Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
MEDI1TV Afrique : Zoom sur le rapport de la BAD sur les perspectives macroéconomiques au Maroc avec Mehdi Ferouhi - 02/06/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Mesdames et Messieurs, bonjour et bienvenue dans le Focus ECO.
00:11L'économie marocaine devrait croître de 3,9% en 2025 selon les prévisions de la Banque africaine de développement.
00:21Une croissance qui devrait être portée par une demande intérieure dynamique et des investissements soutenus,
00:27ainsi qu'une amélioration attendue de la campagne agricole.
00:31L'inflation est estimée à 2% en 2025, 2,3% en 2026,
00:37tandis que le déficit budgétaire continuerait de diminuer pour atteindre 3,6% du PIB en 2025.
00:45Qu'en est-il du pouvoir d'achat ?
00:48Renforcer l'écosystème des TPME, un impératif aujourd'hui pour booster la croissance
00:53et répondre aux ambitions du Royaume et bien sûr inverser la courbe du chômage.
01:00On fait le point aujourd'hui avec Mehdi Farrohi.
01:03Vous êtes professeur universitaire à Kenitra.
01:06C'est un plaisir de vous avoir avec nous aujourd'hui.
01:08Merci pour l'invitation.
01:10Alors, je le disais, la Banque africaine de développement qui table sur ce chiffre, 3,9%.
01:18Qu'en pensez-vous ? Est-ce que c'est suffisant quand on sait que les ambitions sont grandes aujourd'hui pour le Maroc
01:28et pour pouvoir répondre aux ambitions justement et aux attentes ?
01:33Normalement, la croissance devrait se situer entre 6 et 8%.
01:39Oui, donc tout d'abord, il faudrait rappeler que suite au rapport, dernier rapport de la Banque africaine de développement,
01:45comme vous l'avez mentionné, le taux de croissance projeté pour cette année est de 3,9%,
01:49avec une prévision d'une réduction à 3,6% l'année prochaine.
01:54En 2023, le taux de croissance était de 3,4%.
01:57Ça a diminué en 2024 à 3,2%, causé principalement par la contraction de la production agricole
02:05et soutenu par les investissements, par la croissance interne et également par l'augmentation des investissements.
02:12Cette année-là, bien entendu avec les anciennes précipitations qu'a connues notre pays il y a quelques mois,
02:18on s'attend à ce qu'il y ait une augmentation de la production agricole,
02:22on s'attend également à ce qu'il y ait une augmentation des exportations non agricoles,
02:25surtout avec les différents chantiers qui ont été entamés par le Maroc dans différentes industries.
02:30Il y a également, avec les différents chantiers sportifs que nous avons aussi au Maroc,
02:36des anticipations quant à l'augmentation de certains secteurs, notamment les services,
02:40l'hôtellerie, le transport, le tourisme.
02:43Et bien entendu, comme vous l'avez mentionné, l'objectif de 7% qui a été défini par la Banque mondiale
02:50à l'horizon de 2040, qui permettra au Maroc de passer d'un pays tel qu'on connaît aujourd'hui
02:59à un pays émergent, nécessite bien entendu de prendre un certain nombre de mesures,
03:03notamment en matière d'investir dans le capital immatériel, l'amélioration de l'enseignement,
03:09l'amélioration de la qualité des enseignants, l'amélioration de la qualité des services de santé,
03:15également la diversification de l'économie.
03:19Donc je pense qu'il y a certaines mesures qui ont été prises dans ce sens,
03:21afin de veiller à ce que cet objectif de 7% soit atteint.
03:26Cependant, je vois qu'il reste toujours cette dépendance vis-à-vis du secteur agricole
03:32et des précipitations qui risquent un peu de freiner, d'atteindre cet objectif.
03:37Une dépendance dont on essaie en tout cas de s'affranchir avec d'autres secteurs
03:42qui tirent aujourd'hui l'économie nationale, comme l'automobile, l'aéronautique,
03:47en tout cas des secteurs industriels et qui peuvent faire contrepoids
03:53avec cette dépendance aujourd'hui au secteur agricole.
03:57Une croissance continue et qui continue à être portée par, on va dire,
04:03une demande intérieure qui est assez dynamique et des investissements de plus en plus soutenus.
