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00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:11Elle s'appelle Christelle Gervaise, elle est la femme d'Alban Gervaise, agressé le 10 mai 2022 par un homme de 24 ans et mort le 26 mai des suites de ses blessures, les multiples coups de couteau qu'il avait reçu.
00:25Alban Gervaise avait 41 ans, il était médecin militaire, il venait récupérer ses enfants à l'école, un homme est monté dans sa voiture, sa fille de 20 mois était présente, l'homme sans raison, sans mobile a attaqué Alban Gervaise.
00:40Il y a 3 ans cette mort n'avait pas occupé la une des journaux où il y a les bonnes et les mauvaises victimes.
00:44Un français militaire qui tombe sous les coups de couteau intéresse moins les médias qu'un jeune homme délinquant qui tente d'échapper à la police et qui hélas trouve la mort au bout de ses refus d'obtempérer.
00:593 ans plus tard l'enquête judiciaire est terminée, la chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix a rendu son arrêt mercredi.
01:04Elle estime que Mohamed El se trouvait atteint au moment des faits d'un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.
01:14En conséquence la chambre d'instruction le déclare irresponsable pénalement.
01:18Elle a ordonné son hospitalisation complète sans précision sur la durée.
01:23Il n'y aura pas de procès.
01:24Il n'y aura pas non plus de collectif pour soutenir Christelle Gervaise ni de manifestation dans les rues ni encore d'écrivains qui prendront la plume pour raconter son histoire.
01:35Alors Christelle Gervaise a pris la parole hier.
01:38La voici veuve, mère de trois enfants.
01:41La voici seule.
01:42Seule face à sa douleur.
01:44Seule face à son incompréhension d'une décision de justice.
01:48Seule face à ce monde politique qu'elle désigne responsable.
01:51Seule face à des médias qui l'ignorent.
01:55Nous l'écouterons ce matin et tenterons de comprendre mais aussi de rapporter cette solitude.
02:01Il est 9h01.
02:01Chana Lousteau, bonjour.
02:029h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:14Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:16Les orages ont fait deux morts et 17 blessés en France ces dernières heures.
02:20Un adolescent de 12 ans est mort noyé près de Montauban.
02:24En Mayenne, c'est un homme de 59 ans qui est décédé après avoir percuté un arbre tombé sur la route.
02:29Les dégâts matériels sont également considérables.
02:31En plus des orages et de la grêle, des rafales allant jusqu'à 140 km heure ont été enregistrés par Météo France.
02:38Les députés du groupe UDR présidé par Éric Ciotti prennent la main à l'Assemblée nationale.
02:43Pour la première fois, la journée sera réservée à leur texte.
02:46Parmi leurs propositions, l'interdiction des mariages aux étrangers en situation irrégulière,
02:51la fin de l'accord franco-algérien de 1968 ou encore la mise en place de peines planchées,
02:55notamment pour les agressions de policiers ou de gendarmes.
02:59Et puis bientôt, de nouvelles règles pour les tickets restaurant.
03:02La ministre du Commerce et des PME présente plusieurs mesures ce matin dans le Parisien.
03:06D'abord, leur utilisation en supermarché sera pérennisée pour les courses alimentaires.
03:10Il sera possible de les utiliser tous les jours, même le dimanche.
03:14Et la ministre veut également mettre fin au format papier d'ici à 2027.
03:18Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:21Merci, Chana Lousteau.
03:22Et j'apprends à l'instant, parce que c'est une alerte de l'AFP,
03:25que la dette publique augmente et atteint 3,345 milliards d'euros au premier trimestre 2025.
03:343.345 milliards.
03:37Je ne sais pas ce que j'ai dit.
03:38Je dis 3 virgules.
03:39Oui, alors 3.345 milliards d'euros.
03:433.345 milliards.
03:46On dit merci qui ?
03:48Merci, M. Macron.
03:49Merci.
03:50Merci, M. le Président.
03:53Sabrina Medjaber est avec nous.
03:55Richard Millet, que vous connaissez, écrivain.
03:57Philippe Bilger est là.
03:58On recevra Bernard-Henri Lévy tout à l'heure.
04:00Et ce sera intéressant d'entendre vos échanges.
04:03Philippe Bilger, que vous connaissez.
04:04Et Thomas Bonnet, je précise avant de parler de notre premier sujet.
04:08Et c'est Laurence Ferrari qui me le rappelle que ce soir,
04:13Laurence recevra la mère d'Elias, qui prendra la parole.
04:17Et ce sera dans l'émission Punchline, entre 17h et 19h.
04:22Nous allons, je vous l'ai dit, parler effectivement de Christelle Gervaise.
