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  • 01/07/2025
UN ANCIEN TOXICOMANE RACONTE !! (Prison, overdose, hopital psychiatrique..)

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00J'ai démarré le shit très tôt en fait, et mes parents ne savaient plus quoi faire.
00:03Et la relation avec tes parents, c'était quoi ? C'était un peu conflictuel ?
00:06Avec mon père, on ne se parlait pas comme ça, c'était clair.
00:08Ce qu'ils me disaient, c'était juste pour m'orgueuler.
00:10Moi, je n'étais pas très clean non plus.
00:12Avec maman, c'était plus un peu fusionnel.
00:15Premier Bédo, j'ai dû taper à 11 ans et demi.
00:17J'ai commencé à fumer régulièrement.
00:19J'avais 12-13 ans, je fumais tous les jours.
00:22Et donc c'est une façon pour toi, à travers la drogue, d'exister, d'être présent.
00:25Exactement, c'est les copains, être comme eux, faire comme eux.
00:28Donc automatiquement, j'ai commencé à vendre pour me payer ma conso.
00:32Parce que c'était quand même...
00:33Et j'ai commencé à traîner dans ce mood.
00:37Et c'est là où ça...
00:38T'étais le bad boy quoi.
00:40Ouais, ouais.
00:40Et puis c'était...
00:41Moi, je ne m'en rendais pas compte, tu vois.
00:42Je voyais bien que la scolarité, je m'en foutais.
00:44L'école, ce n'était pas mon truc.
00:46Et on a commencé à prendre des produits.
00:49Des produits qu'on trouvait...
00:51À l'époque, il y avait ce qu'on appelle des drogueries.
00:53Et en fait, le trichlor, c'est pour enlever de la peinture.
00:55C'est hyper fort.
00:57Et en fait, on sniffait ça.
00:58Le trichlor, ça te faisait des trous dans les poumons.
01:00Enfin, c'est un truc de...
01:02Parce que tu respires quand même un truc...
01:04C'est pas fait pour ça quoi, la base.
01:05Et en fait, on a notre premier pote, il est mort.
01:07Son cœur s'est arrêté.
01:09Il avait 14 ans.
01:10Tu vas grandir et tu vas avoir 14 ans.
01:12Qu'est-ce qui va se passer ensuite, du coup, dans ta vie ?
01:14L'idée de base, elle était super bonne.
01:16On part avec des éducs de rue.
01:18Ils nous emmènent à Antibes, Côte d'Azur.
01:20Ils emmènent tout plein de jeunes pour faire, genre, vacances, travail.
01:23On avait un petit camion de frites, hot dog, pour payer les vacances de jeunes un peu dans les cités.
01:30Et là, le problème, les grands frères débarquent.
01:32Et là, eux, ils ne vendaient pas des frites et des sandwiches.
01:35Ils ont commencé à amener du gros lourd.
01:37Tout ce qui est acide, LSD, cocaïne, héroïne.
01:40Et là, j'ai commencé la première fois à me shooter.
01:43Sur ringue, injection dans les veines.
01:45Et puis bon, c'était des potes.
01:46Donc, premier truc, trois fois avant de te trouver une veine.
01:50Ça te provoquait quoi, toi ?
01:51Une grosse montée, sensation d'être dans un espèce d'extase de ouf.
01:56Tu ne ressens plus rien.
01:57Tu es perché, je ne sais pas comment dire.
01:58Tu peux rester une heure devant un truc.
02:02Je ne dirais pas que tu es bien, mais tu es…
02:04Un peu abruti.
02:05Complètement.
02:06Mais en même temps, il y a un truc que tu n'as jamais goûté.
02:10Et ta redescente, elle est comment, du coup, ta redescente ?
02:12Alors, de l'héroïne, c'est plutôt en mode phase…
02:14Ce n'est pas comme la coke.
02:15Ce n'est pas violent.
02:16Il n'y a pas une angoisse.
02:18Mais c'est après, tu as envie de remonter.
02:20Donc, tu recherches encore cette sensation-là ?
02:22Quand tu l'as goûté…
02:23Ah ouais.
02:24C'est pour ça qu'il ne faut jamais tester.
02:25Non, jamais, jamais.
02:26Ça ne nous manquera jamais.
