Le conseiller de dirigeants d'entreprises, Édouard Tétreau, explique pourquoi la fonction publique est un gouffre financier : «L'Etat continue de recruter à tour de bras, entre 60 et 70.000 personnes par an. Il faut geler les embauches»
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00:00À l'exception des policiers, des gendarmes et évidemment de nos forces de secours dont, malheureusement, on vient de voir que nous avons particulièrement besoin.
00:10Mais oui, je pars de cette déclaration de notre Premier ministre pyrénéen, François Bayrou, qui dit que nous avons devant nous un Himalaya à franchir.
00:20Voilà, oui, mais Pyrénéen, nous avons un Himalaya à franchir, puisque la dérive de nos déficits publics.
00:31Alors l'Himalaya, c'est 40 milliards d'euros d'économie. Vus comme ça, on se dit c'est beaucoup.
00:36Ben non, en fait, 40 milliards, c'est à peine un cinquième du déficit de l'an dernier.
00:42Donc, attaquons ce petit Himalaya. Nous avons Éric Lombard, Amélie de Montchalin.
00:50Éric Lombard démarre bien en disant nous ne mettrons pas en place de nouvel impôt.
00:54Ça, c'était le 30 avril. Dix jours après, écoutez, la TVA sociale, finalement, c'est peut-être une bonne idée.
00:59Et puis, il y a toutes les propositions de fermeture de niche fiscale.
01:03Eugénie Bastier l'a très bien dit. C'est notamment en supprimant toutes les aides pour les emplois aidés à domicile.
01:12Notamment pour les jeunes parents, les jeunes enfants, etc. C'est le dernier clou sur le cercueil de la natalité française.
01:20Alors, il y a un angle mort. On va prendre des chiffres un peu simples.
01:26L'État, c'est comme si c'était une entreprise qui fait 100 euros de chiffre d'affaires, dépense la moitié de ce qu'elle gagne,
01:34c'est-à-dire 50 euros, et recrute à tout bras, à tout va.
01:38Alors, vous avez un site très bien enseigné, vocationsservicespublic.fr, qui dit, écoutez,
01:44la fonction publique restera en 2025 le plus grand recruteur de France.
01:48Vous découvrez, tout d'un coup, alors qu'on croit qu'on est en déficit, qu'il faut faire des économies,
01:52ben non, il y a 180 000 postes à pourvoir dans les cinq prochaines années,
01:57dans les filières médico-techniques et médico-sociales, des fonctions publiques territoriales et hospitalières.
02:05Et en vrai, vous vous dites, mais qu'est-ce qui se passe pourtant quand on va à l'hôpital ?
02:08On a quand même l'impression qu'il y a beaucoup d'administratifs, de personnes dans les couloirs.
02:13Eh ben non, vous avez un État qui décide de continuer de recruter à tour de bras.
02:19Je ne vais pas vous donner le détail ici, mais si on prend quelques chiffres,
02:24en gros, tous les ans, bon an, mal an, l'État recrute 60, 70 000 personnes.
02:30On charge 50 000 euros par personne en moyenne.
02:34On est déjà à 3 milliards année après année.
02:38Mais sauf que quand vous recrutez un fonctionnaire, c'est 40 années, plus la retraite.
02:44Donc, si on gèle tout de suite les embauches, on est sur des économies.
02:50Une seule promotion qu'on économise, c'est 300 milliards d'euros que l'on économise.
02:55Alors, vous allez me dire, mais c'est horrible.
02:57Oui, mais quand il n'y a pas de contraintes, quand vous n'avez pas de contraintes,
03:02quand vous dites toujours qu'il y aura toujours des euros, des salariés à ajouter,
03:06et bien, vous ne faites pas d'effort.
03:07Vous n'êtes pas créatifs, vous n'avez pas d'idées,
03:10vous ne changez pas votre organisation, vos process.
03:15Il est où l'adjornamento de l'État et des administrations françaises
03:21avec le déploiement du numérique ?
03:23On l'a vu marginalement.
03:25Et si des pays comme le Canada en particulier, l'Espagne, l'Italie,
03:30ils sont arrivés, pourquoi pas nous ?
03:32Donc, on gèle tout, on gèle tout, pas ad vitam,
03:37jusqu'à ce qu'on retrouve un budget à l'équilibre.
03:40C'est la même proposition que j'avais faite en disant,
03:43on ne remplace aucun fonctionnaire qui part à la retraite.
03:48C'est comme ça qu'on fera des économies, de la vertu
03:51et de l'agilité dans notre État.
03:54A retrouver dans le GD.
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