50d'animer ce débat
00:51:51je sais qu'il a du respect
00:51:53pour le Figaro
00:51:53parce qu'il nous considère
00:51:54comme de véritables adversaires
00:51:56donc je pense que ça ferait
00:51:57un débat passionnant
00:51:58on peut peut-être faire
00:51:59un co-débat
00:52:00sur ces news
00:52:03si Serge Netterra
00:52:05nous regarde
00:52:06on peut proposer le sujet
00:52:08voilà bien sûr
00:52:09dernier mot
00:52:10je crois aussi
00:52:11Henri Guéno le disait en effet
00:52:13mais après il ajoutait
00:52:14plus loin
00:52:14qu'il accusait
00:52:15Jean-Luc Mélenchon
00:52:16de vouloir dissoudre
00:52:17le tout de la langue française
00:52:18dans les partis
00:52:19dans les nouveaux apports
00:52:20etc
00:52:20je crois qu'il y a quand même
00:52:21une question
00:52:21qu'on peut citer
00:52:22même pour
00:52:22on parlera des JO
00:52:23mais c'est intéressant
00:52:25de voir quand même
00:52:25le nombre de polémiques
00:52:27qu'il peut y avoir
00:52:28sur de la création
00:52:30linguistique
00:52:31lexicale
00:52:32notamment dans des chansons
00:52:33sur des gens
00:52:34qui sont accusés
00:52:35de pervertir
00:52:36et souvent à tort
00:52:37d'ailleurs
00:52:37parce que c'est des français
00:52:38mais de pervertir
00:52:39la langue de l'extérieur
00:52:40et on se souvient
00:52:41par exemple
00:52:41de la polémique
00:52:43hallucinante
00:52:43à mes yeux
00:52:44et surtout avec des
00:52:45après des relents
00:52:47vraiment racistes
00:52:48sur la présence
00:52:49d'Ayana Kamoura
00:52:50aux derniers JO
00:52:51et sur ses chansons
00:52:53Ayana Kamoura
00:52:54qu'est-ce qu'elle a fait ?
00:52:55Elle a créé
00:52:55une langue argotique
00:52:56qui vaut ce qu'elle vaut
00:52:57on peut trouver que c'est bien
00:52:58on peut trouver que c'est nul
00:52:59c'est pas grave
00:52:59quand on lit Céline
00:53:00Céline il disait tout le temps
00:53:02les mots ont souvent
00:53:03les mots en argot
00:53:04en langue populaire
00:53:04en langue orale
00:53:05et pas en langue écrite
00:53:06ils ont une espérance de vie
00:53:07de 10 ans
00:53:08donc si vous voulez
00:53:08cette langue argotique
00:53:10a toujours existé
00:53:11mais aujourd'hui
00:53:11dans une partie
00:53:12de l'opinion publique
00:53:13et je crois que sur ce point
00:53:14c'est ça que combat
00:53:14Jean-Luc Mélenchon
00:53:15il y a beaucoup de gens
00:53:16pour dire
00:53:16voilà des chansons
00:53:18comme les chansons
00:53:19d'Ayana Kamoura
00:53:19je ne crois pas
00:53:19que c'est ce qui combat
00:53:20je ne crois pas
00:53:21que ce soit ça
00:53:21il n'a pas pris position
00:53:23au moment d'Ayana Kamoura
00:53:25c'est quelque chose
00:53:26qu'il a dit
00:53:27de lui-même
00:53:29et les mots
00:53:30c'est quelqu'un qui
00:53:31Henri Guénaud
00:53:32commence par là
00:53:33Jean-Luc Mélenchon
00:53:33il maîtrise parfaitement
00:53:34la langue française
00:53:37dire remplacer la langue française
00:53:38ça veut dire remplacer
00:53:39il n'a pas dit enrichir
00:53:41il n'a pas dit transgresser
00:53:42il n'a pas dit faire preuve
00:53:43d'inventivité
00:53:44tolérer une forme d'argot
00:53:46poétique
00:53:47bien que
00:53:48bon moi
00:53:49tout ne se vaut pas
00:53:51à non plus
00:53:51il y a du rap
00:53:54sans aucune poésie
00:53:56sans aucune inventivité
00:53:57je ne vais pas
00:53:58m'y moller par le feu
00:54:00pour autant
00:54:01mais je ne trouve pas
00:54:02que ça participe
00:54:03à enrichir la langue française
00:54:04mais je crois
00:54:04qu'il n'est pas question
00:54:05du tout de ça
