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  • il y a 4 jours
Deux candidats pour un poste. Celui de président(e) de l’Union pour l’Entreprise des Alpes-Maritimes (UPE06) dont l’élection aura lieu le 5 juin prochain pour une passation de pouvoir le 26 juin lors des Entreprenariales.
Fiscalité, mobilité, formation, logement ou encore marque employeur et attractivité... sont autant de thèmes abordés par Marielle Walicki, avocate en droit des affaires et fondatrice du cabinet WABG à Nice-Mougins et Paris, et Franck Cannata, fondateur-dirigeant de l’entreprise de transport et logistique Transcan à Carros et également président de la Fédération nationale des Transports routiers 06 et 83. Tous deux ont défendu leur programme qui fait la part belle au territoire azuréen.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission vidéo de la rédaction
00:16de Nice Matin, une émission un peu particulière ce matin puisque nous la consacrons à l'élection
00:21à la présidence de l'Union pour l'entreprise 06, l'UPE 06.
00:26A mes côtés Karine Wenger, la chef du service économique du groupe Nice Matin, bonjour
00:30Karine.
00:31Bonjour Denis.
00:32Karine, pouvez-vous nous expliquer les enjeux et nous présenter les acteurs de cette élection
00:36à la tête du syndicat patronal azurien ?
00:39Avec grand plaisir Denis.
00:40Alors 2025 c'est une année d'élection pour l'Union pour l'entreprise des Alpes
00:44Maritimes.
00:45On élit un ou une successeur à Pierre Hippolyteau, président du syndicat patronal azurien et
00:50directeur du général du groupe éponyme qui n'a souhaité faire qu'un seul et unique
00:54mandat de trois ans.
00:55Pour rappel, l'UPE 06 qui rassemble les forces locales de la Confédération des petites
01:01et moyennes entreprises et du MEDEF représente 1500 adhérents directs et 34 syndicats de
01:07branches soit 8500 adhérents.
01:10Avant de vous présenter les deux candidats en lice, rappelons que les dépôts de candidature
01:15sont toujours ouverts et qu'ils le resteront jusqu'au lundi 26 mai minuit.
01:19Donc d'aucuns peuvent encore se déclarer et sortir du bois.
01:23Toujours du côté du calendrier, les élections se tiendront le 5 juin et ce sont les 78 administrateurs
01:29du Conseil d'administration de l'Union patronale qui voteront.
01:31La passation de pouvoir aura lieu le 26 juin à l'Alliance Riviera lors des entrepreneuriales
01:372025.
01:38Le 30 juin, ce sera la désignation et l'installation du bureau et le ou la présidente élue prendra
01:43ses fonctions le 1er juillet.
01:45Voilà, vous savez tout Denis.
01:46Merci beaucoup Karine.
01:47Alors les deux candidats sont avec nous sur ce plateau.
01:51Marielle Valliquy et Franck Canata.
01:53Première à s'être déclarée dans la course à la présidence, Marielle Valliquy.
01:59Bonjour.
02:00Bonjour Denis.
02:01Vous êtes avocate en droit des affaires et fondatrice du cabinet WABG basé à Nice,
02:05Mougins et Paris.
02:06Un cabinet que vous co-dirigez, qui emploie 15 collaborateurs.
02:10Vous conseillez au quotidien des TPE, PME et des grands groupes.
02:14Vous avez donc une fine connaissance des réalités économiques et des besoins stratégiques
02:19des dirigeants.
02:21Vous êtes évidemment membre de l'UPE06.
02:24Vous avez à votre actif un long parcours associatif.
02:27Présidente d'Initiatives Côte d'Azur, fondatrice des femmes chefs d'entreprise
02:32Nice-Côte d'Azur, vice-présidente du portail de la prévention des entreprises, présidente
02:37fondatrice de l'association des avocats en droit d'affaires, membre fondateur de la
02:41clinique juridique de Nice.
02:43Alors j'en oublie peut-être.
02:44En tout cas, le fonctionnement des entreprises, vous connaissez ça sur le bout des doigts.
02:49Vous vous êtes déclaré candidate au mois de janvier.
02:52Et nous passons à Franck Canata.
02:54Alors Franck, bonjour.
02:55Bonjour.
02:56Vous êtes le fondateur et dirigeant de l'entreprise de transport et de logistique Transcan, basée
03:00à Caroz.
03:01Plus de près de 500 employés au compteur et 50 millions de chiffres d'affaires.
03:08Vous connaissez depuis 10 ans une croissance à deux chiffres, mais vous êtes aussi le
03:12président de la Fédération nationale des transports routiers des Alpes-Maritimes et
03:17du Var.
03:18Vous êtes très attentif à la problématique de la décarbonation avec la livraison du
03:22dernier kilomètre, voire des derniers mètres, avec des vélo-cargos électriques et cela
03:27fait cinq ans que vous passez votre flotte de 230 moteurs soit à l'électrique, soit
03:32au biocarburant.
03:33Vous vous êtes déclaré début avril et petite précision, votre candidature a été assurée
03:39du fait de votre qualité d'administrateur inhérente à votre statut de président de
03:43branche, celle des transports routiers.
03:45Donc deux profils différents, mais une même ambition je suppose pour le territoire azuréen.
03:49Alors on va démarrer cet échange et on va faire en sorte de mieux vous connaître.
03:54Marielle Walicki, qu'est-ce qui vous a conduit à vous porter candidate ?
03:59Quelquefois je me pose encore la question, non je plaisante, qu'on va dire que quelqu'un
04:05qui avait la légitimité suffisante m'a proposé ce challenge, après y avoir bien
04:09réfléchi, on peut dire que c'est une mûre réflexion, j'ai considéré que j'étais
04:13une alternative, une voie différente, une voie portée par une femme qui a accès à
04:17la fois au TPE, PME, ETI et que j'allais proposer, et je me suis entourée, voilà.
04:22Merci Franck Canata, qu'est-ce qui a conduit à votre décision de vous présenter à la
04:28présidence de l'UPE ?
04:29J'ai 45 ans aujourd'hui, voilà déjà 25 ans que je suis à la tête de cette entreprise,
04:34Groupe Transcan, que vous avez citée juste avant, dans l'écosystème du territoire,
04:38au profit des acteurs et des besoins de notre territoire.
04:41Depuis deux ans maintenant, quasiment, à la présidence de l'AFNTR, la Fédération
04:45Nationale des Transports Routiers, et c'est tout naturellement que cette candidature s'est
04:50projetée avec une équipe soudée, avec une équipe dynamique qui est avec moi et qui,
04:54je l'espère, permettra de faire avancer, continuer de faire avancer l'entreprise
04:58sur les Alpes-Maritimes.
