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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Stéphanie Demuru
00:03Vous êtes bien sûr Europe 1, 19h14, l'heure d'accueillir nos débatteurs de la première heure.
00:09Jules Thorez, journaliste politique au JDD. Bonjour Jules, comment ça va ?
00:13Bonsoir, oui tout à fait, nous sommes déjà le soir.
00:16Gilles-William Goldanel, avocat. Bonsoir Gilles-William.
00:20Il faudrait que Gilles-William Goldanel déjà parle à un micro.
00:23Oui, alors là vous êtes à un mètre du micro mon cher Gilles-William.
00:26On va tirer le micro parce que je me plaignais que vous ayez commencé par Gilles, l'ordre alphabétique, et là je milite pour que vous commenciez par moi.
00:37Non mais c'est un signe de respect et d'affection.
00:41Nous sommes également avec mon invité Bruno Pommard, président du Fingtank Initiative Sécurité Intérieure, ancien instructeur du RED.
00:49Bonsoir Bruno Pommard.
00:50Bonsoir, très heureux d'être venu.
00:51On voulait vous inviter parce qu'on va parler de ces détenus, manifestement les plus dangereux de France.
00:57C'est comme ça qu'on nous les présente en tout cas.
00:59Une centaine qui vont être transférés à la prison la plus sécurisée de France, Vandain Le Vieil.
01:05Ce matin il y en a eu 17 déjà qui sont arrivés sur place.
01:09Alors Gérald Darmanin veut montrer ainsi l'autorité de l'État.
01:13Il veut que ces trafiquants arrêtent de passer leur coup de fil en cellule.
01:18Alors on a appris à cette occasion qu'ils pouvaient encore continuer à trafiquer via leur cellule.
01:25Alors quelle efficacité pour cette mesure ?
01:28Tout d'abord une première réaction.
01:29Est-ce que c'est une bonne idée ? Est-ce que c'est une mesure efficace selon vous ?
01:33C'est un bon signe pour les forces de l'ordre, pour la police nationale, pour la justice également.
01:37Les agents pénitenciers auxquels on pense beaucoup.
01:39On se rappelle malheureusement ce qui s'est passé avec l'extraction d'Amra qui a fait deux morts.
01:43Alors je crois que c'est une belle réaction et c'est la première fois, très sincèrement je vous le dis,
01:47comme je pense qu'un ministre enfin bouge.
01:49Parce qu'on les entend tous débattre, balbutier dans tous les sens, etc.
01:54Mais pour l'instant on ne voit pas grand-chose.
01:56Là on voit quelque chose de concret qui arrive et cette prison est un pas en avant je pense pour lutter contre ce fameux narcotrafic.
02:02Parce qu'il faut qu'à un moment donné on prenne le sujet à bras.
02:04Ça peut changer vraiment la donne ça ?
02:06Oui, oui, oui, c'est intéressant pour la justice.
02:09Pourquoi ?
02:10Vous avez vu qu'Amra, lorsqu'il était incarcéré, il avait dix téléphones dans sa cellule.
02:14Voilà, juste l'exemple, ça suffit.
02:16Donc ces gens-là, il faut totalement les isoler.
02:18Alors on va avoir évidemment les droits de l'homme et les avocats, ça commence d'ailleurs.
02:21Oui, on va en parler bien sûr, on a un avocat avec nous.
02:23Je ne sais pas si M. Donnell est concerné par le sujet.
02:25Mais voilà qu'il commence à dire que malheureusement ces pauvres prisonniers narcotrafiquants vont être maltraités.
02:31On va en parler, mais on va quand même s'arrêter quelques instants pour nos auditeurs qui n'ont peut-être pas suivi ces transferts.
02:36C'est normal.
02:37Déjà, comment ça se passe ?
02:38Parce qu'on a vu en effet ce transfert meurtrier avec Mohamed Amras.
02:43Est-ce que c'est quelque chose de délicat, vous, qui faisiez partie du RAID ?
02:47Est-ce qu'il y en a quand même une centaine qui vont arriver d'ici à septembre ?