00:54:06ça s'inscrit dans son projet
00:54:08de créolisation
00:54:08il y revient tout le temps
00:54:10Jean-Luc Mélenchon
00:54:11il parle de créolisation
00:54:13de la société française
00:54:14donc il veut changer
00:54:15la nature
00:54:16de la société française
00:54:18et il a bien compris
00:54:20que ça passait
00:54:20par la langue
00:54:21donc je pense que
00:54:22je pense que vous vous trompez
00:54:23Jean-Luc Mélenchon
00:54:25ne parlait pas du tout
00:54:26de ces débats-là
00:54:27il a un projet idéologique
00:54:28et c'est ce que vous voulez
00:54:29montrer précisément
00:54:30Henri Guénaud
00:54:31allez il reste 5 minutes
00:54:32c'est pas sûr
00:54:32de vous écouter
00:54:33tous les deux
00:54:34dernier thème
00:54:35choisi par le plus sportif
00:54:36d'entre nous
00:54:37sur ce plateau
00:54:37c'est Nathan Devers
00:54:38évidemment
00:54:39que je taquine
00:54:40on va parler des JO
00:54:41des JO
00:54:42les Jeux de Paris
00:54:44soufflaient d'ailleurs
00:54:44aujourd'hui
00:54:45leur première bougie
00:54:47en bord de scène
00:54:47je dis bien
00:54:48en bord de scène
00:54:49et pas dans la scène
00:54:51vous comprenez
00:54:52la nuance
00:54:53où malgré
00:54:54tout l'argent
00:54:55qui a été déversé
00:54:56pour qu'on puisse
00:54:57y baigner
00:54:57ça semble compliqué
00:54:59il y a eu une grande parade
00:55:01ce samedi
00:55:01une parade de canoë
00:55:02de pédalos
00:55:03etc
00:55:04et un an après
00:55:04que reste-t-il
00:55:06de ces JO
00:55:06je vous pose la question
00:55:08je commence peut-être
00:55:09par Nathan
00:55:10qui était très motivé
00:55:11par cette thématique
00:55:11et ensuite vous allez lui répondre
00:55:14pour ma part
00:55:16je ne suis pas
00:55:16comme vous l'avez dit
00:55:17je ne suis pas sportif
00:55:17ça ne m'intéresse pas en soi
00:55:18les événements sportifs
00:55:19et d'en regarder
00:55:20donc ça m'ennuyait
00:55:21à l'avance
00:55:21qu'il y ait des JO
00:55:22par égoïsme
00:55:23j'allais passer l'été à Paris
00:55:24je n'avais pas envie
00:55:25de voir la ville
00:55:25comme ça
00:55:26prise d'assaut
00:55:27par tout le monde
00:55:28deuxièmement
00:55:29c'était intéressant
00:55:29de se souvenir
00:55:30que dans les semaines
00:55:31qui ont précédé
00:55:32les JO
00:55:32et dans les mois
00:55:33mais surtout
00:55:33dans les dernières semaines
00:55:34jusqu'au matin même
00:55:35de la cérémonie d'ouverture
00:55:36toutes sortent
00:55:38non seulement de polémiques
00:55:39mais quasiment de certitudes
00:55:40que ça allait mal se passer
00:55:41vous vous souvenez
00:55:41quand il y avait une pluie
00:55:42quand il y avait des trains
00:55:44qui avaient été sabotés
00:55:45ou je crois
00:55:45ou des rails
00:55:45qui ne marchaient plus
00:55:46le matin même
00:55:47de la cérémonie
00:55:47et qu'il s'est joué quand même
00:55:49à ce moment-là
00:55:50une magie
00:55:51quoi que les gens aient pu penser
00:55:53de la cérémonie
00:55:53les uns les autres
00:55:54etc
00:55:54une magie
00:55:55une fierté
00:55:57une beauté
00:55:58de voir rayonner notre pays
00:56:00un véritable génie français
00:56:03de l'art de vivre
00:56:04de l'insolence
00:56:05de la beauté
00:56:06de la manière
00:56:07d'impressionner le monde
00:56:08de l'originalité
00:56:09il y a eu certaines polémiques
00:56:10quand même
00:56:10vous verrez les polémiques
00:56:12sur les JO
00:56:13de Los Angeles
00:56:13vous verrez s'ils ne sont pas vulgaires
00:56:15les JO
00:56:15de Los Angeles
00:56:16parce qu'on peut toujours
00:56:17se critiquer
00:56:18mais il faut à un moment
