Avec Gabrielle Cluzel, journaliste et Auteure de “Yes Kids”
(Editions Fayard)
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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-05-26##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:04La vérité en face jusqu'à, évidemment, 10h sur Sud Radio, comme chaque jour.
00:10Hier, c'était la fête des mères.
00:12On va parler justement des mères, des mères de famille.
00:16C'est important, c'était la fête des mères.
00:18Oui, si on oublie, la soirée est très triste.
00:21On aime, on lui dit merci de nous faire tout ça.
00:23C'est la plus belle des mamans.
00:25Elle est gentille, rigolote.
00:27Elle prend une grande place de mon cœur.
00:29Elle m'aimera toujours.
00:30Elle nous rassure.
00:32Oui, elle est toujours là pour nous, quoi.
00:33C'est une des choses la plus importante.
00:36Voilà, ça fait du bien d'entendre des enfants.
00:40Gabrielle Plusel, bonjour.
00:42Bonjour, merci de me recevoir.
00:43Vous avez écrit Yes Kids aux éditions Fayard.
00:47Alors pourquoi Yes Kids ?
00:49C'est parce qu'il y avait eu un livre, il y a 3-4 ans en arrière, c'est ça ?
00:53Même un peu plus.
00:54Oui, un peu plus, qui était No Kids, plus d'enfants.
00:56Et c'est un mouvement, d'ailleurs.
00:59Ça correspond à un mouvement, oui.
01:00Il y a des militants, un mouvement, No Kids, plus d'enfants.
01:03Alors pourquoi ?
01:03Parce que pour des raisons écologiques, c'est ce qui est dit, en fait.
01:08Parce que nous sommes trop nombreux, grosso modo, sur la planète.
01:10Pour des raisons aussi économiques.
01:13Il y a un certain nombre d'arguments qui sont avancés.
01:15Je crois qu'il y a même une quarantaine d'arguments, en fait, au total.
01:19Et face à ça, vous avez voulu répondre.
01:21Alors certains disent oui, mais en répondant à ça, vous donnez encore plus d'écho.
01:26D'abord, sur la réponse, qu'est-ce qui vous a choqué, interpellé, justement, dans le No Kids qui a conduit au Yes Kids ?
01:33Alors j'ai été très heurtée par ce livre, je l'avoue, qui donne 40 raisons de ne pas avoir d'enfants.
01:40Alors au début, on peut le prendre pour quelque chose d'un peu humoristique.
01:42Se dire, oh, c'est amusant, elle se moque de la mère au bord de la crise de nerfs.
01:48C'est vrai que toute mère de famille a eu des moments où elle était débordée.
01:52Et du reste, les humoristes saisissent de cette affaire.
01:55Ça, il n'y a aucun problème.
01:56Mais en réalité, non, c'est un plaidoyer, c'est un pamphlet contre l'enfant.
02:02contre la maternité qui vise à démontrer que, de mille façons, enfin de quarante façons en l'occurrence,
02:10que l'enfant serait un boulet pour la mère et qu'il faut absolument la dissuader d'en avoir.
02:16Alors je précise que l'auteur, ce qui est quand même assez amusant et ce qui rajoute quand même au manque de crédibilité de l'affaire,
02:21elle est dénataliste, croyante, mais pas pratiquante, puisqu'elle a elle-même trois enfants.
02:24Voilà.
02:26Deux enfants, je ne sais plus.
02:27Oui, mais elle peut très bien aussi se dire, ah bah finalement, faire trop d'enfants...
02:31Non mais vous imaginez, enfin, qui aujourd'hui dirait en face à l'un de ses enfants, je regrette de t'avoir eu ?
02:37Vous savez, un enfant, il peut arriver au mauvais moment, il peut être source d'angoisse, de difficultés,
02:43mais je ne connais pas une seule mère, pas une seule mère, ce n'est pas vrai,
02:47qui, en jetant un regard en arrière sur sa vie, se dise, je regrette d'avoir eu des enfants.
02:53Ce n'est pas vrai.
02:53Vous savez, le malheur, il faut le rappeler, c'est un enfant moins et pas un enfant de plus.
02:58Je crois que c'est important de le dire.
02:59Oui, c'est ça.
