Face à Face Été (Émission du 10/08/2024)
Deux personnalités aux points de vues opposés confrontent leurs idées dans #FaceaFaceEte
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00:00Bonsoir à tous, chers amis, très heureux de vous retrouver dans Face à Face, une heure
00:05de débat.
00:06On va revenir sur l'actualité, sur les problématiques posées par ces dernières actualités avec
00:11Nathan Devers.
00:12Ce soir, bonsoir mon cher Nathan.
00:13Bonsoir mon cher Olivier.
00:14Écrivain, on le rappelle.
00:15Aminel Bailly est également avec nous, juriste, auteur.
00:17Bonsoir Olivier.
00:18Bonsoir Amine, place au débat.
00:19Dans un instant, le débat d'ailleurs qui a commencé hors antenne il y a un instant
00:23mais nous n'avons pas traité la question, mais c'était, fallait-il porter des bermudas
00:28ou non ?
00:29C'était très précis comme question.
00:30C'était très précis.
00:31Voilà, on pourrait peut-être effectivement aborder cette question pendant les vacances.
00:35En tout cas, on va prendre la direction du Royaume-Uni, secoué par des émeutes, vous
00:40le savez dans un instant, mais avant, Barbara Durand est avec nous, on fait un point sur
00:43les toutes dernières actualités.
00:44Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:46À la une de l'actualité à Bordeaux, un homme armé d'un couteau a été abattu par
00:51la police de la BAC après s'être montré menaçant, l'homme est aussi soupçonné
00:57de vol.
00:58Des enquêtes se sont déroulées hier à proximité du stade Chabandelmas, deux enquêtes
01:02ont été ouvertes.
01:03En réaction aux émeutes d'extrême droite qui ont secoué le Royaume-Uni pendant une
01:07semaine, des milliers de Britanniques ont participé à des rassemblements antiracistes.
01:12Les dernières heures importantes entre police et émeutiers remontent un lundi soir, mais
01:16la police reste en état d'alerte pour ce week-end.
01:19Et enfin, au lendemain du crash d'un avion au Brésil, les autorités s'efforcent de
01:24récupérer les corps des 62 victimes, tout en réalisant les expertises pour déterminer
01:29les causes de ce drame.
01:31La pluie qui tombe sans discontinuer depuis hier soir complique ces opérations, le président
01:36brésilien a décrété trois jours de deuil national.
01:39Merci beaucoup ma chère Barbara, Barbara Durand que nous retrouvons à 19h30, vous
01:45en parliez justement, ça va être notre premier thème de débat.
01:48La situation au Royaume-Uni, vous le savez, secouée ces derniers jours par des violences
01:51dans plusieurs villes, comme à Rotterdam, lieu ces derniers jours d'une grande contestation
01:56contre la politique migratoire du gouvernement, suite au drame de Southport, trois filles tuées
02:01à coups de couteau, vous le savez.
02:03Un centre d'hébergement a été vandalisé par des manifestants, il y a eu aussi des
02:08manifestations dites antiracistes, cela c'était mercredi soir.
02:12Alors comment la population sur place vit ce climat de violence ? On va regarder ce
02:16reportage sur place de Thibault Marcheteau avec le récit de Noé Minardi, et puis ensuite
02:21place au débat.
02:22Dans les rues de Rotterdam, l'ambiance paraît calme.
02:26Pourtant, de violents affrontements se sont produits le week-end dernier, des centaines
02:32de manifestants anti-immigration ont attaqué un hôtel d'hébergement pour migrants, ils
02:36ont brisé des vitres, déclenché un feu et crié des slogans virulents.
02:40La ville se voit partagée, beaucoup condamnent cette utilisation de la violence.
02:50Ils disent que c'est une manifestation pacifique, mais quand on regarde ce qu'il s'est passé
02:54dans l'hôtel, ils ont tenté d'y mettre le feu, de chasser des personnes en dehors
02:58de la ville, ça sonne un peu barbare.
02:59Je trouve que c'est irrespectueux, choquant et ça ne devrait pas arriver.
03:05Il n'y a aucune excuse pour ce qu'il s'est passé, ce n'est pas bien, non ?
03:10Par peur de représailles, ceux qui ne sont pas de cet avis ne souhaitent pas s'exprimer
03:14face caméra, ou uniquement s'ils sont floutés.
03:17Je trouve qu'il y a trop de migrants qui viennent dans notre pays.
03:23Ce n'est pas que je ne veux pas qu'ils viennent, mais si cela continue, c'est nous qui serons
03:31en minorité.
03:32Le roi qui ne s'était pas encore exprimé a dénoncé ce vendredi les violences d'un
03:36petit nombre.
03:37Il appelle au respect et à la compréhension mutuelle.
03:40Alors il est vrai que la justice, à juste titre, a montré sa fermeté vis-à-vis des
03:45émeutiers anti-immigration avec des peines de prison lourdes, on l'a vu ces dernières
03:49heures, mais également des interdictions de se rassembler.
03:51Le maintien de l'ordre est différent d'ailleurs au Royaume-Uni, conséquence, un retour au
03:56calme.
03:57Mais est-ce que ce retour au calme, selon vous, on va commencer avec vous Amine Elbaïe,
04:00il risque d'être précaire ? Puisqu'on le sait, il y a une question de fond qui se
04:03pose et c'est celle de l'immigration.
04:05Oui, vous avez totalement raison de le souligner cet après-midi.
04:09Évidemment que ce retour au calme peut apparaître précaire.
04:15Une crise est en train de frapper l'Europe tout entière, le continent européen tout
04:19entier.
04:20C'est une crise existentielle.
04:22Est-ce que oui ou non, les nations d'Europe vont surmonter ensemble le défi migratoire ?
04:29Et pour cela, il faut prendre, je crois, de la distance avec les images pour comprendre
04:36que dans 50 ans, l'Europe va passer de 500 millions à 450 millions d'habitants.
04:42Et dans le même temps, le continent africain tout entier passera de 1,2 milliard d'habitants
04:50à 2,4 milliards d'habitants.
04:52Le continent africain va doubler sa population avec les enjeux que nous connaissons, avec
04:58évidemment des flux migratoires de plus en plus importants, avec des flux importants
05:06parce que nous avons affaire à des populations extrêmement pauvres.
05:10L'Europe doit aujourd'hui se préparer au pire.
05:13Et à cela, dernier point, ajouter à cela l'effondrement de l'Occident, l'absence
05:21de politique familiale, l'effondrement de la démographie.
05:24Regardez la semaine dernière, on en parlait, les Français ne font pas assez d'enfants,
05:298000 enfants en moins par rapport à l'année dernière.
05:32Eh bien, c'est très simple, une nation qui soutraite sa politique de natalité à des
05:37populations étrangères est une nation vouée à disparaître.
05:40Je me permets effectivement de rebondir Amine Elbaïe et d'interroger Nathan Devers puisque
05:44c'est intéressant.
05:45Nous sommes partis du Royaume-Uni et Amine Elbaïe très vite a dit cette problématique,
05:50ce qui se vit au Royaume-Uni, la situation au Royaume-Uni finalement c'est un problème
05:56européen.
05:57Alors est-ce que vous rejoignez effectivement ce constat ou pour vous non, c'est un problème
06:00uniquement britannique ?
06:01Non, non, c'est évidemment une question européenne, la question migratoire.
06:04Je ne vais pas répéter et heureusement d'ailleurs qu'Amine a en quelque sorte élargi le sujet,
06:08je ne vais pas répéter mille fois que je condamne absolument le racisme, la violence
06:13de ces émeutes et la totalité de ces émeutes au Royaume-Uni, mais en effet vous posez une
06:17question à laquelle j'aimerais vous, enfin non pas vous répondre, je ne dis pas ça de
06:22manière… mais en tout cas vous donner mon regard.
06:24Je pense qu'on doit poser vraiment en France, en Europe, au Royaume-Uni la question migratoire
06:29qui en effet est une question très importante de notre temps et qui sans doute est une question
06:33qui se conjugue au futur, ça veut dire que ce à quoi nous assistons pour l'instant
06:38est sans doute absolument rien par rapport aux flux migratoires qui vont exister dans
06:43les prochaines années, notamment à la suite du réchauffement climatique et de son intensification
06:49dans un certain nombre de pays.
06:50Évidemment qu'il faut avoir un débat, vous me connaissez Olivier, je ne suis pas un censeur,
06:54je ne suis pas du tout pour… mais je pense que ce débat il doit avoir un cadre et un
06:58cadre républicain et qu'il y a un certain nombre de choses qui sont interdites dans
07:01le cadre de ce débat, interdites politiquement.
07:03Premièrement, véhiculer des stéréotypes racistes, véhiculer, transformer la question
07:10de savoir si on est pour ou contre l'immigration, et je vais expliquer dans une seconde que
07:14je pense que c'est une question qui n'a aucun sens, en une question qui est de savoir
07:17si on est pour ou contre les immigrés, déshumaniser ces immigrés, instrumentaliser des faits
07:22divers, évidemment cautionner la violence, avoir des discours factieux, avoir des discours
07:26populistes, contre l'état de droit, etc.
07:29Tout ça ne doit pas nous duper.
07:30Et d'ailleurs j'aimerais juste vous rappeler, puisqu'on parle de l'histoire de France,
07:33qu'en France, au début du XXe siècle, il y avait déjà des best-sellers, les livres
07:37qui se vendaient le plus à l'époque, qui étaient des livres qui s'appelaient
07:40« L'invasion noire », etc., qui étaient des livres qui décrivaient le grand remplacement
07:43en 1904.
07:44Donc si vous voulez, c'est un discours qui est extrêmement ancien, que ce discours
07:48de haine, non seulement des immigrés, mais plus précisément, il faut être précis,
07:52de l'homme arabe et de l'homme africain.
07:54Mais bon, cela dit, on peut avoir un débat sur l'immigration, mais la deuxième objection
08:00que j'ai face à la manière dont les choses sont posées aujourd'hui, c'est qu'on pose
08:03la question à un prisme national ou européen, mais c'est-à-dire à l'échelle du pays
08:08d'arrivée.
08:09Ce qui n'a absolument aucun sens.
08:11Si on veut réfléchir sur l'immigration, il faut la poser à l'échelle qui est la
08:14sienne, c'est-à-dire l'échelle internationale.
