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  • il y a 6 mois
L'ancien président Nicolas Sarkozy a été exclu de la Légion d'honneur après sa condamnation, devenue définitive, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. Son avocat, Patrice Spinosa, réagit ce matin sur BFMTV.

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Transcription
00:00En tant qu'avocat et en tant que français et en tant que citoyen, je trouve que la déchéance de la Légion d'honneur d'un ancien président de la République, c'est une défaite.
00:10Je ne vois pas comment on peut se réjouir de ça, c'est un mauvais signe démocratique à envoyer au reste du monde.
00:16Je trouve qu'on doit honorer nos anciens présidents de la République, quoi qu'on en pense, et ce d'autant plus qu'objectivement Nicolas Sarkozy n'a pas démérité dans ses fonctions,
00:23et ce qu'on lui reproche n'a strictement rien à voir avec ses fonctions. Ça c'est une première chose.
00:26Deuxièmement, là vous avez parfaitement raison, c'est qu'aujourd'hui on vit un monde où il y a de plus en plus de judiciarisation de la vie politique.
00:33On voit bien que le droit peut être utilisé désormais par certaines personnes pour essayer de fragiliser l'action des politiques.
00:41Et à partir de ce moment-là, il faut qu'il y ait une stricte séparation, je stime, entre d'un côté ce que font les politiques et ce que font les juristes,
00:48et ici effectivement il y a une incidence directe de l'un sur l'autre, et je ne pense pas que ça soit un bon signe démocratique.
00:55Il semble que l'époque a changé, parce qu'il y a un peu plus de 10 ans, 12 ans de cela au moment de l'affaire Cahuzac.
01:01Il y avait une demande très forte de l'opinion publique d'être absolument intransigeant sur la probité des responsables politiques.
01:08Et là on a l'impression, à l'occasion de l'affaire Sarkozy bien sûr, mais de l'affaire Marine Le Pen, de l'affaire Fillon,
01:13qu'on serait un peu en retrait, tout à coup on se rend compte que la loi est extrêmement sévère avec ceux qui ont fauté sur des faits de probité,
01:21et on a l'impression, on a même vu un président, Éric Ciotti, un président de groupe, demander une loi spécifique pour éviter que Marine Le Pen soit condamnée.
01:29On a l'impression qu'il y a un retour en arrière.
01:30Alors je vais vous dire une chose, c'est que sur ce sujet-là, Nicolas Sarkozy il n'a jamais demandé autre chose que l'application de la justice ordinaire.
01:37Voilà, il a toujours exercé les recours qui lui étaient reconnus.
01:41Quand il a été condamné, il a porté son bracelet, il a eu une sorte de fantasme, il a plus de 70 ans, il va demander une exemption.
01:46Non, il a porté son bracelet, il l'a porté jusqu'au bout, et il a eu un juge d'application des peines qui lui a dit maintenant vous pouvez retirer votre bracelet, et il l'a fait.
01:54Donc Nicolas Sarkozy, il a toujours appliqué et il a toujours cherché à être pris comme un juge d'application, comme les autres.
02:01Mais là il ne se battait pas pour lui, il se battait pour la fonction, qui est la fonction de président de la République.
02:05Un président de la République française, dans l'ordre de la légion d'honneur, c'est autre chose qu'un simple légionnaire.
02:09C'est ce qu'il a essayé de faire valoir, et c'est ce qui n'a pas été entendu.
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