03:01Mais, donc, et aux arguments écologiques, qu'est-ce que vous répondez ?
03:05Alors, il y a des arguments...
03:06Écologiques, en disant, bah, nous sommes déjà trop nombreux sur Terre, plus de 8 milliards, grosso modo,
03:12et ça devient une charge, il y a une empreinte carbone forte, forte, dès qu'on fait un enfant.
03:18Rappelons qu'il y a des arguments écologiques, et il y a des arguments de tous ordres,
03:21écologiques, économiques, psychologiques, physiques, enfin, tout converge pour dissuader les mères d'avoir des enfants.
03:29D'ailleurs, c'est assez curieux, parce que c'est assez contradictoire.
03:31On leur dit, d'un côté, n'écoutez pas, ne vous sacrifiez pas pour la société qui a besoin d'enfants,
03:36parce qu'on l'a vu avec les réformes des retraites, par exemple, plus d'enfants, plus de retraites par répartition.
03:41Ne vous sacrifiez pas, mais en même temps, sacrifiez-vous pour la planète.
03:44Si vous avez envie d'enfants, il faut que vous réprimiez ce désir pour la planète.
03:48Alors, moi, je suis quand même très surprise, parce que, vous savez, autrefois, on appelait la planète l'environnement,
03:52parce qu'en fait, c'était une conception de l'écologie autour de l'homme.
03:55L'environnement s'est fait pour environner. Aujourd'hui, on considère la Terre comme une espèce de Gaïa,
03:59vous savez, des déesses antiques, qui avaient besoin de sacrifices d'enfants.
04:03Là, les femmes sont obligées de sacrifier leur maternité à la déesse Gaïa.
04:08Alors, moi, je n'y crois pas du tout. Je vais vous raconter l'histoire du petit poussé.
04:14Vous savez, j'essaie de le raconter dans mon livre.
04:15C'est quand même le fond de notre culture française.
04:19Le petit poussé, ils ont sept enfants, vous vous souvenez ?
04:21Donc, les parents au septième, vraiment, se disent, on va les lâcher dans la forêt,
04:25parce qu'on n'arrive plus à s'en occuper.
04:26Et c'est le petit septième, le petit poussé, le surnuméraire,
04:29qui trouve la solution pour ramener, non seulement ses frères et soeurs à la maison,
04:34mais enrichir ses parents.
04:36C'est un peu la même chose pour tous les problèmes qui nous guettent,
04:39en matière d'écologie et autres.
04:40C'est qu'on peut imaginer que la somme des intelligences individuelles conduira à trouver des solutions.
04:47Moi, je trouve que c'est envisager le progrès de façon décliniste de cette façon.
04:52C'est terrible.
04:52C'est comme si pour la péridurale, mutatis, mutandus,
04:55vous savez, c'est ce qui permet d'avoir des enfants sans douleur.
04:57Autrefois, on a couché dans la douleur, comme si on avait dit,
04:59n'ayez plus d'enfants, comme ça, il n'y aura plus de douleur.
05:01Ben non, on a trouvé la péridurale et on a des enfants avec beaucoup moins de douleur.
05:03Et dans votre livre, indépendamment de ces arguments,
05:07vous voulez réhabiliter aussi les femmes mères de famille, en quelque sorte.
05:13Mettre un accent beaucoup plus positif.
05:16Parce qu'il y a des aspects qui sont plus sombres aussi,
05:20peut-être de certaines mères,
05:21il y a une forme de « ce n'est pas facile » d'élever son enfant,
05:25où on peut avoir des difficultés lors de la grossesse, bien sûr,
05:29ou dans les premières années.
05:30C'est parfois compliqué.
05:32Ce n'est pas un geste anodin de faire un enfant et de l'élever ensuite.
05:35Oui, mais rien n'est anodin, je dirais, dans la vie.
05:38Quelqu'un me disait, oui, c'est des responsabilités.
05:40Mais tout le travail, c'est des responsabilités.
05:43Tout ce que l'on fait, sinon on reste dans son lit, on ne fait rien.
05:45Et puis comme ça, on n'a aucune responsabilité.
05:48Non, je crois qu'il faut rappeler, il y a aussi des mères maladroites.
05:51Personne n'est parfait.
