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  • aujourd’hui
Julien Santini qui le rappelle n'est pas dans le spectre, partage ses observations sociologiques de rue.
Retrouvez « La chronique de Julien Santini » dans La Bande originale sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-julien-santini

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😹
Amusant
Transcription
00:00Et voici Julien Santini qui est dans le film !
00:05C'est quoi le nom de ton personnage Julien dans le film ?
00:08C'est euh...
00:09Le gendarme Kylian !
00:10Ah voilà !
00:11Le gendarme Kylian !
00:12Exactement !
00:13Est-ce que tu peux me relancer Nagui ?
00:14Et voici Julien Santini !
00:18C'est quoi le nom de ton personnage Julien dans le film ?
00:21Bonjour ! Bonjour à tous !
00:23Et c'est parti ! C'est la folie !
00:24Ça commence sur des bases de folie !
00:25C'est parti pour la dernière chronique de la saison !
00:28La dernière chronique de la saison de Julien Santini !
00:34On gagne tous un peu de temps, comme on peut, en faisant des jingles vocaux
00:38pour combler le fait qu'effectivement, dans mon travail, tout n'est pas écrit au cordo-cordo !
00:43Après, je respecte beaucoup le travail de mes prédécesseurs, ici présents à la table,
00:47des textes formidables, mais moi j'ai un rapport particulier au texte,
00:50qui est que j'ai remarqué que parfois ça rigole sans, donc je vois pas pourquoi j'irai
00:53me casser les couilles, à écrire des trucs, comme ils font tous les stand-upers, parfois
00:58vous avez remarqué dans la société ?
00:59Ben non, j'ai remarqué dans la société, je m'en branle !
01:01Je dis ça, mais…
01:03Attendez, merci beaucoup Nagui, parce que…
01:05Premier gros mot sur lequel tu rigoles, je dis ça en plus, c'est pas vrai,
01:08il y a plein de trucs que je remarque dans la société et qui m'énervent.
01:11La dernière fois, par exemple, j'étais dans le quartier de Palais-Royal, Musée du Louvre,
01:14un endroit hyper romantique, j'étais là, établi à une terrasse de café.
01:17Je me victimisais un peu en me posant des questions existentielles, du style,
01:20mais pourquoi professionnellement n'ai-je pas plus que ce que j'ai déjà ?
01:23J'étais un peu de mauvaise foi, parce que la vie m'a bien doté,
01:26j'ai quand même fait une saison dans la bande originale, à vos côtés.
01:29Ils me regardent même pas mes skins !
01:31Et j'aimais ça !
01:32Et j'aimais ça !
01:33Je prenais plaisir à cette complainte, quand tout à coup…
01:36Mince, j'ai oublié de dire, pardon, c'était dans l'endroit où a été tourné Emily in Paris,
01:42un charmant endroit avec des très jolies façades, sans doute classé monument historique.
01:45Et donc, je reprends, je prenais plaisir à cette complainte, là c'est bon,
01:48quand tout à coup, je vois une femme en face de moi, une joggeuse,
01:51en fait, je vois cette personne en train de faire des étirements,
01:53avec un casque sur la tête et son petit short.
01:55Alors déjà, ça m'a interpellé, je me suis dit, une joggeuse avec un casque sur la tête ?
01:58Ça n'a aucun sens !
01:59Elle avait le truc sur l'épaule, là, vous savez, pour vraiment donner des très bonnes données d'analyse.
02:03Sauf que c'est le premier prix de chez Décathlon, c'est ridicule Martine !
02:06Et quand je vois ça, mais quand je vois ce spectacle, je me suis dit,
02:08mais en fait, je suis sur une piste d'athlétisme ou bien ?
02:10Ah non, je suis dans le quartier de Palais-Royal, Musée du Louvre,
02:12là où était tournée Emily in Paris.
02:14Mais moi, si j'ai envie de voir des sportifs du dimanche faire des étirements
02:17et avoir des brassières de chez Décathlon, je vais sur une piste d'athlétisme.
02:20Mais quand je vais dans le quartier Palais-Royal, Musée du Louvre, je veux voir de l'art, bordel !
02:24Tu veux faire de l'athlétisme ? Va sur une piste d'athlétisme ! Va dans un parc ! Est-ce qu'on peut encore remettre les choses à leur place ?
02:30Et les places à leurs choses ! C'est ce que disait mon grand-père Isidore Beniaïch.