04:25Avant cela, peut-être deux ou trois images,
04:27parce que ce qui s'est passé à Paris hier, et puis dans toute la France d'ailleurs,
04:30généralement les orages s'est localisé, mais là c'était manifestement dans toute la France.
04:34Alors on a, d'abord, il y a un drame, puisque deux personnes ont perdu la vie dans ces intempéries,
04:39qui ont touché une grande partie du territoire français.
04:42Il y a des routes qui étaient inondées.
04:43Bon, on a vu la Tour Eiffel.
04:45C'est vrai que dans Paris, moi je n'avais jamais vu ça.
04:47C'est-à-dire que l'avenue Émile Zola, dans le 15e arrondissement,
04:51des arbres sont tombés, dans Paris.
04:54Des arbres sont tombés.
04:56Donc il n'y a pas qu'un seul.
04:57C'est-à-dire que cette grande avenue était jonchée d'arbres,
05:00et pas des petits arbustes, des arbres, en plein Paris.
05:04Donc il y a eu ça en 1999, avec la fameuse tempête,
05:07mais depuis, personne n'avait vu cela.
05:10Vous avez vu une séquence avec la Tour Eiffel.
05:13Je voulais vous montrer également ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale.
05:17où, alors, ce n'est pas nouveau, mais ça prend l'eau à l'Assemblée Nationale.
05:20Mais cette fois-ci, pas de manière métaphorique.
05:24Merci, M. le Premier ministre.
05:26Ça fuit ?
05:27Est-ce que vous vous êtes aperçu qu'il pleuvait ?
05:29Je viens de le voir, M. le Premier ministre.
05:31On m'avait dit que l'hémicycle était étanche, mais visiblement.
05:35Vous ferez attention avant de monter.
05:39Alors, à ce sujet, mesdames et messieurs les députés,
05:44donc on me confirme que toutes les entrées sont ouvertes,
05:46que la traversée du sang n'est pas facile.
05:49Je vais suspendre la séance pour cinq minutes,
05:51le temps que les pompiers viennent expertiser tout ça.
05:54Bon, et puis, il y a une image assez surprenante que vous avez peut-être vue.
05:57C'est cette voiture de police qui fend l'eau
06:01et qui, toute vitre ouverte, a une petite musique
06:05qui paraît une musique, effectivement, de circonstance.
06:08Écoutez.
06:08Vous avez reconnu, j'espère quand même, la musique de...
06:29Vous avez reconnu la musique de Titanic, Richard Millet ?
06:31Non.
06:32Non, mais vous êtes déconnecté de ce monde.
06:38Et M. Philippe Bilger...
06:39Non plus, j'ai pas reconnu.
06:40Vous reconnaissez, voilà.
06:41C'est pour ça que vous êtes déconnecté de...
06:44Mais on connaît le film.
06:45Vous connaissez l'accessoire, nous on connaît l'étude.
06:48Vous trouvez que la musique de Titanic, c'est l'accessoire du film ?
06:51Par rapport au film.
06:52Mais la musique, elle est légendaire.
06:55C'est Céline Dion qui...
06:57C'est un ado que je retiens mieux.
06:59Richard Millet.
07:00C'est leur sirène qui était déréglée et qui donnait cette métaphore.
07:02Mais moi, j'ai l'impression que c'est la sirène,
07:05mais Marine Lançon me dit que non, c'est la musique...
07:09C'est le haut-parleur de la voiture, je crois.
07:10Ah bon ?
07:10Oui, c'est le haut-parleur.
07:12De la voiture, oui, les enseignes de la voiture.
07:14Oui, c'est possible, je pense.
07:16Bon, c'est possible.
07:16Les policiers ont de l'humour, mais ils n'ont pas que de l'humour.
07:22Croyez-moi, pour être policier aujourd'hui, il faut quand même garder un peu d'humour.
07:26Parce que la manière dont ils sont traités est rude.
07:30Alban Gervaise, je le disais, c'est un sujet extrêmement intéressant
07:34parce que, comme toujours, il y a tout dans ce sujet.
07:37Il y a d'abord la mort d'Alban Gervaise, très peu médiatrisée.
07:42Très peu médiatisée, parce que ce n'est pas une bonne victime.
07:45La prise de parole de Christelle Gervaise, qui est quasiment invisibilisée.
07:52Oui, invisibilisée.
07:55Parce que, voilà, c'est un homme militaire qui a été tué, donc ça intéresse moins l'espace médiatique.
08:02Et puis, cette décision de justice, qui est très difficile à comprendre.
08:07Parce que, par définition, j'ai envie de dire, tous ceux qui prennent un couteau pour tuer quelqu'un comme cela,
08:14il y a sûrement quelque chose qui ne va pas chez chacun d'entre eux, M. Bilger.