08:16Et se demander non pas pourquoi des gens arrivent en Europe, mais que viennent-ils fuir ?
08:19Si vous voulez, quelle misère, quelle horreur, quel blocage politique, quel blocage civique,
08:23quel blocage économique ? Ils viennent fuir.
08:25Et évidemment que si on parle, par exemple, de l'Afrique, l'Europe a sa part de responsabilité
08:31dans la paupérisation de l'Afrique depuis le XIXe siècle jusqu'aux années 60.
08:35Et encore aujourd'hui, il y a un peu d'influence.
08:37Évidemment, surtout qu'aujourd'hui, il y a des régimes qui sont des régimes terribles
08:40dans un certain nombre de pays africains.
08:42Je ne fais pas une fixette sur l'Afrique, je prends son exemple.
08:44Et je pense que si on veut réfléchir sur cette question-là et faire en sorte d'empêcher
08:50le drame qui est toujours pour ces populations de devoir quitter leur pays,
08:54c'est toujours un arrachement, c'est toujours une horreur,
08:56c'est toujours non seulement un exil, mais une déchirure.
08:59Eh bien, il faut poser cette question de savoir pourquoi il y a des pays
09:02qui vivent dans un blocage qui condamne une très grande partie de la population
09:06à la misère la plus totale.
09:08Amine Elbaye, ça veut dire que, par exemple, puisque, on peut le dire,
09:11le Royaume-Uni a regardé la question de l'immigration en face,
09:13on se souvient de ces barges pour les demandeurs d'asile,
09:16qui avaient d'ailleurs choqué beaucoup de monde.
09:18Expulsion des migrants vers le Rwanda, là aussi un projet de loi avait été voté.
09:22Ces mesures concrètes, elles ont été prises sans succès, on le voit bien,
09:25puisque le débat est sur la table aujourd'hui.
09:27Est-ce qu'effectivement, toutes ces mesures-là, elles ne servent à rien ?
09:30Il faut se poser la question au niveau international,
09:32comme l'expliquait Nathan Demers. Est-ce que vous rejoignez ce constat ?
09:35Écoutez, la situation au Royaume-Uni tout inquiétait aujourd'hui nos dirigeants européens.
09:41Pour deux raisons.
09:42Premièrement, le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne.
09:46Deuxièmement, c'est la France qui assure la sécurité de la frontière du Royaume-Uni.
09:52Je vous rappelle qu'en 2003, nous avons fait ce cadeau aux Anglais,
09:56avec ces accords du Touquet.
09:58Désormais, la frontière n'est plus en Angleterre, à Douvres,
10:01elle se situe en France, à Calais.
10:04Ce sont tous les jours les CRS qui assurent aujourd'hui la sécurité des frontières anglaises,
10:10à Calais, à Grande-Synthe, à Transmark, en tout cas en région Hauts-de-France.
10:14Et croyez-moi, là-bas, les habitants n'en peuvent plus.
10:17Aussi bien les habitants que les CRS.
10:19Nous faisons face aujourd'hui à un chaos migratoire sans précédent.
10:22Cela doit alerter l'Europe.
10:24C'est aussi la démonstration qu'avec toutes les mesures juridiques qu'ont pu prendre les Anglais,
10:29les migrations zéro n'existent pas.
10:31Elles se confrontent aujourd'hui à nous.
10:33Et nous faisons face à des vagues migratoires de plus en plus importantes.
10:36Et il est temps aujourd'hui de remettre sur la table la question de la continuité,
10:42la continuité de l'articulation des accords Schengen.
10:45Nous ne pouvons plus aujourd'hui être malmenés par l'Union européenne.
10:48L'Union européenne malmène aujourd'hui la France.
10:50Nous sommes aujourd'hui le carrefour de l'Europe.
10:53Et nous ne pouvons plus aujourd'hui accepter des pas entiers de l'immigration
10:57qui entrent sur les territoires, mais surtout qui n'en sortent plus.
11:00Quand tout à l'heure, Nathan parlait à juste titre de la question des départs et non pas de l'arrivée.
11:06Moi, je voudrais vous parler non pas de la question de l'arrivée, mais de la sortie.
11:09Aujourd'hui, il n'est pas normal qu'en France, nous puissions accueillir autant de populations étrangères.
11:13Et lorsqu'elles doivent être expulsées, elles ne le sont pas.
11:15C'est la question du blocage institutionnel des OQTF, des obligations de quitter le territoire français.
11:219 OQTF sur 10 ne sont pas exécutés.
11:24Et nous assistons aujourd'hui, évidemment, à l'affaiblissement de l'état de droit.
11:28C'est tout ce système-là que nous devons entrevoir et changer.
11:31Amine Elbaï qui pointe donc du doigt, vous pointez clairement du doigt l'Europe aujourd'hui.
11:35Et c'est la question des sorties qui doit se poser.
11:37On voit bien que là, vous avez une approche différente. Nathan Devers.
11:40Mais je pense, en effet, que c'est ma différence par rapport à vous.
11:44C'est qu'il faut à la fois avoir un excentrement géographique,
11:48ne pas penser uniquement à la question migratoire à l'échelle française, mais mondiale,
11:51et un excentrement historique.
11:53Je reste dans le cas de l'exemple de l'Afrique.
11:56Et je prends un regard de français, ne parlons pas du Royaume-Uni.
11:59La France a paupérisé, a exploité l'Afrique,
12:04a contribué à dessiner les cartes de l'Afrique,
12:06de manière complètement d'ailleurs arbitraire,
12:08dans des congrès où se réunissaient des diplomates
12:11qui dessinaient ça sur des nappes de dîner,
12:15jusqu'aux années 60.
12:17Des années 60, au mandat de Chirac,
12:21elle a pratiqué avec beaucoup de stratégie
12:24la politique qu'on appelle celle de la France-Afrique,
12:27c'est-à-dire, malgré la décolonisation,
12:29continuer à exploiter un certain nombre de pays africains
12:32et à tenir les régimes autoritaires,
12:35à faire en sorte que les services français,
12:37M. Faucard, qui était nommé par De Gaulle,
12:39avaient précisément pour mission
12:41de tenir les régimes autoritaires contre les peuples.
12:44Donc ça crée évidemment de la misère sur place,
12:47du malheur massif sur place,
12:49beaucoup plus qu'en France, il y a de la misère partout,
12:51mais là c'est du malheur massif,
12:53et évidemment que ça crée les conditions d'un départ, d'un exode.
12:56Et aujourd'hui, la question de l'influence
13:01qui existe en Afrique, c'est essentiellement la Chine,
13:03c'est essentiellement la Russie,
13:04donc je ne suis pas dans une logique, si vous voulez,
13:06de se battre la coule.
13:07Mais je pense qu'il faut regarder l'histoire,
13:09et que c'est Nicolas Sarkozy,
13:10permettez-moi juste de...
13:11Oui, allez-y, et Amine Elbaïe voudrait me répondre
13:13parce qu'on s'en est en désaccord.
13:14Il est un homme de droite,
13:15et pas particulièrement un partisan
13:17de l'abolition des frontières.
13:18Lui-même a dit, en tant qu'ancien président de la République,
13:20si on veut vraiment traiter sérieusement
13:22la question de l'immigration dans les décennies à venir,
13:24c'est la question du co-développement
13:26qu'il faudra repenser.
13:27Ça ne veut pas dire, au sens classique,
13:29donner de l'argent à des régimes corrompus en Afrique,
13:31pas ça, mais la question du co-développement,
13:33c'est-à-dire faire en sorte que, sur place,
13:35dans les pays de départ importants,
13:37il y ait moins de raisons de fuir massivement.
13:39Alors dites-moi si je me trompe là-dedans
13:41pour répondre Amine,
13:42puisque ce que vous nous dites, finalement,
13:44c'est que si aujourd'hui il y a cette misère
13:46qui fuit l'Afrique, ou les pays arabes notamment,
13:49c'est une conséquence, au fond,
13:50de la colonisation française.
13:51Entre autres.
13:52Entre autres, il n'y a pas que.
13:53Mais entre autres.
13:54Voilà.
13:55Donc c'était pour bien comprendre,
13:56pour faire une sorte de résumé
14:01de votre prise de parole.
14:02Et je crois qu'Amine Elbaïe, lui,
14:04ne voit pas les choses de la même manière.
14:06Ça me paraît beaucoup trop facile
14:08de tenir aujourd'hui ce discours.
14:10C'est le même discours que l'on tient depuis 30 ans,
14:12finalement, pour mettre la poussière sous le tapis.
14:15Pardonnez-moi.
14:16Mais aujourd'hui, la France,
14:18elle est victime de sa propre déshérence,
14:20de sa propre carence.
14:23Nous devons aujourd'hui réformer le système
14:26et mettre fin à la pompe aspirante
14:29qu'est l'immigration.
14:30Cette pompe aspirante,
14:32elle se trouve à l'intérieur même
14:34de nos politiques publiques.
14:36Comment expliquer aux Français
14:38qui nous regardent dans les campagnes,
14:40qui ne sont pas racistes,
14:41qui ne sont pas d'extrême droite.
14:42Ce sont des retraités qui ont fui les villes,
14:44qui ont fui la misère,
14:45qui ont fui la délinquance,
14:46qui ont fui l'immigration.
14:49Ces retraités qui ont cotisé pendant 40 années.
14:51Je pense notamment aux retraités du bassin minier à Lens.
14:54Je pense aux retraités qui ont fui,
14:56qui sont partis s'installer dans le Cantal,
14:58dans l'Aveyron ou dans la Creuse,
15:00qui ont cotisé pendant 43 années,
15:02qui ont travaillé toute leur vie,
15:04qui ont travaillé bien plus que 35 heures par semaine
15:07et qui se retrouvent à la faim
15:09avec 1000 euros par mois.
15:11Et dans le même temps,
15:12nous accueillons et nous continuons d'accueillir
15:14encore en France des étrangers
15:16qui n'ont jamais travaillé de leur vie,
15:18jamais travaillé de leur vie
15:20et qui bénéficient des conditions de réciprocité,
15:23des accords internationaux que nous avons signés
15:25avec un certain nombre de pays,
15:26en particulier le Maghreb,
15:28mais aussi un certain nombre de pays d'Asie.
15:31Dès le premier mois,
15:33arrivés sur le territoire national,
15:35ils peuvent prétendre à l'ASPA.