04:08Oui, effectivement. En fait, rien que cette année, dans le cadre de la charte d'investissement,
04:14plusieurs investissements, plus de 150 investissements ont été validés par le gouvernement.
04:19Il y a d'autres projets très structurants qui vont également être entamés au Maroc.
04:23En mars dernier, la banque centrale, Banque El Mereb, avait réduit le taux directeur à 2,25%.
04:30Une réduction de 0,25%. C'est un des taux les plus faibles dans la période après crise.
04:35Je pense que cette réduction du taux directeur avait pour objectif de stimuler l'économie,
04:40stimuler la consommation, stimuler l'investissement,
04:43ce qui aurait bien entendu un impact positif sur la croissance
04:47à travers l'augmentation, comme j'ai dit, de l'investissement et de la consommation.
04:52L'investissement et la consommation, on retiendra ces deux points.
04:56Une inflation aujourd'hui qui est stabilisée, selon justement les prévisions de l'ABAD,
05:03devrait se situer à 2% en 2025.
05:07Ça reste relativement cohérent par rapport aux autres annonces
05:13des autres institutions financières, tout comme pour la croissance.
05:17Qu'en est-il aujourd'hui du pouvoir d'achat dans ce contexte d'inflation stabilisée ?
05:23Là, je voudrais juste rappeler comment on calcule l'inflation,
05:27à travers bien entendu l'indice du prix à la consommation,
05:29qu'il faudrait savoir que chaque dizaine d'années, le haut commissariat au plan
05:33effectue une enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages.
05:38La dernière qui a été menée entre juillet 2013 et juin 2014
05:43a connu la participation de 16 000 ménages.
05:45Ça a connu la participation, ou plutôt ça a porté sur tout le territoire marocain,
05:50toutes les régions du Maroc.
05:52L'objectif est de savoir quelles sont les principales dépenses,
05:56ou plutôt où est-ce que le citoyen marocain dépense son argent.
05:59Après, on constitue un panier de références qui prend en considération
06:03les éléments que le citoyen marocain consomme le plus.
06:09On fait la distinction entre les produits alimentaires et les produits non alimentaires,
06:13notamment le transport, la santé, l'éducation et j'en passe.
06:18Cette étude, comme j'ai déjà mentionné, a été menée en 2014.
06:23Le chiffre était de 100, parce qu'il n'est pas calculé en dirham,
06:25l'indice du prix à la consommation, mais plutôt comme un indice, avec comme base 100.
06:29Aujourd'hui, on était en mars dernier à 131,9.
06:33Durant ce mois, on est à 131,1.
06:36Donc, si on fait la comparaison entre mars et avril,
06:40on voit qu'il y a une diminution de l'indice du prix à la consommation,
06:45du coup, une diminution de l'inflation.
06:47Mais si on compare cela entre avril 2025 et avril 2024,
06:53nous allons remarquer qu'il y a eu une augmentation d'inflation.
06:56Donc, je pense qu'il faudrait tout d'abord savoir
06:58quelles sont les principales mesures qui ont été prises,
07:04plutôt la principale mesure qui a été prise pour le calcul de l'IPC,
07:08afin de pouvoir décider quels sont les éléments qui influencent le plus l'inflation.
07:13Parce qu'il s'agit bien entendu d'un panier qui est hétérogène.
07:16– Mais si on devait parler de l'inflation ressentie,
07:19parce que malgré le fait qu'elle soit stabilisée au niveau du pouvoir d'achat,
07:22le citoyen marocain ressent toujours, on va dire, des conséquences de l'inflation antérieure.
07:30– Oui, bien sûr. Comme je viens de le mentionner,
07:31il s'agit d'un panier hétérogène qui prend en considération des produits alimentaires,
07:35d'autres produits qui ne sont pas alimentaires.
07:37Donc, il se peut que certains produits que nous consommons le plus aient connu une augmentation de prix,
07:43alors que d'autres n'aient pas connu cette augmentation de prix.
07:45Donc, lorsqu'on va calculer l'indice qui prend en considération l'ensemble de ces éléments,
07:51on trouve que certes, il n'y a pas d'augmentation, voire même il y a une diminution de l'inflation.
07:55Or, il y a toujours une augmentation des prix.
07:57D'ailleurs, comme je l'ai dit, lorsque nous avons comparé l'indice du prix de la consommation entre 2014 et aujourd'hui,
08:03c'est une augmentation qui est passée de 100 à 131,1.
