Emmanuel Grégoire, député et conseiller de Paris, candidat à la primaire socialiste pour la municipale, invité d'ici Paris Île-de-France, le 4 juin 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:008h15, le conseil de Paris se tient toute la semaine, stationnement, circulation, PSG, qu'attendez-vous du futur maire de Paris ?
00:09Appelez-nous au 01 42 30 10 10 car la municipale c'est dans moins d'un an.
00:14Pour en parler nous recevons justement un candidat à la primaire socialiste, conseiller et député de Paris.
00:19Bonjour Emmanuel Grégoire, vous arrivez vous à réaliser ce titre de champion d'Europe pour le Paris Saint-Germain ça y est ?
00:26Oui c'est vrai que c'est assez saisissant, c'est-à-dire qu'on l'a attendu pendant longtemps, y compris l'effervescence des heures et des jours avant.
00:33Et puis ça passe finalement assez vite, un match de foot mais c'était un immense bonheur, c'est une belle aventure sportive, c'est une belle aventure avec les supporters, c'est une belle fête populaire.
00:41Moi ce qui m'a beaucoup plu c'est qu'il y a eu évidemment une immense fête à Paris mais il y a eu, on le sait, une immense fête dans un nombre incalculable de villes partout en France,
00:50et ailleurs dans le monde mais en particulier en France, le PSG c'est un peu plus qu'un club de Paris, c'est le club de la capitale, c'est le club du Grand Paris et c'est un peu le club de cœur de la France
00:59parce qu'en ce moment c'est celui qui est le plus compétitif sur le plan européen et je suis très heureux que beaucoup de français s'y retrouvent.
01:04Et maintenant l'avenir du PSG au Parc des Princes, on sait les discussions sont au point mort avec le club, mais Anne Hidalgo a relancé hier, a voulu relancer les discussions, est-ce que vous y croyez ?
01:14Oui c'est très bien, il faut qu'on puisse rediscuter, il faut qu'on puisse le faire de façon sérieuse, méthodique.
01:19Qu'est-ce que ça veut dire sérieuse et méthodique ? Il y a plusieurs options qui devront être mises sur la table,
01:24à la fois les modalités juridiques contractuelles entre le club et la ville qui est propriétaire du stade,
01:30il y a aussi selon moi un sujet de périmètre qui permet notamment de beaucoup améliorer le site,
01:36le rendre beaucoup plus attractif, beaucoup plus accueillant pour les supporters,
01:40mais le faire avec méthode c'est éviter de le faire par radio interposé, et donc j'ai proposé une méthode.
01:46J'en dirais plus d'ailleurs pour être transparent vis-à-vis des Parisiennes et des Parisiens,
01:49je ferai des propositions dans les mois qui viennent, avant les échéances municipales.
01:54Deuxièmement, je réunirai le Conseil de Paris pour avoir un mandat du Conseil de Paris,
01:58parce que ce n'est pas le maire qui choisit ou la maire qui choisit, c'est le Conseil de Paris qui choisit.
02:02Et donc c'est important de ne pas s'engager sur des voies auxquelles le Conseil de Paris ne donnerait pas suite.
02:08Il faut remettre de la méthode, de la sérénité, et peut-être que cette victoire en Coupe d'Europe le permettra,
02:14parce que je crois que tout le monde a envie que le PSG reste au Parc des Princes.
02:18Mais est-ce que vous, maire de Paris, vous seriez prêt à vendre le Parc des Princes pour que le PSG puisse rester à Paris ?
02:23Je vous l'ai dit, ma position personnelle sur le sujet n'a aucun intérêt à ce stade.
02:28Vous avez un avis quand même sur la question ?
02:29Oui, j'ai un avis, mais il n'a aucun intérêt, donc je ne vous le livre pas.
02:32Et si j'avais à le livrer, je le livrerais d'abord au Conseil de Paris, et ensuite aux Parisiennes et aux Parisiens, et puis ensuite peut-être dans les médias.
02:38C'est ce que j'appelle faire de la méthode, parce que l'un des sujets qui a chopé, c'est précisément qu'à partir d'un moment,
02:44on est passé de discussions techniques à des discussions en mondovision par médias interposés.
02:49Et je ne crois pas que quand on est dans des négociations qui sont dures,
02:52parce que nous on protège l'intérêt des Parisiens, l'intérêt patrimonial des Parisiens,
02:56je ne crois pas que le bon moyen soit de le faire par un micro.
02:58Bon, l'autre sujet du moment, c'est la suppression des ZFE, les zones à faible émission, votées par les députés,
03:05donc ça disparaît du Grand Paris.
