Elisabeth Lévy : "L''État est faible face aux délinquants"

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.

00:05– Lévi, bonjour. – Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.

00:07– Vous vous interrogez sur les priorités de nos gouvernants.

00:10– Eh bien oui, je vais vous parler du PSG, du capitaine Dreyfus.

00:14– Ah, vous allez… – Oui, parce que ce week-end a quand même prouvé

00:18que l'État ne parvient plus vraiment.

00:20Bon, c'est pas seulement, c'est pas très nouveau,

00:21à garantir la sécurité des rassemblements populaires,

00:24et pour cause, on le redit à chaque fois,

00:27les sanctions sont peut-être difficiles à mettre en œuvre,

00:29mais très souvable, son territoire ou absence.

00:31Alors, ce que dit le Figaro, il parlait des gardes à vue à Paris,

00:35et il dit qu'il y a eu à la fin 13 déferments au tribunal.

00:39Donc je suppose qu'il y a là-dedans les quelques majeurs,

00:41et moi j'y étais samedi soir, enfin j'étais à côté de chez moi,

00:46beaucoup, il y avait vraiment beaucoup, beaucoup de très jeunes,

00:48des gamins, excusez-moi, de l'expression.

00:51Bon, il y en a beaucoup qui vont avoir des sanctions,

00:54comme des contributions, ils vont être convoqués devant un délégué du procureur,

00:57on va leur demander de faire une contribution citoyenne,

01:00bref, ils vont avoir des petites tapes sur les doigts,

01:02mais la plupart des fauteurs de troubles ne seront pas sanctionnés,

01:06donc on aura le même spectacle désolant,

01:09à chaque victoire ou à chaque défaite d'ailleurs,

01:11j'ai pas bien compris la différence, du PSG ou de l'équipe des Frances.

01:13Alors, il n'y a certainement pas de solution simple,

01:16je ne vais pas vous faire de ya qu'à Faucon face à des mineurs hors de contrôle,

01:20mais tout de même, ça devrait être aujourd'hui un peu la préoccupation quand même majeure,

01:27la priorité des gouvernants et aussi du Parlement.

01:30Et qu'a fait le Parlement hier, il a voté une loi pour élever le capitaine Dreyfus

01:34au grade de général,

01:36une loi qui sert surtout à faire la promotion de son promoteur Gabriel Attal,

01:40et qui est à peu près aussi urgente et utile

01:43que celle qui vise à supprimer le code noir que propose François Bayrou,

01:47parce qu'abroger une loi qui n'est pas appliquée depuis 1848,

01:52c'est effectivement une urgence.

01:54Alors, tout de même, un mot sur le capitaine Dreyfus,

01:56on pourrait se dire très bien,

01:58c'est bien de lutter contre l'antisémitisme,

02:02en parlant du capitaine Dreyfus,

02:04franchement, tout le monde sait que le capitaine Dreyfus était innocent,

02:08c'est peut-être réparé une injustice,

02:10parce qu'en fait, il n'a pas fait carrière,

02:11quand il est revenu de l'éluge, il a fait la guerre,

02:13mais il n'a pas fait carrière.

02:14Mais enfin bon, franchement,

02:15je ne crois pas qu'on va lutter contre l'antisémitisme d'aujourd'hui,

02:19en s'agitant contre celui d'hier,

02:22puisque quand même, la paire Dreyfus,

02:24c'est quelque chose d'assez connu,

02:25pour ceux qui connaissent l'histoire,

02:26ceux qui ne la connaissent pas,

02:27ne connaîtront pas.

02:28Bref, je crois quand même que ce n'était pas l'urgence.

02:32– Bien, mais à vous entendre,

02:33les pouvoirs publics ne devraient s'occuper

02:35que de sécurité et de délinquance.