04:59Alors, quels plus-values pensez-vous apporter ? Marielle, on commence par vous.
05:04C'est un peu prétentieux d'imaginer d'emblée qu'on a des plus-values à apporter,
05:08je dirais des changements.
05:09D'abord, ça serait une première qu'une femme se présente à l'union patronale
05:14depuis la création de l'UPM en 1973, donc ça veut dire forcément une vision complémentaire
05:19et différente, avec ma vision transversale des entreprises, donc la plus-value ça va
05:25être de ne pas avoir une vision que sur un secteur d'activité.
05:30Moi, je défends des entreprises dans tous les domaines, de toute taille et sur tous
05:33les territoires.
05:34On va dire que je considère que j'ai peut-être une vision d'ensemble.
05:37D'accord.
05:38Franck ?
05:3989% des marchandises sont transportées par la route, ce qui signifie que l'essentiel
05:43des marchandises à destination de tout type d'activité, qu'il s'agisse de tourisme,
05:47d'industrie ou tout corps d'activité, sont en lien avec le transport, ce qui nous
05:50permet d'avoir une connaissance fine du territoire, de ses clients, de ses entreprises,
05:55des chefs d'entreprise, des attentes et des besoins de chacun d'entre eux.
05:57Et je pense que c'est grâce à cette connaissance fine que l'on peut apporter plus haut encore
06:02la connaissance sur le territoire et aux besoins de l'UPE.
06:05Alors Marielle Valicky, quelles ambitions pour les Alpes-Maritimes et pour l'UPE06 ?
06:11Alors, j'adore les entreprises, ça va être, je dirais, ma motivation.
06:16Le deuxième mot, ça va être l'anticipation, la prévention et donc l'ambition, c'est
06:22que nos entreprises azuréennes aillent le mieux possible.
06:24C'est totalement désintéressé.
06:26Je suis malheureusement confrontée dans mon rôle d'avocat qui fait beaucoup d'entreprises
06:30en difficulté.
06:31C'est pour ça d'ailleurs que j'ai créé des outils de prévention, de voir comment
06:36pouvoir aider ces entreprises azuréennes avec une vision peut-être un petit peu différente
06:40de gouvernance partagée, d'entraide entre les entreprises, de moins d'individualisme
06:46et de beaucoup plus de collectif, c'est un mot qui me caractérise.
06:48Franck Canata, quelles ambitions ?
06:50Notre économie est en souffrance.
06:53Sur le territoire, on résiste bien mieux qu'ailleurs, mais pour autant elle est clairement
06:57en souffrance.
06:59Il nous faut absolument continuer à surfer sur nos valeurs ajoutées et notamment avec
07:03le tourisme qui est un élément majeur de notre territoire actuellement, par exemple
07:07avec le festival de Cannes ou dans peu de temps avec l'UNOC, mais également sur le
07:10domaine de l'industrie.
07:12On a une industrie forte sur notre territoire, on l'oublie souvent, mais on a des enseignes
07:16d'un verguerre internationale avec Mann, Roberté, Virbac, Arcoforma et bien d'autres
07:21encore.
07:22Également une industrie familiale forte avec Rani par exemple, Resistex et bien d'autres
07:26encore.
07:27Je pense que c'est déterminant pour notre territoire.
07:29Comment résumeriez-vous en un mot votre programme, Franck ?
07:32Courageux et collectif.
07:34Ah, Marielle, collectif et courageux.
07:37On s'entend, on se revient des points.
07:39Bien, c'est clair.
07:40Je pense qu'il y a des points de convergence.
07:42C'est clair.
07:43On va voir s'il y a des points de convergence aussi par rapport à l'action et au bilan
07:49de Pierre Hippolyteau.
07:50Marielle, est-ce que vous vous inscrivez dans la continuité de Pierre Hippolyteau ou plutôt
07:55en rupture ?
07:56Alors ça, c'est une question qui me paraît plus politique que syndicale et je vais vous
08:01donner un seul exemple.
08:02D'abord, j'ai travaillé avec Pierre Hippolyteau et c'est un homme qui a dégagé une énergie
08:05considérable au service du territoire.
08:07Il a créé le fonds BOOST qui pour moi est une excellente idée auquel j'ai adhéré
08:11immédiatement et j'ai d'ailleurs considéré, parce que mes clients quelquefois ont un problème
08:15sur le secteur d'au-dessus parce que le fonds BOOST c'est pour les PPE, j'ai considéré
08:19dans mon programme, cela figure, de créer un fonds au-dessus, c'est-à-dire pour les
08:23ETI.
08:24Donc, c'est bien la preuve qu'on est dans une forme de continuité puisque j'ajoute,
08:29si besoin en est, un maillon supplémentaire pour aider, je dirais, la croissance de nos
08:34sociétés locales.
08:35Continuité, cohérence et nouveaux horizons.
08:40Maria vient de le préciser, Pierre et son équipe, l'intégralité de l'équipe
08:44a fait un travail remarquable durant son mandat, il est absolument indispensable de continuer
08:48sur cette voie, d'amplifier encore si possible l'ensemble des actions qui ont été menées
08:53car elles sont déterminantes.
08:54Il est également nécessaire de s'ouvrir à de nouveaux horizons, des horizons que
08:57l'on connaît aujourd'hui, que l'on va connaître dans les mois et les années à
09:00venir et notamment des spécificités autour de la transition énergétique, la transition
09:04écologique qui sont devenues au cœur du débat et au cœur de l'entreprise aujourd'hui.
09:08Alors, je vous propose tous les deux qu'on passe en revue les sujets irritants voire
09:12problématiques pour les dirigeants azuréens, on commence par le sujet de la fiscalité
09:18et plus précisément une question d'actualité concernant la menace, concernant les droits
09:23de douane brandis par Donald Trump.
09:26Quel conseil vous donneriez, Marielle, au patron azuréen ?
09:30En tout cas, une chose est certaine, c'est que l'actualité internationale qui nous
09:36gouverne, qui nous domine et qui aujourd'hui nous complique sérieusement la vie de nos
09:39entreprises, on ne peut pas y faire grand-chose au niveau international, au niveau national.
09:43Quels sont donc l'impact des mesures qu'on peut prendre sur notre territoire ? D'abord,
09:47les informer.
09:48Qu'est-ce qui se passe ? Il y a beaucoup de désinformation.