02:34Et après, il se drangue ! Aujourd'hui, les choses n'ont plus de sens.
02:39Aujourd'hui, les choses n'ont plus de sens et la rue le symbolise.
02:42Depuis le début, vous me mépriez. Non, j'ai des angles ! Alors que je ne suis pas complètement teubé !
02:48J'ai l'air complètement teubé ! Alors que pas du tout ! J'ai l'air à l'intérieur, ça turbine énormément !
02:53Je ne suis pas dans le spectre. Je ne suis pas certain que tout le monde comprenne l'absurde de la situation que je décris.
02:58Donc pour vous l'imager, je vous dirais ce que Pierre-Ange Pascualigny aurait dit
03:01si nous étions sur un banc du village du côté de Sanghavino di Fiumorbo, sur la terre de Pascal Paoli,
03:06Pascuale Baoli ou Babu Diabadria. Et donc, si Pierre-Ange voyait cette touriste faire des étirements,
03:12il lui aurait dit « Oh mioli, si tu veux faire des étirements, tu vas sur une piste d'athlétisme ! »
03:16Tu as compris que tu étais devant une façade classée monument historique !
03:20Ça veut dire quelque chose pour toi ! Tu ne respectes rien ni personne au Martin que tu es !
03:25Vraiment, la rue, c'est devenu n'importe quoi. À côté de Martin, je voyais des touristes qui n'arrêtaient pas de faire des photos.
03:30J'ai l'impression d'être dans un film nord-coréen en permanence. J'en ai marre !
03:33Je m'aperçois que c'est un peu une vaine raciste, peut-être que ça l'est. Mais bon, il ne faut pas s'indigner.
03:37Moi, pour moi, je pratique le racisme, mais le racisme, bienveillant. Je décide de quitter le stade Charletti et de traverser la rue.
03:43Je me retrouve à un passage piéton, un passage pour moi, pour les piétons, qui m'appartient, c'est le mien !
03:47Et là, j'entends « bling bling, bling bling » comme une cloche là. Et en m'attend « pardon », je me retourne un cycliste.
03:53Je répète un cycliste « frère, tu as un moyen de transport, traverse, sois dans la rue ! »
04:00Et je le répète, le gars me dit « pardon », c'est-à-dire que je le dérangeais !
04:04Je suis désolé, mais je n'y comprends plus rien. Alors, on va me taxer de conservateur, mais c'est impossible.
04:08Je ne sais même pas ce que ça veut dire. Car je le rappelle, j'aime la différence.
04:11Je suis dans l'incapacité d'accumuler des connaissances.
04:13Je voulais dire aussi combien j'ai été honoré pour cette dernière chronique d'être aux côtés de Gérard Juniot et de Maxime Gastoy
04:19pour ce film auquel j'ai participé. Petit clin d'œil !
04:22Ça va me permettre de garder le mot de la fin pour les meilleurs après moi, c'est-à-dire vous.
04:26Maxime, nous nous sommes rencontrés au festival de Dinard en 2016.
04:30Festival que tu as remporté et festival auquel j'ai participé.
04:34C'est donc un point commun.
04:37Gérard Juniot, vous êtes l'acteur principal avec Maxime de ce film.
04:41Je suis si fier de pouvoir dire que nous sommes dans le même film.
04:44Beaucoup de gens dans mon entourage me demandent d'ailleurs, ça fait quoi d'être dans un film avec Juniot ?
04:48Et j'avoue que c'est juste un immense privilège. Pour autant, je n'ai pas eu de scène avec vous.
04:54Donc sur les 35 jours de tournage du film, vous en avez eu 33, j'en ai eu deux.
05:00Et c'est pile les jours où vous n'étiez pas. Et c'est drôle, tiens, tiens, pourquoi ?
05:06Un complot ? Tout ça parce que je suis juif !
05:10Voilà, je crois que c'est le signal pour se retirer. Je vous souhaite le meilleur, à vous deux.
05:18J'ai intérêt à ce qu'il y ait un succès sur ce premier volet, car paraît-il, sur le deuxième, j'aurai un rôle plus important.
05:24Promesses, promesses ! Paroles et paroles et paroles ! Paroles et encore paroles !
05:32Que tu sais, Mauva !
05:34Julien Santini !
05:36Sur scène, Julien Santini, attention, demain sur les planches du théâtre de la Guetta et Montparnasse, c'est jusqu'au 12 juillet.
05:44Julien Santini !

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