08:19Je ne crois pas, parce que j'ai connu, enfin, judiciairement, un certain nombre de criminels
08:27qui étaient, je dirais, équilibrés au sens psychologique et psychiatrique.
08:34Non, mais ça sûrement.
08:34Mais en l'espèce, celui qui, comme cela, entre,
08:38de la même manière, ces fusillades qu'il y a aux Etats-Unis,
08:42ces gens qui entrent comme ça et qui tuent aux débeautés, j'ai envie de dire.
08:46Bon, je pense que tous, on pourrait souligner qu'il y a un truc qui ne va pas.
08:50C'est un léger déséquilibre.
08:52D'accord.
08:52Et le problème, c'est de savoir si au moment où le crime...
08:56Mais comment vous pouvez le savoir ?
08:57Mais on a théoriquement des psychologues, des psychiatres...
09:02Parce que vous croyez aux psychologues, aux psychiatres.
09:03En l'espèce, je pense qu'ils peuvent être utiles.
09:06Il y en a parfois de bons.
09:07Mais je suis sûr, et j'en suis même convaincu.
09:10Parfois.
09:11Mais comment pouvez-vous savoir l'état mental de quelqu'un
09:15quand vous l'examinez, deux ans après, comment il y était précisément ce moment-là ?
09:19Mais parce qu'on, comment dirais-je, on examine les modalités du crime,
09:25l'état du criminel au moment où il le commet,
09:28et son passé psychologique et psychiatrique ?
09:32Je ne vous garantis pas une vérité irréfutable.
09:36Mais en tout cas, elle est aussi proche que possible
09:39de la vraisemblance psychologique et psychiatrique.
09:44Écoutez, voyez le sujet de Maxime Leguet et nous en parlons ensemble.
09:49C'est une mère de famille et une épouse encore bouleversée
09:52par le meurtre de son mari qui prend la parole
09:55et qui tente de comprendre tant bien que mal la décision de justice.
09:59Comment expliquer à ses enfants que le meurtrier de son papa ne va pas en prison ?
10:06Son époux, Alban Gervaise, médecin militaire,
10:09a été poignardé à mort dans son véhicule et devant sa fille âgée de 20 mois
10:13alors qu'il allait chercher à l'école ses deux autres enfants.
10:16C'était le 10 mai 2022.
10:18Le meurtrier, Mohamed El, déclaré pénalement irresponsable,
10:21ne sera donc pas jugé.
10:22On va lui poser des questions sur ce qui s'est passé dans la voiture.
10:26Là, il ne sait plus.
10:27Vraiment, sa réponse est « je ne sais pas, je ne sais pas, je n'étais pas moi-même ».
10:30Il nous a répété ça de nombreuses fois.
10:32Par contre, voilà, il sait nous dire qu'il a entendu des voix.
10:34J'ai quand même la sensation d'une mémoire très sélective.
10:36Donc on se base quand même, en grande majorité,
10:39pour cette prise de décision sur ce que cette personne allègue.
10:41Christelle Gervaise pointe également du doigt la parole politique
10:44et les réponses mises en œuvre face à ces attaques à l'arme blanche
10:48qu'elle juge inappropriées.
10:49Je ne peux pas entendre dire le président de la République
10:52qu'il y a un brainwashing sur les faits divers.
10:56Le Premier ministre François Bayrou qui nous dit
10:57qu'on va interdire la vente de couteaux aux mineurs.
11:00Alors interdisons-leur vite aussi l'accès aux cuisines dans ce cas-là.
11:03Depuis trois ans, Christelle Gervaise tente de se reconstruire
11:05et élève seule ses trois enfants.
11:07Elle vit désormais dans la peur que le meurtrier soit remis en liberté.
11:11La parole des victimes ou la parole des parents de victimes,
11:14il y a deux manières de les traiter pour les médias.
11:16La première, c'est lorsque le parent de victime dit
11:19« Vous n'aurez pas ma haine. »
11:21Alors là, tribune ouverte.
11:23« Vous avez raison, c'est tellement formidable. »
11:25« Vous avez raison, monsieur. »
11:26Le deuxième, c'est de dire effectivement ce que dit Mme Gervaise,
11:30de pointer la responsabilité des uns et des autres.
11:33Alors là, cette parole-là, on ne veut pas l'entendre.
11:36Écoutez Mme Gervaise qui revient sur la manière,
11:39comment elle a appris le drame.
11:41Le 10 mai 2022, vers 18h15 à peu près,
11:46je commence quand même à m'inquiéter parce que je ne le vois toujours pas arriver.
11:49Un petit peu plus tard, je suis appelée par l'école
11:51qui m'explique qu'Alban a été agressé devant l'école
11:54et qu'il faut que je vienne rapidement.
11:56Et c'est là qu'il va m'annoncer que c'est une attaque au couteau.
11:57On est allé voir un autre policier
11:59qui nous a dit qu'Alban était parti avec le SAMU.
12:01Le professeur de réanimation qui est de garde ce soir-là
12:04va m'expliquer effectivement qu'Alban a fait plusieurs arrêts cardiaques déjà,
12:07qu'il y a une plaie du cœur.
12:08Bon, là je comprends que c'est terminé probablement,
12:11que c'est catastrophique.
12:14J'ai appris que c'était une attaque au couteau,
12:16que l'individu avait été stoppé par des passants.
12:18Ce qui s'est passé dans la voiture, c'est encore très flou.
12:20Je pense qu'on n'aura jamais les réponses.
12:22Le meurtrier d'Alban ne répond pas aux questions.
12:24Donc Alban, malheureusement, on n'est plus là pour répondre.
12:26Avec ma fille qui était présente dans la voiture,
12:27elle était trop petite pour exprimer ce qui s'est passé.
12:29Elle avait 20 mois.
12:30Une partie de l'agression a lieu dans le véhicule
12:32où Alban se trouve avec ma fille qui est dans le siège auto à l'arrière.
12:35Il y a un deuxième temps d'agression qui a lieu devant la fenêtre de la porte.
12:39Puis le meurtrier va poursuivre Alban sur une vingtaine de mètres à peu près.
12:43Le pousser dans un laurier et continuer à le poignarder.
12:46Il y a eu plus d'une dizaine de coups de couteau.
12:48Et ce qui va être fatal pour Alban, c'est un coup de couteau au niveau du cœur.
12:51Donc Alban a été agressé le 10 mai.
12:53Et il est décédé le 26 mai en fin de journée.
12:56Je trouve que la justice est irresponsable une nouvelle fois
12:58de laisser potentiellement cet homme dehors.
13:01Je pense que cet homme...
13:02Ouh !
13:04Parce que là, on le met en hôpital psychiatrique à une durée indéterminée.
13:08Il y a deux solutions.
13:09Moi, ce qui m'importe, c'est de protéger la société.
13:11Ou on dit que cet homme ne ressortira plus jamais.
13:14On le met où on veut.
13:15Dans un hôpital, en prison, etc.
13:17Mais la justice est irresponsable.
13:20Irresponsable.
13:21De ne pas donner une durée.
13:24Enfin, c'est invraisemblable.
13:25Vous avez vu ce qu'il a fait.
13:26Et on dit qu'on va le mettre en hôpital psychiatrique,
13:28mais on ne sait pas combien de temps.
13:29C'est-à-dire que si dans six mois, tout va bien,
13:30il se lève un matin, on le met dehors ?
13:32Parce qu'on considère qu'il était irresponsable il y a trois ans,
13:35mais qu'il ne l'est plus aujourd'hui ?
13:36Écoutez, franchement...
13:37Ce n'est pas sérieux.
13:38Je veux dire que ce n'est pas sérieux.
13:40Lorsque vous dites que la justice est irresponsable...
13:43En l'espèce, sur ce cas-là !
13:44Oui, mais il est important de signaler que
13:48ça fait partie de l'état de droit,
13:51même vigoureux,
13:52le fait de ne pas renvoyer devant une cour d'assises
13:55quelqu'un qui est totalement irresponsable.
13:58Pourquoi ?
13:59Mais parce que vous ne...
14:00Mais au nom de quoi ?
14:01Mais au nom...
14:02Ça m'intéresse vraiment, moi.
14:04Au nom de quoi ?
14:04Moi, je renvoie tout le monde devant une cour d'assises.
14:06C'est au peuple français de juger.
14:08Au nom de quelque chose qui est un véritable humanisme,
14:11on ne renvoie pas devant une cour d'assises
14:14pour juger quelqu'un qui, au moment où il commet un crime...
14:17Qu'est-ce que vous en savez ?
14:18J'en sais quelque chose.
14:20Qu'est-ce que vous en savez ?
14:20A été totalement dépossédé de lui-même.
14:22Qu'est-ce que vous en savez ?
14:24Personne n'en sait rien.
14:25Mais bien sûr...
14:26Personne n'en sait rien.
14:27Ni vous, ni moi.
14:28Alors, avec ce type de raisonnement, Pascal...
14:30Avec ce type de raisonnement, il y aurait moins de morts.
14:33Pardonnez-moi de le dire comme moi.
14:34Mais vous pouvez tout mettre en doute,
14:36avec ce type de raisonnement.
14:37Tout, mettre en doute.
14:38C'est le principe de nos discussions.
14:40C'est un progrès de la civilisation que de ne pas condamner des gens dont on a la certité de...
14:46Mais je ne vous dis pas qu'il est condamné, je dis que je ne veux pas le voir dehors.
14:50Ah mais ça, je pourrais...
14:52Et qu'est-ce que je...
14:52Vous n'entendez pas ce que je vous ai dit.
14:54Je vous disais, la justice est irresponsable en mettant cet homme dans un hôpital psychiatrique
14:59sans mettre de durée.
15:01Mais je suis de votre avis.
15:02Bon ben c'est tout, je ne vous ai pas demandé de le condamner, etc.
15:05Je ne veux pas le voir dehors, je protège la société.
15:08En même temps, imaginons, puisqu'on doit conclure à l'irresponsabilité
15:14lorsque le crime est commis,
15:16est-ce que vous accepteriez l'idée que 10, 20 ans ou 30 ans plus tard,
15:22il puisse sortir si son état mental s'est stabilisé ?
15:26Et aux Etats-Unis, je crois que c'est celui qui a tué Sharon Tête,
15:30il est toujours en prison.
15:31Et ça me va ?
15:32Ah oui, non, mais je comprends.
15:33Voilà, ça me va très bien.
15:34La conséquence, c'est que pour les familles de victimes, c'est une épée de Damoclès.
15:36Ils ne savent pas quand potentiellement il peut sortir
15:39et on imagine que pour eux, ça doit être une douleur terrible.
15:42Et il est arrivé dans un passé pas si lointain
15:44que des personnes qui avaient été jugées,
15:46dont le discernement avait été altéré selon les psychiatres,
15:49avaient été relâchées et avaient produit de nouveaux méfaits.
15:52Il y a déjà eu des cas...
15:53Absolument, c'est curieux...
15:54Et avec une méthode catastrophique...
15:57C'est curieux aussi les victimes que prennent les fous.
15:59Qui, j'espère, n'existent plus.
16:00Ils sont fous, mais c'est quand même un médecin militaire.
16:02C'est étrange, non ?
16:05Les fous, ils ont quand même un peu de discernement
16:07pour savoir quelles victimes ils vont attaquer.
16:09Vous pensez vraiment que...
16:12Je pense non, vous avez raison, je remarque, j'observe.
16:17Ce criminel a voulu tuer un médecin militaire.
16:19Mais je n'en sais rien.
16:21Je n'en sais rien.
16:22Le tir des fonds, Thomas, heureusement, je crois que ça n'existe plus,
16:26c'est les sorties à l'essai.
16:28Richard Nillet...
16:28Non, ce qu'on n'est pas sûr...
16:29Je vous assure, c'est une catastrophe.
16:32Et puis, alors, personne n'en parlera.
16:34C'est surtout ça.
16:35Parce que quand je dis il y a tout dans cette affaire,
16:36personne n'en parle.
16:37Mais depuis le début...
16:38Ah bon ?
16:39Il me semble depuis deux, trois...
16:41C'est le Figaro qui en a parlé.
16:43Vous allez entendre parler de Mme Gervais,
16:45de sa douleur, de sa solitude ?
16:47J'espère qu'on en parlera.
16:48Il y a eu d'autres cas où...
16:50Richard Nillet.
16:51La folie, entre guillemets,
16:53c'était dans le cas de Sarah Halimi ou Mireille Knoll.
16:55Bien sûr, peut-être.
16:56Une des deux.
16:57Peut-être les deux, d'ailleurs, en même temps.
16:58Et comme par hasard, c'est Mohamed contre Alban.
17:03Je ne dis pas que,
17:04mais je laisse entendre ces harmoniques-là.
17:06Et dans le cas de Sarah Halimi et de Mireille Knoll,
17:09c'était deux personnes de religion juive
17:11contre deux...
17:12Je ne me souviens plus, mais voilà.
17:14Ce ne sont pas des catholiques, en tout cas.
17:16Alors, il est possible que la catholicité d'Alban
17:19lui évalue ses coups de couteau.
17:21Je n'en sais rien.
17:22Bon, alors, si on n'en sait rien,
17:23il ne faut pas le mettre en avant non plus.
17:25Donc, je modère ce que vous avez dit.
17:27Oui, mais on peut s'interroger.
17:28On n'en sait rien.
17:29On peut s'interroger.
17:30Mais on peut s'interroger,
17:32mais effectivement,
17:33comment dire,
17:34c'est...
17:34On peut s'interroger,
17:37mais pas comme vous le faites,
17:39je pense, Richard Millet,
17:41aussi précisément.
17:41C'est-à-dire que vous imaginez
17:43un rapport de cause à effet
17:44entre deux religions
17:46et qui serait à l'origine
17:48de ce crime.
17:49Rien ne le prouve.
17:50Donc, il ne faut pas le dire.
17:53Donc, je peux le suggérer.
17:54Je ne peux pas m'interroger.
17:56Vous pouvez le suggérer.
17:57On peut tout suggérer,
17:58mais je pense que ce n'est pas raisonnable.
18:00Je pense que dans...
18:01Aujourd'hui,
18:02je pense que ce n'est pas raisonnable.
18:03Je pense...
18:03Et le modérateur que je suis
18:05permet de modérer.
18:08Il y a, pardon,
18:09en effet,
18:09un traitement médiatique
18:12selon parfois
18:14et même souvent
18:15la sociologie des victimes.
18:17c'est une réalité.
18:19Si on ne parle pas
18:20de racisme systémique,
18:21on peut parler en tout cas
18:22d'un antiracisme systémique,
18:24notamment dans certains médias
18:26et plutôt à gauche.
18:28Pourquoi ?
18:28Parce que certaines victimes
18:30ne rentrent pas
18:30dans la dramaturgie
18:32des oppressions légitimes.
18:34Pourquoi ?
18:34Parce que l'indiquer,
18:36les faire valoir
18:37au même titre
18:37que les autres,
18:38je prends par exemple
18:39Enzo versus Naël,
18:41eh bien,
18:42c'est faire vaciller
18:42tout un système
18:43bâti sur l'asymétrie victimaire.
18:45Et je pense que ce qui est,
18:47à mon sens,
18:47c'est ce que vous vouliez dire,
18:48cher Richard,
18:49dans le sens où il y a
18:50des bonnes victimes,
18:51des bons bourreaux,
18:52des mauvaises victimes.
18:53Et qu'elle dit
18:53d'une manière plus
18:54nuancée.
18:56Nuancée.
18:58Je disais simplement,
18:58je parlais de suggestion.
18:59Oui, oui, oui,
19:00on a bien compris.
19:01On peut dire que le meurtrier
19:03d'Abu Bakar,
19:04si c'est par exemple
19:05qui a été dans une mosquée,
19:06a été interné
19:07en hôpital psychiatrique.
19:08Donc ça arrive aussi.
19:09Oui, alors il sera peut-être jugé,
19:11pardonnez-moi.
19:12Pour le moment,
19:12on n'en sait rien.
19:13Oui, pour le moment.
19:15Le procès n'est pas lui.
19:15Mais on va voir
19:16s'il est déclaré irresponsable.
19:18Mais ça va être intéressant.
19:18Écoutez, un deuxième passage
19:19sur la motivation
19:20d'Alban Gervais,
19:22qui est la femme,
19:23Christelle Gervais,
19:25pardonnez-moi,
19:25qui est la femme
19:26d'Alban Gervais
19:28qui a pris la parole
19:29dans le Figaro hier
19:30et qui explique
19:32ou qui tente
19:32de trouver
19:33les motivations
19:34de cet homme.
19:36Il a dit
19:37qu'il l'avait tué
19:38au nom de Dieu.
19:38Laissez-moi le finir,
19:39c'est le diable,
19:39je l'ai tué au nom de Dieu.
19:40On apprendra ensuite
19:41qu'effectivement,
19:41par contre,
19:42il est consommateur
19:43de cannabis
19:44et d'ailleurs,
19:44il est positif au cannabis
19:45au moment de l'agression.
19:46Il a été placé
19:47en unité malade difficile
19:48en août,
19:49début août 2022.
19:51Et très vite,
19:52en fait,
19:52la question de la psychiatrie,
19:54enfin,
19:54l'aspect psychiatrique
19:55va se poser.
19:56Tout le reste
19:56devient moins important
19:57quand même, en fait.
19:58Il va savoir nous dire
19:59qu'il ne savait plus
20:01qui il était,
20:01qu'il n'était plus lui-même,
20:03qu'il s'est retrouvé
20:03devant la timone,
20:04qu'il était perdu,
20:05qu'il ne savait plus
20:05où aller.
20:06Et puis,
20:06quand on va lui poser
20:07des questions
20:07sur ce qui s'est passé
20:08dans la voiture,
20:10là, il ne sait plus.
20:11Vraiment,
20:11sa réponse,
20:12c'est je ne sais pas,
20:12je ne sais pas,
20:13je n'étais pas moi-même.
20:14Il nous a répété ça
20:14de nombreuses fois.
20:15Par contre,
20:15voilà,
20:16il sait nous dire
20:16qu'il a entendu des voix.
20:17J'ai quand même
20:18la sensation
20:18d'une mémoire
20:19très sélective.
20:20Donc,
20:20on se base quand même
20:21en grande majorité
20:22pour cette prise de décision
20:23sur ce que cette personne allègue.
20:25Pendant l'instruction,
20:26on a reçu
20:26trois expertises psychiatriques.
