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  • il y a 6 mois
Selon l'armée ukrainienne, 597 drones et 26 missiles ont été lancés dans la nuit de vendredi à samedi et un peu plus de la moitié de ces engins ont été abattus.

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00:00Les frappes aériennes russes contre l'Ukraine ne cessent de s'intensifier.
00:03Nouvelle illustration la nuit dernière avec plus de 620 drones et missiles lancés,
00:08notamment sur l'ouest de l'Ukraine.
00:10On vous retrouve Cyril Amoursky, vous êtes à Kiev pour BFMTV.
00:13Cyril, la situation a considérablement changé au cours des dernières semaines,
00:16notamment dans la capitale ukrainienne, n'est-ce pas ?
00:19Oui, tout à fait. C'est-à-dire que la guerre, de toute façon, en Ukraine, elle continue,
00:22puisque, par exemple, dans les régions plus à l'est du pays ou bien au nord,
00:26il y a des bombardements constants.
00:27Il y a quelques heures, par exemple, il y a des bombes allemandes qui ont tué deux civils dans la région de Soumy.
00:31Il y a également un missile qui a été lancé vers la direction de la ville de Dnipro il y a un peu moins d'une heure.
00:36Mais c'est vrai, ce qui est particulièrement intéressant au cours de ces dernières semaines,
00:40et inquiétant pour la population, c'est que les frappes contre le pays s'intensifient jour après jour, semaine après semaine.
00:47Avant-hier, nous avons eu un anti-record en termes de missiles et de drones lancés contre l'Ukraine,
00:51précisément 742 drones et missiles.
00:54Hier, c'était le deuxième anti-record.
00:55C'était donc plus de 600 drones, 623 drones et missiles précisément, qui ont été lancés.
01:02Et c'est surtout l'ouest du pays qui a été touché.
01:04On parle de la ville de Lutsk, deux villes qui sont proches de la frontière polonaise,
01:09et également la ville de Tcherniti qui se situe à côté de la Moldavie,
01:12donc des villes qui sont lointaines du fond,
01:14qui sont beaucoup moins régulièrement ciblées que le reste du pays.
01:17Et on déplore à ce stade deux morts et 26 blessés, le plus dans la ville de Tcherniti.
01:21Et il y a également quatre personnes qui sont en état critique.
01:24Et je le répète, vous avez raison de le souligner,
01:27les frappes sur l'Ukraine s'intensifient semaine après semaine.
01:31Et la population se pose ici la question de quand est-ce que les alliés de l'Ukraine
01:34pourront fournir plus de moyens pour protéger le ciel de l'Ukraine.
01:37Car dans un mois, selon les renseignements ukrainiens,
01:40la Russie pourrait lancer jusqu'à 1000 drones par jour.
01:43Merci Cyril Lamourski en direct de Kiev pour BFMTV.
01:46Bonsoir Patrick Dutartre, merci d'être avec nous ce soir.
01:48Vous êtes général de l'armée de l'air, ancien leader de la patrouille de France.
01:50Bienvenue.
01:51Lieutenant-le-colonel Vincent Arbaretti est toujours avec nous,
01:53historien militaire, docteur en sciences politiques et histoires contemporaines.
01:56Oksana Melnychouk, politologue ukrainienne et directrice de l'association Unie pour l'Ukraine.
02:00Anthony Lebos, journaliste politique BFMTV.
02:02Et Olivier Ravanello, bien sûr consultant politique étrangère BFMTV.
02:05Cette intensification des frappes russes en Ukraine, général Dutartre,
02:11cette guerre des drones dont la moitié de ceux envoyés la nuit dernière
02:17sont de fabrication iranienne, que nous disent-ils de la stratégie russe actuelle ?
02:23Le cynisme du président Poutine qui fait fi de tous les appels à une négociation,
02:29à un cessez-le-feu, là c'est un débordement sans limite en fait.
02:36Cyril le rappelait très justement, 740, un record malheureux de 740 objets volants,
02:42parce que tout se passe dans le ciel en ce moment.
02:44Les îles de France sont relativement stabilisées,
02:47même s'il y a toujours des attaques très coûteuses en hommes.
02:53Mais cette bataille du ciel est gigantesque.
02:55Pourquoi ? Parce qu'elle est totalement disproportionnée.
02:56Mais l'Ukraine n'a pas les moyens de tirer autant de missiles de l'autre côté,
03:00et surtout n'a pas les vecteurs aériens pour aller détruire tous ces départs de tir.
03:06Donc on parlait de 26 missiles de croisière.
03:09Les missiles de croisière, c'est ceux qui font le plus de dégâts.
03:12Qu'est-ce que c'est qu'un missile de croisière ?
