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00:00Autre sujet qui fait la une des journaux, des quotidiens ce matin, l'absentéisme au travail.
00:06La France bat des records à un cabinet de conseil Mercer, révèle des chiffres alarmants.
00:11Le taux s'élève à 5,8% en 2024 contre 5,3% en 2023.
00:17C'est un niveau inédit, c'est deux fois plus qu'aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
00:22Est-ce que la France a un problème avec le travail ?
00:24Écoutez, visiblement, je ne sais pas si la France a un problème avec le travail,
00:29mais force est de constater que les Français ne trouvent plus, sans doute, grand sens à leur travail,
00:37ne sont pas très heureux dans leur travail, ce qui pour part explique l'absentéisme.
00:43Je crois qu'il est monté à 19 jours, c'est ça ?
00:4619 jours par...
00:48Alors il y a plusieurs chiffres, ça dépend dans le secteur privé et public, en tout cas.
00:55Sur les jours, je vais vérifier l'information avant de vous dire des bêtises,
00:58mais je voulais vous faire écouter Laurent Cappelletti, puisque vous parliez des raisons.
01:04Il est économiste, il parle justement des raisons de la hausse de l'absentéisme,
01:08mais il était l'invité de CNews ce matin.
01:10Il y a deux grandes causes.
01:11La première, c'est que tout le monde mineure le phénomène.
01:14C'est-à-dire qu'on en parle, on dit que ça augmente, etc.
01:17Mais il n'y a pas de chiffrage de l'impact total.
01:20Et donc du coup, il y a des réactions insuffisantes de la part des dirigeants,
01:23de la part de l'État, de la sécurité sociale.
01:26Si on chiffrait, déjà, ça permettrait une prise de conscience des pertes économiques
01:31liées à l'absentéisme au travail.
01:32La deuxième raison, c'est globalement, une qualité, on va dire, insuffisante de management,
01:39de qualité de condition de travail.
01:41Et ça, ça ne cesse de se dégrader.
01:42C'est-à-dire que l'absentéisme au travail, en fait, en France,
01:45ça fait depuis 20 ans qu'il se dégrade continuellement.
01:48Et maintenant, il touche les jeunes.
01:50Oui, Laurent Cappelletti, qui dit qu'on sous-estime ce phénomène.
01:54D'ailleurs, il est économiste à la CNAM.
01:56Il dit, en gros, que ça devrait se chiffrer à plutôt 100 milliards
02:00au lieu des 60 à 80 milliards dont parle le gouvernement.
02:04Alors, ça fait quand même beaucoup, 100 milliards, vous imaginez ?
02:06Il dit une chose qui est très importante.
02:08Il parle de la qualité, ou du peu de qualité, du management.
02:11Je crois qu'on est encore dans des vieilles lunes françaises
02:16avec un management très pyramidal.
02:20Oui.
02:21Je vous dis cela parce que, par exemple, c'est assez différent d'un management,
02:27soit les Espagnols ont beaucoup évolué sur cette question,
02:30ou les pays du nord de l'Europe, qui ne managent pas du tout de la même manière.
02:35Nous, on reste dans ce management à l'ancienne,
02:39avec le chef qui décide de tout, avec peu d'autonomie,
02:44ce qui confère souvent, sur les différents échelons,
02:49assez peu de sens.
02:52C'est-à-dire que les gens ne sont pas assez, sans doute,
02:54ne sont pas assez libres.
02:56Mais je pense que...
02:57Vous pensez que ce n'est pas comme ça ailleurs ?
02:59Je n'ai pas l'impression qu'aux Etats-Unis, ça se trouve beaucoup mieux.
03:01Non, je n'ai pas cité les Etats-Unis,
03:03j'ai cité le nord de l'Europe et l'Espagne.
03:05Ils font toujours tout mieux que nous.
03:07C'est la gastron.
03:08Mais je pense surtout qu'il y a aussi un autre phénomène.
03:12Il ne faut pas oublier la recrudescence de ce qu'on appelle les « bullshit jobs ».
03:15C'est-à-dire que j'en ai fait pas mal pour financer mes études en partie.
03:20Ce ne sont même pas des métiers, en fait.
03:23C'est-à-dire qu'on ne vous demande même pas une compétence,
03:24on vous demande de faire des gestes qui sont finalement très robotiques,
03:28qui se rapprochent un petit peu parfois du travail à l'usine,
03:31dans le fait qu'on ne vous demande pas de réfléchir,
03:33qu'on ne vous demande pas forcément,
03:35on vous demande d'exécuter une tâche qui n'a pas beaucoup de sens.