02:26C'est un gros piège.
02:28Je le redis, c'est hyper séduisant.
02:30Donc, c'est ça, le piège.
02:31Jusqu'à un moment donné, première grosse arrestation, garde à vue.
02:34Je n'avais jamais fait cette expérience qu'on appelle le manque.
02:37Physiquement, mentalement, oui.
02:38Tu n'es pas bien, tu te sens mal et tout.
02:41Mais là, les douleurs, les sueurs, les frissons, tu ne peux plus bouger.
02:46J'ai passé 48 heures dans une petite cage.
02:48En plus, il ne me donnait même pas une clope.
02:49Je suis sorti de là-dedans.
02:50J'étais comme un fou.
02:51Et là, j'ai compris.
02:52Je ne pouvais plus m'en passer.
02:53Waouh.
02:54Là, tu t'es dit que je suis accro.
02:55Et à partir de là, j'ai essayé d'arrêter, sauf que là.
02:58Et là, je me retrouve en mode la rue.
03:01D'abord les potes.
03:02Mais après les potes, c'est bien cinq minutes.
03:04Et donc, là, il y a la descente.
03:06Et j'ai la chance, c'est une bonne opportunité.
03:08Je me retrouve à partir dans une cure de désintox,
03:11en mode ancien baba cool,
03:13qui élève des chefs, des trucs.
03:15Et là, je vais au cœur du cœur de la France.
03:18Le trou paubé.
03:19Mais franchement, je passe un an et demi.
03:21Je décroche total.
03:22Je retrouve des bonnes sensations.
03:23Parce qu'il faut comprendre que l'héroïne,
03:25ça te bouffe tout.
03:26Le sucre et le salé, je n'avais plus de goût.
03:28Toucher la sensation de...
03:30Tu ne sens plus rien, en fait.
03:31Tu ne pleures plus rien.
03:32Et j'ai décroché à la dure.
03:33Et là, je rencontre la première fois l'amour de ma vie.
03:37Je ne savais pas aimer.
03:38Pour moi, aimer, c'était le plaisir du sexe, point barre.
03:40Je retourne sur Paris avec plein de plans dans ma tête.
03:44Je veux travailler.
03:45Je veux vivre avec elle.
03:46Je me trouve un truc.
03:47Donc, je débarque à Paris.
03:48Je vais au pôle emploi, machin.
03:49Et les mecs, ils me prennent pour une merde.
03:51Et moi, j'étais un peu tendu comme mec.
03:54Et donc, j'ai tout envoyé chier.
03:56Si c'était ça, travailler, laisse tomber.
03:58Et j'ai commencé à dealer pour me payer mes projets.
04:02Ah, putain, c'est chiant, relou.
04:03Et là, le fait de retoucher la cam,
04:05je prends encore plus.
04:08Donc, tu vends et tu prends.
04:09Ah ouais, non, mais grave.
04:11J'ai un appart, je suis à Saint-Ouen.
04:12Mes potes, ils dorment chez moi.
04:13Enfin, c'est une grosse plaque tournante de cam.
04:16Tout le monde deal.
04:17Ma copine qui débarque,
04:18elle me fait choisir entre elle et la cam.
04:21Malheureusement, je ne peux pas.
04:22Je ne peux pas.
04:23C'est ancré.
04:24Tu vois, c'est ça qui est terrible.
04:25Et moi, je ne veux surtout pas qu'elle prenne de la cam.
04:28Le malheur, c'est qu'on est tous là-dedans.
04:30Et là, elle se tape un rail.
04:31Elle commence à taper par le nez.
04:35Et là, c'est la dégringogolade.
04:36Ok.
04:37Elle commence à shooter.
04:38On se retrouve là.
04:39On est vraiment dans la merde.
04:41Je te retrouve dans la rue à deux en couple.
04:43Donc, à deux dans la rue, comment ça s'organise à deux dans la rue ?
04:46Comment vous vivez, du coup ?
04:47Ben, squat.
04:47On n'est pas dans la rue comme les SDF.
04:50Ok.
04:50On squat, on squat, on squat.
04:51Tu vois, il y a...
04:52Donc, dans les squats, généralement, c'est la misère.
04:55Tu as des fauteuils de bagnole.
