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  • il y a 6 mois

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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Luffy Garo, bonjour Alexis Brest.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Vous revenez ce matin Alexis sur la petite phrase de la porte-parole du gouvernement Sophie Prima,
00:09la semaine dernière sur Europe 1,
00:11« Le macronisme trouvera une fin dans les mois qui viennent ».
00:14Alors ça n'en finit pas de provoquer des remous au sein du bloc central.
00:17Pourtant, Alexis, selon vous, Sophie Prima ne dit là rien de bien original.
00:21Est-ce que vous vous souvenez, Dimitri, de ce conte d'Andersen, les habits neufs de l'empereur ?
00:27Dans cette histoire, deux escrocs prétendent faire porter au roi un vêtement invisible aux yeux des sceaux.
00:33Et personne n'ose avouer qu'ils ne voient rien, de peur de passer pour stupide,
00:37jusqu'à ce qu'un enfant s'exclame « Mais le roi est nu ».
00:41Bien, Sophie Prima, c'est l'enfant de la fable.
00:44Constatant une... commentant une émission de télévision ratée,
00:48elle se contente de constater une évidence.
00:51La fin du macronisme viendra avec la fin du deuxième quinquennat, belle découverte,
00:56mais une évidence qui n'était jamais formulée.
00:59Soudain, c'est dit, et les yeux se décillent.
01:02À la suite de Gérard Larcher, le président du Sénat, qui est le premier, a dit « Bah oui, Sophie Prima, ça a raison ».
01:07Chacun constate que l'histoire désormais s'écrit sans Emmanuel Macron.
01:11Que le président peut mettre en scène ses colères froides, comme il dit,
01:14mais qu'elles n'ont plus aucun effet.
01:16François Bayrou continue de prétendre organiser un référendum sur les finances publiques,
01:20dont Emmanuel Macron a dit qu'il ne voulait pas.
01:23Bruno Retailleau développe ses propositions anti-frères musulmans contre l'avis du président.
01:28Gérald Darmanin continue de n'en faire qu'à sa tête.
01:31Et ceux qui seraient censés défendre le chef de l'État, Gabriel Attal ou Édouard Philippe,
01:35dressent, en matière de sécurité ou de réformes économiques,
01:38un bilan accablant de son inaction.
01:42Et bien tout cela, c'est vieux comme le monde,
01:44et cela s'appelle une fin de règne.
01:46Il reste pourtant encore deux ans, Emmanuel Macron ne peut tout de même pas ne rien faire pendant deux ans.
01:50Ah, on ne devrait pas, Dimitri, car c'est vrai, pendant ce temps-là,
01:53tout se déglingue, la dette et les déficits, la sécurité et l'immigration, la justice et l'éducation.
01:59Mais enfin, on en revient toujours là, il ne fallait pas prononcer la dissolution.
02:03Un président qui ne peut pas se représenter, sans majorité,
02:08ni réel espoir de la retrouver, est un président trois fois affaibli,
02:12l'ombre de l'ombre de l'ombre d'un président.
02:14Alors oui, vous avez raison, le crépuscule du macronisme sera long,
02:19interminable même, et aussi sombre que ses débuts furent éclatants.
02:24L'hypocrite loi d'euthanasie adoptée hier,
02:27elle a été, soit dit en passant, avec une majorité bien plus faible qu'annoncée.
02:31Et rien ne dit d'ailleurs que le texte passera au Sénat,
02:34et l'Assemblée, je vous le rappelle, n'a pas le dernier mot quand il s'agit d'une proposition de loi.
02:37Mais enfin bon, en attendant, cette loi qui voudrait faire passer la mort pour un soin,
02:41ajoute à ce climat funèbre.
02:43Et ça n'est pas le navrant vaudeville qui nous a été donné de voir au Vietnam,
02:47qui est de nature à égayer la situation.
02:50Vous voulez parler Alexis de cette scène de la passerelle entre Emmanuel et Brigitte Macron ?
02:54Elle ne mériterait pas qu'on en parle si l'on avait tenté tout d'abord de la couvrir par un mensonge,
02:59et si elle n'avait surtout donné au président le motif d'une ahurissante séance d'auto-analyse,
03:03dans laquelle il a évoqué pêle-mêle les différentes théories échafaudées à son sujet par les réseaux sociaux.
03:10Mais quel besoin de remettre ces épisodes sur le tapis,
03:13alors que tout le monde n'en avait pas connaissance,
03:15et qu'ils étaient déjà quasiment oubliés ?
03:18On a l'impression que même en mal, il ne peut pas s'empêcher de parler de lui.
03:22C'est Narcisse qui, dans son miroir, contemple et commande son propre naufrage.
03:28Et ça va durer encore 24 mois comme ça ?
03:30La fin du mitterrandisme, marquée par la maladie du président,
03:35les affaires, les suicides de François de Grossoffre et de Pierre Bérégovoy,
03:39fut proprement tragique.
03:41Celle du chiracisme, les affaires encore, la maladie encore,
03:45d'un président placé de facto sous tutelle de son Premier ministre,
03:48fut seulement pathétique.
03:50On a compris que le macronisme finissant
03:53plongerait au pire moment la France dans un immobilisme désastreux.
03:57Il ne faudrait pas en plus qu'elle sombre dans le dérisoire.
04:00L'édito politique sur Europe.
04:02Merci Alexis Brégoire.
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