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  • il y a 4 mois
LA PIRE SECTE DE FRANCE !!

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Sport
Transcription
00:00J'ai eu un enfant qui était violé, massacré, tapé, qui ne mangeait pas.
00:04J'ai vu des gens en sang, tu peux pas t'imaginer.
00:05Ils se faisaient punir, c'est ça ?
00:07Ils se faisaient démonter.
00:08On parlait après des viols, parce que ça j'ai eu droit le premier soir.
00:12Aujourd'hui nous sommes avec Cathy que nous avons reçu l'année dernière.
00:15Suite à la première vidéo qu'on a fait ensemble avec Cathy, vous avez été très nombreux à vouloir la suite.
00:19Lors de notre première vidéo, tu nous avais raconté la première moitié de ta vie.
00:23Et si Cathy est avec nous aujourd'hui, c'est à l'occasion de son nouveau livre,
00:26Abandonné par les siens, qui raconte la deuxième partie de sa vie.
00:28Cathy, t'arrives donc à la DAS à 12 ans.
00:31À ce moment-là, dans quel état est ta vie alors ?
00:33Déjà j'arrive dans un état où je suis complètement, comme on a expliqué dans la première interview,
00:38j'étais une enfant qui était violée, massacrée, tapée, qui ne mangeait pas.
00:41Donc j'arrive très heureuse par l'émotion, on le dit.
00:44Mais je suis en morceaux, mais tellement heureuse.
00:47Je me souviens comme c'était hier quand j'arrive.
00:49En plus c'était pendant la période des vacances, toutes les filles étaient en vacances,
00:52soit dans des colonies, soit dans la famille, en général c'est dans des colonies, des camps, tu vois, à la mer, des trucs comme ça.
00:57Donc moi, il n'y avait personne, mais de suite, tu vois, c'est propre, t'as des lits, avec des draps.
01:02Ça paraît bête, mais tu sais, quand t'as pas dormi dans un lit pendant des années, t'es heureuse.
01:06Une nouvelle vie, ça, une nouvelle vie.
01:07Ah oui, voilà.
01:08Tu peux respirer sans problème, parce que je savais pas ce que c'était que respirer sans t'en prendre une.
01:12Et là non, tu peux sourire, tu peux respirer, tu peux vivre, tout simplement.
01:17Et ça, tu le sens, mais de suite, j'ai encore cette émotion-là, j'avais...
01:21T'arrives donc à la DAS, et là, tu vas enfin à l'école, c'est ça ?
01:25Oui, c'est une catastrophe.
01:26Scolairement parlant, c'est ça ?
01:27Scolairement parlant, oui, parce que je suis complètement instable.
01:31Et j'ai surtout beaucoup de retard.
01:33À quel rythme t'avais été à l'école avant ?
01:35Disons que jusqu'à ce que je sois enlevée, j'étais impeccable, j'avais un rythme normal.
01:39Mais après, à partir du moment où je suis avec ma mère et mon père...
01:43De quel âge à quel âge, à peu près ?
01:446 ans et demi, jusqu'à 12 ans.
01:46Donc là, tu es complètement déscolarisée ?
01:47Complètement, et puis le peu que j'y vais, j'ai ordre de ne pas étudier, de mettre le sou.
01:52Tu sais lire, écrire ?
01:54Ah oui, mais je savais lire avant qu'il m'enlève.
01:55Et écrire aussi, heureusement.
01:57En fait, c'est une catastrophe parce que je me cherche, j'arrive pas à me situer, j'ai beaucoup de retard.
02:01J'ai du mal parce que de suite, on te met, alors il faut suivre, mais t'arrives pas à suivre.
02:04Je veux pas reprocher parce que c'est tellement pas facile.
02:07Quand tu vas à la DAS, tous les enfants qu'on est, on est des enfants, on a eu des problèmes.
02:10Avec une vie compliquée à la base ?
02:12Une vie compliquée, donc forcément, on a tous des problèmes scolaires, donc tu peux pas non plus mettre un suivi sur chaque enfant.
02:18L'école se faisait à la DAS ou c'était une école classique ?
02:22Non, des écoles classiques, j'ai fait des écoles privées, des écoles libres.
02:25Je me faisais virer beaucoup, je faisais des bêtises, mais pas des grosses bêtises.
02:28C'est ton comportement qui n'était pas en lien ?
02:30J'étais révolte.
02:31Si je voulais me donner la peine, je faisais, mais j'arrivais pas à me stabiliser, c'est dommage.
02:36Tu expliques ensuite que tu cherches à t'échapper de la DAS ?
02:39C'est pas m'échapper, c'est fugué, c'est-à-dire que t'es avec une copine de chambre, t'as envie d'aller faire un petit peu la fête, entre guillemets.
02:46Bon, ben tu passes par la fenêtre et puis tu reviens quelques heures après.
02:48T'avais quoi ? T'avais toujours 12 ans après par là ?
02:50Non, je devais avoir 14 ans.
02:5214 ans, ok.
02:53C'était une petite fugue, voilà.
02:54Non, je voulais pas m'échapper du tout, j'étais bien moi là-bas.
02:56Non, non, non.
02:56C'est des petites fugues, sauf qu'un jour, ça se termine mal.
02:59C'est-à-dire ?
03:00Un jour, je fugue avec une de mes meilleures copines, donc à Nîmes.
03:03Et puis on est rescaté par un de ses oncles.
03:06Et en fait, il s'avère que c'était un proxénète qui était recherché pour meurtre.
03:09Enfin, un truc, pas possible.
03:10Ok.
03:11Je me retrouve enfermée dans une chambre.
03:12Je me souviens encore la rue et tout à Nîmes.
03:14Pendant deux nuits, deux jours.
03:16Ils m'ont pas violée parce que c'était pas le but.
03:19Mais vraiment, te faire peur, tu n'as pas le choix.
03:21Mais j'ai réussi à me sortir de ça.
03:23Et les conséquences ont été dramatiques.
03:24Après, ils veulent voir s'ils peuvent te mettre en confiance, voir si tu vas revenir.
03:28Ils voient qu'ils t'ont bien, bien fait peur.
03:30Donc, l'excuse d'aller acheter un paquet de cigarettes, mais évidemment que je n'allais pas revenir.
03:35Ce n'était pas des violeurs, c'était des proxénètes.
03:37Proxénètes.
03:37Tu avais rencontré deux relations, c'est ça ?
03:39Mais c'était un oncle à elle.
03:40Là, tu t'es échappée ?
03:42Eh bien oui, parce que, évidemment, je n'ai pas fait retour.
03:45J'ai réussi, évidemment, à m'échapper.
03:46Ah, grâce à la cigarette, l'excuse de la cigarette, t'as pu partir.
03:49Oui, oui, mais c'était bien calculé aussi de leur part.
03:51Tu penses bien que par le foyer, j'étais recherchée par la police et tout ?
03:54Bien sûr, parce que là, on ne parle pas d'une fugue de deux heures.
03:56Je sors de là-bas, c'est bien expliqué aussi dans le livre.
03:58Et donc, très peu de temps en sortant, une voiture avec des copains qui passent.
04:02Et là, je monte dans la voiture et ils m'amènent au foyer, direct.
04:06Tu as eu de la chance de trouver une voiture avec les potes ?
04:08Oui, oui, oui.
04:08Et là, ils m'amènent au foyer direct.
04:10Je me rappelle la voiture, je dis, « Tire, tire, tire, tire, vite, vite. »
04:14Ils m'amènent au foyer.
04:14Et de là, je n'ai jamais pu revenir, mais après.
04:16Et tu as expliqué au foyer, du coup, que tu avais été séquestrée pendant deux jours ?
04:19Oui, et puis ça se voyait parce que j'ai été frappée.
04:22Ah, tu étais frappée quand même, oui.
04:23Donc, ça se voyait de toute façon.
04:25D'accord.
04:26Le haut s'était déchiré, j'étais frappée.
04:28Ils ont été jugés, ils ont été condamnés, ces gens-là ?
04:30Ce que je sais, c'est que le lendemain, le juge est venu au foyer.
04:34J'ai été amenée, je ne sais plus si c'était un jour ou deux après, je ne sais plus, ou trois, je ne sais plus.
04:39Parce qu'ils les ont attrapés.
04:39Je suis allée reconnaître.
04:40Évidemment, ils n'ont pas vu que c'était moi, mais ils ne sont pas imbéciles.
04:44C'est le juge avec sa femme qui sont venus me chercher au foyer de nuit et qui m'ont amenée dans un foyer à l'autre bout de la France.
04:49D'accord, waouh.
04:50Du coup, à ce moment-là, le juge te prend avec lui et t'amène dans un autre endroit pour te protéger.
04:55Dans quel endroit c'était ?
04:56Dans le sud-ouest.
04:56Alors, il faut quand même savoir que j'ai eu fait des petites fugues de deux heures, trois heures, à quoi faisait tout le monde.
05:01Mais j'étais une personne qui ne buvait pas.
05:03La drogue, je ne savais pas ce que c'était.
05:05J'ai quelqu'un de sain.
05:06C'est important de le dire pour la suite.
05:07Tu fais peur, oui, d'accord.
05:08Oui, oui, non, mais j'insiste, tu vois.
05:09Et puis, on m'enlève d'un univers où j'étais habituée.
05:12Oui, oui, oui.
05:13Un univers où j'avais confiance, où c'était toujours les mêmes éducateurs, éducatrices, avec qui j'avais tissé des liens très forts.
05:18Donc, on t'enlève de tout ça.
05:19Tu n'es pas accepté, on te le fait ressentir de suite parce que, quelque part, tu mets les autres en danger.
05:23Parce que tu es un problème, ok.
05:25Non, mais parce que tu sais que tu es cherché par des proxénètes.
05:28Parce qu'ils veulent ta peau, là, attention.
05:29Bien sûr.
05:29Je veux dire, même si lui, il est en prison, ce que j'ignore après, s'il a été ou pas en prison, j'imagine parce qu'il était recherché pour meurtre.
05:35Il y avait tout un réseau.
05:36Parce que c'est vrai qu'à l'époque, dans des foyers à Nîmes, il y avait beaucoup de filles qui disparaissaient.
05:39C'était connu que les filles partent dans des réseaux de proxénétisme ?
05:42Oui, tout à fait.
05:43Alors, évidemment, c'est plus facile de prendre des enfants des pupilles de l'État que de...
05:47Pupilles de l'État, est-ce que tu peux expliquer ce que c'est rapidement ?
05:49Les pupilles de l'État, c'est des personnes qui sont soit en foyer de la DAS ou dans des familles d'accueil.
05:53L'État s'en occupe, c'est ça ?
05:54Exactement.
05:55Quoi, verser un salaire, des indemnités, je veux dire ?
05:57Ils font le rôle de parents au niveau financier, au niveau de l'éducation.
06:00Pour les enfants qui n'ont pas de parents ou pas de tuteurs ?
06:03Tout à fait, ou des enfants qui sont enlevés tout simplement, et bon, non comme moi, ma mère.
06:07Et toi, tu étais du coup les pupilles de l'État ?
06:08Ben oui, on appelle ça, oui, oui.
06:09Dans ce nouveau foyer, l'ambiance n'est pas dingue ?
06:11Ben non, parce qu'ils savent que je peux mettre tout le monde en danger.
06:14En fait, je n'ai même pas tant d'ailleurs de faire ma place.
06:17Tu restes combien de temps ?
06:17Trois semaines, parce que de suite, un jour, je n'ai pas compris.
06:20Je te répète, je ne savais pas ce que c'était du tout la drogue.
06:23Et on m'accuse du jour en demain d'avoir entré de la drogue.
06:26Mais on ne m'est même pas venu me demander si c'est vrai ou pas.
06:29On voulait te virer, quelqu'un voulait te virer.
06:30On est venu, on m'a dit, tu fais ta valise.
06:32Et puis en fait, on m'a pris dans une voiture, et là, on part pour Toulouse.
06:35Alors là, je dois avoir 14 ans.
