Emmanuel Macron a recadré ses ministres lors du conseil de défense sur l'entrisme islamiste. La fuite du rapport sur les Frères musulmans a notamment déplu au chef de l'État, tout comme l'annonce d'un quartier de haute sécurité en Guyane.
00:00Vous vouliez nous parler ce matin d'Emmanuel Macron qui a recadré ses ministres, on le disait hier, lors du Conseil de Défense sur l'entrisme islamiste.
00:07C'était mercredi. Mais il y a un mai. Les ministres concernés se sont, comment dire, rebellés, rebiffés.
00:13Rebiffés, carrément, c'est le mot. Alors vous savez comment ça se passe. Ce ne sont pas les ministres qui parlent, mais les entourages.
00:20Alors il faut rembobiner le président de la République. Oui, s'est montré très en colère, c'était mercredi, au Conseil de Défense,
00:24puisqu'en gros, il reprochait, entre autres, à Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, d'avoir fait fuiter le fameux rapport sur l'entrisme islamiste dans le Figaro,
00:33de s'être servi de ça pour faire sa communication politique. Et puis Emmanuel Macron, il voulait aussi un petit peu dégonfler le melon,
00:41le terme n'est pas le mot, de Bruno Retailleau qui venait de gagner les élections à la tête des Républicains.
00:48Et là, en général, quand des ministres se font recadrer, ils font profil bas. Là, pas du tout. Les entourages, évidemment,
00:54ont fait savoir que le ministre, en gros, ne comprenait pas pourquoi le président avait employé ce ton.
01:00Le ministre a formulé des propositions, disent-ils, en réponse au rapport. D'autres mesures peuvent être envisagées.
01:06Et puis l'entourage s'est dépêché de rappeler que les mesures proposées que le président trouve en deçà de la main,
01:12pas à la hauteur de la gravité des faits, avaient été travaillées avec l'Elysée.
01:16Ça veut dire que non seulement ils se rebiffent, mais en gros, ils disent au président « cause toujours, tu m'intéresses ».
01:22Alors, ça, c'est la partie Bruno Retailleau. Gérald Darmanin aussi a l'air de se rebiffer un peu.
01:26Ah oui, parce qu'en réalité, Emmanuel Macron n'a pas voulu cibler que le ministre de l'Intérieur.
01:30Donc, pour faire bonne mesure, il a fait comprendre que l'annonce d'un quartier de haute sécurité dans une prison en Guyane par Gérald Darmanin,
01:37ce n'était pas le bon moment, c'était aussi de la communication politique.
01:40Et là, pareil, l'entourage répond au président de la République, mais pas du tout, le narcotrafic, c'est important.
01:45Il faut être extrêmement ferme. Et puis, quand vous discutez avec eux, ils vous disent même en privé,
01:49il y a 20% de la cocaïne consommée en France qui passe par la Guyane.
01:53Et donc, il ne faudrait pas avoir un quartier de haute sécurité pour les narcotrafiquants en Guyane.
01:57Donc, ça s'appelle une vraie rébellion.
02:01Mais tout ça, ça dit quelque chose de l'orité du président ou pas ? Très vite.
02:04– Ah ben, l'autorité, oui, et elle va devenir de plus en plus difficile à imposer au fur et à mesure qu'on va s'avancer vers 2027.
02:10Ça dit surtout de la prise d'indépendance des ministres qui se comportent comme des affranchis
02:14et qui se comportent comme si on était en cohabitation.
02:17Et ça veut dire que la course des petits chevaux pour 2027 a vraiment commencé.
02:21Et d'ailleurs, il le sait, il le sait, Philippe Tabarro, qu'est-ce qui se passe là dans un peu plus de deux heures ?
02:26Il y a un conseil des ministres. Moi, j'aimerais bien être là pour voir l'ambiance.
02:29– Il serait, mais je ne vous dirais pas. – Non, mais on dira, c'est l'entourage.
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