09:50À l'heure de cette communication, on voit qu'il y a toute une série d'informations.
09:53C'est le rôle de l'UPE 06, d'informer ?
09:55Informer, former, parce que pour moi aussi, les patrons qui sont formés sont bien plus
09:59en anticipation des problématiques que l'UPE puisse faire un genre de veille pour transmettre
10:04ces informations et puis ouvrir sur de nouveaux secteurs ou de nouveaux pays et avec tous
10:10les risques aujourd'hui qu'on connaît sur différents pays, je pense qu'il faut
10:14les guider.
10:15Les guider, les patrons sont totalement autonomes pour savoir où ils vont investir, mais je
10:19pense qu'il y a eu un certain frein de nos patrons, pas tous puisque je pense à un client
10:22qui investit en ce moment aux Etats-Unis.
10:24Franck, il faut guider les patrons dans ce contexte compliqué ?
10:28Oui, c'est une certitude.
10:30Le contexte économique est fragilisé depuis quelques temps, depuis plus de deux ans maintenant.
10:33La lisibilité est insuffisante, la vision est incertaine et les Etats-Unis aujourd'hui
10:40et le gouvernement de Trump amènent une complexité complémentaire, une zone d'ombre complémentaire
10:45qui n'était évidemment pas prévue et pas souhaitée de l'économie locale.
10:48Ce que je pourrais donner comme conseil, les règles sont assez simples, c'est diversifier
10:52les fournisseurs et les clients lorsque c'est possible, c'est privilégier l'ancrage
10:56local, c'est quelque chose de significatif et d'essentiel, me semble-t-il, de prévoir
11:02les hausses de prix qui vont découler de ces problématiques, mais c'est avant tout
11:08d'imaginer de nouvelles opportunités.
11:10On va ouvrir de nouveaux marchés, c'est une certitude, l'Union Européenne aura
11:14de nouveaux marchés qui vont s'inscrire en remplacement des marchés américains actuels.
11:19Alors toujours d'un point de vue fiscal, comment simplifier la vie des entrepreneurs
11:25Marielle ?
11:26Grande question ! Simplifier leur vie, déjà il faut leur expliquer ce qui se passe et
11:31mettre en lien les gens, trop souvent on oppose les gens et j'ai fait récemment avec le
11:36portail de la prévention une soirée qui a regroupé tous les acteurs locaux et notamment
11:40bien évidemment l'administration fiscale, parce qu'on se rend compte que quelques fois
11:44les entreprises n'arrivent pas à communiquer, donc déjà il faut faciliter la communication
11:49et que l'UPE soit au moins un interlocuteur de choix pour permettre la facilitation de
11:54cette communication.
11:55Et après moi je suis très favorable à des expérimentations locales, j'ai plein de petits
11:58cas pratiques en tête, en cas de besoin je vous les donne.
12:01Des expérimentations de quel type ?
12:02Par exemple des incitations, des incitations qui peuvent, enfin moi je pense qu'on peut
12:07effectivement avec nos acteurs locaux, que ce soit l'administration fiscale, que ce
12:11soit l'URSSAF, regrouper, communiquer, simplifier.
12:16On ne peut pas changer la législation, on n'est pas législateur.
12:18En revanche décoder, simplifier et communiquer me semble déjà le premier pont, non pas
12:24pour détourner la fiscalité, mais pour la comprendre et l'adapter dans nos entreprises.
12:28Que l'UPE06 soit en fait un genre de guichet unique ?
12:31C'est ce que je mets dans mon programme, le guichet unique, on m'a dit on ne va pas
12:34faire encore une structure, bien sûr que non, c'est juste de pouvoir faire la synthèse
12:39entre les différents acteurs pour restituer quelque chose de beaucoup plus simple, accessible.
12:43Donc il y a de la pédagogie, de la formation, c'est effectivement deux mots qui sont dans
12:48mon programme, dans ma vie professionnelle.
12:50La simplification ce n'est pas ce qu'on attend avant tout de l'État ?
12:53Alors là on peut continuer peut-être à attendre un peu trop longtemps me semble-t-il.
12:56Donc commençons déjà à décliner sur nos territoires ce qu'on peut faire humainement
13:01et on verra après ce que l'État sera susceptible de nous offrir.
13:04Franck, vous aussi, vous proposez un genre de guichet unique ?
13:08Oui absolument, il faut former, informer, accompagner lorsque c'est nécessaire, simplifier
13:12effectivement peut-être par un guichet fiscal unique qui simplifierait la vie des chefs
13:17d'entreprise, des entreprises.
13:19Mais je pense que le maître mot c'est réduire la fiscalité.
13:21Simplifier c'est bien, réduire c'est mieux et aujourd'hui les entreprises ont besoin
13:25que la fiscalité qui en France est record en la matière soit baissée.
13:31Alors on n'est pas parti dans ce sens avec notamment de la part de la région le versement
13:36pour la moitié régionale.
13:37Effectivement, ce versement de 0,15% de la masse salariale pour les entreprises de plus
13:41de 11 salariés vient encore pénaliser davantage la compétitivité de nos entreprises, des
13:46entreprises sur lesquelles, sur les territoires, ont opté pour cette nouvelle taxe, une taxe
13:50de production complémentaire à toutes les taxes déjà existantes.
13:53C'est évident de nature à réduire la compétitivité de ces entreprises.
13:5816% des salariés sont concernés par cette mesure et évidemment 76% de ces salariés
14:04auront une productivité moindre que si ce n'était pas le cas.
14:07Pierre Hippolyteau s'est opposé très fortement à l'instauration de cette nouvelle taxe.
14:12Là vous vous rejoignez complètement, tous les deux, sur ce sujet-là ?
14:16Totalement, totalement.
14:17Et d'ailleurs il y a d'autres régions, l'Ile-de-France s'est opposée à ça, la
14:20région Auvergne-Rhône-Alpes qui est quand même une des plus belles régions industrielles
14:23de France s'est opposée.
14:24Il est vraiment consternant donc on a tous été derrière Pierre Hippolyteau pour les
14:28entreprises parce qu'en fait le but c'est ça.
14:30Aujourd'hui, il convient de faire reculer cette décision qui est applicable au 1er
14:36juillet prochain, ne l'oublions pas, c'est demain, alors qu'on n'a pas pu organiser,
14:39anticiper, prévoir ces nouvelles taxes, c'est de nature à réduire encore nos marges et
14:44il faut absolument que ce soit une opposition commune sur ce sujet.