05:52Il peut arriver, et de façon exceptionnelle,
05:54parce que je trouve qu'il y a une espèce de mère bashing actuellement.
05:58Il peut arriver qu'il y ait des mères toxiques et déséquilibrées.
06:01Mais globalement, la majorité des mères aiment leurs enfants
06:05et veulent le bien de leurs enfants.
06:07Et les enfants aiment leur maman.
06:08Vous avez rappelé la fête des mères.
06:09D'ailleurs, je voulais simplement dire une chose,
06:11c'est que c'est extrêmement important que les institutrices
06:12contribuent à cette fête des mères,
06:15notamment pour les mères célibataires.
06:16Vous savez, quand vous n'avez pas de compagnon qui dit à votre tout petit
06:19« Ah ben tu sais, ça serait bien de faire quelque chose pour maman.
06:21Votre tout petit, il ne sait pas le faire tout seul. »
06:22C'est évident, même s'il a envie de le faire.
06:24Les maîtresses qui le font, c'est extrêmement important.
06:28La parenthèse est refermée.
06:29Non, ce que je voulais dire, c'est qu'aujourd'hui,
06:31elles sont dans l'ombre.
06:32On peut se moquer d'elles.
06:35Les mères de familles nombreuses, les colibés,
06:38je vous laisse imaginer.
06:40On n'a pas du tout parlé d'elles au moment de la réforme des retraites.
06:43Oui, très peu.
06:44Oui, bien sûr.
06:45Vous savez, c'est terrible.
06:47À aucun moment, un politique ne s'est dit,
06:51sauf certains de droite qui ont aussitôt été qualifiés de cryptopéthénistes,
06:56ne s'est dit, tiens, il faudrait aider les mères.
07:00Aider les mères parce que c'est vrai que c'est des sacrifices financiers
07:03et c'est vrai que la société en a besoin.
07:05Donc évidemment que les mères n'ont pas des enfants pour les retraites.
07:09Ce n'est pas le sujet.
07:11Mais néanmoins, il faut à la fois reconnaître leurs mérites
07:14et en même temps les aider et puis compenser.
07:17Moi, je vois beaucoup de mères de famille qui ont eu des enfants
07:19et aujourd'hui elles se retrouvent à la retraite.
07:21Elles ont une retraite de misère.
07:23Et donc leurs enfants servent la retraite des enfants des autres.
07:26Elles ont arrêté de travailler quand elles ont eu des enfants.
07:28Voilà, mais si vous voulez, c'est un angle du féminisme un peu mort
07:31parce qu'en même temps elles disent qu'il y a une différence de salaire entre hommes et femmes
07:34mais en fait c'est une différence de salaire entre mères et hommes
07:38ou entre femmes sans enfants et mères.
07:42C'est la maternité qui souvent vous conduit à interrompre.
07:45Alors avec le télétravail, aujourd'hui il y a quand même des aménagements
07:48Oui, bien sûr, il y a des aménagements de plus en plus.
07:50En plus il y a le congé paternité pour que le père aide aussi
07:52parce que c'est vrai auparavant.
07:54Ce qui est normal aussi.
07:55Oui, oui, bien sûr.
07:55Mais ce que je veux dire c'est que toutes ces interruptions de carrière,
07:59ce travail à temps partiel, ces changements de métier parfois
08:01n'est pas pris en compte.
08:03Si vous avez des enfants qui servent la retraite des autres
08:06c'est aussi normal que la vôtre soit servie.
08:09Vous remarquerez que c'est l'Angle-Mauriel, moi le pivet hier.
08:11Vous savez, qui est au père Soir.
08:13La présidente de l'Assemblée nationale.
08:15Elle a dit, et j'ai trouvé ça très touchant,
08:16j'ai cinq enfants, c'est ma grande fierté, ça m'a beaucoup apporté.
08:19Sur X, elle était au père Soir au moment de la réforme des retraites.
08:23Je ne l'ai pas entendue sur ce sujet.
08:25Je ne l'ai pas entendue sur ce sujet.
08:27Allez, nous poursuivons avec vous Gabriel Kuzel.
08:30Yes Kids, la colère d'une mère face au nouveau dictat, entre guillemets, de la famille.
