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  • 12/07/2025
un documentaire ARTE

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Transcription
00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
43:00Et Grégory.
43:02Salut Joe.
43:04Est-ce que quand tu as connu Florian, c'était vraiment Florian que tu ressentais ?
43:11Parce que tu l'as connu biologiquement encore fille.
43:16En fait, moi je le savais.
43:19Je le voyais et je le savais en même temps.
43:23Mais ce n'est pas ça qui m'a gêné pour devenir ami avec lui.
43:27Et j'ai vu au fur et à mesure du temps l'évolution.
43:31Et maintenant pour moi, je pense que tout est clair.
43:34C'est un mec.
43:36Justement, dis-moi, quand tu ne connaissais pas Florian, tu entendais des choses sur lui ?
43:42Oui.
43:43L'attitude des autres en fait.
43:45Une fois il m'est arrivé une chose en fait.
43:47J'ai entendu, regarde c'est une fille et tout.
43:52Alors qu'à ce moment-là, dans sa peau, lui je le savais très bien.
43:55Enfin, je ne le connaissais pas, mais ça se voyait qu'il se considérait comme un garçon.
43:58Il s'habillait comme un garçon.
44:00Il avait l'attitude d'un garçon.
44:03Et en fait, les gens voulaient le rabaisser en fait, j'avais l'impression.
44:11Pourquoi ton avis ?
44:12Les gens ont du mal à accepter la différence des autres en fait.
44:16Est-ce que ça s'est traduit des fois par des agressions physiques un peu l'histoire ?
44:19Oui, le truc le plus con qui s'est passé, c'est qu'à l'époque, j'ai flashé sur une fille du collège.
44:27Et là, c'était mort parce que c'était du lesbien.
44:32Il s'est passé quelque chose avec elle ?
44:34Non, moi c'est juste, j'ai émis la possibilité d'être attiré potentiellement par elle.
44:40Et ça a fait le tour du collège.
44:41Et elle, elle a été au courant de ça ?
44:43Ah oui.
44:43Et ça a été quoi sa réaction à elle ?
44:45De l'ignorance, passer le plus loin de moi possible, des trucs comme ça.
44:52La physique, c'est pas aller très loin, c'était des claques à chaque récréation, des trucs comme ça.
44:57Quand je pense que Florian a osé entamer sa transformation alors qu'il était encore au collège,
45:02et que je sais combien les ados peuvent être cruels entre eux,
45:05je me dis que ce petit gars a une personnalité hors du commun.
45:11Du courage, il en a fallu aussi à Elsa.
45:15Deux mois se sont écoulés depuis son voyage en Thaïlande.
45:19Aujourd'hui, je la retrouve chez elle, place du Capitole, à Toulouse.
45:23Je sais par Anne-Gaëlle que l'opération s'est bien passée.
45:25Et c'est une jeune femme plus sûre d'elle qui s'avance vers moi.
45:28Comment ça va ?
45:28Ça va ?
45:29Et toi ?
45:30Très bien.
45:30Bien ?
45:31Oui.
45:31Depuis la dernière fois ?
45:33Oui, oui, beaucoup mieux.
45:35Est-ce que cette opération est douloureuse ?
45:37Oui, elle est un petit peu douloureuse, c'est sûr, c'est normal.
45:40C'est une petite opération les premiers jours, puis après, ça s'estompe.
45:44Et puis après, on regarde plus le physique et on prend le plaisir sur ce que l'on voit et pas sur ce que l'on ressent.
45:51La souffrance physique n'a rien à voir avec la souffrance psychologique que je pouvais avoir avant.
45:56Donc aujourd'hui, Elsa, elle va faire quoi, en fait, maintenant ?
46:03Maintenant, je vais tout simplement vivre.
46:06Et puis tout simplement vivre à travers les autres, s'exprimer tel que je le veux, sans avoir de rempart, de ne pas être dans une prison.
46:16Tout simplement, maintenant, j'ai l'impression d'avoir un rôle dans la vie, alors qu'avant, je ne l'avais pas.
46:21Et pour moi, avoir ce rôle, c'est avoir une raison dans la vie.
46:24C'est quoi, ce rôle, en fait ?
