Le Tour de la France par 2 Enfants - 1957 - Episode 21 - Les Grandes Espérances

Daniel31

25/05/2025

DB - 25-05-2025

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00:00Musique

00:30Après une nuit d'angoisse, où ils enterraient dans la montagne,

00:43André et Julien ont pu alerter les sauveteurs qui retrouvent dans la neige M. Alexandre,

00:47l'amateur de Rome, qui les a mis dans de si beaux draps,

00:50et qui semble pour l'heure bien vivant et toujours joyeux malgré sa jambe cassée.

01:00Seul Ursi manque à l'appel, perdu sans doute, qui sait où, dans la montagne.

01:23A Grenoble, nouvelle angoisse à l'hôtel.

01:26Un mystérieux personnage vêtu de noir tente de persuader Julien de le suivre.

01:32Échappés de justesse au péril, nos amis reprennent la route de Marseille

01:35et arrivent aujourd'hui à Montélimar, au cours de ce 21e épisode dont la Maxime proclame

01:40« L'industrie, puissance effrayante mais aussi puissance bienfaisante, travaille pour l'humanité ».

01:47A Montélimar, ils avaient un rendez-vous avec le passé.

02:15La maison de la famille ouvrait sur le ciel ses fenêtres vides comme des yeux tristes

02:27depuis que les Leclerc étaient partis à travers le monde.

02:32Une maison abandonnée où le vent jouait les propriétaires,

02:36s'amusait à faire tourbillonner dans le fond des chambres désertes

02:39les vieilles lettres, les photos jaunies, les souvenirs.

02:43Il y avait quinze ans, dans quelques jours, un garçon était né là, dans cette chambre,

02:52peut-être là-haut, où campaient aujourd'hui les chauves-souris.

02:57« Nous l'appellerons André, comme toi », avait dit Madame Leclerc à son mari.

03:01« André, pourquoi pas Julien ? »

03:04« Pas Julien », avait dit quelqu'un.

03:05« Julien, ce sera pour le suivant. »

03:07« Il lui faudra un frère à ce petit, il risquerait de s'ennuyer. »

03:11« Un frère tout blond, autant que celui-ci est brun. »

03:16André et Julien n'avaient pas prévu qu'à ce rendez-vous avec le passé,

03:20ils trouveraient aussi le printemps.

03:23Le printemps qui semblait avoir attendu pour faire éclater son premier bourgeon,

03:27pour lancer à travers les branches le bataillon joyeux des oiseaux,

03:30des grillons, des coléoptères, pour frapper les trois coups de son grand spectacle.

03:35Que Julien et André soient assis là, sur le banc de la famille à Montélimar.

03:46« Un peu de terre de la maison de jadis, pour le jardin de la maison de demain. »

04:16« Un peu de terre de la maison de jadis, pour le jardin de la maison de jadis, pour le jardin de la maison de jadis,

04:46à deux pas du vieux Montélimar où dorment les souvenirs,

04:54la ville nouvelle crie de toutes ses façades.

04:57Un seul mot, « Nougat », un mot magique,

05:00qui ensorcelle au passage les Parisiens, les Lyonnais,

05:04tous les automobilistes qui descendent la fameuse Nationale 7,

05:07vers la Méditerranée et les vacances.

05:09Ici, on jurerait que les maisons elles-mêmes sont bâties de Nougat.

05:30Comme dans le palais de Dame Tartine, on imagine que les pavés sont de croquants,

05:34les arbres de réglisse, les fontaines de sirop.

05:37Et les bras nus des marchandes de Nougat, qu'on aperçoit derrière les vitrines,

05:41les manches relevées à cause de la chaleur, ont l'air d'être faits eux aussi en Nougat.

05:45L'odeur des amandes grillées se mêlait maintenant à l'odeur des bourgeons éclos.

05:58André et Julien n'y purent résister.

06:01Ils confièrent leur bagage à une marchande de Nougat

06:03et partirent à la découverte de Montélimar et du printemps.

06:06Tandis qu'ils marchaient à travers le parc,

06:17une voix bien connue s'éleva de derrière un bosquet.

06:20Salut Julien !

06:23Guignol ! Guignol !

06:26Arrivé de Lyon au pays du Nougat.

06:28Guignol tombé du ciel.

06:36André et Julien connaissaient bien la malice et la vivacité de Fred,

06:46je veux dire de Guignol.

06:47Ce fut une vraie poursuite à travers le parc,

06:50aussi achetarnée mais plus joyeuse que celle du créancier à travers les rues de Lyon.

07:23Ils passèrent la journée à rire,

07:33à imiter les commères de Lyon,

07:35à courir,

07:36à sucer du nougat.

07:38Fred se refusait toujours à expliquer la raison de sa présence à Montélimar.

07:43À la nuit tombée,

07:45Fred annonça soudain que le moment était venu

07:48de révéler la vérité, toute la vérité.

07:50Il entraîna ses amis vers une petite rue sombre

07:54avec de grands airs de mystère.

07:56Fermez les yeux, ordonna Fred.

07:58Attention, je compte jusqu'à trois.

08:01...

08:07...

08:09...

08:11...

08:15...

22:51ville que vous traversez. Je serai pour vous un ami, entre l'ami du Havre et celui de Marseille.

22:59L'ami d'Avignon. Non, non, pas d'Avignon. C'est là que tout a commencé à se gâter.

23:04Tiens, l'ami de Lyon, par exemple. Il n'y a pas que Lyon seulement. On a d'autres de bons souvenirs.

23:11Et Montélimar. Montélimar, c'est vrai. Et Orange. Et Donvers. Ah non, là, ça commence à en faire un peu trop.

23:18L'ami du Rhône. Ah, c'est ça, l'ami du Rhône. Tu te souviens du Rhône à Donzère ? Il est plein de fierté et d'arrogance.

23:28Il ne veut pas entrer dans l'écluse. Et il finit par passer dessous. Bien obligé. C'est pas de la méchanceté.

23:35Seulement, il aime trop son indépendance. Il vaut mieux pas se confier à lui.

23:40Les gars ont au petit navire qui veulent naviguer dessus. Adieu, mon petit navire.

23:43Salut, Fred. Adieu, Julien. À la prochaine.

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