03:13C'est un petit aéronef, si vous voulez, sans pilote,
03:17qui va à peu près à 850-900 km heure en basse altitude,
03:21et assez difficile à intercepter parce qu'il est assez rapide,
03:23et surtout il a une masse militaire de 450 kg,
03:27donc il fait beaucoup de dégâts, contrairement au Shahid.
03:30Il y en a 600 qui ont été tirés, et la moitié a intercepté.
03:33Donc les Shahid, c'est une masse militaire de 50 kg.
03:36– Des drones de fabrication iranienne ?
03:38– Notamment, mais une partie, on en parlait avec Oksana tout à l'heure,
03:41une partie est fabriquée maintenant en Russie.
03:44– D'accord.
03:44– Des copies et avec des modes un peu améliorés au fur et à mesure.
03:49Je prends un exemple, le Shahid, ça volait en très basse altitude,
03:52donc se faisait intercepté par des tirs, si vous voulez,
03:54presque de Kalachnikov, mais essentiellement du bitube.
03:59Or, maintenant ils ont compris ça, les Russes,
04:02donc qu'est-ce qu'ils font ?
04:03Ils les font voler beaucoup plus haut,
04:04donc hors de portée, de ce qu'on appelle le tripelet.
04:07C'est tous les petits tirs basse altitude.
04:10– L'Ukraine a développé une nouvelle parade pour ces soldats,
04:15des munitions spéciales pour améliorer l'efficacité de leurs fusils d'assaut
04:17face aux drones, aux engins volants.
04:20C'est intéressant ça.
04:21– Oui, alors effectivement, les Ukrainiens font preuve de beaucoup d'imagination.
04:26Donc ces fusils…
04:28– Ces munitions anti-drône de 5,56 mm ?
04:30– Oui, alors 5,56, c'est la munition de base.
04:33Pour toute Kalachnikov, et voilà.
04:37Donc ce sont des munitions explosives, probablement,
04:39qui permettent de faire exploser le drone avant qu'il percute son objectif.
04:45Mais ça, si vous voulez, c'est ce qu'on appelait autrefois
04:47la lutte anti-aérienne toutes armes.
04:49C'est-à-dire que même dans un conflit de haute intensité,
04:53on sait que tout ce qu'ils volent peut voler à portée de fusils,
04:57ou a fortiori d'armes collectives, de fusils mitrailleurs du combattant,
05:03et donc à partir jusqu'à 200 mètres, à partir du moment où le combattant
05:08qui fait des veilles anti-aériennes voit arriver ce genre de projectile,
05:13il peut y rester dessus.
05:13Les Israéliens ont les mêmes types de systèmes.
05:18Tout n'est pas détruit par des missiles, si vous voulez.
05:21Donc si vous voulez, ça c'est l'adaptation des combattants à la menace.
05:25Mais comme l'a souligné le général, le problème,
05:27ce ne sont pas tant les drones que les missiles de croisière,
05:30qui en fait continuent à être lancés par les Russes, à être fabriqués,
05:35et on ne sait pas exactement combien ils en ont.
05:37Mais ce qui est aussi inquiétant, c'est qu'ils pourraient transporter autre chose
05:41que des charges d'explosifs normaux.
05:43Volodymyr Zelensky appelle aujourd'hui ses alliés à envoyer, je cite,
05:48« davantage que des signaux pour stopper la Russie »
05:50que réclame concrètement le président ukrainien.
05:54C'est en continuation de tout ce qui a été dit tout à l'heure.
05:57Les Ukrainiens ont inventé aussi la nouvelle arme,
05:59qui s'appelle la perception des drones.
06:02Et Zelensky a présenté tout un programme pour soutenir cette fabrication,
06:07parce qu'il faut le fabriquer en Ukraine, pour que ce soit vite fait.
06:11Ça, ça nécessite de l'argent.
06:14Vous savez que récemment, il avait cette conférence à Rome
06:17pour réunir toutes les aides nécessaires à l'Ukraine.
06:22Et on a calculé qu'en l'état hors-guerre,
06:26l'armée ukrainienne a besoin de 50 milliards d'euros par an quand même.
06:29C'est en dehors de la guerre.
06:31Ça veut dire que pendant la guerre, c'est encore beaucoup plus.
06:34Les Allemands, dont on a cité déjà tout à l'heure, il me semble,
06:36dans notre conversation en tout cas,
06:39ils ont calculé que les dégâts aujourd'hui représentent 500 milliards de dollars.
06:45Donc, tout ce que les appels du Zelensky aujourd'hui,
06:48c'est maîtriser l'argent aujourd'hui sur les inventions militaires,
06:54parce que pour résister aux Russes aujourd'hui,
06:57c'est seulement avec les nouvelles technologies.
06:59pour arrêter les Russes, il faut arrêter deux sources de financement de la guerre.