00:56:18être patriote
00:56:20et pas bêtement patriote
00:56:21mais quand notre pays
00:56:21fait des choses grandes
00:56:22dire waouh
00:56:23là c'est grand
00:56:24là c'est impressionnant
00:56:25et pour ma part
00:56:25vous me posez la question
00:56:26je m'en fiche complètement
00:56:27de l'événement sportif
00:56:28en lui-même
00:56:28je serais incapable
00:56:29de vous dire les noms
00:56:29des médailles d'or
00:56:30mais je peux vous dire
00:56:31vous n'avez pas posé la question
00:56:31d'ailleurs
00:56:32vous ne me l'avez pas posé
00:56:33vous avez raison
00:56:33mais j'ai de la nostalgie
00:56:34pour cette période
00:56:35parce que c'était vraiment
00:56:36un beau moment
00:56:36je pense dont on se souviendra
00:56:38avec fierté
00:56:38Alexandre de Vecchio
00:56:39on ne va pas totalement
00:56:41se reconcilier sur
00:56:42sur le sport
00:56:44je suis d'accord avec vous
00:56:45c'était un beau moment
00:56:46mais une fois qu'on a dit ça
00:56:48une fois qu'on a dit ça
00:56:49bon sur la cérémonie
00:56:51je trouvais que ça ne montrait pas
00:56:53forcément la meilleure image
00:56:54de Noël
00:56:54c'était assez conformiste
00:56:55en réalité
00:56:56on avait tous les conformismes
00:56:57de l'époque
00:56:58qui étaient mis en scène
00:57:00mais passons sur cette cérémonie
00:57:01ça a été effectivement
00:57:02un très bon moment
00:57:04à part pour circuler
00:57:06dans Paris
00:57:07où la ville était
00:57:10un peu banqueurisée
00:57:10mais bon à part ça
00:57:11en revanche il y avait
00:57:12une certaine sécurité
00:57:12à part ça
00:57:13oui il y avait une certaine sécurité
00:57:15mais il n'y avait plus personne
00:57:15en ville
00:57:16donc ça aidait un petit peu
00:57:17et il n'y a même pas
00:57:18d'héritage là-dessus
00:57:19on voit bien que la sécurité
00:57:20est revenue
00:57:21est revenue
00:57:22donc sur le moment
00:57:23c'était très bien
00:57:24c'était une fierté
00:57:25y compris pour moi
00:57:26et pour beaucoup de monde
00:57:29je crois
00:57:30mais je crois que
00:57:31de vouloir
00:57:32en faire trop là-dessus
00:57:34c'est symptomatique
00:57:34de quelque chose
00:57:35c'est-à-dire
00:57:35quand un pays
00:57:36place tout son patriotisme
00:57:39toute sa fierté
00:57:40dans le sport
00:57:41et dans des compétitions sportives
00:57:43c'est qu'il n'en a plus
00:57:44ailleurs
00:57:45et donc c'est ça
00:57:46je pense que ça révèle
00:57:47cela en creux
00:57:48d'ailleurs
00:57:49même politiquement
00:57:50c'est intéressant
00:57:51de voir l'instrumentalisation
00:57:52politique
00:57:53qui en est faite
00:57:53par Emmanuel Macron
00:57:54parce que
00:57:56je pense qu'il n'est pas
00:57:58spécialement
00:57:59le seul à être
00:57:59à l'origine
00:58:00du succès
00:58:01de ses JO
00:58:02il n'est pas le seul
00:58:03à les avoir portés
00:58:04ça fait partie de son succès
00:58:05mais qu'il ne veuille
00:58:06qu'il en fasse
00:58:07le sommet
00:58:08de son héritage politique
00:58:09c'est un peu désespérant
00:58:10pour la France
00:58:11ça montre que le reste
00:58:11est incroyablement
00:58:13incroyablement faible
00:58:14donc les pays
00:58:15qui placent tout
00:58:16dans le sport
00:58:16c'est souvent des pays
00:58:17qui font mal
00:58:18en football
00:58:18moi j'adore
00:58:19contrairement à Nathan
00:58:20moi j'aime bien le sport
00:58:21j'adore le football
00:58:22j'adore la coupe du monde
00:58:22mais enfin bon
00:58:23le Brésil
00:58:25même l'Argentine
00:58:27qui ont fait du sport
00:58:29une religion
00:58:29c'est aussi parce que