02:50Oui, de montant, on faisait des interventions sur les prisons.
02:52Lorsqu'il y avait des émeutes, etc.
02:53On intervenait, le RAID intervenait, le GIGN intervenait.
02:56Après, il y a eu la création des fameuses ZERIS.
02:58Vous avez ces équipes régionales d'intervention et de sécurité, qui sont des unités d'élite entraînées,
03:03qui sont des agents pénitenciers, qui font les escortes et qui sont là pour lutter contre les risques d'émeutes, etc. dans les prisons.
03:08Et là, effectivement, sur un transfert aussi délicat que celui-ci, comme on l'a vu la dernière fois avec Amras,
03:14hélicoptères, véhicules blindés et autres,
03:16le GIGN a été mobilisé, évidemment, avec des effectifs considérables.
03:19Et on a vu qu'il y avait un transfert qui s'était fait avec beaucoup, je dirais, de facilité,
03:24mais beaucoup de préparation en amont.
03:25Je peux vous assurer que ce n'est pas ce qu'on voit à la télé,
03:28c'est quelques véhicules qui passent avec un véhicule blindé devant, un véhicule blindé derrière, des motards.
03:32Mais il y a un travail de fond qui est fait, il y a du ciblage qui est fait,
03:36il y a de la contrefilature qui est fait pour éviter de voir les risques potentiels qu'il y aurait d'une embuscade.
03:41Donc voilà, le travail a été bien fait et c'est tant mieux.
03:44Alors, une fois arrivé sur place, c'est une prison de haute sécurité.
03:47Il y a des brouilleurs de drones, des feuilles obligatoires.
03:50Expliquez-nous un petit peu comment ça se passe et ce que ça change pour ces détenus.
03:54D'abord, les détenus vont être séparés sur trois bâtiments,
03:58donc ça fait quand même des détenus qui ne seront pas côte à côte, ça c'est important.
04:01Trois gardiens de prison habilités qui vont s'occuper en permanence d'un des prisonniers,
04:07ça c'est aussi important, qui seront sûrement cagoulés.
04:10Et l'anonymisation évidemment de ces individus est important.
04:13Quand je parle d'individus, je parle des gardiens de prison,
04:15ça est aussi important pour nos forces de l'ordre.
04:19Pour éviter les pressions, il faut qu'ils soient vraiment très protégés.
04:23Donc ça, c'est un travail qui est mené tambour battant.
04:27Il y a vraiment des risques, effectivement.
04:28Il faut le rappeler, c'est important ce que vous nous dites sur ces surveillants.
04:33Bien sûr, le narcotrafic est quand même une entreprise sérieuse.
04:36Et ces gens-là sont organisés, connaissent nos méthodes,
04:40donc essaient de les déjouer à chaque fois.
04:43Soit les méthodes de la police, soit celles de la pénitentiaire.
04:46Et c'est pour ça qu'encore une fois, l'arrivée de cette prison de haute sécurité,
04:50quelque chose de tout à fait exceptionnel et très important pour nos forces de l'ordre,
04:55pour pouvoir mettre encore une fois à l'isolement ces individus,
04:57qui seront sûrement entendus sur place.
04:59Parce que, rappelez-vous, lorsqu'il y a eu le transfert d'Ambra,
05:01vous avez vu le cirque, pour que le détenu dise en arrivant,
05:05« Je ne parlerai pas ».
05:06Voilà, on a déplacé...
05:07Mais c'est souvent comme ça.
05:08Mais c'est scandaleux.
05:09Donc il faut qu'à un moment donné, on prenne le taureau par les cornes, comme on dit,
05:13que les avocats ou la juge qui veut entendre ces messieurs,
05:17les entendent sur place, dans des endroits sécurisés,
05:20clos comme ici, et puis fassent leur travail.
05:22Et il faut limiter encore une fois les déplacements,
05:24parce que ce qui est le plus dangereux dans ces affaires-là,
05:27ce sont les déplacements, évidemment.
05:28On va parler de ces interrogatoires où le détenu ne veut pas parler,
05:31mais Jules Torres, vous vouliez intervenir.