14:47Bien évidemment, je pense que toutes les entreprises de toute taille, même si ça
14:51ne concerne qu'une catégorie, doivent être unies et solidaires sur le territoire.
14:55Et là, on peut peut-être se faire entendre mais si on se divise, il n'y a aucune chance.
14:59Alors un autre sujet extrêmement important dans le département, le sujet du logement.
15:04On le sait, les entreprises azuréennes ont du mal à recruter et à garder des talents,
15:10faute de logements suffisants pour les actifs.
15:12Marielle, que proposez-vous sur le sujet ?
15:15On a proposé, et cette idée ne vient pas de moi parce que dans ma campagne, je me suis
15:19entourée de gens de très grandes compétences.
15:21Je suis vraiment produit du collectif, ce qu'on appelle aujourd'hui la gouvernance
15:26libérée.
15:27Je me suis entourée de gens qui ont de très bonnes idées, notamment Alexandre a créé
15:30un fonds territorial de l'immobilier.
15:32En tout cas, il a suggéré cette idée, je ne m'approprie jamais les idées des autres,
15:36je les porte, je les mets en lumière.
15:37Et c'est effectivement un rassemblement pouvoir public, parce que c'est inévitable,
15:42entreprises privées, les fédérations, parce que c'est une véritable, on est déjà
15:46dans un territoire enclavé, et Franck le sait encore mieux que moi, parce que c'est
15:49son job au quotidien de sortir de ses problèmes d'enclave, sur le terrain de l'immobilier
15:56et du logement de nos actifs, qui dissuadent non seulement par leur rareté, mais par le
16:00prix de l'immobilier.
16:01Parce qu'à Paris, ils ont effectivement de l'immobilier très cher, mais ils ont
16:04des rémunérations plus chères, ils sont mieux payés.
16:06Ici, ce n'est pas le cas, donc nous avons la double sanction.
16:09Et là aussi, il faut être bien évidemment inventif, créatif et solidaire.
16:12Alors, en quoi consiste ce fonds d'investissement immobilier territorial ?
16:15Ça serait un rapprochement, effectivement, entre les pouvoirs publics, les entreprises
16:19et les différentes fédérations, pour mettre en place un plan, je dirais une organisation
16:24pour implanter et construire des logements pour nos actifs par priorité.
16:28Mais je pense que si on se rassemble tous autour de ce projet, on peut y arriver, même
16:33si on a des difficultés, notamment par le prix de notre foncier.
16:36Franck Canata, que proposez-vous de votre côté sur la question du logement ?
16:40Le logement est prioritaire, tout comme la mobilité, ça va de pair, et aujourd'hui,
16:44c'est de nature à empêcher des talons de venir sur notre territoire, et même encore
16:47pire, de pousser des talons sur notre territoire à en partir.
16:50C'est quelque chose d'absolument indispensable pour garantir l'économie, la poursuite du
16:55développement de nos territoires à l'échelle de l'entreprise, et on pourrait imaginer
16:59par exemple la mise en place de dispositifs de logements du parc public pour les saisonniers.
17:05Les saisonniers est un vrai problème, on le connaît aujourd'hui avec la saison estivale,
17:09on a du mal à loger les saisonniers, les entreprises de ces secteurs ont du mal à les loger, et
17:13on pourrait imaginer, pourquoi pas, trouver une solution pour y répondre.
17:16On peut continuer aussi sur l'idée de la promotion de l'usufruit locatif social.
17:21C'est quelque chose qui est absolument clé, me semble-t-il, ça permet de démembrer,
17:26ça permet de créer de la richesse, et ça permet de loger nos salariés dans des conditions
17:32idéales tout en ayant un investissement durable pour les entreprises qui feraient le choix.
17:37Bien entendu, en mettant un droit de réservation pour les salariés, faute de quoi on ne serait
17:42pas différenciant par rapport à ce qui est connu aujourd'hui.
17:45C'est une évolution, l'UPE 06, aujourd'hui on le voit s'empare du sujet du logement.
17:52Il y a quelques années, ce n'était pas le cas, ça ne faisait pas partie des sujets
17:55et des préoccupations, ça doit être une priorité aujourd'hui dans l'action du président
18:02ou de la présidente de l'UPE ?
18:04C'est indispensable, toutes les entreprises ont des problématiques sur le recrutement,
18:09et bien souvent le recrutement est lié au manque de capacité à loger nos collaborateurs.
18:15C'est donc tout naturellement que l'UPE, et je pense qu'on sera aussi d'accord avec
18:17ce point, doit se saisir de ce sujet, doit faire avancer les choses, doit faire évoluer
18:22les choses, parfois avec des difficultés majeures, mais n'oublions pas un point quand
18:26même clé, c'est qu'à l'époque Michelin logeait ses salariés, et sans aller si loin,
18:32les maraîchers de la plaine du Var, à quelques encabures de ses studios, logeaient également
18:36leurs salariés.
18:37Aujourd'hui c'est devenu quasi impossible de lier le contrat de travail et le logement
18:42à des conditions économiques acceptables, il est indispensable je pense que nous puissions
18:47faire en sorte que ce soit inversé, et que ces logements puissent être également disponibles
18:53pour les travailleurs qui font la richesse de notre territoire.
18:55Marielle Walicki, vous êtes en phase ?
18:58Je suis totalement en phase, on a vu notamment dans l'hôtellerie la restauration, alors
19:02si on est en bord de mer côtière il n'y a aucune difficulté, dès qu'on monte dans
19:06le moyen au pays c'est très très compliqué, donc moi j'ai des clients qui ont carrément
19:10acheté des immeubles pour loger leurs salariés parce que sinon de toute manière ils n'arrivaient
19:14pas à recruter, ils n'arrivaient pas à les conserver.
19:16Donc là aussi je pense qu'il faut de l'intelligence collective, parce qu'il y a un principe
19:20de réalité, si on n'a pas les salariés, si on ne les loge pas et qu'ils ne viennent
19:23pas, les entreprises ne peuvent pas se développer sans les salariés, donc là il faut vraiment
19:27une prise de conscience, et à mon sens, toutes les problématiques qu'une entreprise peut
19:31rencontrer concernent inévitablement l'UPE, puisque l'UPE doit être à mon avis comme
19:37un phare aussi pour montrer la direction, les chefs d'entreprise ils sont complètement
19:41débordés, ils sont obligés d'être dans la gestion, la comptabilité, la performance,
19:45on leur demande de connaître le droit, la gestion, le marketing, c'est impossible,
19:49donc l'UPE doit être ce phare qui les permet de s'orienter dans un monde quand
19:54même plein d'incertitudes économiques et financières aujourd'hui.