08:34C'est aux éditions Fayard.
08:36Est-ce que vous êtes d'accord avec les arguments avancés par Gabriel Kuzel ?
08:40Ou en désaccord ?
08:41N'hésitez pas, 0 826 300 300.
08:44Est-ce que c'est un acte égoïste ou pas ?
08:47De ne pas faire d'enfants ou de faire des enfants, justement, aussi.
08:51Parce qu'il y en a certains qui veulent faire des enfants
08:53et qui ne s'en occupent pas bien non plus derrière.
08:55C'est un vrai sujet de société.
08:58Vous n'hésitez pas, 0 826 300 300.
09:00Vous avez la parole.
09:01La vérité en face jusqu'à 10h sur Sud Radio.
09:03Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
09:08La vérité en face jusqu'à 10h avec Gabriel Kuzel qui a écrit ce livre Yes Kids.
09:14Qui est d'ailleurs un sujet de discussion parfois dans les familles.
09:18De faire des enfants, pas des enfants.
09:22Parce que la société est de plus en plus compliquée aussi, Gabriel Kuzel.
09:26Ça, il faut le reconnaître, quoi.
09:28Oui, c'est vrai.
09:29Ben oui, est-ce qu'on va trouver la bonne personne
09:32avec qui on va faire des enfants, élever ses enfants ?
09:34Parce que c'est un tout aussi.
09:36Il ne faut pas forcément...
09:37Alors, on se souvient de la chanson de Jean-Jacques Goldman.
09:39Elle a fait un bébé toute seule.
09:41Aujourd'hui, il y a des femmes qui, justement, aussi font
09:44parce qu'elles se disent
09:45« Je préfère élever mon enfant seule
09:47plutôt que d'être mal accompagnée, entre guillemets. »
09:51C'est une vraie difficulté.
09:53C'est-à-dire, d'un côté, il y en a qui veulent impérativement avoir des enfants
09:55et puis d'autres qui s'interrogent.
09:58Est-ce que je peux faire des enfants ?
10:00Comment je vais les élever ?
10:01Est-ce que ça va être compatible avec ma vie ?
10:03Notamment chez, évidemment, les femmes.
10:05Oui, j'avais raison.
10:07Mais du reste, c'est vrai que cet élément de stabilité qu'est l'enfant,
10:11parce qu'une fois que l'enfant est là,
10:12c'est un peu la statue du commandeur qui est témoin de la relation passée.
10:15Vous pouvez vous séparer de quelqu'un, vous pouvez divorcer,
10:17vous pouvez changer de compagnon, il reste l'enfant.
10:19Donc, c'est vrai que dans une société très mouvante
10:22où on peut revenir sur beaucoup de choses,
10:24ça a quelque chose peut-être d'éternel,
10:28mais en même temps, c'est ça qui est beau,
10:30qui peut faire peur.
10:32Puis aussi, vous savez, on présente toujours le fait de ne pas avoir d'enfants.
10:34C'est là que je trouve qu'il y a une sorte de mystification,
10:37comme la liberté par essence de la femme.
10:39La maternité serait son fardeau,
10:41il faudrait qu'elle s'en décharge au bord de la route.
10:43Et ce serait donc une façon de se désaliéner.
10:47Mais il y a aussi des femmes qui veulent des enfants,
10:48et dont le compagnon n'en veut pas.
10:50Vous voyez, moi, j'ai une femme, une amie,
10:53j'ai hésité à écrire ce livre en pensant à elle,
10:54parce qu'elle n'a pas eu d'enfant, je vais vous raconter un peu.
10:56Elle me disait, si, si, parle-en, c'est important,
11:00parce que j'ai eu un compagnon qui avait déjà des enfants,
11:02donc il ne voulait pas que j'en ai,
11:05parce qu'il avait déjà eu son compte.
11:06Donc, en fait, elle me dit l'expression,
11:08mon corps, mon choix, c'était en fait mon corps, son choix.
11:11Puis, après, je me suis séparée de lui,
11:13et il était trop tard pour avoir des enfants.
11:15Donc, en fait, c'était mon corps, mon choix.
11:17Donc, elle me dit la phrase, mon corps, mon choix,
11:20comme slogan pour asseoir l'idée que la femme maîtriserait sa fécondité,
11:24et que ne pas avoir d'enfant serait l'ultime liberté.