05:32Oui, mais c'est très intéressant sur la question de la pression des agents pénitentiaires cagoulés.
05:37Donc, en effet, il y a cette question de la pression,
05:40que ce soit sur eux ou sur leur famille.
05:42Mais il y a aussi un autre point qui est, semble-t-il, quand même un tabou,
05:46et que Gérald Darmanin avait effleuré quand même il y a quelques semaines,
05:50c'est la question de la corruption.
05:51Est-ce qu'il y a des risques dans cette prison de Vendin-le-Vieille de corruption ?
05:55Mais est-ce qu'à l'échelle nationale, on arrive à la mesurer ?
06:00Il faut espérer qu'il n'y en ait pas, mais évidemment, rien n'est aussi facile que ça, même dans la police.
06:06Gérald Darmanin a demandé à ce qu'on protège ces familles.
06:09Oui, tout à fait, c'est essentiel.
06:10On appelle ça les cibles môles autour de quelqu'un qui est important.
06:13On a des cibles môles, ce sont les personnes qui sont les plus vulnérables autour de la personne qui est considérée.
06:18Non, encore une fois, le risque, évidemment, de corruption existe toujours.
06:21Bon, encore une fois, on fait des métiers où il faut avoir un peu d'honneur.
06:25C'est vrai qu'on n'est pas payé des cent et des milles,
06:27mais c'est vrai qu'encore une fois, les narcos trafiquants le savent,
06:30sont capables de donner des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers d'euros
06:34pour essayer d'avoir des informations, ou tout au moins essayer d'avoir des informations,
06:39tout simplement, du fonctionnement de cette prison.
06:41Donc, je pense que les agents pénitentiaires ont été bien sélectionnés,
06:45ça c'est important, bien formés, suivis psychologiquement, etc.
06:49Parce qu'il y a un travail derrière à faire.
06:51Mais je veux dire qu'il ne faut rien laisser passer.
06:53Encore une fois, c'est d'une difficulté terrible de mener cette bataille contre le narcotrafic.
07:00C'est une avancée, très sincèrement.
07:01Je suis enthousiaste de voir qu'enfin un ministre bouge.
07:04On va avoir dans quelque temps les fameuses prisons modulaires, avec les 3000 places.
07:08Voilà, il y a des avancées qui sont faites.
07:10On a tendance à taper souvent sur le gouvernement.
07:12Là, je trouve qu'il y a quelque chose de concret.
07:13Alors, c'était issu d'un rapport de sénateurs, Etienne Blanc notamment.
07:18Bruno Pommard, vous parliez des recours.
07:20Alors, il faut savoir qu'à partir du moment où ces détenus reçoivent l'information de leur transfert,
07:26eh bien, ils disposent de trois jours pour préparer des observations avec leurs avocats.
07:30Alors là, ça râle, du côté des avocats.
07:33Bon, apparemment, il y a eu des abus, selon certains.
07:37L'un qui était là pour petit trafic et pas gros trafic.
07:42Enfin, bon, voilà.
07:44Au final, c'est le ministre de la Justice qui a tranché.
07:47Mais qu'est-ce que ça vous évoque, avocat Gilles-William-Goldanel ?
07:52Écoutez, je ne suis pas sûr.
07:54Je préfère vous en avertir que je sois très représentatif.
07:59Non, mais je peux toujours tenter une question à l'avocat, quand même.
08:02De l'état d'esprit de tous mes confrères,
08:06et notamment de ceux de la plus jeune génération.
08:08Je n'ai pas remarqué, je veux dire, moi, je suis un avocat, pardon,
08:15qui considère que défendre la veuve et l'orphelin, ça n'est pas encore démodé.
08:20D'accord ?
08:21Et je n'ai jamais défendu les délinquants de sang.
08:25Je veux bien défendre la délinquance financière, ça m'arrive assez souvent,
08:27parce que je considère que le sang, c'est plus important que l'argent.
08:30D'accord ?
08:31À partir de là, il est normal que les avocats fassent leur boulot.