15:37L'ASPA, c'est l'allocation de solidarité
15:39pour les personnes âgées.
15:40Il est de combien ?
15:41Il est de 1000 euros par mois.
15:43Est-ce que Nathan Devers,
15:46vous comprenez ce deux poids deux mesures,
15:47effectivement, ces deux populations
15:49qui vivent côte à côte, au fond,
15:51mais qui ne sont pas traitées de la même manière ?
15:53Celle, comme disait Amine Elbahi,
15:54qui a travaillé depuis des décennies et des décennies
15:56et qui voit une nouvelle population arriver,
15:58finalement, et qui a le sentiment,
16:00je ne sais pas si c'est le cas,
16:01mais qui a le sentiment, en tout cas,
16:03de voir une population qui a certains avantages
16:05par rapport à elle.
16:06Est-ce que vous comprenez un petit peu
16:08cet état d'esprit de certains de nos compatriotes ?
16:12D'abord, je ne vois pas tellement l'intérêt
16:13d'opposer les misères les unes aux autres
16:15et d'opposer les malheurs.
16:16Il y a une forme, on critique souvent ici
16:18la concurrence victimaire,
16:19il y a une forme là-dedans de concurrence victimaire,
16:21d'autant que quand on regarde les partis politiques
16:24qui tiennent ce genre de position sur l'immigration,
16:27je les vois rarement proposer des mesures sociales
16:30pour changer le sort, par exemple, des retraités.
16:32Quand Jordan Bardella, juste après la législative,
16:35envisageait un moment, enfin pendant la campagne,
16:37pardon, de la législative,
16:38envisageait un moment son arrivée imminente,
16:40potentiellement imminente à Matignon,
16:42le premier geste qui était le sien,
16:44c'était de reculer sur l'abrogation de la réforme du droit.
16:46On a le sentiment que ça faisait tellement longtemps,
16:48effectivement, très intéressant.
16:49Bien sûr, je fais de l'histoire ancienne
16:50de vous rappeler ce qui s'est passé il y a bien longtemps.
16:52Non mais c'est totalement faux.
16:53Allez, la réponse, c'est une dernière question,
16:54après sur ce sujet-là, mais répondez.
16:55Simplement, c'est faux,
16:56puisqu'il y a eu des mesures politiques
16:58qui ont été prises à l'égard des retraités
17:00et je pense en particulier à la première mesure
17:02qu'a pris Emmanuel Macron une fois arrivé au pouvoir,
17:04ça a été d'augmenter la CSG,
17:06d'augmenter la contribution sociale et généralisée
17:09qui a abîmé le train de vie de nos retraités
17:12qui ont, eux, cotisé,
17:13alors que ceux qui bénéficient de la SPA ne cotisent pas.
17:16Il y a là encore un deux-poids-deux-mesures
17:18qui est insupportable.
17:19Et donc, une fois de plus,
17:20c'est, encore une fois,
17:21ceux qui ont travaillé toute leur vie
17:22qui en pâtissent le plus.
17:23Peut-être une réponse,
17:24une dernière question sur le sujet.
17:25Votre réponse à Minel Bailly,
17:26peut-être, vous souhaiteriez apporter.
17:28Vraiment, en une phrase.
17:29Ça, c'est l'argument de la comparaison
17:31de la Creuse et des banlieues, entre guillemets.
17:33Dans la Creuse aussi,
17:34il y a beaucoup de misère et personne n'en parle.
17:36Je fais remarquer que les politiques
17:38qui utilisent cet argument
17:40proposent très rarement des mesures
17:42qui permettent d'améliorer
17:44la condition des habitants de la Creuse.
17:46Par exemple.
17:47Je prends un exemple un peu caricatural,
17:49mais très rarement.
17:50Et qu'au contraire,
17:51quand on gratte derrière le vernis social,
17:53par exemple,
17:54du discours de Mme Le Pen.
17:55Alors, Éric Zemmour, c'est différent.
17:57C'est un libéral pur et dur.
17:58Donc, il a absolument une politique
18:00viscéralement si sociale.
18:01Mais même de Marine Le Pen,
18:02qui a un discours apparemment social,
18:04quand on regarde ce que votent
18:05ses députés à l'Assemblée nationale
18:07depuis sept ans,
18:08ils votent absolument contre
18:10la quasi-totalité des mesures sociales
18:12qui sont proposées par les autres oppositions.
18:14Donc, ce que je fais remarquer,
18:15c'est que cet argument n'a d'autre fonction
18:17que de mettre en opposition
18:19les souffrances les unes aux autres
18:21sans régler ni l'une, ni l'autre.
18:23Alors, entendu.
18:24Une dernière question
18:25sur cette situation au Royaume-Uni.
18:26Alors, l'Association de défense
18:28des migrants Utopia 56,
18:30on en a souvent parlé autour de ce plateau,
18:32notamment basée à Calais,
18:34s'inquiète de l'importation
18:35des émeutes du Royaume-Uni
18:36au nord de la France.
18:37Des bénévoles de l'association Utopia 56,
18:39c'est une association, on précise,
18:41qui défend l'accueil des personnes exilées,
18:43s'inquiètent des messages de menaces
18:45circulant sur les réseaux sociaux
18:47de la part de comptes d'ultra-droite anglais.
18:49Ils ont saisi d'ailleurs par courrier
18:51le parquet de Boulogne-sur-Mer.
18:53C'est nos confrères de France Culture
18:55qui le rapportent.
18:56On voit ce tweet, notamment, d'Utopia 56,
18:58une figure violente et influente
18:59de l'histoire de l'Amérique latine
19:00qui a prévu de venir à Calais
19:01à partir du 11 août
19:02pour entamer une chasse aux migrants.
19:04Cet homme s'en est déjà pris
19:05à nos équipes il y a quelques jours.
19:07Le ministère de l'Intérieur
19:09doit impérativement réagir à cette menace.
19:11Une telle importation,
19:12est-ce qu'elle est possible
19:13sur le territoire français à Minelbailly ?
19:15Est-ce que vous voyez effectivement
19:16la possibilité d'une horde de Britanniques
19:18débarquer à Calais ?
19:20Et peut-être, sous question,
19:21est-ce que vous voyez des Français,
19:23aujourd'hui, eux aussi, finalement,
19:25se rebeller dans la rue
19:27contre l'immigration massive en Europe ?
19:29Je pense qu'on pourra quand même
19:30mesurer le propos de l'association Utopia 56.
19:35Parce que le coup des Britanniques,
19:37vous voyez, on nous l'a déjà fait
19:38pour le stade de France.
19:39Et on sait ce que ça a valu.
19:41Et on sait que parfois,
19:42derrière le coup des Britanniques,
19:43il y a aussi souvent un argument cache-misère
19:46pour masquer la responsabilité de l'État.
19:48L'association Utopia 56
19:50est une association qui, en réalité,
19:52ne devrait pas exister.
19:53Pourquoi ?
19:54Parce que c'est une association
19:56qui, en réalité, assure,
19:58par voie de délégation,
20:00le service public de l'accueil des réfugiés.
20:03Peut-être est-ce un autre sujet,
20:05Amine Elbaïy,
20:06mais faut-il encore le souligner.
20:08Mais justement,
20:09est-ce que vous y rejoignez,
20:10cette crainte de horde de Britanniques à Calais ?
20:12Je ne crains pas d'abord
20:14cette horde de Britanniques à Calais.
20:16D'abord parce que la ville de Calais
20:17est surveillée,
20:18elle est quadrillée par des CRS
20:20qui n'en peuvent plus
20:21et qui se trouvent aujourd'hui à bout.
20:23Rappelez d'abord
20:24que la première mission des CRS,
20:26ce n'est pas de faire la chasse aux migrants,
20:28c'est de les empêcher.
20:30Et c'est ça
20:31qu'il faudrait aujourd'hui mettre en avant.
20:33C'est de les empêcher
20:35de rejoindre des embarcations de fortune
20:38vendues par des marchands de la mort,
20:41c'est-à-dire ceux qui,
20:43aujourd'hui, font payer
20:44des dizaines de milliers d'euros
20:45à des familles
20:46pour leur promettre
20:47une traversée de la Manche.
20:48Et 20 kilomètres plus tard,
20:50elles se retrouvent noyées.
20:51Tous les soirs,
20:53vous avez des services
20:55de la sécurité civile,
20:57des policiers, des gendarmes,
20:59mais aussi les services
21:01de la préfecture du Nord
21:02qui doivent mobiliser des drones
21:04pour pouvoir justement
21:06assurer la sécurité
21:07de ces familles
21:09qui ont décidé de tout quitter
21:11pour rejoindre, évidemment,
21:13le Royaume-Uni
21:14qui leur a été vendu
21:15comme un Eldorado.
21:17Et l'association Utopia 56,
21:19comme de nombreuses associations
21:21en France,
21:22contribue de manière assez générale
21:24à vendre aussi,
21:26parfois,
21:27l'Europe comme un Eldorado.
21:29Et donc à faire...
21:31Oui, effectivement,
21:32on profite à ses passeurs également.
21:33Il peut y avoir
21:34une responsabilité politique
21:35d'un certain nombre d'associations
21:36qu'on subventionne.
21:37Et donc, là encore,
21:38il faut revoir la contrepartie
21:39de nos subventions publiques.
21:41C'est l'argent des Français
21:42qui est en jeu.
21:43Une importation
21:44de ce type d'émeute
21:45en France
21:46qu'on a vue au Royaume-Uni,
21:47est-ce que, selon vous,
21:48cela pourrait arriver un jour
21:49en France ?
21:50Nathan Devers.
21:51Alors déjà, je ferais remarquer
21:52que quand on regarde
21:53l'histoire des nations,
21:54des grandes nations
21:55ou des grands continents
21:56ou des grandes civilisations,
21:57qu'elles soient présentées
21:58au monde
21:59comme des Eldorados,
22:00c'est précisément
22:01le signe de leur grandeur.
22:02Si, en effet,
22:03on voulait en finir
22:04avec cette situation,
22:05il faudrait encore, faudrait-il,
22:07que la France, l'Europe,
22:09l'Amérique du début
22:10du XXe siècle,
22:11ne fusent pas
22:12des Eldorados,
22:13mais des pays
22:14qui n'attirent pas
22:15et qui sont donc
22:16des pays petits,
22:17des pays en déclassement,
22:18des pays qui ont perdu
22:19toute leur puissance.