19:58Alors corollaire du recrutement, la formation, comment répondre aux besoins de formation
20:03des entreprises, comment favoriser l'inclusion et l'employabilité des personnes qui sont
20:08éloignées de l'emploi ? Marielle ?
20:10Alors déjà la formation, il ne faut pas avoir une approche dogmatique, tout le monde,
20:16toutes les TPE, toutes les PME, toutes les ETI n'ont pas les mêmes besoins, ils ont
20:19des besoins différents en fonction de leur activité, en fonction de leur secteur, des
20:24difficultés qu'ils peuvent rencontrer, donc déjà c'est faire un état des lieux,
20:27des besoins, et puis proposer des solutions pour ces besoins.
20:30La formation doit être, enfin pour moi elle est inévitable pour la performance de l'entreprise,
20:35il est impossible une entreprise de se développer sans avoir, j'allais dire, aussi des dirigeants
20:40formés.
20:41Moi je suis, enfin j'avoue qu'on est tous plus ou moins coachés, aidés, parce qu'il
20:45faut qu'on prenne du recul, donc cette formation elle doit être adaptée à l'entreprise,
20:49pragmatique, et là aussi nous avons des outils pour mettre en commun, je pense qu'il faut
20:54surtout de façon générale éviter d'opposer, de créer de nouvelles structures, de créer
20:58de nouveaux produits.
20:59Utilisons ce que nous avons, performons là-dessus, et formons nos salariés, à mon avis qui
21:05trompent moins, surtout la nouvelle génération, ils trompent moins nos entreprises, parce
21:08qu'ils considèrent qu'ils ont une valeur ajoutée de rester travailler dans le groupe.
21:13Franck ?
21:14La courbe du chômage avait baissé ces dernières années, elle est malheureusement repartie
21:18à l'os, et pour autant, on a toujours des difficultés à recruter, ces difficultés
21:21se marquent par plusieurs problématiques, dont celle de la formation, c'est une évidence,
21:26des jeunes et des moins jeunes d'ailleurs, des personnes également potentiellement en
21:30reconversion professionnelle, il est indispensable d'avoir des formations adaptées à un tissu
21:34économique.
21:35Il est indispensable de mettre en place des formations qui répondent à des besoins locaux,
21:40en matière d'industrie, en matière de tourisme, sur l'ensemble des pans de notre économie,
21:44et non pas de mettre des formations qui ne sont pas toujours suffisamment fines pour
21:48répondre à ces besoins.
21:49Il est absolument indispensable, et Marielle le disait, d'identifier, bien qu'un grand
21:53nombre de pistes aient déjà été identifiées, mais surtout de mettre en place les moyens
21:57nécessaires, à la fois pour les écoles, à la fois sur les cursus, permettant de répondre
22:02à ces besoins, c'est absolument indispensable.
22:04Il est indispensable également que le travail redevienne au cœur de notre écosystème,
22:09au cœur de l'entreprise, et qu'un travailleur soit normalement rémunéré, normalement
22:15récompensé autour de son travail.
22:18Je pense que la formation, pour adapter les besoins, est une clé du succès.
22:23Ce n'est pas évident, parce qu'on dit que 85% des métiers de 2030 n'existent pas encore.
22:29C'est vrai, mais si on regarde les besoins actuels, les besoins, par exemple, du territoire
22:33marseillais ne sont absolument pas les mêmes que les besoins du territoire niçois, tout
22:37comme d'autres territoires en France.
22:38On ne peut pas appliquer des formations identiques sur tous les territoires, ça ne répond pas
22:42à un besoin.
22:43Il faut absolument qu'elles soient adaptées à un territoire et qu'elles soient aussi
22:47anticipées, autant que faire se peut, sur les métiers à venir.
22:50Vous avez tout à fait raison, on dit souvent que le métier de demain n'est pas connu
22:53aujourd'hui.
22:54Pour autant, le métier du jour est connu et la formation doit être adaptée, bien
22:57entendu, en imaginant celle de demain.
22:59Une très belle initiative a vu le jour cette semaine avec l'inauguration de l'école
23:04de production de Nice, portée par l'UIMM.
23:07Mais il n'y a que 16 élèves qui sortiront de cette formation dans un an et demi, 16
23:14pour une demande qui est bien plus exponentielle.
23:16Bien entendu, et aujourd'hui l'industrie a retrouvé, je dirais, ses lettres de noblesse,
23:20y compris sur le territoire.
23:21Il faut absolument inciter ces jeunes à venir dans ces métiers qui hier encore étaient
23:27considérés comme peu valorisants.
23:29Aujourd'hui, c'est tout l'inverse.
23:30Au contraire, il faut y aller, il faut que les formations soient adaptées pour que les
23:33entreprises puissent recruter et continuer de se développer.
23:36Alors, autre sujet majeur sur la Côte d'Azur, la mobilité.
23:40Franck Canata, on l'a dit, vous êtes engagé sur la voie du transport décarboné.
23:47Est-ce que vous allez vous mettre dans la roue de Pierre Hippolyte et défendre, vous
23:52aussi, le projet de tram métro entre Nice et Monaco ?
23:56C'est un projet structurant, un projet de grande ampleur, c'est un projet indispensable
24:00pour notre territoire.
24:02Notre topographie, nos axes, devenus trop peu significatifs, plus adaptés à nos besoins,
24:08doivent être contournés par des nouveaux moyens.
24:09Le moyen de passer par les sous-sols, un métro, est un moyen de désenclaver depuis le centre
24:15du département, c'est-à-dire l'aéroport, rappelons que c'est le deuxième plus gros
24:18aéroport de France et que c'est un point économique pour la Côte d'Azur.
24:22Il est indispensable que depuis l'aéroport, on puisse, avec un tram qui deviendrait métro,
24:28aller jusqu'à Monaco et peut-être même plus loin, en direction de l'Italie, pour
24:31permettre de désenclaver, de désengorger, notamment les pendulaires, parce qu'il convient
24:35aussi de répondre aux besoins des travailleurs, de la population, des visiteurs, bien entendu,
24:42mais également des travailleurs dans la problématique pendulaire.
24:44C'est quelque chose de structurant, de déterminant, qu'il faudrait anticiper, qu'il faudrait
24:48accélérer, tout comme d'ailleurs vers l'ouest, parce qu'on a une problématique
24:51également effectivement moindre que celle vers l'est, mais qu'il convient d'identifier
24:56aujourd'hui et de mettre en œuvre pour la mettre en application dans les meilleurs
24:59délais.