20:28Effectivement,
20:29toutes conclues
20:29à une abolition totale
20:31du discernement
20:32qui conduit
20:33à une irresponsabilité pénale
20:35et donc
20:35à une non-condamnation
20:37à une peine de prison.
20:37À l'inverse,
20:38on a aussi un psychiatre
20:39qui écrit
20:40« Je n'ai aucun argument
20:41ce jour
20:42pour une pathologie
20:43psychiatrique sévère. »
20:44Quand on lit
20:44tous les PV d'audition,
20:46on a quand même
20:46un policier
20:47qui s'étonne
20:47de son comportement
20:49discordant
20:49entre les géoles
20:50et son comportement
20:50devant les médecins.
20:52Ça n'a pas été repris
20:53non plus dans la chambre
20:53de l'instruction.
20:54Il y a un expert psychologue
20:55qui l'a vu en expertise
20:56qui nous dit
20:57qu'on est probablement
20:59sur une bouffée délirante aiguë
21:00mais qu'il ne peut pas
21:01exclure une simulation
21:02visant à éviter
21:03une condamnation pénale.
21:05Vous prenez
21:06trois psychiatres.
21:08Déjà,
21:09vous prenez trois médecins.
21:10Ils ont trois diagnostics
21:11différents.
21:11Donc,
21:11trois psychiatres
21:13sont à peu près
21:14la même chose.
21:15Moi,
21:15je le renvoie
21:16devant une commission,
21:17devant une cour d'assises
21:19et puis après,
21:20on juge comment il est.
21:21Voilà.
21:21Ça vous va ?
21:22Ça,
21:22ce ne serait pas absurde
21:23de votre part.
21:24Non,
21:25ce ne serait pas absurde
21:25du tout.
21:26Non,
21:26mais le problème...
21:27Ce ne serait pas absurde
21:28parce que la vérité,
21:29tout le monde la devine,
21:30dans cinq ans,
21:30il est dehors.
21:31Non,
21:31non,
21:31pas du tout.
21:33Pas du tout ?
21:34Non,
21:34mais arrêtez,
21:35on n'en sait rigoureusement rien.
21:36Ce qui est vrai,
21:37en revanche,
21:38c'est qu'on pourrait imaginer
21:41qu'on renvoie
21:42systématiquement
21:43les mises en examen
21:46coupables d'un crime
21:47devant la cour d'assises,
21:48mais il faudrait faire
21:49en sorte
21:50qu'il n'y ait pas
21:51que les jurés
21:52et les magistrats
21:54pour décider de l'État
21:55qu'il y ait
21:56la possibilité
21:57d'une évaluation
21:58psychologique
22:00et psychiatrique
22:01au moment de l'audience.
22:03Pourquoi pas ?
22:04Moi,
22:04je ne suis pas du tout
22:05hostile.
22:06Encore une fois,
22:07une famille de victimes
22:08pointe la responsabilité
22:09du chef de l'État
22:09dans les propos
22:10qu'il a tenus.
22:11Mais c'est quand même...
22:12Ça fait après la mère d'Elias
22:13qui sera ce soir interrogée
22:14par Laurence Ferrari.
22:14Nous avons une deuxième
22:15famille de victimes
22:16qui a très mal reçu
22:18les propos du chef de l'État.
22:19Les fameux brainwashed
22:21sur des faits divers.
22:22C'est absolument terrible
22:23de dire ça pour les familles de victimes.
22:24Et c'est toute la difficulté
22:27du président Macron
22:29qui n'a pas cette sensibilité
22:31parfois...
22:32Oui, ça peut...
22:34Condescendance à l'État.
22:36Non, je ne crois pas...
22:37Je vous assure,
22:38ce n'est pas de la condescendance.
22:39Allez garder
22:40désespoir ordinaire.
22:43Ce n'est pas de la condescendance.
22:45Je crois qu'il y a un peu de ça.
22:46Mais non,
22:46il est comme ça.
22:47Il est coupé de ce monde.
22:50Parce qu'il est beaucoup plus complexe
22:52qu'on le dit.
22:52Oui,
22:53l'influence de l'aile madame
22:55à 9h22.
22:57L'influence de l'aile madame.
22:59Alors je le dis
22:59pour les téléspectateurs
23:00parce que l'aile madame,
23:01il faut le dire,
23:02c'est une aile de l'Elysée
23:04où régulièrement
23:06les éditorialistes
23:08de CNews
23:09sont passés à la question.
23:13Vous n'avez pas encore été invité
23:14dans l'aile madame.
23:15Il y a un avant et un après.
23:15Il y a un avant
23:16et un après elle madame.
23:17Alors c'est Bruno Roger Petit
23:19qui est le grand chef
23:20de l'aile madame.
23:21Nous sommes d'accord.
23:22Absolument.
23:23Voilà,
23:23qui vous invite.
