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Il y a un an, la dissolution et le chaos, racontés par trois députés
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il y a 7 mois
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00:00
C'est une immense colère qui me prend directement sur le plat.
00:02
On met vraiment une colère qui ne m'a jamais quitté d'ailleurs depuis.
00:05
Il n'a pas le droit de donner le pays au Rassemblement National.
00:08
Et je me dis mais ça va être un carnage ces élections.
00:11
Il y a un an, Emmanuel Macron surprenait tout le monde.
00:14
Je dissous donc ce soir l'Assemblée Nationale.
00:18
On a demandé à trois députés de l'époque de venir vous raconter ce moment historique.
00:22
Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris.
00:24
Julien Dives, députée Les Républicains de l'Aisne.
00:27
et Mireille Clapeau, députée apparentée Renaissance de la Drôme.
00:31
Tous l'ont vécu comme un choc avec des points de vue parfois opposés et des issues différentes.
00:36
Retour le 9 juin 2024 au soir des élections européennes, il vous raconte.
00:41
Je suis sur un plateau de télévision sur TF1.
00:44
Et là, pendant qu'une des personnes sur le plateau parle,
00:48
on reçoit un texto d'un journaliste présent sur le plateau qui dit
00:52
« Est-ce que vous pourriez rester un peu au-delà de l'heure finale prévue ? »
00:56
Emmanuel Macron va annoncer la dissolution.
00:58
Je vais en préfecture de la Drôme pour une soirée électorale
01:02
qui s'annonçait pas très bonne pour le camp majoritaire.
01:06
Et là, d'un seul coup, on apprend qu'il va dissoudre.
01:09
Je suis au volant de ma voiture, j'écoute le président de la République s'exprimer.
01:12
Enfin, je m'arrête sur le côté.
01:13
J'appelle ma femme.
01:15
Et c'est un peu choquant.
01:16
Et c'est choquant parce qu'en fait, immédiatement, vous n'êtes plus députée.
01:19
J'en ai voulu au président de la République.
01:22
Mais ma première réaction, c'est de me dire
01:23
« C'est ainsi qu'on livre sur un plateau le pays aux extrêmes. »
01:27
Et je me dis « Mais ça va être un carnage, ces élections. »
01:30
C'est une immense colère qui me prend directement sur le plateau.
01:33
Mais vraiment une colère qui ne m'a jamais quitté d'ailleurs depuis.
01:36
Il y a vraiment une très très grande colère.
01:38
De me dire « Mais à quoi il joue ? »
01:39
Le choc.
01:40
Puis la réflexion qui est de dire « Mais il est fou. »
01:43
Et puis après vient effectivement la colère parce qu'il n'a pas le droit de faire ça.
01:46
Il n'a pas le droit de donner le pays au Rassemblement National.
01:49
Je prends 48 heures où vraiment je passe par tous les états en me disant
01:54
« Non, j'arrête là. »
01:55
Puisqu'on nous humilie, on balaye d'un revers de main tout le travail qui a été fait.
02:01
Eh bien qu'il se débrouille, mais ça ne sera pas moi.
02:04
J'écoute des personnes qui me disent
02:06
« Les sortants ont plus de chances d'être réélus. »
02:09
Des gens qui me disent « Tu n'as pas démérité. »
02:10
« Tu as des projets en cours. »
02:12
Je mélange tout ça.
02:14
Et puis au bout de 48 heures, je dis « Bon, allez, j'y retourne. »
02:16
On n'a rien anticipé.
02:18
On est à nu.
02:18
On n'a pas de matériel.
02:20
On n'a pas de moyens.
02:22
Mais le plus dur, ce n'est pas là.
02:23
Le plus dur reste à venir.
02:24
On a un président de parti qui, à l'époque, est Eric Chetty.
02:27
On sentait qu'il allait faire une connerie et il l'a fait.
02:30
Il l'a fait puisqu'il annonce qu'il rejoint Marine Le Pen.
02:35
Et lui, on est droite dans cette campagne.
02:37
Et embarque avec lui des militants, etc.
02:40
Et forcément, là, c'est une colère folle.
02:43
Je ne vais même plus adresser la parole parce que c'est une trahison.