00:58:30c'est des pays
00:58:31qui allaient mal
00:58:32donc moi je ne me réjouis pas
00:58:33que la France
00:58:35devienne un pays
00:58:36d'Amérique latine
00:58:36si vous voulez
00:58:37je dis ça sans mépris
00:58:38pour l'Amérique latine
00:58:39mais voilà
00:58:40sur ce point
00:58:41je suis d'accord
00:58:42je suis d'accord
00:58:44et j'irai même
00:58:45un peu plus loin
00:58:45dans la critique
00:58:46c'est que
00:58:47j'ai l'impression
00:58:48que tel que le président
00:58:49par exemple
00:58:49met en scène
00:58:50la mémoire des Jeux Olympiques
00:58:52il présente ça
00:58:53comme une carte postale
00:58:54envoyée à la postérité
00:58:55c'est à dire
00:58:56comme notre exposition universelle
00:58:58et j'aimerais juste
00:58:59souligner une chose
00:58:59les grands événements
00:59:01dont on se souvient
00:59:02dans l'histoire de Paris
00:59:03au début du 20ème
00:59:03et fin du 19ème
00:59:04ce sont les expositions universelles
00:59:06c'est à dire
00:59:06c'est un autre rapport
00:59:07à la transmission
00:59:08c'est pas du sport
00:59:09c'est pas de l'événementiel
00:59:09c'est pas du spectaculaire
00:59:11sur 5 minutes
00:59:11c'est de l'architecture
00:59:12c'est à dire
00:59:13de la transmission
00:59:13par la pierre
00:59:14et de la reconstruction
00:59:15de Paris
00:59:16et ça
00:59:17aujourd'hui
00:59:17c'est pas de la faute
00:59:18d'aucun dirigeant politique
00:59:19on ne peut plus
00:59:21faire d'architecture en France
00:59:21regardez cette tour triangle
00:59:23porte de la Versailles
00:59:25ça fait 15 ans
00:59:26même plus
00:59:27qu'il s'agit de construire
00:59:28une misérable tour
00:59:29et ça fait des délires
00:59:31de bureaucratie
00:59:32de blocage de partout
00:59:33etc.
00:59:33pour une tour
00:59:34et donc on ne pourrait pas
00:59:35refaire aujourd'hui
00:59:36de façon grandiose
00:59:37et ça c'est navrant
00:59:38une grande exposition
00:59:39universelle en France
00:59:41mais au début du 20ème siècle
00:59:42la France était en plein progrès
00:59:43le mot progrès avait du sens
00:59:44voilà
00:59:46on était vraiment un pays
00:59:47qui suscitait l'admiration
00:59:48là on est plutôt
00:59:48un pays en déclin
00:59:49voilà c'est le mot
00:59:50c'est à dire
00:59:51quand on place tout dans le sport
00:59:52c'est généralement
00:59:52qu'on est un pays en déclin
00:59:53c'est que le reste
00:59:54du point de vue culturel
00:59:56du point de vue économique
00:59:57puis
00:59:57puisqu'on part des gillots
00:59:59je suis juste réaliste
01:00:02et j'aimerais beaucoup
01:00:02que mon pays
01:00:03ne soit pas en déclin
01:00:04et soit une puissance
01:00:06et renaît autrement
01:00:07qu'avec les gillots
01:00:08je vais terminer
01:00:08avec une conclusion
01:00:09je vous laisse finir
01:00:10pardon
01:00:10vraiment mais purement sportive
01:00:12fin du match
01:00:13entre Alexandre Devecchio
01:00:14et Nathan Devers
01:00:16ce sont les téléspectateurs
01:00:17qui jugeront
01:00:18on verra
01:00:19qui a gagné
01:00:20du moment que ce n'est pas
01:00:21un match nul
01:00:21tout va bien
01:00:22exactement
01:00:22merci c'est un plaisir
01:00:24de vous entendre
01:00:26on se retrouve dans
01:00:27quelques instants
01:00:27pour l'heure des pros
01:00:28je remercie
01:00:29Saïd Hamda
01:00:30qui m'a aidé
01:00:31à préparer cette émission
01:00:32à tout de suite
01:00:33pour l'heure des pros
01:00:33Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00:38Sous-titrage Société Radio-Canada

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