DB - 24-05-2025
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00:00Musique
00:30Sans nouvelles de leur oncle, André et Julien se sont installés dans son pied-à-terre de Lyon.
00:47Pour la première fois, nos deux amis se sentent un peu chez eux et Julien se révèle une maîtresse de maison parfaite.
00:53Musique
00:55André a pris un métier, il est vendeur de journaux.
01:07Musique
01:07Ainsi, malgré leurs soucis, nos enfants ont trouvé pour quelque temps la tranquillité, l'amitié aussi.
01:17Nos deux héros se sont vite liés avec deux voisins sympathiques, Marie, la petite boulangère, et Fred, un garçon plein d'insouciance, manipulateur au célèbre guignol de la ville.
01:29Marie, Fred et ses joyeux compagnons à tête de bois réussiront-ils à retenir à Lyon nos deux amis ?
01:35C'est ce que nous saurons au cours de ce 18e épisode dont la maxime est « Marchons toujours la main dans la main ».
01:42Le lendemain matin, on sera atteint d'ouvrir la boîte aux lettres.
02:09Tiens, je veux te lire la lettre de M. Gertal.
02:14Mes chers enfants, j'espère que vous avez maintenant retrouvé votre oncle à Lyon et je vous écris que votre vie a changé.
02:25La mienne vient de changer aussi considérablement.
02:28J'ai quitté Roubaix avec ma famille depuis un mois pour venir m'installer dans le midi de la France.
02:38Ma femme ne s'accommodait pas au climat du nord et le soleil lui fera du bien ainsi qu'au petit jugon.
02:48Julien Gertal, précisons bien.
02:52Je continue à faire les marchés et à mener l'existence que vous connaissez.
02:57Simplement, les lénages de Mazamay ont remplacé les chaussettes de roue.
03:02Ici, les gens sont très gentils, bien qu'à mon goût.
03:07Ils aiment perdre du temps.
03:09La voiture neuve a bien marché jusqu'ici, mais je dois dire que je ne m'y sens pas encore tout à fait à l'aise.
03:16On m'a parlé récemment d'une voiture à vente qui ressemble tout à fait à Duchesse et j'ai bien envie de l'acheter.
03:23Je vous embrasse, mes chers enfants, unis à Julien et ma femme, sans oublier Ursi, Gertal.
03:32À part la lettre de M. Gertal, il y avait une lettre de l'oncle à ses neveux et plusieurs enveloppes adressées à l'oncle et qu'André reconnut tout de suite.
03:41Elle venait du notaire de Chambéry comme celle qu'il avait trouvée dans le livre sur la péniche.
03:47Nouvelle inquiétude pour André.
03:49Le voilà qui se fait mille soucis pour les soucis de l'oncle.
03:53Au fait, que disait la lettre de l'oncle ? Nous le saurons tout à l'heure.
03:59Pour l'instant, Julien entraîne André à travers la ville, car c'est le jour où André a promis à son frère de l'emmener au célèbre guignol Mourguet.
04:10Devant la porte du guignol, André hésite, regarde comme s'il attendait quelqu'un.
04:23Derrière le castelet du guignol, Fred s'en déroule.
04:53Il se donne à coeur joint.
04:54Guignol, animé par Fred, a d'autant plus de verve et d'esprit qu'aujourd'hui, Fred a ses amis dans la salle.
05:00Et Julien trouve guignol d'autant plus drôle et sympathique qu'il parle par la voix d'un ami.
05:09Guignol, animé par Fred, a ses amis dans la salle.
05:39Guignol, animé par Fred, a ses amis dans la salle.
06:09Guignol, animé par Fred, a ses amis dans la salle.
06:39La représentation est maintenant terminée.
06:42Dans la salle déserte, Julien fait les 100 pas furieux d'avoir été abandonné.
06:46Salut, Julien!
07:07Salut, Guignol!
07:07Vous n'êtes pas très bavard?
07:12Non, je pense à mes soucis.
07:14Et vous ne voulez pas me les dire, vos soucis?
07:17Oh, je sais bien, vous me prenez pour une gamine.
07:21Ah non, ce n'est pas vrai.
07:23Mais ce sont des soucis dont je ne parle à personne.
07:27Et vous me les diriez si j'étais une vraie femme?
07:31Non.
07:33Non.
07:33Vous me croyez?