02:46
Et vous ne savez pas comment les gens vont percevoir dans l'opinion publique.
02:50
Donc, il faut tout de suite mettre les choses au clair.
02:51
Et moi, j'ai mis les choses au clair immédiatement.
02:53
Pour moi, c'était non.
02:55
Beaucoup de gens m'ont dit qu'on a voté Macron en 2017.
03:00
Et la députée qui représentait le président de la République,
03:05
on a re-voté en 2022.
03:07
Et on a voté pour vous.
03:09
Mais là, c'est fini.
03:09
On n'y croit plus.
03:10
Il vient de faire quelque chose qui est très grave.
03:13
Et donc, non, c'est fini.
03:15
On n'en veut plus.
03:16
Je me dis, peut-être que ça pourrait mal se finir.
03:19
Mais d'un autre côté, quand on est engagé,
03:23
on n'écoute pas forcément ceux qui disent, on ne va pas y arriver.
03:27
On a envie d'y croire.
03:29
On se dit, j'ai des choses à faire qui m'attendent.
03:32
Et donc, on fait campagne.
03:34
Les gens me disent, tu sais, Julien, on n'a rien contre toi.
03:37
On t'aime bien, tu fais le boulot.
03:38
Mais on veut que ça change.
03:40
En gros, je comprends ceux qui me disent ça.
03:42
Je comprends qu'ils vont voter Rassemblement National.
03:43
Donc là, je comprends qu'il y a un moment de bascule.
03:45
Je dis à mes équipes, on va faire le boulot.
03:48
Mais ça va être, je les mets tout de suite au diapason,
03:51
ça va être très serré au second tour.
03:53
Je ne pensais pas si bien dire.
03:54
Je ne suis pas menacée directement par le Rassemblement National.
03:56
Mais je ne sais pas ce qui va se passer.
03:58
Parce que ce qu'il faut bien comprendre,
04:00
c'est que c'est la première fois qu'on a reçu sur les marchés,
04:05
en tractant vraiment des insultes racistes.
04:08
Moi, dans mon équipe, il y a des personnes qui sont non-blanches.
04:10
C'était quotidien.
04:11
Les insultes racistes étaient quotidiennes.
04:13
Ce qui ne s'était jamais produit dans les précédentes campagnes.
04:16
Donc il y a quand même quelque chose qui se lâchait dans la société,
04:19
une espèce de vanne qui avait sauté et qui était ouverte.
04:22
Et on se permettait de dire à des gens,
04:24
simplement en raison de leur couleur de peau,
04:27
« rentre chez toi ».
04:28
J'ai l'identification de ceux qui se présentent contre moi.
04:31
Pour le RN, c'est celui qui est l'avocat d'Éric Suetti dans le procès,
04:36
qui a eu cours entre Éric Suetti et les Républicains.
04:40
Là, c'est une campagne assez dégueulasse en réalité,
04:43
parce que le type, c'est un fou furieux.
04:44
C'est un gros taré.
04:46
Sur le terrain, c'est aller jusqu'à m'insulter.
04:50
C'est aller jusqu'à des menaces sur des militants.
04:52
Il y a des plaintes qui ont été faites.
04:54
Je n'ai jamais vécu une campagne comme ça.
04:55
Dans ma circonscription, il y avait aussi une candidate LR.
05:01
Et donc, finalement, nous étions quatre à pouvoir raisonnablement accéder au second tour.
05:06
Et la candidate LR et moi-même, nous avons été en dessous de la barre.
05:11
Et donc, c'était un duel RN-NFP au second tour.
05:17
Et donc, voilà, il faut l'accepter.
05:19
J'ai été éliminée dès le premier tour.
05:21
Je vois les premiers résultats.
05:22
Je dis, le mec va passer au premier tour.
05:24
Il manquait les résultats de la ville encore,
05:26
mais ça pue vraiment.
05:28
En fait, ça s'arrête.
05:29
Ça s'arrête ce soir au premier tour.
05:31
Putain, ce n'était pas le scénario prévu.
05:33
Et en fait, les résultats de la ville remontent.
05:34
Et en fait, le type n'est pas qualifié, mais il fait un gros score.
05:38
Je fais 36% et lui, il fait 47%.