25:00Et comment on gère la problématique du coût et du financement sur un projet d'une telle
25:04ampleur ?
25:05C'est un coût évidemment très important, mais c'est un coût qui s'amortit sur cent
25:08ans.
25:09C'est des projets structurants, tout comme à l'époque, on a créé des autoroutes,
25:12des routes, des ponts, des ouvrages d'art.
25:14C'est la même chose, il faut absolument voir plus loin, voir l'avenir, et faire
25:19en sorte que ce que l'on réfléchit aujourd'hui soit le besoin de demain.
25:23Marielle Valéky, la mobilité, c'est un point noir à traiter d'urgence dans les
25:27Alpes-Maritimes.
25:28Alors d'urgence, et bien évidemment je suis d'accord avec Franck qui connaît cette
25:31matière parfaitement bien, je me dis que ça c'est des projets qui vont mettre du
25:35temps.
25:36Que pouvons-nous faire de manière pragmatique, immédiate et qui ne coûte rien ? Parce qu'en
25:40fait c'est ça qu'est-ce qu'on a comme solution.
25:43Donc il y a des choses qui sont juste un peu de bon sens.
25:45Par exemple, différer les horaires de livraison, favoriser, inciter les employeurs au coût
25:52voiturerage des salariés, ça ne coûte rien.
25:55Il y a des choses qui paraissent un peu des petits détails, qui sont des petites gouttes
25:58d'eau dans l'océan, mais qui permettent déjà une prise de conscience immédiate.
26:02Nous sommes enclavés, on a la mer, la montagne, c'est une réalité, on ne changera pas
26:07cette réalité.
26:08Comment s'adapter et comment performer ? On prend l'exemple du coût voiturerage,
26:13qui permet non seulement de faire des économies bien évidemment, mais de mettre du lien entre
26:18les salariés, de mettre une certaine solidarité, de mettre ce qu'on appelle une ambiance
26:22particulière dans l'entreprise, au service de l'intérêt collectif.
26:25Je pense qu'on peut grouper ça de manière positive et plus immédiate, mais bien évidemment
26:31des grands projets ça va de soi, je suis bien évidemment d'accord là-dessus.
26:34On va passer à tout ce qui est environnement et écologie.
26:38On demande aux dirigeants de faire très attention à leur bilan carbone, alors comment les
26:43aider Marielle ?
26:45Alors, il y a deux solutions de voir les choses, souvent en France on voit les choses
26:49sous l'angle punitif, c'est-à-dire qu'on sanctionne les gens, alors on le sanctionne
26:54pour la construction des logements, on sanctionne.
26:56En revanche je pense qu'il faut essayer d'anticiper, même si là on est vraiment
26:59très en retard, donc plutôt que de punir, je suis sur l'incitation, l'incitation
27:05toujours pareil, dans l'immédiateté des grands projets sur l'avenir, sur dix ans,
27:09vingt ans, trente ans.
27:10J'avoue que j'ai siégé dans une caisse de retraite et on voyait les choses à cinquante
27:16ans, j'ai fait dix-huit ans de mandat à la caisse de retraite des avocats, on gérait
27:20à cinquante ans.
27:21Ça m'a donné une vision que je n'avais jamais eue de ma vie parce que généralement
27:23on est dans le quotidien, donc je me dis qu'il y a des petites choses simples, pragmatiques
27:27qui peuvent s'appliquer tout de suite avec une vision à long terme beaucoup plus ambitieuse.
27:31L'addition des deux permet effectivement de trouver des solutions pour le territoire
27:36notamment en matière d'environnement.
27:39Je pense qu'il faut informer, sensibiliser, expliquer les enjeux économiques, environnementaux
27:45et sociétaux.
27:46C'est avant tout du bon sens et ça doit être de nature à favoriser plutôt que punir
27:53et je rejoins à nouveau Marielle sur ce sujet.
27:55Il faut inciter, il faut favoriser, il faut peut-être aussi imaginer des avantages fiscaux
28:00plutôt que systématiquement taxer plus.
28:02C'est je pense du gagnant-gagnant qu'il faut mettre en place et non pas du punitif
28:05pour reprendre le terme de Marielle et je partage pleinement également ce point de vue.
28:10C'est aussi sur le sujet du financement, sur le sujet de la banque.
28:14Aujourd'hui la triple comptabilité est devenue phare.
28:17Aujourd'hui lorsqu'on a besoin d'un financement, ce n'est pas simplement le volet économique
28:21qui est analysé mais c'est également le volet sociétal et environnemental.
28:24Cette triple comptabilité qui se durcit de plus en plus avec le temps, avec les rapports
28:29RSE et avec l'indicateur climat qui est en train d'être mis en jour par la Banque
28:33de France va amener des bonifications de taux lorsque c'est possible, voire même
28:37l'accès tout simplement à des financements qui pourraient ne plus avoir lieu si ce volet
28:42n'est pas suffisamment travaillé, n'est pas suffisamment anticipé.
28:45Je pense que par l'information, la sensibilisation, on va pouvoir avancer tout en récompensant
28:50le bon élève plutôt que de le punir.
28:52Et concrètement dans vos programmes, est-ce que vous avez des exemples que vous voulez
28:56mettre en place ?
28:57Notamment sur la fiscalité, je le disais à l'instant, il est impératif effectivement
29:04de parvenir à une réduction fiscale lorsque la démarche de transition énergétique écologique
29:10a été engendrée, plutôt que ces démarches soient coûteuses pour l'entreprise et de
29:14nature à réduire ses marges et sa compétitivité.
29:17Est-ce que vous avez des exemples, je ne sais pas, pour tout ce qui est photovoltaïque
29:20ou bien gestion de l'eau, tous les deux ?
29:23Effectivement, le photovoltaïque est un sujet majeur sur notre territoire.
29:27On a la chance d'être le territoire le plus ensoyé de France, d'avoir des toitures et
29:31aujourd'hui la mutualisation de ces toitures permettant une consommation mutualisée et
29:37de nature à favoriser d'une part la sécurisation de notre énergie, le maintien des coûts,
29:42mais également peut-être un avantage fiscal permettant de réduire une fois encore les
29:48enjeux qui sont ceux de la fiscalité.
29:50Marielle, je suis d'accord dans le prolongement et ça ne coûte pas non plus très cher,
29:55je crois en la vertu de l'exemplarité.