04:57Tu dors là-dedans.
04:58Tu n'as pas d'eau.
04:59On a arrêté la cam.
05:00Et là, on décide d'avoir un enfant.
05:02Donc là, vous décidez d'avoir un enfant.
05:03Qu'est-ce qui se passe ?
05:04Elle tombe enceinte.
05:05Elle tombe enceinte.
05:06Donc, c'est plutôt une bonne nouvelle.
05:07Bien sûr, c'est positif un enfant.
05:09C'est l'avenir.
05:10C'est exactement.
05:11Et donc, voilà, on est bien.
05:13Donc, on se pointe à l'écho quatrième mois.
05:15Moi, j'étais fier.
05:17J'allais dire, papa.
05:17Bien sûr.
05:18Voilà.
05:18Et là, on la met à part.
05:20Et on lui dit, il n'y aura pas d'échographie.
05:22Vous ne pouvez pas garder cet enfant.
05:23En fait, les tests ont montré qu'elle avait le sida.
05:25Et là, on se mange un coup de poing dans la gueule.
05:28Et donc, on lui donne le papier.
05:30Donc, le jour où l'enfant est mort, on meurt avec.
05:33Enfin, mentalement, il n'y avait...
05:35Plus d'espoir.
05:35Ah non, et puis, le sida, on savait ce que ça faisait.
05:38Parce que ça commençait, les gros machins.
05:40Et donc, là, rebolote.
05:42Et là, en mode, je finis ma vie, quoi.
05:45Et donc, période très, très compliquée.
05:47Puisque là, j'étais comme un ouf, quoi.
05:49Je me levais le matin.
05:50Il me fallait de la dose.
05:51Il me fallait n'importe quoi.
05:52Je m'en foutais.
05:53Cam, alcool, médoc, n'importe quoi.
05:55Et ta copine, à l'époque, c'était pareil.
05:56Ah ouais, là, on était dedans tous les deux.
05:58Et là, je monte sur un trafic avec un pote.
06:00Enfin, un trafic, on va chercher la cam.
06:02Et mon pote, il se fait agresser devant moi.
06:04Donc, bah, automatiquement, j'y vais.
06:06Bon, il y a toute une histoire.
06:07C'est un peu...
06:08Je ne vais pas rentrer dans les détails.
06:09Mais bon, il y a une bagarre poursuite.
06:11Et mon pote, après, il le shoot en bagnole.
06:13Boum, on se barre.
06:15Lui, comme il y avait sa bagnole,
06:16les flics, ils montent chez lui direct.
06:18Ils le servent.
06:18Et moi, je suis recherché.
06:19Donc là, je te dis, j'ai 24 ans.
06:21Je viens d'apprendre que ma femme a le sida.
06:23C'est beaucoup pour un jeune de 24 ans, tout ça.
06:24Je suis recherché.
06:26Je me pointe à la police.
06:27Je me rends au garde à vue, machin.
06:29Chef d'inculpation, homicide volontaire.
06:34Et boum, on me dit que je suis porteur de la maladie.
06:37Du sida ?
06:38Ouais.
06:38Ok.
06:39Donc, à l'époque, on ne sait pas, séropositif, sida, on ne sait pas.
06:42On te dit juste que tu as le sida.
06:43Tu as le truc, tu as le crap, comme on dit.
06:45Hop, tu as le das.
06:46Boum.
06:46Et là, dans ma tête, je vris.
06:48Je vois que ma compagne, elle va très, très mal.
06:51Elle n'était pas en prison.
06:52Non, non, non.
06:52Tu avais le droit de la voir un petit peu ?
06:54Ah, bah, on s'est dit au revoir quand je me suis rendu, c'est tout, moi.
06:56Toi qui es angoissé de vivre, là, tu commences à angoisser de mourir.
06:59Pas de mourir, mais d'où je vais aller.
07:01Tu vois le délire pour un non-croyant, tu vois ?
07:03Et là, je me dis, si je me retrouve en enfer, ça va peut-être être encore plus chaud.
07:08Tu vois, tu as des idées de l'enfer.
07:10Ok, bien sûr.
07:11Et donc, là, je m'adresse à Dieu.
07:13On ne sait jamais un coup de chance, tu vois ?