23:24Il y a généralement
23:25Brigitte Macron
23:25qui est là,
23:26on peut le dire.
23:26Je ne crois pas qu'ils aient eu
23:27de l'influence sur moi.
23:28Non,
23:28mais c'est vrai
23:29que c'est un autre bilgère
23:30qui est revenu après.
23:32C'est même,
23:32exactement le même.
23:34Vous prouvez véritablement,
23:36mon cher Pascal,
23:37que dire qu'Emmanuel Macron
23:39est complexe.
23:39Mais on est tous complexes.
23:41Vous connaissez quelqu'un
23:41qui n'est pas complexe, vous.
23:43Arrêtez avec cette rute-là.
23:45Mais on connaît quelqu'un
23:47qui dans la relation
23:48que je peux avoir avec eux
23:50ne brille pas
23:51par une absolue complexité.
23:54De qui vous parlez ?
23:55Je ne vois pas du tout
23:56de qui vous pouvez parler.
23:57Parfois on peut jouer
23:57à ne pas l'être.
23:58Mais vous connaissez
23:59quelqu'un qui n'est pas complexe.
24:00C'est vraiment...
24:01Oui.
24:02Sérieusement ?
24:02Ça n'existe pas.
24:03Les gens,
24:04ils sont complexes.
24:05Bien sûr.
24:06Il y a des gens simples
24:07et je ne leur gêne pas
24:09la pierre pour ça.
24:10Bon, ça fait deux fois
24:10qu'on entend le carillon
24:11et au moins une fois de trois.
24:13Je crois que le signal
24:14est que c'est clair.
24:15Bonjour Pascal.
24:16Parce que, voilà,
24:18Monsieur Hill.
24:20Je patientais derrière la porte.
24:22Eh oui,
24:23c'est l'histoire de votre vie.
24:24Eh oui.
24:25Comment ça va ?
24:26Qui vous avez ce matin ?
24:28Alors ce matin,
24:29beaucoup de monde.
24:29Corinne Touzé
24:30et Antoine Dulerie,
24:31vous les connaissez ?
24:32Elles sont merveilleux imitateurs
24:34et puis bon bon comédien.
24:36Antoine Dulerie,
24:37homme sympathique.
24:38Qui sera à Avignon
24:39pour un spectacle
24:39et puis...
24:40Ah bon ?
24:41Oui.
24:41Ah oui.
24:42En Avignon, pardon.
24:44Non, pas en Avignon.
24:45Je ne sais jamais
24:45ce qu'il faut dire.
24:46Non, ça c'est un truc
24:47de bobo parisien.
24:47C'est un truc de bobo.
24:48D'accord.
24:49Avignon.
24:49Avignon, très bien.
24:51On ne dit pas
24:52en Avignon.
24:53Je ne sais pas.
24:54Il y en a certains
24:54qui l'utilisent.
24:55Et Jérémy Michalak,
24:57vous connaissez
24:57Jérémy Michalak ?
24:58Mais j'ai vu sa pièce.
25:00Extraordinaire.
25:00Non, c'est un autre Michalak.
25:03Vous confondez
25:04avec Alexis Michalik.
25:05Ah oui, là c'est Alexis.
25:06Je sais, pardon ?
25:07Oui, vous confondez
25:08avec Alexis Michalik.
25:09Je confonds Michalak
25:09et Michalik.
25:10Pardonnez-moi.
25:11Jérémy Michalak.
25:12Alors, lui,
25:12ce n'est pas le monsieur
25:13qui fait du chocolat ?
25:14Non.
25:14Non, non.
25:16C'est le monsieur
25:17qui part avec Lucie Carrasco
25:18qui est tétraplégique.
25:19Il part en voyage.
25:21Ah mais il est là.
25:21Viens là, viens là.
25:23Venez là, venez là.
25:24Là, là.
25:25C'est ici que ça se passe.
25:26Il est là, Jérémy Michalak.
25:27Comme ça, vous allez le reconnaître.
25:28Voilà.
25:29C'est Alain Prost, c'est ça ?
25:30Vous êtes là ?
25:31Alain Prost, c'est mon nom.
25:32Ah oui, je reconnais tout à fait.
25:33Mais j'ai raccroché le volant
25:34depuis un moment
25:35parce que j'en avais assez.
25:37Je roule en 4 L désormais.
25:40A tout à l'heure, Pascal.
25:41On va vous écouter.
25:42Merci, merci.
25:449h30.
25:4411h.
25:45Europe 1.
25:46Culture Média.
25:47Thomas Hille.
25:48Voilà, vous connaissez
25:49tout le programme.
25:49On se retrouve dans 2 minutes
25:50sur Europe 1.
25:51A tout de suite.
25:529h30.

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