03:06Est-ce que cette décision qui a été votée par une majorité des députés, est-ce qu'il ne faut pas la respecter tout simplement ?
03:12D'abord, elle s'impose à nous, la loi est la loi et elle s'impose à tous.
03:15On vient même, on n'est pas d'accord.
03:17Je pense que c'est une décision qui est incroyablement stupide, et incroyablement mensongère.
03:22Le mensonge sur les ZFE, c'est de faire croire que c'est un outil qui a été conçu pour les bobos au détriment des classes populaires.
03:29C'est un outil qui a été conçu pour les classes populaires.
03:32À Paris, la pollution a énormément baissé depuis 20 ans.
03:35On a de très bons résultats.
03:37Mais il y a encore des points noirs, et les points noirs sont liés à ces grands axes routiers.
03:41Ce n'est pas valable qu'à Paris, c'est valable sur le périphérique, sur les autoroutes et sur les grandes traversantes automobiles.
03:46Qui habite avec vue sur le périph', qui habite avec vue sur la A4, sur la A6, sur la A3, les classes populaires ?
03:54Ce sont des centaines de milliers de personnes qui subissent les conséquences directes de la pollution,
03:59dont l'immense majorité d'entre eux n'ont plus de voitures depuis longtemps.
04:02Et donc, on a toujours dit...
04:03Certaines ont des critères 3, elles doivent racheter un véhicule pour pouvoir rouler dans les ZFE.
04:06Ce n'est pas vrai pour l'immense majorité de ceux qui habitent au bord de ces axes.
04:11Ce n'est pas vrai, c'est documenté, etc.
04:13Je ne dis pas que ça ne soulève pas de problèmes, et notamment de soutenabilité financière pour les ménages concernés.
04:18Et donc, on a toujours dit qu'il fallait faire les ZFE, mais que le complément indispensable en même temps,
04:24c'était d'accompagner financièrement à la transition du parc automobile.
04:27Et tout le monde peut comprendre que c'est quand même mieux qu'on roule collectivement en voiture hybride ou en voiture électrique,
04:32plutôt qu'en voiture qui pollue.
04:33Tout le monde le comprend.
04:34Et tout le monde comprend aussi qu'il faut avoir de l'argent pour faire ça,
04:37que ce soit des particuliers ou des entreprises.
04:40L'État, plutôt que de faire le choix courageux de maintenir sa stratégie de financement de la transition du parc automobile,
04:48y compris en soutien de notre secteur automobile, qui est en très grave crise,
04:52parce qu'il s'est enfermé dans un modèle qui ne fonctionne plus,
04:56qui n'attire plus ni les Français, ni partout dans le monde,
04:59eh bien, on a fait le choix de reculer.
05:01Et ce recul, il ne sera pas au bénéfice des classes populaires.
05:05Ce recul, il sera au détriment de la santé publique de centaines de milliers d'habitants
05:10en proximité de ces infrastructures routières qui continuent à beaucoup polluer.
05:14Venons-en sur la réforme du scrutin.
05:16On en a parlé à 8 heures dans le journal, la réforme, la loi PLM,
05:19votée donc directement pour le maire de Paris, sans passer par les conseillers d'arrondissement.
05:23Ça, le Sénat n'en veut pas, vous non plus ?
05:26Non, non, on n'en veut pas.
05:27C'est une loi qui est mal faite, qui est mal pensée, qui est mal intentionnée,
05:30qui a été très mal rédigée et qui a été « méticuleusement » mis en charpie
05:35et par moi-même à l'Assemblée nationale et par les sénateurs.
05:38C'est une proposition de loi qui n'a été adoptée à l'Assemblée nationale
05:42que par l'alliance de la Carpe et du Lapin.
05:44C'est une alliance du Rassemblement national de LFI et de la Macronie,
05:48ce qui pour moi signe la forfaiture démocratique de ce projet.
05:51Je ne dis pas qu'il ne faut pas réfléchir à l'évolution du mode de scrutin.
05:54C'est d'ailleurs valable, pas que pour Paris-Lyon-Marseille,
05:56mais sur un certain nombre de scrutins, notamment pour les collectivités locales.
06:00Mais pas comme ça.
06:00La réforme de la France est aux résidus à droite.
06:03Non, vos confrères du monde ont montré qu'avec la réforme,
06:07la gauche aurait gagné de façon plus large en 2020.
06:09Il faut bien comprendre qu'on ne défend pas un mode de scrutin
06:12au titre de réflexe électoraliste.
06:15On le dit depuis longtemps et les journalistes maintenant ont vérifié
06:18que le mode de scrutin n'a pas d'influence.