07:14Alors que tu n'avais jamais prié ?
07:16Non, non, non.
07:16Moi, j'avais été baptisé enfant.
07:18Ok.
07:18Mais jamais une prière, jamais une église.
07:20Et là, je ne sais pas très bien pourquoi.
07:22Voilà, juste, tu vois, genre, si tu existes, tu m'ouvres la porte de ton paradis, tu vois, un peu.
07:26Et là, je me mets à pleurer.
07:29Ils sont là, j'ai une lame, et je pleure, je pleure, je pleure.
07:32Et là, en moi, je sens comme une paix.
07:34Un truc, comme une présence.
07:36Je ne vois rien, mais en moi, c'est comme si j'avais une grande liberté à l'intérieur de moi.
07:41Et là, ce que je vois, je ne le vois pas avec mes yeux.
07:44Je le vois comme un songe éveillé, tu vois, je ne sais pas comment expliquer.
07:47Et je vois un visage, et ce visage, c'est le visage du Christ.
07:50Ok.
07:50Suite de l'incarcération, je me fabrique une croix.
07:53Tous les jours, je demande à Dieu qui me protège.
07:54Parce que c'est dur, la prison.
07:56Tu me crois, tu ne me crois pas.
07:57La justice, parce que j'ai un avocat, tout ça, ils reconnaissent une légitime défense.
08:02Je sors avec un non-lieu.
08:03Donc là, tu sors de prison.
08:04Qu'est-ce qui se passe après la prison ?
08:06Bon, moi, j'essaie de rebondir.
08:08Le problème, ma compagne, grave malade.
08:10Voilà, hôpital, maison de repos, enfin...
08:12Ok, tu la trouves dans un état, elle qui n'a pas arrêté les drogues.
08:15Voilà, elle est toute mecque, tout, voilà.
08:17Moi, je suis malade, moins qu'elle.
08:18Des potes, personne ne m'a écrit.
08:20Quand je reviens, hyper content de me voir.
08:22Ah ouais, ok.
08:23Et il m'envoie des lignes de carme.
08:26Là, c'est le bienvenu, tu vois.
08:28Ah putain, pour que tu retompes dedans encore.
08:29Et je n'arrive pas à résister.
08:31Donc là, je connecte avec Dieu.
08:33Je rentre dans les églises.
08:34Je ne connais rien.
08:34Pour moi, Jésus, c'était un chef de gang.
08:36Et là, je me matche avec lui.
08:37Et là, je vois que la connexion, il n'y a rien.
08:40Et là, je me dis, c'est pareil, on m'a trahi.
08:44On a passé ma vie à me trahir.
08:46Je dis, il m'a trahi.
08:46Ah, tu dis, Jésus m'a parlé en prison.
08:49Ah ouais, il m'a sauvé la vie.
08:50Mais là, maintenant que je suis sorti de prison, il ne m'aide plus là.
08:51Il me laisse tout seul.
08:52C'est mon ressenti.
08:53Ouais, ouais.
08:53Tu es passé de la prison à l'hôpital psychiatrique là.
08:55Ouais.
08:55Waouh.
08:56Et là, il m'attache.
08:57Il m'attache au lit.
08:58Tu vois, les mains, les pieds.
08:59Il me dit, c'est pour ne pas vous faire du mal.
09:01Enfin bon, tu vois, tu vois le genre.
09:02Toi, tu es attaché, tu hurles.
09:03Moi, je hurlais comme un ouf.
09:05Tu avais quoi ?
09:05Tu avais une camisole de force ?
09:06Non, mais justement, il n'y avait pas la camisole de force.
09:08Je crois que c'est trop, je ne sais pas.
09:10Il m'attachait, il mettait, tu vois, des liens, quoi.
09:13Comme une petite ceinture.
09:14Tu t'es fixé au lit avec des petits liens.
09:16Voilà, exactement.
09:16Et en fait, ils me détachent et là, ils me mettent la camisole chimique.
09:19Ils m'envoient un produit.
09:20Ce n'était pas de l'héroïne, je ne sais pas ce qu'ils mettaient.
09:22Ils me prenaient ma tension toutes les deux heures.
09:23En fait, ça ralentissait les battements du cœur.
