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[#Reportage] FICLL : rencontre avec Jean Claude Mpaka

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Transcription
00:00A l'occasion du Festival International Gabonais et Liberté,
00:03j'ai eu le privilège de croiser une figure emblématique du 7e art gabonais.
00:09Monsieur Jean-Claude Paca, acteur, réalisateur, formateur,
00:12il est considéré par beaucoup comme un véritable monstre sacré du cinéma national.
00:18Dans cette rencontre, il revient sur son parcours,
00:21son regard sur l'évolution du cinéma au Gabon
00:24et les défis qui restent à relever pour faire briller nos histoires à l'écran.
00:28Bonsoir monsieur.
00:29Bonsoir.
00:30Alors nous sommes réunis ce soir à l'occasion du Festival International du Cinéma et de la Liberté.
00:38J'ai quatre questions pour vous ce soir.
00:40Quel est le plus grand défi que vous ayez rencontré dans votre carrière cinématographique ?
00:44On rencontre des défis, il n'y a pas un défi premier.
00:47Tous les défis qu'on rencontre, c'est quand on est sur un plateau,
00:52d'abord il faut savoir aborder le rôle, il faut savoir s'imprégner du rôle.
00:56C'est déjà un défi terrible parce qu'on ne rentre pas dans un rôle,
01:01on fait une interpénétration entre Jean-Claude Paca et le rôle qu'on prend.
01:06C'est une difficulté d'aller à la rencontre de l'autre.
01:09Est-ce que vous comprenez ?
01:10Un acteur qui va à la rencontre de quelqu'un qu'il ne connaît pas,
01:13comment il fait pour pouvoir être cette personne-là ?
01:18Donc la difficulté est là.
01:20Que pensez-vous de la jeunesse gabonaise ?
01:22Écoutez, la jeunesse gabonaise, je ne sais pas sur quel axe.
01:25Aujourd'hui, si on parle de cinéma, on parle de cinéma.
01:28Je pense qu'aujourd'hui, les Gabonais ont soif de cinéma,
01:30ont soif d'être des acteurs.
01:31Parce que je vois, je vais animer une masterclass dès demain.
01:34Ils sont 30 à vouloir le faire.
01:36Parce que tout le monde aujourd'hui a compris que le cinéma peut faire nourrir son homme.
01:40Et tout le monde veut être un acteur aujourd'hui.
01:43Donc venez, j'en appelle aussi, venez.
01:46Moi, je peux prendre 40-50 personnes à la masterclass de demain.
01:49Qu'ils viennent voir ce qui est positif.
01:52Parce que vous savez, quand on est assis à la maison,
01:54on est spectateur, spectatrice.
01:56On pense que c'est facile, on pense que c'est jouable.
01:58Mais il faut venir voir comment.
02:00C'est toute une éducation, c'est toute une culture qu'il faut acquérir
02:03pour être au niveau où je suis aujourd'hui.
02:05D'accord, merci monsieur.
02:07Ensuite, quel conseil donneriez-vous aux jeunes réalisateurs et acteurs ?
02:13Bon, les réalisateurs, il faut qu'ils fassent des castings qu'il faut.
02:17Que les réalisateurs aillent se former.
02:20Parce que depuis l'avènement de la vidéo, tout le monde est réalisateur.
02:24Mais il faut apprendre les fondamentaux.
02:26Les fondamentaux, c'est l'école.
02:27Sans quoi, il n'y aurait pas d'école.
02:30Aujourd'hui, quand je regarde des films,
02:31franchement, c'est des films qui ne doivent pas passer.
02:33Parce que tout le monde a une caméra et tout le monde pense qu'il faut filmer.
02:36Tout le monde, et là j'aborde aussi pour les acteurs,
02:39tout le monde pense qu'il faut être devant une caméra et être capable de jouer.
02:43Non, c'est des fondamentaux.
02:45Moi, j'ai eu ma formation d'abord à Dakar, en 1975, je n'étais pas né.
02:51Et puis, j'ai allé dans une école internationale qu'on appelle Jacques Lecoq, en France.
02:55On est 145 en première année, on prend 35 pour la deuxième année.
02:58Ce n'est pas des Français, c'est deux ou trois Français.
03:03C'est des Tchèques, c'est des Anglais, c'est des Américains, c'est des Italiens, c'est des Cuba, c'est des gens qui viennent du monde.
03:08Il faut mériter sa place pour aller en deuxième année.
03:10Il faut mériter sa place pour aller en deuxième année.
03:12Moi, j'ai fait la deuxième année, j'ai eu cette chance de faire la deuxième année.
03:15Et je suis revenu faire, dix ans après, je suis venu faire une année pédagogique sur le jeu de l'acteur.
03:20La recherche du jeu de l'acteur.
03:21C'est tout un métier, on ne devient pas comme ça.
03:25Parce qu'aujourd'hui, ils ont tourné un ou deux petits films, ils deviennent des stars.
03:29D'abord, il faut comprendre que c'est l'humilité qui permet de grandir.
03:32L'humilité.
03:34On est grand, on est grand comment ?
03:35On est grand en faisant des choses simples et en étant humble.
03:39D'accord, merci monsieur.
03:40Et ensuite, j'ai une dernière question.
03:43Quel est le film qui vous a le plus inspiré dans votre carrière et pourquoi ?
03:47C'est le Tam Tam se sentue.
03:49Il faut regarder les Tam Tam se sentue, c'est un film récurrent qui est tourné il y a 40 ans,
03:55mais qui nous dévoile notre saveur d'aujourd'hui.
03:59Il faut regarder les Tam Tam se sentue, de Philippe Moury.
04:01D'accord, merci monsieur Jean-Claude Pacquart.
04:03Merci.
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