11:27Elle me dit, ce n'est pas tout à fait ça dans la vraie vie.
11:32Donc, c'est vrai, il y a aussi des femmes qui veulent avoir leurs enfants,
11:34parce qu'il y a beaucoup de familles monoparentales,
11:36parce que les hommes se barrent, si vous me permettez cette expression vulgaire.
11:41Mais, encore une fois, ça n'en a rien à la beauté de la maternité
11:44et aux joies qu'elle apporte.
11:46Je pense quand même qu'il faut absolument en parler.
11:50Je voulais dire aussi que pour les grands-parents, c'est parfois difficile.
11:52Vous savez, quand leurs enfants leur disent,
11:54leurs filles leur disent, moi, je ne veux pas d'enfant.
11:56Voilà, je ne veux pas d'enfant.
11:57C'est une rupture.
11:58Alors, souvent dans les reportages, j'ai remarqué,
12:00les jeunes filles disent, mes parents ont bien compris.
12:02Moi, je peux vous assurer que pour parler à des grands-parents,
12:04parfois, ils disent qu'ils ont bien compris
12:05parce qu'ils ne veulent pas blesser leurs filles,
12:06parce qu'ils pensent que c'est son choix.
12:08Mais c'est une vraie douleur, c'est une vraie souffrance.
12:11Ils aimeraient avoir des petits-enfants,
12:12ils aimeraient que se continue la famille.
12:13Donc, c'est un sujet, c'est un non-dit qui est extrêmement fort.
12:19Mais alors, il y a aussi l'autre débat de pourquoi pas faire des enfants,
12:23mais pas trop, entre guillemets.
12:25On dit, oui, la planète, 8 milliards d'habitants,
12:28on va aller à 10 milliards, il y a trop de monde sur Terre, etc.
12:31Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
12:33Est-ce qu'il faut, on ne va pas aller jusqu'à ce...
12:36Quoique, on ne sait pas, peut-être que dans quelques années,
12:38on retournera jusqu'à ce qui se faisait en Chine avec l'enfant unique.
12:42Les Chinois, qu'ils déplorent aujourd'hui,
12:43ils ne savent plus quoi faire pour des âgés non plus.
12:46Ils se retrouvent avec une population très déséquilibrée
12:48parce que les gens trouvant les garçons plus rentables,
12:52il y avait des avortements précoces de filles,
12:54comme il n'en avait droit qu'à un.
12:56Donc, il y a un déséquilibre garçon-fille
12:58qui, évidemment, conduit à des difficultés sociales énormes.
13:01Et en plus, aujourd'hui, ils veulent inciter les Chinois à avoir des enfants.
13:05Mais le pli est pris.
13:05Mais je dirais que c'est presque comme chez nous, comme en Occident,
13:07où il y a eu une incitation psychologique.
13:11Il y a tout qui concourt à faire que les gens ne veulent plus d'enfants.
13:15Je remarque, et c'est quand même un petit peu...
13:17Moins d'enfants, moins d'enfants.
13:19Moins d'enfants et pour certains, plus d'enfants.
13:21Mais la contraception est venue réguler les choses
13:24par rapport aussi aux générations précédentes.
13:26Oui, mais vous avez raison.
13:28Mais il y a aussi cette idée...
13:30Alors déjà, je vous dis, les familles nombreuses, aujourd'hui,
13:32sont extrêmement décriées.
13:33C'est les dernières à être discriminées.
13:35Moi, j'ai une famille nombreuse.
13:37Un agent immobilier m'a dit un jour,
13:39« Ah ben non, le propriétaire ne veut pas vous louer cet appartement
13:41parce que vous comprenez... »
13:42Oui, c'est raconté dans votre livre.
13:44Vous parlez de votre expérience personnelle.
13:46C'est très décomplexé.
13:46Vous savez, on parle de la stigmatisation de je ne sais pas quelle minorité.
13:49Je peux vous dire que les familles nombreuses,
13:51on leur dit sans complexe,
13:53« Non, on ne veut pas tout. »
13:54Il y a aujourd'hui des espaces no-kits.