46:27C'est ce que tout le monde fait, d'une manière ou d'une autre, une vie tout simplement banale.
46:32Avoir un travail, avoir un conjoint, voilà.
46:37Avoir une vie normale.
46:39Normal, simplement.
46:40Parce qu'avant, ta vie n'était pas normale.
46:42Non.
46:42Avant, je jouais un rôle, mais différent.
46:44Ce n'était pas moi.
46:46Je jouais le rôle que les gens voulaient que je sois, alors que ce n'était pas moi.
46:50Je ne me laissais pas aller.
46:52J'étais au gré du regard des autres.
46:56Au fond, ce qu'Elsa souhaite vraiment, c'est s'intégrer dans la société
46:58et que les regards qui se posent sur elle soient ceux qu'on lance aux femmes sûres d'elle.
47:03Et pour cela, Elsa doit apprendre à s'approprier son image, peaufiner son apparence,
47:12mais aussi travailler sa voix.
47:15Anne-Gaëlle est déjà passée par là, donc c'est tout naturellement qu'elle indique à Elsa la marche à suivre.
47:26Yum, yum.
47:27Très léger.
47:29Yum, yum.
47:30Yum, yum.
47:31Yum, yum.
47:32Un homme qui se transforme en femme peut imaginer que tout de suite, il faut qu'il essaye de percer sa voix.
47:44Oui, il y a les deux cas de figure.
47:45Il y a les gens pour qui ça, c'est facile et qui vont jouer de ça.
47:49Pour eux, c'est féminin.
47:50Or, ça n'est pas agréable dans la communication.
47:53Et il y a les personnes qui n'osent pas.
47:55Donc, ils vont toujours être un peu en deçà du potentiel pourtant vocal qu'ils pourraient mobiliser.
48:01Coucou.
48:02Coucou.
48:03Coucou.
48:04Coucou.
48:05Coucou.
48:06Coucou.
48:07Coucou.
48:08Coucou.
48:09Coucou.
48:10Coucou.
48:11Coucou.
48:12Coucou.
48:13Si Elsa semble évoluer avec facilité dans sa nouvelle vie, pour Michel, ça n'est pas aussi évident.
48:20Michel, vous êtes le papa d'Elsa.
48:24Quand je vous dis le papa d'Elsa, c'est...
48:30Pour moi, c'est effectivement difficile au départ de l'appeler Elsa, parce que ça fait très longtemps que j'appelle autrement.
48:39Mais je pense m'y habituer rapidement.
48:42Justement, aujourd'hui, en fait, comment est-ce que vous vivez cette transformation éradicale et avec un certain point de non-retour ?
48:55C'est vrai que c'est difficile à vivre.
48:58C'est difficile à vivre pour un père.
49:00Est-ce que ce qui est arrivé a provoqué une certaine culpabilité chez vous ? Est-ce que vous avez l'impression d'être responsable quelque part ?
49:09En tant que père, je suis responsable, d'une part, de ce qu'il est devenu.
49:14On ne sait jamais tout à fait en tant que père ce qu'on fait.
49:17Donc, de toute évidence, j'ai fait quelque chose, moi.
49:19Je n'ai pas fait certaines choses qui font qu'il a suivi une certaine voie qui était imprévisible pour moi.
49:26Je ne crois pas à quelque chose de génétique.
49:33Il n'y a aucune preuve là-dessus.
49:35Ce n'est pas la question essentielle, quoi.
49:38Ce n'est pas du tout la question essentielle.
49:40Alors, qu'est-ce qui est important aujourd'hui, en fait ?
49:42Son bonheur, son bonheur, plus tard, c'est tout.
49:47Je voudrais qu'ils en sortent et qu'ils vivent bien, c'est tout.
49:51Vous dites encore « il », hein ?
49:53Oui.
49:54Est-ce que vous y êtes opposé, cette transformation ?
49:56Est-ce qu'il vous en a parlé ?
49:58Il m'en a parlé.
50:00Dans toutes mes discussions, je m'y suis opposé.
50:03Mais c'est quand même important d'être en adéquation entre la tête et sa représentation extérieure aussi.
50:11On peut l'entendre, ça, aussi.