06:20En revanche, il est délétère pour un élément central à Paris.
06:24C'est qu'il entraîne de facto une mort politique des arrondissements
06:28à tel point qu'on se demande à la fin s'il ne voulait pas tout simplement les supprimer.
06:33Donc oui, pour réfléchir à l'évolution du mode de scrutin.
06:35Mais ne le faisons pas dans la précipitation.
06:38Faisons-le dans un débat avec les Parisiens, les Lyonnais et les Marseillais.
06:40Parce qu'aujourd'hui, les auditeurs qui habitent dans les arrondissements les plus peuplés
06:43ont le même poids que les arrondissements les moins peuplés.
06:46Oui, en réalité c'est le cas.
06:48C'est trop long malheureusement, mais réinvitez-moi pour expliquer ça.
06:51C'est le cas.
06:52Le conseil constitutionnel, précisément à Paris,
06:54révise régulièrement le nombre de conseillers de Paris
06:56pour vérifier le poids relatif de chacun d'entre eux.
06:59Ce qui d'ailleurs n'a pas été fait à Lyon et à Marseille depuis beaucoup plus longtemps.
07:01Ce qui pose un autre problème.
07:02Chaque cas est particulier.
07:04Oui, pour réfléchir tous ensemble.
07:06Mais faisons-le avec méthode, avec transparence et dans le dialogue avec tous les acteurs concernés.
07:12Les trois villes ont divergé sur des modèles différents.
07:15Donc moi je ne me parle que pour Paris.
07:16Je ne connais pas Lyon et Marseille.
07:18En tout cas, mon avis est beaucoup moins intéressant.
07:21Mais ne le faisons pas dans la précipitation d'obsessions électoralistes
07:25qui sont celles du RN, de LFI.
07:28La primaire socialiste sera le 30 juin.
07:30On sent un déficit de notoriété chez votre adversaire Rémi Ferrault.
07:33soutenu d'ailleurs par la maire de Paris.
07:35Est-ce que vous pensez qu'il pourrait retirer sa candidature ?
07:38Écoutez, je ne me prononce pas là-dessus.
07:40C'est à lui de le dire.
07:41D'abord, on a un débat respectueux.
07:43Nous faisons en sorte, et lui et moi et Marion Valère, la troisième candidate,
07:46de faire en sorte que ce soit un débat qui soit utile.
07:49Ce débat interne, il doit d'abord garder une vocation principalement interne
07:53pour ne pas étaler les divisions à l'extérieur.
07:56Je crois qu'il nous permet au moins très utilement d'engager un débat de fond sur le projet,
08:01sur ce que nous avons fait, bien, moins bien,
08:03sur des choses sur lesquelles nous sommes attendus maintenant,
08:06sur lesquelles il y a des nouvelles préoccupations des Parisiens et des Parisiens qui ont émergé.
08:10Et donc, on va faire en sorte que ce soit utile,
08:13et que celui qui gagne le 30 juin,
08:15et je vous dis que j'espère que ce sera moi et que je pense que ce sera moi,
08:18eh bien, il en ressorte avec beaucoup plus de force,
08:20et à l'évidence, avec tout le monde autour de lui.
08:22– Vous vous rangez derrière sa candidature, vous l'assurez ce matin ?
08:24– Il le sait, dans la seconde qui suivra, je serai à ses côtés,
08:28peut-être un peu triste pendant quelques heures, mais c'est la vie,
08:31je serai évidemment à ses côtés ou aux côtés de Marion,
08:35pour porter le rassemblement des socialistes.
08:36Nous avons besoin d'une gauche sociale et écologiste rassemblée,
08:40je mettrai toutes mes forces pour le rassemblement de la gauche,
08:43nous n'avons qu'un seul adversaire, c'est Rachida Dati et la droite.
08:46– Avec les écolos ? Avec David Béliard ?
08:48– Bien sûr, avec les écologistes, moi je travaille très bien avec David Béliard.
08:50– Et sans la France insoumise ?
08:51– Et sans la France insoumise, parce que nous avons des divergences de valeurs,
08:54de projets, qu'on les assume et qu'on le fait de façon très sereine,
08:58mais encore une fois, je ne me trompe pas d'ennemis,
09:00la France insoumise, ce sont des concurrents,
09:02nous ne travaillerons pas avec eux, ni au premier, ni au deuxième tour,
09:05mais je n'ai qu'un seul adversaire, c'est la droite.
09:07– Et rendez-vous donc le 30 juin pour la primaire socialiste de Paris,
09:10merci Emmanuel Grégoire, conseiller député de Paris.
09:12– Merci à vous.