06:37Ouais, bien sûr.
06:37Je n'ai jamais touché à la drogue, ni l'alcool.
06:39Le seul vice, à la limite, que j'avais, bon, je fumais de la cigarette,
06:41mais pas comme on peut fumer quand on est adulte, quoi, en plus.
06:44Du coup, tu vas à Toulouse, là ?
06:45Ben, on me prend dans la voiture.
06:46Je ne sais même pas où on va déjà, parce qu'on ne me dit rien, en plus.
06:49Moi, je pensais qu'on m'emmenait dans un autre foyer.
06:51Et là, j'arrive, pour ceux qui ne connaissent pas, à l'association Le Patriarche,
06:55pour soi-disant réinsérer, enlever les gens de la drogue.
06:59Je parle de drogués, drogués, quoi.
07:01Des gens qui étaient accros à je ne sais pas combien de grammes par jour,
07:03à l'héroïne, à la cocaïne et tout ça.
07:05Donc, j'étais à cette époque la première pupille de l'État,
07:07c'est-à-dire que l'État versait, je ne sais pas combien, par mois à ce monsieur Lucien Angelmeier.
07:12Cet homme, c'était le directeur du Patriarche, c'est ça ?
07:14Le Patriarche qui avait créé cette fondation.
07:16Et le Patriarche, c'est un établissement qui est censé aider les jeunes et les moins jeunes.
07:21C'est une secte.
07:21C'est une secte.
07:22D'accord, ok.
07:23Je parle beaucoup dans le livre et j'ai beaucoup de personnes,
07:26parce que le Patriarche est jusqu'en Espagne, Italie, dans toute l'Europe,
07:29voire plus loin que l'Europe.
07:30Ils ont franchisé les sectes, quoi.
07:31Et payé par l'État.
07:33Donc, c'était dans les années 80, à peu près, à ce moment-là, 1980.
07:35Là, on t'amène, on te dépose au Patriarche.
07:38Quelle ambiance, déjà, au début, quand t'arrives ?
07:40Déjà, je ne comprends rien.
07:41Je suis reçue par ce qu'on appelle des ovnis qui viennent, qui me prennent.
07:44Donc, on m'amène dans une salle, on me fait mettre à poil,
07:46on t'enlève tes papiers, on t'enlève tout.
07:49Tous mes vêtements avec lesquels je suis venue.
07:51Et puis, on m'en donnera d'autres d'occasion.
07:53Donc, déjà, tu n'as plus rien qui t'appartient.
07:55Puisque, normalement, tu es censé, parce qu'ils ne font pas la différence
07:57entre une gamine qui ne s'est jamais droguée avec un toxico qui arrive,
08:01ils ne font pas la différence.
08:02C'est-à-dire que pendant dix jours, je vais être en sevrage
08:04et avec deux personnes en permanence avec moi.
08:07Et de te sevrer de rien du tout, parce que tu n'étais pas droguée en plus ?
08:09Sauf qu'ils ne font pas que te sevrer, parce que la nuit, tu ne dors pas.
08:12Il y a une grande salle avec comme cheminée un énorme Bouddha,
08:16tellement gros que les bras du Bouddha, ils font presque le fauteuil.
08:18Tu t'assoies dessus, parce que tous les soirs, tu as la réunion d'ovnis.
08:20Et le but, c'est de sacrifier des personnes et de dire, voilà,
08:24elle a regardé mal ou elle n'a pas assez travaillé.
08:26Dans chaque centre, c'est comme ça.
08:28De se balancer.
08:29Voilà.
08:30Et alors le pire, c'est en plus, il est sevre sans rien,
08:33avec de la tisane à base de houblon.
08:34Tu te rends compte, quelqu'un qui est accro à l'héroïne, tout comme ça,
08:37tu ne peux pas le sevrer comme ça, quoi.
08:39Il y a des personnes qui font des crises d'épilepsie,
08:41en plus, ils deviennent hyper dangereux, ils ont vu des choses.
08:43Comme quoi, par exemple, en termes de violence ?
08:45En termes de violence, puis il y a des personnes qui ont disparu.
08:48D'accord, dans le sens, ils se tuent entre eux ?
08:51Oui, ou alors ils ont des accidents malencontreux.
08:53Et puis si tu regardes les témoignages,
08:55et je sais qu'en l'occurrence, ces témoignages-là,
08:57la fille ne les vante pas, parce que j'ai vu des choses même pires que ça.
08:59Quand tu disais des choses pires, c'était les patients qui…
09:02Non, c'est les ovnis.
09:03Par exemple, cette fameuse réunion…
09:04Les ovnis, les chefs ?
09:05Bon, tu as les chefs, et puis tu as les ovnis.
09:07Les ovnis, c'est-à-dire, cette réunion,
09:08ils désignent deux personnes,
09:10c'est-à-dire que le matin, elle va tourner la nuit,
09:12et toute la journée, c'est-à-dire pour vérifier si la personne,
09:15elle travaille bien.
09:16Si tu dors la nuit, si la lumière est éteinte,
09:19si par malheur, tu parles mal de Lucien Gémeilleur,
09:21ou tu parles mal de l'association du patriarche,
09:23ou tu essaies de te révolter en parole.
09:25Quoi que ce soit, le soir, tu es puni.
09:27C'est un peu comme au Moyen-Âge.
09:28Quand le roi, il y a des choses qu'il n'allait pas,
09:30tu prenais, et devant tout le monde, il y avait les punitions.
09:32J'ai vu des gens en sang, tu ne peux pas t'imaginer.
09:34Tu se faisais punir, c'est ça ?
09:36Tu se faisais démonter,
09:37mais démonter à coups de pieds, à coups de poing,
09:39et puis tu as les autres à côté,
09:40mais ça, c'est tous les jours.
09:42Donc, les gens, ils vivent dans la peur.
09:43Sans parler après des viols, parce que ça, j'ai eu droit.
09:45Le premier soir, je veux aussi remercier tout le monde
09:53qu'en retour, je peux vous aider à ma manière en témoignage.
09:57Mais justement, je vais spécifier quelque chose.
09:59Quand je dis que mon enfance, j'ai été violée,
10:02je suis restée vierge.
10:03Il y a d'autres moyens de faire subir des sévices sexuels.
10:07Par la fellation.
10:08Il y a beaucoup d'enfants qui regardent,
10:09qui me posent la question, qu'est-ce qu'une fellation ?
10:11C'est important pour moi de le dire,
10:12parce qu'il faut qu'ils sachent les enfants,
10:13et je vois que maintenant, il y a beaucoup d'enfants qui regardent.
10:15Bien sûr, de dire les termes.
10:17De dire les termes.
10:18Il y a d'autres moyens de violer un enfant,
10:19sans le dépuceler.
10:21Moi, quand je suis arrivée au Patriarche, j'étais toute jeune.
10:23J'avais à peine 14 ans.
10:24Je suis rentrée, j'étais vierge.
10:26Et le premier soir, je n'étais plus.
10:27C'est-à-dire que moi, mon premier fiancé,
10:29j'étais plus vierge, à cause d'un autre viol.
10:31C'était un autre patient ?
10:32C'était un chef ?
10:33C'était les deux qui devaient me protéger toute la nuit
10:35et s'occuper de moi.
10:37Ok.
10:37Deux.
10:3914 ans.
10:39Voilà.
10:40Et ça, ça a été au Patriarche, jusqu'à ce que je m'en aille.
10:43Tu es restée combien de temps là-bas ?
10:44Jusqu'à ma majorité.
10:45D'accord, pendant 4 ans, tu étais là-bas.
10:46Il faut savoir combien cette association, elle le touche par moi.
10:49Ils sont richissimes.
10:51C'est dégueulasse.
10:52Nous, là-bas, on ne mange pas.
10:53Moi, pendant 4 ans, je ne sais même pas ce qu'il se passe à la télévision.
10:55Tu n'allais pas à l'école, j'imagine ?
10:57Oh, ben non.
10:57Qu'est-ce que tu faisais de tes journées, du coup ?
10:58Je travaille.
10:59Quoi comme tu as fait ?
11:00De tout.
11:01Tu fais du jardin, tu t'occupes des chevaux, tu fais de la maçonnerie,
11:04tu gaves les oies.
11:05Quand j'étais du côté de Toulouse, tu gaves les gavages d'oies,
11:07tu prépares les froids gras pour après les ventres.
11:09Quand je m'occupais de la maison de Lucien, un jeune meilleur, le patriarche.
11:13C'était le grand chef, le directeur.
11:15Le monsieur à la grosse barbe.
11:17Alors moi, quand les filles, je regardais un peu les témoignages justement,
11:19qu'elles disent que oui, c'est un violeur.
11:21Oui, messieurs, dames, c'est un violeur.
11:22Bon, attendons-nous bien.
11:23Je répète, Lucien, moi en tout cas de mon époque,
11:26fait la sion parce que monsieur était impuissant.
11:27Je pourrais donner des détails sur son sexe s'il y en a qui pensent que je mens.
11:30Parce que le petit crâne de beauté, non, il est mort.
11:32Sinon, il serait en prison.
11:33Il a fait de la prison un petit peu ?
11:34Il a été condamné.
11:35Qui est ça sur le sol français, ça paraît dingue vraiment en plus.
11:37Je savais que je n'étais pas la seule à avoir vécu des choses horribles.
11:41Je ne souhaite même pas de mon pire ennemi de vivre ça.
11:43Et là, depuis que j'ai fait l'interview avec toi,
11:45quand je vois le nombre de témoignages et je dis, je répète, merci,
11:49j'ai eu des témoignages de personnes qui sont en train de le vivre.
11:51Des viols, des incestes.
11:53Je ne pensais pas qu'il y avait tant de malades sur terre.
11:55Je n'ai pas les chiffres, mais je crois qu'il y a beaucoup de personnes
11:57qui sont touchées par les incestes.
11:59Et ça a augmenté beaucoup depuis la pandémie.
12:01Les victimes ne se rendent certainement pas compte.
12:03Et de par tes propos, ils se disent effectivement,
12:05tu peux être victime d'inceste et de viols sans pour autant qu'il y ait pénétration classique.
12:09Tout à fait.
12:09Il y a plein d'autres façons.
12:10Tout à fait.
12:11Un viol, ce n'est pas parce que tu as pénétration normale
12:13et qu'il n'y a pas ça que ce n'est pas un viol.
12:15C'est bien informé les victimes, celles qui vont voir la vidéo.
12:18Il faut savoir qu'un enfant, je veux dire,
12:19à partir du moment où on t'oblige, où on te touche ton sexe,
12:22où on t'oblige à toucher le sexe d'une autre personne,
12:24c'est interdit.
12:25Puis surtout, surtout, surtout,
12:28ce n'est pas normal quand ton tonton ou papa ou ton cousin
12:32te touche le sexe ou t'oblige à se toucher le sien.
12:35Ce n'est déjà pas normal quand on t'oblige,
12:37mais surtout quand c'est papa ou maman.
12:39Et la situation n'est pas facile parce que ces victimes-là,
12:41elles n'osent pas non plus aller voir leur maman pour leur dire
12:44qu'elles ont peur de déchirer la famille.
12:46Tout à fait.
12:46Elles ont peur de déchirer la famille.
12:48Et puis souvent, le papa met en confiance.
12:50C'est des câlins, des moments intimes.
12:51Voilà.
12:52Il y a beaucoup d'enfants qui...
12:54Des manipulations.
12:55Manipulations.
12:55Et puis un jour, elles s'aperçoivent que ça, ce n'est pas normal.
12:57Il y a des numéros de téléphone, je crois, qui existent pour aider les victimes.
13:00Oui, il y a beaucoup. On les mettra.
13:01Il y a aussi une super association qui a créé Carle Zéro.
13:04Alors lui, il met en aide et elle a apporté pour des aides juridiques
13:08avec des avocats pour aider tous les enfants.
13:10On mettra s'il y a des enfants qui sont victimes,
13:12même des jeunes et des moins jeunes.
13:14On mettra tous les numéros de téléphone, les infos.