50:13Oui, mais est-ce qu'il fallait changer le corps ou est-ce qu'il fallait changer le corps ?
50:16Si je voyais les choses à l'extérieur, je trouverais la chose intéressante, entre parenthèses, parce que c'est une transgression.
50:23Et c'est souvent par les transgressions qu'on avance.
50:27Quand on est un père, on le voit un peu différemment, bien sûr.
50:29C'est clair.
50:31C'est clair qu'on le voit complètement différemment.
50:32On ne peut que le voir différemment.
50:35Alors, on se pose des questions sur des choses insignifiantes.
50:37Et par exemple, le fait d'avoir été un père qui n'était pas du tout représentatif du mâle modèle, plutôt un père tendre.
50:45Oui, je ne sais pas ce que c'est, le mâle modèle.
50:47Oui, il y en a qui savent.
50:49Oui.
50:50Le fait d'avoir été un père peut être trop tendre.
50:53C'est vrai que plus tard, je me dis, est-ce que ce n'est pas moi qui ai induit une sorte d'homosexualité ?
50:58Est-ce que c'est...
50:59Bon, ça me pose des questions sur moi-même.
51:02Merci, Michel.
51:04Vraiment, merci d'avoir participé à ce documentaire.
51:07Oui.
51:15Une culpabilité qui les a écartés l'un de l'autre pendant dix mois, le temps de la transition.
51:25Un éloignement mal vécu par Michel.
51:27Aujourd'hui, le père et la fille se retrouvent.
51:29Merci.
51:33Très bien, Luc.
51:34Très bien, Luc.
51:35Michel, Elsa et Monique, c'est un nouveau départ.
51:53C'est à Strasbourg que j'ai maintenant rendez-vous.
51:56Et si je quitte une famille qui aura besoin de temps pour se reconstruire,
51:59celle que je retrouve maintenant a laissé ses zones d'ombre derrière elle.
52:02Fabienne et son mari Pascal, qu'on appelle aussi Claire, sont un couple transsexuel.
52:10Ensemble, depuis cinq ans, ils se sont mariés l'année dernière.
52:13Pascal aura mis quelques années à assumer au grand jour cette transition.
52:17Grâce à Fabienne et à l'écriture de ses mémoires,
52:19aujourd'hui, il balade facilement son identité du masculin au féminin.
52:22Tantôt papa chef de famille, tantôt femme trans-hormonée, mais non opérée.
52:28Oui, oui, très prête, prête.
52:30Bonjour.
52:31Plutôt bien.
52:32Vous êtes en place de réparation ?
52:35Oui, il faut bien nourrir.
52:37Cette grande famille ?
52:38Oui.
52:39Une grande famille d'eux, en fait ?
52:40Cinq.
52:41Prêt particulièrement ?
52:42Alors, il y a nous deux.
52:44Oui.
52:44Il y a le fils à Pascal et il y a mes deux enfants au moins,
52:48dont un est au Canada à l'heure actuelle.
52:50D'accord.
52:50Donc on est quatre en ce moment, mais bon, nous c'est des garçons,
52:53ça mange plutôt bien.
52:54Très bien, c'est des familles nombreuses.
52:56Oui.
52:56Familles heureuses.
52:57Familles nombreuses, famille heureuses.
52:59Quand vous vous êtes rencontré, est-ce qu'il était elle ?
53:03Qu'est-ce que vous préférez qu'on dise en fait ?
53:06Je ne sais jamais, j'ai toujours une gêne.
53:07Aujourd'hui, moi, ça m'est égal.
53:08Voilà.
53:09En fait, quand les gens attaquent avec elle, je continue au féminin.
53:12S'ils attaquent avec il, je continue au masculin.
53:14D'accord.
53:14Ça m'est égal.
53:16Quand vous avez rencontré Pascal, elle était plutôt habillée en homme ou en femme ?
53:23Non, nos premières rencontres se sont faites en homme.
53:27D'accord.
53:28Ça, c'était évident.
53:29Moi, j'ai rencontré un homme.
53:31Pour moi, c'est important.
53:32J'aime les hommes.
53:33D'accord.
53:34Donc, c'est vrai que j'ai rencontré un homme.