13:56Mais moi, ce qui me frappe,
13:57c'est que c'est quand même l'Occident qui ne s'aime plus.
13:59Pardon de faire un petit peu de...
14:01Je ne sais pas si on peut appeler ça de la politique ou de la métapolitique.
14:04Mais déjà, on enjoint l'Occident,
14:06qui, par exemple, l'Europe, la France,
14:08quand on regarde à l'échelle de la Terre,
14:11ce n'est pas les grands pollueurs.
14:12Pollueurs, on ne va pas se mentir.
14:14Donc, on leur dit,
14:15« N'ayez plus d'enfants. »
14:16Ça, c'est le discours d'Yves Cochet,
14:18quelqu'un d'Europe Écologie Les Verts.
14:20Qui s'est enfermé dans son bunker.
14:21Oui, il a écrit un livre avec Sandrine Rousseau.
14:26Il a eu ses entrées partout.
14:27Il est eurodéputé.
14:29C'est quelqu'un qui compte.
14:31Donc, il était prêt même à faire des allocations familiales
14:34presque à l'envers.
14:35C'est-à-dire que plus on a d'enfants, moins on a d'allocations.
14:38Ou de les arrêter un certain nombre d'enfants.
14:40Et il dit, parce qu'il faut accueillir les enfants des autres.
14:44Il y a assez d'enfants sur la planète.
14:45Donc, il faut que les Occidentaux n'aient plus d'enfants.
14:47Mais je me dis,
14:48mais c'est quelle forme de détestation de soi ?
14:49C'est quand même délirant.
14:50Vous voyez ?
14:51C'est dans la fable de La Fontaine.
14:53C'est le libou, le dialogue.
14:55Mes petits sont beaux, mignons, etc.
14:56Nous, on aime moins nos enfants que ceux des autres.
14:58Et vous savez, ce n'est pas neutre, en fait, si on réfléchit à ça.
15:01Parce que qui véhicule notre culture, notre civilisation,
15:06nos mœurs, notre façon de vivre ?
15:07Eh bien, quand vous aurez brûlé tous les bâtiments,
15:10abattu, vous savez, je parle de la Conseil de Culture,
15:12abattu les statues, interdit aux uns et aux autres de parler,
15:15ce qui se transmet de votre culture et de votre civilisation,
15:17c'est quand même ce que vous avez au fond du cœur,
15:18ce que vous transmettez à vos enfants.
15:20C'est une petite civilisation sur pattes, les enfants.
15:22Donc, je crois qu'il y a une forme de détestation de soi de l'Occident
15:24qui l'a conduit à ne pas avoir envie de se dupliquer.
15:27Oui.
15:27Mais, Gabriel Cluzel, il y a aussi la question de,
15:32est-ce qu'on a la même vision des choses, la même façon de vivre,
15:37et peut-être d'avoir une relation aussi à l'avenir,
15:41si on a des enfants ou si on n'a pas des enfants ?
15:43Pour la transmission de la génération.
15:44Bien sûr que ce n'est pas la même.
15:45Ce n'est pas la même ?
15:46Ce n'est pas la même.
15:47Vous savez, il y a quelques années, alors ça a un petit peu changé,
15:49parce que les dirigeants ont changé,
15:50mais je me souviens que sur les réseaux sociaux,
15:53les gens disaient, mais nos gouvernants n'ont pas d'enfants,
15:55aucun n'a des enfants, il y avait Emmanuel Macron,
15:57mais il y en avait d'autres dans tous les pays,
15:59il y avait Angela Merkel à l'époque,
16:01il disait, mais finalement...
16:02La fin de l'année, vous le rappelez dans le livre,
16:04elle en a sept enfants,
16:05on ne peut pas lui reprocher de ne pas se projeter dans l'avenir,
16:08de ce point de vue-là,
16:09mais il disait, mais finalement,
16:11il se préoccupe moins de l'avenir que nous,
16:13parce qu'ils n'ont pas ce bon en avant
16:17que constitue des enfants, cette vision de l'horizon,
16:21ils peuvent être dans une démarche,
16:23après moi, le déluge.
16:24Donc, évidemment que l'enfant vous projette,
16:27mais aussi, je dirais, il vous empêche de vieillir.