13:16C'est très important parce que ces personnes sachent qu'elles sont victimes.
13:20Bien sûr.
13:20En tout cas, en gros soutien à toutes ces personnes qui sont victimes d'inceste, de viol.
13:25Et on mettra tous les numéros si ça peut vous aider.
13:27Et même si ça ne peut aider qu'une personne.
13:29Oui, mais je suis sûre que ça a l'air droit au moins.
13:30Et puis surtout pas juger les personnes qui témoignent.
13:33Je ne parle pas des personnes comme moi.
13:34Je parle d'une personne qui va dire, je ne sais pas,
13:35qui va parler à sa maîtresse ou à son docteur.
13:38Ou parce qu'un jour, elle n'a jamais osé le dire.
13:39Et un jour, je ne sais pas, 30 ans après,
13:41elle va oser le dire à son mari.
13:43Ouais.
13:43Ne pas juger.
13:44On a fait une grosse parenthèse, mais elle était utile.
13:46Oui, elle était utile.
13:47Au Patriarche, tu nous expliquais qu'il te forçait à travailler.
13:50Il y avait un système de gourous aussi, de chefs.
13:53Oui, ça monte.
13:54C'est pyramidal au Patriarche.
13:56Tu as Lucien Jemeyer.
13:57Et puis ensuite, tu as ses yotenons, suivant les grades.
14:00Alors, tu en as qui sont mieux pour tout ce qui est la gestion.
14:03Ça existe toujours, ces sectes-là ?
14:05Alors, l'Association du Patriarche n'existe plus.
14:07Il y a une autre secte qui a pris le relais, qui porte un autre nom.
14:11Je ne vais pas dire ce que je ne sais pas.
14:13Mais ça peut exister encore un petit peu.
14:14Moi, je suis...
14:15Je vais te dire une chose.
14:16Comme c'est les mêmes qui ont pris la suite,
14:18je ne vais pas te faire un dessin, quoi.
14:20Avec ça, j'ai tout dit.
14:21Non, mais avec ça, j'ai tout dit.
14:22Mettez un procès, allez-y.
14:24Il n'y a pas de problème.
14:25Parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont peur.
14:26Et ceux qui sont emprisonnés là-bas, qui ne peuvent pas partir,
14:28ils ne peuvent pas parler.
14:29Et il y a des familles qui ne peuvent pas aller chercher leurs enfants,
14:35parce que s'ils parlent, c'est leur enfant qui va morfler derrière.
14:37Donc, il faut le dire.
14:38C'est dingue qu'il existe encore des systèmes de sectes en France.
14:41Oui, mais il y en a.
14:42Mais il faut voir comment ça se passe, quoi.
14:44Les femmes sont violées, tabassées.
14:46Il n'y a pas que moi qui en parle.
14:47Enceinte, se prend des coups dans le ventre jusqu'à perdre le bébé.
14:50Et le bébé est poubelle.
14:51Parce que là-bas, tu ne vois pas de médecin, tu ne vois pas de dentiste.
14:54Tu peux avoir mal où tu veux.
14:55Tu ne vois pas de gynécologue.
14:56Tu ne vois rien.
14:57Pour te violer, il n'y a pas de problème.
14:58J'étais petite, j'étais mineure.
15:00Je n'ai même pas encore mes règles.
15:01Tu ne peux pas t'échapper.
15:02J'essaye une fois de m'échapper.
15:04Et là, il faut avoir du courage.
15:05Surtout qu'à la réunion, ceux qui s'échappent,
15:06ils sont amenés comme trophée.
15:08Et alors là, je ne sais même pas la peine.
15:10J'ai eu droit à ça au massacre.
15:11Parce que je m'échappe une première fois.
15:13Évidemment, retrouvé.
15:14Je n'ai pas eu le temps de faire du stop, quoi que ce soit.
15:17Un massacre, mais avec ordre de Lucien Jamellard,
15:20comme j'étais mineure, de ne pas trop m'abîmer.
15:22Donc, on peut te tabasser, mais pas trop, quoi.
15:23En gros, c'est ça.
15:24Voilà, il ne faut pas non plus m'envoyer à l'hôpital.
15:26Et eux, leur intérêt, d'ailleurs, ils ont bien réussi,
15:27c'est que comme j'étais la première expérience,
15:29après, ils ont gagné le plus d'argent qu'ils ont gagné,
15:31c'est avec tout le reste des pupillettes d'État qui sont passés.
15:33Comme il n'y avait plus de place à les foyer de la DAS,
15:34les enfants les envoyaient au Patriarche.
15:36Sans avoir touché jamais à la drogue.
15:37Et donc, après, je réessaye de m'enfuir.
15:39Donc, à Toulouse, c'était.
15:40Mais alors, pas de chance.
15:41Je fais du stop.
15:42Je monte, couteau sous la gorge.
15:44Félation.
15:45Et le mec, il me jette par terre.
15:46C'était en lien avec le Patriarche ou non ?
15:48C'était au hasard ?
15:50Non, c'était au hasard.
15:50Je fais du stop, c'est pour vite partir.
15:52Le mec, il me prend et...
15:54T'as un couteau sous la gorge, tu ne réfléchis pas.
15:55Oh là là, putain.
15:56Tu ne réfléchis pas.
15:57Et il me jette par terre.
15:58J'arrive à aller jusqu'à la ville.
16:01Ils ont un système.
16:02Mais ils sont bien rodés.
16:03C'est-à-dire qu'ils ont des ovnis à l'intérieur
16:05et des ovnis à l'extérieur.
16:07Donc, c'est très difficile de t'échapper
16:08parce que même si on te voit dans la ville,
16:10jusqu'à la police, à l'époque,
16:11te récupérer et te ramener au Patriarche.
16:13Parce que même pour la police,
16:14il y a une qui pensait que c'était bien.
16:16La police pensait que c'était bien.
16:17Et oui, comme c'est censé être des ex-druguets,
16:19mais vraiment de haut niveau,
16:21donc potentiellement dangereux,
16:23donc ça a arrangé tout le monde.
16:24On enlève ça de la société et les reprouvés à l'intérieur.
16:26Malgré toutes ces mésaventures,
16:27tu arrives à t'échapper ?
16:28Non, jamais.
16:29J'ai vite compris qu'on ne s'échappe pas du Patriarche.
16:31Après, tu changes de tactique
16:32parce que tu te dis
16:33« J'en ai marre d'être violée, d'être tabassée,
16:36de travailler, d'être vraiment l'esclave.
16:38Donc, je vais agir autrement.
16:39Je vais aller faire style dans leur sens.
16:41De suite, je vais m'occuper.
16:42Il y a par exemple un couple de chefs.
16:44Sa femme est enceinte.
16:45Donc, il y a un bébé.
16:46Donc, de suite, je vais pouvoir m'occuper de ce bébé.
16:49Donc, je n'aurai plus de réunion d'OVNI.
16:51Je n'aurai plus de tâches comme tout le monde.
16:53Je serai, entre guillemets, vraiment privilégiée.
16:54Tu rentres dans le moule, quoi.
16:56Voilà.
16:56Je rentre dans le moule.
16:58J'arrive même à aller à la maison de Lucien Gemeyer
17:01pour pouvoir même manger des sorbets.
17:02En fait, tu vois, j'arrive à...
17:03Ok, bien sûr.
17:04Voilà.
17:04Jusqu'à arriver à un stade où, évidemment,
17:06parce qu'entre-temps, j'ai changé de centre.
17:08On l'explique bien dans le livre mieux, le cheminement.
17:10Mais là, si on doit s'attarder sur tout,
17:12demain, on est encore assis.
17:13Donc, il y a plus de détails dans le livre, forcément.
17:15Oui, oui, oui.
17:16Ok.
17:16Voilà.
17:16Et donc, il y a ce qu'on appelle à Toulouse, l'appart.
17:18Donc, là, c'est quand tu vois que tu es bien conditionné,
17:21qu'il n'y a aucun problème.
17:22C'est-à-dire que tu ne vas pas leur échapper.
17:24Donc, je suis toujours mineure, bien sûr.
17:25Et donc, j'intègre l'appart.
17:27L'appart, c'est à Toulouse.
17:28Donc, de suite, tu dors dans un lit, un lit, quoi.
17:30Ok.
17:31Puis, tu es dans le centre de Toulouse.
17:32Puis, là, je commence à me dire, attends,
17:34il va falloir aussi, après, que je puisse commencer à penser
17:36ce que je vais faire de ma vie.
17:37Parce qu'à arriver un moment, il va falloir quand même,
17:38je ne vais pas rester ma vie au Patriarche.
17:40Parce que mon but, il n'est pas là.
17:41Donc, je commence...
17:41Tu pensais à l'après.
17:42Ah oui, bien sûr.
17:43Mon but, il était là.
17:44D'ailleurs, j'ai continué aussi à Paris.
17:45C'était des réunions avec le Rotary Club, le Lianz Club.
17:48Je cite les noms, je suis désolée.
17:57Mais tout ça, c'est pour récolter des fonds pour le Patriarche.
17:59Alors, évidemment, j'étais l'exemple à donner.
18:01Première pupille de l'État.
18:02Tu servais d'exemple pour les crédibiliser.
18:05Voilà, tout à fait.
18:06Donc, tu joues le jeu.
18:07T'avais eu ça à faire.
18:09Mais de toute façon, je n'avais pas le choix.
18:09Alors, oui, je me droguais.
18:11Je ne sais même pas ce que c'est que...
18:13Et puis, de là, je continue à faire ça.
18:15Et puis, à Toulouse, je dis, bon, ben voilà,
18:16je demande d'avoir Lucien.
18:18Et je dis, voilà, je veux rentrer dans le milieu de la coiffure
18:21où je commençais un petit peu à l'école avec ça.
18:23Donc, il me dit, bon, il n'y a pas de problème, quoi.
18:25Il va te chercher un salon à Toulouse.
18:27Va trouver, toi, à Toulouse, un salon de coiffure
18:29qui veulent bien me prendre en stage en étant au Patriarche.
18:33En soi-disant une ex-dorange.
18:34Gratuitement, je demandais.
18:36Gratuitement.
18:36Personne.
18:37Ce n'est pas grave.
18:37On me fait monter, donc, à Paris.
18:39Et de là, évidemment, à Paris,
18:41avec des relations de Lucien Gilles Meilleur.
18:43Je ne vais pas citer le nom parce qu'il est beaucoup trop connu.
18:45Je peux vous dire juste que c'est un pilier du bouquin Dépêche Mode.
18:50Dépêche Mode, c'est un groupe de musique, non ?
18:51Non, non.
18:52Il y a le groupe de musique,
18:53mais Dépêche Mode, c'est aussi le livre de mode.
18:55Melka Trianton, rédactrice en chef de Dépêche Mode.
18:58D'accord, OK.
18:59Voilà.
18:59De là-bas, je rencontre des gens extrêmement connus.
19:02Ces gens-là ne savent pas.
19:04Ils pensent qu'ils luttent contre une bonne cause.
19:06Ils ne sont au courant de rien.
19:07Mais alors, moi, elle s'est occupée de moi.
19:09Elle m'a présentée à Jacques Dessange.
19:11On a fait parce que j'aurais pu travailler sur les plateaux,
19:13tu sais, commencer le métier avec des mannequins.
19:15Elle, elle pensait vraiment que j'étais une ancienne droguée.
19:17Donc, elle me disait, c'est un milieu.
19:18Parce qu'on avait eu beaucoup de mannequins espagnols, surtout espagnols, à Toulouse,
19:23qui étaient complètement drogués, quoi.
19:24Tu vois, je pars de l'époque.
19:25Je ne dis pas qu'aujourd'hui, ça ne se fait pas ou ça se fait.
19:27Je ne sais pas.
19:28En tout cas, de l'époque, je peux te dire qu'il y en avait beaucoup.
19:30Et donc, elle me disait, ça va être trop difficile pour toi.
19:33Tu risques de retomber dans la drogue parce que c'est un milieu, beaucoup de drogue et tout.