02:36– Alors en tout cas,

02:38c'est que les Français reprochent à leurs gouvernants,

02:40parce que quand j'entends nos auditeurs,

02:42je ne me rappelle pas qu'il y en ait un seul

02:43qui a un jour appelé pour dire,

02:45écoutez, c'est quand même scandaleux

02:46que le code noir soit encore,

02:48on n'ait pas été officiellement abrogé,

02:50c'est scandaleux que le capitaine Dreyfus,

02:52qui a été, je précise, réhabilité, bien sûr,

02:55il a été réhabilité,

02:57mais si vous voulez qu'il soit élevé au grade de général

02:59à titre posthume,

03:00bon c'est très symbolique,

03:01je ne vois pas en quoi les citoyens

03:03attendaient cela,

03:06parce que la faiblesse de l'État en plus,

03:08face au délinquant,

03:10contraste en plus avec sa sévérité

03:13pour le reste de la population,

03:15les honnêtes gens,

03:16dit Bruno Retailleau,

03:18les braves gens.

03:19Alors, l'interdiction de la cigarette à l'extérieur,

03:22permettez-moi quand même d'y revenir une seconde,

03:23ça me semble être une mesure punitive

03:26pour les fumeurs,

03:26plus qu'une protection pour les autres.

03:28Et là encore, je vois un contraste,

03:30si vous voulez,

03:31face à tous les fauteurs de troubles,

03:33d'ailleurs quels qu'ils soient,

03:34vous allez dire,

03:35l'État est mou du genou,

03:37mais face à nous,

03:38pour ces petites choses de la vie,

03:40alors là,

03:41d'une sévérité sans faille,

03:44parce que quoi que racontent

03:47les croisés de l'antitabac,

03:48eh bien non,

03:48vous n'allez pas attraper le cancer

03:50parce que vous croisez

03:51quelqu'un qui fume dans la rue,

03:53vous vous provenez.

03:54Alors en fait,

03:55ce n'est pas une mesure sanitaire,

03:56c'est une sorte de morale sociale,

03:58exactement comme les masques à l'extérieur

04:00pendant le Covid,

04:01rappelez-vous ma chère François.

04:02– Non, il n'est pas d'accord, c'est vrai.

04:03– Alors je voulais vous citer

04:05une des phrases de Céline

04:07que j'adore,

04:08il disait

04:09« Tous les plaisirs de pauvres

04:10un jour seront interdits,

04:12eh bien nous y sommes,

04:13et quant à moi,

04:14j'arrêterai de fumer dans la rue

04:15quand on pourra s'y promener

04:16sans risque. »

04:17– Alors, Françoise Degoy ?

04:19– Oui, alors fumer dans la rue,

04:20c'est quelque chose,

04:20moi qui suis une fumeuse,

04:21mais encore c'est rien

04:23par rapport à Milan,

04:24par exemple,

04:25dans la ville de Milan,

04:25vous ne pouvez plus fumer dans la rue.

04:27– Non mais parle de Paris,

04:28il n'y a pas de ce qui va s'arriver.

04:29– Non, oui, oui.

04:30– La France est assez en retard d'ailleurs.

04:31– Mais je ne sais même,

04:32tout à fait en retard,

04:33vous avez à Tokyo,

04:34vous avez à Tokyo...

04:34– Et quand est-ce qu'on va

04:35interdire le sexe ?

04:36– Non mais vous avez à Tokyo

04:37des quartiers en triant entiers

04:39à Tokyo déjà depuis dix ans

04:40où vous ne pouvez plus fumer.

04:41– Moi je trouve ça...

04:43– C'est débile.

04:43– Par contre,

04:44je suis...

04:44– Je suis d'accord avec vous sur...

04:47– Je suis contre les interdictions.

04:48– Oui.

04:48– Trop d'interdictions.

04:49– Non mais dans les restaurants,

04:50c'était normal.

04:51– Oui, c'est normal.

04:52– Dans les avions,

04:52c'était normal.

04:53– Non mais on ne se rend pas compte,

04:54on a oublié.

04:56Mais aujourd'hui...