07:04Celle, c'est la ressource de pétrole.
07:07Il y a une autre ressource dont on ne parle pas beaucoup,
07:10c'est les ingraines en phosphate.
07:11Je rappelle que l'Union européenne continue à acheter du gaz russe.
07:15La France est un des plus gros acheteurs au sein de l'Union européenne.
07:18Olivier, Zelensky a confirmé hier avoir reçu des dates concrètes
07:24pour la livraison de nouveaux armements de la part de Donald Trump.
07:27Et on est peut-être au début de nouveaux revirements américains
07:32par rapport à l'Ukraine, tant il est Trump agacé, déçu par Poutine.
07:37Le problème, c'est qu'on va de revirement en revirement
07:39et qu'on va sur, lorsqu'il y a une aide militaire,
07:43une aide militaire qui reste relativement limitée.
07:46Il n'y a pas l'effort de soutien continu, puissant, progressif
07:52qu'on a pu connaître au début de ce conflit
07:54par l'administration Biden pour soutenir les Ukrainiens.
07:59Donc, vous avez un pays qui a un soi-disant allié qui ne l'est plus,
08:03qui change d'avis d'une semaine sur l'autre,
08:06et un ennemi qui, lui, a bien compris que ça lui ouvre un espace.
08:10Ce à quoi on assiste depuis maintenant trois semaines,
08:13c'est une véritable montée en puissance de l'offensive russe.
08:16qui ne se fait plus sur le terrain, comme auparavant,
08:19et qui se fait essentiellement par des bombardements.
08:22Des drones, vous l'avez dit, de fabrication iranienne,
08:26qui vont rapidement être remplacés par des drones de fabrication russe,
08:30parce que depuis un an, l'effort militaire a été mis du côté de Moscou
08:34sur la fabrication de ces drones,
08:36et qu'ils vont commencer à être là et qu'ils vont permettre
08:39de mener régulièrement des opérations comme celles que l'on est en train de décrire.
08:47Et puis, de l'autre côté, une mobilisation des pays alliés.
08:50Lavrov, hier, était en Corée du Nord pour continuer à consolider
08:54les rapports et l'aide militaire qui vient de Corée,
08:58qu'elles soient sur des munitions assez simples,
09:01qu'elles soient potentiellement sur des soldats qui viennent.
09:05Et puis aussi, un autre élément,
09:06qui est la vague de recrutement des Russes,
09:11qui maintenant font appel à des ressortissants des pays caucasiens,
09:15qui vivent sur leur territoire,
09:16qui n'ont pas forcément toujours des papiers
09:18à qui ils promettent la naturalisation s'ils s'enroulent.
09:21Donc, on est dans un effort de guerre
09:23qui ne se dément pas et qui même est en train de grandir.
09:26– Justement, Général Dutartre,
09:27cette montée en puissance de l'offensive russe
09:29vous semble absolument incompatible
09:31avec toute espèce de négociation
09:34en vue d'une issue diplomatique à ce conflit ?
09:37– On a l'impression que l'état-major russe,
09:40sur directive du président Poutine,
09:42veut gagner le maximum de terrain.
09:44Donc, de toute manière…
09:45– L'extermination des Ukrainiens,
09:47disait tout à l'heure Oksana Melny.
09:48– Oui, je ne sais pas si c'est le terme ad hoc,
09:51mais en tout cas une capitulation.
09:53C'est-à-dire qu'ils veulent maintenant,
09:54ils veulent récupérer complètement
09:55l'Ukraine.
09:56Donc, ils savent bien qu'un jour ou l'autre,
09:58ça va s'arrêter.
09:59Donc, plus ils vont grignoter,
10:01plus ils vont attaquer,
10:02plus ils auront de résultats.
10:04Donc, on voit cette campagne
10:05qui atteint surtout le moral
10:07et qui touche beaucoup de civils.
10:09C'est ça qui est dramatique,
10:10c'est que les chaïds, en fait,
10:11ils tuent des civils.
10:12Beaucoup plus que des militaires
10:13parce qu'ils partent un peu partout,
10:15ils sont plus ou moins précis
10:16et ils visent théoriquement
10:18des centres d'entraînement.
10:19Mais en fait, ça va toucher
10:20des immeubles civils.
10:22Non, c'est sur le front, évidemment,
10:24que là, c'est préoccupant.
10:28Cyril nous en a parlé.
10:29Il y a toujours les tirs de bons planantes
10:32qui ont été déterminants, en fait,
10:34dans l'avancée, en fait.
10:35Parce que ça,
10:36c'est plus un petit obus de 150,
10:39même si c'est pas rien.
10:41Là, c'est des masses
10:42extrêmement importantes d'armement.
10:44C'est plus un petit obus.
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