19:36Donc, elle me présente au Jacques Dessange, d'une gentillesse, cet homme.
19:40Tu ne peux pas t'imaginer.
19:41Et là, il me dit qu'il me prend de suite, mais que je vais devoir me contenter de faire des shampoings.
19:46Je sais que j'ai cette porte-là, mais ce n'est pas celle-là que je veux.
19:49Parce que je ne veux rien du patriarche.
19:50Parce qu'en plus, il aurait fallu après que je leur sois redevable.
19:53Alors que moi, je ne leur dois rien, ces gens-là.
19:54Ils ont touché beaucoup, beaucoup d'argent jusqu'à ma majorité et après ma majorité un petit peu, quand même.
20:00Donc, à Paris, je suis à l'appart.
20:01On appelle toujours ça l'appart.
20:02En même temps, je travaille pour eux.
20:04Téléphone, tu recrutes, tu...
20:05Ok.
20:06Et je fais le tour.
20:07Je passe les annonces et je fais le tour.
20:08Des salons de coiffure.
20:09Je n'en fais pas beaucoup.
20:10Je tombe dans le 13e chez Lady Papillotte.
20:13Elle me prend de suite.
20:14Tu n'avais pas expliqué d'où tu venais là-dessus, là-dessus.
20:16Non, mais je cherche un métier.
20:17Je cherche un métier.
20:18Non, mais après, je lui ai dit.
20:19Son mari, en plus, on en parle dans le livre parce qu'il y a toute une histoire avec une personne merveilleuse.
20:23Tu vois que j'ai de la chance.
20:24Je rencontre toujours des gens merveilleux.
20:26En fait, ta vie, c'est des hauts et des bas, en fait.
20:27C'est une montagne russe.
20:28C'est ça, ouais.
20:29Mais alors, le problème, chez moi, c'est que les gens normaux, je suis normale, mais je veux dire, dans une vie normale, on a tous...
20:34Parce que la vie, elle est comme ça.
20:35Mais non, moi, c'est vroom, vroom, vroom, vroom.
20:37Ouais, c'est des extrêmes.
20:39Et après, tu sais, pour remonter.
20:40Après, on va descendre, tu vois.
20:42Cathy, quand tu es à Paris, tu fais de mauvaises rencontres aussi.
20:44Quel type de mauvaises rencontres ?
20:45Alors, en fait, à Paris, à part mon travail, c'est-à-dire Kinou, son mari, l'apprenti qu'il y a déjà, j'ai de bonnes fréquentations.
20:52Ouais.
20:52Je suis dans le droit chemin, je dis, il n'y a pas de problème, je suis prise.
20:55Mais il se trouve qu'au niveau du patriarche, il y a une fille du patriarche qui s'installe donc dans la vie normale avec son copain, son conjoint,
21:04qui sont deux anciens toxicaux, mais de vrai.
21:05Ils étaient rentrés au patriarche, mais vraiment des gros toxicaux.
21:08Elles, en plus, ne font pas, enfin, tu vois, des gens qui le mentent et donc ils ont un bébé et ils font plus ou moins encore partie du patriarche sans qu'elle m'enraye un peu avec.
21:15Donc, je continue quand même mon travail, je dirais, mais après, ça va très, très vite.
21:19Dans le bouquin, il y aura plus de détails.
21:20Oui, il y a beaucoup plus de détails, mais la chute se fait très, très vite parce que alors je m'occupe de son bébé, par exemple, le week-end.
21:25Et puis, je pars à la dérive et là, effectivement, pour la première fois de ma vie, je vais goûter à la drogue.
21:30Donc là, elle t'incite à prendre de la drogue ?
21:31Elle ne me met pas le couteau sous la gorge non plus.
21:34C'est toi qui veut tester ?
21:35T'es honnête, au moins, t'es honnête.
21:37Oui, je ne vais pas mentir et donc je teste de l'héroïne, piqûres directes.
21:42C'est pas de demi-mesure, ah oui.
21:43Ah oui, oui, mais de suite.
21:45C'est quoi, c'est comme dans les veines, ça, dans les films ?
21:47Oui, oui, c'est là.
21:48Alors, pour te citer un exemple, je te parle de ça, je n'avais pas 18 ans, je vais avoir 60 ans.
21:52J'ai encore la marque de...
21:54Ah oui.
21:54Quand je me piquais à l'époque, c'était quand même un gramme par jour.
21:56Un gramme par jour, je ne me rends pas compte, c'est...
21:58C'est énorme, ça fait plusieurs piqûres à la journée, c'est énorme.
22:05Alors là, je laisse Kinou, mais toujours avec des relations, parce qu'il faut savoir que même, je n'ai pas combien d'années après, j'ai toujours des relations avec Kinou.
22:11Kinou, c'est ma patronne de l'époque, la patronne du salon.
22:14Et donc, forcément, moi, j'avais tout mon matériel et tout, donc pour la drogue, je vends tout ce que j'ai.
22:18Parce qu'au début, tu sais, c'est la copine, tu vois, on te donne piège.
22:20Et tu tombes accro très rapidement.
22:22Ah oui, c'est rapide.
22:24Mais je vais comprendre très vite que ce n'est pas fait pour moi, suite à une bonne rencontre qui m'a sauvé la vie.
22:29Parce qu'arrivait un moment, forcément, il faut payer la drogue.
22:31Et donc là, elle ne me suggère pas, elle me...
22:35Maintenant, ce soir, tu descends, on était à l'étoile, elle était à l'étoile.
22:39Eh bien, tu vas vendre ton corps pour de l'argent.
22:42Et tu te dis quoi, là ?
22:42Eh bien, j'y vais.
22:43J'étais accro, mais pas mini-jupe, rien, j'y vais, mais pas dans l'esprit de le faire.
22:48Je ne sais pas comment t'expliquer, tu vois.
22:49J'ai eu une chance.
22:51Si cet homme est encore vivant et qu'il regarde la vidéo, eh bien, c'est moi que vous avez sauvé la vie ce jour-là.
22:56Monsieur, avec tout mon respect, je vais, j'en ai des frissons.
22:59Cet homme me prend, je n'ai pas le temps d'attendre longtemps.
23:01Il me prend dans sa voiture et m'amène chez lui.
23:03Il me redonne gentiment, mais vraiment avec une voix douce, gentille.
23:07Et pourtant, il était imposant, tu vois, c'est de prendre une douche.
23:10Je prends une douche, il me fait aller au lit.
23:13À ce moment-là, tu pensais qu'il allait profiter de toi ?
23:16Oui, il me regarde, il me dit, de toute façon, toi, tu n'es pas faite pour faire la prostitution.
23:19Tu n'as rien à faire ici.
23:20Donc, douche, je me repose un peu, même pas mal.
23:23L'an de mes matins, j'avais de recroissants, chocolat.
23:26Ah, tu as eu une chance.
23:27Et je rentre chez moi en lui promettant de rentrer et de faire marche arrière.
23:31Mais j'ai tenu ma parole.
23:32Waouh.
23:32Je suis allée voir Kinou, Patrick qui était policier.
23:35Patrick qui était policier ?
23:37C'est le mari de Kinou.
23:37Donc, elle t'a expliqué ça à Kinou, à ta patronne ?
23:39Elle le savait que j'étais droguée, elle le savait.
23:41Ok.
23:42Donc, je suis allée leur demander de l'aide.
23:43Il ne faut pas avoir honte, ne jamais avoir honte à demander de l'aide.
23:46Bien sûr.
23:47Jamais.
23:48Oui, je n'étais pas fière de moi.
23:49Mais je suis allée avouer, de toute façon, elle le savait.
23:51Et le mari de ta patronne était policier ?
23:52Oui.
23:52Et là, tu lui as tout expliqué ?
23:54Oui, rapidement.
23:55Oui, oui, de toute façon, il savait.
23:56Parce que comme justement, il était policier, il me fichait, il voyait bien.
23:59Il y a des détails dans le livre.
24:00Donc, je ne sais pas, sinon, on est là encore demain.
24:02Les conneries, ça commence à partir.
24:04J'aurais pu...
24:04Il n'y a pas de bonne relation dans ce milieu-là.
24:06Mais je ne voulais pas...
24:08Ce n'était pas mon chemin.
24:08À ce moment-là, quand tu demandes de l'aide à ce policier, qu'est-ce qu'il te propose ?
24:12Eh bien, il me prend.
24:13Donc, il connaissait évidemment des policiers à Paris.
24:16Donc, voilà.
24:16Donc, je rentre dans ce qu'on appelle les foyers pour jeunes étudiants, tenus par des bonnes sœurs.
24:20Et je rentre faire mon sevrage là-bas dedans.
24:23Alors, il faut savoir que c'était toutes des étudiantes qui venaient de provinces, de famille aisée.
24:26Enfin, tu vois, d'ailleurs, il y en a une qui m'était fait copine.
24:28Son père était commissaire.
24:29Enfin, tu vois.
24:30D'accord.
24:30Donc, là, tu rentres dans un vrai centre de désintox.
24:34Oui, mais vraiment, oui, un vrai.
24:35Ah, vrai ?
24:35En fait, je fais mon sevrage malade.
24:37Ça consiste en quoi, un sevrage d'héroïne ?
24:39Que tu t'enlèves l'héroïne de tes...
24:40Du jour au lendemain, il te coupe ou c'est...
24:42Oui, oui, non, mais moi, tu m'en aurais donné, je n'aurais pas pris.
24:44Après, tu es sevrée physiquement.
24:46Donc, je n'ai pas eu de mal après à me sevrer la tête.
24:49Ça n'a pas été difficile, ça, par contre.
24:50Me sevrer la tête, ça n'a pas été difficile.
24:52Quand tu es décidée, tu es décidée.
24:53Je savais.
24:54Donc, ça, ça n'a pas été difficile.
24:55Donc, là, tu es complètement sevrée.
24:56Oui.
24:57Une fois que je suis suiveux physique, puisque le reste, je ne suis pas une grosse toxico.
25:01Alors, on va me dire, attends, un gramme par jour, oui, tu es une grosse.
25:03Mais ça n'a pas duré beaucoup de temps.
25:05Ok, bien sûr.
25:05Puis, dans ma tête, c'est comme quelqu'un, par exemple, il va fumer pendant 2 ou 3 ans.
25:09Allez, d'accord.
25:09Il décide d'arrêter le tabac, c'est bon.
25:11D'accord.
25:11Il ne s'est pas étalé sur 50 ans de vie.
25:13Non, non, non, non, pas du tout.
25:15Donc, là, dans ma tête, je l'éclaire.
25:16Sauf que Patrick m'a aidée.
25:19Donc, je suis quand même redevable.
25:21Parce que, forcément, comme je te dis, ce n'est pas de bonne relation.
25:24Tu es dans le milieu de la drogue.
25:25Il y a des gros dealers.
25:26Il y a des gros trucs.
25:27Donc, un jour, ça termine mal.
25:29C'est-à-dire ?
25:29C'est-à-dire qu'un jour, Patrick veut faire un coup en tant que policier.
25:33Donc, en fait, je me fais, pour résumer, je fais comme je faisais avant.
25:38Aller chercher la drogue, mais en beaucoup plus grosse quantité.
25:41Sauf que je suis sevrée.
25:43Je te parle de ça plus d'un mois après.
25:44C'est-à-dire que mon corps est propre.
25:47À part la cigarette, je veux dire, il n'y a aucune drogue dans mon corps.
25:49Tu fais l'appât pour l'aider ?
25:51Voilà, c'est-à-dire que je vais voir cette personne
25:53pour lui commander une très grosse quantité d'héroïne.
25:56Mais bon, il a vu de suite que je ne me droguais plus
25:58alors qu'il savait que je consommais à l'époque.
26:00Ok.
26:01Donc, il le savait parce qu'on était quand même une bande.
26:02Je n'étais pas toute seule avec elle.
26:04Et donc, il l'a vu de suite.
26:05Il faut savoir qu'elle n'était quasiment pas coupée.