09:25On t'a shooté pour te calmer.
09:26Ah ouais.
09:27C'est ça en fait.
09:27Et là, quand je dis, on m'a shooté, pourtant je prenais de la camisole.
09:30Je ne sais pas ce qu'ils mettaient, j'étais un légumet.
09:32Je n'aime pas ce terme.
09:33Ils m'emmenaient aux toilettes, ils me faisaient ma toilette.
09:35Et moi, quelques mois après, je deviens tout jaune et je chope une hépatite.
09:41Donc, c'est là où le sida se déclare maladie opportuniste.
09:45Donc, je vais à l'hôpital où elle suivait ma compagne.
09:48Ma compagne, elle était grave malade.
09:50Donc, on va dans le même service, un service de sida à Paris.
09:53Le médecin qui me connaissait, puisque je voyais quand même ma compagne,
09:56il me dit, Laurent, tu es mal.
09:58Tu as le foie qui explose.
09:59Tu as ton système immunitaire qui est à moins 50 T4.
10:02Ça veut dire que je t'ai vraiment...
10:04Il me dit, on t'hospitalise.
10:06Si tu sors de la chambre, tu dégages, tu ne reviens plus.
10:08Si tu as des visites, tu dégages, tu ne reviens plus.
10:11Parce qu'ils avaient peur que des potes viennent me amener de la cam.
10:14Je dis, OK.
10:15La seule visite que j'avais le droit, c'est un homme qui visitait les malades et était bénévole.
10:20Paul Emmanuel.
10:20Il est hyper important.
10:22Il vient, je ne sais pas pourquoi, on matche bien.
10:24Première fois que je vois quelqu'un qui me valorise, qui est gentil et il commence à me parler de Dieu.
10:29Et ce gars-là, c'est lui qui me propose une communauté qui accueille des personnes grave fatiguées en soins palliatifs.
10:36D'accord.
10:37Et il me dit, si tu veux, tu peux aller là-bas, ça te reposera.
10:42Ça te rappellera l'Aveyron que tu avais fait il y a quelques années.
10:44Oui, je n'avais pas fait le lien.
10:46Non, je ne sais pas, au vert quoi, au vert.
10:48Alors, il me dit, c'est un truc religieux.
10:50Bon, moi, comme j'avais vécu une expérience, je me disais, bon, voilà, je vais, je m'en fous.
10:54De toute façon, pareil, si je reste, je meurs.
10:56Je vais là-bas et là, je tombe dans un autre monde.
10:59Franchement, je n'ai jamais rencontré autant d'amour au mètre carré.
11:03OK.
11:03Un concentré, des gens qui…
11:05De bienveillance.
11:06De bienveillance, parole de vie tout le temps, voilà.
11:09Moi, je débarque là-dedans, j'étais hyper mec, j'étais hyper fatigué, j'étais malade.
11:13On me mettait en fauteuil roulant pour aller à l'office, tu vois.
11:17Écoute bien, je reste neuf ans dans cette communauté.
11:20Première année, je guéris de toute forme d'addiction, sans aucune substitution.
11:24Ça aussi, c'est de l'ordre du miracle.
11:25Quinze ans d'héroïne, c'est-à-dire que c'est mes frères et soeurs qui m'apportent ce que j'ai besoin.
11:30Je suis pris uniquement pour ma compagne.
11:31Ma compagne, elle ne peut plus se déplacer.
11:33Et là, les médecins me disent, Florence, elle est en train de mourir.
11:35Donc moi, ça faisait à peu près six mois que je ne l'avais pas vue.
11:37Je retourne sur Paris, je passe deux jours à côté d'elle.
11:40Et je lui ai dit ce que j'avais vécu.
11:41Tu étais fière de lui montrer ce que tu devais dire.
11:44Elle aussi, tu vois, dans ce que je traversais, je l'ai accompagnée jusqu'à son dernier souffle.
11:49Et je crois que la seule chose que j'ai pu lui transmettre, c'est la paix.
11:52Et en fait, voilà, elle a rejoint la maison du père en paix.
11:54Et j'ai fait une promesse, je n'ai jamais touché la drogue.
11:57Ça fait maintenant 29 ans et je n'ai jamais retouché la drogue.
12:00C'est un bravo.

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