16:28C'est ça, c'est curieux,
16:30parce qu'au début, quand vous êtes jeune,
16:31vous vous dites, oh là là, je ne suis plus une jeune fille,
16:33j'ai une poussette,
16:34je ne peux plus aller en boîte de nuit jusqu'à 3 heures du matin,
16:37mais quand vous avez des enfants plus grands,
16:40c'est eux qui vous gardent jeune.
16:41Ils vous expliquent comment vous habillez,
16:42ils vous expliquent qui sont les youtubeurs à la mode,
16:45ils vous contrent aussi.
16:47Vous savez, il y a un chapitre
16:48qui me paraît spécialement mensonger
16:49dans le livre de Corinne Meyer-Nokil,
16:51c'est qu'elle dit, oh, quand vous déjeunez avec vos enfants,
16:54vous dînez avec vos enfants,
16:55c'est le dîner de con,
16:56parce que forcément, vous êtes entre la banane écrasée
16:57et le petit suisse.
16:58Je peux vous assurer que quand ils grandissent,
17:00il n'y a plus de dîner de con,
17:01ou alors le con, c'est vous,
17:02parce qu'ils vous poussent dans vos retranchements,
17:04ils ont des tas d'arguments,
17:05c'est pire qu'un plateau de Sud Radio,
17:07ça, croyez-moi.
17:08Donc, si vous voulez,
17:10c'est extrêmement vivifiant, motivant,
17:13et puis, je vais vous dire,
17:15j'ai même reçu des lettres de Jean,
17:16et ça m'a beaucoup touchée,
17:18qui me disaient,
17:19enfin, une dame,
17:19que je me permets de parler d'elle,
17:21parce qu'elle m'a autorisé à le faire,
17:21je ne donne pas son nom,
17:22elle m'a dit,
17:24mon fils s'est suicidé à 15 ans,
17:26avec un camarade,
17:26je ne sais pas de quelle façon,
17:27mais il s'est suicidé,
17:28est-ce qu'on peut imaginer de pire pour une mère ?
17:30Mais elle me dit, en même temps,
17:32je l'ai connue pendant 15 ans,
17:33c'est la plus belle rencontre de ma vie.
17:35Voilà.
17:35C'est, vous voyez,
17:36malgré la souffrance,
17:37vous voyez.
17:38Donc, moi,
17:43on ne peut plus voyager.
17:44Alors, c'est vrai,
17:45pas vrai,
17:45c'est vrai quand ils sont tout petits,
17:46parce qu'avec nos rissons,
17:47c'est évident qu'on fait moins de choses.
17:48Oui, mais d'ailleurs, ça, il faut apprendre,
17:49et je pense qu'on ne le fait plus,
17:51apprendre, peut-être aux femmes,
17:53mais aux familles,
17:54dans leur ensemble,
17:54que quand on fait un enfant,
17:56ce n'est pas anodin,
17:57et donc, il y a un certain nombre
17:59de changements dans sa vie, bien sûr.
18:02Et ce sont des contraintes,
18:03il faut parler aussi de contraintes,
18:04mais s'il y a des joies
18:05que vous défendez dans ce livre.
18:06Il y a des contraintes,
18:07mais ce que je veux dire,
18:08c'est que l'enfant grandit.
18:09Donc, la contrainte d'un enfant de 2 mois
18:11n'est pas la contrainte d'un enfant de 18 mois.
18:13Mais rencontrer,
18:14c'est intéressant d'aller voyager
18:15pour rencontrer les enfants des autres,
18:17mais rencontrer ses propres enfants,
18:18c'est pas mal non plus.
18:19Merci, Gabrielle Cluzel,
18:21Yes Kids,
18:21aux éditions Fayard.
18:23Merci.
18:23Merci d'être venu ce matin sur Sud Radio.
18:26Dans un instant,
18:26c'est la fin de la vérité en face,
18:28dans un instant,
18:29Gilles Gansman,
18:29Valérie Expert,
18:30évidemment,
18:31les débats et la partie médias
18:32jusqu'à midi sur Sud Radio.
18:34Sud Radio.
18:35Sud Radio.
18:35Parlons vrai.
18:36Parlons vrai.
18:37Sud Radio.
18:38Parlons vrai.