08:35Mais la manière dont M. Bommard nous a expliqué les choses,
08:40j'y adhère assez facilement.
08:43Il y a, nous sommes en guerre contre le narcotrafic.
08:48Le narcotrafic utilise des armes que les autres criminels n'utilisaient pas aussi fortement.
08:56À savoir la violence, le crime, le règlement de compte, l'argent, la corruption.
09:03Il n'y a pas vraiment de code d'honneur ?
09:04Il n'y a même plus de code d'honneur entre eux.
09:06La loi du milieu, il n'y a plus...
09:08Il faut comprendre ça.
09:10Il y avait une sorte de loi du milieu qui faisait que...
09:13Je n'en parle pas avec nostalgie, mais c'était comme ça.
09:16En principe, on ne tirait pas ni sur les avocats, ni sur les flics.
09:20Vous confirmez Bruno Pommard ?
09:22C'est marrant ce que vous dites, Maître, parce que moi je discutais souvent avec Robert Broussard,
09:27Ange Massigny, etc., qui côtoyaient des vrais voyous.
09:29Bien sûr.
09:31Francis le Belge, tout ce qu'on peut imaginer, il y avait de vrais voyous.
09:33C'est peut-être stupide à dire, ils avaient un code d'honneur.
09:36Oui, c'était quand même des criminels, mais ils avaient un code d'honneur.
09:38Ça, ça a fichu le camp, si j'ose dire.
09:40Mais à l'intérieur du narcotrafic, ils passent leur temps à se tuer les uns les autres.
09:48Il faut comprendre ça.
09:49C'est sauvage, hein ?
09:50Voilà, on est dans la sauvragie.
09:52Donc, dès l'instant où on est dans ce cadre-là, je ne vois pas ce qu'il y a une exception.
09:57Ce qu'il y a une exception a quand même, malgré tout, le fait que la prison, vous êtes en prison,
10:02vous êtes privé de liberté.
10:04Pardon de vous dire, je pense à un certain détenu que je connais un peu.
10:07je ne vois pas l'intérêt de lui couper la lumière pour l'empêcher de lire.
10:12Ça, je suis désolé.
10:13Alors, il y a néanmoins des droits en prison.
10:16En l'occurrence, le Conseil constitutionnel a validé ce régime carcéral d'isolement
10:21mis en place par cette loi contre le narcotrafic.
10:24Mais il a quand même émis, il faut le souligner, des réserves sur les fouilles intégrales.
10:28Alors ça, c'est quand même assez important, ces fouilles intégrales,
10:31parce que je ne sais pas si vous vous souvenez de Christophe Kidère,
10:33qui était d'ailleurs incarcéré avant d'un le vieil.
10:35sa compagne avait réussi à pénétrer dans la prison avec des explosifs,
10:41des pistolets, avec un certificat médical.
10:44Et on ne pouvait pas la fouiller à cause d'une décision du Conseil constitutionnel de 2005.
10:48On a toujours un peu dû à même temps, dans tout ce qu'on fait d'ailleurs dans les lois, etc.
10:51On veut amoindrir pour faire plaisir aux droits de l'homme, etc.
10:55Moi, je vous dis très sincèrement ce que je pense,
10:57c'est que ces criminels-là, qui que ce soit qui vienne les voir,
11:00éventuellement, doivent être intégralement fouillés.
11:03Ah mais vous ne pouvez pas !
11:05Oui, mais voilà, donc une faille potentielle.
11:08On peut appeler ça comme une faille.
11:10Je suis tout à fait d'accord.
11:11Je veux dire, il ne faut pas que l'État soit d'une naïveté désarmante,
11:17au sens littéral du tarme.
11:19Voilà, c'est tout.
11:20Jules Torres.
11:21C'est vrai qu'en plus, l'État nous désarme bien souvent.
11:24Il y a une partie de certaines lois, encore une fois la loi narcotrafique,
11:28qui est censée quand même lutter contre ces grands narcotrafiquants,
11:31qui avaient été en partie censurés par le Conseil constitutionnel.