05:41
Le deuxième tour se fait.
05:43
Je vais au bureau centralisateur à la ville.
05:46
On se réunit.
05:47
J'étais avec Xavier Bertrand.
05:48
Il me dit, c'est bon, tu fais la bascule de 500 voix.
05:51
Je dis, t'es sûr, t'es sûr ?
05:52
Je lui fais répéter, mais oui, c'est sûr, machin, regarde, regarde.
05:54
Les gens me disent, t'as sauvé tes fesses.
05:57
Je dis, ouais, on peut le dire aussi comme ça,
05:59
mais on peut aussi dire qu'on a mené un gros chantier
06:04
pour éviter que le RN en remporte.
06:06
Quand j'ai débarrassé mes dossiers, ça m'a fait vraiment mal aussi.
06:12
Tout ce travail-là, il est réduit à néant
06:13
parce que vous ne pouvez plus rien utiliser
06:16
et parce que les compteurs sont complètement remis à zéro.
06:19
Et quand on perd, en plus, personne ne reprend vos dossiers.
06:22
J'en veux aussi à mon camp, la gauche, de ne pas être capable
06:25
de sortir un nom de Premier ministre
06:27
et de donner ce spectacle que je trouvais tout à fait décevant
06:31
et pas du tout à la hauteur,
06:33
d'une incapacité à prendre cette décision
06:35
qui pourtant était une décision importante
06:37
et qui disait quelque chose de notre capacité à gouverner.
06:41
Et je pense que c'est l'erreur de Macron,
06:42
c'est de ne pas avoir nommé...
06:44
Je pense qu'il aurait dû purger le sujet.
06:46
Il nommait un ministre casté, peut-être pas, j'en sais rien,
06:49
mais quelqu'un d'autre.
06:50
Il y avait des personnalités à gauche qui...
06:52
Il aurait dû faire ça, nommer quelqu'un de...
06:54
Puisque la gauche était le premier, il aurait dû faire ça.
06:57
Il ne serait pas resté plus longtemps que Michel Barnier, certainement.
07:01
La personne ne serait pas restée plus longtemps.
07:02
Mais au moins, il aurait pu dire, j'ai testé, vous voyez,
07:05
et maintenant, je rebascule de l'autre côté.
07:07
Il a fait un autre choix.
07:08
Je pense que ça a aussi crispé les gens, ça.
07:10
Je me souviens m'être dit, mais tout ça pour ça.
07:13
Il y avait une urgence absolue à dissoudre.
07:15
Et puis maintenant, il faut attendre 52 jours
07:17
pour nommer un gouvernement.
07:19
Non mais ça ne va pas, c'est n'importe quoi.
07:22
Donc ça, ça m'a mis très en colère.
07:24
Et je crois que ça se sent encore un petit peu dans ma voix.
07:26
Michel Barnier, il arrive et il annonce tout de suite,
07:29
de mémoire, c'était 40 milliards d'économies, je crois,
07:31
ou quelque chose de cet ordre.
07:32
Le camp libéral ne veut pas revenir sur sa politique.
07:36
N'entend pas revenir sur sa politique.
07:38
N'entend pas l'espoir qui est monté dans la société.
07:42
Et n'entend pas aussi la mobilisation citoyenne
07:45
qui a eu lieu pour ces élections.
07:46
Comme s'il mettait sa semelle sur nos nuques
07:50
en disant, vous ne gouvernerez jamais.
07:52
Si je dois retenir quelque chose de positif
07:54
sur l'année écoulée après la dissolution,
07:58
le positif, parce qu'il y a quand même beaucoup de négatif.
07:59
Je pense qu'on n'a jamais autant fait,
08:04
adopté de loi transpartisane que pendant cette année.
08:07
C'est-à-dire qu'en fait, on peut avoir des différences
08:08
de fond politique et pour autant trouver des moments d'accord,
08:12
des moments de concorde, j'ai envie de dire,
08:16
où il est plus important de faire passer un texte.
08:18
C'est le point positif que je retiendrai de cette année.
08:20
C'était le même que Sandrine Rousseau.
08:23
Ça nous fait un point commun.
08:25
On en aura plein d'autres.
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