26:06Le mec, pour me punir, à part de me tabasser.
26:08Ah, je n'ai pas compris.
26:09Mais le gros dealer, quand il a compris...
26:12Il t'a tabassé ?
26:13On m'a retrouvé après à l'hôpital, à le coma.
26:15Ah ouais ?
26:15Ah oui, je peux dire que j'ai vu le tunnel.
26:17Donc, il m'injecte la dose que je prenais à l'époque.
26:19Il me jette à la rue.
26:20Donc, il te tabasse, il t'injecte de l'héroïne et il te jette à la rue.
26:23Attention, ils ne te font pas de cadeau, ces gens-là.
26:25Attention, il ne faut pas rigoler.
26:26Ah, pour te relancer dans le...
26:28Ah non, non, et puis, écoute, que tu apprennes la leçon.
26:30Moi, tu ne me balances pas, moi, il n'y a pas ça.
26:32Wow, ok.
26:33Je me réveille, je me souviens juste que je suis sur une moto,
26:35je ne me souviens plus de rien.
26:36Et en fait, c'est le père de mon fils qui me sauve la vie ce jour-là,
26:38qui rentre de discothèque, tu sais, 5 heures du matin, tout comme ça,
26:41et qui voit ce truc-là par terre et qui amène ce truc à l'hôpital.
26:45Et ce truc, il fera un fils.
26:47Wow !
26:47Donc, tu vois, il t'a sauvé la vie en passant comme ça,
26:50il t'a aidé, il t'a amené à l'hôpital.
26:52Mais tout le monde ne l'aurait pas fait.
26:53S'il ne l'avait pas fait, je serais morte aujourd'hui.
26:54Du coup, tu es allée à l'hôpital, qu'est-ce qui se passe ensuite ?
26:56Après, je sors de l'hôpital.
26:57Patrick, évidemment, il était là, évidemment, en tant que j'aide.
27:01Mais ce n'est pas sa faute non plus, je veux dire, c'est ma naïveté.
27:04Parce que quelqu'un de sensé ne va pas...
27:05Rentrer dans la gueule du loup, comme ça.
27:07Tu veux rendre service parce que tu as rendu service et on te donne ça.
27:09Et moi, il faut toujours que j'essaie de donner ça, tu vois.
27:11Et bien, tu te plantes, il faut réfléchir un peu.
27:14Donc là, tu gardes contact après l'hôpital avec lui ?
27:16Je le cherche.
27:17Qui est ton sauveur.
27:18Voilà, parce que grâce à, après, au témoignage,
27:20j'arrive à savoir la moto qu'il avait, à quoi il ressemblait.
27:23Et donc, je sais plus ou moins qui c'est.
27:24Mais le jour où je l'ai retrouvé, je n'ai jamais pu quitter jusqu'à ce que ça se sépare définitivement.
27:28Tu te mets en couple avec ces personnes-là ?
27:29Ah oui, de suite.
27:30Le jour où je le rencontre, je lâche tout.
27:32Cathy, c'est tout ou rien ?
27:33Oui, oui, oui, c'est vrai.
27:35Mais c'est tellement énorme.
27:37Je l'aimais déjà, quoi.
27:38Je ne sais pas comment t'expliquer.
27:39C'était la première fois de ma vie que j'étais amoureuse.
27:42Tu es amoureuse, tu deviens maman, la vie est parfaite, fin de l'histoire.
27:45Non, pas fin de l'histoire.
27:46Qu'est-ce que c'est ?
27:46Non, pas fin de l'histoire.
27:47D'abord, il faut savoir, parce que c'est intéressant quand même de savoir la vie que j'ai eue avec le père de mon fils.
27:52Qui a duré combien de temps après la relation ?
27:54Une année.
27:55Ah oui, c'était puissant.
27:56Oui, ça a été puissant.
27:57Ce n'est pas une vie banale parce que le monsieur ne travaillait pas comme tout le monde.
28:00Je ne vais pas dire le métier qu'il faisait.
28:02Ok, ce n'était pas très légal.
28:04Non, ce n'était pas légal du tout.
28:06Ce n'était pas légal du tout.
28:08Donc, justement, c'est séparé à cause de son métier.
28:10Donc, tu rentres chez toi dans le sud ou chez toi, parce que tu n'as pas de chez toi.
28:13Oui, je n'ai pas de chez moi.
28:14Je prends contact avec mon demi-frère.
28:16Je suis enceinte.
28:17Donc, tu le quittes alors que tu es enceinte ?
28:18Je lui promets que je vais me faire avorter.
28:20Ok.
28:20Ce que je ne fais pas.
28:21Je veux ce bébé.
28:22C'est un morceau de lui.
28:24Et je ne regrette rien.
28:25Je n'aurais pas pu vivre sans ce bébé.
28:26Ce n'est pas possible.
28:27Ah, c'est une motivation aujourd'hui.
28:28Oh non.
28:29Et puis, en plus, il va avoir 40 ans, mon fils.
28:31Mais il est tellement merveilleux.
28:32Tu te rends compte, si je m'étais fait avorter, il ne serait pas là et je n'aurais pas mon petit-fils.
28:36Donc, tu contactes ton demi-frère.
28:38Oui, je contacte mon demi-frère.
28:44Chez Paris, après, tu vois, je n'avais plus rien à y faire.
28:46Et donc, il me propose de venir chez lui.
28:49Donc, là, tu pars vivre chez ton demi-frère à Nîmes et ça ne se passe pas comme prévu ?
28:52Je vais te résumer un petit peu le tableau.
28:53Tu imagineras le reste.
28:54Donc, il habite à la ZUP.
28:56Jusque-là, il n'y a pas de problème.
28:57Je vais te dire sincèrement.
28:58C'est quoi une ZUP ?
28:58Une ZUP, c'est une cité.
29:00C'est une cité, ok.
29:00J'ai habité à la ZUP Nord à Nîmes.
29:02Donc, on part de la même ZUP.
29:03J'ai passé des années fabuleuses.
29:05Mais fabuleuses avec des copines, des copains.
29:08Tu n'as pas besoin d'enlever les clés de ta voiture.
29:10Il n'y arrive rien.
29:10Même pas la fermée la porte d'un cerré, une entraide.
29:13Donc, ce n'est pas parce que je dis le mot ZUP que c'est négatif.
29:16Quand je résume, c'est pour expliquer que dans cette fameuse ZUP vit ma mère.
29:19Dans la première vidéo qu'on a en France ensemble et dans ton premier livre, tu en parles.
29:22Voilà, tout à fait.
29:23Donc, il faut savoir que ma mère, ça a été mon tortionnaire.
29:26Torturée, violée, tabassée.
29:28Enfin, la totale.
29:29Mon demi-frère, c'est son fils chéri.
29:31Il n'a toujours pas son appartement en plus.
29:33Il vit chez sa belle-mère.
29:35Donc, sa future femme qui est très copine avec ma mère.
29:37Un milieu d'alcool.
29:39Je vais plus loin que ça.
29:40De personnes alcooliques, de personnes que dès qu'ils boivent, ils sont complètement déjantées.
29:45Donc, j'atterris dans la famille de la femme à mon demi-frère.
29:48Donc, de suite, c'est me faire passer des examens.
29:51Commencer à faire des papiers, comme de ta grossesse et tout.
29:54Après une erreur du laboratoire, il s'avère qu'officiellement, je ne suis pas enceinte.
29:58Le laboratoire dit que tu n'es pas enceinte.
29:59Oui, il se trompe.
30:00Les résultats, au lieu de me donner les bons résultats, me donnent des mauvais.
30:03Volontairement ?
30:04Non, non, non.
30:05Ça arrive, c'est un accident.
30:06D'accord.
30:06Voilà, tout simplement.
30:07Je ne cherche pas à faire un deuxième test.
30:08Il faut savoir qu'à l'époque, suite à toute cette série de viols, patriarches et tout le reste,
30:14je suis quand même en déréglé.
30:15Donc, j'ai la thyroïde et j'ai un problème de surpoids.
30:18Donc, on ne sait pas si tu es enceinte ou pas.
30:19Voilà.
30:20Donc, je ne m'aperçois pas.
30:21C'est vrai qu'à Paris, les tests étaient, oui, mais bon, après, moi, dans ma tête, je suis innocente.
30:26Je me dis, bon, peut-être que je l'ai perdu.
30:27Voilà, je me fais une raison, quoi.
30:29Sauf que je me retrouve à la rue parce que, bon, ben, tu n'es pas enceinte, tu ne rapportes pas d'argent, dehors.
30:34Comment tu vas faire pour t'en sortir, du coup, là ?
30:35Ah, ben, je me débrouille.
30:36Donc, au début, j'ai eu la possibilité de dormir dans la voiture.
30:39Puis, la journée, quand il peut, mon demi-frère, ça ne dure pas trop longtemps non plus.
30:43Mais quand il peut, donc, il va à Nîmes, il me donne à manger.
30:46Il y a certaines rencontres où, ben, notamment avec une personne, à cette époque, un peu plus âgée que moi,
30:51moyennant ton corps, ben, tu peux avoir un toit.
30:54Ok, ok, ok, tu te débrouilles, quoi, tu te débrouilles.
30:56Pas de prostitution, attention.
30:57Ouais, ouais, ouais, c'est des accords, on va dire.
30:59J'ai dormi à la rue, j'étais tellement brûlée, brûlée par le soleil, j'avais des cicatrices,
31:05des crevasses faites par le soleil et du pu, jusqu'à plus où je reviens à la ZUP.
31:09Dès que mon demi-frère a son appartement, donc très peu de temps a pris quand même.
31:12Et donc, là, il me prend dans son appartement.
31:14Quand j'arrive chez mon demi-frère, je ne suis pas enceinte dans ma tête.
31:18Et je fréquentais un gradé qui était alarmé.
31:19Mais c'était sérieux, je devais partir à un pays d'Afrique où il était muté avec lui.
31:23L'histoire était sérieuse, j'en parle dans le livre parce que c'est une très belle histoire.
31:26Puis un jour, je me lève le matin, je regarde donc ma belle-sœur.
31:30Je lui dis, c'est bizarre, j'ai un truc dans le ventre, je sens quelque chose dans mon ventre, ça bouge.
31:34C'est incroyable.
31:35Elle me dit, écoute, le mieux, il faut quand même prendre un rendez-vous à l'hôpital, faire une échographie.
31:39Parce qu'elle me dit, il ne faudrait quand même pas que tu sois enceinte.
31:41Je lui dis, quand même, je le saurais, quoi, tu vois, ça le saurait.
31:44Et puis donc arrive le rendez-vous.
31:46Échographie, plus ils viennent.
31:47C'est-à-dire, c'est pour des gens qui peuvent avoir un problème au ventre,
31:49ce n'est pas une échographie pour une femme qui est enceinte, quoi, tu vois.
31:56Il était entier, tout beau.
32:00Et puis j'ai halluciné, je me suis dit, mais non, mais vous vous trompez, il me fait changer de suite de ça.
32:04Mais je n'en veux pas, qu'est-ce que vous me dites là ?
32:06Et j'avais mon fils.
32:07Et bien du jour où j'ai passé cette échographie, d'un seul coup, j'avais le ventre comme une femme enceinte.
32:13Comme un déni-grossesse un petit peu.
32:14Oui, c'est incroyable.
32:16Et bien à partir de ce moment-là, ça a été plus vraiment le ventre et j'ai perdu du poids.
32:21J'avais perdu plus de 10 kilos à l'accouchement.
32:23Il y a un truc qui s'est déclenché, c'était fabuleux.
32:26Nouvelle astuce, mon sœur.
32:27Ah oui, non, non, mais...
32:28Arrêtez le sport.
32:28Comme quoi, tu vois, il y a quelque chose là-dedans.
32:30Psychologique, bien sûr.
32:31Oui, là-dedans.
32:32C'est pas comme avec ma fille après où j'ai eu la grossesse, des 15 premiers jours jusqu'à terme.