11:36C'était moins grave que la loi immigration, que la loi sur la justice des mineurs.
11:39Et puis, on a encore aujourd'hui, ce matin, une décision de la Cour d'appel de Douai,
11:43sur les conditions allégées.
11:45Par exemple, pour Redouane Faïd, qui va être incarcéré avant d'un levier.
11:49Mais puisqu'il n'appartient pas à la cellule qui est créée par Gérald Darmanin
11:55sur les narcotrafiquants, il n'aura pas les mêmes conditions
11:57que les narcotrafiquants, que Salah Abdeslam...
12:02Ils sont à côté.
12:02Vous savez, j'ai fait un reportage là-bas.
12:05Bien sûr.
12:05Souvenez-vous, pour le JDD.
12:07Bien sûr.
12:08Ils sont l'un à côté de l'autre, Redouane Faïd et Salah Abdeslam.
12:11D'ailleurs, il paraît qu'ils se promènent ensemble dans la cour de...
12:13Je crois qu'ils altèrent, parce qu'on m'a raconté une anecdote assez folle.
12:19En effet, ils sont...
12:20C'est-à-dire qu'il y a trois compartiments.
12:23Il y a de l'espace au milieu.
12:25On va dire Salah Abdeslam à droite et Redouane Faïd à gauche.
12:30Et les policiers, les agents pénitentiaires, quand ils vous en parlent,
12:34ils vous décrivent deux personnages assez incroyables.
12:36C'est-à-dire qu'on a Salah Abdeslam extrêmement renfermé,
12:39qui ne dit pas bonjour, qui ne parle pas français,
12:41il ne parle que l'arabe, il ne fait que réciter le Coran.
12:43Et on a Redouane Faïd, très sympathique,
12:46qui vous sourit, qui vous appelle par votre prénom
12:50quand vous passez et que vous êtes déjà passé à la télévision.
12:53Donc ça, c'est aussi, et c'est un petit peu le sujet qu'on avait tout à l'heure,
12:55c'est sur la corruption.
12:57Il y a une anecdote assez fou,
12:59c'est que moi, j'ai discuté un jour avec un agent pénitentiaire,
13:03et donc il me parlait de ces deux personnes-là,
13:05et il me disait, monsieur Faïd et Abdeslam.
13:08Il y en a un qui l'appelait monsieur.
13:10Ah oui, ça c'est très intéressant.
13:12La vérité m'oblige à te dire que Redouane Faïd,
13:16c'est ni un narco-trafiquant, ni un terroriste.
13:20Il est quand même responsable de la mort d'une policière municipale,
13:23indirectement certes, mais Aurélie Fouquet.
13:26Non, non, non.
13:28Bon, vous savez quoi ? On va reprendre cette discussion après,
13:30parce que là, je sens qu'on n'est pas d'accord.
13:32J'essaie d'être juste.
13:33Bon, allez, on se retrouve dans quelques instants sur Europe 1,
13:36et on poursuit avec ces conversations,
13:38et Bruno Pommard, à mon avis.
13:39Et on poursuit nos débats nourris avec Jules Torres,
13:48Gilles-William Gondanel et également Bruno Pommard,
13:51président du Fin-Tank Initiative Sécurité Intérieure,
13:53ancien instructeur du RAID,
13:55et Gilles-William Gondanel,
13:57qui, il y a quelques instants,
13:58qui est un petit peu surprenante,
14:01une forme d'inclinaison à l'endroit de Redouane Faïd,
14:04dont le beurre à cage a quand même entraîné indirectement
14:08la mort de la policière Aurélie Fouquet.
14:11Il vient d'ailleurs d'avoir des aménagements de peine
14:13pour conditions de détention indignes,
14:15alors il n'y avait pas assez de lumière, manifestement.
14:17Oui, je pensais à ça, oui.
14:19Encore une fois, ce n'est pas un narcotrafiquant,
14:21donc il n'est pas éligible à cette loi-là,
14:24je suis désolé de vous le dire,
14:25et je ne vois pas le plaisir particulier
14:30de l'empêcher de lire lorsqu'il est dans sa cellule.