22:20Mais revenons à Calais.
22:21Je suis d'accord
22:22avec ce que vous avez dit
22:23tout à l'heure.
22:24Les accords du Touquet
22:25sont une honte.
22:26Nous n'avons pas
22:27à être les gardes frontières
22:29du Royaume-Uni
22:30et à faire leur travail
22:31à leur place,
22:32d'autant que c'est
22:33une situation absurdissime
22:34puisque nous empêchons
22:35des gens de partir
22:36et que les migrants,
22:37les exilés,
22:38qui viennent jusqu'à Calais,
22:39ils ne viennent pas
22:40par intérêt
22:41pour la ville de Calais,
22:42ils viennent parce qu'ils ont
22:43envie d'aller au Royaume-Uni
22:44parce que souvent,
22:45ils ont des gens,
22:46ils ont des perspectives là-bas.
22:47Ils ont des gens
22:48de leur famille,
22:49des perspectives de travail,
22:50des points d'atterrissage,
22:51etc.
22:52Et je pense que
22:53quand on parle de Calais,
22:55il faut tenir compte
22:56de deux choses,
22:57de deux perspectives.
22:58Premièrement,
22:59la perspective des exilés
23:00eux-mêmes,
23:01qui ont vécu
23:02des drames absolus
23:03pour partir
23:04et une sorte
23:05d'épopée terrible,
23:06d'épopée sanglante
23:07et qui se retrouvent
23:08traités avec indignité
23:09dans le pays
23:10qui dans leur imaginaire
23:11est le pays des droits de l'homme.
23:12Et deuxièmement,
23:13en effet aussi,
23:14la situation des habitants
23:15de Calais
23:16qui voient la situation
23:17sécuritaire de leur ville
23:18devenir plus que difficile,
23:21parfois même chaotique,
23:22qui n'ont rien demandé
23:23à personne
23:24et qui subissent en effet
23:25une forme de mépris
23:26de la part des pouvoirs publics.
23:27Alors à ce sujet,
23:28je recommanderais deux choses.
23:29Premièrement,
23:30la pièce de théâtre
23:31d'Alexis Michalik,
23:32crivain,
23:33qui a précisément montré
23:34toutes ces perspectives
23:35qui sont extrêmement différentes.
23:36Et deuxièmement,
23:37le documentaire réalisé
23:38par Yann Moix
23:39qui s'appelle
23:40Recalais
23:41et qui précisément
23:42montre aussi
23:43les différentes perspectives
23:44à la fois des habitants
23:45et des exilés.
23:46Une solution politique
23:47doit tenir compte
23:48de ces deux regards-là
23:49et de ces deux trajectoires
23:50de vie
23:51qui sont dans tous les cas
23:52particulièrement difficiles.
23:53Voilà,
23:54je pense que nous avons fait
23:55le tour de la question
23:56sur ces émeutes
23:57au Royaume-Uni.
23:58Pas tout à fait
23:59pour Aminel Bayi,
24:00visiblement.
24:01Peut-être un mot
24:02puisque je voulais vous entendre
24:03sur un tweet d'Hercile Yassounet
24:05qui est énormément commenté
24:06ces dernières heures.
24:07Moi j'ai peur,
24:08simplement en revenant
24:09sur le sujet précédent,
24:10j'ai peur d'une importation
24:11des émeutes en France.
24:14Et là encore,
24:16permettez-moi simplement
24:18de souligner
24:19la situation
24:20de nos compatriotes
24:21qui habitent effectivement
24:22dans les campagnes
24:23qui ne sont pas connectés
24:24aux services publics,
24:27qui ne sont pas connectés
24:28à la France des métropoles
24:30et qui ont peur d'une chose.
24:32J'entendais la semaine dernière
24:33cet appel du maire d'Orléans
24:35qui critiquait le plan du gouvernement
24:37pendant les Jeux Olympiques
24:39de disséminer,
24:40de dispatier l'immigration
24:41dans les campagnes.
24:42Les habitants des campagnes
24:44ne veulent pas
24:45d'un plan de répartition
24:46des migrants.
24:47Et d'ailleurs,
24:50ce ne sont pas que
24:51les habitants des campagnes
24:52qui n'en veulent pas.
24:53Ce sont les migrants eux-mêmes.
24:54Regardez les centres d'accueil
24:55des demandeurs d'asile,
24:56les CADA.
24:57La plupart sont vides.
24:58Pourquoi ?
24:59Et Nathan l'a très bien rappelé.
25:00Parce que leur projet
25:01ce n'est pas d'être intégré
25:02en France,
25:03c'est de fuir
25:04et d'aller au Royaume-Uni.
25:05Aujourd'hui,
25:06si nous voulons éviter
25:08des émeutes en France,
25:10il va falloir prendre
25:12la situation très au sérieux
25:13et ne pas stigmatiser
25:15une partie de notre population
25:16comme étant d'extrême droite.
25:19Non, il y a en France
25:21des Français patriotes
25:23qui tiennent à leur drapeau,
25:25qui tiennent à leur pays,
25:26qui ont peur aussi
25:27de l'effondrement de l'identité,
25:29sans que nous devions aujourd'hui
25:31les qualifier d'extrême droite.
25:32Il y a des extrêmes, évidemment.
25:34C'est ce qui a été le cas au Royaume-Uni.
25:36Mais il y a aussi
25:37une majorité silencieuse
25:39qui n'en peut plus.
25:40Une majorité silencieuse, exactement.
25:42Ce que je vous propose,
25:44il nous reste un peu plus de 3 minutes
25:45avant de marquer une très courte pause,
25:47c'est cette réaction d'Hercilia Soudé
25:49à un article de Mediapart.
25:51Cet article de Mediapart affirme
25:52que la France est le seul pays
25:54à interdire le port du voile
25:55ou tout autre signe religieux
25:57à ses athlètes lors des Jeux Olympiques.
25:59Le site internet, qui explique
26:00que des basketteuses portant le hijab,
26:02membres du collectif Basket Pour Toutes,
26:04rappellent que l'interdiction
26:05les empêche de jouer,
26:06de progresser,
26:07tout le reste du temps.
26:08Tweet d'Hercilia Soudé,
26:11députée insoumise,
26:13on le rappelle,
26:14la France est islamophobe.
26:16Voilà ce qu'elle dit, très clairement.
26:18C'est vrai que ça a déclenché
26:20derrière une vague de colère
26:21et d'indignation.
26:23Alors, nous avons contacté,
26:24bien évidemment,
26:25la France insoumise,
26:26puisqu'il est intéressant aussi
26:27d'avoir une réaction de leur part.
26:29On réitère l'invitation,
26:30bien évidemment,
26:31ils pourront intervenir
26:32tout au long de la soirée
26:33pour avoir un éclairage.
26:34Est-ce que ça n'engage que Hercilia Soudé ?
26:36Est-ce qu'effectivement,
26:37c'est structurant de la France insoumise,
26:39votre réaction ?
26:40C'est très difficile de commenter ça
26:42calmement, sans s'énerver.
26:45Je précise, par ailleurs,
26:46que je suis contre l'interdiction
26:48du port du voile
26:49pour les athlètes olympiques,
26:51mais ce n'est pas le sujet.
26:52Mais c'est dans la charte olympique,
26:53de toute façon.
26:54D'accord, moi, en tant que personnel,
26:55je suis contre.
26:56Mais là, ce n'est pas le sujet.
26:57J'aurais presque tendance
26:58à être d'accord
26:59avec l'article de Mediapart.
27:01Mais traiter la France
27:02de pays islamophobe,
27:03c'est insupportable.
27:05C'est insupportable,
27:06à tous les niveaux.
27:08Trois remarques, rapidement.
27:10Premièrement,
27:13confondre le fait
27:14qu'il y a de l'islamophobie
27:16ou du racisme antimusulman
27:17en France,
27:18qui est le fruit
27:19d'une partie des Français.
27:21Confondre cela
27:22avec le nom de la France,
27:24avec ce si beau nom,
27:25si beau mot,
27:26qui est synonyme
27:27de liberté
27:28au regard de son histoire
27:29à travers le monde entier,
27:31et à travers le regard
27:32de l'histoire, surtout,
27:33c'est une honte.
27:34Et quand on est
27:35un responsable politique,
27:36c'est une honte absolue.
27:37Deuxièmement,
27:38j'aimerais faire remarquer
27:39à cette dame
27:40qui n'en est pas
27:41à cette première infamie près,
27:42qu'il y a des pays
27:43gravement islamophobes.
27:44Que le pays
27:45le plus islamophobe
27:46sur Terre aujourd'hui
27:47est la Chine.
27:48Qui réduit les musulmans,
27:49ouigours,
27:50pas les islamistes,
27:51les musulmans,
27:52en état d'esclavage,
27:53avec des camps
27:54de concentration,
27:55avec des politiques
27:56de stérilisation forcées.
27:57Vous regardez le programme
27:58de la France Insoumise,
27:59notamment la note de blog
28:00de Jean-Luc Mélenchon
28:01sur le conflit
28:02entre la Chine et Taïwan,
28:03vous remarquerez
28:04qu'ils sont d'une très grande
28:05complaisance vis-à-vis
28:06du régime chinois.
28:07Donc, pour ces deux raisons,
28:08et j'en ai dit trois,
28:10c'est une honte absolue.
28:12Et ce n'est pas la première fois
28:13que cette dame
28:14se salit très gravement.
28:15Et vous savez
28:16de quoi je parle,
28:17Aminel Bayi,
28:18très clairement la députée
28:19qui met une cible,
28:20on peut le dire aussi
28:21sur tous les Français.
28:22Puisque si la France
28:23est islamophobe,
28:24alors les Français
28:25sont islamophobes.
28:26C'est ça aussi
28:27que ça veut dire.
28:28J'ai eu l'occasion
28:29de répondre à cette députée
28:30de la France Insoumise
28:31sous son tweet,
28:32en lui rappelant
28:33que contrairement à la Chine,
28:34les musulmans en France
28:35ne sont pas réduits
28:36en état d'esclavage,
28:38Nathan l'a très bien rappelé,
28:39mais la complaisance
28:41de la France Insoumise
28:42avec le régime communiste chinois
28:44les amène à ne pas commenter
28:45la situation des musulmans
28:47qui peuvent être persécutés
28:48dans le premier pays
28:49islamophobe au monde,
28:50c'est-à-dire la Chine.