32:37Mon fils, j'ai pas eu de grossesse.
32:39Oh, ça, je le regrette.
32:40Pas avoir profité pleinement de la grossesse.
32:42Alors, ça, je le regrette.
32:43Je suis devenue aveugle après l'accouchement.
32:45J'ai perdu la vue.
32:46Ok, c'est un truc commun ?
32:48Non.
32:48Le problème, c'est que le jour où j'ai eu mon fils, je sortais de la chambre juste
32:52pour laver mon fils et je buvais à peine de l'eau.
32:55C'est-à-dire, c'était mon fils, mon fils, mon fils, comme si j'avais fait, je sais
32:58pas moi, le miracle du monde.
32:59Tu avais fait le miracle du monde ?
33:00Oui, mais moi, faire moi, c'est la sensation la plus forte au monde que j'ai connue.
33:07Et crois-moi, des sensations, j'allais connaître.
33:08Bah, ouais.
33:09Mais là, c'est pas possible.
33:09Comment j'ai pu faire ça, quoi ?
33:11Comment j'ai pu réaliser une telle belle chose ?
33:13T'es la femme la plus heureuse du monde ?
33:15Fin de l'histoire ?
33:15Non, pas fin de l'histoire.
33:17Qu'est-ce qui se passe ensuite ?
33:18Eh bien, comme les choses ne vont pas bien, tout se passe pas très bien.
33:21Avec mon fils, tout se passe bien, mais c'est beaucoup trop compliqué.
33:24C'est compliqué avec ma mère, avec mon demi-frère, c'est compliqué avec sa femme,
33:28c'est compliqué avec tout ça.
33:30Donc, je décide de partir.
33:31Il y a une chronologie, parce que comme toujours, à la recherche aussi du père,
33:35donc c'est difficile de passer derrière.
33:37En fait, je m'en vais et je descends du côté de Valence.
33:39Enfin, je monte.
33:40Valence en France ?
33:41Oui, oui, Valence en France.
33:42Et du coup, tu vas aller faire quoi là-bas ?
33:44Encore la recherche du père.
33:45Donc, évidemment, c'est la personne dont je porte le nom.
33:47Donc, évidemment, qui n'est pas mon père.
33:49Donc, on en parle dans le « Pourtant tu étais ma maman » aussi.
33:51Puis, on en parle dans ce livre de toute façon aussi.
33:53Et donc, je vais faire un séjour dans l'Ardèche très court,
33:57mais suffisamment de temps pour…
33:59En fait, j'atterris à Valence par le biais d'un travail que je rencontre.
34:03Donc, tu vas à Valence.
34:04Qu'est-ce qui se passe là-bas ?
34:05Donc, mon demi-frère, il a un père.
34:07Donc, mon nom de jeune fille, que je peux dire mon nom de jeune fille,
34:09parce que de toute façon, il paraît, c'est boudouin.
34:11Donc, cette personne qui, on explique, et pourtant, tu étais ma maman dans le livre.
34:14Donc, cette personne m'a reconnue puisqu'il était marié à l'époque avec ma mère.
34:18Donc, il y a toujours cette recherche de savoir qui est mon père réellement, en fait.
34:21Et donc, mon demi-frère m'emmène en Ardèche, une ville qui s'appelle La Voulte,
34:26qui est juste à quelques kilomètres de Valence, en fait.
34:28Voilà pourquoi j'atterris là-bas.
34:29Et donc, j'y vais avec mon fils qui était tout petit.
34:31C'est dommage, on me passe à côté, mais bon.
34:32Et donc, je fais la connaissance de cette personne qui est décédée.
34:35Et donc, je vais faire un séjour chez eux.
34:37Et d'ailleurs, ils vont me dépouiller.
34:38C'est-à-dire, ils vont me déménager tout.
34:40J'avais un appartement complet, tout neuf, voiture neuve, tout.
34:43Ils vont me dépouiller de tout.
34:45Ce soi-disant père, qui n'est pas mon père, donc je porte juste le nom, je répète.
34:49Sa femme, ses filles, ils vont tout me dépouiller.
34:51Je vais me retrouver là-bas, à un point d'ailleurs, jusqu'à un moment où ils font.
34:54Heureusement que je n'ai pas signé.
34:55Elle avait commencé à faire des papiers à l'instant social
34:57pour m'enlever la garde de mon fils pour qu'elle puisse toucher l'argent.
35:00Ça n'a pas marché.
35:00Donc, pour me sortir de là, je cherche du travail à Valence.
35:03Et de là, je vais arriver parce que très peu de temps, après avoir trouvé mon travail,
35:06même pas un mois après, je trouve un appartement.
35:08Et là, je prends mon fils, mes cliques, mes cliques, mes cliques et je m'envoie.
35:10Ensuite, à Valence, qu'est-ce qui se...
35:12Eh bien, ensuite, à Valence, dans mon petit appartement, 26 rue Chevendier,
35:16en face à la station de taxi, je rencontre mon mari.
35:18D'accord, ton vrai mari là ?
35:19Oui, mon mari, parce qu'au final, je n'en ai eu qu'un vraiment mari.
35:22Bien sûr, ça se passe bien avec lui ?
35:23On va dire qu'au début, oui.
35:25Il y a eu des moments qui ont été très bien.
35:27Dès le départ, il y a des choses qui auraient dû me...
35:29T'alerté ?
35:33Il y a des femmes très, très, très minces.
35:35Donc, moi, je n'étais pas très, très, très mince.
35:37Mais je n'étais pas grosse.
35:38Et là, le premier truc, c'est...
35:39En fait, il me met dans l'engrenage des médicaments.
35:41En m'emmenant chez un médecin, à l'époque, tu sais,
35:43tu pouvais te faire prescrire des médicaments qui te coupaient la faim,
35:46qui te faisaient perdre du poids considérablement.
35:47D'accord, OK, OK, bien sûr.
35:49Et de suite, je tombe là-dedans.
35:50Dans ce cas, tu as une addiction à ces médicaments.
35:52Et en plus, ils sont hyper dangereux.
35:54Parce qu'après, avec ça, tu rentres dans l'engrenage.
35:56Je pense qu'il y en a qui ne savent pas, ne rentrez pas dedans.
35:58Il n'y a pas de solution miracle.
35:59Non, il n'y a pas de solution miracle.
36:01Mais là, le médicament, le problème, c'est qu'après,
36:02il a fallu rentrer de suite à aider caché pour aider à dormir.
36:05Il m'a fait rentrer dans un engrenage de médicaments,
36:07mais d'une rapidesse.
36:08Mais tu vois, tout ça pour te dire qu'au début,
36:10il y a des détails qui auraient dû me venir.
36:11Mais il y a eu beaucoup de moments de bonheur.
36:13Je tiens à le dire parce qu'une personne qui est violent,
36:16on ne s'en aperçoit pas, ce n'est pas du jour au lendemain.
36:18Tu crois que tu es devenu violent ?
36:19Oui.
36:20Il a commencé par droguer, entre guillemets,
36:21à temps de s'y prendre des médicaments.
36:23Il faut savoir qu'on a resté 13 ans ensemble.
36:24Ok, c'est étalé.
36:25Donc c'est très étalé.
36:27On avait 18 ans de quart d'âge.
36:28Il avait 18 ans de plus ?
36:2918 ans de plus.
36:30J'avais à peine 24 ans.
36:31J'aurais dû réagir avant, mais après, c'est trop tard.
36:33Donc il a commencé à être violent avec toi, c'est ça ?
36:35Oui, ça s'est fait petit à petit.
36:37Ça a commencé par des trucs bénins et ça s'est empiré ?
36:40Oui.
36:40C'est quoi les étapes d'un mari violent ?
36:43Je vais citer un exemple.
36:44Je travaille, je gagne bien ma vie, on a une entreprise.
36:47Enfin, il y a beaucoup de choses, les détails sont dans le livre.
36:49Et donc, je fais un petit prêt, je m'achète une maison.
36:52Superbe, avec l'entreprise, on fait les travaux, tout ce que tu veux.
36:54La maison était à moi, à mon nom.
36:56Lui, à la banque, il s'est porté garant.
36:57Pas l'entreprise, lui.
36:59Mais la maison ne lui appartient pas.
37:00Il a réussi à me faire peur, à m'embobiner que je devais vendre la maison
37:03parce que comme il était en instance de divorce,
37:06et que sinon, on allait me prendre ma maison.
37:08Puisque la maison est à moi.
37:09Il te manipulait quoi, il te manipulait ?
37:10Oui, pour que je puisse me retrouver sans rien.
37:12Puis après, c'est les coups.
37:13Moi, mon fils m'a sauvé la vie deux fois.
37:14Quand je dis sauver la vie, sauver la vie.
37:16Dans le Soutano, en français, c'est souterrain, sous-sol, sous-sol,
37:21toute nue, rouée de cou, il a pu les pompiers.
37:23C'est les pompiers qui m'ont amené deux fois.
37:25Le problème, c'est que quand ça part, ça part crescendo.
37:27Et ça va très très vite, très très vite.
37:29Évidemment, j'ai voulu divorcer.
37:30Alors là, j'aurais jamais dû faire ça.
37:33Divorcer ou lui dire ?
37:34Lui dire que je voulais divorcer.
37:35Parce qu'il est devenu fou, j'imagine, là.
37:36Oui, complètement.
37:37Mais tu sais, il a fait très très très mal passer à sa première femme.
37:40J'ai vu des choses, beaucoup de choses.
37:42J'aurais dû comprendre, mais tu te dis à moi, ça ne va pas m'arriver.
37:46Comment t'arrives à t'en échapper de ce mari ?
37:48Il est mort.
37:48Il est mort de vieillesse ?
37:50Non, il est mort d'un coup de fusil.
37:53Dans le livre, je raconte comment ça s'est passé.
37:55Quand j'ai su passer aux assises, ça faisait deux ans et demi que j'étais en prison préventive.
38:00J'ai pris cinq ans, donc ça veut dire que les jurés, les juges,
38:03savaient pertinemment qu'en me donnant cinq ans, ils savaient que je sortais.
38:05Donc quelqu'un qui tue attentionnellement, je peux te garantir qu'en général,
38:09il prend entre dix et douze ans.
38:09Bien sûr, ok.
38:10J'ai eu un procès d'assises où je n'avais pas de partie civile.
38:13Les témoignages jusqu'à sa première femme, elle a fait ce que j'aurais dû faire moi.
38:17Si j'ai bien compris, en fait, il avait des armes chez lui
38:19et toi, tu l'as tué accidentellement ?
38:20Une arme, une arme.
38:22Alors tu sais, j'avais deux couples d'amis à la maison.
38:23Ce soir-là ?
38:24Oui, parce que tu sais, les derniers temps, c'était devenu tellement dangereux pour moi,
38:28tellement dangereux que je faisais tout pour ne pas rester seule avec lui.
38:31Les violences qu'il te faisait subir ?
38:32Voilà, tu ne savais jamais comment elle est arrivée,
38:34mais tu savais que de toute façon, tu allais t'en prendre.
38:36Tu le savais.
38:37Et ce jour-là, pour te dire à quel point c'était fort,
38:39c'est que devant les invités, il n'a pas hésité à me prendre par les cheveux,
38:43à me tirer comme un sac à patates en haut des escaliers.
38:46Ah ouais !
38:47Devant les invités.
38:48Tu le savais parce que c'était un fusil qui appartenait à mon beau-père à l'époque.
38:51Je n'avais jamais eu de cartouches à la maison.
38:53Donc dis-toi que je ne savais même pas qu'il y avait des cartouches.
38:55Donc même ces menaces, je ne les prenais pas au sérieux
38:57quand je lui dis que je voulais divorcer
38:58et qu'il menaçait de tuer mes enfants devant moi.
39:00Devant moi et après de me tuer moi.
39:02Il tapait mon fils.
39:03Mon fils a été maltraité.
39:04Encore une fois, ce n'est pas ce qui s'est passé là, ce jour-là.
39:06C'est que je n'avais pas le choix pour fuir.