29:58On a quelques exemples sur notre territoire, on a été avec eux hier soir, des chefs d'entreprise
30:02que j'appelle emblématiques, qui sont inspirants et qui font déjà ce genre de choses, les
30:08mettre à l'honneur, les mettre en lumière, parce que là aussi je pense que les entreprises
30:13opposent toujours l'écologie avec l'économique.
30:16Ils ont l'impression que si on fait de la préservation de l'écologie, on ne sera
30:20plus performant.
30:21C'est totalement faux, c'est totalement faux, on peut faire les deux concomitamment.
30:24Donc quand on a des exemples sur le territoire qui sont une réussite probante, mettez-le
30:30en lumière, qu'ils partagent, qu'ils inspirent, qu'ils mentorent.
30:33Et là je crois beaucoup plus dans ces vertus-là d'immédiateté encore une fois, que dans
30:38des lois qui vont nous obliger, les entreprises en ont marre des lois qui les obligent à
30:42payer.
30:43Il faut qu'on revienne, j'allais dire, de façon plus, et là on sera bien sûr d'accord
30:49avec Franck, il faut qu'on aime nos entreprises, on crée de la richesse, on crée des emplois,
30:53on crée de la solidarité.
30:55Quand on sort de, on parlait tout à l'heure d'inclusion, pour moi le travail est la
30:58meilleure façon de sortir d'une exclusion, d'être fier de ce qu'on fait.
31:03Et nos entreprises, elles sont porteuses de ces messages d'avenir.
31:06Donc quand on a des supers exemples, on fait des soirées, on communique sur eux, et l'UPE
31:12doit être moteur là-dessus, parce que c'est de son but, me semble-t-il, de mettre en lumière
31:16les exemples et d'inciter les autres à faire pareil.
31:18Moteur et peut-être centralisateur, parce qu'on a un certain nombre d'événements
31:22qui des fois se chevauchent, je pense que l'UPE peut également être le centralisateur
31:27de tous ces événements, et de toutes ces belles pratiques de notre territoire.
31:31Alors justement, en cas de petite astuce, mais c'est vraiment des petits outils, moi
31:34je suis une femme pragmatique de terrain, je laisse l'académie, aujourd'hui on a
31:40plusieurs fois des soirées, 5-6 soirées en même temps, qui sont toutes aussi inspirantes
31:44et passionnantes.
31:45Moi je dis un calendrier partagé, pour en tout cas les événements emblématiques et
31:50stratégiques de notre territoire, plutôt qu'au même moment, on soit obligé soit
31:53de butiner entre 3-4 soirées, alors que toutes pourraient effectivement faciliter et aider
31:59les entreprises.
32:00Donc c'est des petits outils, qui ne coûtent pas très cher, et qui permettraient de faciliter
32:03la vie des entreprises.
32:04Alors je vous propose d'aborder le dernier chapitre de cette émission, le chapitre consacré
32:11à la compétitivité des entreprises.
32:13Marielle, vous êtes très tournée vers la transmission et la croissance de demain,
32:18qu'est-ce que vous proposez en ce sens ?
32:20Alors, il est vrai que la transmission, ou cession, puisque techniquement ce n'est
32:25pas tout à fait pareil, c'est fondamental.
32:27On sait que depuis des années, on a des chefs d'entreprise qui sont des seniors qui vont
32:30partir à la retraite, et aujourd'hui quand je vois qu'ils n'arrivent pas à céder
32:34leur fonds artisanal ou leur fonds commercial, et qu'ils sont même obligés quelquefois
32:38de payer les indemnités de licenciement économique de leurs salariés, c'est dramatique.
32:42On perd du savoir-faire, on perd de la compétence et de l'excellence, donc il faut être en
32:47amont.
32:48Les chambres consulaires le font, bien évidemment, et là aussi, et je pense que c'est un point
32:52d'accord parce que c'est une évidence et du bon sens, l'UPE doit être quelque
32:55part le catalyseur, doit permettre de fédérer toutes les initiatives qui vont être prises
33:01à la chambre des métiers, à la chambre de commerce, à la chambre de l'agriculture,
33:04on a même une chambre aujourd'hui de l'économie solidaire et sociale, pour mettons ensemble
33:10toutes les compétences, plutôt que de les opposer, et c'est pour ça qu'on a cette
33:14vision-là avec Franck et qu'on ne va pas rentrer sur un débat polémique, on ne cherche
33:19qu'une chose, c'est que nos entreprises azuréennes aillent mieux et rapidement, parce
33:23que les temps sont extrêmement compliqués.
33:25La croissance passe aussi selon vous par la tech, la technologie, l'IA.
33:31Ah, là on touche à mes sujets de cœur, l'IA, alors on peut être pour, on peut être contre,
33:37mais c'est totalement stupide puisqu'elle va inévitablement, elle a déjà composé,
33:42à s'imposer dans toutes nos entreprises.
33:44Je crois, mais je peux me tromper, qu'une entreprise qui n'a pas intégré l'IA,
33:47et l'IA ce n'est pas Tchad GPT, il faut quand même essayer de… dans les dix ans
33:51n'existera plus.
33:52Alors il y a peut-être des nouveaux métiers qui vont exister, mais il y a également des
33:55nouvelles façons de travailler.
33:56L'IA doit être au service de l'humain et doit accompagner la vision du dirigeant
34:02dans ce qu'il a comme prospective, parce qu'en fait il faut être en prospection,
34:06le monde va tellement vite aujourd'hui que l'IA est encore un facteur d'accélérateur,
34:11parce que ça va nous permettre par exemple de synthétiser dans mon métier des centaines
34:15de jurisprudences, mais derrière qui c'est qui va arbitrer ? C'est l'humain.
34:19Donc l'IA, moi je suis en ce moment très portée sur ce qu'on appelle les audits,
34:23parce que ça ne coûte rien et je considère qu'aujourd'hui, suivant le domaine d'activité,
34:28il va y avoir des audits, des audits assuranciels, des audits énergétiques et des audits IA.
34:34Sinon les entreprises de notre territoire vont se trouver confrontées à toute une
34:37série de personnes qui vont vendre des produits IA à des dirigeants qui ne vont pas forcément
34:42comprendre et là il est vraiment important de rester sur le terrain et de trouver des
34:46solutions pragmatiques, mais l'IA c'est une opportunité qu'il faut savoir utiliser.
34:51Franck Canata, vous souhaitez renforcer la marque employeur en mutualisant les services
34:56à destination des employés, quelles sont vos propositions en la matière ?