04:57– Mais il faut dire aussi

04:58que c'est l'irresponsabilité

04:59encore une fois

05:00de celui qui fume

05:01et qui pose sa cigarette,

05:03qui cache sa cigarette

05:04dans le sable

05:05et son mégot de cigarette

05:07dans le sable.

05:08Qu'est-ce que vous voulez

05:08que je vous dise ?

05:09– Ce n'est pas simplement ça.

05:09– Vous avez un ami

05:10qui a été condamné

05:11et il me dit

05:12j'ai eu une amende à Paris

05:14parce que j'ai jeté

05:14mon mégot par terre

05:15à la police d'Hidalgo.

05:16Je lui ai dit

05:16eh ben, crois-le ou pas,

05:19la police d'Hidalgo

05:20a raison.

05:20– Mais bien sûr.

05:21– Alors vous savez pas

05:21est-ce que je peux en placer une

05:26là les gars ?

05:26– Non mais attendez,

05:28on finit.

05:28– Non mais je veux dire

05:29la police d'Hidalgo

05:30elle a raison

05:30et d'ailleurs

05:31toute la mairie de Paris

05:32maintenant distribue

05:32des cendriers portables.

05:34Vous avez vu ça

05:35dans les tabacs.

05:36– Moi j'ai été frappé

05:36par autre chose.

05:37– Parce que c'est très important

05:38une clope ça met 25 ans

05:4025 ans

05:42un mégot de cigarette

05:43à se dissoudre

05:44si vous voulez

05:45dans la nature.

05:45Vous imaginez.

05:46Donc maintenant

05:47la mairie de Paris

05:48fait bien les choses

05:48vous avez dans tous les tabacs

05:50des petits cendriers

05:51portables

05:52que vous avez sur vous

05:52pour pas

05:53de témoigner.

05:53– Moi j'ai une chose

05:54et une remarque à faire.

05:55– Pardon,

05:56ils présentent ça

05:57comme une mesure sanitaire

05:58François.

05:58– J'ai une remarque à faire

05:59j'aurais changé de sujet

06:00je trouve qu'on ne parle pas

06:02assez, on en a parlé ce matin

06:03à ce qui s'est passé

06:04dans le Var.

06:05Si c'est confirmé

06:06que c'est un acte raciste

06:07je ne sais pas

06:09si c'est confirmé

06:09c'est très grave.

06:11– Bien sûr c'est dramatique

06:11parce que c'est commis

06:13par quelqu'un

06:13qui est nourri

06:14par une idéologie.

06:15– Exactement.

06:15– Si ça avait été l'inverse

06:16je pense que tout le monde

06:17serait au rideau

06:18et c'est vrai qu'il y a

06:20un souci,

06:20il y a un problème.

06:21– Mais vous exagérez

06:23pourquoi quand il y a eu

06:24le meurtre dans la mosquée

06:25quelqu'un l'a caché ?

06:26– Il y a eu des bémols

06:27quand il y a eu

06:28vachement bémols.

06:29– Le procureur de Nîmes

06:31vient de dire

06:31ça n'avait rien de raciste.

06:33– D'accord mais

06:33ce que je vais dans votre sens

06:35mais tout le monde

06:36a néanmoins pensé

06:37et tout le monde l'a dit

06:38je suis désolé

06:38qu'au moment du meurtre

06:41dans la mosquée

06:41tout le monde a pensé

06:43y compris

06:43que c'était un truc

06:45lié au fait

06:46que normalement

06:47dans une mosquée

06:48j'ai encore du mal

06:49à le croire

06:50à vrai dire.

06:50– Oui moi aussi

06:51j'ai du mal à le croire

06:51en conclusion de

06:52– Mais je ne veux pas

06:53qu'il y ait minimisation

06:54d'un côté

06:54c'est normal d'attendre

06:55si vous voulez

06:56on ne va pas tous

06:57se jeter

06:57sur un truc

06:59– On se jette souvent

07:00sans attendre

07:01franchement sur des choses

07:02vraiment

07:03sur d'autres vénivers

07:04– Allez 8h23

07:05– C'était moi

07:05– Allez 8h23

07:06–

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