53:36Après, j'ai vu la facette femme qui ne m'a pas gênée.
53:41Comme je dis toujours, en fait, je profite des deux.
53:45J'ai un homme avec parfois une sensibilité de femme, ce qui est quand même très agréable pour moi.
53:49Parce qu'en fait, il devance tous mes désirs.
53:52Ce que j'ai envie, ce que je veux, ça arrive sans que j'aie même à le demander.
53:57Donc, c'est assez fantastique.
53:59C'est sûr que ça a un prix dans la société.
54:01Mais bon, on l'assume.
54:04D'accord.
54:05C'est quoi ce prix ?
54:06C'est des coups de blouse qui m'arrivent parce que quelque part, je regrette d'avant.
54:09J'avais un 880.
54:11Je suis ingénieur.
54:12J'étais directeur de filial.
54:13Du jour où je me suis affirmé, je suis un malade mental pour la société.
54:16D'accord.
54:16Et pour la société, ça veut dire que ça a eu une incidence professionnelle ?
54:21C'est clair qu'aujourd'hui, je ne peux pas retrouver le travail comme je suis.
54:24Et vous n'avez aucune envie de faire un travail ?
54:25Aucune envie.
54:26Je suis aussi bien un homme qu'enfin.
54:27Et puis surtout, je suppose que tous les deux, ça ne serait pas la même chose.
54:32Non.
54:32Non, je pense qu'on comprend.
54:33Ça ne serait plus la même chose.
54:34Non, ça ne serait plus la même chose.
54:35C'est vrai qu'au début de la relation, c'est vrai qu'il a fallu que je varie sur ça.
54:38C'est sûr.
54:39C'était ma crainte.
54:40C'était ma crainte.
54:40Je ne pouvais pas entamer une relation sachant qu'un jour, elle deviendrait femme entièrement.
54:46C'est inimaginable.
54:47Pas possible.
54:48Oui, parce que là, ça a chamboulé un petit peu tout autour de votre tête.
54:51Oui, tout à fait.
54:52Après, ce n'est plus moi.
54:53Comme il dit, quand je suis un homme, je suis son mari.
54:55Quand je suis en femme, je suis son ami.
54:57D'accord.
54:58Quand il est tout féminin, il n'est pas question de lui donner la main dans la rue.
55:03Je ne peux pas.
55:04Ce n'est pas mon image du couple.
55:07À la limite, ça me manque qu'on ne puisse pas se tenir la main.
55:09Mais je trouve ça très marrant aussi qu'on aille faire des magasins.
55:12Le plus drôle, c'est qu'on prend chacun une cabine si on n'a pas la possibilité de prendre la même.
55:16Et puis, les affaires valses à droite, à gauche, on essaie les mêmes choses.
55:20Moi, je suis toujours très déçue parce que je n'ai pas du tout la même faite.
55:23Donc, ça ne me va jamais.
55:25Mais c'est sympa de faire du shopping avec son mari comme ça.
55:28Ça, c'est impossible.
55:29Ceci dit, le samedi shopping, toutes les deux, quoi.
55:32Ça doit y aller.
55:33Ah, ça y va.
55:34Ah, ça y va.
55:34Ça, c'est clair.
55:35On fait le budget, là.
55:37Le budget du foyer, il doit y avoir un sacré.
55:40Oui, mais on se concentre en disant...
55:41Ça ira aux deux.
55:43Ça ira aux deux.
55:44Ce que je vous propose, c'est de vous laisser finir...
55:48On mange dans 13 minutes.
55:48On va faire un déjeuner dans 13 minutes.
55:50Oui, 13 minutes.
55:51C'est exactement le chef.
55:52Le chef a dit, voilà, dans 13 minutes.
55:53Très bien.
55:55On va manger là-bas, tout.
55:58Aujourd'hui, il y a de toute façon 10 hommes cuisine.
56:01Oui ?
56:02À max.
56:03Oui ?
56:06Fabrice, 22 ans, nous a rejoint à table.
56:10Fabrice, en fait, tu es le fils de...
56:12De Pascal.
56:13Pascal.
56:14Oui.
56:15Et donc, parlons-moi un petit peu de ça.
56:18Comment est-ce que tu as vécu cette transition ?