07:36Oui.
07:39Moi aussi, j'ai mes secrets.
07:42C'est vrai?
07:43Bien sûr.
07:46Des choses que je ne vous dirai pas.
07:48Parce que vous ne les dites à personne?
07:50Parce que je ne peux pas les dire.
07:51Même à vous.
07:52Et si j'étais un homme, enfin, si j'avais l'âge d'être un homme, ça serait la même chose?
08:02Bien sûr.
08:03Et sont partis les amoureux?
08:04Oui, le monde vieillait.
08:05Eh bien, on se passera deux.
08:08Et l'oncle, il a écrit?
08:09Oui.
08:10Et qu'est-ce qu'il dit?
08:12C'est votre oncle qui vous donne du souci?
08:14En partie, oui.
08:15Est-ce qu'il revient?
08:16Non, il est encore en voyage.
08:18Il nous donne rendez-vous à Marseille dans un mois.
08:20Tant mieux.
08:20Je ne sais pas s'il faut dire tant mieux.
08:23Il a l'air d'avoir beaucoup d'inquiétude.
08:25Il n'embarque la semaine prochaine.
08:27Mais jusque-là, il ne nous dit pas ni où il est, ni ce qu'il fait.
08:31Il n'a pas pu nous attendre à Lyon le 15 octobre.
08:34Il va peut-être y revenir à l'improviste.
08:35Enfin, tout ça, c'est très obscur.
08:38Ce qui est sûr, c'est qu'il veut nous adopter.
08:40Et pourquoi il n'a pas pu vous attendre?
08:43Il dit qu'il cherche quelqu'un qui lui a fait du mal à lui et à nous deux.
08:48Il faut qu'il le retrouve.
08:50Ah, le méchant homme!
08:52C'est au bord du Rhône que je vous ai vu pour la première fois.
08:55Vous vous souvenez?
08:56Je vous ai acheté un journal.
08:58Je revenais de livrer, je n'avais pas un sou de monnaie.
09:00Moi non plus.
09:01Vous m'avez fait crédit.
09:02Ah, je ne vous ai pas fait crédit, je vous ai fait un cadeau.
09:04C'est gentil.
09:05On ne savait pas qu'on habitait l'un en face de l'autre.
09:08Le soir, on s'est aperçu par la fenêtre.
09:09Vous vous souvenez?
09:10Oui, j'y pense souvent.
09:12Moi aussi.
09:12Vous aimez ce quoi-là?
09:14J'aime beaucoup Lyon, oui.
09:15Si vous partez, vous y penserez quelquefois.
09:19À quoi?
09:19À Lyon.
09:21Oui, très souvent.
09:23C'est une ville qui change tout le temps.
09:26Là-bas du côté du Rhône, c'est encore l'hiver.
09:29Tout est sombre.
09:31Et puis ici, sur les bords de la Saône,
09:33on ne sait pas comment,
09:34la lumière a changé
09:35et c'est déjà le printemps.
09:37C'est comme une personne
09:38qui n'aurait pas les deux yeux de la même couleur.
09:40C'est comme dans la vie.
09:41Il y a les jours heureux
09:42et puis les autres.
09:45Le Rhône, pour les jours,
09:46on pense au grand voyage
09:47et la Saône, pour ceux,
09:49on voudrait rester.
09:51Pourquoi dites-vous ça?
09:53Vous allez partir?
09:54Mais vous n'allez pas partir.
09:56Je n'en sais rien.
09:57Qu'est-ce qu'il te dit, ton frère?
09:59Il ne me dit rien.
10:00Et qu'est-ce que ça veut dire
10:02quand il ne te dit rien?
10:03C'est qu'il pense.
10:05Ah, mauvais ça.
10:06C'est mauvais de trop penser.
10:08Guignol, lui,
10:09il ne pense jamais.
10:11Tu sais ce que tu vas lui dire, ton frère?
10:14Que si tu pars,
10:15Guignol sera triste.
10:17Et si Guignol est triste,
10:18les enfants ne l'aimeront plus.
10:20Et on renverra le pauvre Guignol
10:22à la rue
10:23et le pauvre Fred.
10:25Ah là là!
10:26Pauvre Guignol!
10:28Pauvre Guignol!
10:30Il sera bon pour aller mendier
10:31dans les rues, le pauvre Guignol.