28:51Je n'ai pas entendu non plus
28:53la France Insoumise
28:54s'indigner sur le sort
28:55des Rohingyas,
28:56le sort des musulmans
28:58qui sont aussi massacrés
28:59par le régime birman.
29:01Je n'ai jamais entendu
29:02la France Insoumise
29:03s'inquiéter sur le sort
29:04des musulmans menacés au Yémen.
29:06Jamais.
29:07Vous savez pourquoi aujourd'hui
29:08la France Insoumise
29:09surexploite la notion
29:12d'islamophobie ?
29:13C'est justement pour s'acoquiner
29:16avec les islamistes.
29:17Mais à leurs yeux,
29:19la cause israélo-palestinienne
29:21n'est qu'une cause éphémère.
29:22Pourquoi ?
29:23Parce que c'est le meilleur moyen
29:25pour eux de s'attaquer
29:26à celui qui n'est pas là,
29:27aux Juifs.
29:28À leurs yeux, un Juif,
29:29c'est un Israélien
29:30et si c'est un Israélien,
29:31c'est un sioniste.
29:32Le raccourci est là
29:34et le rôle des enfants d'immigrés
29:36comme moi,
29:37qui sont nés en France,
29:38qui ont un pied de l'autre côté
29:40de la Méditerranée,
29:41mais qui aiment d'abord
29:42et avant tout la France,
29:43c'est de lutter contre cela.
29:44Et c'est de dire
29:45à tous nos compatriotes juifs,
29:47si tu touches à un Juif,
29:48tu touches à mon frère.
29:50Et je le répète,
29:52si des députés de la France Insoumise,
29:54des membres de la France Insoumise
29:55veulent réagir à ce tweet
29:57d'Arcelia Souda,
29:58ils sont bien évidemment
29:59les bienvenus sur notre antenne.
30:01Nous les avons contactés,
30:02pas encore de retour.
30:03Mais je réitère ici,
30:05place à la pluralité bien évidemment
30:07et au débat.
30:08On va marquer une très courte pause.
30:10On va s'intéresser aux Jeux Olympiques
30:12dans un instant.
30:13Ces Jeux Olympiques sont-ils
30:15en l'honneur de Jupiter ?
30:17Je vous pose la question
30:18dans un instant.
30:19Restez avec nous sur CNews.
30:24Il est 19h30,
30:25de retour sur le plateau
30:26de Face à Face sur CNews.
30:27Bienvenue.
30:28Si vous nous rejoignez ce soir,
30:30l'actualité débattue
30:31par Amine Elbahi,
30:33juriste, auteur,
30:34qui est avec nous.
30:35Avec Nathan Devers.
30:36Rentrez, mon cher Nathan.
30:37Nathan qui a pris
30:38une très courte pause.
30:39Allez-y, allez-y, rentrez.
30:41Allez, voilà.
30:42Vous connaissez bien Nathan,
30:43écrivain.
30:44Je vous propose d'ailleurs
30:45que nous nous intéressions
30:46aux Jeux Olympiques.
30:47À présent,
30:48les prises de parole,
30:49vous l'avez constaté,
30:50elles se succèdent
30:51dans ces dernières heures
30:52pour saluer un succès total
30:53à quelques heures
30:54de la cérémonie de clôture.
30:55Valérie Pécresse,
30:56Jean Castex
30:57et ce matin,
30:58Amélie Oudéa-Castera
30:59qui s'est éclatée
31:01C'est un très grand succès
31:02organisationnel,
31:03un très grand succès populaire
31:04et un très grand succès sportif.
31:05Et je crois que ce qui est
31:06pour nous le plus important,
31:07c'est d'avoir le sentiment
31:08d'avoir pu donner,
31:09à travers ces Jeux Olympiques,
31:10beaucoup de joie au pays.
31:11D'avoir pu faire nation
31:12par le sport,
31:13redonner ce sentiment d'unité
31:14qui avait pu être mis à mal
31:15dans les dernières semaines.
31:16Et puis, je crois,
31:17de communiquer aux Français
31:18que c'est un grand succès
31:19et que c'est un grand succès
31:20et que c'est un grand succès
31:21et que c'est un grand succès
31:22et que c'est un grand succès
31:23et que c'est un grand succès
31:24et que c'est un grand succès
31:25J'allais dire de fierté,
31:26mais ce n'est même pas forcément ça.
31:27C'est un sentiment de confiance.
31:28Un sentiment de confiance
31:29dans le fait que notre pays
31:30est capable de faire
31:31des grandes choses.
31:32Alors, si vous le voulez bien,
31:33pour ce débat,
31:34je vous propose que nous appuyions
31:35sur une tribune que j'ai lue
31:36dans les colonnes du Figaro.
31:37Tribune d'Ophélie Roch,
31:38c'est une professeure de français.
31:39Alors, elle a fait
31:40une émission sur le sujet
31:41et elle a écrit
31:42un livre sur le sujet
31:43et elle a écrit
31:44un livre sur le sujet
31:45et elle a écrit
31:46un livre sur le sujet
31:47et elle a écrit
31:48un livre sur le sujet
31:49et elle a écrit
31:50un livre sur le sujet
31:52Tribune d'Ophélie Roch,
31:53c'est une professeure
31:54de français.
31:55Alors, à l'heure du bilan,
31:56les Jeux de Paris
31:57ont été une inespérée soupape
31:58ont été une inespérée soupape
31:59de sécurité pour Emmanuel Macron,
32:00de sécurité pour Emmanuel Macron,
32:01écrit-elle après la fin
32:02d'une année agitée
32:03écrit-elle après la fin
32:04d'une année agitée
32:05et elle ajoute,
32:06par un fabuleux hasard,
32:07ces Jeux nous ramènent
32:08aux premiers mandats
32:09du président
32:10puisque sous la Rome antique,
32:11les Ludis étaient organisés
32:12en l'honneur de Jupiter,
32:13comme quoi l'histoire
32:14serait se faire taquine
32:15et nous revoilà placés
32:16sous l'égide
32:17du président jupitérien.
32:18Alors ma question,
32:19alors ma question,
32:20est-ce que ces Jeux olympiques,
32:21est-ce que ces Jeux olympiques,
32:22Nathan Devers,
32:23vous avez le sentiment
32:24qu'ils se font un peu
32:25en l'honneur de Jupiter finalement ?
32:26en l'honneur de Jupiter finalement ?
32:27On peut dire ça
32:28d'un point de vue
32:29de politique politicienne
32:30qu'il en a profité
32:31mais je pense que ce constat
32:32c'est prendre les français
32:33pour des imbéciles.
32:34Les français ont voté
32:35globalement plutôt
32:36contre le macronisme
32:37lors des trois dernières élections,
32:38lors des trois dernières élections,
32:39ils ne sont pas amnésiques,
32:40ils savent très bien
32:41que c'est François Hollande
32:42qui a candidaté
32:43pour les Jeux olympiques
32:49dans la nation.
32:50Et ce n'est pas une joie
32:51de la religion du macronisme
32:53comme si nous nous étions
32:54tous mis à communier
32:56dans ce Jupiter moderne
32:57que serait Emmanuel Macron.
32:58Non, non,
32:59c'est une joie de la France,
33:00c'est une joie de la nation
33:01dont on parlait tout à l'heure,
33:02de la nation de la liberté,
33:04de la nation de l'accueil,
33:05de la nation de la grandeur,
33:07de la nation de la beauté,
33:08de la nation de la poésie.
33:09Quelles images magnifiques
33:11avons-nous vues
33:12ces dernières semaines,
33:13que ce soit l'épreuve,
33:14la cérémonie des eaux d'ouverture,
33:15l'épreuve de cyclisme,
33:16l'épreuve de cyclisme,
33:17etc.
33:18Alors dans cette logique,
33:19il y a toujours des gens
33:20pour grincher un peu.
33:21Je vous donnerai un exemple
33:22que j'ai trouvé très intéressant.
33:23J'ai vu que l'émission
33:24de Léa Salamé,
33:25qui n'est pas sur notre chaîne,
33:27mais je pense que c'est
33:28un sujet intéressant.
33:29Certains ont reproché
33:30à cette émission
33:31d'être un peu trop légère,
33:32de faire le pari
33:33d'une sorte d'optimisme retrouvé
33:34en France uniquement
33:35par les Jeux olympiques
33:36et d'être dans la société
33:37du spectacle.
33:38Je pense que non,
33:39je pense qu'elle a raison.
33:40Je pense que véritablement
33:41ce qui a eu lieu
33:42lors de ces Jeux olympiques,
33:43c'est précisément ça.
33:44C'est le passage
33:45d'une forme de déprimisme,
33:46de psychose,
33:47d'inquiétude,
33:48qui était légitime,
33:49bien sûr,
33:50à ce miracle-là
33:51de l'événement.
33:52L'événement qui intervient
33:53et qui impose sa joie,
33:54sa joie solaire
33:55et que nous sommes
33:56en train de profiter,
33:57de vivre, pardon,
33:58d'expérimenter tout ça.
33:59Il est vrai qu'il y a eu
34:00une ferveur populaire
34:01incontestable
34:02à Minme Baïs
34:03et ce qui est largement
34:04mis en avant
34:05et à l'instant
34:06par Nathan Devers.
34:07Voyez ce qu'ajoutent
34:08Ophélie et Roch
34:09dans sa tribune.
34:10On ne peut que plier les chines
34:12et aimer
34:13ces instants de liesse.
34:14C'est une piété
34:15que l'on doit
34:16à la République.
34:17En somme,
34:18peut-on encore
34:19se réjouir des victoires
34:20des athlètes
34:21sans céder
34:22à l'hystérie forcée
34:23que l'on veut nous vendre ?
34:24Voilà la question
34:25posée également
34:26par cette professeure
34:27de français
34:28dans les colonnes
34:29du Figaro.
34:30Moi, je veux dissocier
34:31d'abord les Jeux Olympiques
34:32qui sont un grand
34:33moment sportif,
34:34qui s'inscrivent aussi
34:35dans la continuité
34:36historique
34:37de l'histoire
34:38des Jeux Olympiques.