03:37Oui, c'est ça, c'est le manque de sens, c'est ce qui ressort.
03:40Et en fait, c'est vrai que c'est compliqué peut-être,
03:43pour une génération en plus qui a de plus en plus envie d'avoir des rêves de grandeur,
03:49peut-être que le goût de l'effort est moins là,
03:51mais c'est compliqué aussi.
03:52C'est pareil chez les cadres, vous savez,
03:54ils parlent justement des fameux « burn-out ».
03:56Oui, mais c'est aussi peut-être parce que les cadres aussi,
03:59dans la technique de management, n'ont pas de sens.
04:01Moi, je pense qu'à force, encore une fois,
04:03d'enlever le côté humain finalement,
04:05qui prévalait avant au travail,
04:07c'est-à-dire qu'avant, vous alliez au travail,
04:08c'était aussi un espace social.
04:10Moi, regardez, il y a des études qui ont prouvé
04:12que depuis le Covid et que les conditions de télétravail,
04:16il y a 20% d'arrêts supplémentaires
04:18chez les gens qui télétravaillent.
04:19On pourrait dire, bon, ils sont chez eux,
04:21ils sont tranquilles, ils ne vont pas prendre un arrêt,
04:22et pourtant, ils le font.
04:24Pourquoi ils le font ?
04:24Parce que le tissu social, il est fragmenté.
04:26Il y a aussi des suppressions de postes,
04:28les cadres font peut-être deux fois le travail.
04:31Il y a deux phénomènes qui ont modifié le travail.
04:34Ophélie a complètement raison de parler de la crise Covid.
04:38Elle est fondamentale dans la manière d'appréhender le travail.
04:43C'est l'un des phénomènes.
04:44Et le deuxième, c'est sans doute le numérique et l'arrivée de l'IA.
04:48Ces deux phénomènes conjugués...
04:49La nature même du travail est en train de changer.
04:56Vous savez que dans les banques,
04:57le système bancaire français,
05:00c'est à peu près 120 000 personnes.
05:02On dit qu'avec le développement de l'IA,
05:04on pourrait se passer de 60 000 personnes.
05:06C'est-à-dire de la moitié.
05:07Le gouvernement a des pistes.
05:09Déjà, il constate que le système français
05:11est peut-être un petit peu trop généreux.
05:14En cas d'arrêt maladie,
05:15il y a un jour de carence dans le public,
05:17trois dans le privé.
05:18Non, c'est l'inverse.
05:19Pardon, oui, un jour de carence dans le public,
05:21trois dans le privé.
05:21Alors ça, c'est...
05:22Michel Barnier, vous vouliez s'y attaquer,
05:24mais enfin, il n'a pas réussi.
05:25C'est incroyable.
05:26Il n'a pas réussi.
05:27Et puis, je pense aussi qu'il y a des gens
05:28qui confondent deux choses.
05:29Il ne faut pas confondre l'absentéisme,
05:31qui est une chose,
05:31et les arrêts maladies,
05:32qui sont des arrêts maladies
05:33qui souvent, en fait,
05:34quand on regarde les chiffres,
05:36c'est...
05:36La majorité des arrêts maladies,
05:38c'est sur une durée de 30 jours.
05:39Donc, ce sont des arrêts maladies
05:39de longue durée, finalement.
05:41Donc, déjà, c'est pas...
05:49C'est pas ça.
05:50Justement, il propose de limiter
05:51la durée maximale d'un arrêt de travail.
05:54Voilà.
05:54Alors, après, ça, ça pose des questions,
05:56parce qu'en effet,
05:56quelqu'un qui a un arrêt longue maladie,
05:58un cancer,
05:58qu'est-ce que vous voulez le reforcer
06:00à un moment où on travaille ?
06:00Donc, il y a d'autres questions
06:02qui se posent.
06:03Mais pour les arrêts, en fait,
06:04les arrêts de courte durée,
06:05de brève durée,
06:07c'est vrai que moi,
06:08j'ai entendu dire
06:09qu'on va monter les jours de carence
06:10à six jours.
06:11Moi, ça me semble quand même
06:12assez peu,
06:13assez peu, encore une fois, humain,
06:14cette condition.
06:15Parce qu'encore une fois,
06:16vous allez travailler,
06:17mais ça dépend...
06:18Six jours, c'est quand même pas mal.