39:08Il fallait que je lui fasse peur.
39:09C'est pour ça que je dis, n'ayez pas d'armes chez vous.
39:12Parce que le coup part, c'était un fusil de cartouches.
39:15Ok, de chasse un peu ?
39:16Oui, de chasse.
39:17Si j'avais voulu le tuer, d'abord, je n'aurais pas eu le fusil comme ça,
39:20le tenir comme une dinde.
39:21Et à moitié trébuchée que le coup part.
39:23Il y a plein de trucs comme ça que la police scientifique
39:26pourrait t'expliquer, les juges et tout,
39:27que moi je ne savais pas.
39:28Mais non, je n'ai pas voulu tuer mon mari.
39:31Sinon, tu aurais pris plus cher, comme on disait.
39:32Tu aurais pris plus d'années de prison.
39:33Ça a été prouvé.
39:34Si tu veux tuer ton mari,
39:35tu n'attends pas qu'il y ait deux couples d'amis chez toi.
39:37Tu n'attends pas qu'il y ait ton fils.
39:38Oui, tu n'attends pas surtout de mourir toi
39:40et qu'il y ait tes enfants aussi.
39:41Mais je pense être plus intelligente que ça.
39:44Moi, mon mari, je savais par exemple qu'il ne savait pas nager.
39:46Je le jette à la piscine et je suis tranquille.
39:47Tu as fait une promenade, tu le pousses de la montagne.
39:50Non, mais tu ne me comprends jamais.
39:52Je ne sais pas, moi, dans ma tête,
39:53je n'ai même pas pensé à tuer un animal.
39:55Tu ne penses pas.
39:56Mais je ne souhaite à personne de vivre ça.
39:59Mais c'est horrible parce que tu as deux enfants là.
40:01Oui, tu avais une fille entre temps.
40:02Oui, j'ai eu une fille avec.
40:04Donc, il faut savoir quand les fées sont passées,
40:05le 1er mai, à 8h30 du soir.
40:07Et ma fille est née le 26 mai.
40:09Donc, elle faisait ses 7 ans,
40:10juste après que je sois à la prison.
40:12Ok, donc il y a eu cet accident-là.
40:14Tu es jugée.
40:15Non, non, d'abord parce que...
40:16Tu t'es emmenée en prison de suite.
40:17Non, non, non, non, non.
40:18Il ne voulait pas me mettre en prison
40:19parce qu'il y avait les docteurs, le juge.
40:21La fois que j'avais un avocat qui m'a mis d'office...
40:23Tout le monde était avec toi.
40:24Maître, raisonnez votre cliente.
40:25Il voulait m'envoyer dans un autre hôpital
40:26parce que j'étais en zone d'état
40:27mais je ne tenais même pas debout.
40:29Je me souviendrai toute ma vie.
40:30Mon fils, le pauvre, c'est marre de ça.
40:32Mon fils qui me prend dans ses bras,
40:33maman, ne t'inquiète pas, je suis là.
40:34Il s'en souvient, lui, tu penses ?
40:35Oh oui, comme c'était l'hier.
40:36Il avait quel âge à ce moment-là ?
40:3714 ans.
40:37Et mon fils, encore aujourd'hui, me dit
40:39ce que je ne savais pas.
40:40Il me dit, moi, je savais qu'elle faisait.
40:41Il me dit, j'allais le faire.
40:42Ce n'était pas toi, c'était lui qui allait le faire.
40:43Tu sais, entre sa première femme et mon fils,
40:45je n'ai pas eu de chance.
40:46Mais tu vois, je préfère que ce soit moi que mon fils.
40:48Tu as fait ton rôle de maman ?
40:49Non, mais ce n'est pas fait exprès.
40:51Même si c'est un accident, j'ai sauvé ma vie.
40:53Bilan, tu as été en prison ?
40:54Bilan, je vais en prison, de toute façon.
40:55Combien de temps tu as pris en prison ?
40:57Écoute, je suis restée deux ans et demi en prévention
40:59en attendant mon procès d'assise.
41:08D'abord, je suis restée deux ans et demi à Valence
41:11en maison d'arrêt.
41:11Et puis, les trois, quatre derniers mois,
41:13je les ai faits à...
41:14Oui, la prison pour femme de reine.
41:15Je tombe sur la maison d'arrêt la plus pourrie du monde.
41:18Valence, quoi.
41:19Dans quelle sens c'était pourri ?
41:20Je ne me rends pas compte.
41:20Non, mais attends.
41:21Pourri dans le sens où les seuls petits barreaux qu'il y a,
41:23c'est très en haut, très en haut.
41:25Tu n'as pas de lumière.
41:26C'est très humide.
41:27C'est sale.
41:27Donc, au début, ça va parce que je ne suis pas toute seule.
41:30Parce qu'il faut être quelqu'un à mes côtés.
41:33Tu vois, quand même.
41:33Mais après, tu te retrouves, tu es à 9, 10, là-bas-dedans,
41:37avec des drogués qui viennent de faire, tu sais,
41:38leur petit sevrage de drogue.
41:40Ça cuisine, ça va aux toilettes, ça fessille, c'est dangereux.
41:43Tu vas à la SPA, chaque chien a sa niche.
41:48Tu vas à la maison d'arrêt.
41:49On n'est pas des chiens, quand même.
41:50Il y a un minimum, ne serait-ce que ça.
41:52Vous étiez combien par cellule ?
41:53C'est monté à 8, 9.
41:54Il y a d'abord l'intimité qu'on t'enlève.
41:56Parce que tu n'as absolument plus d'intimité, mais aucune.
41:59Ni physique, ni dans la tête, ni rien.
42:01Une nuit de sommeil en prison, tu ne sais pas ce que c'est.
42:04À n'importe quel moment, tu es réveillé parce qu'on vient voir les barreaux, le bruit.
42:08La journée, n'en parlons pas.
42:10Tu dois faire attention, très attention, de ne pas être agressé.
42:13Il ne faut pas être timide, il faut te préserver.
42:15C'est un monde de fauves.
42:16Un briquet vaut de l'or en prison.
42:19C'est un autre monde où il faut que tu apprennes à vivre là-dedans,
42:22tout en étant exclu du monde.
42:23Moi, je ne sais pas comment font les personnes qui ont fait 20 ans de prison
42:26et que le lendemain, ils sont jetés à la rue.
42:28La réinsertion, c'est un gros sujet.
42:30Je ne vais pas dire qu'importe pourquoi tu rentres.
42:32Je ne vais pas dire ça parce que je ne le pense pas.
42:34En maison d'arrêt, j'ai eu des mineurs avec moi.
42:36Tu crois qu'une mineure qui a fait une petite connerie doit être mélangée avec des femmes ?
42:40Qui ont pris 20 ans pour meurtre ?
42:42Non, mais plus que meurtre.
42:44Assassinat, prémédité, des trucs horribles.
42:46Une, elle est rentrée, elle avait brûlé son mari.
42:48Elle me racontait ça dans la cellule.
42:49Elle le regardait mourir en train de cramer.
42:51Et elle te dit ça ?
42:52Tranquille.
42:53Il y a des personnes, c'est le diable en personne.
42:55Et le fait de mélanger tout le monde, ça peut aussi avoir des incidences, des répercussions sur les autres détenus.
43:00Et puis, il y a des personnes qui rentrent, elles font leur petite cure, tu sais.
43:04Voilà, elles sont calmées.
43:05Elles sont laver le cerveau par d'autres gens.
43:07Voilà, alors celle-là, excusez-moi l'expression, mais elles foutent la merde.
43:10Celle-là l'empêche de vivre tout le monde.
43:11Elles mettent vraiment la zone au niveau des surveillants, des surveillantes.
43:14Elles font du bruit, tapage nocturne.
43:16Elles sont en manque, raquettent tout le monde.
43:18Tout le monde est mélangé, tout ça, pourquoi est-ce que tu es en attente de procès ?
43:20Une fois que tu es en centrale, après tu as ta cellule, tu as ton intimité, tu as tes toilettes que pour toi-même.
43:25C'est quand tu étais à Rennes, ça, c'est la deuxième partie.
43:27Après, voilà, après en centrale, donc on appelle les centrales, c'est-à-dire à partir du moment où tu es condamnée,
43:31même si tu restes trois mois à faire ou même un mois, tu vas en centrale.
43:34On va recevoir là pour une prochaine vidéo, bientôt là, une matonne, une gardienne de prison qui était à Rennes, justement.
43:39On va recevoir pour une vidéo, elle a écrit un bouquin et on va la recevoir.
43:41À tout le monde, tu la côtoyes.
43:42Ah ben, peut-être.
43:43Cathy, tu restes combien de temps en prison en tout ?
43:45À la maison d'arrêt de Valence, je vais rester deux ans et demi.
43:49Et puis quoi, je ne sais pas, une quinzaine de jours après mon procès, parce qu'on ne te prévient pas, la veille,
43:55on vient te dire de faire ton pactage et que le lendemain, tu as le but, c'est que tu vas à Rennes.
44:00Pour la centrale.
44:01La centrale, oui, la maison d'arrêt et la centrale.
44:03Ça permet de dégorger les prisons aussi.
44:06Il faut savoir que dans le sud, on n'a pas beaucoup de centrales non plus.
44:09Et comment ça se passe dans la prison pour femmes à Rennes ?
44:11Disons que déjà, j'ai ma cellule, c'est pourri.
44:14C'est vieux.
44:14C'est vieux, il n'y a pas d'âme.
44:17Cette prison, elle est horrible parce que ça ne donnait pas à l'extérieur où tu vois la ville, ça donnait à l'intérieur.
44:23Le soir, tu as les corbeaux et puis tu as des filles qui se pendent en direct.
44:27Mais c'est horrible.
44:29Dans leur prison ?
44:30Oui, dans la prison, bien sûr.
44:31C'est fou.
44:32Combien de temps tu restes dans la prison pour femmes de Rennes ?
44:343-4 mois.
44:34Autant je me rappelle la date de mon entrée, je suis incapable de te mettre un nom sur la date de ma sortie.
44:40Tu n'as plus une notion non plus.
44:42J'ai fait une vie totale.
44:42Une fois que tu sors de prison, comment va ta vie ?
44:44J'ai fait ma peine jusqu'au bout.
44:46Mais au niveau pénal, au niveau justice, je ne dois rien.
44:49Le jour où je mets un pied dehors, mais je mets un pied dehors avec 10 euros dans la poche.
44:52Aucune réinsertion.
44:53Je ne sais même pas l'euro, je n'ai pas connu l'euro.
44:55Ah ouais, ok, ok.
44:56On te débarque comme ça ?
44:57On te met dehors.
44:58Il n'y a pas de système pour se réinsérer, te retrouver un job ?
45:02Non, ça c'est valable si tu vas sortir en semi-liberté ou en conditionnel et tout ça.
45:08Ce qui n'est pas mon cas.
45:08Donc je sors comme ça.
45:10Parce que je n'ai pas de famille, la seule famille qu'il y a.
45:12Mais là c'est pareil, on en revient après au livre, toujours en la recherche de mon père.
45:16Donc évidemment entre temps, j'ai enfin rencontré mon père, le vrai, qui est décédé il n'y a pas bien longtemps.
45:22Donc c'est pour ça qu'on en parle bien dans ce livre.
45:24Parce que c'est important justement la suite de cette recherche de papa.
45:27Et donc je descends à Avignon, chez eux.
45:29La recherche de ton père, ça a été le fil rouge de ta vie ?
45:32Voilà, tout à fait.
45:33C'est de là après que j'apprends que ma marraine n'était pas ma marraine, mais ma grand-mère paternelle.
45:38C'est pour ça qu'en lisant le deuxième livre, les gens vont pouvoir comprendre.
45:42Les questionnements du premier.
45:43Parce qu'il y a des gens qui m'ont posé la question, qui ne comprenaient pas.
45:45Ok, très très bien.
45:46Tu vas ensuite à Avignon, faire quoi à Avignon ?
45:48En fait, je vais chez mon père.