14:33Ce n'est pas vrai.
14:34Mais, Charlotte, ça reste un assassin.
14:35Oui, non, ça n'est pas vrai.
14:37Il n'a pas été condamné pour assassinage.
14:42Je suis désolé, je ne parlez pas en même temps,
14:44messieurs Bruno Pommard.
14:44J'entends que Maître Gondanel le protège,
14:49c'est un avocat, il est spécialisé dans le domaine,
14:50mais ça reste un voyou.
14:52On l'a connu plus sévère.
14:53Je ne comprends pas très bien son raisonnement.
14:56Maître Gondanel n'est pas réputé,
14:58il ne cherche pas à avoir cette réputation-là,
15:01de défendre particulièrement la délinquance violente.
15:06J'essaye d'être juste,
15:08et je maintiens,
15:09personne ne m'empêchera de le dire,
15:11que Redouane Faïd ne peut pas être comparé
15:13à Salah Abdel-Slam.
15:15Ce n'est pas vrai, j'essaye d'être juste.
15:17Ce n'est pas ce qu'on dit,
15:18mais ça reste un détenu dangereux.
15:19Il se trouve qu'il y a une décision de justice,
15:22quand même,
15:23ou alors il n'y a plus rien.
15:25Il y a une décision de justice.
15:26On l'empêchait.
15:27On l'empêchait de lire.
15:29Il ne pouvait pas lire,
15:30il n'y avait pas de lumière.
15:31Je ne sais pas,
15:32je ne vois pas l'intérêt
15:33de l'empêcher de lire cet homme-là.
15:35Il y a eu des tentatives d'évasion,
15:36tout de même, plusieurs.
15:37C'est bien pour ça qu'il n'est pas dans un établissement normal.
15:43Il ne jouit pas d'une confiance absolue.
15:46Bien sûr.
15:47Jules Torres, en tous les cas,
15:48cette séquence,
15:49c'est l'occasion pour Gérald Darmanin
15:50d'être sur le devant de la scène,
15:52au cœur de l'été.
15:54C'est son moment,
15:56c'est une forme de victoire.
15:58Oui, ce qui est très intéressant
15:59dans cette séquence politique,
16:00c'est que Gérald Darmanin parle,
16:02mais il y a des actes.
16:03Il y a des choses qui sont extrêmement concrètes.
16:05Et je crois que depuis son arrivée
16:07au ministère de la Justice,
16:08on peut lui faire crédit
16:10d'avoir fait avancer certaines choses,
16:12notamment dans la grande lutte
16:13contre le narcotrafic,
16:14contre la criminalité organisée.
16:16Il y a cette prison à Vendant-le-Vieille
16:17qui voit aujourd'hui le jour
16:19avec des grands narcotrafiquants.
16:21Il y aura également la prison...
16:23Et c'est allé assez vite, quand même.
16:24C'est allé assez vite, absolument.
16:26Il a fallu faire quelques travaux,
16:28notamment pour la question des capteurs,
16:31pour la question également
16:33de fait d'empêcher les drones
16:36de pouvoir arriver.
16:37C'est vrai que c'est un vrai sujet
16:38qu'on a commenté ici et là
16:40sur nos plateaux.
16:41Il y aura également la prison
16:42de Condé-sur-Sarthe
16:43qui sera habilité à recevoir
16:45des narcotrafiquants
16:46à la mi-octobre 2025.
16:49Et puis, il y aura évidemment aussi
16:51le quartier,
16:52les prisons modulaires,
16:53ces 3 000 places
16:54où franchement,
16:55Gérald Darmanin,
16:56il sauve quand même un peu
16:57la mise du président de la République
16:58qu'en avait promis 15 000
16:59et qu'on n'a toujours pas
17:01et qu'on n'aura pas avant 2027.
17:03Et enfin,
17:04ce quartier ultra sécurisé
17:06dans la prison guyanaise
17:08de Saint-Laurent-du-Maroni
17:09avec quasiment 75 places,
17:12notamment 60 pour les narcotrafiquants
17:14et une quinzaine
17:15pour des fichés S,
17:16des ultra-radicaux,
17:18des islamistes notamment.