56:21Disons qu'il me l'a avoué quand j'avais l'âge de 8 ans.
56:25Et puis, ça a été fait de manière très naturellement.
56:28Et puis, il y avait d'abord un stade où il prenait...
56:32Il a dit que ça serait là, ensuite ça serait là.
56:34Et puis, ça a été fait d'une manière où je n'ai pas remarqué cette transition entre aujourd'hui et l'époque.
56:42C'est-à-dire qu'avant, il avait toujours les cheveux courts et puis il faisait plus son truc dans la chambre avec une perruque et c'était pas...
56:49Il ne l'affichait pas, en fait.
56:51Maintenant, aujourd'hui, je veux dire, avec l'âge que j'ai pris, la maturité du fait que j'aime mon père et que mon père, de toute façon, je le vois aujourd'hui, ça reste toujours mon père.
56:59Il n'y a aucun problème, en fait.
57:01Maintenant, c'est sûr que c'est peut-être un père différent des autres pères, mais ça reste celui que j'aime et je ne vois pas pourquoi est-ce que je lui reprocherais quelque chose.
57:10Parce qu'il est toujours là pour moi et je serai toujours là pour lui, en fait.
57:14C'est quelque chose qui te rend heureux, ça ?
57:15C'est quelque chose qui me rend heureux parce que mon père a eu des mauvaises passanes.
57:19Je me suis énormément inquiété pour lui et aujourd'hui que ma belle-mère, qui est une femme géniale, qui l'accepte complètement, c'est quelqu'un qui me soutient.
57:29C'est un deuxième pilier, en fait.
57:31Je préfère vivre dans cette maison-là que dans une maison où il y a peut-être le papa qui est 100% hétéro et qui est en train de frapper ses enfants.
57:39Aujourd'hui, je suis pleinement heureux de l'avoir aussi épanoui au jour d'aujourd'hui avec, comme je vous ai déjà dit, une femme aussi géniale et un couple aussi heureux.
57:48Que demander de plus ? Que demander de plus ?
57:53Eh ben...
57:54À vous, je raconte, hein !
57:56Non, mais c'est vrai qu'on est très proche, donc...
58:02Très bien, mais tout ça a l'air de baigner, encore une fois.
58:06Excusez-moi, c'est ce qui me revient à chaque fois.
58:08Désolé, désolé, on est heureux.
58:10Non, non, non, c'est très bien, c'est très bien.
58:12C'est ça le mot qu'il faut dire.
58:13C'est que malgré les différences, on est totalement équilibrés, en fait.
58:17Chacun trouve sa voie, chacun fait son chemin.
58:20Je sais où j'en suis, je sais que j'aime les filles, si...
58:23Si il y en a qui veulent me rejoindre.
58:26Et voilà, il me met au téléphone et...
58:32C'est le cas, ça.
58:33C'est le cas.
58:35Et voilà.
58:36Fabrice, en même temps, tu nous dis toutes ces choses-là,
58:39mais en même temps, tu refuses de montrer ton visage dans ce film.
58:42Pourquoi ?
58:43Aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas me montrer ouvertement aux yeux des gens,
58:47parce que j'estime que les gens en 2009, aujourd'hui, ne sont pas encore tous,
58:55ou la plupart ne sont pas encore prêts à accepter ce genre de différence.
59:00Les hommes et les femmes que j'ai rencontrés dans ce film sont allés au bout de leur histoire.
59:07Des histoires qui m'ont prouvé la nécessité absolue d'atteindre leur bien-être identitaire,
59:11loin de l'idée de maladie mentale dont j'avais tellement entendu parler.
59:15Ils m'ont donné la preuve aussi qu'opérés ou pas, ils se sentent enfin mieux,
59:18enfin eux, dans l'identité qu'ils ont tous eu le courage d'assumer.
59:23Pourtant, il me semble qu'en 2009, en France,
59:26les transsexuels ont encore un long chemin à parcourir
59:28pour que les regards changent, pour se faire accepter
59:31et pour que tout le monde s'accorde sur le fait
59:33que les filles ne doivent pas obligatoirement aimer le rose
59:36et les garçons aimer le bleu pour exister.

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