45:50Pour ceux et celles qui ont vu l'interview de l'année dernière avec Thibaut,
45:54ou qui ont lu Les Aignons cru, Où et pourtant tu étais ma maman,
45:57le fil conducteur rouge, c'était la recherche de mon papa.
46:00Et donc qu'après, avec des années, j'ai pu retrouver.
46:03Donc tu pars vivre chez ton père ?
46:05Oui, enfin vivre.
46:06Ça dure une semaine.
46:07En attendant tes enfants, où est-ce qu'ils sont quand tu es en prison ?
46:09Mes enfants sont dans une famille d'accueil, du côté de la Drôme Provençale.
46:12D'accord.
46:13J'imagine que c'est dur de ne pas les voir.
46:15Alors ça, ça a été la souffrance la plus grosse.
46:18Parce que tu sais, avec mes enfants, c'était extrêmement fort.
46:21Mes enfants, tout ce que moi, je n'ai pas eu, je veux le tourner.
46:25Et la déchirure a été énorme.
46:27Ils ont beaucoup souffert.
46:28Tu sais, ce n'est pas évident de perdre son papa comme ça,
46:31d'avoir sa maman en prison, surtout pour ces motifs-là.
46:34Et c'est très difficile.
46:35Mais je suis extrêmement fière d'eux.
46:37Est-ce qu'une fois que tu sors de prison, tu récupères tes enfants ?
46:39Non.
46:39En prison, je pouvais voir mes enfants sur une fois par mois,
46:42jamais tout seul, même pas une heure.
46:44Et à Rennes, je les ai vus une fois.
46:46Là, ça a duré, je crois, deux, trois heures quand même.
46:48Mais après, je ne voulais plus.
46:49Ma fille a été traumatisée par ça, je me souviens.
46:51Et j'avais une très jolie maison du côté de Marbella, en Espagne.
46:54Mais tu sais, là-bas, en Espagne, on met des barreaux, tu sais,
46:57pour éviter les vols, les piments, les trucs comme ça.
46:59Et un jour, ma fille, elle me dit, tu sais, maman,
47:01s'il te plaît la prochaine maison, je ne veux pas de barreaux.
47:03Un jour, par exemple, je dis à ma fille,
47:04parce qu'on t'es plus proche comme avant, ça t'enlève tout ça, tu comprends.
47:07Et un jour, parce que moi, si j'ai besoin de dire je t'aime,
47:10et puis j'étais habituée à ce que ma fille, chaque fois, me le dise.
47:12Et un jour, tu lui dis à ma fille, mais tu ne m'aimes plus.
47:14Et elle m'a regardée parce qu'elle est capable d'avoir une froideur aussi.
47:18Elle me dit, maman, tu sais, elle me dit, ce n'est pas que je ne t'aime pas.
47:20Je préfère m'écarter parce que je ne veux pas souffrir.
47:22J'ai trop souffert.
47:23Mais elle fait ça avec tout le monde maintenant.
47:24Elle préfère s'écarter que de souffrir.
47:26À quel âge tu as pu récupérer la pleine garde de tes enfants ?
47:29Jamais.
47:29Parce que normalement, en sortant de prison, le but, c'était que je me réinsère.
47:34Il faut savoir qu'à la prison, j'ai fait des études.
47:36J'ai passé beaucoup de brevets, même des brevets de la Croix-Rouge, de secourisme, tout ce qui était bon.
47:40Ah oui, oui, mais je n'ai pas attendu comme ça.
47:42Je ne suis pas le genre.
47:43Donc, il faut se réinsérer.
47:45Et puis après, voir tes enfants une fois par mois.
47:47Il faut avoir de l'argent pour aller à Montélimar.
47:49Tu n'es plus en prison, tu n'es pas, tu vois.
47:51Il y a plein de choses.
47:52Ce qui s'est passé, c'est que la première chose, c'était me réinsérer.
47:55Qu'est-ce que tu as fait du coup, alors ?
47:56De suite, j'ai cherché du travail.
47:57C'est difficile de trouver du travail parce que tu as un creux de trois ans et demi.
48:01Bien sûr.
48:02Eh bien, il faut le dire.
48:03Puis d'abord, tu commences par faire des papiers.
48:04Moi, je n'avais plus de garde d'identité, pas de passeport.
48:06Quoi que tu fasses, comme papier, que ce soit pour la sécurité sociale,
48:09tous les papiers que tout le monde va faire,
48:11il n'y a pas une seconde qu'on ne te dit pas
48:13« Mais vous sortez de prison, vous êtes une criminelle.
48:15Toi, tu es là, tu veux te réinsérer, passer à autre chose. »
48:18On te coupe tout.
48:19En clair, tu n'as plus le droit de te réinsérer.
48:21Écoute, ça fait 24 ans.
48:22J'ai réessayé il y a deux ans de ça, d'essayer de refaire quelque chose en France.
48:26J'avais la possibilité de travailler dans un hôpital.
48:28Là où ça posait problème, quasi judiciaire.
48:30Ce n'est pas facile comme sujet, parce que d'un côté,
48:32effectivement, il y a eu un crime.
48:35Mais de l'autre côté, tu veux aussi…
48:36En fait, c'est partagé parce que…
48:38Comme ça fait 24 ans.
48:39Toutes les victimes sont bien contentes que ce soit dur aussi de se réinsérer.
48:43Ce n'est pas facile, je peux comprendre.
48:44Oui, non, mais je te comprends très bien.
48:46Je suis d'accord avec toi.
48:47Je suis d'accord avec toi.
48:48Après, chaque cas est différent aussi.
48:50Bien sûr, oui.
48:50C'est le mot « prison ».
48:51Mais alors quoi, tu ne peux pas te réinsérer ?
48:53Mais comment je fais ? Moi, j'ai deux enfants.
48:54Je ne reste pas longtemps à Avignon.
48:56Tu vas où, du coup, après ?
48:57Je m'en vais en Espagne.
48:58Je suis complètement paumée.
48:59Je suis incapable d'assumer pour mes enfants ni pour moi-même.
49:02J'ai conscience que si je reste en France, je ne vais rien pouvoir faire de ma vie.
49:06Le seul moyen que j'ai, en fait, pour pouvoir gagner ma vie, c'est être dans un mauvais chemin.
49:10Revendre de la drogue ?
49:11Sans aller jusque-là, mais je ne peux pas faire quelque chose de légal puisqu'on ne me laisse pas.
49:15Et moi, il y a un erreur de question.
49:16Alors d'abord, je me dis que je vais faire un break.
49:18Je pars d'abord une semaine en Espagne, mais sans savoir où je vais.
49:21Et je m'arrête un jour, et là, je n'ai pas de volonté à le dire, donc c'est à Almeria.
49:24Je tombe amoureux sur cet endroit.
49:25Il faut savoir que je sors de prison, je suis cachetonnée.
49:28C'est-à-dire quoi, cachetonnée ?
49:28C'est-à-dire sous traitement, pour dormir, pour ci, pour mi, pour tout.
49:32Je dois sortir de cette coquille, la casser, tu sais, comme un poussin qui vient au monde.
49:37Bien sûr.
49:37Tout recommencer du début comme si j'apprenais une nouvelle vie, à réapprendre à vivre.
49:41Et là, j'arrivais à Guadoucet.
49:42De là, je vais voir de suite une agence immobilière.
49:44Donc, je vais rester à travailler plus de 10 ans.
49:46De suite, j'ai dit, c'est ici.
49:47Ok, c'est là où tu veux vivre maintenant.
49:49Ça m'a fait un tilt.
49:50Je ne parlais rien d'espagnol, mais absolument rien.
49:53Eh bien, le temps de trouver un appartement, prendre l'appartement, juste remonter, chercher mes affaires.
49:58Acheter à la FNAC le livre, tu sais, pour travailler espagnol, français, français, espagnol.
50:03De suite.
50:03Une histoire de même pas, une semaine.
50:05De voir mon fils, de voir ma fille, et je m'en vais à l'aventure.
50:08Toute seule à ce moment-là.
50:09Oui, mais par le biais de personnes que je connaissais quand même.
50:11Oui, toute seule, mais c'est ça tes enfants, je veux dire.
50:13Ça, mes enfants, oui, mais toutes seules dans la vie.
50:15Oui, toutes seules comme une grande.
50:17Pour moi, c'était clair.
50:18Il fallait que je parle espagnol, mais je ne savais pas, je n'avais aucune limite.
50:22Je ne savais pas si j'allais faire ma vie.
50:23Je ne savais pas.
50:24Je ne me posais pas ce genre de questions.
50:25Il fallait que j'y arrive.
50:27Je ne me disais pas, il faut que j'y arrive pour mes enfants.
50:29Non, j'avais compris enfin dans ma vie que pour pouvoir être bien, que ce soit pour tes enfants ou pour les personnes qui t'aiment,
50:34il faut déjà que tu te battes au bout.
50:35Être bien soi-même, oui, bien sûr.
50:36Et j'ai compris que trop tard, ça.
50:38Il n'y a pas une phrase qui dit qu'il faut s'aimer soi-même avant d'aimer les autres ?
50:40Voilà, si tu veux, apprends-toi d'abord à être bien.
50:43Alors, c'est vrai que j'ai fait des rencontres qui m'ont beaucoup aidée aussi.
50:45Mais tu sais, dans la vie, on a tous, tout le monde, on a des moments, tu sais, où c'est comme dans le manège où il y a le pompon.
50:50Si tu ne lèves pas la main, tu n'attraperas jamais le pompon.
50:53Il ne faut pas hésiter, attrape-le, le pompon.
50:55De toute façon, dans ma vie, on ne m'a rien apporté sur un plateau.
50:56Mais rien, Thibaut.
50:57Jamais, je pense que tu le sais.
50:59Mais alors, encore moins en Espagne.
51:00Je me suis battue comme une lionne.
51:02Tu vis toujours en Espagne aujourd'hui ?
51:03Oui.
51:03Tu es heureuse toujours ?
51:04Oui, oui, oui, oui.
51:05Je projette même de me marier.
51:08Waouh !
51:08Si tu avais juste une phrase pour résumer tout ça ou un enseignement de toute ta vie, qu'est-ce que tu dirais ?
51:14Ne jamais baisser les bras.
51:15Tant qu'il y a de la vie, on a de l'espoir.
51:17Je vais avoir 60 ans, j'ai beaucoup de chance parce que si tout va bien, je suis là, j'espère que je vais les complir.
51:22Mais il y a des personnes, des enfants, des ados et d'autres personnes qui sont en train de mourir de cancer ou d'accident ou d'autre chose.
51:28Et nous, on est là, on a la vie.
51:30Et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
51:31D'ailleurs, à ceci et à l'âge, je me donnais un message.
51:33Tu te souviens, ma belle-fille qui avait un cancer du sein ?
51:36Ça y est, elle est bien sortie d'affaire.
51:38Elle a même ses cheveux qui ont commencé à pousser.
51:40Je lui envoie un gros bisou, ma chérie.
51:42Un gros bisou très fort et un gros bisou à mon fils que j'aime très fort et puis à toutes les personnes que j'aime qui se reconnaîtront et puis à mon futur mari.
51:49Tu as le droit au bonheur, tu mérites enfin ton bonheur.
51:51J'en ai marre, il n'y a plus de montagne russe.
51:53Merci beaucoup, Cathy.
51:54Dis-nous dans les commentaires si vous voulez une troisième vidéo.
52:00Si vous voulez vous le procurer, le lien est dans la description.
52:03Il est dispo sur tous les sites, toutes les librairies.
52:05Il a été écrit en collaboration avec Elisabeth Segar et Cathy.
52:08Ce livre a été édité par les éditions Archipel.
52:10Cathy, merci beaucoup.
52:12Merci à toi, Thibaut. C'est toujours un enchantement de te voir.
52:15Avec... Tu sais, on a passé deux heures ensemble, sinon ça a duré une demi-heure.
52:18Oui, oui, c'est vrai, c'est vrai.
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TN23
il y a 1 an