17:19Donc voilà,
17:19il y a quand même des choses
17:21très concrètes
17:21quand on doit résumer
17:22les 6 mois de Gérald Darmanin,
17:25les circulaires pénales,
17:26après voilà,
17:28il y a encore beaucoup
17:28de travail à faire.
17:29On sait qu'il veut faire
17:30un projet de loi à la rentrée
17:31pour faire une grande réforme
17:32de la justice.
17:33Est-ce qu'il le pourra
17:33avec l'Assemblée nationale
17:35qu'on a ?
17:35En tout cas,
17:36il est actif
17:37et c'est une bonne chose
17:38pour la justice
17:38qui, il faut quand même le dire,
17:40depuis le début
17:41de la prise de pouvoir
17:42d'Emmanuel Macron,
17:44n'était pas quand même
17:44sur cette ligne-là.
17:45On a eu Mme Belloubet
17:46qui a libéré 8 000 détenus,
17:49on a eu M. Dupond-Moretti,
17:50le ministre du sentiment
17:51d'insécurité,
17:52on a eu M. Didi Migaud
17:53qui considérait que la justice
17:55faisait parfaitement son travail
17:56avec les Français
17:57qui considéraient
17:58que c'était laxiste.
17:59Ah oui,
17:59le problème de place en prison,
18:00il ne se réglera pas
18:01tout de suite.
18:03Mais Gérald de Dramanin,
18:04vous vous souvenez,
18:04une de ses premières
18:05prises de parole
18:05quand il arrive au ministère
18:06de la Justice,
18:07et j'en termine,
18:07chère Stéphanie,
18:08c'était de nous dire
18:09qu'est-ce qu'on fait
18:09avec les détenus étrangers ?
18:10Il y a 25% de détenus étrangers,
18:12je ne vous parle pas
18:12de binationaux,
18:13je ne vous parle d'étrangers,
18:14il faut les expulser.
18:15Ils ont commencé à le faire.
18:16Il n'y a pas que des Algériens,
18:19il y a aussi une bonne partie
18:21d'Europe centrale,
18:22il y a 200 Brésiliens par exemple,
18:24ça, voilà,
18:24Gérald de Dramanin,
18:25il est actif là-dessus.
18:26Bruno Pommard,
18:27je vais vous faire réagir,
18:28pardonnez-moi,
18:28je vous donne volontiers
18:30la parole,
18:30mais je vous fais écouter
18:31Robert Ménard,
18:32maire de Béziers,
18:33qui était l'invité
18:33d'Europe 1 matin,
18:36et lui,
18:36il a une solution
18:37pour ce manque
18:38de place en prison.
18:39Je veux qu'il y ait
18:40des places de prison,
18:41chez moi,
18:42il y a une des 10
18:42plus grosses prisons
18:43de France,
18:44le taux d'occupation,
18:46100%,
18:46donc il y a des centaines
18:48de personnes
18:48qui donnent par terre,
18:50et ce n'est pas normal,
18:52il faut des places de prison.
18:53J'avais interpellé,
18:54vous vous en rappelez peut-être,
18:55le chef de l'État
18:56en lui disant,
18:57dans d'autres pays européens,
18:58comme c'est très long
18:59de construire une prison,
19:00c'est vrai que c'est très très long,
19:02qu'on loue des places de prison,
19:04on peut en louer ici,
19:05en Espagne et en Allemagne,
19:06où il y a des places de prison
19:07qui ne sont pas occupées.
19:09Or, c'est un des arguments,
19:10si un certain nombre de gens
19:11ne vont pas en prison,
19:13c'est aussi bête que ça,
19:14c'est parce qu'il n'y a pas
19:15de place de prison.
19:17Le bon sens de Robert Ménard,
19:18mais enfin,
19:18ce n'est pas totalement faux,
19:20Bruno Pommard,
19:20ce qu'il dit,
19:21le maire de Béziers.