35:01Effectivement, on a un sujet RSE, RTE pour employer les mots de Pierre Hippolyteau qui
35:06est prégnant aujourd'hui, bien souvent l'écosystème est un écosystème territorial des entreprises,
35:11bien souvent l'écosystème est un écosystème de territoire, de plus en plus de territoire,
35:16il faut trouver des solutions pour le territoire, pour les travailleurs, pour les entreprises du
35:19territoire. C'est par exemple dans l'idée des crèches mutualisées, c'est un sujet qui depuis
35:24de très nombreuses années est évoqué et pour autant aujourd'hui sur certaines zones
35:28industrielles majeures telles que carrosses par exemple, ça n'existe pas et ça crée de
35:32nombreuses difficultés à certains travailleurs de faire garder leurs enfants, en crèche tout
35:37comme en garderie, c'est un sujet qui pour moi est central, on ne peut pas éloigner de l'emploi
35:42certaines catégories, il faut absolument au contraire trouver des solutions pour qu'ils
35:47restent dans l'emploi, parce que les éloigner et les faire revenir est une contrainte majeure alors
35:52que si on arrive à trouver la solution pour qu'ils n'en sortent jamais, c'est évidemment
35:55quelque chose de plus significatif et de meilleur. Merci beaucoup, alors avant de terminer je vous
36:01propose d'ouvrir le chapitre questions perso. Alors question personnelle, comment gérer en
36:14même temps un syndicat patronal et une entreprise ? Qu'avez-vous mis en place au sein de vos
36:19structures respectives pour jongler avec les deux activités qui sont avouons-le très chronophages ?
36:25C'est un euphémisme, alors bien évidemment que francament on a dû anticiper, c'est une évidence,
36:32alors moi qu'est-ce que j'ai fait, j'ai recruté des avocats, voilà tout simplement et le dernier
36:37en date qui est mon fils, qui là j'avoue que la chaîne d'entreprise est heureuse mais la maman
36:41aussi m'a rejoint le début mai, donc il est spécialiste en restructuring, donc j'ai bien
36:48évidemment, alors pour être sincère j'ai étoffé mon équipe avec un double objectif, un parce qu'il
36:54fallait bien évidemment que je sois prête, disponible, je suis tout à fait consciente de
36:58la lourdeur, la difficulté de la tâche et c'est pour ça que je parle souvent de gouvernance partagée
37:03parce que je pense que c'est plus facile que de tout mettre sur une seule personne parce qu'on a
37:09tous des métiers. Deuxième chose, moi j'arrête, je suis coachée pour arrêter mon métier d'avocat
37:14dans quatre ans ou dans trois ans et donc j'avais déjà pris des décisions pour assurer bien
37:18évidemment ma transmission, ce qui serait quand même un euphémisme, qu'avant de m'occuper des autres
37:22je puisse m'occuper de moi-même, donc effectivement j'ai libéré du temps pour pouvoir être au
37:26service de l'union de l'UPE 06 si bien évidemment je remporte ces élections. Votre entreprise
37:33Transcan connaît une croissance de 10% depuis plusieurs années, qu'est-ce que vous avez mis
37:41en place alors vous ? Effectivement on s'est réinventé quasiment tous les ans depuis les 25
37:45années d'existence de cette société, j'ai démarré tout seul, je vous le disais tout à l'heure on y est
37:49près de 500 aujourd'hui et tous les ans il a fallu restructurer, réinventer, remettre au goût du
37:53jour l'entreprise, c'est ce que l'on a fait encore l'année dernière, l'année d'avant, avec
37:58évidemment des supports supplémentaires permettant de libérer du temps, de gagner du temps, d'aller
38:03sur d'autres sujets, des sujets bien souvent d'avenir mais également des sujets parallèles et
38:07notamment il y a deux ans avec la FNTR qui m'a nécessité une réorganisation permettant de
38:12libérer du temps et évidemment ça a été un point de clé. Parmi les équipes de Transcan on a
38:17vraiment une structuration aujourd'hui avec notamment Christophe notre directeur général et
38:21l'ensemble de ses services qui me permet de gagner du temps, avec la FNTR c'est identique puisque
38:26Vincent notre secrétaire général a monté une équipe organisée, fiable et très accompagnée,
38:31quotidiennement accompagnée par le conseil d'administration. Je n'oublie pas l'UPE, les
38:35permanentes de l'UPE qui pour moi sont de haute qualité, l'équipe actuelle est performante,
38:40autonome, efficace et c'est déterminant également pour arriver à mener un mandat de qualité en
38:45s'appuyant sur des gens qui sont dévoués et investis au quotidien. Dernière question à tous
38:51les deux, si vous aviez une baguette magique que feriez-vous Franck ? Peut-être la même chose que
38:59ce qui a été fait jusqu'à présent, pas grand chose de plus, peut-être faire en sorte que
39:04l'entreprise se porte mieux et que l'économie soit facilitée par une vision épanouie, visible
39:11à long terme et non pas engoncée dans une sorte de marasme permanent depuis quelque temps déjà.
39:16Marielle ? J'avoue que j'aurais plus d'un vœu si je pouvais en faire mais je pense que la solidarité,
39:25les entreprises entre elles, sur notre territoire azuréen, on a malheureusement souvent tendance
39:30en France d'opposer les grandes entreprises, les petites entreprises, les employeurs, les salariés,
39:35on peut continuer la liste est longue. Moi je pense que si il y avait une vraie prise de conscience,
39:40que la solidarité, une grande entreprise elle a forcément des sous-traitants, elle travaille
39:45avec, il y a des choses qui sont facilement réalisables sans que ce soit du rêve ou du
39:50fantasme. Donc je mettrai des outils, je réunirai ces patrons en leur disant plutôt de vous opposer,
39:55travaillez ensemble, créez de la richesse et je pense que ça pourrait marcher.
39:59Merci beaucoup Marielle Walicki, merci Franck Canata, merci Karine. On vous rappelle les
40:06modalités de cette élection à la présidence de l'UPE 06, elles se tiendront le 5 juin. La
40:12passation de pouvoir aura lieu le 26 juin à l'Alliance Riviera à l'occasion des
40:17entrepreneuriales 2025. Merci à Philippe Bertinier et Franck Fernandez pour la réalisation de cette
40:23émission, à Christelle Benjamin pour sa préparation. On se retrouve la semaine prochaine
40:28pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la Une. Bonne journée et bon week-end à tous.

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