06:20Je vais vous fâcher,
06:21Ophélie Roch,
06:22mais bon, on a tous,
06:23peut-être, enfin,
06:24certains d'entre vous ont des enfants,
06:25les auditeurs qui nous écoutent,
06:27pardonnez-moi,
06:28mais je vais peut-être pas
06:29faire des heureux,
06:30mais le nombre de professeurs,
06:33enfin, moi, je vois l'année
06:34dans le public
06:35qui sont absents
06:36et qui, au dernier moment,
06:37préviennent...
06:38C'est incroyable.
06:38J'en ai parlé, justement,
06:40dans le livre que j'ai fait
06:41sur vivre à l'éducation nationale.
06:42En fait, si vous regardez les chiffres,
06:43c'est vrai qu'un professeur
06:44est souvent absent.
06:45Attendez, attendez,
06:46laissez-moi donner la justification.
06:49J'attends, hein.
06:50Les deux tiers des absences,
06:52c'est bien malgré nous,
06:53c'est parce qu'on nous force
06:54à faire des formations
06:55qu'on n'a pas demandé
06:56et qu'on ne demande pas
06:57mais qu'on est obligé de faire.
06:58Il y a les conseils de classe
06:59qu'on n'a pas choisi
07:00de mettre en plein milieu des cours
07:01et c'est vrai qu'il y a souvent
07:02des professeurs absents,
07:03il y a les deux types.
07:04Souvent, c'est vrai
07:05qu'il y en a certains
07:06qui se permettent...
07:07Notamment la première heure
07:08qui est prévenue
07:09un quart d'heure avant.
07:10Ça, en effet,
07:11c'est le côté honteux du métier
07:12mais la grande majorité
07:14de mes collègues,
07:14moi je vois,
07:15n'ont pas pris une journée...
07:17Moi, j'ai une collègue
07:17qui est venue enseigner,
07:19elle avait eu
07:19une grave infection à la main,
07:21elle est enseignée,
07:21elle venait de sortir
07:22la veille des urgences
07:24avec l'abandonnage.
07:25Il y a aussi ça.
07:26C'est-à-dire que,
07:27encore une fois,
07:28ce qu'on voit,
07:28c'est souvent des absences structurelles.
07:30C'est-à-dire que la formation,
07:31vous êtes obligés de la faire.
07:32Non, mais c'est bien
07:32de réterminer la vérité.
07:34Et je ne dis pas
07:35qu'il peut y avoir,
07:36en effet,
07:37on a tous dans notre entourage
07:39un collègue un peu paresseux
07:40et un peu fainéant.
07:41Ça, c'est clair et net.
07:42Il y en a partout.
07:43Mais dans le public,
07:44parce que c'est vrai
07:44que le privé,
07:45il y a beaucoup moins d'absences.
07:47Alors, j'ai été professeur
07:48dans les deux.
07:48Moi, je ne trouve pas
07:49que dans le public,
07:50il y ait beaucoup d'absences.
07:51Honnêtement,
07:51je trouve même que...
07:52C'est franche.
07:53Mais toi, tomber sur le...
07:54En fait,
07:55il faut changer de chronique.
07:56Il faut changer de chronique.
07:59Honnêtement,
07:59quand vous voyez
08:00les conditions de travail
08:01quand vous êtes dans le public,
08:02que moi, j'enseigne à Argenteuil,
08:03vous avez des journées
08:04mais qui sont mais diaboliques
08:05et que vous voyez
08:06qu'en fait,
08:06tous vos collègues,
08:07ils tiennent.
08:07Alors, ils tiennent parfois
08:08dans des états catastrophiques,
08:09mais ils tiennent.
08:10Donc, c'est vrai
08:11que c'est toujours dommage
08:12de voir que c'est parce
08:13qu'il y a 5 personnes...
08:13J'en ai profité,
08:14vous étiez là,
08:14vous avez...
08:15Voilà, c'était la ministre sociale.
08:17Je ne suis pas sûre
08:18que vous reviendrez
08:18dans le 13-14 de Stéphanie,
08:20mais vous avez juillé.
08:21Mais si, la contradiction est là.
08:22Mais oui, exactement.
08:24Bon, on se retrouve
08:26dans quelques instants.
08:27On parlera de ce million et demi
08:29de signatures
08:30contre la loi Dupland.
08:31Oui, Europe 1, 13h,
08:32c'est jusqu'à 14h
08:33avec Stéphanie Demuru.
08:34Il est 2h moins le quart
08:35sur Europe 1.

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