10:33Ayez pitié, la pauvre Guignol!
10:35Ayez pitié, la pauvre Guignol!
10:42Marie et André pensent soudain
10:43à Julien qui doit les attendre au Guignol.
10:45Un pas de Julien.
11:02Un pas de Julien.
11:02Mais un gendarme
11:10qui interpelle les enfants.
11:12Vous n'avez pas honte
11:13d'un garnement?
11:17Sacre bleu!
11:18Quand on a un petit frère,
11:19on ne le laisse pas tout seul,
11:20foi de gendarme.
11:22Je vous apprendrai, moi,
11:23Sacre bleu.
11:25Cela mériterait la prison.
11:26Ce n'est pas d'aujourd'hui
11:38qu'on rit à Lyon.
11:39Dès la fin du Moyen-Âge,
11:41les comédiens italiens
11:41prirent l'habitude d'y venir,
11:43d'un saut par-dessus les Alpes
11:44et, avant de conquérir Paris,
11:46enchantèrent les Lyonnais
11:47par leurs mines, leurs masques,
11:49leurs cris, leurs cabrioles.
11:51C'est à Lyon
11:51que Molière fit leur rencontre.
11:53À Lyon, qu'il joua
11:54sa première grande comédie,
11:55l'étourdie.
11:57Mais, avant de rire des autres,
11:58c'est d'eux-mêmes, d'abord,
11:59que les Lyonnais aiment rire.
12:01Et ils ont sculpté,
12:02à leur ressemblance,
12:03les têtes de bois
12:04de leurs marionnettes.
12:05Célestin, Sacripant,
12:07Niafron, Madame Grincheuse
12:08et, le plus célèbre de tous,
12:10ce guignol zézayant,
12:11à la fois ingénieux et rusé,
12:13créé en 1808
12:14par Laurent Mourguet,
12:15le fondateur du théâtre.
12:23Un spectateur
12:32qu'on n'avait pas remarqué.
12:34Le monsieur de l'escalier,
12:35le créancier tenace de Fred,
12:37qui, là,
12:37de faire le pied de grue
12:38sur le palier,
12:39a imaginé
12:40qu'il aurait plus de chance
12:40chez Guignol.
12:41Il n'a oublié qu'une chose,
12:59l'agilité de son débiteur.
13:00Le créancier se jette
13:13à la poursuite de Fred.
13:18Suivi d'Urcy.
13:20Suivi d'André.
13:23Suivi de Marie.
13:30Julien est dépêché à la maison
13:53pour ménager une retraite éventuelle
13:54à la petite trompe.
17:00« C'est une manie maintenant
17:01la partisserie.
17:02Si tu veux que je fasse des progrès. »
17:04Il y a bien raison.
17:06D'abord, c'est très pratique
17:07les gâteaux de Julien.
17:08Chaque fois que tu as perdu
17:09quelque chose,
17:10ben vite,
17:10tu fais un gâteau.
17:12Et tu es sûr
17:12de retrouver dedans
17:13ce que tu cherches.
17:15Tu devrais essayer
17:16la méthode
17:16pour retrouver ton oncle.
17:18Ben, on ne sait pas.
17:19Au beau milieu d'un gâteau,
17:20tout d'un coup.
17:21Hop!
17:21L'oncle avec sa pipe.
17:22Pourquoi sa pipe ?
17:24Je le connais ton oncle.
17:26C'est vrai, je ne te l'avais pas dit.
17:28Je l'ai aperçu à Lyon il y a un mois.
17:31Comment savez-vous que c'était lui ?
17:32Il est toujours ici.
17:34Il est facile à reconnaître.
17:36Si tu l'as vu une fois, tu t'en souviens.
17:39Il a une grande casquette et une grosse bague aux doigts.
17:42Il est marié ?
17:42Non, il n'est pas marié.
17:44On peut avoir une bague sans être marié ?
17:45C'est vrai ce que vous dites là.
17:47Oui, c'est vrai.
17:47Tu vois, si un jour tu nous retrouves, ça sera peut-être grâce à moi.
17:51Dire comme ça.
17:53Mais il a envie de partir.
17:54Tu ne comprends pas ça ?
17:56C'est comme ça les hommes.
17:57Il faut s'y faire ma petite fille.
17:59Dès qu'ils sont installés quelque part, c'est le goût du voyage qui les reprend.