19:21Oui, on pourrait arriver
19:21même à privatiser,
19:22ça existe ça aussi,
19:23mais il faut savoir
19:23qu'on a 83 000 prisonniers,
19:25donc les prisons sont blindées,
19:27et je pense qu'il y a
19:27un gros travail à mener là-dessus,
19:28mais pour revenir encore
19:29au travail qu'a fait Darmanin,
19:31il avait une double casquette,
19:33en fait,
19:33parce qu'il a été ministre intérieur,
19:35et il a bien plu
19:35au ministère de l'Intérieur,
19:36il a bien plu aux policiers,
19:37et ministre de la Justice maintenant.
19:39Donc il avait à faire plaisir
19:40à deux grands ministères,
19:41parce que les policiers
19:42attendaient que ça,
19:43j'ai croisé Grégory Joron
19:44tout à l'heure,
19:45le syndicat,
19:46qui était content
19:46de voir que des avancées
19:48sont faites,
19:49ces fameuses,
19:49vous l'avez dit tout à l'heure
19:50sur les prisons modulaires,
19:52et vachement importantes,
19:53parce qu'on va pouvoir
19:54désengorger une partie des prisons,
19:56et surtout,
19:57ces fameuses sanctions rapides,
19:58c'est-à-dire,
19:58on prend une sanction,
20:00on la fait immédiatement,
20:01et ça,
20:01je pense que c'est nécessaire.
20:05On a beaucoup parlé,
20:06vous vous souvenez,
20:06commenté,
20:07ce duo à la nomination
20:09du gouvernement,
20:09Bruno Retailleau,
20:11Gérald Darmanin,
20:12est-ce qu'il commence
20:13effectivement ce duo
20:14à faire ses preuves ?
20:16Vous avez des places de prison ?
20:17Oui, oui,
20:17j'ai l'impression quand même
20:18qu'il commence,
20:19après le problème,
20:20c'est qu'ils n'ont pas
20:20toute la latitude,
20:22si je puis dire,
20:23pour avancer,
20:24on sait qu'ils aimeraient
20:24faire beaucoup plus,
20:25qu'ils voudraient enclencher
20:26une révolution quasiment pénale,
20:28la première prise de parole
20:29de Bruno Retailleau,
20:30quand il arrive,
20:31souvenez-vous,
20:31c'est pour dire que l'état de droit
20:32n'est ni intangible,
20:34ni sacré,
20:34il ne peut pas aujourd'hui
20:36faire voter des lois
20:37qui permettraient
20:38de contredire aujourd'hui
20:39ce constat-là.
20:41On a le Conseil constitutionnel
20:42qui censure en permanence
20:44des articles de loi,
20:46qu'elles soient propositions
20:47ou projets de loi.
20:48On a aujourd'hui
20:49une insécurité
20:50qui est galopante,
20:52une justice
20:52que certains considèrent
20:53comme laxiste.
20:54Aujourd'hui,
20:55ils n'ont pas forcément
20:55les moyens
20:56de faire changer,
20:57de révolutionner et tout ça.
20:58Mais c'est vrai
20:59que pour l'instant,
20:59il y a quand même
21:00des brides de réussite
21:02et des points d'amélioration
21:04que l'on constate
21:05et que l'on ne constatait pas
21:07par le passé.
21:08Et la confiance des policiers.
21:10Et des policiers qui sont...
21:10Il y a des avancées,
21:12attention,
21:12parce qu'on voit
21:12que le narcotrafic
21:14grandit très très vite,
21:15très très très vite.
21:16On avait des dizaines de kilos
21:17de montants
21:17où j'étais policier,
21:18maintenant on a des tonnes.
21:19Mais je crois que,
21:20quand même,
21:20les effectifs de police
21:21et le travail qui est fait
21:23par l'OFAS,
21:23par tout un tas de services
21:24est quand même flagrant.
21:26Mais effectivement,
21:27la problématique
21:28est tellement vaste
21:29qu'on a pris du retard
21:30et ce retard,
21:31il va falloir le récupérer.
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