08:07Donc, bien sûr, l'inflation ressentie parce qu'elle touche directement le citoyen.
08:12Si on prend par exemple le cas des abats rouges, qu'on appelle en derijara douara,
08:17surtout dans cette période avant Eid, avant la fête du sacrifice,
08:22on voit clairement qu'il y a une augmentation du prix de la viande et des abats rouges.
08:27Donc, l'inflation ressentie dépend principalement des produits qui sont consommés par le consommateur.
08:34En début d'émission, on parlait de la croissance et du besoin d'arriver à peu près à un taux qui avoisine les 6, 7, voire 8 %,
08:44on va dire une moyenne de 7 %.
08:45Alors, pour pouvoir parvenir à cela, vous avez énuméré un certain nombre de recommandations.
08:52Il y a également le fait de devoir renforcer absolument l'écosystème des TPME et TPE
08:58qui, eux, sont générateurs d'emplois.
09:01Et donc, c'est aussi un moyen de pouvoir inverser cette courbe du chômage
09:06et pouvoir réduire, redescendre en dessous de ces 13 %.
09:11Oui, si on prend également la feuille de route de l'emploi au Maroc
09:15qui a été présentée il y a quelques mois, avec également la charte d'investissement,
09:19on voit qu'il y a un certain nombre de mesures qui ont été prises
09:21et qui devraient être renforcées, telles que l'inclusion.
09:24Parce que lorsqu'on parle de la très petite entreprise,
09:26on parle d'entreprise qui contient une ou deux personnes,
09:30donc il faudrait tout d'abord veiller à ce qu'il y ait plus d'inclusion,
09:33plus de réduction de disparités sociales et régionales.
09:36La charte d'investissement vise à atteindre cet objectif
09:41à travers, bien entendu, des subventions régionales.
09:45Donc, je pense que l'objectif pourrait être atteint
09:47si on prend de plus en plus de mesures
09:49qui veillent à ce qu'on diversifie notre économie,
09:53on renforce le produit national,
09:55on veille à la réduction des disparités sociales
09:57ainsi que les disparités régionales.
10:00Et si on devait parler des perspectives aujourd'hui,
10:03justement économiques pour 2025,
10:07fin 2025, et puis l'année prochaine,
10:10les cinq prochaines années,
10:11quelles sont les perspectives,
10:12quelles orientations vers où va-t-on ?
10:15Je pense que les perspectives sont prometteuses,
10:19sont très optimistes, c'est ce que je vois.
10:22Je vois qu'on a de plus en plus de chantiers,
10:25on a de plus en plus d'investissements directs
10:27qui viennent au Maroc.
10:28Le dernier investissement privé qui était entre le Maroc et les Émirats,
10:3213 milliards de dirhams,
10:33donc ça fait de la création d'emplois,
10:35plus de consommation.
10:36Les décisions de la Banque centrale,
10:38en termes de réduction du taux directeur,
10:40auraient certainement un impact,
10:41elles ont déjà eu,
10:42et elles auraient certainement un impact
10:44en matière de promotion et d'encouragement de l'investissement,
10:47encouragement de la consommation.
10:50Et je pense que,
10:51certes on ne parle que de 2025-2026,
10:53mais je pense que d'ici 2030,
10:55avec les différents chantiers qui concernent aussi bien
10:57le secteur sportif,
10:59tout ce qui concerne l'industrie,
11:01la formation,
11:02mais également les autoroutes d'eau
11:04et les projets qui visent à lutter contre le stress hydrique,
11:09je pense que les perspectives sont très prometteuses,
11:13et elles auront un impact aussi bien sur la création d'emplois,
11:15le chômage,
11:16que sur la croissance et la consommation interne.
11:20Des perspectives optimistes,
11:22c'est ce qu'on verra dans les années qui viennent.
11:25Merci à vous, monsieur Mehdi Farouhi.
11:28Je rappelle que vous êtes professeur universitaire à Canitra.
11:31C'était un plaisir de vous avoir avec nous dans Focus Eco.
11:33Tout le plaisir pour moi, merci.
11:35C'est la fin du Focus Eco pour aujourd'hui.
11:37On se retrouve demain avec un nouvel invité,
11:39un nouveau sujet.
11:40Très bonne soirée.
11:45Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations