Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 3 jours
Dans une longue déclaration de près de minutes en ouverture d'émission, Léa Salamé a récusé hier soir toute "banalisation de la Shoah" et assuré vouloir porter "une voix de paix", après des propos récents de Thierry Ardisson dans son émission, où il avait comparé Gaza à Auschwitz.

Thierry Ardisson avait affirmé dans l'émission pré-enregistrée que Gaza, "c'est Auschwitz, voilà, c'est tout ce qu'il y a dire", faisant référence au camp de concentration et d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau en Pologne.

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avaient condamné ses propos.

Après ces propos dans l'émission "Quelle Epoque!" du 10 mai, l'animateur et producteur avait demandé pardon auprès de "ses amis juifs" puis ouvert sa demande de pardon à tous ceux qui avaient pu être blessés par ses propos tout en rappelant avoir à plusieurs reprises pris position publiquement contre l'antisémitisme.

Thierry Ardisson avait ensuite expliqué chez nos confrères de RMC qu'à la fin de l'enregistrement personne n'était revenu sur cette séquence qui ne semblait avoir choqué personne sur le moment L'animateur en noir avait regretté que ce passage ne soit pas coupé lors du montage de l'émission, celle-ci n'étant pas en direct

Hier soir, Léa Salamé lui a donné raison en reconnaissant que cette séquence aurait dû être "coupée" au montage:

"Je sais que cette séquence a choqué, je sais qu'elle a blessé des gens et cela me mortifie parce que je rejette toute banalisation de l'abomination ultime que fut la Shoah. Je n'ai cessé ici et dans tout mon parcours de journaliste de rappeler le mal absolu que fut le génocide nazi, et de faire témoigner les derniers rescapés.

Tout ce que je suis, mes origines, l'histoire de ma famille, du génocide arménien dans ma famille maternelle aux guerres du Proche-Orient de mon enfance, je me suis battue contre les haines entre les peuples et entre les religions.

Je continuerai toute ma vie à essayer de faire entendre une voix de paix et d'apaisement, c'est mon combat".

En revanche, Léa Salamé n'est pas revenue sur la deuxième polémique, qui concerne la présentation parcellaire du Dr PItti qui était également en plateau et qui avait provoqué la colère de Thierry Ardisson quand il a découvert qui était vraiment cet homme.

Thierry Ardisson avait déclaré :

'"Léa Salamé présente ce docteur Pitti comme Mère Teresa sans en dire plus. En fait, le mec est un homme politique qui s'est présenté aux élections sous la bannière NFP (Nouveau Front Populaire, ndlr) au parti Place Publique (NDLR : le parti de Raphaël Glucksmann, mari de Léa Salamé), et ça, on ne le savait pas. (...) Il y avait Apolline de Malherbe qui était là, il y avait effectivement Léa qui devait peut-être le savoir, mais moi je ne le savais pas."

Hier soir Léa Salamé n'a pas justifié le fait qu'elle n'avait pas indiqué qui était vraiment cet homme, personnalité politique engagée

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Je tenais à revenir sur ce qui s'est passé lors de la dernière émission qui a suscité énormément de réactions.
00:04Ce moment donc où nous évoquions la situation dramatique à Gaza avec le médecin humanitaire Raphaël Pitti
00:09et où Thierry Ardisson a comparé Gaza à Auschwitz.
00:12Thierry Ardisson s'est excusé le lendemain disant avoir parlé sous le coup de l'émotion.
00:17Mais je sais que cette séquence a choqué.
00:19Je sais qu'elle a blessé des gens, notamment des enfants et des petits-enfants de rescapés d'Auschwitz.
00:24Et cela me mortifie.
00:25Cela me mortifie parce que je rejette toute banalisation de l'abomination ultime que fut la Shoah, l'extermination des Juifs d'Europe.
00:32Et je n'ai cessé ici, dans tout mon parcours de journaliste, de parler, de rappeler le mal absolu que fut le génocide nazi
00:39et de faire témoigner les derniers rescapés.
00:42Encore ici même, en janvier dernier, lorsque nous avons reçu, et c'était un moment bouleversant,
00:47Ginette Kolinka et Esther Seneau pour commémorer les 80 ans de la libération du camp d'Auschwitz.
00:52Nous avons par ailleurs consacré de très nombreuses émissions au massacre du 7 octobre,
00:58aux attaques terroristes abjectes du Hamas, au sort des otages et à la montée effrayante de l'antisémitisme en France.
01:05Alors cette séquence, nous aurions dû être vigilants et anticiper qu'elle pourrait être isolée,
01:10sortie de son contexte et diffusée sur les réseaux sociaux,
01:13qu'en 2025, on peut diffuser hors contexte 20 secondes d'une émission de 2h30,
01:18sans rappeler ce qui s'est dit avant et ce qui s'est dit après.
01:21Et ce que Thierry Ardisson a dit dans cette même émission, quelques minutes auparavant,
01:26c'était une dénonciation sans appel de la montée de l'antisémitisme en France,
01:30faisant aussi là une comparaison historique radicale pour alerter
01:35que la situation des Juifs de France aujourd'hui serait la même qu'à Berlin en 1930.
01:40– On est dans un pays où le député Jérôme Getsch se fait jeter d'une manifestation sous prétexte qu'il est juif.
01:48Je veux dire, on est à Berlin en 1930, moi j'étais un des premiers à le dénoncer dans Salut les terriens,
01:54l'époque où les Juifs ne se passent pas sortir de chez eux, mais vous vous rendez compte où on est ?
01:58C'est incroyable !
02:00Moi quand j'ai viré Dieudonné, donc c'était en 2004,
02:03Valls a arrêté ses spectacles en 2014 à peu près,
02:07en 2004 je l'ai viré en direct de mon plateau.
02:09– Ça vous dites, j'ai toujours mis un point d'honneur à inviter des infréquentables,
02:12mais Dieudot et Soral c'était plus possible.
02:14– Ah ben non, on ne peut pas, la France, moi mes parents n'ont jamais vendu du beurre aux Allemands,
02:18mais je veux dire, moi l'attitude de la France pendant la guerre de 40,
02:22mais moi j'en ai honte, ça voilà un truc dont j'ai honte.
02:25– Et ce n'est pas tout, quelques secondes seulement après avoir fait la comparaison entre Gaza et Auschwitz,
02:29voilà ce que dit Thierry Ardisson également.
02:32– Ce qu'il faut dire pour finir, à mon sens c'est que pendant la guerre, on nous dit, on ne savait pas.
02:37Bon, en fait il savait, parce qu'il survolait les camps de concentration,
02:41il savait bien qu'il y avait des camps,
02:42maintenant la théorie américaine c'était on va d'abord libérer l'Europe,
02:45après on s'occupera des camps, on ne va pas s'occuper que des camps tout de suite, voilà.
02:49Même le pape je pense, tout catholique que je sois, même Pidouz était au courant, enfin je veux dire bon.
02:54Mais là on a exactement la même situation, on nous dira, mais vous le saviez, c'est ça qu'il faut.
02:59– Alors on comprend quand on a écouté l'intégralité de ces propos que Thierry Ardisson laisse éclater son émotion et son indignation,
03:06à la fois devant la souffrance des juifs de France,
03:08comme quelques minutes plus tard devant la souffrance des civils de Gaza,
03:11et qu'en aucun cas en fait il voulait banaliser la Shoah,
03:14mais comparer le regard ou l'indifférence qu'on peut avoir face à l'histoire.
03:18Mais dans cette séquence de 20 secondes coupée et diffusée sur les réseaux sociaux,
03:22on peut laisser croire qu'on la banalise, qu'on banalise la Shoah,
03:26et rien que pour ça, eh bien nous aurions dû la couper.
03:29Mais ce que nous regrettons aussi, c'est que cette polémique ait éclipsé,
03:33le sujet premier qui était de parler de la situation dramatique à Gaza,
03:36des milliers de morts et des enfants qui ont faim.
03:39Je vous le dis tout net, être accusé de complaisance à l'égard du Hamas ou de l'antisémitisme
03:44quand on produit une parole forte sur Gaza, ça ne marche pas, pas ici, pas avec moi.
03:50Toute ma vie, tout ce que je suis, mes origines, l'histoire de ma famille,
03:53du génocide arménien dans ma famille maternelle,
03:55aux guerres du Proche-Orient, de mon enfance, région où je suis née,
03:58toute ma vie, je me suis battue contre les haines entre les peuples et entre les religions,
04:03pour la paix, pour une France aussi où chrétiens, musulmans, juifs, athées
04:06peuvent encore se parler et même s'aimer,
04:09car je sais le prix personnel et collectif de ces guerres,
04:12je suis le produit de cette histoire-là, tourmentée et tragique,
04:15et je continuerai toute ma vie à essayer de faire entendre une voix de paix et d'apaisement.
04:20C'est mon combat.
04:21Applaudissements

Recommandations