34:39De l'organisation
34:40des Jeux Olympiques
34:41qui,
34:42évidemment,
34:43ont affiché
34:44d'abord
34:45un certain nombre
34:46de points
34:47qui ont été
34:48soulignés
34:49par les français.
34:50En premier lieu,
34:51le dispositif
34:52sécuritaire
34:53avec
34:54cette sécurité
34:55retrouvée
34:56dans les rues
34:57de Paris.
34:58Ça, on va y revenir
34:59mon cher ami.
35:00Ceci me paraît
35:01malgré tout
35:02assez éphémère.
35:03Et puis,
35:04ses inconvénients.
35:05C'est-à-dire
35:06qu'il n'y a pas
35:07vraiment
35:09en l'honneur
35:10de Jupiter,
35:11peut-être,
35:12mais
35:13il a fallu aussi
35:14en payer le prix.
35:15À quel prix ?
35:17Moi, je pense
35:18qu'on a aussi assisté
35:19parfois
35:20à du gaspillage
35:21de l'argent public.
35:23On a déversé
35:241,4 milliard d'euros.
35:25Pour la Seine ?
35:26Dans la Seine.
35:27Pour dépolluer la Seine.
35:28On a beaucoup parlé.
35:29Pour dépolluer la Seine.
35:30On a promis d'ailleurs
35:31aux Parisiens
35:32qu'après les Jeux Olympiques,
35:33ça deviendrait,
35:34il y aurait 3 spots
35:35de baignade.
35:361,4 milliard d'euros
35:37investis depuis 6 ans
35:38alors que la Seine
35:39n'est toujours pas dépolluée.
35:40Certes,
35:41les épreuves ont pu s'organiser,
35:42mais les objectifs
35:43n'ont pas été atteints.
35:45Alors,
35:46on demande aux Français
35:47de se serrer la ceinture,
35:48de faire des efforts.
35:49Nous sommes le pays
35:50champion d'Europe
35:51des prélèvements obligatoires.
35:52Nous sommes le pays
35:53où les Français
35:54sont étouffés
35:55par une fiscalité
35:56de plus en plus forte.
35:58Je crois qu'on aurait pu
35:59aussi prioriser
36:00un certain nombre de politiques.
36:01Donc, une grande fête, oui,
36:02mais maintenant,
36:03il va falloir payer.
36:04À vous entendre,
36:05c'est un peu cela
36:06qu'on va payer demain,
36:07mais les Français
36:08en subissent déjà
36:09le coup aujourd'hui.
36:10Moi, je pense
36:11à ceux qui n'habitent pas à Paris.
36:12La France,
36:13ce n'est pas que Paris,
36:14ce n'est pas que Jupiter,
36:15c'est aussi les territoires.
36:16On a déshabillé les territoires.
36:18On a aujourd'hui,
36:19dans un certain nombre
36:20de petites villes,
36:21notamment dans les campagnes,
36:22mais aussi dans
36:23les quartiers populaires
36:24où les Français
36:25ou les policiers
36:26ne peuvent plus intervenir.
36:27Ils doivent prioriser.
36:28Est-ce qu'il faut
36:29intervenir pour
36:30faire face
36:31à un cambriolage
36:32ou intervenir en urgence
36:33pour sauver cette femme
36:34victime des coups de son mari ?
36:35On a déshabillé
36:36les territoires
36:37pour renforcer
36:38la sécurité à Paris.
36:39Et ça, voyez-vous,
36:40ce cri d'alerte
36:41des petites villes,
36:42on ne l'entend pas.
36:43Donc, un moment
36:44de liesse,
36:45mais n'oublions pas
36:46les territoires.
36:47Voilà ce que nous dit
36:48Amine El Bailly.
36:49Alors, c'est vrai
36:50que nous nous sommes
36:51beaucoup posé la question
36:52aussi pendant cette période
36:53des Jeux olympiques
36:54de savoir si le sport
36:55était de gauche
36:56ou était de droite
36:57puisqu'on a vu...
36:58Alors, pour être
36:59tout à fait juste,
37:00il y a eu effectivement
37:01du côté de la gauche
37:02des tweets,
37:03des réactions très enthousiastes
37:04et puis d'autres
37:05un peu plus bougonnes.
37:06Pas plus tard
37:07que cet après-midi,
37:08Nathalie Arthaud
37:09porte parole
37:10de lutte ouvrière.
37:11Sans surprise,
37:12on peut rajouter
37:13à toutes les médailles
37:14de la France
37:15celle du chauvinisme.
37:16Il n'y en a eu
37:17que pour les sportifs français.
37:18Bien difficile de suivre
37:19les autres athlètes.
37:20Il fallait des Cocorico
37:21et des Marseillaises.
37:22Mais bien évidemment,
37:23a-t-on envie de dire
37:24finalement,
37:25derrière...
37:26Eh bien, nous étions tous
37:27derrière nos athlètes français.
37:28En plus, c'était à Paris.
37:29Ce côté bougon,
37:30Amine El Bailly,
37:31finalement,
37:32un peu tristounet
37:33en quelque sorte
37:34de Nathalie Arthaud.
37:35Est-ce que ça montre
37:36que finalement,
37:37le sport serait davantage
37:38de droite,
37:39si je puis dire ?
37:40Je trouve évidemment
37:41le tweet de Mme Nathalie Arthaud
37:42totalement ridicule.
37:43On a le droit
37:44d'aimer la France.
37:45On a le droit
37:46d'aimer son pays
37:47dans sa diversité.
37:48Moi, j'ai été touché,
37:49très touché
37:50par les médailles d'or,
37:51évidemment,
37:52médailles d'argent
37:53et médailles de bronze
37:54remportées
37:55par tous ces athlètes
37:56qui représentent
37:57la France
37:58et qui représentent
37:59la France
38:00et qui représentent
38:01la France
38:02et qui représentent
38:03ce qu'est la France
38:04dans sa diversité.
38:05Nous avons
38:06cette formidable
38:07d'équipes de judoka
38:08qui nous viennent aussi
38:09en partie des Outre-mer
38:10qui font rayonner
38:11tous les territoires
38:12de France,
38:13pas seulement
38:14la France métropolitaine.
38:15Je n'ai jamais vu
38:16autant de drapeaux
38:17tricolores flottés
38:18en même temps
38:19dans Paris
38:20et surtout,
38:21partager ces moments
38:22de liesse
38:23et de communion,
38:24cette fierté
38:25retrouvée
38:26d'être français
38:27avec les touristes
38:28étrangers.
38:29Il faut que
38:30Madame Nathalie Arthaud
38:31comprenne,
38:32au même titre
38:33qu'un certain nombre
38:34de personnalités
38:35de gauche,
38:36que nous ne sommes
38:37pas seuls.
38:38Le monde nous regarde.
38:39Nous devons
38:40aujourd'hui
38:41démontrer,
38:42partager ces moments
38:43de communion
38:44et contribuer aussi
38:45à démontrer
38:46que nous sommes fiers
38:47d'être français.
38:48Est-ce que les Français
38:49ont renoué
38:50avec l'amour du drapeau ?
38:51On va regarder un sujet
38:52dans ce sens
38:53il y a un instant
38:54mais on ne vous a pas
38:55entendu,
38:56mon cher Nathan,
38:57sur ce tweet
38:58la France,
38:59pour elle,
39:00médaille d'or
39:01du chauvinisme.
39:02Mais c'est
39:03affligeant
39:04l'état
39:05du débat public
39:06entre d'un côté
39:07des gens
39:08qui font la
39:09sorte de fétichisation
39:10refusant
39:11toute forme
39:12d'esprit critique
39:13entre guillemets
39:14pas seulement
39:15de la marseillaise
39:16mais du nationalisme
39:17et d'autres
39:18qui vomissent
39:19devant la marseillaise.
39:20Moi,
39:21j'aime la France
39:22passionnément
39:23et quand je dis
39:24que j'aime la France
39:25passionnément
39:26ce n'est pas une phrase
39:27que je dis
39:28c'est un mot
39:29que je prends au sérieux
39:30et que j'aime
39:31c'est en cela
39:32que j'admire beaucoup
39:33le général de Gaulle
39:34que j'aime pour l'idée
39:35qu'on peut s'en faire.
39:36Ça ne veut pas dire
39:37uniquement pour sa réalité
39:38moi, vous le savez
39:39je ne passe pas mon temps
39:40à regarder des matchs de sport
39:41par exemple
39:42et ce qui me fait vibrer
39:43quand j'aime la France
39:44ce n'est pas que l'équipe
39:45de France
39:46gagne telle ou telle compétition
39:47mais ce que j'aime
39:48dans la France.
39:49Est-ce que ça vous fait vibrer
39:50et je vais vous poser
39:51la question dans un instant
39:52de voir ce drapeau
39:53bleu blanc rouge
39:54que l'on voit de plus en plus
39:57l'amour du drapeau
39:58on va en parler
39:59dans un instant
40:00vous me direz votre avis
40:01l'un après l'autre
40:02tout de suite
40:03mais avant on va regarder
40:04ce reportage
40:05signé Audrey Legray
40:06et Alice Sommerer
40:07puisque c'est vrai
40:08que les supporters français
40:09sont très présents
40:10et partout nous voyons
40:11des drapeaux tricolores
40:12ces derniers jours.
40:13Le reportage, votre avis.
40:14Des drapeaux tricolores
40:16fièrement brandis
40:17dans les stades
40:18et accrochés sur les immeubles
40:19ce drapeau représente
40:20la fierté nationale
40:21mais aussi la joie
40:22de recevoir
40:23cet événement mondial
40:24qui réunit
40:25les petits et les grands.
40:26C'est l'occasion
40:27de le montrer.
40:28C'est l'occasion
40:29de le montrer, oui.
40:30La fierté
40:31je suis heureuse
40:32de voir aussi
40:33autant de gens
40:34fiers de son pays
40:35de voir tout le monde
40:36réuni pour la fête
40:37en métro
40:38aussi tout le monde
40:39se sourit
40:40parce qu'on a
40:41les drapeaux français
40:42et tout
40:43c'est vraiment
40:44même les autres pays
40:45on sait qu'on va tous
40:46au JO
40:47qu'on est tous réunis
40:48pour une chose
40:49et c'est hyper cool
40:50de voir tout le monde
40:51comme ça.