18:03Comme une maladie.
18:05L'aventure, l'inconnu.
18:08Ah, si je m'écoutais.
18:11Car je pense qu'il y a bientôt un an que je suis dans cette ville.
18:13Non mais un an, tu te rends compte ?
18:14Un an sans bouger de place ?
18:16Ça ne m'était jamais arrivé.
18:17Même pas un petit voyage à Montélimar.
18:19Oui, pour dire bonjour à ma tante.
18:21Et pourtant, ce n'est pas loin d'ici.
18:22Vous êtes de Montélimar ?
18:23Oui, monsieur, de Montélimar.
18:25Vous aussi ?
18:25Enfin, je veux dire, mon père et toute la famille de mon père étaient de Montélimar.
18:29On voulait même aller voir la maison si on avait eu le temps.
18:33Ça alors ?
18:34On est peut-être cousins sans le savoir.
18:35C'est quand même dommage de s'apercevoir de ça juste au moment où on va se séparer.
18:41Julien, tu as fini ta valise ?
18:42Attends un peu.
18:44Mais ton oncle aussi, il est de Montélimar, alors ?
18:46Bien sûr.
18:46Ça ne m'étonne plus que ce soit un voyageur, lui aussi.
18:48Vous savez, nous, si on n'était pas obligés.
18:52Les gens de Montélimar, c'est des vrais fous.
18:54Par eux, cousins.
18:55Oui, cousin.
18:55Tu as fini cette fois ?
19:00Presque.
19:01Le plaisir de faire les bagages.
19:04Tu n'imagines pas combien de fois ça m'est arrivé de faire mes valises.
19:07Et finalement, je ne partais pas.
19:08Ou bien j'allais ailleurs que là où je pensais aller.
19:11Tiens, une fois à Pondichéry...
19:12Vous êtes allé à Pondichéry ?
19:14Ben non.
19:15Justement, j'ai failli y aller.
19:17Eh bien, moi, j'ai failli être milliardaire.
19:21Et moi, j'ai failli être au roi du monde.
19:24Et moi, j'ai failli être empereur de la lune.
19:27C'est vrai, je te raconterai.
19:29Merci pour tes poissons.
19:31Je commence à comprendre pourquoi ça vous arrive si souvent de ne pas partir.
19:34Même quand vous l'avez décidé.
19:36Ah, pourquoi ?
19:38Parce qu'à force de raconter des histoires,
19:39vous devez à chaque fois rater votre train.
19:41Allez, dépêche-toi, Julien.
19:42Bien, monsieur compris.
19:44Mais il va dans si tôt que ça, ton train.
19:45Dans une demi-heure.
19:46Pour Marseille ?
19:47Ben, le train que nous prenons.
19:54Merci.
19:55Merci.
19:56Merci.
19:57Merci.
19:58Merci.
19:59Merci.
20:00Merci.
20:01Merci.
20:02Merci.
20:04Merci.
20:05Merci.
20:06Merci.
20:08Merci.
20:29Adieu, Julien.
20:31Adieu, Fred.
20:32Et Julien donna à son ami Fred une lettre d'adieu à lire après leur départ.
20:37Dans l'appartement de l'oncle, une silhouette, un homme là-haut qui faisait les cent pas.
21:07Un homme très grand avec une grosse bague aux doigts.
21:37L'homme mis sa casquette, ferma la porte et sortit comme il était venu.
22:00Personne ne l'avait remarqué.
22:02Personne ne l'avait remarqué.
22:15Et l'oncle, car c'était lui, se dirigea vers la gare.
22:20Revenu à l'improviste chercher ses neveux, il venait de les manquer pour la deuxième fois.
22:27À la gare de Perrache, Julien cherchait le train de Marseille lorsque son frère l'entraîna vers une autre voie, Chambéry.
22:39C'était donc là l'explication des airs mystérieux d'André depuis le matin.
22:44C'était donc là sa résolution.
22:46Sans nouvelles de l'oncle, trop absorbé sans doute par ses soucis, André avait compris où il pourrait lui être utile.
22:53À Chambéry, où il connaîtrait le mystère des lettres et du notaire.
22:58Et tandis que sur le quai voisin, l'oncle Leclerc s'éloignait dans le train de Marseille,
23:20Le destin emportait nos deux héros vers Chambéry.
23:32Chambéry
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