40:52Je suis trop fière
40:53parce que je le montre
40:54avec mon drapeau.
40:55C'est super.
40:56C'est super.
40:57C'est super.
40:58C'est super.
40:59C'est super.
41:00C'est super.
41:01C'est super.
41:02C'est super.
41:03C'est super.
41:04C'est super.
41:05C'est super.
41:06C'est super.
41:07C'est super.
41:08C'est super.
41:09C'est super.
41:10C'est super.
41:11C'est super.
41:12C'est super.
41:13C'est super.
41:14C'est super.
41:15C'est super.
41:16C'est super.
41:17C'est super.
41:18C'est super.
41:19C'est super.
41:20C'est super.
41:21C'est super.
41:22C'est super.
41:23C'est super.
41:25On se souvient que la question du drapeau avait fait polémique pour des meetings.
41:30C'était il y a quelques années des meetings politiques.
41:32Aujourd'hui, est-ce que vous voyez ce signe que les Français ont renoué finalement,
41:36Nathan Devers, avec l'amour du drapeau ?
41:38Est-ce que c'est cela qui pourrait déranger certains ?
41:41On voyait Nathalie Arthaud qui montrait les Français comme ayant eu la médaille d'or
41:48du chauvinisme.
41:49Nathan Devers.
41:50Oui, moi, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je n'ai pas une passion pour les extases
41:55collectives, pour les fan zones où on s'extasie devant l'équipe française parce que c'est
41:59l'équipe française.
42:00Mais ce que je constate et ce qui me rend heureux en ce moment, même si ce n'est pas tellement
42:03mon trip comme on dirait vulgairement, c'est précisément que dans ce rayonnement du drapeau
42:08qu'on voit en ce moment, dans la fierté d'être Français, je ne vois que de la grandeur.
42:12Je n'ai vu aucune forme de nationalisme dans cette extase-là.
42:17Je n'ai vu aucune forme de haine des autres.
42:19Je n'ai vu que la joie, la jubilation de la très, très belle image qu'on donnait de
42:25notre pays au monde et qui n'était pas seulement une image de puissance, qui n'était pas seulement
42:28une image d'identité, qui n'était pas seulement une image de patrimoine, qui était une image
42:32d'avenir, de festivité, de générosité.
42:35Et ça, je reviens sur cette grande idée gaullienne.
42:39Ce qui fait la France, c'est une idée, c'est une idée plus qu'une réalité.
42:42C'est la manière dont on peut fantasmer un pays, même plus que sa réalité effective.
42:47Et c'est la grandeur.
42:48Et de Gaulle disait à Peyrefitte, la grandeur, c'est la volonté de se dépasser, la volonté
42:52de faire toujours mieux que ce qu'on fait actuellement, la volonté de ne pas fétichiser
42:55son identité actuelle, mais de vouloir faire en sorte que son pays, son identité, son
42:58être puisse s'augmenter, puisse s'améliorer, puisse s'amender.
43:03Et je crois véritablement que c'est ce qui a été montré.
43:05Et j'aimerais juste finir en disant une chose, c'est que ce qu'on montre au monde depuis
43:08deux semaines, c'est aussi qu'on est un pays de poésie.
43:11Mais excusez-moi, mais quelles images magnifiques nous avons envoyées de nous.
43:15Alors, je sais que vous n'êtes pas pour trop parler uniquement de Paris contre les territoires,
43:19mais l'épreuve de cyclisme à Montmartre, la cérémonie d'ouverture, cette vasque dans
43:22les puderies. Tout ça, il est tellement magnifique.
43:25Et franchement, je pense qu'il y a vraiment de la beauté, de la joie dans l'amour sincère
43:30porté à la France ces jours-ci.
43:31Alors, c'est vrai que vous avez pointé du doigt Amine Elbahi pendant cette émission.
43:34Vous répondiez à Nathan Devers.
43:35Vous avez pointé du doigt peut-être cette France oubliée, cette France des territoires.
43:38Pour autant, quand vous voyez ces images, quand vous voyez ces drapeaux dans les rues
43:42parisiennes, notamment, est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a une sorte de retrouvaille
43:49entre le drapeau français et les citoyens ?
43:51Évidemment, n'exagérons pas.
43:54Évidemment qu'il n'y a pas que Paris.
43:56Je repense encore pas plus tard que le week-end dernier à Lille, par exemple, qui a accueilli
44:03des épreuves de Jeux olympiques.
44:05À Marseille, vous avez dans des rues, dans des bars entiers, dans des centres-villes,
44:10y compris dans des villes qui n'accueillent pas d'épreuves des Jeux olympiques, où des
44:14Français se réunissent, fiers, arborant nos couleurs avec le drapeau bleu, blanc, rouge
44:19qui flotte, le bleu et le rouge, cette couleur de la ville de Paris qui prend tout son sens,
44:25cette dimension devant notre histoire, derrière nos morts.
44:29Mais comprenez qu'il y a aussi un moment de ferveur, un sentiment de fierté retrouvée.
44:35Je dirais même partagé.
44:38Partagé parce que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas vu ces deux Frances ensemble.
44:44Ces deux Frances ensemble.
44:45Je peux ajouter un petit mot, puis après on va parler du maire de Saint-Denis, lui aussi
44:52très content, maire du Parti socialiste, très content de ces Jeux olympiques.
44:55Je vous dirai pourquoi dans un instant, mais vous vouliez ajouter un mot ?
44:58Une toute petite phrase, une petite anecdote.
44:59Moi, je rouspétais un peu personnellement à l'idée que ces Jeux olympiques soient
45:03à Paris en plein été.
45:04En plus, c'était un peu de manière égoïste parce que je savais que je passais l'été
45:07à Paris, je n'avais pas envie d'être dérangé.
45:08Mon épouse m'a dit, ça ne s'est pas produit depuis un siècle et probablement que tu ne
45:12verras plus jamais ça de ton vivant.
45:13La France qui accueille le monde entier à Paris avec tous les projecteurs universels
45:20qui sont projetés sur notre pays et sur la ville dans laquelle nous habitons ou les villes
45:25pour ceux qui habitent ailleurs.
45:27Et c'est évident qu'il y a là, nous vivons un moment de grandeur de la France que probablement
45:33nous ne revivrons plus jamais de cette manière, que c'est un moment qui restera gravé dans
45:37nos mémoires, gravé dans nos consciences et qu'on doit tous se réjouir que ça se
45:42soit si bien passé.
45:43Contrairement à tous les prophètes de malheur qui nous annonçaient que ça allait être
45:45une catastrophe, une humiliation de la France, etc.
45:48Non, les gens de Snoop Dogg, aux journalistes chinois, aux journalistes de sud-américains
45:54qui sont venus du monde entier, même ce matin il y avait la délégation israélienne qui
45:57était là sur le plateau à la matinale, le monde entier a dit c'est magnifique et
46:01quel beau peuple est le peuple français.
46:02On ne peut que s'en réjouir, à moins d'avoir un port un peu bizarre à la mort de la France.
46:06L'enthousiasme de Nathan Devers, partagé par Aminel Bailly et beaucoup de nos téléspectateurs,
46:11certainement partagé également par le maire de Saint-Denis.
46:14Alors c'est vrai que la présence de la police nationale, des forces de l'ordre, de la gendarmerie
46:18dans les rues de Paris depuis le début de l'événement a été saluée par beaucoup
46:23puisqu'il est très agréable de se promener dans les rues de la capitale et dans les colonnes
46:26du Figaro.
46:27Mathieu Annotin, maire PS de Saint-Denis, tire les conséquences de ces Jeux Olympiques,
46:32la présence de la police est efficace pour lutter contre l'insécurité.
46:37Alors vous me direz, c'est du bon sens Aminel Bailly, mais on a le sentiment que voilà,
46:41ce qui était du bon sens, on l'a un petit peu oublié et qu'aujourd'hui, même à gauche,
46:46on se dit finalement avec un peu de bleu dans les rues, ce n'est pas plus mal.
46:49C'est très curieux de la part du maire de Saint-Denis, je ne suis pas surpris de l'attachement
46:54du maire de Saint-Denis pour la sécurité, il avait déjà été connu notamment pour
46:59avoir édicté des arrêtés anti-rassemblement dans sa commune, qui ont été contestés
47:04devant la justice administrative, là n'est pas le débat.
47:06Je crois pouvoir dire au maire de Saint-Denis, allez encore un petit effort, reconnaissez
47:14aussi le travail formidable qui a été appliqué par la préfecture de police de Paris, puisque
47:19la préfecture de police de Paris a édicté des arrêtés pour expulser un certain nombre
47:24de camps de migrants sujets aux addictions, à la toxicomanie, aux addictions, et qui
47:31pour un certain nombre d'entre eux, pas tout le monde bien évidemment, ont pu se rendre
47:36coupables de faits ayant été de nature à troubler gravement l'ordre public.
47:43Alors j'ai envie de dire au maire de Saint-Denis, reconnaissez une fois de plus, pas seulement
47:50le fait que quand on met plus de policiers ça marche, vous pouvez aussi reconnaître
47:56le lien existentiel entre explosion de la violence et immigration.
48:00Voilà pour Amine Elbaï, mais il est vrai que l'élu socialiste veut miser lui sur
48:05un héritage des Jeux Olympiques, notamment sur la question de la sécurité, on verra
48:08s'il vous entend Amine Elbaï, pour opérer notamment un changement de regard sur la ville.
48:14C'est vrai que la Seine-Saint-Denis, l'un des plus pauvres, voire le plus pauvre, peut-être
48:18pas le plus pauvre département français, mais l'un des plus pauvres en tout cas, il
48:23veut un changement de regard sur la banlieue en général, et ce qui a permis aussi la
48:26présence de la police nationale.
48:28Est-ce que les Français, les habitants de Saint-Denis, risquent de se réveiller, Nathan
48:33Dehaerre, avec la gueule de bois au lendemain de ces Jeux Olympiques ?
48:36Vous voulez me rendre pessimiste ?
48:39Non, mais écoutez, c'est une question que nous avons nous posée.
48:43Vous avez raison de poser cette question.
48:45Si même le maire de Saint-Denis, j'ai vu une poche d'y s'écouter, c'est formidable.
48:48Il faut avoir des yeux pour, comme dirait Peggy, voir ce qu'on voit.
48:52Et en effet, ce qu'on voit, c'est qu'à Paris, et en banlieue parisienne, il y a moins d'insécurité
48:57depuis le début des Jeux Olympiques.
48:59Et évidemment qu'il faut, un, s'en réjouir, mais surtout, deux, se dire, ce serait pas
49:03mal qu'on fasse en sorte qu'à la fin du spectacle, quand le rideau sera baissé, que la situation
49:10reste à peu près pareille pour les Parisiens et les Franciliens, et d'ailleurs les habitants
49:15des grandes villes françaises, premièrement.
49:17Deuxièmement, il faut se réjouir de voir qu'il y a à gauche des gens, et le maire
49:21de Saint-Denis en fait partie, mais ce n'est pas le seul, plein de gens qui disent stop
49:24à la haine anti-flic.
49:25Stop avec cette haine anti-policier qui est insupportable, qui se rapproche du discours
49:30qu'on a entendu chez Madame Soudet, qui disait que la France était un pays islamophobe.
49:33C'est le même genre d'essentialisme insupportable, qui n'a d'ailleurs rien à voir avec une
49:38réflexion critique sur l'organisation systémique de la police.
49:41On peut critiquer une institution, et je pense qu'il faut critiquer toutes les institutions,
49:45sans avoir de haine pour les gens qui travaillent dans cette institution.
49:47Et remarquez que, évidemment, quand la police est une police de proximité avec les habitants,
49:53etc., et bien ça se passe formidablement bien.
49:56Ensuite, la dernière chose, c'est qu'on peut quand même avoir un regard critique sur la
50:00manière dont avant les Jeux Olympiques, nous avons expulsé tous les « indésirables » qui
50:05étaient à Paris et dans les grandes villes.
50:07Le maire d'Orléans le 1er disait « qu'est-ce que c'est que cette manière ? »
50:09Donc, si vous voulez, on estime qu'il y a des populations qui…
50:12Maintenant, on prend du plan de répartition des migrants cachés.
50:14Voilà.
50:14Mais c'est un vrai sujet.
50:16Bien sûr.
50:16Il y a une forme d'indignité là-dedans, si vous voulez, de dire « ces gens-là, par
50:19leur présence, vont gâcher la fête ». On les enlève du décor, on les met dans les
50:24autres villes.
50:25Là, il y a ce que Claude Lévi-Schroes, d'un triste tropique, appelait « l'anthropémie
50:29», la tendance en Occident à vouloir vomir les individus que nous tenons pour indésirables.
50:35Et ça, je pense qu'on doit le critiquer.
50:36Et il est vrai que nous avons eu à plusieurs reprises les témoignages de personnes appartenant
50:40à des associations dans le nord de Paris qui souffraient effectivement de ces craqueux,
50:45notamment.
50:46Là, il n'y en a plus, comme par hasard.
50:48Ils s'en réjouissaient et, à la fois, ils se disaient « mais où sont partis ces gens-là ?
50:52Sont-ils soignés aujourd'hui ? » Ils ne savaient pas.
50:54Ils s'interrogeaient.
50:55C'est une vraie question.
50:56On pourra y revenir.
50:57Il nous reste un peu plus de 4 minutes.
50:58Je voulais vous parler de la police de proximité, il y a un instant, Nathan Devers.
51:02On va voir ce reportage de policiers qui encadrent des jeunes de quartier pour des
51:07activités au sein de centres de loisirs de jeunesse de la police.
51:11C'est à Nantes, exactement.
51:13Reportage de Mickaël Chailloux.
51:15Et puis, je vous pose la question, est-ce véritablement le rôle des forces de l'ordre ?
51:19Regardez.
51:20C'est un centre de loisirs un peu particulier puisque trois fonctionnaires de police encadrent
51:27ici une quinzaine de jeunes des quartiers de Nantes.
51:29Au programme, une activité voile pour ces ados qui, pour certains, ont appris à nager
51:35grâce à ces policiers.
51:36« Déjà, j'aurais pu se traîner dehors, j'aurais peut-être pu me faire engrainer
51:40par d'autres personnes dans la rue ou quoi.
51:42J'aurais pas pu découvrir de nouvelles personnes, faire de nouvelles activités ou quoi.
51:46Moi, mes amis pensent que c'est de la perte de temps et que ça ne sert à rien de faire
51:49ça avec des policiers.
51:50Tu leur dis quoi ?
51:52Moi, je leur dis qu'au lieu de parler, il faut venir tester.
51:56Après, vous allez voir si c'est bien, mais si vous n'aimez pas, je vous force pas.
51:59» Bien sûr, ici, on met l'accent sur la discipline.
52:02Aucun faux pas n'est toléré.
52:03Pour ces adolescents, c'est souvent le seul lieu qui leur est ouvert durant l'été.
52:08« Nous, on est vraiment sur la prévention de la délinquance.
52:10C'est justement éviter que ces jeunes tombent dans la délinquance et puis après passer
52:16dans des endroits où on sait bien que ce sera très compliqué de pouvoir les récupérer.
52:19C'est vraiment travailler en amont, se dire comment est-ce qu'on occupe ces jeunes.
52:23C'est le vrai rôle de la police nationale d'aller les chercher, de travailler avec ces jeunes. »
52:27Il existe une trentaine de CLJ en France, gérées par la police,
52:32ouvertes toute l'année pour accueillir des adolescents des quartiers.
52:35A Nantes, ces dernières années, deux jeunes qui ont fréquenté le CLJ sont devenus policiers.
52:42Alors effectivement, reportage tout à fait sympathique de Mickaël Chayou à Nantes,
52:46très beau reportage, mais est-ce que c'est le rôle des forces de l'ordre ?
52:48La question s'est longuement posée d'accompagner ces jeunes au centre de loisirs à Minelbailly.
52:54Ou est-ce que ça fait partie aussi de la prévention nécessaire aujourd'hui en France ?
52:57En cohérence avec ce que j'ai pu dire notamment ce matin.
53:00J'ai souligné effectivement l'engagement des policiers qui représentent toutes les couches de la société,
53:05du fils d'ouvrier, aux enfants d'immigrés, aux enfants de cadre.
53:09Bref, l'institution policière est au rendez-vous aujourd'hui du devoir d'exemplarité et aussi de transmission.
53:17On a besoin aussi que ces policiers puissent transmettre ces bons messages dès le plus jeune âge aux jeunes
53:24pour pouvoir répondre aujourd'hui au quotidien au slogan absurde porté notamment à l'extrême gauche de l'échiquier politique
53:33au nom de la police assassine, la police tue, etc.
53:38Maintenant, on peut aussi s'interroger de manière globale.
53:41Pourquoi ces policiers le font ?
53:43Ils le font parce que la police de sécurité du quotidien qui avait été annoncée par Gérald Darmanin n'existe plus.
53:53La police de proximité, en réalité, n'a pas rempli les objectifs qui avaient été initialement définis par le ministère de l'Intérieur.
54:03Et on peut regretter effectivement la disparition de la police de proximité dans un certain nombre de quartiers.
54:08C'était source de renseignements et c'était bon aussi parfois pour apaiser un certain nombre de tensions.
54:13Mais je ne pense pas, à titre personnel, et ce n'est pas contradictoire avec ce que j'ai pu dire ce matin,
54:20je ne pense pas que ce soit leur mission première.
54:22Je crois que ça reste malgré tout positif dans la mesure où on a besoin aussi de l'engagement et du témoignage de ces policiers
54:31pour véhiculer des bons canaux et des bons messages à la jeunesse.
54:35Et pour conclure, Nathan Devers, puisque nous en avons parlé, quand il y a plus de bleu dans les rues de Paris,
54:41on le constate, il y a moins d'insécurité.
54:43On l'a vu pendant toute cette quinzaine des Jeux olympiques.
54:46Est-ce que selon vous, effectivement, en allant faire de la prévention auprès de ces jeunes,
54:50ça fonctionne ou pas ?
54:52C'est très important et ça rejoint ce que je vous ai dit tout à l'heure sur la réflexion éthique sur l'institution.
54:56Je pense qu'il y a beaucoup de policiers qui sont assez malheureux, très malheureux de leurs conditions de travail
55:01et que précisément, il faudrait réfléchir aussi à la raison d'être de la police.
55:05Ce n'est pas qu'une question de quantification, combien il y a de bleu dans les rues.
55:08On l'a vu pendant les Jeux olympiques, ce qui a marché, c'est aussi la proximité entre la police et la population.
55:13Le fait que le contact passait, passait bien, passait avec des sourires, passait avec des applaudissements,
55:18passait avec de la complicité et c'est exactement aussi ce qu'on voit dans ce très beau sujet.
55:23Ce n'est pas un sujet sympathique, c'est un sujet qui donne plein d'espoir, plus que ça.
55:27Parce que c'est un sujet qui nous dit, la promesse républicaine peut être remplie véritablement par la police.
55:32Autrement dit, la police peut jouer ce rôle-là central, pas seulement un rôle de surveillance, d'arrestation, de contrôle, de maintien de l'ordre,
55:39mais un rôle central dans le ciment même de l'égalité des chances pour la jeunesse, qui est le fondement de la République.
55:44Et ça, c'est une question absolument fondamentale et je pense que c'est très, très important aussi de repenser,
55:50et je suis d'accord avec Amine sur ce point, l'idée, et je ne le dis pas en slogan, je le dis au sens profond de la formule,
55:55d'une police de proximité, c'est-à-dire qu'elle soit proche de la population.
55:58Et c'est vrai que nous avons entendu ce soir un attendevers très optimiste et ça fait du bien, tout comme un Amine Elbaye vous avez tout de même débattu.
56:05C'est mon premier exercice, c'est ma première édition en face-à-face.
56:09Vous avez vu, c'est agréable, du débat avec respect.
56:12C'est la première fois que j'étais de bonne humeur et optimiste, donc c'est la première pour tout le monde.
56:16Et le débat, l'actualité qui continue dans un instant, l'heure des pro 2 était avec bien évidemment Thierry Cabane, tous ses invités dans un instant.
56:24Merci beaucoup à Patrick Urbain de m'avoir aidé à préparer cette émission, David Bougel également.
56:28Je vous retrouve à 21h, soir info week-end.
56:31On va balayer toute l'actualité de la journée, l'actualité qui continue, je vous le disais sur CNews, tout de suite, l'heure des pro 2.